temporalité du rp : Mars 1955
personnages concernés : Cassiopeia Rowle
trigger warnings : Chasse, violence, sang, démembrement de Occamy
intervention autorisée du mj : [ ] oui [ X] non (cochez la case correspondant à votre choix)
autre(s) : roulette russe rp etc…

IN FOR THE KILL - 2021-2022

Est-ce que j’allais être en retard à mon rendez-vous? Très certainement, mais cette très chère Cassiopeia ne pourrait pas m’en vouloir puisque c’était indirectement de sa faute. Debout devant l’immense miroir qui trônait dans mon dressing room, je contemplais mon reflet pensivement, à la recherche de la moindre imperfection dans les plis de mon pantalon noir, n’ayant pas encore enfilé de chemise pour le moment. Comment pourrais-je savoir si mon pantalon tombait délicieusement sur mes haches si elles étaient cachées par du tissus, hein?  Tournant pour la troisième fois sur moi-même afin de voir si l’aisance des mouvements correspondaient à l’élégance du vêtement, je m’avoue finalement satisfait et décide donc de me concentrer sur le haut. Par chance, le genre d’activité qui m’attend n’est pas quelque chose qui nécessite une tenue plus chic qu’un simple pantalon et une chemise! Déjà que j’ai été honteusement obligé de voyager léger, ça aurait été l’insulte suprême de me forcer à assister à un bal avec aussi peu de choix de vêtements!


Un verre de Whisky pur feu à la main afin d’essayer d’engourdir mon troisième œil avant me rencontre avec la sulfureuse petite blonde qui devait trépigner d’impatience en m’attendant, je tente d’arrêter mon choix sur l’une des trois chemises qui flottent devant moi. Si je choisi de porter la noire, j’ai peur de ressembler à un détraqueur. Le noir est une couleur qui me va à merveille -mais vu ma plastique parfaite, quelle couleur ne m’irait pas? – mais peut-être serait-ce un peu trop pour cette escapade sous les étoiles? La rose saumon me sembla un compromis acceptable entre le raffinement et le confort, mais je crains d’envoyer un mauvais message à ma compagne en la portant. Cassiopeia est une sorcière tout à fait magnifique et sans doute exceptionnelle dans un lit, mais ce n’est pas le genre d’activité qui est prévu pour ce soir et j’ai peur qu’elle en oublie nos plans initiaux si elle me voit ainsi vêtu. Chemise blanche ça sera alors! Elle épouserait sans doute merveilleusement bien mes muscles, mais le blanc n’était-il pas signe de pureté? La jolie blonde comprendrait le message que transmettrait une telle tenue : La chasse avant tout!


Terminant mon whisky pur feu rapidement, je me dépêche à enfiler la chemise - tout en faisant bien attention pour ne pas la froisser, évidemment- et je jette un dernier regard à mon reflet. L’homme qui me fait face est sublime. Magnifique.


« Tu es sublime. Si je n’étais pas toi, je t’inviterais à dîner pour mieux pouvoir t’arracher tes vêtements » Me complimenta mon reflet en me faisant un clin d’œil aguicheur.


« Merci, mon cher moi. Tu as très bon goût, dois-je rajouter » Rétorquais-je avec contentement tout en lorgnant sur ma propre silhouette.


Mes amants et maîtresses ont vraiment une chance incroyable de pouvoir coucher avec ce corps tout à fait sublime! Parlant de sublime…il me faudrait peut-être songer à rejoindre mon amie d’enfance avant qu’elle ne soit véritablement furieuse contre moi. Par chance, j’ai eu la brillante idée de me prendre une chambre dans un petit hôtel moldu dans la ville de Tsu afin de ne pas manquer mon portoloin. Elle aurait été capable de m’engueuler pour ma perfection, si je ne l’avais pas fait. Minuit était donc dépassé depuis quelques minutes (à peine quarante) lorsque je sors du petit hôtel pour me retrouver dans les rues de Tsu, à la recherche de mon amie. Un point de rencontre n’aurait pas été de refus, dois-je avouer. Peut-être ferais-je mieux de lui envoyer mon patronus afin qu’elle me trouve, mais dans une ruelle moldu, ça risquait de créer un sacré chaos. Quoi qu’il fasse nuit et il n’y a pas grand monde …


« Expecto Patronum » Murmurais-je en agitant ma baguette.


Immédiatement, un colibri sortit de ma baguette et fonça à vive allure afin de trouver Cassiopeia. Il ne me restait qu’à le suivre jusqu’à ce que mes pas rejoignent ceux de la blonde. Sifflant joyeusement alors que je défilais dans cette nuit sans lune, mais aux nombreuses étoiles, je me surprends à regretter l’absence de veste ou de cape. Il fait quand même froid dance ce pays! Mon pas s’allonge et rapidement, je vois une forêt se dresser au loin. Une grimace de profonde souffrance se dessina instantanément sur mon visage. Pourquoi les créatures magiques ne se chassaient pas dans des endroits moins salissants? Était-ce trop demander? Mes mocassins valent une petite fortune et je sens qu’ils seront fichus après cette escapade! D’un autre côté, j’ai réellement besoin de cet Occamy et c’est moi qui aie agacé la jolie Rowle jusqu’à ce qu’elle accepte de m’amener avec elle le chasser, je ne pouvais pas décemment me plaindre de la boue et des feuillages.


« Cassie, petite Cassie…tu te caches du grands méchant loup? » Demandais-je à voix haute en m’enfonçant parmi les arbres, ayant depuis longtemps perdu de vue mon patronus.


Il ne manquait plus que je me perde! Ça serait une véritable tragédie si je disparaissais de la surface du globe!

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Les gestes se teintaient à nouveau de familiarité. Mouvement gracieux du poignet, baguette abaissée sur la petite boussole contenue dans la boîte qui servirait d’envoi au hibou perché non loin de là. Sous les perles ambrées du volatile nocturne, un dernier sortilège glissa, conférant le pouvoir à l’instrument de transporter quiconque s’en emparerait à la destination fixée. Choix aisé. Choix qui ne s’était confronté à aucune hésitation quand l’un de ses amis d’enfance avait formulé, non sans grande insistance, son besoin d’organes d’occamy. L’intime accointance qui les unissait rendait tout refus impensable. Si leur amitié s’était avec le temps teintée d’une touche de professionnalisme, l’héritière Rowle concédait au fils Crabbe certaines excentricités. Privilèges tus, gardés sous le secret pour ne pas attirer de convoitises. Un petit extra qu’elle lui faisait toujours payé par des échanges de collaborations. Cette fois-ci Blaise voulait assister à une traque. Perspective ô combien amusante pour la louve qui ne connaissait que trop bien le joaillier et ses excentricités. Une seule chose s’affichait en évidence immuable : il n’était pas prêt. Bien loin de douter de sa pugnacité, c’était la diva renfermée en lui qui viendrait se heurter à la dure réalité du terrain.

La créature ailée envoyée à la demeure du sorcier, muni d’un bout de parchemin aux brèves instructions et du paquet, les griffes s’affairaient déjà à rassembler ses instruments de chasse dans l’intimité de sa cave. Les voyages à l’étranger toujours plus sensibles, la trafiquante avait appris à s’armer en conséquence. Réflexe transmis aux quelques collègues qui l’accompagnaient sur les traques les plus délicates. La baguette habilement glissée dans la manche de son pull, la cuisse s’habillait de deux couteaux aux lames fines aussi acérées que les quenottes lui poussant par lune pleine. Simple sort de dissimulation afin d’éviter l’accroche de regards curieux sur l’acier épousant la chair. Un troisième, plus large, vint se loger contre le mollet sous le couvert du tissu sombre. Le travail de découpe devrait être effectué sur place. Travail devenu instinct. Gestes tristement communs. Habiles apparences d’une attaque sauvage. Main de l’homme charcutant la bête se parant de contours plus flous. Idéal pour ne pas éveiller de doutes, pour simplement prendre le nécessaire et couvrir ses arrières. A condition qu’ils ne fassent pas de vagues. Paramètre à l’incertitude qui armait le sac de l’héritière de nouvelles précautions. Portoloin préalablement enchanté. Quelques fioles aux divers contenus utiles. Onguent de guérison. Nécessaire de premier usage. Toujours penser au pire. Surtout avec un nocive dans les pattes.

Contrairement aux instructions laissées à son spectateur, la carcasse s’évapora du confort du manoir dans une détonation caractéristique. Les bottes échouèrent sur le chaos sylvestre. Amoncellement de rhizomes et tapis végétal aux effluves à la fraicheur envoûtante. Elle pouvait la sentir, logée au fond des entrailles, grondant d’un contentement presque apaisant. Un des rares moments où le drapeau blanc semblait se dresser sur le conflit interne. Armistice salvatrice pour l’esprit en proie au trouble. La cape sombre ajustée au col enveloppait la carcasse vêtue d’étoffes tout aussi obscures, seule la cascade aux reflets dorés trahissait sa présence. Mèches rassemblées dans une attache plus confortable, la capuchon vint se rabattre dessus pour mieux disparaître. Inspection de routine, périmètre quadrillé, l’assurance de ne pas croiser d’éventuels gardes forestiers ou âmes errantes, la louve profitait de la quiétude offerte par le cadre sauvage. Moment en suspens, hors du temps. Calme avant la tempête. Flânerie innocente qui s’évaporerait dès l’instant où son compagnon daignerait répondre présent.

Les contours vaporeux d’un petit colibri à l’aspect cristallin vint finalement virevolter à portée des lagunes devenues instrument d’inspection du terrain sauvage. Accroche du fil bleuté scintillant qui liait l’oiseau à son propriétaire et la voilà partie. Premier craquement sonore suivi d’un second pour s’afficher à quelques mètres du sorcier à l’origine du patronus. Les prunelles accrochèrent l’enveloppe si familière, détaillant l’accoutrement dans lequel il se présentait à elle. La perplexité marqua un instant les traits du masque. Ce dernier finit bien vite par se fendre d’un large sourire amusé, son rire cristallin envahissant l’air. « Par Merlin, Blaise ! C’est quoi cette tenue ?! Rassures-moi, tu sais qu’on ne trouve pas les occamys dans le jardin à l’anglaise d’un manoir de la haute société sorcière ?! » Du Blaise tout craché ! Chemise claire, pantalon habillé et mocassins… Pouvait-il y avoir une tenue plus inappropriée ? Peu probable sinon l’héritier Crabbe aurait très certainement jugé bon de s’en affubler. Orbes céruléennes rivées sur ce qu’il devait daigner appeler « chaussures », la louve fronça du museau, le mécontentement teintant les traits de porcelaine. « J’espère sincèrement que t’as le cuir solide… J’veux pas t’entendre geindre si tu écopes d’ampoules. » Banale perspective qui parvenait à faire poindre l’horizon d’une contrariété. La sorcière brillait par son absence de diplomatie. Plus encline à céder aux pulsions grouillant sous le derme qu’à tempérer ses ardeurs. Blaise avait souhaité l’accompagner, il allait devoir s’efforcer de ne pas trop la ralentir. Une simple main posée sur l’épaule de son compagnon et Cassiopeia les fit transplaner tous deux au coeur de la forêt, baguette sortie, lumos informulé au bout du bras, elle guetta la pénombre environnante, l’instinct animal s’éveillant doucement. « Rappelle-moi ce dont tu as besoin déjà…? » Souffla-t-elle avant de commencer à se mettre en route.

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Cette sortie s’annonce tout sauf banale, c’est indéniable. Par contre, sortir aussi tard ou aussi tôt -question de point de vue- pour aller crapahuter dans des forets et des cavernes ne fait pas partit de mes passe-temps préférés. Les forêts sont boueuses, poussiéreuses et rempli de saletés, c’est incroyable! À cette heure-ci, je préférais me trémousser sur une piste de danse ou entre des draps avec quelques partenaires plutôt que de courir les occamy et les loups-garous sous les étoiles. Je sais que je suis celui qui a harcelé Cassiopeia encore et encore afin de participer à la chasse, mais j’aurais pensé qu’elle aurait accommodé son emploi du temps aux besoins de ma personne, pas qu’elle s’attendrait à ce que JE bousille mon quotidien pour satisfaire son affreux besoin pervers de contrôle. Elle a bien de la chance que je l’adore et qu’elle ait un derrière aussi adorable à contempler, sinon je l’aurais très certainement envoyé balader avec cet horaire scandaleux. Pourtant, c’est d’un pas rapide et déterminé, un sourire bordant mes lèvres et une chansonnette sifflotant entre mes lèvres que je tente de suivre mon patronus, à la recherche de ma blonde et sadique amie.


Pénétrer la forêt, marcher parmi les arbres et les arbustes est étranges. J’en ai visité des endroits poussiéreux, boueux et sales au cours de ma carrière puisque j’ai suivi une formation de briseur de sort à ma sortie de Poudlard, mais voilà un moment que je ne donne pas de mon corps pour me rouler dans la crasse. Dire qu’il y a des gens qui trouvent les activités en pleine air satisfaisante et intéressante…ces gens ont clairement besoin de voir un psychomage de toute urgence. Continuant de m’enfoncer dans la forêt, je vois enfin une silhouette se découper parmi les arbres et une voix directement m’interpeller. Mon regard sombre se posa finalement sur le joli visage perplexe de ma partenaire et j’avoue, j’ai figé. Mais c’était quoi cet accoutrement? Elle se prenait pour une espèce de…de gobelin guerrier de la révolte de 1752 ou quoi? En plus, elle a le culot de me reprocher MA tenue? Je soupire lourdement et je sors une flasque de la poche de mon pantalon le plus naturellement du monde. Portant le goulot à mes lèvres afin d’en boire une rasade, je l’observe d’un œil critique avant de rétorquer d’une voix vexée :


« Tu peux bien parler! Tu t’es observée ma chère? La seule raison pour laquelle tu continue d’être désirable c’est parce que je sais ce qu’il y a en-dessous de tout ça. On peut chasser un Occamy sans nécessairement ressembler à…à…à ça! »


Et je la désigne d’un geste de la main. Elle bousculait mes sentiments en apparaissant aussi peu apprêtés et surtout, en se moquant ouvertement de mes choix vestimentaires. J’ai fait l’effort de ne pas appliquer mon eau de Cologne préféré, il me semble que je sois suffisamment souillon pour l’événement, non? Mon expression faciale devient de plus en plus outrée lorsqu’elle mentionne le fait de geindre. MOI? GEINDRE? Est-ce que j’ai la gueule d’un homme geignard? Je sais que les sorcières de son acabit doivent jouer aux grosses dures pour se faire une place dans un monde d’homme, mais pas besoin d’être insultante! Moi, geindre? Et puis quoi encore? Évidemment, j’aurais pu me montrer un peu plus mature qu’elle et ne pas entrer dans sa vaste provocation, mais je me considère comme un ardent défenseur de la justice -surtout lorsqu’elle me concerne- et il est hors de question que je la laisse ruiner mon image d’homme distingué, mais virile!


Tsss… moi geindre…


« Tu sauras que toute la splendeur que tu as la chance de voir sous tes yeux est 100% dur comme le rock, chaud comme la braise et puissant comme Merlin. Je ne compte pas geindre. Tu m’as confondue avec un mioche ou quoi? » Soufflais-je avec raideur face à cette insulte même pas déguisée qu’elle m’a lancé à la gueule.


Moi, geindre…c’est un outrage, c’est scandaleux!


« Tu…tu crois que je vais abîmer mes mocassins? Ils ont couté une petite fortune… » Demandais-je néanmoins d’une voix légèrement inquiète en baissant mes yeux vers mes pieds.


Des mocassins en cuir de dragon, ça vaut son pesant de gallions, mine de rien. Ce ne sont pas mes mocassins préférés, mais quand même…ça serait dommage de les abîmer. D’un autre côté, cet Occamy était essentiel afin de stabiliser certains enchantement de bijoux et je voulais voir à quoi ressemblait cet univers mythique de braconnage. Sans m’avertir, elle posa la main sur mon épaule et me fit transplaner au cœur de la forêt. Dès que nous arrivons, je tombe à la renverse, le souffle couper.


« Ne jamais me toucher quand j’suis pas ivre! » Feulais-je avec panique en me palpant le torse, les hanches, les fesses et de nouveau le torse de façon successives afin de voir si j’ai bien tout mes morceaux.


En plus, je peux en profiter pour tâter ce que je donne aux autres la chance d’explorer.


Je secoue ma tête afin de sortir des pensées plus lubriques qui échauffes mon esprit à cette dernière pensée et je me relève lentement. Peu connaisse mon statut de troisième œil -je ne le hurle pas sur les toits- mais comme c’est par le toucher qu’il se déclenche, j’en viens qu’à m’enivrer pour ne pas sentir le contact de la peau et pour engourdir mes sens afin de tenter de bloquer mes visions. Elle aurait dû m’avertir. Par chance, aucune vision ne s’était imposée. Merci Merlin. Tentant de faire comme si tout était parfaitement normal et que je n’avais pas eu une mini-crise de diva, j’époussette ma chemise tout en réfléchissant à sa question. Qu’est-ce que j’ai besoin d’acquérir chez un Occamy?


« Comme je veux stabiliser mes enchantements sur les variations de l’humeur liée à une nature hybride pour une commande spéciale, je vais avoir plusieurs éléments. Déjà, il faut trouver une bestiole qui couve puisque j’aurai besoin de ses œufs. Si elle est en gestation et qu’on peut les extraire de son corps, ça me va aussi. Je vais avoir besoin de son cœur, des écailles du bout de sa queue, les nerfs de ses ailes intactes de préférence et du cristallin d’au moins un œil » Énumérais-je de mémoire en me caressant le menton tout en la suivant, sans prendre la peine de baisser le ton de ma voix ou d’être sur mes gardes.


En fait, j’agissais comme si nous étions en pique-nique. Concentré sur ma liste, je n’ai pas aperçu la dizaine de paire de yeux qui brillaient dans l’obscurité. Des goules beaucoup trop affamées pour être craintive nous observaient, tapis dans l’ombre et salive dégoulinant, guettant l’occasion idéale pour nous tomber dessus.

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C’était sous le couvert nocturne que Cassiopeia Rowle dissimulait ses malfaisances. Activités illicites en exutoire tout désigné de cette ire bouillonnante l’animant depuis sa création. Voile obscur, ténèbres enveloppantes du mystère nécessaire à poursuivre pareilles atrocités. Chasser une fois la voûte céleste parée de ses joyaux scintillants de mille feux conférait une aura singulière à ses traques, dissimulations habiles vouées à atténuer le résultat des gestes devenus rouages bien huilés. Rares étaient ceux à pouvoir y assister, à l’accompagner, à observer l’héritière en action. Visage si différent, tranchant de contrastes avec la figure de cette sorcière au carmin pur, derme d’albâtre que l’on n’imaginait pas pouvoir se souiller sans que le dégoût ne vienne se peindre sur ses traits. Cruelle erreur. Faiblesse de jugement. Blaise savait. Il savait seulement. Fossé devenu gouffre entre cette image d’Épinal qui devait s’offrir à la pensée et la brutalité de sa réalité. Ce soir la connaissance allait se transformer en réalité. A la place de savoir, il allait voir, il allait comprendre. Certitude renforcée face à la tenue dont il avait jugé bon s’affubler pour leur expédition. Chemise, mocassins et pantalon de costume… Remarque qui, à priori, ne passa pas à en juger le mélodrame dont il emplissait l’air forestier.

Blaise Crabbe, dramaturge au talent douteux, se heurtait au stoïcisme déroutant de la louve. Grande habituée des remarques loufoques teintées d’une bonne dose de sexisme du sorcier, seul l’arc adopté par son sourcil dénotait le soupçon de surprise qu’il avait pu lui soulever. « Oh mais excuses-moi de l’affront que j’impose à tes cornées… Toutes mes plus plates excuses, Monsieur Crabbe. Je n’avais pas conscience qu’en souhaitant préserver mes plus beaux apparats du sang, de la boue, de la poussière et autres substances quelque peu tâchantes j’allais directement offenser votre sens si aiguisé du style et de la bienséance… Mille excuses ! La prochaine fois je m’attellerai à revêtir mes plus beaux linges et mon collier de perles juste pour vous plaire… » Sarcasme en réponse instinctive, habituelles joutes verbales boudées par le sérieux, ils étaient passés maîtres en la matière. Du moins, Cassiopeia prenait un malin plaisir à ainsi l’asticoter, multipliant les boutades devenues piques directes à ce qui semblait être la sensibilité exacerbée de Blaise. Ces hommes et leur égo surdimensionné… La question de ses souliers fut tout de même soulevée, préoccupation principale de la traqueuse. S’il souhaitait déchirer et souiller pantalon et chemise, grand bien lui fasse, il aurait pu se pointer en caleçon ou dans le plus simple appareil qu’elle n’aurait pas sourciller mais ses mocassins… Nouvelle remarque, nouvel haussement de sourcil perplexe. Cassiopeia aurait pu céder à la tentation, perche tendue, bâton pour se faire battre, Blaise lui offrait toutes les occasions du monde pour un nouvel assaut verbal. A la place, l’héritière se contenta de rétorquer. « C’est une certitude même… » D’expérience, pas même les sorts ménagers les mieux formulés ne pouvaient venir à bout de certaines tâches résultant d’une lutte avec une créature magique.

La distance les rapprochant du point de départ de la traque parcourue en un craquement sonore, l’arc prit une nouvelle fois l’assaut de ses traits en le voyant s’effondrer au sol. Par Merlin, qu’est-ce qui lui prend encore ?! N’avait-il donc point l’habitude de transplaner ou bien était-il déjà saoul ?! Pas encore visiblement. « Autant pour moi, je voulais épargner encore un peu tes précieux mocassins des quelques kilomètres de boue et de terre qu’il nous fallait parcourir… » Pique aisée et pourtant ô combien jouissive à laquelle elle ne se priva pas d’ajouter bien rapidement, le rictus joueur ourlant les lippes de la louve. « Tu veux un instant pour leur faire tes adieux ou on peut y aller ?! » Leur progression tout juste entamée et le rappel effectué par Blaise clarifiant ses attentes, le derme se hérissait subtilement, alarme silencieuse du danger qui rôdait. Les lagunes habituées à l’obscurité tentaient d’y déceler la source de cette intuition, ponctuant le discours du novice d’un simple. « Mmhhh… » Bref coup d’oeil en arrière. « Γαμημένη κόλαση. » Putain de bordel de merde. Grognement roulant sur la langue, avertissement bestial lancé aux créatures nocturnes peu farouches. Pas le temps de s’attarder sur la raison de leur présence dans ces bois, la certitude que les éclats de voix provenant de son compagnon d’infortune étaient en partie responsables de cet intérêt soudain. La lueur des pupilles laissaient entrevoir l’ampleur du danger. Trop loin pour les toucher individuellement d’un sort. Trop sombre pour les identifier clairement. Il allait falloir user de ruse pour s’en débarrasser efficacement. « Tiens toi prêt et suis-moi ! » Simple indication donnée avant de presser le pas, les semelles des bottes évoluant sans peine sur le sol sylvestre gluant par endroits, chaotique à d’autres. Instinct primaire. Vieille habitude à l’oeuvre.

(...) Partie sous hide (...)

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Cette chasse commençait sous des aspects très étranges. Une sorcier élégant et distingué accompagné d’une sorcière qui s’habillait comme un mec, se baladant sous les étoiles du Japon…le cadre semblait idyllique et très romantique. Dommage que je ne sois pas intéressé à pousser plus loin cette relation que Cassiopeia et moi entretenions afin de rentabiliser le cadre romanesque, ça aurait pu mener à des fiançailles non-désirés. Parce qu’évidemment, je suis pratiquement sûr que cette jolie blonde aurait immédiatement succombé à mon charme ravageur si je lui avais prêté un regard plus tendre qu’en ce moment, mais la considérant comme une amie précieuse, je ne souhaitais pas jouer avec ses sentiments comme ça. Je sais à quel point il est difficile pour une sorcière de me résister en tant normal, je n’allais pas tester l’endurance de la chasseuse pour mon simple plaisir personnel. C’est d’ailleurs pour immédiatement briser la romance pouvant imprégner le moment que j’ai critiquer ses vêtements. Évidemment, la sorcière étant sublime -elle pourrait porter des vêtements moldu qu’elle en resterait désirable- mais au moins, elle saurait que cette chasse n’était pas un prétexte pour quoi que se soit d’autres. La réaction de mon amie et sa réplique concernant son offense à mes cornées me surprend légèrement. Attend…elle est offusquée de ma remarque? Pourtant, j’ai tenté d’être le plus doux possible, dans mes propos!


« Je ne m’attendais pas à une robe de bal digne des soirées mondaines organisées par le ministère, mais au moins à quelques choses de plus…de moins…enfin… » Commençais-je à dire en tentant de chercher les mots justes pour ne pas la rabaisser d’avantages. « Disons simplement que sans ta poitrine, tu passerais pour un homme particulièrement efféminé et je ne suis pas sûr que ça soit sécuritaire dans ce genre de pays, tu vois » Rajoutais-je en cherchant rapidement des propos qui ne serait pas injurieux à ses oreilles.


Se faire comparé à un Ladyboy, était-ce offensant? Aucune idée, surtout que je ne suis pas sûr que le japon offre réellement ce genre de diversité, comparé à Bangkok, par exemple.


« Mais il n’y a aucune excuse pour ressembler à un Troll des montagnes lorsqu’on est aussi parfait et pur que nous » Rajoutais-je en désignant de nouveau ses vêtements.


Parce que oui, je voulais bien préserver son amour-propre un peu, mais je demeurais tout de même Blaise Crabbe et je tiens particulièrement à mon honnêteté innocente. Que serait le monde sans ma présence de cops et d’esprit? Une vaste poubelle, un champ de ruine intellectuel…un univers beaucoup plus laid, évidemment.


Mentalement, je m’étais préparé à affronter les pires créatures de l’univers, allant du moldu ivre au Basilic, mais apprendre aussi froidement que mes mocassins allaient sans doute être ruiné par cette escapade me donna un sacré coup à mon esprit aventurier. Je ne suis pas un homme particulièrement vaniteux, orgueilleux ou narcissique, mais je tiens tout de même à mon apparence physique un peu. Je comptais charmer notre créature magique grâce à mon physique hypnotique, si mes mocassins ne survivaient pas, comment y parviendrais-je?


« Je…je suppose que c’est un deuil que je devrai affronter courageusement » Rétorquais-je en tentant de refléter mon assurance légendaire lorsqu’elle confirma sa certitude quant à la décrépitude qui attendait mes chaussures.


Je sais, j’aurais dû être envoyé à Gryffondor dans mon jeune temps vu mon courage incroyable, mais les teintes rouges et or ne sied pas à mon teint. Nous commençâmes à marcher à travers le bois avec engouement, mais sans crier gare, elle m’empoigna par l’épaule pour me faire transplaner de force sans m’avertir. Oui, je l’ai rudoyé face à cet acte barbare et bien qu’elle se moqua de cette propension à l’hystérie et qu’elle mentionna avoir procédé à ce transplanage impromptu pour ne pas abîmer mes mocassins, j’avoue ne pas avoir rie, cette fois. Pourquoi? Parce que cette fois, je m’étais réellement sentit agressé. Pauvre Cassie, elle ne pouvait pas savoir que chaque toucher était susceptible de me faire entrer dans une transe violente qui pouvait me faire suffoquer, mais tout de même!


« Avertis-moi avant de me toucher, c’est la seule chose que je demande » Croassais-je en tentant de contrôler le soudain tremblement de mes mains tout en commençant à marcher.


Je ne tenais pas particulièrement à m’attarder sur ma réaction ferme et étrange suite au transplanage. Je ne suis pas le type de mec à aimer être désagréable avec ceux qui m’entoure et surtout pas avec une amie, mais ce don de troisième œil me fait véritablement souffrir autant physiquement que psychologiquement.


« À tes souhaits » Dis-je distraitement lorsqu’elle baragouina quelques choses dans une langue que je ne connaissais pas.


Du coup, oui, je pensais qu’elle éternuait.


Je n’ai pas remarqué les yeux avides et fiévreux qui nous observaient, tout comme je n’ai pas sentit un changement dans l’atmosphère. Après tout, je suis un bijoutier, pas un traqueur, ni un chasseur. Par contre, je sais reconnaître les tensions chez les gens et la jolie Rowle semble aussi tendue qu’un string porté par une Américaine adepte de friture. D’ailleurs, elle augmente la cadence de nos pas et m’ordonne de la suivre.


« Eh merde » Dis-je en comprenant que quelque chose clochait, agrippant ma baguette par la même occasion.


Partie sous-hide

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Si l’habitude avait été prise d’arpenter seule les terrains mousseux où le chaos végétal pouvait constituer un danger tout aussi sérieux que les créatures qu’on y rencontrait, c’était plus dans un soucis d’efficacité que toute autre chose. L’exigence gravée dans la chair, exemplarité de mise, rien ni personne ne devait être en mesure de ralentir ses actions. Poursuite éternelle de la perfection, patience en grande absente de l’équation, les autres et plus particulièrement les novices se dressaient en autant d’obstacles à son art. Prédatrice avant l’heure boudant la compagnie de ses pairs à moins qu’on sache s’ériger en intrigue fascinante de précision, exception avait été faite pour cet ami. Ce client spécial à qui un prix tout aussi exceptionnel serait demandé. Après tout, les bons comptes ne font-ils pas les bons amis ? Le supplice de ses remarques dignes du rang leur incombant dressées et excuses à pareille goujaterie devraient être endurées. Si les labres n’avaient pu s’empêcher de glisser quelques incartades délicatement empoisonnées, le joaillier semblait, comme à son habitude, dépourvu de jugeote. La boutade à peine lancée qu’il rebondissait dessus, s’en saisissant d’une poigne de fer, bien décidé à ne pas laisser passer une nouvelle occasion de s’épancher moult fois sur l’absence de décence de la sorcière. D’ordinaire la prolongation de pareilles joutes verbales aux dépends du Crabbe aurait été source d’enthousiasme pour distraire l’esprit, ce soir ça n’était ni le lieu ni l’occasion de se lancer dans pareil débat. Futile qui plus est…

La lassitude crispant la carcasse voilée des étoffes de l’anonymat, un profond soupir teinté d’agacement perça les lippes. Inutile de continuer d’alimenter l’absurdité de cette conversation. Simple confirmation offerte au sort que subirait les précieux mocassins du sorcier, l’ombre d’un rictus moqueur anima les traits du masque de porcelaine bien vite regagné par un sérieux de façade. « Je suppose, oui. » Par Merlin qu’ils en finissent ! Puérile conversation aussi vite fuie, la chasseuse opta pour une solution radicale. Habile moyen de s’éviter les railleries constantes de son compagnon d’infortune, chemin raccourci par ce moyen de déplacement si prisé de la sorcière, l’accueil réservé par Blaise fut pour le moins déroutant. Son séant échoué contre la mousse, les graines du doute commençaient à tranquillement germer dans son esprit, laissant la perspective de problèmes plus conséquents poindre à l’horizon. Ne jamais le toucher quand il n’était pas ivre. Drôle d’habitude. Rien qui ne parvienne toutefois à réellement la surprendre. Le fils Crabbe brillait par ses excentricités. Une de plus ou une de moins ne ferait donc pas la différence ce soir. Sans l’aider à se relever, conclusion fut offerte à pareille demande. « C’est noté. » Après tout, sa forte propension à se montrer tactile ne connaissait que quelques privilégiés dont Blaise n’avait jamais fait partie.

Traque débutée, un sentiment dangereusement familier grattait sous la surface, hérissant le derme d’une alerte silencieuse et ô combien délicieuse. Ils n’étaient pas seuls. Jamais vraiment seuls dès qu’il s’agissait de se plonger sous le couvert de la canopée, la constellation d’orbes luisantes scintillant dans l’obscurité laissait présager une désagréable rencontre. Ordre donné de presser le pas, la détermination de vite en finir propulsait la silhouette gracieuse de la louve. L’habitude guidait sa danse contre le tapis noueux végétal, baguette fermement maintenue dans la paume alors que la pulpe des phalanges s’abandonnait sur la froideur de l’acier logé contre la cuisse. Dans d’autres circonstances, pareils prémices auraient été délectables, jouissifs même. En compagnie de Blaise cela prenait des tournures contraignantes. Homme cruel, Serpentard digne de son héritage familial, persécuteur de Poursouffles, il n’en restait pas moins un sorcier propret, plus prompt à tourmenter ses adversaires par sa verve que s’illustrer sur le terrain. L’écart creusé, l’attention détournée uniquement focalisée sur les créatures s’extirpant déjà du voile de l’obscurité la valse pouvait débuter.

Les mouvements s’extirpèrent avec naturel de la carcasse, éclairs verts de la baguette quand les lames sifflaient en fendant l’air avant de trouver leurs victimes. Elle avait l’habitude. Elle était dans son élément. La garde ne s’apaisait jamais vraiment pour autant, vigilance de mise, les sens lupins en alerte, grondements de contentement faisant vibrer jusqu’au squelette grisé par le déchainement de violence nécessaire pour se débarrasser de l’ennemi en surnombre. La dernière opposante ayant mal jaugé son adversaire d’éliminée, sa dépouille rejetée sur le côté, la louve guettait déjà l’obscurité à la recherche du Crabbe. Baguette dans une main, les deux lames souillées dans l’autre, son attention fut attirée par un éclair vert sur sa gauche. L’écho des mélodies gutturales se répercutant contre les troncs en témoins silencieux du carnage guidèrent sa fuite vers l’avant. Assistance portée au sorcier dont elle devinait la silhouette au sol, quelques éclairs fusèrent de la baguette, foudroyant les viles créatures encore présentes, une lame trouvant sa prochaine victime avec la précision chirurgicale qu’on lui connaissait quand l’alerte fut donnée. Vague reconnaissance de son timbre, si les mots se dérobaient à sa compréhension, la confusion suintant de sa chair laissait présager le pire. Seconde lame élancée dans les entrailles d’une des dernières goules présentes, un éclair lumineux suffit à la louve pour désarmer son compagnon d’aventure. « Crabbe ! Bouge pas ! » L’alerta-t-elle alors que les griffes s’affairaient à achever la créature dont les plaintes stridentes emplissaient l’air d’un chant lugubre. Dans un ultime geste félin, le silence s’abattit brutalement dans les bois. Acier méticuleusement essuyé contre l’étoffe sombre déjà souillée de la cape, la lame revint trouver sa place contre la cuisse alors qu’elle rejoignit Blaise. Les orbes céruléennes s’accrochèrent aux restes logés dans une crispation funeste dans le torse du sorcier, son minois se parant de lassitude. Jouer les infirmières si tôt dans leur exploration nocturne ne laissait présager rien de bon. « Laisse moi faire. » Bref ordre alors que les griffes partaient déjà en quête d’une fiole d’anti poison dans la sacoche ensorcelée, une simple succession de sortilèges suffirent à extirper la main et refermer les plaies laissées. Antidote offert, la blonde à la crinière d’or souillée par l’hémoglobine et la boue s’abandonna à la contemplation du carnage les entourant. Elle pouvait sentir son abime se froisser d’un contentement bestial, grattements délicieux de la louve face à pareil déchaînement d’une brutalité sans pareille. Simple mouvement de poignet pour récupérer la dernière lame, le minois moucheté par le liquide carmin de leurs ennemis revint inspecter celui étonnamment livide de Blaise. « L’anti-poison devrait déjà commencer à faire effet… Ça va aller ? » Maigre étincelle d’inquiétude pointant dans les entrailles, la crainte qu’il la gêne, qu’il la ralentisse, qu’il compromette sa mission et complique la tâche. Après tout, il n’avait pas l’habitude, il n’était pas dans son élément et les ennuis ne faisaient que débuter.

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Je déteste la mauvaise foi de tout mon être. Est-ce que c’est trop difficile pour cette jolie petite blonde de démontrer un peu plus de respect envers mes précieux mocassins? Ils sont presque aussi exceptionnels que je le suis et elle les traites avec tellement de moquerie que je suis sûr qu’elle a réussi à les vexer, même s’ils sont totalement inanimés. J’ai envie de prendre un bon 90 minutes de notre temps commun afin d’expliquer comme on le ferait à un enfant très capricieux à quel point ces mocassin sont extraordinaires, mais nous n’en avons malheureusement pas le temps. Pourquoi? Parce que l’activité à laquelle nous sommes sur le point de nous prêter n’est pas tout à fait légal. Pas que ça me dérange personnellement, mais je n’ai pas envie de me faire poursuivre par des Aurors japonais. Ils ne m’effraient pas, mais leur dialecte me fait penser à des cliquetis de pinces d’acromentule et je n’apprécie de ces créatures que la soie qui sort de leur derrière. Malheureusement pour moi -et heureusement pour elle- elle décide de me toucher pour me faire transplaner je ne sais pas trop où et ce, sans m’en aviser. Sauf que moi, je suis le genre de mec à posséder un troisième œil qui se déclenche au contact des autres sans aucun signe avant-coureur. Le fait qu’elle ignore cette particularité de moi ne pardonne pas cette technique barbare! Lorsque j’ai une vision, j’ai l’impression de suffoquer et me noyer, ça rendrait n’importe qui un peu agressif, non? D’une main tremblante d’une rage à peine contenue, je sors le flasque que je traine continuellement sur moi et je m’en abreuve d’une longue rasade avant de la recacher dans la poche de mon veston sans même lui en offrir une gorgée.


Elle se moque de mes mocassins, la voilà punie!


La chasse commença donc avec cette tension pas très convivial. Je sais que ma réaction plus agressive peut clairement avoir détonné avec le personnage que je suis normalement, mais au-delà de toute ma flamboyance et de ma propension à être transcendant, je n’en demeure pas moins un homme violent et redoutable. On a souvent tendance à l’oublier, mais je reste tout de même quelqu’un à qui il ne faut pas trop chercher les noises. Je vous le souligne ici pour que vous conserviez ce détail en mémoire. Alors bon, on avance en silence – ou presque- dans la forêt sombre et baguette à la main, je ne peux m’empêcher de laisser mon esprit dériver vers d’autres lieux. Il faut dire que lorsque c’est trop calme, j’ai tendance à vite m’ennuyer même dans un contexte aussi périlleux que celui-ci. Je suis évidemment un peu frivole, mais pas au point d’ignorer que nous pouvons très certainement frôler un danger beaucoup plus menaçant que le sens de la mode déficient de Cassiopée! Un sourire malicieux se dessina sur mon visage à cette pensée, mais le karma décida de me donner raison et fit atterrir une meute de goule sur notre chemin, nous entourant de leur laideur effrayante.


OH MY BLAISE.


Baguette à la main, j’avoue avoir perdu un peu de temps à contempler ma délicieuse compagne effectuer une danse mortelle avec ses armes, tranchant et broyant les ennemis qui avaient l’audace de croiser son fer et sa baguette. Pour moi…j’avoue que j’aurais pu faire mieux. En ne me laissant pas distraire, déjà. Non seulement cette chose me bave dessus, mais en plus elle a l’audace de planter ses griffes en moi. À tous les goûts, elle veut sa part de Blaise bien chaude et juteuse, cette putain de créature! La douleur et la fièvre s’installe lentement en moi alors que je tente de lancer un sort de la mort sans comprendre que ma compagne m’a désarmé.


Traitresse, elle compte me laisser me faire bouffer ou quoi?

Cette impression est clairement confirmée par le fait qu’elle m’ordonne de ne pas bouger.


« JE COMPTE PAS ME LAISSER BOUFFER COMME UN BOTRUC, ESPÈCE DE VERRUE DE CUL POILU DE TROLL » Gueulais-je avec la bouche empâtée par le poison qui circulait déjà dans mes veines.


Oui, je sais. Mon langage est ordurier et indigne d’un gentleman de mon genre, mais il faut me comprendre : Je déteste mourir et là, j’ai l’impression que c’est ce qui se passe. Je suis encore beaucoup trop merveilleux et magnifique pour mourir. Je ne sais pas pourquoi, mais la goule commença à hurler et son cri me déchira les tympans. Oh non…pitié, faite que ça ne soit pas un chant de séduction ou de reproduction!


La bestiole s’effondre au sol et je dois avouer que je ne suis pas sûr de ne pas m’écraser également sur l’herbe maintenant tâchée du sang de la créature. Je vacille avec élégance alors que je bois tout ce que la jolie blonde meurtrière me tend. Eh oui, je lui confiance à ce point. Si elle avait voulu se débarrasser de moi, elle aurait laissé cette chose me bouffer. J’esquisse une grimace de dégoût lorsque la potion entre dans ma gorge et hagard, je regarde partout autour de moi.


« Ma baguette…elle est où ma baguette…petite-petite-petite… » Appelais-je, un peu confus alors que l’anti-poison combattait cette chose qui intoxiquait déjà mon sang.


D’ailleurs, je me suis accroupie et j’ai continué d’appeler ma baguette comme on le ferait avec un chat, comme si elle avait une chance de revenir grâce à ça. Ce n’est pas de ma faute, c’est le poison qui me rend un peu imbécile!


« J’comprends pas pourquoi t’a pas voulu que je lui crame sa gueule » Dis-je d’une voix légèrement boudeuse lorsqu’elle vint me demander si ça allait.


Le tout, toujours accroupit, je vous le rappel.


« Je suis peut-être un peu flamboyant comme mec, mais je SAIS me défendre et je suis capable d’être mortel lorsque ma partenaire ne me désarme pas! » Fis-je remarqué, un peu vexé.


Légèrement vexé.


Un Chouilla…


OUI BON JE L’AVOUE, JE SUIS FOUTREMENT VEXÉ.


Elle me traite comme si j’étais un gamin qui n’a pas encore son permis pour transplaner alors que je suis un sorcier aguerrit. Je ne suis pas un putain d’Auror, mais ce n’est pas parce que je crée des bijoux et enchantement que je suis impotent! Je me relève donc, mon orgueil salement piqué et je tente d’épousseter d’un geste de la paume la poussière qui souille maintenant ma chemise. Évidemment, ce n’est pas suffisant pour en effacer mon sang et celui de la bestiole qui en souille le textile luxueux,


« Ça va très bien. Je savais que j’étais séduisant, mais j’ignorais que les goules avaient une libido aussi affirmée. Elle a détruit ma chemise en voulant me l’arracher, la coquine » Plaisantais-je pour cacher mes rides de souffrance qui apparaissait sur mon front.


Toujours préservé les apparences!


« Alors, on continue? Il commence à cailler » Dis-je comme si de rien était alors que je tremblais.


Ce n’était pas de la peur, mais bien le signe que l’anti-poison combattait le poison que m’avait transmis la goule. En plus, je tiens à souligner que je suis suffisamment intelligent pour savoir que faire du surplace alors que j’ai des fringues imprégnés de sang, c’est imbécile.


« Donne moi ma baguette et on va aller plumer ce piaf » Dis-je en sachant très bien qu’un Occamy n’était pas réellement un oiseau.


Il avait des plumes et pondait des œufs, c’est semblable!

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Balais instinctif, presque gracieux tant l’enveloppe se mouvait au gré des offensives subies. Habile mélange entre magie et art moldu car oui, en dépit d’une éducation puriste, l’encéphale engorgé d’idées élitistes, entraîné à mépriser ceux dépourvus de pouvoirs, le maniement de la lame, l’expression des pieds et poings s’étaient imposés comme une évidence. Moyen de défense ultime pour parer les attaques du Démon sans avoir à utiliser de baguette. Des enseignements qui s’étaient poursuivis, approfondis et sublimés une fois la direction du terrain prise. Traques en excuses de sa barbarie. Combats clandestins pour que les phalanges se rougissent à nouveau. Il fallait bien plus que quelques goules affamées pour impressionner la louve. L’acier tranchant ça et là, les éclairs verdoyant foudroyant les viles créatures à sa portée pour espérer regagner un semblant de quiétude. Après tout, une traque en compagnie du fils Crabbe constituait déjà une épreuve de taille sans s’embarrasser en plus des carcasses immondes de créatures de l’ombre. Liberté regagnée au prix de quelques éclaboussures tièdes d’hémoglobine tâchant le nacre du masque si fièrement affiché, l’attention ne se relâcha pas, guettant déjà les faits et gestes de son partenaire de route mais surtout d’infortune. Fâcheuse posture dans laquelle il se retrouvait, une main d’assaillant figée dans le derme de la poitrine, une autre se précipitant en sa direction alors que le poison devait déjà probablement faire son effet.

La réaction fut instinctive, élan de préservation lui ôtant l’instrument magique des mains avant de finaliser le travail de nettoyage. Tâche jugée ingrate par certains, intimement appréciée de la Rowle. Image d’Épinal de cette charmante demoiselle au sourire aussi bien poli que polisson déchiquetée sous le sifflement de l’acier fendant l’air avant d’échouer dans les entrailles fumantes. Un dernier grondement sinistre résonna contre les troncs d’arbres en écho lugubre, bien vite englouti par le silence. Simple coup d’oeil jeté au fils Crabbe, un ordre donné avant de le débarrasser du membre amputé de la goule, antidote liquide tendu qu’il avala d’une traite. La traque allait pouvoir reprendre. Du moins c’est ce que l’esprit cartésien espérait, éludant l’espace d’un instant le caractère si… unique… de celui qu’elle avait concédé à emmener avec elle. Sans amorcer l’ombre d’un mouvement, la louve observa le bijoutier se lancer dans des appels stériles en quête de sa baguette. L’impact du poison semblait plus délétère que ce qu’elle avait imaginé, l’espoir vivotant qu’aucuns effets secondaires ne demeurent une fois la potion complètement assimilée par son organisme. Il lui était impensable de supporter la présence d’un Blaise un peu plus excentrique que ce qu’il pouvait l’être au quotidien. Par pur soucis, la louve vint s’enquérir de son état, les lames revenues trouver place dans leurs habituelles fixations. « Le poison faisait déjà ses effets en toi. » Simple explication rationnelle, sous-entendus latents et pourtant éludés quant à sa capacité à viser correctement. Après tout, même le meilleur des duellistes n’aurait su efficacement se défendre ainsi empoissonné et confus. Il semblait donc plus pertinent de le désarmer pour finir d’éliminer la menace que de se retrouver tous deux blessés en terrain hostile et étranger. Cette simple mission aurait pu très rapidement se muer en désastre navrant de bêtise. Son invective ne fit que confirmer l’état déplorable dans lequel le poison pouvait le plonger. A moins qu’il ne faisait qu’exacerber un trait déjà existant, allez savoir, l’héritière Rowle avait pris l’habitude de ne plus trop faire attention à ses excentricités. « J’ai jamais dit, ni même insinué le contraire… » Toujours caresser un hippogriffe dans le sens du plumage !

Minois grossièrement débarrassé des quelques reliquats de son affrontement avec une des créatures abjectes, traces rougeâtres mouchetant encore partiellement le derme, les orbes céruléens s’amusèrent à détailler la, jadis, tenue impeccable de son compagnon de route. Non seulement son costume s’était recouvert d’une maigre couche de poussière mais l’étoffe de sa chemise probablement hors de prix avait été réduite en lambeaux sous les assauts de la goule. Inutile de mentionner la boue constellant ses précieux mocassins en peau de dragon, leur sort ne ferait que s’empirer à mesure de leur progression. Maigre rictus plus moqueur que foncièrement amusé à sa remarque, un mouvement de poignet fit venir à elle la baguette du brun avant de reprendre la marche. « Allons-y, ça va te réchauffer au moins. » Intérieurement, la Rowle savait que l’antidote continuerait à faire son chemin dans l’organisme, libérant progressivement ses effets pour atténuer la fièvre et la confusion encore ressentie par le fils Crabbe. « Tiens, attends que la fièvre tombe pour t’en servir, les effets pourraient être… Problématiques. » Pour ne pas dire catastrophiques. Sa baguette rendue, les semelles continuaient leur inlassable danse contre le chaos du sol sylvestre. Les sens à l’affût, les prunelles en quête d’une quelconque menace pouvant se profiler à l’horizon. Ils n’étaient plus très loin, elle le savait, les quelques repères préalablement notés venaient d’être dépassés, bifurcation entamée pour longer les berges d’un petit lac à la surface duquel l’absence de l’astre stellaire soulageait les viscères d’une accalmie illusoire.
Les minutes égrenées dans le silence, un cri distinguable entre tous vint pourfendre l’air. Chant mélodique ourlant presqu’aussitôt les lippes de la louve, étincelle meurtrière se logeant dans les lagunes à l’objectif atteint. « Ta fièvre a baissée ? » Demande directe, le besoin impérieux de s’assurer qu’il n’allait pas la gêner. Tenter de subtiliser des oeufs à un occamy n’était jamais une mince affaire. L’agressivité légendaire de cette créature compliquait grandement la tâche, principalement accompagnée d’un partenaire souffrant et mal-habile sous les effets d’un poison de confusion. Discrétion, habilité et rapidité seraient de mise pour parvenir à accomplir leur larcin. « Si tu sens encore les effets du poison mieux vaut que tu restes là… Au moindre écart commis ça peut vite dégénérer ! » La carne en gardait encore quelques souvenirs bien que gommés par les onguents et potions cicatrisantes, la chair s’en rappelait intimement, l’encéphale préférant se prémunir de nouvelles rencontres non souhaitées. A quoi bon commettre un massacre, manquer d’y passer quand ils pouvaient agir sous couvert du voile de la quiétude nocturne?

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Il n’y a pas à dire, la jolie Rowle est tout bonnement séduisante et ce, même avec des vêtements horribles et sa jolie petite bouille couverte d’organes d’harpies. Je ne sais pas si c’est le poison qui circule dans mon organisme qui embrouille mon esprit ou l’antidote qu’elle m’a filé qui a des vertus légèrement hallucinatoires, mais elle pourrait même paraitre véritablement désirable à cet instant précis…enfin, si nous n’étions pas tous les deux perdus dans une forêt grouillant de bestioles édentées qui ne rêvent que d’une seule chose : nous bouffer. Est-ce normal que je sente mon corps s’échauffer aussi rapidement? Des perles de sueurs commencent à perler sur mon front et dans mon cou alors que je baisse mon regard sur mon torse. OH MY BLAISE. Ma chemise, ma magnifique chemise! Elle est complètement fichue, mais il y a quelque chose d’encore pire. Vraiment pire. C’est le chaos, l’anarchie, le cataclysme! Elle a perforé mon épiderme au point de la fendre comme on le ferait avec le ventre d’une grenouille destiné à devenir un ingrédient pour une potion! Bien sûr, la douleur et le poison se répandant dans mon organisme étaient de bon indice quant à l’état de ma personne, mais je n’avais pas CONSCIEMMENT compris que cette horrible bête venait de possiblement abimer ma perfection à jamais. Ma respiration s’accéléra face à cette éventualité, aidant inconsciemment le poison à se propager un peu plus vite en moi. Ma diction devint moins claire et plus aléatoire. Le sens de mes paroles également, je crois.


Je pourrais bien le demander à ma baguette, mais cette dernière a disparu et reste muette à tous mes appels. Pourquoi ne revient-elle pas à ma main? Normalement, elle répond toujours présente lorsque j’ai besoin d’elle, un peu comme une certaine partie de mon anatomie. Cassiopeia affirma que le poison faisait déjà effet en moi et j’hoche la tête dans tous les sens. Comme si c’était important à cette minute précise. Cassie devait certainement plaisanter, je ne peux pas croire qu’elle ose parler de poison dans l’urgence du moment.


« On s’en moque du poison, regarde-moi droit dans les yeux et jure-moi que mon torse ne gardera aucune marque. Le monde ne survivrait pas à ce désastre! De nouvelles chemises, ça s’achète, mais pas un torse comme celui-là! » Criais-je avec une légère hystérie alors que j’arrachais entièrement les lambeaux de ma chemise pour lui montrer ledit torse. « Quant à se servir de ma baguette, rassure-toi, je sais quand la sortir pour être agréable à mes compagnes » Rajoutais-je dans un double sens non voulu.


Oui bon, le poison avait peut-être effectivement un peu trop d’emprise sur mon esprit. Beaucoup trop pour la rapidité de l’antidote, de toute évidence, mais comme je venais de jeter au sol les reliques survivantes de cette attaque, elle allait devoir supporter ma présence torse nu à ses côtés. Comme si de rien n’était et qu’il était tout naturel de se balader quasiment à poil dans la lande japonaise, je m’avance près d’elle afin de continuer notre chemin, glissant ma baguette magique dans le holster fixé à mon poignet dénudé. C’est moi où il fait particulièrement chaud ici? Ne sommes-nous pas en plein cœur de l’hiver? Je continue d’avancer lentement, existant tout simplement alors que ma camarade recommence à devenir tendu.


« C’est fou, tu es beaucoup plus décontractée lorsque tu arraches la tête à des créatures magiques que lorsque tu marches comme ça. À force d’être tendue comme un string, ton visage va prendre de vilaines rides et personne n’aime les femmes au visage de vieillarde. Tu me diras qu’il serait facile de te mettre un sac en papier brun sur la tête lors de ta nuit de noces vue que le corps est sexy, mais ce n’est qu’une solution provisoire » Fis-je remarqué en babillant comme si de rien était, tentant de cacher la fièvre qui continue de luter contre l’antidote dans mon organisme.


Ces œufs d’Occamy et les organes de la pondeuse étaient essentielles à ma prochaine collection et il était hors de question que je risque qu’elle mette fin à cette mission par peur que je lui claque entre les mains. Oui, la goule m’avait bel et bien eu par surprise, mais rien ne dit que ça serait le cas avec toutes les bestioles qui croiseraient notre chemin. Normalement, je devrais être en état de me défendre adéquatement sans que la jolie Rowle ne se sente obligé de jouer à l’auror qui sauve la veuve et l’orphelin. Frissonnant malgré les bouffés de chaleur qui suintait de chaque parcelle de ma peau, je continue de marcher en tentant de comprendre pourquoi mon esprit est aussi vaseux alors que mes pas semblent aussi légers et sautillants, comme si je marchais sur un nuage. Peut-être était-ce à cause de ce petit étendu d’eau près duquel nous marchions. Parlant d’eau, j’aperçois mon propre reflet me faire un clin d’œil et j’esquisse un sourire carnassier. Si j’avais le temps, je me contemplerais bien quelques instants. Sauf qu’un cri se fit entendre, me faisant sursauter. Cri indescriptible, vite suivi par la voix de Cassiopeia.


« Oui, je crois. J’en suis parfaitement sûr » Mentis-je avec toute la certitude que je peux posséder à l’intérieur de mon corps.


Je pense que je vais mieux, mais en suis-je réellement sûr? Pas du tout, mais ça, elle n’a pas besoin de le savoir.


« Il est hors de question que tu me mettes de côté Rowle! » Rajoutais-je lorsqu’elle mentionna vouloir possiblement aller à la chasse toute seule. « J’ai abîmé mes mocassins, mon pantalon, mon brushing, ma chemise ET MON TORSE POUR CHASSER CE PUTAIN DE PIAFF, ALORS JE VAIS CHASSER CE POULET QUE TU LE VEUILLES OU NON » enchainais-je d’abord calmement avant de commencer à escalader en intensité de voix, comprenant qu’elle était sérieuse.


Est-ce que cette décision de m’égosillé à tue-tête était une bonne idée alors que nous venions à peine d’entendre la bête jacasser? Sans doute pas, mais…quel mal pouvait réellement nous faire une espèce de dindon aux œufs d’argent? Alors je fais ce que je pense être le plus mature et le plus sensé dans ce cas bien précis et je dépasse Cassiopeia pour prendre les devants, prenant bien soin de la bousculer un peu au passage. J’en ai marre qu’elle s’amuse à bafouer ma masculinité avec ses remarques castratrices. Je ne suis pas un mioche, elle doit bien s’en être rendu compte vu que je me balade torse nu devant elle.


« Non, mais pour qui elle se prend? Ce n’est pas parce qu’on est pote que ça lui permet de m’arracher les couilles pour s’en faire un pendentif » Maugréais-je dans ma barbe de façon très mature tout en bataillant avec la flore environnante qui ne semblait pas particulièrement ravie de notre présence. « C’est…c’est bizarre tout ça… » Dis-je d’une voix plus haute en constatant que je marchais sur quelque chose de moelleux.


La sensation de flotter et la fièvre semblaient maintenant complètement disparue de mon être alors pourquoi avais-je encore cette étrange sensation? Mon regard sombre se baissa vers nos pieds et je me suis immédiatement figé.


« Ton occamy a fait son nid dans un champ de Snargalouf » murmurais-je faiblement en désignant les plantes carnivores qui semblaient sommeillés même si nous les écrasions.


Pourquoi rien n’allait jamais rien lorsque je partais à l’aventure?

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Ordre des priorités divergeant, la surprise n’avait pas le temps de germer dans l’abîme face aux préoccupations triviales de son compagnon d’aventure. Après tout, pouvait-elle décemment affirmer être étonnée de le savoir si soucieux de préserver son apparence ? Non. Le fils Crabbe s’était toujours illustré par cet amour qu’il portait à sa personne, considérations bien éloignées de celles que l’héritière Rowle érigeait en tête de liste. D’autant plus quand une traque avait été programmée, butin à acquérir comportant des risques multiples le tout dans un environnement hostile. Si sa présence à ses côtés pouvait faire hausser l’ombre d’un étonnement, ses motivations pécuniaires justifiaient pareille association surprenante. Il suffisait d’en juger par l’apparence soignée du sorcier pour comprendre qu’il n’avait pas sa place dans les bois à arpenter le sol sylvestre en quête d’une créature à mutiler. Expédition probablement même inédite à en juger par son appétence pour le luxe. Place plus aisément envisageable dans une soirée mondaine à se repaître de whisky pur feu et quelques petits fours raffinés que de crapahuter dans une forêt boueuse aux multiples dangers tapis dans l’ombre. Ainsi, à son soucis formulé dans une hystérie fiévreuse, le masque s’efforça à la constance. « Je te ferai envoyer une caisse entière d’onguents et de potions de cicatrisation. Tu n’auras plus aucune marque ou cicatrice ! » Propos douteux du sorcier habilement éludés, vieille habitude prise avec le temps, leur progression sur le sol noueux pouvait ainsi reprendre.

Les semelles foulant avec habilité le parterre de rhizomes dans un ballet devenu grâce naturelle, la sorcière ne s’offusquait plus des traces d’hémoglobine tâchant son marbre, de la boue souillant les étoffes en autant de résidus mués en seconde peau. Apparats jugés de signes d’une expédition fructueuse. L’état de son compagnon laissait en revanche perplexe quand à la suite des événements. Tenue bien plus cocasse comme en présage de complications à venir, les sens lupins de l’héritière Rowle s’en trouvaient ainsi aux aguets, soucieuse que les goules ne soient que le seul et unique accrochage de cette traque. Utopie illusoire occupant l’encéphale pour l’heure, à peine attentive aux discours moralisateurs de Blaise, elle jugea tout de même bon de lui répondre, espérant ainsi clôturer l’éternel débat autour de son sérieux ou même de sa tenue vestimentaire inappropriée. « C’est… Gentil… De t’inquiéter pour moi mais ça n’est pas nécessaire. » Impensable de faire une quelconque mention d’un partenaire spécifique sans quoi, Cassiopeia en était sûre, il s’engouffrerait dans la brèche pour en savoir plus, compromettant ainsi l’objectif ultime de leur venue dans ces bois.

Objectif enfin à portée de vue, la mélopée familière de la bête vint animer les viscères d’une satisfaction en écho de grondements exaltés. Les griffes déjà parties en quête du contact froid des lames mouchetées de leurs précédentes altercations, l’esprit s’égarait à visualiser le travail de découpe nécessaire pour dissimuler la nature de l’attaque. Ne pas éveiller les soupçons. Première règle dans son domaine d’activité. Règle d’or en tête quand elle formula sa demande auprès du fils Crabbe. Si sa première tentative fit naître l’ombre d’une contrariété, son emportement soudain eut fini d’éveiller les rouspétances de la louve. Grognement sourd se répercutant dans l’enveloppe, l’envie vorace de transplaner et le laisser se démerder seul face à une colonie d’Occamys se faisait virulente. Sérieux professionnel pourtant en jeu, les lippes n’avaient de cesse de s’agiter sans que des paroles intelligibles ne puissent décemment s’en extraire, entamant sa poursuite de l’inconscient. Tentative de le rattraper bien vite ralentie quand le mollet s’écorcha d’une douleur vive forçant les prunelles à enfin se heurter au tapis de plantes épineuses. « Fuck ! » Grognement roulant dans la gargue sans que le son ne puisse perturber la flore visqueuse environnante, le poignet se tordit, laissant le sort extirper dans un bruit de succion écoeurant une des gousses vertes de la cavité. À peine la sphère quitta la plante que la tentacule desserra sa prise, lésant une fois de plus la chair de sa jambe avant de s’échouer mollement au sol.

Attention à présent portée à son évolution sur le sol jonché de ces parasites verts sommeillant, Cassiopeia put bien vite regagner les côtés du joaillier, le liquide vermeille perlant le long de sa jambe, étoffe sombre dissimulant par chance l’altercation végétale. « Mon occamy n’a pas fait son nid dans un champ de Snargaloufs, fallait me laisser t’exposer mon plan plutôt que de partir tête baissée !  » Grogna-t-elle tandis que les orbes céruléens scannaient l’immensité de la voûte céleste, soucieuse d’y déceler l’ombre d’un des volatiles. La proximité des nids compliquait leur délicate entreprise. « Si tu veux pas ressortir de là un peu plus mutilé va falloir être rapides et discrets. » Secondes s’égrenant dangereusement, leur présence ne tarderait pas à alerter les créatures. « Quelques sorts d’extractions devraient suffire pour pas se faire attaquer et sortir de là sans trop de dégâts. Il nous faut prendre direction nord-est sur cinq mètres et on sera tranquilles avant de pouvoir se rapprocher des nids à proximité de la berge. » Précisions données, la louve débuta le travail, les bruits de succions visqueux accompagnant sa progression pour rejoindre le couvert de la canopée, abris naturel vital s’ils souhaitaient mener à bien l’expédition ayant déjà coûté une paire de mocassins ainsi qu’une chemise à Monsieur Crabbe et sécuriser un butin de premier choix pour ses créations magiques.

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Il est hors de question que je sorte de cette aventure complètement défiguré ou pire, décoiffé. Londres…que dis-je? Le MONDE était déjà suffisamment hideux, on ne pouvait se permettre de perdre l’étincelante beauté que je suis. La chasse à la créature magique était importante pour mon commerce, mais pas au point de précipiter l’existence de tous dans une noirceur sans nom si une cicatrice vient souiller mon corps parfaitement parfait. Blague à part, c’est peut-être un peu idiot de ma part, mais jusqu’à maintenant, je n’avais pas réellement compris à quel point il était dangereux de suivre Cassiopeia dans ses aventures sanglantes. Je m’étais fié à l’apparence soignée et de bonne famille de mon amie pour me conforter dans le fait que cette mission n’était pas si dangereuse, mais le fait d’avoir été attaqué par des goules et la voir trempant dans le sang de nos ennemis vaincus étaient de train de me faire raviser cette certitude. Je ne suis pas mauvais comme sorcier -loin de là- mais clairement, j’ai choisi de devenir joaillier magique parce que je n’ai pas la fibre aventureuse. Qu’est-ce qui m’a pris d’exiger de la suivre jusque dans ce trou paumé? La promesse qu’elle me fait de me faire porter des onguents ne me fait même pas sourire. La fièvre, mon arrogance naturelle et la réalisation de la réalité me fait vaciller dans ma réaction. L’espace d’une seconde, j’ouvre la bouche et je scande un : « J’espère bien! » arrogant et suffisant alors que la seconde suivante, je soupire et je rajoute : « Je veux juste sortir d’ici vivant et pas trop amoché. Si tu y parviens, c’est moi qui vais t’offrir le bijou enchanté de ton choix ». Une promesse que je regretterais sans doute demain vu le prix de mes créations, mais pour l’instant, c’est le cadet de mes soucis. « En revanche, si tu te propose pour appliquer la crème et masser mon corps de tes mains délicates, j’accepte avec plaisir » Dis-je avec légèreté.


Et oui, malgré tout, il y a certaine chose qui ne change pas.


Une espèce de chant étrange résonne autour de nous et mon corps en entier se fige. « Merde, c’est quoi cette plainte? Le ronflement d’un Troll? » Demandais-je en sortant ma flasque de Whisky pur feu de la poche de mon veston. Longue gorgée pour me donner un peu de courage, vite suivit d’une seconde. Quitte à mourir, aussi bien mourir sans m’en rendre compte. D’ailleurs, je dois avouer que je ressens imperceptiblement les échos d’une vision approcher. J’ai le souffle court, j’ai envie de gerber. Par la gonorrhée de Merlin, ce n’est clairement pas le temps de partir dans des délires de Cassandre! Alors que je m’enivre, je vois ma charmante -et sanglante- compagne approcher ses mains de ses armes. De toute évidence, elle veut m’abandonné et moi, je rouspète face à sa manie à me traiter comme une demoiselle en détresse. Oui, partir devant sans l’attendre alors que je n’ai clairement pas d’instinct de survie était idiot, mais à ma défense, vous devez admettre que j’ai eu l’intelligence de ne pas m’enfoncer dans le champ de snargalouf une fois que j’ai réalisé que je m’étais rapprocher de ce terrain très dangereux. « Quel langage ordurier » Osais-je dire lorsqu’elle jura.


Une lady ne jurait jamais, mais une petite voix me disait qu’elle me laisserait crever seul, si j’avais le malheur d’énoncer cette théorie d’éducation à cet instant. Pourtant, elle ne me laissa pas me débrouiller avec mes ennuis et elle vint me rejoindre, se frayant un chemin dans la flore dangereuse et se malgré une blessure. « Tu as mal? » Demandais-je un peu stupidement, véritablement inquiet pour elle. Je ne sais pas le montrer adéquatement, mais je ne suis pas totalement égoïste. Pas totalement. La première phrase qui accueilli nos retrouvailles me fit grimacer, entre culpabilité et colère. « C’est toi qui tentes de me traiter comme une princesse sans défense! Je n’ai peut-être pas ton habilité pour égorger des machins vivants, mais je ne suis pas non plus un moldu bon sang! Faut me faire un peu confiance voyons » Soupirais-je en regardant notre environnement immédiat. Ah ouais, on était bel et bien dans la merde, même si la situation était moins dangereuse pour l’instant que l’attaque d’harpies à laquelle nous venions de survivre. « Je sais être rapide et discret, comme un pet de ministre » Murmurais-je lorsqu’elle commença à murmurer ses remarques et directive. Je voulais lui faire comprendre qu’elle pouvait avoir confiance en moi pour la seconder.


Mais le problème, ce n’est pas l’ordre d’être rapide et discret mais…le reste. Nord-Est? C’est où ça, le Nord-Est? J’aimerais bien lui poser la question, mais quelque chose me fait croire que la jolie blonde n’a peut-être pas la patience de répondre à mes questionnements. La seule chose que je retiens, c’est Sort d’extraction. Alors c’est ce que je fais; je suis Cassiopeia tout en lançant encore et encore des sorts. De toute évidence, son plan de match est le bon puisqu’elle nous guide jusqu’au plan d’eau sans qu’on se fasse de nouveau blessé. « La prochaine fois que je te demande de t’accompagné en mission, rends-moi service et lance-moi un oubliette, d’accord? » Demandais-je, essoufflé, en me jetant un sort pour me réchauffer. « Bon alors là quoi? On reste là et on se dandine le derrière jusqu’à ce qu’un Occamys vient nous mordre les miches? » Demandais-je, encore légèrement fiévreux.

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Bien loin du confort tout relatif des entrepôts de la pègre, c’était dans la fange et au contact des éclaboussures vermeille que la louve s’illustrait. Appétence toute particulière exaltée depuis que la bête s’était glissée sous la carne en compagne de fortune, elle n’en saisissait l’ampleur que depuis quelques cycles de la déesse aux trois visages. Environnement longtemps jugé de familier se muant en menace pour quiconque daignait s’y aventurer, le Crabbe semblait ne pas avoir fait exception à la règle. Comment l’en blâmer ? L’habitude prise de manier les lames plutôt que la baguette, d’essuyer les attaques de quelques créatures sauvages égarées au contact salissant atténuait la surprise de l’héritière face à de telles déconvenues. Rappel à la réalité scintillant dans les remarques outrées de son partenaire d’aventure, une nouvelle préoccupation s’ajouta à la quête initiale. Celle de sa capacité à poursuivre en dépit du poison parcourant la chair lésée. Rien qu’un banal antidote de fortune ne puisse anéantir mais sous quelle temporalité demeurait plus préoccupant. La proximité des premiers nids d’Occamys rendait la situation critique. « Je connais des experts en massage qui seraient ravis de te proposer leurs services… Je te les enverrai avec les onguents pour te faire oublier cette aventure, va ! » Remarque extirpée alors que les labres s’ourlaient d’un maigre rictus amusé à la proposition du Crabbe, elle comptait bien repartir avec leur butin et sans trop de dommages essuyés. Du moins pour son accompagnant.

Progression reprise, la lamentation d’un des reptiles volant vint emplir l’air de sa menace latente. Avertissement donné qu’ils n’étaient plus qu’à quelques centaines de mètres. Discrétion de mise, les orbes guettaient la voûte céleste avec préoccupation, les griffes en accroche de la baguette pour parer à une incursion subite de la créature ailée. « Un Occamy sauvage… » Précision faite à l’hypothèse erronée d’un troll, la louve n’eut pas le temps d’exposer les détails de sa stratégie que le Crabbe prenait déjà la tête de leur expédition. Trajectoire hasardeuse entamée, il ne lui laissait aucune autre alternative que de lui faire suite. Après tout, nombreuses avaient été les têtes au sein de la pègre à apprendre leur départ pour cette quête. Revenir sans le Crabbe, pire même, être indirectement responsable de son trépas signerait le début d’une longue liste de problèmes. Engagée sur ses talons, les semelles finirent par rencontrer l’inconstance du terrain, mollet bien vite lacéré d’une douleur vive. Témoin silencieux de cette flore malveillante dans laquelle ils s’étaient enlisés. « Ça va. » Rien d’insurmontable. Rien qu’elle n’ait déjà connu. Piètre embarras de la chair habituée à essuyer tracas plus handicapant. Plus les remontrances grondées par le loup qu’elle redoutait à présent.

Ses complaintes soulevant une salve de soupirs excédés, la louve maintenait les grognements désapprobateurs dans la carcasse. Nullement l’envie de s’épancher sur la question de son efficacité, la Rowle maintenait leur objectif en ligne de mire. Seule et unique préoccupation de l’esprit. « Si tu sais être rapide et discret montres-le moi alors et fais ce que je te dis ! » Grondé alors que la baguette laissait parler sa magie. Lanière hérissée de tranchants extirpée de la carne abîmée, l’animal prenait le dessus, patience éprouvée. La flore fut une à une désarmée, champ de menaces auquel ils échappaient, le soulagement lui extirpa un nouveau soupir des labres. Brève reconnaissance des lieux après leurs déboires, ils allaient pouvoir s’atteler à la tâche. « On va approcher des nids par la rive. Lors de mon dernier repérage j’en ai identifié un à environ cent cinquante mètres d’ici. Dès qu’on pourra l’apercevoir il faudra faire vite. Un sortilège en distraction dans la direction opposée attirera les adultes présents dans la zone. On subtilise quelques oeufs et un petit puis on transplane directement là où on s’est retrouvés tout à l’heure ! » Indications données, le besoin féroce de faire vite pour s’éviter une confrontation avec une mère Occamy, les semelles battaient déjà le tapis sylvestre pour regagner la rive. Au sable foulé, silhouette sombre progressant dans le paysage sauvage, l’attention s’aiguisait. Les perles océan prises de frénésie scrutaient les environs en quête de nouvel élément perturbateur, les contours dans le lointain d’un premier nid stoppa sa course, indiquant au Crabbe d’en faire de même. Carcasse à présent accroupie, une lame logée dans la paume, baguette dans l’autre, la gargue chuchota. « Tu vas lancer le sort en direction de l’autre rive du lac pendant que je contourne la zone par le bois. Dès que tu vois des Occamys décoller, transplane pour me rejoindre. » A peine le temps de lâcher ces quelques informations que le squelette se mouvait avec expertise sous le couvert des grands silencieux, prudence de mise plus l’approche des nids se précisait, les prunelles guettaient le rivage opposé, attentive au moindre mouvement signe que le plan se déroulait sans accrocs.

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