temporalité du rp : Juillet 1955
personnages concernés : Ralph Quirrel
trigger warnings : Langage vulgaire/i]
intervention autorisée du mj : [x] oui [ ] non
autre(s) : [i]roulette russe rp etc…

Je n’ai jamais été capable d’être entouré de moldus tout en demeurant stoïque et normal pour eux. Même à l’époque où j’ai fréquenté intimement l’une de ces pitoyables créatures, je ne parvenais pas à m’abrutir à leur niveau. Il faut dire que lorsqu’on est né pour l’excellence, la médiocrité n’est pas quelque chose de naturel pour soi. Pourtant, je me dois de fréquemment les fréquenter dans le cadre de mon emploi puisque de grandes malédictions sorcières sont cachées dans leur univers. Des malédictions à la magie si complexe qu’elles en sont terriblement fascinantes. J’aimerais tant pouvoir me saisir de tout ce pouvoir et en extraire tous les secrets afin d’amplifier mon arsenal de connaissance. Loin est l’époque où j’étais un briseur de sort, mais avec les temps qui cours, je suis pratiquement sûr que quelques sorts provenant de la lointaine égypte ou de la rome antique pourraient être des ajouts intéressants aux joyaux offerts par ma boutique. Des sorciers médiocres et incapables de se protéger, il y en avait plus qu’on ne pouvait le penser; ma fortune pourrait doubler avec tous les actes de violences récents.


Le claquement que faisait les semelles de mes mocassins en cuir italien sur les dalles en marbre du sol résonnait comme une agréable mélodie alors que je me baladais à l’intérieur dans le musée moldu de Godrick Hollow. Oui, je sais, c’est étrange de chercher des origines de malédictions incroyables et historiques ici, mais force m’est d’avouer que je n’ai pas vraiment le temps de voyager, ces derniers-jours. Beaucoup trop de remous pour que je me permette de me déplacer. Entre la guerre qui se profile et le célibat d’Aoife, je n’ai pas beaucoup de temps libre. Tenter de convaincre mon paternel de foutre la paix à ma petite sœur quelque temps n’est pas une mince affaire pour cet homme qui voit en elle le moyen de créer une alliance profitable. Normalement, je ne m'engagerais pas dans ce genre d’histoire qui ne me concernait pas, mais cette fois, je n’en avais pas vraiment le choix. Notre vieillard commun m’avait clairement fait comprendre qu’une fois Aoife de nouveau “convenablement” marié, il s’occuperait de mon cas et ça, j’en avais autant envie que de me faire castrer à coup de dent de veracrasse!


Dédaignant les expositions sur l’histoire locale -comme si ça pouvait m’intéresser- je me dirige avec subtilité vers la direction des portes réservée aux membres du personnel seulement. C’était les sous-sols de cet établissement merdique qui m’intéressaient. Des rumeurs disaient qu’en dessous de la mornitude, il y avait beaucoup de curiosités cachés et c’est là que je voulais aller. Pourquoi aller en Afrique alors qu’il y a peut-être quelques trésors ici? Les moldus sont doués pour piller les trésors des anciennes civilisations, pourquoi ceux de Godrick’s Hollow seraient différents?


“Oh comme c’est magique, la porte est déverrouillée” Murmurais-je à moi-même après avoir agité subtilement ma baguette magique dans ma poche.


La magie est fabuleuse, non? Elle nous permet d’ouvrir des accès censément interdit. Je jette un rapide regard autour de moi avant de pousser la porte et de m'infiltrer, à la recherche des mystères que cache les moldus.


C’est une obscurité presque totale qui m’accueille. Un mince filet de lumière vient de loin en-dessous de moi, m’indiquant que je ne suis pas dans une pièce quelconque, mais en haut d’un escalier. Une chance que je n’ai pas foncé avec rapidité, je me serais très certainement cassé le cou! Je déteste l’obscurité, je dois l’avouer. Luttant contre l’envie de sortir ma baguette et de jeter un petit Lumos sympathique, j'ai choisi de descendre à l’aveugle, très lentement. Genre vitesse limace. Une limace très sexy et stylée, par contre.


J’ai l’impression que la descente me prend des heures alors qu’une dizaine de minutes seulement me sépare de l’instant où j’ai poussé la porte. Une fois rendu au bas de l’escalier, c’est un immense souterrain qui m'accueille. Immense. Beaucoup plus grand que l’étendu du musée j’ai l’impression. Bien que l'obscurité soit moins intense que du haut de l’escalier, mes jolis petits yeux parfaits peine à discerner ce qui m’entoure. Une forte odeur d’humidité et de poussière m’englobe.


“À tous les coups, ça va imprégner mes vêtements” Gromelais-je.


Ma voix résonna en écho autour de moi et une envolée de chauve-souris me passa au-dessus de ma tête en criant. OH MY BLAISE! On dirait vraiment les catacombes d’un manoir abandonné! Me ressaisissant momentanément, je prends mon courage à deux main et je m’enfonce dans la pièce, à la recherche d’un couloir ou d’un caisson qui éveillerait ma curiosité. Je n’avais pas vraiment de plans précis en tête, ni de limite de temps. Étant isolé à l’extrême socialement parlant pour je ne sais quelles raisons, personne ne remarquerait mon absence, j’avais donc tout mon temps.


“Alors saletés de moldus, qu’est-ce que vous cacher?” Murmurais-je en marchant, cherchant des yeux quelque chose qui me serait utile pour me construire un flambeau.  

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L’art est la seule chose qui a jamais eu le don de t’apaiser. Face aux peintures, aux statues, aux mots joliment agencés dans les livres, ton esprit cesse enfin de tempêter et tout en toi se tait. T’es bien un Quirrell, pas la peine de le nier : rejeton de cette famille un peu trop glorieuse pour son sang, un peu trop bouseuse pour son rang. Scion de cette dynastie que tu conchies, mais ça ne change rien à l’éducation que t’as reçue, à ce goût du beau et de l’esthétique qu’on t’a filé en intraveineuse.

Alors, une fois par semaine au moins, depuis cette libération qui n’en est pas vraiment une, tu reviens ici. Le Musée d’Histoire Locale de Godric’s Hollow dispose d’une appellation pleine de capitales, mais il est bien loin des autres institutions que tu as pu fréquenter avec tes parents, pendant ces mois de convalescence où l’on te sortait comme pour prouver que t’existais toujours. Pour dire au monde que t’étais juste malade, que ça te passerait. Pourtant, aucun de tes géniteurs ne s’était démené pour financer les expériences qui auraient pu mener à la découverte d’une potion permettant de te guérir. Non, ils se contentaient de t’emmener au British Museum, à l’Ashmolean, à la National Gallery, et tu parcourais le pays au rythme de leurs ridicules défis. Trouve la meilleure représentation de Merlin. Identifie trois rituels de métamorphose, et décris leurs différences avec ce que tu as appris à Poudlard. Des leçons particulières dont tu n’avais que faire, mais qui avaient le mérite de te faire sortir de ta cage dorée. T’as appris à les aimer, ces excursions. T’as appris à apprécier le calme des musées, à chercher sans même le vouloir les manières dont les Moldus traduisent la magie dans leurs œuvres.

Face à ce tableau représentant la fondation de la ville par Ser Godric, tu te permets même de sourire. Ce qu’ils sont cons, tout de même. Tu n’as aucune compassion pour les Moldus, pas plus que pour les sorciers : pour les deux peuples, tu es un paria, et c’est un rôle dont tu connais les contours. Un costume familier, dans lequel tu sais très bien te glisser - duquel tu n’arrives plus à t’extirper. Tu juges tout, depuis le confort de cette nouvelle prison, cellule de chair que tu ne quittes que sous la lune ronde. Tu les juges tous, toi qu’on a injustement enfermé, toi qu’on a privé de liberté alors que tu ne demandais rien de plus que d’être aimé, d’être enfin quelqu’un de bien. Dans ce récit personnel de ta petite vie insignifiante, t’es un héros, du genre dont on reconnaîtra un jour les qualités - mais ce sera sans doute à titre posthume.

Et comme tout héros, tu as un don surnaturel pour t’attirer des emmerdes plus grandes que toi. Tu as accepté une offre d’emploi sans trop y réfléchir, simplement parce qu’elle venait de Reagan et que c’est à peu près ton seul ami ; et voilà qu’à présent tu travailles pour une espèce de tyran en jupons, qui sur un simple mouvement d’humeur pourrait décider de mettre fin à ta carrière - et accessoirement, à tes jours. Et, comme si tout ça n’était pas suffisant, voilà que tu décides de te détourner de l’imposant tableau moldu pour suivre une silhouette qui s’éloigne. Parce que cette silhouette te dit quelque chose, et que ton instinct - que tu devrais arrêter d’écouter, il t’a déjà causé suffisamment d’ennuis, mais non, tu poursuis ton chemin - parce que ton instinct donc te souffle que la revanche est un plat qui se déguste extrêmement froid.

Et bientôt, tu souris, sourire carnassier du prédateur, toi qui étais autrefois la proie. Parce qu’il vient de commettre une erreur stratégique, le grand dadais aux cheveux gominés. Il s’engage dans un passage très visiblement fermé une fraction de seconde auparavant, et tu le suis avec un léger délai. Parce que te crois fort, soudain, ignorant l’amas de petites douleurs logées dans tes muscles meurtris ; parce que tu te crois invincible, ou presque, grâce à… Ta connaissance du monde moldu ? Oui, c’est bien connu, les livres ça rend super fort… Espèce de crétin. Tu vas juste plonger la tête la première dans une nouvelle nasse d’emmerdements, mais c’est plus fort que toi. T’y crois, à cette revanche dans un recoin du musée. Tu sais pas pourquoi le précieux Blaise Crabbe est là, dans cet environnement qui lui convient autant qu’une piscine d’eau salée convient à un Scroutt à Pétard… Mais tu t’en fiches.

Aux chiottes ta rationalité, ton amour pour l’art. Tu vois rouge, un très joli rouge écarlate, couleur de revanche et de rogne. Il s’engage dans un escalier désaffecté, et tu le suis, tu manques de pouffer d’un rire cruel qui ne te ressemble pas lorsque tu l’entends se plaindre, quelques marches en contrebas. Dans l’obscurité, tes sens habitués à la nuit t’offrent un léger avantage.

« Dit le type qui se baladait illégalement dans les caves du musée local » tu relances, lorsque Sa Seigneurie demande à voix haute ce que dissimulent les Moldus. « T’es tombé bien bas, Crabbe » tu l’enfonces, toujours depuis l’obscurité qui te sert de refuge, quelques marches plus haut dans l’escalier qui vous a menés ici. Tu finiras par réaliser que tout ça était une très mauvaise idée, mais pour l’instant, tu jubiles. Toi, l’ancienne victime, tu te crois bourreaux. Tu n’est que fanfaron, et si tu sors ta baguette de ton veston élimé, aux coudes maintes fois rapiécés, tu attends qu’il fasse le premier geste, ne résistant pas à une ultime pique. « J’ai toujours su que t’étais une sale vermine, mais de là à farfouiller dans les sous-sols pour t’amuser… T’as pas une minette à séduire ? Ou un gamin à terrorriser ? »

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Alors, alors, alors… où trouver les petits secrets cachés de ce temple de la connaissance moldu? Entrer par effraction jusqu’aux sous sol du musée avait été un jeu d’enfant, mais maintenant, il me faudrait être plus patient et concentré. Moldu ou pas, je ne doutais pas qu’il y avait quelques systèmes pour empêcher les voleurs de se balader impunément un peu partout. Je suis tellement concentré sur le fait de ne pas me faire repérer qu’un léger cri de surprise m’échappe lorsqu’une voix virile transperce le silence pour m’interpeller. Une voix qui ne m’est pas inconnue, mais que je suis incapable de reconnaître à cet instant. Je sens une immense tension pulser dans tout mon corps alors que mes doigts se resserrent sur le manche de ma baguette magique. De toute évidence, j’avais été moins subtile que je ne l’avais cru, mais il était hors de question que je me laisse arrêter par un moldu. J’ai de longues études en tant que conjureur de sorts et de l’expérience en tant que pilleurs de tombeaux et de lieux de cultes…il est hors de question que ça soit un moldu qui m’empêche de parvenir à mes fins! “Illégalement? Mais non voyons, j’ai pris le billet tournée de nuit…je suis simplement en avance sur le reste de mon groupe” Babillais-je d’une voix tendue alors que mon regard sombre tente de percer l’obscurité. J’aurais dû amener l’une de mes pierres de visions, j’ai été négligent à un point tel que ça m’écoeure.


Sauf que ledit moldu m’appelle par mon nom. Crabbe. Aussi fabuleusement incroyable que je suis, je me doute bien que ma transcendante personne n’a pas une quelconque résonance dans le monde non-magique. Donc c’est un sorcier qui me fait face dans l’obscurité. Dommage qu’il ne trouve pas utile de me présenter son visage. “Lorsque j’insulte quelqu’un, je le fais toujours à visage découvert” Fis-je remarquer à mon interlocuteur anonyme tout en continuant de descendre les escaliers. Si je devais me battre ici -et j’avais l’impression que c’était exactement ce que recherchais mon illustre interlocuteur- je préférais le faire les pieds bien à plat au sol et non pas perché sur une marche étroite. Je n’aime vraiment pas le fait que mon interlocuteur choisisse de rester bien tapis dans l’obscurité. Il pourrait attaquer à tout moment que je ne le saurais pas. Dans ce genre de situation, c’est souvent plus le regard et la tension des muscles qu’on devine lorsque l’autre attaquera. Dans ce cas-ci, je suis doublement aveuglé. Doucement, en tentant de ne pas faire de bruit, je recule afin de d’avoir le plus de place dans mon sillage.


De nouveau, la voix résonne et maintenant, c’est pour m’insulter et parler de quelques habitudes que j’ai eues et que j’ai encore aujourd’hui. Je me mords la lèvre. Bordel, je suis sûr que j’ai déjà entendu cette voix et ce genre d’intonation. J’adorerais lancer un lumos pour éclairer les lieux, mais j’ai beaucoup trop peur qu’une lumière vive attire d’autres visiteurs impromptus. “Ta mère n’était pas disponible pour une baise torride ce soir, ce qui explique ma présence ici” Crachais-je grossièrement alors que mon esprit tourne à mille à l’heure. Que faire…et surtout quand? Nous étions en environnement moldu, si je faisais de la magie ici, ça pourrait être foutrement dangereux pour ma peau. Ma rencontre avec Barrie cet hiver et l’attaque du chasseur qui avait failli avoir ma peau en avaient été la preuve. D’un autre côté, il était hors de question que je laisse un fils de veracrasse m’insulter aussi joyeusement sans répliquer! “BAUBILLIOUS” Lançais-je en visant ce que j’estimais être le mur près de la porte par laquelle nous étions tous les deux passés.


Un petit éclair frissonna contre le mur et illumina momentanément les environs. Ce n’était pas un sort qui avait pour but de blesser, mais bien de me retirer mon aveuglement. L’éclat fut fugace, mais assez pour que l’ombre d’un visage se dessine à ma rétine. “Quirrell?” Dis-je, étonné, avant d’éclater de rire. Bon sang, moi qui m’étais cru en danger. “Mécontent de ne pas être le premier à avoir pensé à visiter les trésors du musée? Je suppose que vue ta dégaine famélique et la gueule de tes vêtements, tu aurais bien besoin de quelques gallions de plus. Va faire joujou ailleurs, tonton Blaise à autre chose à faire que de tenir compagnie à un mendiant. J’ai une putain de momie à trouver” Baillais-je avant de lui tourner le dos ouvertement avec l’intention évidente de partir en direction des profondeurs des sous-sols du musée.

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