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<center><div class="mod1"><div class="mod2"><div class="mod5"><div class="mod11">● ● ●</div><div class="mod9">you have nothing to <j>fear</j></div></div><div class="mod6"><div class="mod3">une <j>lettre</j></div></div><div class="mod4"><div class="mod10">if you have <j>nothing</j> to hide</div><div class="mod12">● ● ●</div></div></div><div class="mod7">Le contenu de la lettre à ajouter ici.</div><div class="mod8">IN FOR THE KILL - 2021</div></div></center>

Si tu lis cette lettre, c’est que ta curiosité l’a emporté sur ton bon sens. Un pari que je fais, alors même que dans mon cas, c’est l’ébriété qui l’emporte.

Ne va pas croire que je suis au fond de ma troisième bouteille de vin - tu me connais mieux que cela. Tu me connais trop bien, à vrai dire. Je n’avais pas réalisé à quel point tu savais tout de moi, même après toutes ces années.

En même temps… Moi non plus, je n’ai rien oublié. J’ai essayé, je te le jure. Et tu me crois, sûrement, oh oui, je t’entends rire jusqu’ici. Mais ton rire est triste - tu vois, comme je te connais tout aussi finement ? Tu t’es persuadé qu’il n’y avait jamais eu aucun sentiment de ma part, j’en suis certaine. Notre dernière rencontre t’a-t-elle détrompé ?

Nous n’aurions jamais dû nous revoir - non que ça n’ait été intentionnel de ma part, je te le promets. J’étais là pour… Je ne sais même plus pourquoi. Je ne sais plus revoir le moindre détail de cette soirée sans penser à toi. À tes bras, autour de moi, comme avant. À notre valse, cette danse qui n’appartient qu’à nous. Il nous restera ça, pas vrai ? C’est ce que disent les poètes, je crois. Bien que ni toi ni moi ne soyons avides de rimes idiotes, je voudrais faire rimer l’histoire - notre histoire. Je voudrais te revoir, encore.

Voilà, c’est dit. Ou plutôt, c’est écrit.

Je ne veux rien te promettre - je ne peux rien te promettre. Je n’en ai pas le droit. Tu es fiancé, sans même parler du fait que je suis mariée. Et je l’aime, ne va pas penser le contraire, je te vois venir. Je l’aime plus que tout - je crois.

Seulement voilà, j’ai dansé dans tes bras et je ne parviens pas à l’oublier, je ne veux pas l’oublier. Je ne veux plus jamais nous oublier. Je veux me rappeler de la personne que j’ai été - Sol, ta Solveig, ton soleil - et je veux devenir cette autre que tu sembles voir en moi. Une meilleure version, une fille qui n’a pas fait les mêmes erreurs, qui n’a pas emprunté les mêmes chemins. Une fille qui ne ment pas - j’en ai assez de mentir, assez de dire que tout va bien. Assez de vivre dans cette bulle aseptisée, je veux de l’air !

Regarde-moi, toute à mes envolées lyriques. Tu ris à nouveau, je sais. Ca te fait rire, de me voir ainsi m’agiter pour quelque chose que tu aurais pu m’offrir - que tu étais prêt à me proposer - il y a tant d’années. Et si tu les avais dits, ces mots ? Et si j’avais accepté ?

On n’en saura jamais rien, j’imagine. Et ça me tue, ça m’empoisonne à petit feu.

J’ai écrit une autre lettre - à Thomas. Je ne veux plus mentir - ni à lui, ni à toi. Peut-être que je le regretterai mais je ne peux plus garder tout ça à l’intérieur, c’est trop pour moi. Tu me hantes, tu sais ça ? Je pense à toi chaque fois qu’il me regarde, chaque fois qu’il me touche, qu’il m’embrasse. Il faut qu’il sache, je lui dois au moins ça. Et je sais que tu as trop d’honneur pour me laisser agir autrement, de toute manière.

Peut-être que tu n’accepteras pas qu’on se revoie. Tant pis - pour ce nous qui aurait pu exister, et que j’ai condamné. Si tu pouvais seulement imaginer à quel point je suis désolée…

Je t’ai aimé Je t’aime.

Sol.