IN FOR
THE KILL

RPG HP && the village


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PÉRIODE DE JEU:
Juillet 1955
GODRIC'S HOLLOW ● Dans l’ombre, un texte commence à circuler dans les différentes communautés magiques, lu lors de soirées mondaines, traduits dans une dizaine de langue, le pamphlet, extrémiste, fait assez parler de lui pour être reproduit par les journaux ou lu sur les ondes de nombreuses radios afin d’en commenter ou critiquer le contenu. L’illégalité de leur organisation ne semble nullement avoir empêché les Mangemorts de diffuser leurs idéaux. (lire le pamphlet)
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Dans l'ire de ma peine... {ft.Mona Parkinson}
neutral: no mans land ●
Aurelius Avery
neutral: no mans land
Aurelius Avery
feuille de personnage
WANDS
KNIVES
SOUL
hiboux : 230
pseudo : Mad.
faciès & dot : Louis Partridge - goldanthem (tumblr) + pinterest (gif).
doublon(s) : Aucun.
gallions : 858
Dans l'ire de ma peine... {ft.Mona Parkinson} 3ac3dccd38548d4b3361a30817e8b6da
pronoms : Il/lui.
décade : 18 ans.
labeur : En recherche d'emploi.
alter ego : Rufus Brown.
sang : Sang-pur.
don : Aucun.
myocarde : Jeune homme à marier.
allegeance : Il suit la pensée familiale.
particularité physique : Aucune.
gif feuille : Dans l'ire de ma peine... {ft.Mona Parkinson} MlmM41M

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(#) Dans l'ire de ma peine... {ft.Mona Parkinson} ●
Jeu 7 Mar 2024 - 13:54
● ● ●
you have nothing to fear
À PROPOS
DE CE SUJET
if you have nothing to hide
● ● ●
temporalité du rp : Juin, 1955.
personnages concernés : @Mona Parkinson & @Aurelius Avery.
trigger warnings : Suprématie sang pur, taxidermie & deuil.
intervention autorisée du mj : [ ] oui [X] non (cochez la case correspondant à votre choix)
autre(s) : Aucun.
IN FOR THE KILL - 2021-2022
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Aurelius Avery
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(#) Re: Dans l'ire de ma peine... {ft.Mona Parkinson} ●
Jeu 7 Mar 2024 - 13:55
Ton absence me laisse des traces, celles-là mêmes qu'elle efface...
D
ANS L'IRE
E MA PEINE
Il ouvre la porte. Elle conduit à un endroit qu'il n'a plus vu depuis les dernières vacances : sa première demeure, témoin de sa naissance. Ses premiers cris se sont fait en ces lieux. Ses larmes également, sans doute a-t-elle marqué en son âme qu'elles seront les dernières. Un interdit imposé par son corps, et lui-même par la même occasion. Papa n'a de cesse de lui dire que pleurer est la pire des insultes qu'un homme puisse se faire à lui-même. Le regret qu'il porte vis-à-vis du supposé défunt n'est pas immense, c'est le vide qui l'est. Un néant dont il ne comprend pas l'origine. Un néant qui s’accroît quand il voit l'intérieur de la demeure. Une peine l'enlace quand il se rend compte qu'une absence se fait nouvelle. De celle qu'il n'avait jamais remarquée auparavant, pour la simple et bonne raison qu'elle n'existait pas. Il constate que mère a, dans son immense perte, eu besoin de se changer les idées en se concentrant sur la décoration de leur domicile. Toujours un plaisir d'être mis au courant...  

Winky se présente à lui dans un pop dont elle a le secret. Elle lui souhaite la bienvenue, qu'elle est heureuse de le revoir, elle le décharge de sa valise et s'empresse d'amener cette dernière à la chambre du jeune maître afin d'en ranger son contenu. Quant à Aurélius, il continue sa contemplation, toujours un peu décontenancé par ce décor dont il n'a guère l'habitude. Il marche de pièce en pièce, d'un pas de plus en plus précipité, cherchant quelque chose en particulier : son père. Il n'a pas complètement perdu les esprits, il sait que son paternel a été porté disparu. Ce qu'il souhaite trouver, ce sont les ruines de sa présence, il ne pouvait demander plus au vu des circonstances car il n'y a plus rien à voir du présumé défunt. Il n'y a plus ses animaux empaillés, ses vêtements, même sa chambre dont son descendant n'a jamais franchi le palier, était atrocement dépourvue de... Tout. Il n'a rien trouvé appartenant à papa. C'est à la fois horripilant et impressionnant.

Maintenant qu'il y pense, il lui reste encore son atelier de taxidermie. Quintus invitait son fils à le rejoindre, ils ne disaient rien dans ce repère, ils devenaient mutiques. Pourtant le fils n'a jamais été aussi proche de son père que dans cette pièce, qui après avoir été sienne, est devenue leur. Il y est entré avec l'intime conviction que cette salle serait le dernier vestige de son paternel. Si seulement il avait pu prévoir à quel point il avait tort. Quand il a ouvert la porte, un fin filet de lumière s'est accroché à sa peau. Et lorsqu'il s'est enfoncé plus encore à l'intérieur, il s'est rendu compte d'une chose. Leur sanctuaire n'est plus. Toutes les larmes qui n'osent pleuvoir ruissellent dans son cœur, l'inondant au point que celui-ci en saigne. Les stigmates qui le composent sont d'autant plus invisibles qu'elles sont profondes. Il comprend que dès lors, papa est devenu son fantôme et il en est devenu son dernier souvenir.

Il ne dit rien devant la vue qui s'offre à lui : des aquarelles. Il semble loin le temps où les fioles, la poussière, les animaux, leurs particularités mais surtout leurs poils, régnaient en maître. C'était un enfer pour chasser les poils et la poussière d'ailleurs. Pour tout dire, ils n'y arrivaient pas. Il y en avait continuellement, comme pour remplacer ceux qui manquaient. Aurelius entend des talons se rapprocher de son emplacement. Il devine aisément à qui ils appartiennent. Il tourne le dos à la porte d'entrée, consciemment ou non. Il s'approche d'un meuble et il pose son index le long. Immaculé. Il ne reste plus rien... Elle a même eu la poussière immortelle des lieux. Elle n'a véritablement rien laissé. Il se rend compte qu'elle est là. Les pas se sont arrêtés. Il se retourne et dans un sourire infime, flirtant avec l'imperceptible, il la salue. Il n'oublie pas la politesse, sa mère l'a mieux élevé que cela tout de même.

-Bonsoir, mère.
Il n'y a rien de réjouissant dans son ton. Ce n'est pas non plus aussi respectueux qu'à l'accoutumé. La distance est toujours là, mais cette fois, semble-t-elle être accompagnée de l’amertume. 

-Je suis ravi de vous revoir après tout ce temps.
Si embrassade il y a, ce n'est certainement pas lui qui va faire le premier pas. Pour dire vrai, le contact physique n'est que rarement amorcé par le fils. Mère s'est sans doute faite à l'idée.

-Je m'excuse de ne pas m'être présenté à vous dès que je suis arrivé, c'était fort disgracieux de ma part. Mais je l'admets, la décoration a eu raison de ma curiosité. Je suis impressionné par votre talent, mère.
Et il l'est, sincèrement. Simplement, pas forcément dans le bon sens du terme.

-Réduire à ce point la présence d'un homme, je ne savais pas que cela était possible. Je l'avoue, si je n'avais pas été son fils, j'aurais moi-même douté de son existence.
Dit-il, en laissant ses lèvres s'étirer sans les séparer, avec un humour qui n'en est nullement un.

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death eater: always pure ●
Mona Parkinson
death eater: always pure
Mona Parkinson
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pseudo : foxie
faciès & dot : Ruth Wilson (thinkky)
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gallions : 2770
Dans l'ire de ma peine... {ft.Mona Parkinson} 200w.gif?cid=82a1493br7sj5gkir53w09vv914q64owlkns38785v27zv8c&rid=200w
pronoms : she-her-elle
décade : 46 ans
labeur : éditrice (Obscurus Books)
alter ego : Patricia Brown, peintre aquarelliste
sang : pur, depuis toujours et à jamais, fierté portée en héritage, couronne invisible mais bien réelle
don : legilimens et animagus (hermine)
myocarde : veuve de Quintus Avery, jamais le grand amour mais il eut au moins le mérite d'être le père de ses enfants avant de disparaître tragiquement
allegeance : l'extrémisme de la suprématie sorcière en étendard, fanatisme brûlant les entrailles depuis l'enfance
particularité physique : tatouage sur l'avant-bras gauche, marque de ce sombre seigneur à qui elle a prêté serment
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(#) Re: Dans l'ire de ma peine... {ft.Mona Parkinson} ●
Sam 9 Mar 2024 - 23:08
but this was what happened : you turned into your mother, unless you turned into your father.
D
ANS L’IRE DE MA PEINE
Le temps de la migration annuelle était revenu : les oisillons revenaient au nid familial et, un peu partout dans le pays, retrouvaient leurs parents pour l’été. Ou davantage : les diplômés avaient fait leurs adieux au château et à ses tourelles crénelées - des adieux et non des au revoirs, car qui donc pouvait avoir comme vocation de devenir quelque chose d’aussi terne qu’un professeur ? Aurelius Avery faisait partie de ces derniers, transplanant pour arriver plus vite au domicile parental. Marcella avait choisi de prendre un peu plus de temps, profitant de ses amies dont elle serait ensuite séparée pour deux longs mois : au vu du contexte d’insécurité dans lequel baignait la communauté sorcière, Mona insisterait pour que sa progéniture ne quitte le village de Godric’s Hollow que sous lourde surveillance. Ou, dans le cas de sa fille cadette, pas du tout.

Il serait plus compliqué d’imposer de telles restrictions à son aîné : Aurelius avait atteint puis dépassé l’âge de la majorité à une vitesse que sa mère refusait encore d’accepter pleinement. Il avait grandi, encore, constata-t-elle également en le voyant arriver. Depuis son poste d’observation privilégié - une fenêtre en bow-window qui surplombait le perron de la demeure Avery - elle devinait les coutures tendues d’un gestion pourtant taillé sur mesure en début d’année. Il faudrait refaire l’entièreté de sa garde-robe, sans parler du fait qu’il commencerait bientôt à travailler, ce qui demandait là aussi un vestiaire adapté. Elle y veillerait - n’avait-elle pas veillé à tout, pour lui ? Depuis son plus jeune âge, elle avait veillé ses nuits, refusant de laisser cette tâche aux elfes. La première soirée passée loin de son fils adoré avait été un déchirement, et l’opéra choisi par Quintus une véritable torture, tant l’absence du poids devenu familier pesait au creux de ses bras affamés.

Non que l’enfant semble en avoir eu cure. Aurelius n’avait jamais réclamé les embrassades maternelles, jamais quémandé la moindre marque d’une affection pourtant débordante. Dès avant l’arrivée de sa petite sœur, l’enfant semblait avoir été conscient de son rôle d’aîné et d’héritier. Il avait érigé autour de lui des murs que sa mère ne savait plus comment escalader - pour peu qu’elle ait jamais su. Aujourd’hui encore, il maintenait soigneusement cette distance, refusant de venir la voir dès son arrivée. Elle pouvait entendre ses pas traverser la maisonnée, les portes se refermant de moins en moins mélodieusement sur son passage. Peut-être fouillait-il ainsi la demeure pour la retrouver ? L’espoir de la mère céda bien vite le pas à l’intransigeante rationalité de l’intellectuelle. Si Aurelius avait voulu la voir, il serait monté à l’étage, aurait frappé à l’huis de sa chambre, n’aurait pas attendu sa réponse pour venir à elle et lui raconter son année dans les moindres détails - ils avaient échangé des lettres, bien sûr, mais rien ne valait un récit aux mots moins soigneusement choisis, un récit dans lequel, peut-être percerait enfin l’émotion. Peut-être même aurait-il posé sa tête brune - du même acajou poli que sa mère, filiation indéniable qui ne cessait de gonfler sa poitrine d’une fierté indicible - sur l’épaule offerte…

Il n’en était rien. Il n’en serait jamais rien, même si au fond d’elle, l’espoir ne cessait de danser son tango pernicieux. Même à l’enterrement de son père, cérémonie qu’elle avait voulue sincère malgré le passif qui l’avait séparée de son époux bien avant la disparition de ce dernier ; même lors de la mise en terre du cercueil vide, l’enfant n’avait pas pleuré. Pas une larme, pas un tremblement de paupière. Pourtant, Merlin savait qu’elle avait guetté ces signaux de détresse, ne sachant que trop bien l’affection qu’Aurelius portait à son géniteur. Cette même affection dont il la privait, en punition sans cesse renouvelée, la forçant à trouver sans cesse de nouveaux langages pour communiquer. C’étaient les cadeaux, coûteux et toujours soigneusement réfléchis pour lui être utiles en plus d’être sophistiqués ; c’étaient les leçons de français, la première langue qu’elle ait apprise avec sa propre mère ; c’étaient les voyages en Europe - et bientôt ailleurs, si la guerre qui grondait finissait enfin par éclater. Bien sûr, il faudrait qu’une telle guerre soit remportée par le camp sorcier, mais de cela, Mona n’avait jamais douté. Les êtres dotés de magie étaient infiniment supérieurs aux Moldus, sans même parler de la hiérarchie interne qui maintenait en place leur société. Son fils et elle étaient au pinacle de la pyramide ainsi composée - lui, en particulier : jeune homme à l’avenir assuré, bien né et encore mieux éduqué. L’univers ne pouvait que lui sourire. Et s’il refusait de le faire, Mona Parkinson l’y forcerait.

L’air était toutefois le plus frais au sommet des montagnes. Et ainsi en allait-il de la relation entre les deux privilégiés : l’oxygène de l’affection s’était raréfié pour ne laisser que le respect, et dans son sillage, deux êtres esseulés qui ne savaient plus dans quelle langue se parler.

« Bonsoir, Aurelius. Tu… tu as l’air en forme. »

Les salutations d’usage furent perturbées, déstabilisées par une froideur à laquelle elle ne s’était pas préparée. Avait-elle rêvé cette note glaciale dans la voix de son adoré ? Non, il poursuivit sur sa veine, l’enfant trop gâté. Il gardait ses distances et elle en fit de même : elle qui avait bravé les lois de leur monde pour établir une organisation prônant la suprématie sorcière, elle qui avait su plier les interdits du Ministère à sa volonté de fer, voilà qu’elle était démunie face à cet être qu’elle avait autrefois bercé.

« Apprécies-tu ce que tu as pu voir ? » - entre deux claquements de portes - mais la vipère retint son venin pour un autre instant. Aurelius était son fils, pas seulement celui de son père mais aussi le sien, l’enfant qu’elle avait tenu contre son sein. Elle ne lui ferait pas l’outrage de se montrer blessée par une pique adolescente - bien que ce soudain manque de maturité ne lui fasse douter du bien-fondé de la règle qui plaçait la maturité à dix-sept ans dans leur monde.

La réponse la frappa comme une gifle. Ne pouvait-il donc pas comprendre à quel point les rappels constants de la passion morbide de son défunt père éprouvaient les nerfs d’une sorcière habituée à davantage de bon goût ? Ne pouvait-il se figurer un instant que la présence de la mort dans chaque pièce lui avait toujours glacé les sangs, et qu’elle n’avait accepté les statues empaillées que par amour, un amour que le même homme coupable de cette dépravation avait laissé mourir, trop occupé par ses fourrures et ses viscères pour se soucier de la femme qu’il avait épousée, de la famille qu’ils avaient fondée ?

Non, bien sûr que non, mille fois non. L’enfant ne percevait que l’absence du père, seul parent pour lequel il avait déployé des trésors d’affection - alors même que sa mère, réduite au rang de génitrice, quémandait les miettes que daignait lui laisser un époux désintéressé. Le fils ne voyait que le passé, alors qu’elle s’efforçait de lui préparer un futur doré.

« Tu as dû manquer le portrait familial, dans ta grande précipitation. Peut-être que, si tu avais pris le temps de venir me voir, nous aurions pu faire la visite ensemble… »

Peut-être que, si elle l’avait attendu à l’entrée, il ne lui aurait pas ainsi opposé une façade illisible, son esprit une citadelle imprenable tant qu’elle se refusait à user de legilimencie - et elle s’y refusait, ne violerait jamais les pensées de son enfant, elle s’en était fait la promesse. Peut-être… Ou peut-être l’aurait-il repoussée tout aussi fermement. Elle ne reconnaissait pas cet enfant. Où était le jeune homme sorti la tête haute de ses études, le garçon qui écrivait des missives hebdomadaires à sa mère pour lui conter ses aventures scolaires ?

« J’ai également gardé certaines de ses œuvres, au grenier. » Et si tu es sage, je te laisserai en choisir l’une ou l’autre, et en orner les pièces que tu ne me verras plus fréquenter. Une fois de plus, la mère céda à la stratégiste, qui retint cette réplique et toute la peine qu’elle contenait. « Il n’est pas vraiment absent, tu sais. Tant que son souvenir vit, un homme ne saurait entièrement mourir, ou comme l’a très bien écrit un grand auteur français : tu n’es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis. »

La citation glissa dans la langue des Flamel, l’accent britannique imperceptible, effacé par les années de pratique. Reconnaîtrait-il l’auteur ? Participerait-il à la danse si bien apprise, qui consistait à lui proposer une autre citation en réponse ? Le jeu avait occupé de longues après-midi d’été entre la mère et son fils aîné, mais ce tendre souvenir suffirait–il à combler le fossé qui semblait désormais les séparer ?

« Viens, je vais te montrer le tableau. As-tu déjà mangé ? Tinky a préparé ton repas favori, nous passerons à table dès que tu en auras envie » proposa-t-elle enfin, nouvelle perche tendue vers celui qu’elle devait à présent considérer comme un inconnu. Peu importait : elle prendrait le temps de le connaître à nouveau, ou bien le ferait plier tel le proverbial roseau. Elle demeurait sa mère, après tout.

MADE BY @ICEANDFIRE / IN FOR THE KILL › 2021-2022


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(#) Re: Dans l'ire de ma peine... {ft.Mona Parkinson} ●
Dim 10 Mar 2024 - 21:04
Ton absence me laisse des traces, celles-là mêmes qu'elle efface...
D
ANS L'IRE
E MA PEINE
Quand l'imaginaire prenait le pas sur la réalité, la jeunesse était innocente. Quand la réalité a finalement pris le pas sur l'imaginaire, la jeunesse est devenue insolente. Sans doute était-elle déçue que ses croyances ne soient pas véridiques. Pour Aurélius, ce qu'il pensait candidement vrai à l'âge révolu de l'enfance, comme pour tous les chérubins -aux yeux de leurs parents tout du moins- était plus proche du fantasme que du tangible. Lors de ses jeunes années, il pensait que les larmes de l’humanité étaient réunies dans les eaux, des océans aux rivières. Que toute tristesse était accompagnée par la pluie. Il a cru cela en étudiant l'un des premiers poèmes venant d'un auteur français qu'il a appris, mère pour toute tutrice. Un poème de Paul Verlaine qui commençait par "Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville". N'était-ce pas là la preuve, le fondement même d'une pensée qui ne saurait être vraie, mais dont la rationalité enfantine lui dictait tout de même de croire ? 

Pourtant, à l’enterrement de son père, il faisait relativement bon. Un vent doux, un soleil qui se faisait timide, caché derrière quelques nuages blancs et une lumière qui contrastait avec la noirceur des sentiments qu'éprouvait l'adolescent. Pleuvait-il trop dans l'organe pulsatile de l’enfant pour que le ciel ne l’accompagne, au risque d’être à l’origine d’un tsunami sans précédent ? Qui aurait tout emporté sur son passage, y compris mère, père, fille et fils. Pourtant, ce dernier n'avait nullement pleuré en cette journée de perte. Il s'était contenté d'être indifférent, tout en respectant l’étiquette. En sachant pertinemment que toutes les larmes d'un monde esseulé sont devenues les siennes, elles l'ont porté. L’enfant nageait dans les eaux réunissant toute la peine de l'humanité et ensuite, il s’y est noyé. Il n'en éprouvait rien puisque à force de naufrages, il a fini par nager plus loin. 

Pour finalement revenir. Quelle ironie. Ce laboratoire de taxidermie était bien l'un des seuls endroits où il a un souvenir plaisant de son père. Et maintenant, qu'est-ce qu'il y a à l'intérieur ? De la lumière. De celle qui s'accroche à la peau, qui parcourt chaque pore qui le compose et qui le brûle. Etant donné qu'elle n'aurait jamais dû être là. Cette vue le révulse. Cela aurait été dans une autre pièce, il aurait su apprécier la beauté de la décoration. Mais ici, il en est incapable. Il y a cette colère sourde qui le plonge dans un mutisme pendant quelques instants. Puis finalement, mère est présente dans la pièce. Il se retourne. Lui qui a l'habitude des longues phrases de politesse, il ne dit que deux mots pour toute salutation. La décoration était tellement stupéfiante qu'il en a perdu ses mots, c'est sans doute cela. Il ne répond pas quand elle lui dit qu'il a l'air en forme. Si elle le pense, c'est que cela doit être vrai. Il n'y a rien à ajouter. 

-Oui. Très. 
Et comme pour étayer ses paroles, il regarde la pièce -qu'il a envie de brûler comme elle enflamme son âme-, quitte à trouver cela plus insupportable encore. Il y a des œuvres de sa mère -du moins, il suppose- qui sont ces aquarelles... Une semble être mise en exergue. Il s'en approche, dos à mère. Il lui demande, en se tournant légèrement vers elle. 

-Est-ce l'oeuvre dont vous êtes la plus satisfaite ? 
Il ne parle en aucun cas de fierté, mais de satisfaction. Pour avoir redécorer ce lieu à son image, il a bien fallu que le résultat lui procure un plaisir certain, ha non ! Autant pour lui, il parlait de cette aquarelle.

Est-elle en train de lui reprocher de n'avoir vu une parcelle d'un père absent quand elle a tout enlevé de sa personne ? Ose-t-elle vraiment ? Contenant sa fureur, il répond simplement. 
-Oui, sans doute. 
0,1875m² de papa dans un 390m², trop d'honneur. N'avez-vous pas l'impression d'avoir gaspillé de la place ? 

Il se contient, arrête ses mots d'une puérilité qui le dépasse. La colère le submerge. La pièce a l'effet de l'accentuer en cet instant. Qu'est-ce qui lui prend ? Lui qui a toujours su se montrer parfait en toute circonstance. Pourquoi flanche-t-il maintenant ? La mort ne peut avoir cet effet sur lui, c'est impensable. De sa paume, se dépose brutalement sa main sur le meuble -pour se rattraper ou pour affirmer sa colère- il n'en sait rien. Penché sur le meuble, l'autre main vient se déposer sur son visage, il semble être souffrant, mais il n'est pas fiévreux. Il sent que le monde vacille et sa poitrine qui se serre. Que lui arrive-t-il ? Un sentiment incompréhensible s'enlise dans ses entrailles, mille couteaux dans son âme, la fragmentant. Qu'est-ce qui lui arrive ?! Les larmes qui n'ont jamais sollicité la liberté de ruisseler sur ses joues, aujourd'hui, le veulent, le désirent ardemment. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Il ferme ses yeux. Il se le permet parce qu'il est caché au regard de mère. Le mur est-il en train de s'effondrer avec lui ? Une brèche est en train de naître...

Non. Du tout. Il refrène tout, la colère, le sentiment d'engloutissement, la peine et la sensation désagréable de pleurer un mort. Il se relève. Le dos bien droit, la tête haute, les mains qui lissent son vêtement comme si ce dernier était le problème de tous ses maux, un pli indésirable qui fut un véritable cataclysme pour son esprit. Il n'y avait absolument rien de plus. Il se retourne vers sa mère et lui annonce, dans un visage qui ne trahissait plus rien. 

-Il y avait un pli des plus irritants sur ma tenue, c'était fort... Déplaisant. De quoi avais-je l'air, hum ? 
Fit-il amusé. Le costume a rétréci. Enfin, non, c'est lui qui a grandi. Cela fait quelques années déjà qu'il a dépassé mère. Mais pourquoi, en sa présence, il a cette impression d'être si petit ? Comme si elle lui disait que lorsqu'il lui arrivera à la cheville, il ne devrait pas oublier de lui cirer les chaussures… Certains pensent que la vérité ne peut qu'être l'incarnation de l'amertume, c'est qu'ils n'ont jamais rencontré le mensonge dans ce cas. Le fils a rendu sa mère pauvre, à force de lui vendre des mensonges qu'elle ne peut qu'acheter. 

Pourquoi n'arrive-t-elle pas à comprendre qu'il s'agit bien plus que d’œuvres ou d'absence ? C'est la présence de cette absence qui est intolérable, qui le rend si prompt à dire à voix haute ce qu'il ne dirait jamais à voix basse. La présence d'une absence, c'est la preuve que le disparu l'est également en leur cœur... Non ? Alors, voilà, cette peine se transforme en colère, en torrent d'émotions qui se déchaînent. Un amas de couche de sentiments qui le dépasse, qu'il y en a tellement trop qu'il ne sait plus quoi en faire... Une brèche dans le mur qui n'a pu se refermer malgré toutes ses tentatives... Il ne peut que la déverser à la seule personne présente en ces lieux. 

-Vous m'en voyez rassuré, j'ai crains que vous ne cherchiez à nous évincer de votre vie, Marcella et moi-même, d’une manière ou d’une autre... Puisque j’ai bien vu le sort que vous réserviez à ce qui avait un lien, aussi infime soit-il, avec papa.
Mais soyons honnêtes, Marcella n'a aucun souci à se faire. Il est évident que votre affection soit tournée pour quelqu'un qui n'est pas moi. 
Il arrive à s'arrêter, quitte à se mordre la langue à sang, pour contenir cet élan d'insolence qui ne lui ressemble nullement, bien qu'il soit déjà trop tard. 

Puis elle le console, du moins elle essaie. Elle parle de papa... A l'aide d'un jeu. Est-ce là toute la considération qu'elle éprouve envers son défunt époux ? Son fils doit-il répondre ? Oui. Il serait mal venu de sa part de ne pas donner de retour à cette invitation. Que dire dans ce cas ? "Mais tout le monde sait que la vie ne vaut pas la peine d'être vécue". S'il lui dit cela, le prendra-t-elle pour un pessimiste condamné à vivre ou un optimiste triste de réalité ? Non. Il faut qu'il trouve une autre alternative. Syrus Publilius a dit "Même quand la blessure guérit, la cicatrice demeure". Non, ce n'est pas un auteur français, il s'agit d'un poète latin et pire que tout, cela voudrait dire qu'il avouerait qu'il a une blessure, non ? Cela ne va pas. Il va très bien. Mère l'a dit, non ? Il a l'air en pleine forme. 

Répondant dans un français qui est légèrement trahi par un accent qui ne cesse de le suivre, il réplique. 
-Il y a dans chaque cœur un coin de solitude que personne ne peut atteindre.

Ce n'est pas parce qu'il a accepté de répondre, qu'il souhaite continuer ce jeu. Avec cette réponse, il espère faire comprendre qu'il ne sera plus question de parler de papa avec elle, jamais. Certes, c'est lui qui a abordé le sujet mais ce dernier ne serait jamais venu sur le bout de sa langue si elle avait fait l'effort de garder la décoration telle qu'elle était. 

Il aimerait lui lancer un "Sortons" mais cela semblerait trop précipité, trop désespéré, la froideur de cette pièce ne fait que renforcer le vide qui se trouve au fond de lui, un écho viscéral, et il n'a pas à donner d'ordre à la maîtresse des lieux. Contre toute attente, c'est elle qui finit par lui proposer d'aller ailleurs. Ces sentiments, il n'a d'autre choix que de les soumettre à sa volonté, les obliger à se diminuer. Que la place qu'ils prennent en son sein soit des plus infimes. Ils sont réduits à un rien, enfermés au creux d'un esprit scellé. Et ainsi, la brèche a disparu... Oui, mais pour combien de temps ? 

-Ne vous en faites pas, ce n'est pas important. Je me suis emporté pour rien, la fatigue sans nul doute. Je vous prie d'excuser mon... Égarement. Il est heure de passer à table, je vous ai assez fait attendre, ne pensez-vous pas ?
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alter ego : Patricia Brown, peintre aquarelliste
sang : pur, depuis toujours et à jamais, fierté portée en héritage, couronne invisible mais bien réelle
don : legilimens et animagus (hermine)
myocarde : veuve de Quintus Avery, jamais le grand amour mais il eut au moins le mérite d'être le père de ses enfants avant de disparaître tragiquement
allegeance : l'extrémisme de la suprématie sorcière en étendard, fanatisme brûlant les entrailles depuis l'enfance
particularité physique : tatouage sur l'avant-bras gauche, marque de ce sombre seigneur à qui elle a prêté serment
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(#) Re: Dans l'ire de ma peine... {ft.Mona Parkinson} ●
Jeu 28 Mar 2024 - 16:21
but this was what happened : you turned into your mother, unless you turned into your father.
D
ANS L’IRE DE MA PEINE
L’enfant se détournait, se recroquevillait comme s’il craignait que de sa mère n’émerge l’éruption qu’elle contenait pourtant à la perfection. L’incendie de son affection saurait attendre - indéfiniment, peut-être. C’était de sa faute, sans doute: elle ne lui avait jamais appris à exprimer ces émotions qu’elle croyait deviner, retenues dans les épaules voûtées. C’était de sa faute, peut-être, et pourtant elle voulait tout changer soudain, effacer ces règles jamais écrites ni prononcées qui lui prenaient son fils un jour à la fois. C’était de sa faute, et pourtant elle tendait la main vers cet aîné dont elle ne pouvait s’empêcher d’être fière malgré tout - malgré les ressemblances avec son père, malgré la froideur, malgré la distance qui les séparait encore.

« Satisfaite ? Pas vraiment, non » répondit honnêtement la sorcière, chagrinée que l’enfant ne comprenne pas, qu’il refuse de comprendre peut-être. De toutes ses œuvres, il était sa plus grande satisfaction - son plus grand bonheur, même. Marcella et lui étaient sans égal, partageant la première place de ce podium exclusif qu’elle conservait au tréfond d’elle-même. « Elle manque de quelque chose, mais je n’arrive pas à discerner quoi, exactement. » Dis-moi, toi qui as le regard perçant de l’artiste que j’ai formé à l’analyse de telles compositions, toi qui a les plus beaux yeux du monde : que vois-tu que je ne perçois pas ? Mais l’enfant resta laconique, une autre trace invisible de ce paternel dont plus personne ne parlait. Son corps criait quelque chose, dans un langage que la propagandiste peinait à comprendre.

Enlace-moi. Serre-moi tout contre toi, ô mère, reviens-moi ?

Ou plutôt

Laisse-moi. Éloigne-toi, je ne peux plus et je ne veux plus rien voir, rien savoir de toi ?

Tu es parfait. Tu es mon fils, tu es et seras toujours parfait, voulut-elle répondre. Mais elle ne savait pas, elle ne savait plus - pour peu qu’elle ait jamais su - s’adresser à ce fils dont elle percevait la détresse sans en reconnaître la cause. Aussi se contenta-t-elle d’un « L’air de quelqu’un qui a fait un long voyage. Tu dois être épuisé, voilà tout. » La main tendue se rabattit le long du corps, bras enroulé sous les côtes comme pour la protéger. Le ton, presque scientifique, de l’observation, se voulait aussi neutre que possible. Sans doute fut-il mal interprété par un adolescent en manque de repères, par un enfant trop longtemps choyé. Les prochaines paroles de son héritier la firent reculer d’un pas, l’outrage masquant l’indicible tristesse qui lui étreignait la poitrine et l’empêcha de répondre immédiatement. Comment pouvait-il croire une pareille abomination, un contresens aussi cruellement évident ?

Je l’ai aimé, tu sais. Je l’ai aimé, et tu es la plus belle trace de cet amour. Et s’il est mort, toi tu es bien vivant, mon adoré. Mon enfant, si précieux, mon trésor, chair de ma chair, prunelle de mes yeux… Tu es tout ce que je veux garder de lui, un souvenir de ce que nous aurions pu être si des efforts avaient été consentis, si nous ne nous étions pas laissés prendre au jeu de la vie. Je l’ai aimé et je t’aime encore, pourquoi refuses-tu obstinément de le voir ?

Parce qu’elle ne lui avait jamais dit. En tant que femme de lettres, en tant que propagandiste, mais aussi et surtout en tant que mère, elle aurait dû le voir. Elle aurait dû savoir : ce fossé était de sa responsabilité. Mais en femme de son époque, élevée par un père qui refusait de voir son potentiel, dédaignée par une mère qui avait préféré sa vie sociale à sa famille, Mona Parkinson était incapable de saisir le reflet que les yeux de son propre fils lui renvoyaient. Et voilà qu’il la chassait encore de son intimité, parachevant l’outrage par une citation dont l’impact la frappa de plein fouet. Il n’aurait su mieux viser s’il l’avait giflée, pointant sans concessions son seul, son terrible échec. Elle ne savait plus l’atteindre. Elle ne parlait pas le langage de sa solitude, un langage qu’elle lui avait enseigné sans même s’en rendre compte.

Les joues de la sorcière aux yeux pers se colorèrent d’un rouge falot : chez elle aussi, l’émotion restait traîtrement maîtrisée. Et soudain, elle ne vit plus en lui que l’adversaire, un ennemi auquel elle ne pouvait donner la satisfaction de savoir que ses coups avaient porté. C’était à son tour de se détourner, plutôt que de lui dire - ou pire encore, de lui montrer - à quel point ses mots la blessaient.

« Ne sois pas ridicule. » La phrase franchit ses lèvres alors qu’elle quittait déjà la pièce. Et elle aurait pu préciser sa pensée, lui expliquer que jamais elle ne pourrait même songer à faire de lui autre chose que le centre de son univers ; elle aurait pu se retourner, l’enlacer contre sa volonté, le forcer à écouter ce coeur qui ne battait que pour lui et sa petite soeur, lui répéter encore et encore qu’elle l’aimait, qu’elle l’avait toujours aimé. Elle aurait pu, mais Mona Parkinson ne s’abaissait pas à de telles démonstrations vulgaires. Elle refusait de se ridiculiser devant son fils, devant son héritier. Elle refusait de l’embarrasser ainsi de marques d’affection dont il ne semblait avoir que faire. Aussi laissa-t-elle les mots sombrer dans l’abîme qui les séparait désormais, choisissant de se diriger d’un pas vif vers la salle à manger où les elfes de maison avaient déjà dressé deux couverts.

L’endroit était peut-être celui qui avait le moins bénéficié de ses efforts en matière de décoration : le papier peint évoquait les tons de sinople familiers à tout disciple de Salazar Serpentard, agrémentés d’or en lieu d’argent. Le manteau de cheminée en marbre impérial supportait trois bouquets de fleurs blanches, échos parfaits de l’imposante composition qui ornait la section inoccupée de la table. Pour le retour de ses enfants, Mona avait choisi la sobriété, et commandé les fleurs à un artisan local - ces derniers mois, les bouquets envoyés par un admirateur qui n’avait plus rien d’anonyme avaient souvent gracié sa table, mais pour cette occasion, cela semblait fort peu approprié. Le tout était resté dans un état similaire à celui que connaissait la progéniture Parkinson, à l’exception bien sûr des statuettes animales érigées par Quintus, qu’elle avait promptement enlevées. Il s’agissait là d’une mince victoire sur la morbide passion de son défunt mari, qui lui avait toujours laissé un goût désagréable collé au palais à chaque fois qu’elle avait le malheur de consommer de la viande dans cette salle.

« La place du maître de maison te revient, désormais » dit-elle, désignant le couvert installé en bout de table. Elle-même reprit sa place usuelle, à droite du siège d’honneur. À peine s’étaient-ils assis que Tinky et Winky firent leur apparition, soulevant trois plats fumants jusqu’à la table qu’ils atteignaient à peine du haut de leurs oreilles effilées. Mona inclina le front, non pour remercier les elfes - quelle idée saugrenue - mais pour indiquer à son fils qu’il relevait désormais de sa responsabilité de déclarer le repas entamé, en se servant le premier. « Et en tant que maître de maison… Il y a plusieurs sujets que nous devrons aborder » déclara-t-elle, une fois le personnel renvoyé vers ses pénates pour y préparer le dessert. « Mais cela peut attendre. Parle-moi d’abord de ton année, de tes classes, du Quidditch et du voyage de retour » proposa ensuite la sorcière aux yeux pers. Parle-moi de tout et de n’importe quoi, mon fils, mon adoré. Mais surtout, parle-moi de toi.

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(#) Re: Dans l'ire de ma peine... {ft.Mona Parkinson} ●
Lun 1 Avr 2024 - 3:22
Ton absence me laisse des traces, celles-là mêmes qu'elle efface...
D
ANS L'IRE
E MA PEINE
Il a cette impression d'être né plusieurs fois. La première dans les bras de mère, femme dont il a été le premier à entendre son cœur de l'intérieur. Leur battement ne faisant plus qu'un. Quand elle l'a mise au monde, il a su qu'il était devenu le sien. La deuxième, il naquit en voyant à quel point mère était une femme d'une simplicité envoûtante. Une beauté qui, sans extravagance, trouvait un charisme que nul ne pouvait contester. Et d'une intelligence qui le laissait stupéfait. Oui, il naquit sous son regard. Pour le mériter, il l'aimera, il la respectera. Il fera les deux à la fois, son respect sera un amour insoupçonné, le plus vrai qu'il puisse lui offrir. Le plus vrai qu'il puisse imaginer, puisqu'il n'a jamais appris qu'il y avait d'autre choix. Il mettra tout de côté, même s'il s'agit d'une partie de son humanité, afin qu'elle puisse être fière de l'honneur qu'il met à la respecter. Puis Marcella a ouvert ses yeux sur ce monde, mine de rien, au même titre que pour mère, elle est devenue le sien. Cela lui importait peu, il continuerait de se montrer digne de la femme qui lui a tout appris -ou presque-, de la femme qui occulte son père d'un sourire -même si à l'égard de son fils il ne peut pas être plus hypocrite-. La troisième, en cet instant même, parce qu'il est voué à naître en tant qu'adulte. Une naissance qui se devait apparemment d'être posthume... Sonnez le clairon pour moi, s'il vous plait, et pour celui qui a sonné le glas. Il le sait, il devrait le laisser mourir, le laisser partir. Puisque qui croire quand l'espoir ne croit plus en lui-même ?

Il a cette impression que son père est mort à plusieurs reprises. La première, lorsqu'il a disparu. La deuxième, quand sa mère lui a gravé un tombe vide, que son cercueil ne contenait que l’écueil de son "repose en paix". La troisième, lorsqu'elle a tout réduit de sa présence, au point que son existence reste un silence bien gardé. Comment tourner la page si elle est brûlée ? Toutefois Aurelius est d'accord, il doit le laisser mourir, mais combien de fois encore ?

Il doit l'avouer, Poudlard était plus clément avec lui. Sa maison ne l'est guère, elle n'est qu'un rappel constant que rien ne sera plus jamais comme avant. En fait, l'école avait ce don de le préserver de la réalité cruelle. Avec ses cours, ses devoirs, ses ASPICs, ses entraînements au quidditch -seul héritage qu'il lui reste du paternel dorénavant-, ses camarades de Serpentard, son rôle de préfet, il n'y pensait pas vraiment. Par faute de temps et de place dans son esprit pour ne serait-ce qu'y croire. Aurelius se disait qu'il n'avait qu'à attendre et le parent manquant reviendrait sûrement avant qu'un mauvais dénouement se réalise. Le souci, c'est que justement, il n'y a encore aucune fin. Juste l'attente qui s'allonge et l'espérance qui se réduit puisque la chandelle se consume des deux extrémités maintenant.

Tandis qu'il contemple l'aquarelle sans pour autant la regarder, il relève la tête aux paroles de mère. Doucement, un regard en coin, il l'observe tentant vainement d'être discret alors que son regard pourrait perforer le mur qui les sépare, un instant. Force est de constater que mère dit cela avec sincérité, honnêteté décapante qui décontenance le jeune homme. Intrigué plus que de raison, il finit par réellement voir l'oeuvre. Ses yeux s'écarquillent quelques instants. Il est troublé. Il regarde sa mère, vraiment. Quand elle lui demande ce qu'il pourrait manquer, il sursaute légèrement. Pris dans ses pensées, analysant mère sans gêne comme s'il la voyait pour la première fois, il finit par détourner son regard. Cette aquarelle...

-Mère...
Commence-t-il doucement. Ce mot ne dépasse pas le murmure.

-Je pense...
Il hésite. Lui qui s'est montré prompt à la complaisance, se voit avoir la langue liée pour cette aquarelle qu'il n'a eu de cesse de dédaigner ! Mais la ressemblance est perturbante, cela ne peut pas être un hasard. Il alterne sa vision entre l'aquarelle et mère.

-Je comprends que votre muse soit une inspiration précieuse. Cependant il se pourrait que votre œuvre se soit quelque peu dispersée, pour cause de multitude d'émotions exprimées.
Il ose parler de sentiments quand lui-même, il en est incapable. La vérité, c'est que mère l'a très bien initié à l'art. C'est tout. Il connait les sentiments dépeints, il les voit mais jamais, il ne les a ressenti. Enfin, si, mais ils n'arrivent pas à les reconnaître, les montrer, prouver leur existence. Donc autant faire comme s'ils n'avaient jamais existé.

-Ce qui est cruellement absent, c'est un message précis. Vous semblez posséder tellement de sentiments à exprimer envers... Quelqu'un, qui continue de faire la sourde oreille.
Aurelius soupçonne qu'il ne s'agit de nulle autre personne que mère elle-même, et... L'autre personne concernée. Enfin, il n'en sait rien pour dire vrai mais cela ne l'étonnerait pas.  

-C'est pourquoi cette oeuvre donne l'impression que vous vous précipitez pour dévoiler tout ce qui vous traverse l'esprit sans retenue.
Pourquoi quand il ne s'agit pas de mère, ou de lui-même, c'est si facile ? Cela coulerait presque de source. L'analyse n'est qu'une formalité, quand il s'agit d'objet. Cette aquarelle est sans aucun doute belle -bien qu'inachevée-, mais la vérité, c'est qu'il y a trop de tout, cela en devient agressif.

-Les questions que vous devriez vous poser sont "Que souhaitez-vous évoquer : l'émerveillement, la peur, le calme, l'espoir, l’inaccessible, le pouvoir, l'amitié, le fantasme ou bien peut-être même... L'amour ?" Et surtout, "A qui le message est-il adressé ?" A vous-même, à votre muse, les deux à la fois... ?
Bien sûr, il se pourrait que cela soit pour quelqu'un d'autre. Mais ce serait tellement absurde.

L'amour, c'est l'âme qui se meurt dans l'art.

Est-ce pour cela, le changement de décor ? Malgré ce dernier, le nouveau mobilier ne meuble pas leur silence... L'art fut une pause bienvenue, mais quelque peu fragile. Puisque maintenant qu'il sait, il ne peut s'empêcher de penser que cela fait que Quintus est porté disparu, non mort. Il ne veut pas l'enterrer si facilement... Même si d'une certaine, c'est trop tard. Il a déjà un tombe vide. Et mère, elle, elle le remplace... Peut-être n'en a-t-elle même pas conscience. Tss.

C’est la moisson des cœurs, le mien s’est fait faucher. Parce que votre deuil est peut-être terminé, mais celui que je porte vient tout juste de commencer. Et vous ne le voyez même pas... Tandis qu'un mélange de sentiments l'oppresse, son cœur à l'agonie, il a juste envie d'une épaule sur laquelle pleurer un père absent... Mais que faire quand l'autre parent l'est tout autant ? A la différence que lui, il est vivant. Il est certain que si mère avait simplement poser une main sur son épaule, je ne demande que cela, si elle l'avait fait, il aurait tout avoué, tous les murs qu'elle le désirait se seraient écroulés sous le poids de cette adversité. De cette main sur mon épaule... Mais cela n'est jamais arrivé. Il a accusé le sort, il a accusé ce pli indésirable d'être le responsable. Il le sait que c'est grotesque, maigre lot de consolation, il n'empêche qu'il ne peut en faire autrement. Mère lui fait bien comprendre qu'il n'a pas le droit de perdre pieds, qu'il doit se montrer impassible. A moins qu'elle ne fait que se moquer de lui, l'éperdu perdu ? Peu importe, il a compris. Quoi qu'il arrive, c'est trop tard. Le mur est imprenable maintenant. Le paternel oublié, occulté de sa pensée, ainsi que ses émotions sans liesse qui sans prévenir disparaissent. Le répit de l'art n'a plus lieu d'être.  

-Vous avez certainement raison.
Répond-t-il sur le même ton, quoique sur sa langue, il y a un arrière goût un peu acre, comme un venin recraché, mais dissimulé. Le regard, celui qui fut doux auparavant, presque amusé de voir mère sous cette facette, est devenu âpre. Il pourrait s'approcher de mère, faire le premier pas, mais finalement... Il hésite, il perce le sol de ses pupilles. Finalement, suite aux paroles du fils, mère a fait le choix pour lui, d'un pas, elle recule. Les mains de mère tout autour d'elle, bâtissant une frontière. Il ne peut que s'en détourner, les yeux observant autre chose. La vue précédente est trop blessante. Il la regarde peiné bien qu'il n'en montre rien et finalement, il finit par observer le lointain au travers de la fenêtre, cette vue antérieure le repousse. Et les mains de mère tout autour de sa bâtisse, cette protection, contre qui est-elle dirigée ? Contre Aurelius. Il le sait. Qu'est-ce qui lui a valu tant de remparts ? Craint-elle qu'il s'en prenne à... Elle ? Non... Elle ne peut pas croire cela... !

Mère n’a pas besoin de baguette pour lancer des maléfices, les sortilèges sortent de sa bouche... Il est ridicule ?! Et elle, alors !? Pour toute réponse il ne fait que lui asséner un regard froid, flirtant avec le mauvais sans pour autant l'atteindre. Peut-être que pour la première fois de sa vie, il pourrait envisager de la détester. Il n'aime pas ses paroles, son comportement, ses gestes. Il commence à douter : l'a-il jamais vraiment connu ? Il ne la comprend plus... Et maintenant, il n'apprécie pas ce qu'elle lui renvoie. Bien qu'au fond, elle n'était rien de plus qu'une réflexion du propre reflet de son fils. Dû sans doute à la rancœur tenace qu'il éprouvait pour le fait qu'elle n'ait rien fait. En définitive, tant le père, la mère que le fils brillent par leur absence ! Simplement, de façon différente. Le père : porté disparu. La mère : recule. Le fils : ne peut avancer. Dans ces circonstances, il est évident que le fossé se creuse, s'agrandit, jusqu'au point de non-retour...  

L'homme n'est pas entièrement coupable : il n'a pas commencé l'histoire ; ni tout à fait innocent puisqu'il la continue.

Cela résume bien cette famille, non ? Personne ne sait qui a réellement commencé mais tout le monde contribue à continuer. Il finit par céder. Cette lutte pour papa ne sert à rien. Honnêtement, le présumé défunt la méritait-il ? Cette bataille, bataille abandonnée par Aurelius parce qu'il sait mieux : il ne peut pas en ressortir victorieux, papa ne la mérite pas. Il a tapé des pieds et des mains pour avoir une preuve de la présence de son paternel, mais une fois cette dernière à sa portée, il s'y désintéresse. Enfant pourri gâté, enfant qui ne sait jurer que par les caprices. Cela ne peut être que cela, lui qui a préféré la nourriture à ce qu'il désirait tant depuis le début de la conversation... Vous ne comprenez pas. Ce n'était pas, ce n'est pas et ne sera jamais papa... C'était simplement sa représentation, non son incarnation. Et ce qu'il était avant tout autre chose, c'était taxidermiste. Sans son laboratoire, ce portrait n'a aucun sens. Papa n'y est pas dessus, c'est simplement une pâle copie, je le sais. Une dépravation de l'homme qu'il fut.

Quand elle lui tourne le dos, il revoit en elle, un peu de papa. Lui aussi, il le lui tournait inlassablement. Aurelius pense au fait que cela sera plus facile de s'approcher d'elle, de lui prendre la main. De faire le premier pas. Elle ne pourra le juger d'approcher, elle ne le verra pas. Il tend la main vers elle mais son bras le lâche, en fin de compte, il avance sans avoir pu lui montrer un signe d'affection. C'est bien comme cela que vous faites pour le prouver, toucher ? Mère, dites-moi pourquoi est-ce si difficile ? Il craint le rejet, la perte de son respect... Sans doute.

Il la suit finalement jusqu'à la salle à manger. Elle lui indique que la place du papa lui revient. Sa place. Il frisonne de l'intérieur, tout ce qu'il fait c'est hocher simplement la tête, distant. Il n'a guère envie de parler, encore froissé par le ridicule d'avant. D'une certaine manière, il n'était que la dernière pièce afin de tout remplacer. Et il cède, il s'assied. Il est temps de le laisser mourir en paix... Bien que le jeune homme n'en soit pas totalement convaincu, il le sera quand la tombe du paternel aura enfin toute son utilité.

Mère n'a pas menti, il s'agit bien de son plat préféré, le shepherd's pie. Les plats arrivent bien vite jusqu'à eux. Le changement de perspective est déroutant. Pour être honnête, Aurelius n'a pas vraiment faim. Bien qu'il respecte trop mère pour la priver de manger donc il amène la cuillère à sa bouche et le tout a un goût de charbon. Il ne compte certainement plus manger de la soirée.

-En effet.
Il n'a pas envie d'utiliser sa voix, mais il est certain que durant cette discussion, il devra bien s'en servir ! Finalement elle essaie d'aborder un sujet plus léger avant d'entamer les sujets plus complexes.

-Comme mentionné précédemment, je me sens fatigué, il ne serait pas judicieux de consacrer mon énergie à ces futilités. Il n'est donc pas essentiel que je raconte cela aujourd'hui, rien ne m'empêchera de tout vous détailler demain. Ce qui importe, c'est d'aborder les sujets liés à mon nouveau titre. Maintenant, par quoi préférez-vous commencer ? Il me semble que la priorité devrait être donnée à l'héritage.

Déposant sa fourchette, il regarde mère. Mais quand elle l'observe en retour, il détourne ses yeux. Il aimerait lui dire tu m'as manqué, je suis heureux de te revoir, même s'il ne l'a pas montré. Mais les paroles restent dans son esprit "ne sois pas ridicule". Elle n'a pas nié la véracité des propos d'Aurelius et puis la façon dont ses mains couvraient son corps, comme s'il était le danger...

-Mère, je...
Non, rien. Quoique je dise, je ne serai pas assez bien pour vous... Je ne serai rien d'autre que le ridicule de plus dans cette conversation.

-Pourrions-nous parler en français durant cet échange ? J'aimerais peaufiner ma phonétique.

La langue des Flamel glissant sur les lèvres, il lui avoue.
-Et... C'était du Victor Hugo, votre citation. Avez-vous reconnu l'origine de la mienne ?
Seule tentative qu'il arrive à orchestrer pour se rapprocher d'une mère qu'il ne comprend plus, grâce à l'aide de la langue de Molière, grâce à une langue qui n'est pas la leur. Tentative faite par mère qui s'est faite avortée il y a peu, par lui.
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(#) Re: Dans l'ire de ma peine... {ft.Mona Parkinson} ●
Mar 16 Avr 2024 - 15:45
but this was what happened : you turned into your mother, unless you turned into your father.
D
ANS L’IRE DE MA PEINE
L’enfant avait parlé d’une muse, et l’expression flottait dans le cerveau de sa mère, pensée rebelle et obstinée, aussi vivace que l’un des volatiles tant appréciés par son frère cadet. Chaque fois qu’elle tentait de s’en approcher, de l’apprivoiser, la signification pleine du mot lui échappait, irritante étymologie qui résistait encore et toujours à celle qui se prétendait maîtresse du langage - des langages, même. Parfaite polyglotte, élevée dès l’enfance à la pratique régulière de plusieurs idiomes, Mona pouvait discourir à l’envi de plusieurs sujets abstraits dans un bouquet de langues européennes. Mais le sujet des sentiments était de ceux qui lui échappaient cruellement, oiseau moqueur réfugié sur les plus hautes branches d’un arbre qu’elle n’osait pas escalader - par peur de la chute, une frayeur bien rationnelle pour celle qui n’avait jamais su voler. Son défunt époux n’avait que peu de talents, mais c’était ainsi qu’il l’avait éblouie, pirouettant dans les airs comme s’il était né pour cela, une grâce aérienne dont avait hérité leur progéniture. Aurelius, l’enfant doré, n’avait de cesse d’éblouir sa mère lui aussi.

Il le faisait aussi bien hors des terrains, cependant, au contraire de ce paternel auquel il souhaitait s’accrocher comme à une religion désuète mais familière, pater noster répété en credo sempiternel qui commençait à sérieusement échauffer les esgourdes maternelles. Comme pour se venger de tout ce qu’ils ne parvenaient pas à évoquer, l’enfant évoqua une kyrielle de sentiments, chaque mot une nouvelle flèche qui touchait sa génitrice en des endroits bien trop sensibles. Aussi la madone referma-t-elle la porte de l’atelier avec un indicible soulagement, croyant que les questions qui y avaient été soulevées sauraient y rester sagement enfermées.

« Je suis une femme, Aurelius. Je peux être aussi contraire que je le souhaite » se contenta-t-elle de glisser en guise de conclusion à cet épisode bien trop tourmentant.

Mais l’on n’enfermait pas une idée, Mona Parkinson aurait dû le savoir mieux que personne. Ainsi, les paroles de son fils l’avaient suivie jusqu’à cette salle à manger. Et peu importaient les tristes remparts qu’elle avait cru ériger, vestiges déjà écroulés d’une résistance qu’elle ne savait maintenir. Parce qu’il était son fils, son premier-né, son poupon adoré. Parce qu’il avait pour lui la fougue et les certitudes propres à la jeunesse, et qu’elle était fatiguée de lutter ainsi, jusque dans l’intimité.

Elle lui céda la place d’honneur, ce même honneur qu’elle avait toujours refusé de laisser à son propre frère à moins d’y être forcée - source de querelles sans fin, pour lesquelles sa propre parentèle n’avait montré que dédain, laissant Augustus et Mona aux prises avec leurs versions respectives des bonnes manières. Mais pour son fils, point de gesticulations inutiles : il était l’héritier, qu’il le désire ou non. Et si Mona était parfaitement prête à assumer une régence de quelques années, s’il en exprimait le souhait, ce serait une régence de coulisses. Jamais elle ne volerait la préséance au fruit de ses entrailles, à la génération dorée comme l’aube de ses années. Même si l’ingrat s’asseyait avec la protestation jusque dans le regard, l’insubordination affleurant dans le lever du menton, dans le froncement du sourcil. Elle connaissait ce masque comme si elle en avait dessiné les traits d’un coup de son pinceau, et l’envie lui prenait de crier à l’enfant protège-toi, mens-moi mieux que cela !

Le sujet devrait attendre, cependant. L’apprentissage de la legilimencie viendrait pour le fils, comme il était venu pour la mère. Et ce, même si la brune redoutait cette violation de l’intimité si précieuse de son adolescent, tout juste adulte mais pas assez, il était encore son enfant, son bébé. Comment pouvait-elle envisager une telle trahison, qui condamnerait sans nul doute les quelques sentiments affectueux qu’Aurelius pouvait encore entretenir à son égard ? Car elle se souvenait, la sorcière aux yeux pers, des heures interminables passées sous le contrôle du père, vissée à son regard de fer qui voyait tout, qui fouillait sans peine les tréfonds les plus obscurs de son esprit. Et elle ne pouvait se résoudre à répliquer de tels actes sur la génération suivante, pourtant il le faudrait. Elle devait le protéger : n’était-ce pas son devoir de mère ? D’autant plus en l’absence de l’autre moitié du duo, celui qui était censé l’assister dans cette tâche que l’on appelait éducation. Non qu’il ait jamais fait sa part. Quintus s’était contenté du strict minimum, délaissant entièrement Marcella pour conférer quelques bribes d’attention à leur aîné, miettes qui avaient suffi à ce dernier pour le détourner entièrement de sa mère. Pourtant, elle l’aimait tant ! Elle avait pour lui des trésors d’affection qui ne demandaient qu’à déborder, mais elle ne savait pas comment les dépenser.

Le repas fut expédié, bouchées de moineau insuffisantes pour rassasier le manque qui rugissait en elle. Elle ne désirait pas manger, cependant, c’était de son affection qu’elle était affamée. Il lui offrait un front baissé, un regard intensément concentré mais dirigé vers la porcelaine, qui évite encore et toujours les yeux verts si semblables aux siens. Et elle désirait davantage, bien plus que ce qu’il semblait disposé à lui concéder. Aussi proposa-t-elle d’aborder un sujet léger, pour adoucir le ton bien sombre de ce début de soirée.

Peine perdue : si Aurelius avait hérité un trait de sa mère, c’était bien cet esprit contraire qu’elle avait qualifié d’éminemment féminin. Elle voulait toucher à son intimité à lui, l’approcher comme on approchait un animal blessé ? Il la rejetait, lui offrait un mur imprenable de civilité. Soit, puisqu’il le souhaitait. Piquée au vif par ce reflet déformé d’elle-même, Mona se redressa sur son siège et ne retint que de justesse une sentence salée où se mêlaient l’amertume d’un père parti sans prévenir et la froideur d’un fils pressé de discuter de ce qui lui revenait. « Bien. Discutons argent et meubles, dans ce cas » fut tout ce qui glissa des lèvres vermeilles, dont le repas n’avait su entacher l’éclat. La phrase était cruelle, trop peut-être. Mais elle retenait bien pire, blessure suppurante sous les dents serrées, sang qu’elle refusait de voir couler. Il s’agissait de son fils, de leur héritier : il était normal qu’après avoir obtenu la confirmation que son géniteur était bel et bien disparu, il s’empresse de dresser la liste de ce qui lui revenait.

La seconde suivante, il sembla pourtant que le regret faisait son chemin dans le cerveau de l’enfant. Et le remords mordit cruellement le cœur de la mère, ce cœur qui n’existait pas uniquement pour pomper le sang. Aussi accepta-t-elle promptement la proposition d’une trêve linguistique, passant sans effort à la langue de Mélusine pour lui répondre. « Albert Camus, si je ne m’abuse. Un choix audacieux » commenta-t-elle, esquisse de sourire sur les lèvres purpurines. « Excellent. Un héritier se doit d’être audacieux. »

Le choix d’un auteur moldu, certes, mais de grands sages avaient affirmé bien avant elle qu’il était crucial de connaître ses ennemis pour mieux les affronter. Aussi Mona avait-elle bassiné ses enfants de récits moldus autant que sorciers, quitte à surprendre un mari autrement plus conservateur.

« Pour en revenir au sujet qui nous occupe : ton père, paix à son âme, » - et, si la voix s’étrangle sur ces quelques mots, c’est que malgré tout ce que les dernières années de leur union ont apporté comme chagrin, Mona a aimé cet homme, et ne saurait décemment lui souhaiter de brûler éternellement en enfer. Pas éternellement, non. Juste… quelques années. - « n’a pas laissé de testament. Par conséquent, tu es considéré comme en pleine possession de tout ce qui lui appartenait. Son compte à Gringotts, cette maison… Pour le reste » - pour la fortune considérable des Avery, anciens bourreaux richement récompensés pour leurs salissants services - « je crois que cela dépendra de ton grand-père. Nous pourrons nous rendre chez le notaire pour obtenir une liste exacte, si tu le souhaites. Dans le cas contraire, mais je précise que cela relève entièrement de ton choix » - et elle ne supplierait pas, oh non, elle était bien trop fière pour cela - « je peux agir comme gestionnaire de ces fonds et de ces biens. »

« En tant que chef de famille, du moins de notre famille » poursuivit-elle, espérant avoir suffisamment bien formé son fils pour qu’il ne croule point sous le poids conjugué de toutes ces informations qu’elle lui transmettait « tu as également ton mot à dire désormais sur certains projets. Et à ce titre, je dois te signaler… Une proposition qui m’a été faite. »

Si le premier sujet avait été aisé - trop aisé, peut-être, trop longtemps réfléchi que pour tomber tel un fruit mûr de ses lèvres - celui-ci était autrement plus corsé pour celle qui ne pouvait s’empêcher de se considérer matriarche malgré tout. « Abel Rowle… m’a… suggéré… une alliance. Entre nos deux familles. Plus précisément, entre lui et moi. »

Le silence reprit un instant ses droits dans la salle à manger, tout juste troublé par les clinquements discrets de la porcelaine du repas, débarrassée par les elfes de maison et rapidement remplacée par un dessert délicat.


1595 mots

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Dans l'ire de ma peine... {ft.Mona Parkinson}
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