IN FOR
THE KILL

RPG HP && the village


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PÉRIODE DE JEU:
SEPTEMBRE 1955
GODRIC'S HOLLOW ● Dans l’ombre, un texte commence à circuler dans les différentes communautés magiques, lu lors de soirées mondaines, traduits dans une dizaine de langue, le pamphlet, extrémiste, fait assez parler de lui pour être reproduit par les journaux ou lu sur les ondes de nombreuses radios afin d’en commenter ou critiquer le contenu. L’illégalité de leur organisation ne semble nullement avoir empêché les Mangemorts de diffuser leurs idéaux. (lire le pamphlet)
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le goût amer de la liberté (arthur)
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Ethel Filch
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Ethel Filch
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pronoms : she-her (elle)
décade : 27 hivers tous frais
labeur : herboriste, vendeuse de plantes plus ou moins létales et plus ou moins légales pour le compte de la boutique familiale
alter ego : Cecilia Smith, discrète conservatrice du Musée d'HIstoire Naturelle
storytime : ARTHURPRIMMALCOLM
sang : sang mêlé, à la réputation aussi sale que vérifiée
don : maudite, condamnée au silence pour peu que sa langue s'écarte du droit chemin de la vérité
myocarde : divorcée, davantage attirée par les courbes féminines que par les egos fragiles
allegeance : fidèle à elle-même avant tout, alliée occasionnelle de la pègre Bulstrode
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(#) le goût amer de la liberté (arthur) ●
06.11.23 0:03
● ● ●
you have nothing to fear
À PROPOS
DE CE SUJET
if you have nothing to hide
● ● ●
temporalité du rp : mai 1955, début de soirée
personnages concernés : Arthur Bagshot & Ethel Filch
trigger warnings : stupéfiants
intervention autorisée du mj : [] oui [x] non
autre(s) : /

IN FOR THE KILL - 2021-2022



JEUX 2024
Arthur - le goût amer de la liberté (arthur) Vks8giC6_o
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(#) Re: le goût amer de la liberté (arthur) ●
06.11.23 0:04
freedom is the right to tell people what they do not want to hear
L
E GOÛT AMER DE LA LIBERTÉ
Je sais. Mais c’est juste pour payer les factures - et tes croquettes. Alors tu peux arrêter avec cette attitude.

Le chat feule, mais même lui n’a pas l’air convaincu. Il finit cependant par lui tourner le dos, la mine encore plus acariâtre que d’ordinaire. Et c’est beaucoup dire, parce que Simsul - Grincheux, en coréen - n’est pas un félin mignon. Loin de là : l’hybride mi-chat de gouttière, mi-Fléreur, en plus d’une moue qui évoque le froncement de sourcils permanents, arbore également une impressionnante cicatrice grise sur le côté gauche, un collier blanc irrégulier qu’elle tente vainement de garder propre et deux pupilles jaunes qui évoquent tout sauf l’or et le soleil. Les années ont appris à Ethel que cette créature lui serait fidèle - mais aussi qu’elle désapprouverait chacune de ses décisions, ou presque. Adopté aux premiers jours de son mariage avec Julius, le félin n’a jamais supporté d’être caressé par l’époux, et il lui a fallu de longues semaines avant de tolérer la main d’Ethel elle-même. Les deux semblent aujourd’hui s’être adaptés l’un à l’autre, et il n’est pas rare que la bestiole vienne se loger entre les bras de celle qui n’ose toujours pas se considérer comme sa maîtresse ou sa propriétaire lorsque cette dernière s’endort après une longue journée de labeur.

Si tu continues de faire la tête, je ne te ramène pas de tête de poisson en revenant tente l’herboriste, dans un pitoyable essai de marchandage. Mais Simsul garde obstinément la tête tournée, dédaignant la jeune femme jusqu’à ce que cette dernière soit sortie de la petite pièce qui constitue son appartement. Un peu cuisine, un peu chambre et un peu salon, l’endroit est situé sous les combles d’une résidence de Bezoard Street, divisée en appartements tous aussi crasseux que le sien, malgré les efforts de certain.es en matière de propreté. Cinq étages à grimper, mais elle a la plus belle vue de la ville lorsqu’elle grimpe sur le toit, aussi Ethel ne se plaint-elle pas. Ou peut-être ne se plaint-elle pas parce qu’elle ne sait pas comment faire. Les mots sont là, pourtant, amassés sous la langue et derrière les dents serrées. Mais elle ne les prononce pas. Elle est femme, et par-dessus tout, elle est Filch. Elle devrait déjà être heureuse d’avoir un toit, un chat et un emploi. Et peu importe que ce dernier ne lui suffise pas à se nourrir, peu importe que son patron soit aussi son père, bien déterminé à la garder sous son abjecte domination aussi longtemps qu’il le pourra avant de la marier à nouveau au premier qui voudra bien de cette marchandise abîmée.

Elle frissonne à cette idée - un nouvel homme dans sa vie, une présence masculine dans son lit, et devoir satisfaire aux moindres envies de celui-ci… La perspective ne lui procure aucune joie. Elle y a cru, pourtant. Elle a voulu voir en Julius un chevalier blanc, venu la tirer des griffes d’un paternel aussi avare en affection qu’il est prodigue en punitions. Les couleurs du Johnson étaient plutôt le rouge - colère, vin renversé, maillot de l’équipe irréversiblement taché - et le noir - costumes mal repassés, sourcils froncés, colère encore et toujours. Cartes alliées puis ennemies, et les Gallions gagnés perdus tout aussi vite, consommant rapidement le peu qu’elle parvenait à gagner pour deux. Le divorce n’est pas arrivé assez tôt pour Ethel, qui sait aujourd’hui qu’une troisième voie existe. Celle de la solitude - celle de la liberté.

Pour pouvoir emprunter ce chemin, toutefois, il lui faut de l’argent. Plus que celui qui lui permet de payer le loyer, plus que les quelques Gallions qui peinent à couvrir ses besoins essentiels. Alors elle vend les fruits de son travail, celui que le vieux Filch ne veut pas voir et dont elle ne lui a pas parlé. C’est à peine s’il l’autorise à cultiver quelques plantes dans un coin de ce qu’il se permet d’appeler son jardin - un carré de terre plein de cailloux, où faire pousser de l’herbe relève du miracle - mais Ethel s’y connait un peu en matière de prouesses chlorophylliennes. Et elle attire ainsi de nouveaux clients dans la boutique réputée surtout pour ses vieux grigris à moitié fonctionnels : des clients qui, parfois, paient davantage pour le savoir qu’elle dispense que pour les objets qu’elle vend. Elle met ainsi quelques sous de côté, mais ce revenu est irrégulier, et surtout il est risqué de circonvenir ainsi aux velléités du vieux qui veille encore. Malgré les années avancées, sa rapacité demeure légendaire dans le quartier malfamé de Godric’s Hollow, où les rumeurs vont aussi vite qu’elles sont vraies. Ici, rien n’est trop affreux ou trop triste : la pègre a la mainmise sur la quasi-totalité des commerces, sans parler des âmes qui vivotent dans la ruelle mal éclairée. Le vieux Filch lui-même ne survit qu’en jouant sur tous les tableaux, mangeant à tous les râteliers sans jamais prêter sa loyauté à quiconque d’autre qu’à lui-même, allié de tous et adversaire de personne, toléré mais jamais véritablement apprécié.

Pour s’extirper de cet endroit et de sa condition - femme, Filch : des mots supplémentaires, superflus : ce qu’elle est, c’est avant tout dominée - Ethel a fait la seule chose qu’elle sait faire. Elle a plongé les mains dans la terre, et en a sorti le pire. Plantes létales, plantes illégales, mises à sécher, sucs extraits, feuilles en poudre et fleurs aux pétales arrachés. Le tout, soigneusement conservé dans de minuscules sachets. Testé par un ami volontaire - trop pur malgré la réputation sulfureuse, trop prêt à tout pour préserver leur amitié, prêt à tout pour un fragment de cette éternité qu’elle promet. Une pincée de ceci, et tu verras le temps s’arrêter. Une inspiration de cela, et tu assisteras à la naissance des étoiles. A-t-elle mauvaise conscience ? Encore faudrait-il se payer le luxe d’avoir une conscience, répondrait-elle si on l’interrogeait. Mais personne ne questionne Ethel Filch, personne ne se souvient jamais d’elle suffisamment longtemps pour se demander si elle n’en sait pas un peu trop - si derrière ses yeux sombres ne se cache pas davantage qu’il n’y paraît.

Et trois mois après les premiers essais, la voilà prête à écouler sa marchandise. Si l’acheteur qu’elle attend est au rendez-vous, elle devra le reporter à Pimentine. Après tout, nul n’est autorisé à vendre un produit non recensé, dans cette partie de la ville. C’est prendre le risque de disparaître de manière infortunée - mais absolument pas fortuite. S’il n’est pas là… Il faut qu’il soit là.

Elle pousse la porte de l’auberge locale, s’installe à la table la plus éloignée de la porte, juste à côté d’une fenêtre si sale qu’elle pourrait presque faire partie du mur. Sur un banc voisin, deux gobelins jouent aux dés sans piper un mot. Dans le reste de la salle, qui fait office de bar en journée, une foule disparate se presse sans causer trop de vacarme. Ici, le son des conversations est gardé soigneusement sous un certain volume - celui qui permettrait d’être entendu des voisins. La tenancière ne se déplace pas pour assurer le service, et Ethel ne commande rien, évitant de dépenser la moindre Mornille aussi longtemps qu’elle le pourra. Ne pas se faire remarquer a parfois de bons côtés.

Excellente saison pour la cueillette des champignons glisse-t-elle à la première silhouette qui s’approche du tabouret posé face au sien. Mais son interlocutrice fait mine de n’avoir rien entendu - peut-être est-ce le cas : Ethel cause si bas qu’on l’ignore assez fréquemment. Lorsqu’un inconnu s’empare du siège laissé vide sans rien demander ni la saluer, son cœur rate un battement. Est-ce… lui ? Excellente saison pour la cueillette des champignons tente-t-elle à nouveau, espérant qu’il ait reconnu la phrase codée dont elle a convenu avec son ancien camarade de classe. Pete a des contacts dans beaucoup de milieux louches, et vu la tête que tire le nouvel arrivant - jeune, mais déjà si fatigué par la vie - elle ne peut qu’espérer qu’il s’agisse bien de son client. Soit ça, soit on la prend pour une prostituée au rabais. Dans sa manche, la présence de sa baguette magique la rassure - encore faudrait-il qu’elle la sorte de là sans se faire repérer. La dernière chose qu’elle souhaite est de créer un raffut, et d’informer Pimentine - ou pire, le vieux - de son progrès sur le chemin tortueux qui mène à la liberté.

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doublon(s) : jules la princesse, edith la pimbêche, ron le papa ours et alicent la moldue.
gallions : 1112
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pronoms : masculin.
décade : vingt-deux grains tombés au fond du sablier, cri poussé quelques fractions de secondes après le jumeau, apogée de son existence sous l’essence de sa jeunesse.
labeur : talent inné pour voler, acrobate des airs et esprit ambitieux, attrapeur vedette des frelons de wimbourne, le numéro sept sur le maillot, joueur professionnel qui rêve des sommets, notamment de rejoindre l’équipe nationale et de rafler tous les trophées.
alter ego : aaron ackerman.
storytime : en cours : ethelablin/quidditch teamhazel iiiprimhazel/dolly
sang : liqueur mêlée depuis trop longtemps pour prétendre à une quelconque stupide pureté, né d’une moldu et d’un sorcier, exemple parfait d’une cohabitation qui peut exister, mais autour du portrait de famille, le danger rôde toujours, à l’affût du moindre faux pas.
don : morsure maudite une nuit de pleine lune, désormais enfant de la lune, dans ses artères coulent la colère de la bête, loup-garou affligé de mille maux.
myocarde : brisé en petits morceaux, éclats d’une romance avortée.
allegeance : égaré, perdu, ne sachant où aller.
particularité physique : souillure de la chaire, crocs de la bête plantée dans le derme, arrière-train côté droit infecté, vilaine cicatrice à jamais douloureuse.
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(#) Re: le goût amer de la liberté (arthur) ●
09.02.24 20:41


et ça pousse comme des champignons paraît-il, la vermine.
L

E GOÛT AMER DE
LA LIBERTÉ



Il paraît que l’on reconnaît très vite ceux qui n’ont pas leur place dans ce milieu. Ceux qui sont là uniquement pour le plaisir, pour ressentir le grand frisson, ceux pour se donner un genre, une image faussée, erronée de la réalité. Les petits nouveaux, ceux qui pensent tout savoir, tout connaître d’un monde qui pourtant, regorge de sombres secrets. Du sang, des mains souillées, des trahisons, des corps dans le caniveau, le marché noir pour lequel différents cartels s’affrontent, un terrain miné, un seul faux pas et c’est la chute. On ne se relève pas ici bas, on chancèle, on s’en sort au mieux, avec une jambe de bois, mais on reste pour toujours, marqué à vie. Stigmates visibles, vestiges d’un monde qui n’a jamais voulu véritablement de vous, un monde qu’on ne peut pas dompter, comme une bête, sauvage, assoiffée, dévoreuse d’âmes, jamais rassasiée, toujours en quête de nouveaux agneaux.
Pourtant, quoiqu’on en dise, quoiqu’on en pense et ceci, malgré ses travers, ce monde reste attirant. Tel un charmant de serpents, il attire entre ses griffes, entre ses crocs, les brebis qui s’égarent, osent sortir du troupeau. C’est comme ça que ça a commencé avec le fils Bagshot. Le plus jeune des deux, le plus petit, la vedette à en devenir a osé y mettre un pied et désormais, c’est son corps tout entier qui se retrouve de l’autre côté. Il joue à un jeu dangereux le prodige, il le sait, il en . À tout moment, il peut se brûler les doigts. À tout moment, ça peut lui éclater en plein visage. Car tout fanfaron qu’il est, il n’a qu’une poignée de vie à son compteur. C’est un gamin, un garçon qui se prend déjà pour un homme. Il ne connaît pas toutes les ficelles, encore moins toutes les règles du jeu, celles qui régissent ce monde. Que dit la  déjà ? Ah oui, petit, écoute, si tu veux être certain de perdre à un jeu, joue avec celui qui a inventé la règle. Car ici on triche, ici, c’est pour ceux qui connaissent les règles, les expérimentés. Des vétérans qui ont compris comment pipé les dès sans se faire prendre. Ce n’est pas pour toi, pas pour un gosse en costume qui jongle sur un balai.

Et bien malgré tout, Arthur n’abandonne pas. On ne peut pas lui reprocher cela, ce n’est pas dans sa nature. Quand il fait quelque chose, le gamin, il se donne à fond. Il joue pour la victoire, pour obtenir ce qu’il estime être son dû. Gourmand ? Assurément. Bien trop ? Complètement. Les limites, il aime les repousser, il aime relever les défis, le petit Bagshot et ceci, depuis l’enfance. Quand déjà, son frère le dépassait d’une tête, il n’en faisait qu’à la sienne, grimpant en haut d’un arbre pour prouver qu’il pouvait le faire. Pas pour le montrer au monde entier, mais pour se le prouver à lui-même. Rien ne peut l’arrêter, c’est ce qu’il croit. Rien ne peut le mettre à bas, c’est ce qu’il pense. Insouciance ou inconscience, peut-être une alchimie des deux. L’avenir seul dira si Arthur Bagshot à tord ou à raison, d’agir ainsi.
Pour l’heure, il se fait beau. Comme à son habitude, le mioche oublie que dans ce milieu, on ne porte pas des cravates en soie, qu’on épingle pas des boutons de manchette à sa chemise et surtout, qu’on doit avant tout rester discret. Sincèrement, la discrétion n’est pas fait pour Arthur. Il lui donne un coup de pied dans le derrière bien volontiers à celle-là. On ne peut cependant pas lui reprocher de faire attention à son apparence, même si dans le cas présent, c’est tout sauf un atout. Costume d’un noir corbeau, chemise grise et cravate également sombre, il avance, les chaussures reluisantes, brillantes même, cuir parfaitement ciré avant d’être venu et un éternel couvre-chef sur la tête.

Ce n’est pas un clown non,
Pas même un dandy,
C’est un petit gentleman.
Offert en pâture,
Aux ogres et aux requins.

Arthur arpente d’un pas lent la rue. Il pose son regard ici et là, laisse vagabonder ses pensées. Il a un rendez-vous ce soir, pour la pègre, pour les affaires. On lui a donné très peu d’informations, pour ne pas dire aucune. Simplement que le fournisseur se trouvera dans une auberge miteuse. C’est vague, c’est imprécis et il grogne encore de devoir chercher ainsi. Mais grogner ne sert à rien dans ce milieu, il faut savoir rugir. Sais-tu rugir Arthur ? Non, pas encore, pour l’heure, au mieux, tu grognes, au pire, tu miaules et si tu couines, c’est que tu découvres enfin les lois qui régissent cet univers sombre et brumeux.
Grogner est donc inutile, parfaitement et Arthur cherche en vain, à se calmer les nerfs tandis qu’il observe les devantures des bâtiments. Dans la poche intérieure de sa veste, ses cigarettes. Tabac de qualité, il en coince une entre ses lèvres et use de la magie pour l’allumer. Première bouffée, la vedette s’arrête alors de balayer l’horizon. Il remarque enfin le bâtiment. Une auberge miteuse, des vitres si sales qu’on peut difficilement voir à travers, si on distingue des ombres en mouvement, c’est déjà une victoire. Arthur le sait, c’est forcément là. Pas de doute possible. Un regard à sa montre, l’heure c’est l’heure et surtout, c’est quand monsieur le petit Bagshot décide d’arriver. Il entre donc, ôte son chapeau, mais garde la cigarette à ses lèvres. Le regard du garçon croise celui de la tenancière. Ce n’est pas elle. Il en est persuadé, le marmot. Alors il continu et enfin, remarque la silhouette presque invisible, pour ne pas dire, insignifiante d’une jeune femme à peine plus âgée que lui. Arthur ne la connaît pas, ne l’a jamais vu, mais son instinct lui dit que c’est forcément elle. Les lèvres de celle-ci bougent, mais il n’entend pas. Est-ce le code ? Le code, bien sûr, car outre ses règles, ce monde gangréné par la violence possède aussi sa propre langue. Des codes pour se reconnaître, utiles, mais dépassés, là où la magie pourrait être une solution songe Arthur avant de s’asseoir sans demander l’autorisation. Il s’adosse à la chaise, pose son chapeau devant lui et tire à nouveau sur sa cigarette en écoutant cette fois attentivement la jeune femme. Il est assez près pour déchiffrer les paroles. Des champignons. Oui, c’est ça, aucun doute. La fumée s’échappe de ses lèvres et le garçon tend la main pour saisir le cendrier posé au centre de la petite table. La question lui taraude l’esprit, car le code, il n’a strictement aucune idée de quoi il s’agit. Tel un parfait touriste du dimanche, le voici en terrain inconnu, lui qui voudrait tout savoir de ce monde, connaître ses règles et ses vices cachés, être déjà le grand vainqueur d’un jeu où seule la défaite permet de s’en échapper. Est-ce que ça se voit ? Qu’il ne sait pas, qu’il se dandine presque sur sa chaise, mal à l’aise ? Pourtant, Arthur essai de garder une quelconque prestance, fume lentement sa cigarette, laisse les cendres se déposer dans le cendrier avant d’écraser le mégot. Quoi dire, quoi faire ? Le bluff, ce n’est pas pour lui, clairement pas. Il n’a pas la répartie de Laurel ni l’esprit tactique de Reiner, lui, il fonce droit dans la mêlée, se faufile entre les lignes pour saisir le précieux trophée aux ailes dorées.
Alors à cet instant il se pose la question, que ferait son frère dans cette situation ? Il se ravise bien vite, le gamin. Adam ne se retrouverait jamais dans cette situation. Adam n’entrerait jamais dans un endroit aussi miteux. Adam se mêle de ses affaires et il a son doute raison. Alors, Arthur inspire un instant et se décide enfin à parler. Il bluff.

— Cela dépend de la cueillette. Amanite ou cèpe, dans votre panier ? Est-ce que ça marche, ou pas du tout ? La référence au poison fonctionne-t-elle ? Le sorcier n’est certain de rien. Ses yeux parcourent le visage de la jeune femme dont il essai de décrypter une quelconque réaction, un signe, quelque chose qui tend à dire qu’elle croit ou non à sa réponse ô combien pathétique, tentative désespérée. Le voici charmeur de serpent sans instrument, lui qui sait à peine siffler. Il passe une main sur le nœud de sa cravate, comme pour vérifier que oui, elle est bien serrée, signe de nervosité avant de se reprendre. Le cirque semble avoir assez duré. — En toute honnêteté, je ne sais pas si c’est la saison ou pas, mais je veux bien apprendre.

Ainsi donc, le petit gentleman se montre honnête, crache la vérité bien rapidement. Il ne sait pas si la conversation va tenir longtemps, mais il aimerait, seulement, le voici qu’il pêche sans appât, grossière erreur ? Seul l’avenir nous le dira.

— Peut-être devrions-nous commencer par nous présenter ? Vous buvez quelque chose ? C’est moi qui offre. Pause, il parle à voix basse, avoue enfin — Et je n’aime pas les champignons.

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(#) Re: le goût amer de la liberté (arthur) ●
22.03.24 14:51
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L
E GOÛT AMER DE LA LIBERTÉ
Il n’a pas l’attitude qu’il faut. C’est la première pensée qui frappe Ethel, une fois les premières observations passées. Les cernes sous ses yeux sont bien grises, mais son menton est porté trop haut, la démarche trop affirmée pour être vraiment discrète. La mise bien trop soignée - sa cravate seule pourrait payer le loyer de l’herboriste. Tout dans son attitude désinvolte crie qu’il ne vient pas d’ici, qu’il n’a rien à y faire, et pourtant il prend la place laissée libre face à elle. Clope au bec, il empuantit l’air de sa fragrance de luxe, ça envahit ses narines et l’empêche de penser proprement, au point qu’elle ne remarque pas son malaise de débutant. Ethel, pourtant habituée à décrypter les mouvements et les expressions des autres autant que leurs mots, reçoit trop d’informations et ne parvient plus à faire le tri. D’autant plus qu’elle a l’impression de l’avoir déjà vu quelque part, ce gamin - il est en réalité son cadet de quelques années seulement, mais son innocence et sa détermination le rajeunissent, on jurerait qu’il est à peine sorti de Poudlard. Étrangement, elle l’associe à Julius - quelque chose dans le mouvement des épaules, peut-être, qui lui rappelle son ex-mari.

Il n’a pas les mots qu’il faut. Et ça, c’est davantage problématique. Parce qu’ici, dans ce monde gris et terne où il détonne comme un rayon de soleil par un jour de pluie, tout est codé. Et chaque signe, chaque symbole a son importance. La fiole des potionnistes, le poignard des mercenaires, le diamant des receleurs… Il faut inscrire son appartenance jusque dans sa chair, parce que rejoindre l’une des branches de la pègre est une protection autant qu’une restriction. Bientôt, elle ne pourra plus y échapper, elle le sait. Elle ornera le creux de son poignet à l’encre ensorcelée, espérant que cet ancrage lui offre une nouvelle liberté. Sous le patronage de la dame Bulstrode, elle pourrait s’épanouir, et qui sait… Peut-être parviendrait-elle enfin à s’émanciper. Pour cela, encore faudrait-il qu’elle ait quelque chose à leur proposer, une création originale qui la distinguerait des fabricants de philtres qu’emploie déjà Pimentine. Car elle ne veut pas seulement rejoindre les rangs, elle veut être estimée - c’est qu’elle finirait par croire à sa propre valeur, l’enfant dont personne n’a voulu.

Et c’est l’argument qui finit par l’emporter sur sa prudence coutumière. Elle veut sa liberté, et si c’est ainsi qu’elle doit l’acheter, en salissant les costumes trop propres d’hommes qui lui rappellent la prison d’un mariage trop vite consommé, trop vite consumé… Ainsi soit-il.

Elle laisse un mince sourire, si léger qu’on croirait l’avoir imaginé, flotter brièvement sur ses lèvres. Elle doute que son interlocuteur connaisse la différence entre les amanites et les cèpes - et encore moins qu’il sache qu’il existe plusieurs espèces de chaque. Il a les mains bien trop propres, jusqu’à ses ongles manucurés que le tabac ne parvient pas à abîmer, pour savoir ce qu’est un réel contact avec la terre. Non qu’elle se prétende paysanne, Ethel est une gamine des rues bien plus qu’une fille des champs. Mais ses doigts à elle recèlent les indices de sa passion - grains d’humus sous les ongles, taches de pollen sur les phalanges. « La curiosité est le premier pas vers le savoir » répond-elle dans un murmure, cryptique sans s’en apercevoir. Elle ne lui offre plus de message à déchiffrer, simplement une observation un peu amusée. Car il l’amuse, ce gamin tout juste sorti du berceau de son enfance dorée. Cet adolescent même pas adulte qui veut jouer dans la cour des grands, qui veut qu’on le remarque alors qu’il devrait avoir peur des regards. Car elle sait, la petite herboriste, combien il est risqué de vouloir ainsi la gloire, sa rançon et l’affection des foules. Elle peut se contenter de la gloire seule, une gloire discrète et partagée seulement par une poignée d’initiés - tant que les initiés en question sont prêts à la protéger, à lui assurer la jouissance de son petit carré de liberté, elle n’en demande pas davantage.

« Mais il est des chemins qu’il vaut mieux laisser inexplorés. Je t’appellerai Julius, et tu peux m’appeler… Julia. » Elle voudrait qu’il comprenne que la curiosité est parfois nocive. Que ses questions bien trop innocentes n’ont pas leur place ici.

Par contre, sa proposition d’un verre n’est pas mauvaise. Il faut bien qu’ils justifient leur présence ici, Julius et Julia. La référence au Johnson lui est venue instinctivement, car décidément il lui rappelle l’homme avec lequel elle a partagé son lit et une fraction de sa vie. Pourquoi donc ? À son tour d’être curieuse, mais à la différence de cet homme inconnu, elle sait mettre sa curiosité de côté - elle se renseignera plus tard. Peut-être pourra-t-elle même demander à Malcolm s’il a déjà vu une silhouette de dandy traîner dans son établissement : le serveur et elle partagent une entente tacite de bon voisinage, et entre un prêté pour un rendu, elle devrait pouvoir lui soutirer cette information.

« Demande un verre de leur jus de sureau » glisse-t-elle, bien consciente de l’incongruité de sa commande. Dans un endroit pareil, on ne sert pas de jus de fruits… Et, puisqu’il n’est pas d’ici, et qu’elle a un peu pitié de lui, elle explique dans un souffle « C’est comme ça qu’ils appellent leur vin de contrebande. Et, crois-moi, c’est à peu près la seule chose buvable. Tout le reste est soit de l’alcool de troll, soit du Whisky Pur-Feu frelaté. »

« Si tu n’aimes pas les champignons… Que fais-tu ici ? » demande-t-elle lorsqu’il revient avec leurs consommations. Parce que certaines questions sont nécessaires, parce que la prudence est toujours de mise, elle n’a pas encore sorti les petits sachets dissimulés dans sa besace. Elle n’est pas encore certaine qu’il soit le premier client idéal.

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pronoms : masculin.
décade : vingt-deux grains tombés au fond du sablier, cri poussé quelques fractions de secondes après le jumeau, apogée de son existence sous l’essence de sa jeunesse.
labeur : talent inné pour voler, acrobate des airs et esprit ambitieux, attrapeur vedette des frelons de wimbourne, le numéro sept sur le maillot, joueur professionnel qui rêve des sommets, notamment de rejoindre l’équipe nationale et de rafler tous les trophées.
alter ego : aaron ackerman.
storytime : en cours : ethelablin/quidditch teamhazel iiiprimhazel/dolly
sang : liqueur mêlée depuis trop longtemps pour prétendre à une quelconque stupide pureté, né d’une moldu et d’un sorcier, exemple parfait d’une cohabitation qui peut exister, mais autour du portrait de famille, le danger rôde toujours, à l’affût du moindre faux pas.
don : morsure maudite une nuit de pleine lune, désormais enfant de la lune, dans ses artères coulent la colère de la bête, loup-garou affligé de mille maux.
myocarde : brisé en petits morceaux, éclats d’une romance avortée.
allegeance : égaré, perdu, ne sachant où aller.
particularité physique : souillure de la chaire, crocs de la bête plantée dans le derme, arrière-train côté droit infecté, vilaine cicatrice à jamais douloureuse.
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(#) Re: le goût amer de la liberté (arthur) ●
08.04.24 20:04


et ça pousse comme des champignons paraît-il, la vermine.
L

E GOÛT AMER DE
LA LIBERTÉ



Il aime jouer au poker, Arthur. Il aime le bluff, il aime ce faux sentiment de victoire au moment d’abattre les cartes, tapis, on mise tout. Pourtant, il n’est pas très doué à ce jeu. Il est même plutôt mauvais. Car Arthur ne sait pas bluffer, il ne sait pas bien mentir. Il se fait toujours avoir. Son visage angélique, ô combien parfait, est trop expressif. Quand il était petit, il accusait souvent son frère des bêtises dont il était responsable. Si sa mère le croyait quelques instants, ça ne durait jamais longtemps, car Arthur ne pouvait s’empêcher de sourire en coin ou de glousser de rire. Si bien que l’idiot se faisait prendre à son propre jeu tout seul. En grandissant, ce dernier a aiguisé sa technique, il aime souffler le chaud et le froid en même temps, jouer sur plusieurs tableaux pour semer le doute, mais à la fin, il se fait quand même avoir, Arthur.
Comme à cet instant, dans ce pub par exemple. La ruse ne dure guère longtemps, même si Arthur essai de garder l’illusion que ça fonctionne. Le garçon est conscient de se faire avoir et que sa réponse est tout, sauf celle attendue par la sorcière qui se tient en face de lui. Pourtant, il garde l’allure d’un homme sûr de lui, de ses propos. Jamais se décomposer et si on tombe, le faire avec panache. Ce sont ses règles à lui, lui qui croit tout savoir mieux que tout le monde. Mais il est encore jeune, le gamin et la vie lui réserve bien des surprises. Pour l’heure, Arthur savoure, use et abuse de la gloire et de ce qu’elle lui offre. Il prend l’argent, il prend le succès et il joue au funambule, parfait équilibriste entre la légalité et l’illégalité. Pourquoi ? Parce qu’il aime cette noirceur que cache le monde, parce qu’il a besoin d’être excité par quelque chose et la pègre, ses seigneurs et ses règles, tout cela lui apporte un frisson unique. Pourtant, un pas de travers et c’est la chute. Arthur en rit, il ne peut pas chuter, il ne tombe jamais, lui, le prodige sur un balai, l’équilibre, c’est son domaine, voler, c’est dans sa nature. Pourtant, qu’il fasse attention, car dans ce milieu, le jeune Bagshot est un novice. Ici, il est en territoire inconnu, ici, il ne peut pas imposer ses règles. On peut le démunir de tout, pire que la vie, en moins d’une fraction de secondes. Inconscient de cela, mais conscient de ne pas avoir donné la bonne réponse, il attend, ôte son couvre-chef et observe son interlocutrice.

Il la connaît pas. Son visage ne lui est pas familier, pourtant, son minois n’est pas trop mauvais. Elle pourrait même être jolie si elle osait prendre le temps de se rendre chez un bon coiffeur songe le garçon. Mais il doit reste prudent malgré tout, lui, l’imprudent. Ici, tout pour se retourner contre lui, cette sorcière, la première. Elle est de ce monde, aucun doute là dessous, sa réponse en témoigne pour elle. Pourquoi répondre quand on peut poser une autre question ? Le garçon hausse un sourcil. Un sourire, presque trop enfantin se dessine sur ses lèvres. Il mord à l’hameçon, c’est trop simple avec lui. Immaturité dans les gênes. — Vous savez, on dit que la curiosité est un vilain défaut pourtant.

Quand il est enfin assis, qu’il feint d’être sûr de lui, de dominer la situation ou au moins, un semblant de quelque chose, Arthur se pose enfin la fameuse question à lui-même : a-t-il bien fait de venir ici ? De se rendre dans ce lieu miteux et de tenter quelque chose ? L’argent n’est pas un souci pour lui, alors pourquoi continuer à jouer avec le feu ? Il risque de s’y brûler. Pourtant, il n’arrive pas à décrocher, c’est addictif, cette tentation, cette attraction d’un monde qu’il ne connaît pas. Et en prime, ça gonfle son égo déjà prêt à exploser à tout moment. Alors le presque adulte, presque enfant écoute la femme. Des faux prénoms. Il acquiesce, Julius, comme Julius César, ça lui va. Il aime le nom d’emprunt choisi, ne comprend guère la référence, s’en moque comme de la culotte de cette chère Helga Hufflepuff comme dit l’expression, l’important n’est pas là, il est ailleurs. — Très bien, Julia qu’il répond enfin. Il accepte les règles du jeu, que la partie commence. Mais avant, un verre, quelque chose à siroter pour décompresser un peu. Il boit de tout Arthur, mais il est amateur de whisky, pourtant, quand il observe le comptoir, les bouteilles qui s’empilent derrière le tavernier, il hésite. Toiles d’araignées et vieux breuvages dans ces bouteilles, peut-être qu’un simple verre d’eau serait mieux non ? La voix de Julia le sort de ses pensées. Du vin de sureau ? — Du sureau ? Il s’étonne. Il est novice certes, mais pas stupide et surtout, il est cultivé. Les poisons, il en connaît quelques uns, il sait que le sureau, comme la belladone ou même le muguet sont du genre expéditif. Pourtant, la fille le rassure, lui dit que c’est un code. D’accord, elle sait cela, elle doit être habituée alors. Ça le rassure un peu, Arthur, d’être accompagné, mais le doute persiste. Et si . . . ? Et si quoi ? Il ne sait pas, lève la main pour le patron. — Du jus de sureau, pour deux.
Une chose est certaine, Arthur attendra qu’elle goûte avant d’y tremper ses lèvres. Quoique, et si Julia donc, a un bézoard sur elle ? Ou tout autre antidote ? Il ne sait pas s’il a fait le bon choix. Et en attendant la commande, la discussion peut commencer. Pourquoi être venu ici ? La question lui a taraudé l’esprit aussi, est-ce de la folie ? Il en faut bien un peu pour oser venir et jouer un rôle qui n’est pas le sien ?
Garder son assurance, tout du moins, un faux semblant. Arthur ajuste les pans de son manteau et attend qu’on apporte la commande. C’est chose faite quelques minutes après. Deux verres, une bouteille, le contenant versé dans chacun d’entre eux avant que l’homme fasse demi-tour d’un pas boiteux. Et le garçon ne touche pas à son verre, pose ses yeux sur ceux de Julia.

— Je suis ici pour les champignons. Il répond simplement, ne se dégonfle pas. — On peut très bien ne pas aimer quelque chose, mais s’y intéresser pour autant. C’est trop paradoxal ? Il se le demande tandis que sa main se referme sur le verre. Il sent le jus, c’est bien du vin, il parvient à en saisir quelques arômes, pourtant, il ne voit pas, le fait tourner dans sa main, s’amuse à observer la robe, œnologue de pacotille. — Je ne suis pas le Julius que vous attendez, j’en ai conscience, mais je suis curieux et désireux d’apprendre, de savoir, d’entrer dans la partie ? C’est comme ça que l’on dit non ? Autant jouer cartes sur table quand le bluff n’est pas votre principal atout se dit le garçon. Il la fixe, espère déceler chez Julia le moindre changement d’expression, quelque chose qui pourrait l’aider à savoir ce que cette inconnue pense. Est-ce qu’elle le trouve ridicule ? Stupide ? Fascinant ? Beau gosse, certainement, mais passons. — Alors j’ai envie de vous dire, ma chère Julia, laissez moi une chance. Je suis un homme plein de surprises.

Sourire aimable, il ne bluff pas cette fois, prend le verre et le vide d’un coup, cul sec. Si c’est du poison, il est mort. Si c’est du vin, il est fort bon. Mais heureusement pour lui, c’est le second choix, la sorcière n’a pas menti. Tant mieux, on a évité le pire, des funérailles en grandes pompes pour le prodige du quidditch, tout ça à cause de ces maudits champignons. — Qu’en dites vous ? Pouvez-nous faire affaire ensemble ?
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(#) Re: le goût amer de la liberté (arthur) ●
26.05.24 22:30
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L
E GOÛT AMER DE LA LIBERTÉ
Elle devrait se demander qui il est, cet inconnu au parfum trop riche - il sent l’argent, pas encore l’or mais ça ne saurait tarder. Oui, le gamin aura l’or et la cage du même métal pour venir l’emprisonner, car seul l’argent peut acheter la liberté. Être bon mais pas trop, ne surtout, surtout pas se faire remarquer, voilà ce qui permet de passer entre les mailles du filet. Voilà un art dont Ethel est passée maîtresse, après de longues années de pratique : pouvoir rencontrer quelqu’un et lui parler, sans que cette personne en garde aucun souvenir ou presque. Ne pas laisser de traces, ne pas impressionner. Tout l’inverse de ce gamin qui fanfaronne - par la culotte de Morgane, il ne veut pas non plus que l’on annonce son arrivée dans les bas-fonds à coup de trompette ? C’est sans doute cela qui lui rappelle Julius, ce côté inconscient des dangers qui semble propre aux hommes jeunes et dotés de toutes leurs facultés - sauf, apparemment, celle d’utiliser la matière grise qui emplit l’espace entre leurs deux oreilles.

Tant de questions fourmillent derrière les yeux d’obsidienne, et pourtant aucune ne franchit le seuil de ses lèvres. Ici, les mauvaises questions sont pires encore que les mauvaises réponses. Poser la mauvaise question à la mauvaise personne, c’est s’assurer un aller simple pour la souffrance. Alors elle ne demande rien, elle affirme pour une fois. Tu seras Julius, et je serai Julia. Cela fleure la tragédie latine, mais dans ce drame-ci, aucun dieu déguisé ne viendra sauver l’innocent qui s’égare. Aucune rémission n’attend l’enfant trop pressé de jeter sa gloriole aux loups - et cela ne la regarde pas. S’il est suffisamment stupide - et suffisamment avide - pour s’approcher de ce qu’elle propose, pour lui acheter cette marchandise, cela doit lui suffire. Qu’il en fasse l’usage qu’il voudra : cela ne la concerne pas. Pas davantage que les ennuis qu’il va inévitablement s’attirer.

« Pour en revenir à la curiosité… » reprend l’enfant de Bezoar Street, ses pupilles soigneusement fixées sur le verre de jus de sureau que lui offre Julius - tout ici porte un pseudo, elle est habituée à ces fausses identités désormais. « Qui a dit que vouloir tout savoir était une bonne idée ? »

Elle le laisse digérer cette information, s’emparant du verre qu’on lui a servi sans une seconde d’arrière-pensée. Ici, c’est elle l’empoisonneuse… Et elle est loin d’être suffisamment importante pour qu’on veuille ainsi attenter à sa vie. Ce serait risquer l’ire du père Filch, tous le savent, et pourquoi ? Elle ne fait de mal à personne - elle ne fait aucun bien non plus, mais cette question-là, elle refuse de se la poser, de même la formuler en pensée. Quelque chose d’aussi normal que la moralité n’a pas sa place dans son univers aussi gris qu’un chat dans la nuit. Elle devrait, peut-être, bouleverser cet ordre établi. Elle devrait s’inquiéter des autres, du mal qu’elle leur fera peut-être, du bien qu’elle pourrait répandre autour d’elle. Le semis serait-il fertile, planté dans le terreau désertique où errent les criminels ? Elle pourrait songer à tout cela, mais il faudrait pour ce faire qu’elle soit capable d’imaginer un autre monde. Un univers dans lequel quelqu’un comme elle peut marcher le menton levé. Et ça, ce n’est pas près d’arriver.

« Oh non, ce n’est pas… si paradoxal que cela. » Son inquiétude visible face à la teinte douteuse des breuvages qu’on leur a servis l’amuse. Vraiment, ce gamin n’est pas d’ici. Et sans nul doute, il n’est pas celui qu’elle attendait. Mais il fera l’affaire - la petite scorpionne est patiente, mais elle a suffisamment attendu son heure. Aussi pousse-t-elle son verre contre celui de l’étranger, un clinquement discret, presque approprié. Et ça lui tire un sourire, enfin, un étirement des lèvres que l’on pourrait rater dans la semi-pénombre du bar malfamé. Non que ce sourire semble chaleureux. Il tient davantage du félin qui surveille un voisin, attendant l’erreur, inévitable et inévitablement fatale. Mais elle avale une gorgée de son jus de sureau et le sourire disparaît.

Il attend à peine qu’elle ait trempé ses lèvres pour plonger sur son propre godet. Par les chaussettes de Cliodhna, il avait soif, le petit.« Plein de surprises… Je vois ça. » Et elle n’est pas sûre que cela lui plaise. Ethel aime prévoir, planifier, et surtout être sûre de son coup avant de se lancer. C’était Julius le joueur, Julius qui ne pouvait s’empêcher de parier et de croire en sa bonne étoile - qui devait s’être éteinte quelques siècles avant sa naissance, pauvre âme condamnée. Non, elle ne sait pas si elle peut compter sur ce gamin. Mais elle veut y croire, elle aussi. Croire aux vertus de la curiosité, quitte à oublier un peu celles de la prudence.

« Une chance, et une seule. Si vous me décevez, mon cher Julius… » Pas besoin d’achever sa phrase. Ou peut-être que si ? Après tout, Julius n’est pas d’ici. Il ne connaît peut-être pas les usages, aussi précise-t-elle, d’un murmure parfaitement audible pour son seul voisin de table : « Vous le regretterez - de manière définitive. »

« Si cela ne vous fait pas passer le goût de la curiosité, toutefois… Faisons le premier pas » poursuit-elle en glissant une main dans sa poche. Une gorgée de jus de sureau plus tard, et dans un tour de passe-passe, un petit paquet atterrit sur la table. « Ces champignons-ci sont… particuliers. Une pincée de cette poudre, et un univers de nouvelles possibilités s’ouvre à l’amateur de cèpes. » Présentation étrange, un rien trop cryptique peut-être, de son produit le plus raffiné. « Excellent pour la confiance en soi », explique-t-elle, étrangement persuadée qu’un tel argument devrait fonctionner sur le gamin. « À écouler d’ici la fin du mois… Si vous en êtes capable, Julius. Et nous nous retrouverons dans un autre endroit pour répartir les gains de votre petit marché : à un Gallion la pincée, vous devriez pouvoir empocher un pactole si vous vous y prenez correctement. J’ai évidemment pesé très soigneusement le tout, mais comme nous en sommes au début de nos affaires, je vous laisse un peu de marge. Pour que le produit se fasse connaître, dans un premier temps. »

Une autre gorgée avalée, elle se force à déglutir malgré la nervosité qui lui donne davantage envie de vomir - ou de s’enfuir. « Des questions ? »

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26.08.24 19:18


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Arthur joue avec le feu, très clairement, ce qu’il fait est dangereux Arthur joue avec le feu, très clairement, ce qu’il fait est dangereux. Si cela se sait, ça peut mettre un frein définitif à sa carrière et il le sait. Alors pourquoi continuer ? Pourquoi s’entêter ? Pourquoi le faire ? Est-ce simplement parce qu’il s’en fiche ? Parce qu’il manque de maturité ? Oui, sans doute, il y a un peu de ça, mais pas seulement. C’est beaucoup plus complexe que ça, si complexe que lui-même ignore la véritable raison et ne cherche pas à le savoir. Parce que Arthur fait tout comme il faut. Il est sérieux, il est investit dans sa carrière, il se donne à fond, tellement à fond qu’il délaisse le reste. C’est à dire sa famille, Adam, ses amis d’autrefois, il écoute le coach, il l’écoute trop, mais c’est le prix à payer pour la gloire, qu’on lui a dit. Il ne compte pas ses heures à l’entraînement. Souvent, il est avec Reiner, le premier arrivé et il est le dernier à partir avec Laurel. Il dépasse ses limites, il force sur son corps, parce que le jeune homme sait qu’il peut le faire. Non, qu’il doit le faire ! Rien ne saurait l’arrêté, rien ne saurait être supérieur à sa détermination. Son mental doit être d’acier et sa volonté, de fer. La pression est si élevée, que Arthur ne peut pas la relâcher, surtout pas sur le terrain où la concentration est de mise. Il ne peut pas en parler à ses proches, ils ne comprendraient pas, pas même Adam. Ils lui en veulent sans doute déjà pour ses absences répétées, pour tout un tas de trucs qui finalement, ne demandent pas de lui. Alors oui, jouer les petits trafiquants du dimanche, vendre des produits illégaux, c’est se libérer de ses entraves. C’est penser à autre chose que le quidditch, c’est fricoter avec un monde qui vous donne la sensation d’avoir le contrôle, d’avoir du pouvoir, même si c’est illusoire. Arthur ne veut pas s’engager plus, ne veut pas gravir les échelons. Il reste en bas, pour s’échapper s’il le peut, quand il le souhaite. Son nom figure à peine sur quelques listes. Après tout, il vend, tire une commission dont il se moque et permet à certains produits de rentrer dans le monde du quidditch. La morale est absente dans cette histoire, elle ne compte pas.

Si jamais son frère apprenait ce qu’il fait, apprenait l’autre facette derrière la star, peut-être qu’enfin, Adam verrait Arthur différemment. Peut-être qu’il verrait qu’être un prodige qui donne des interviews, qui est élu sourire le plus charmeur pour un magazine, ça ne vous rend pas heureux, ça vous donne l’illusion de l’être et c’est tout. Qu’au fond, on a besoin d’autre chose pour exister, pour se sentir vivant. Arthur n’a pas besoin de jouer les petits trafiquants pour le ressentir, il a sa famille, mais force est de constater qu’il s’en est éloigné et ça le bouffe de l’intérieur, ça le ronge, mais le coach a dit qu’il fallait mettre une distance, une barrière entre la famille et la carrière. Car l’un grignote forcément l’autre, il faut choisir. Arthur a choisi et il noie ses regrets dans des agissements sombres, lui, petite brebis perdue dans la forêt, loin de la bergerie, loin de papa, de maman et du géant au cœur de guimauve qui est son double.
Personne de sa famille ici-bas, uniquement lui et ses envies de tenter le diable, de jouer avec le feu encore un peu plus, de ne pas avoir de coach pour le sermonner, de ne pas avoir de match à remporter, simplement un contrat a honoré, de son propre chef ou sinon, il le regrettera de manière définitive. Le gamin fronce brièvement les sourcils. Il sait, Arthur, que ce qu’il fait, ce n’est pas un jeu et qu’il doit assurer. Une seule chance, comme sur un balai, la chute peut s’avérer fatale, mais il n’est jamais tombé lors des grandes occasions, ce n’est pas maintenant qu’il compte le faire. Cependant, il mentirait s’il affirmait ne pas avoir une petite crainte apparaître au fond de lui, mais il refuse qu’elle se mue en peur. — Mourir jeune, c’est surfait. Je tiens à mourir vieux, dans un fauteuil, une pipe entre les dents et un verre de gin dans la main. Il la fixe. Répondre par la provocation n’est pas immature pour lui, c’est surtout un moyen de noyer le poisson, de faire croire qu’il sait ce qui l’attend, qu’il est prêt pour cela. Alors qu’en fait, pas du tout. Sous la table, sa main gauche se met à trembler, mais Arthur pose la droite dessus, la serre fermement pour que le tremblement cesse. Garder le contrôle et que son interlocutrice n’y voit que du feu.
Elle, elle vient de ce monde se dit Arthur. Elle, elle sait ce que cela implique, ça se voit. Ça se voit dans sa façon d’être, de parler, de se comporter. Elle est prudente car la prudence est un bouclier dans le Monde du grand banditisme, même chez les sorciers. On n’accorde pas sa confiance au premier guignol qui passe une porte, on reste méfiant, la main prête à saisir sa baguette ou à défaut, une lame pour planter quelqu’un et s’échapper. Arthur doit faire tâche dans le décor, dans sa manière d’être, dans son beau costume, dans tout ce qu’il est et qui prouve qu’ici, il n’a pas sa place. Mais il tient son rôle, le jeune prodige, il est déterminé. Dans ses yeux, la crainte s’estompe, la volonté elle, s’affirme.

Alors, Arthur Bagshot se met à écouter attentivement les propos de Julia. Il comprend où elle veut en venir, la métaphore qu’elle utilise. Il acquiesce sans un mot, enregistre chaque parole, chaque mot que la sorcière dit. — Bien, je vois. S’il avait une plume à papote sous la main, il demandera à cette-dernière d’écrire tout pour ne rien oublier, mais heureusement, Arthur a toujours eu une bonne mémoire. À l’école, ses professeurs le soulignaient souvent pour le féliciter. Il se redresse un peu, enregistre le prix dans sa tête. Tout est donc prêt, peser et à vendre. Il ne lui reste plus que cette dernière étape. Il a déjà des noms de clients en tête, quelques prospects aussi, mais avec ces derniers, il faudra être malin pour qu’ils plongent et qu’ils ne le trahissent pas, mais Arthur, à défaut d’être aussi prudent que Julia, apprend et il est plutôt bon élève à ce jeu.
Le voici prêt à entrer dans la partie donc. Une porte d’entrée, mais où mène-t-elle ? Si Arthur la passe, il n’est pas certain de pouvoir rebrousser chemin, pourtant, l’attrapeur ne veut pas se retourner, car il sait que derrière lui, il ne verra pas l’ombre du géant. Son jumeau n’est pas là. Arthur l’a chassé et il n’a qu’une envie, se laisser tomber à travers cette porte.

—Non, tout est limpide qu’il dit enfin avant de reprendre une nouvelle cigarette. Ce n’est pas pour se donner un genre, c’est surtout qu’il en a besoin car la pression lui écrase les entrailles. Si sa main a cessé de trembler, son corps lui, crève de nervosité. Il ne peut pas reculer et il doit assumer ses choix. Il allume la cigarette, expire la fumée et sent un relâchement dans son estomac. Peut-être qu’il se fait des idées, Arthur, peut-être que fumer ne change rien, que c’est comme prendre un placebo, mais ce n’est pas grave, lui, il se sent un peu mieux. — Comptez sur moi pour vous débarrasser de toute votre cueillette qu’il ajoute avant de tirer à nouveau sur la cigarette. — J’ai déjà quelques noms d’amateurs de cèpes en tête. Ce qui est vrai et en même temps, Arthur le dit aussi pour rassurer Julia. Il se demande comment elle doit s’appeler dans la vraie vie. Il lui imagine un prénom comme Anna ou Morgane, la célèbre sorcière. Oh oui, il va l’appeler comme ça, Morgane donc, ou plutôt Morgana dans sa version féérique, ça lui va bien avec ses cheveux de jais. — J’ai peut-être une question, qu’il dit alors — Concernant la posologie. Il marque une pause, expire la fumée et pose la cigarette entamée sur le bord du cendrier. — Pour éviter une intoxication en champignons, ce qui est toujours regrettable, quelle dose ne doit pas être dépassée ?

Parce que malgré tout, Arthur ne veut pas avoir du sang sur les mains. Il n’est pas fait de ça, il veut jouer, mais pas se brûler les ailes. Il veut rester en retrait, la cour des grands, très peu pour lui, lui, il veut juste effleurer ce monde pour se sentir maître de ses choix, même si ceux-là peuvent l’entraîner de l’autre côté du décor, dans cet univers que l’on nomme communément pègre magique.

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