temporalité du rp :mi-juillet 1955
personnages concernés : @Hazel Greyback
trigger warnings :  Lycantrophie, morsure
intervention autorisée du mj : [ ] oui [X ] non (cochez la case correspondant à votre choix)
autre(s) /

IN FOR THE KILL - 2021-2022

(Début pm)

Nouvelle beurrée. T’avais le désert sur le palais, la gargue qui grattait. T’aspirais au mouillage, l’œil traînant sur la table en quête d’une jacqueline. Vide. ‘Fais chier. Plus de gnôle. Fallait te satisfaire de l’eau courante. Depuis son irruption fortuite, à l’autre chamelle, ‘cette diablesse ensorceleuse, t’avais l’humeur massacrante. Un rat crevard de chicanes te parcourait les limbes, t’entortillait les pensées en nœud gordien. L’étais quelle heure ? Midi passé. ‘Double chierie. Heureusement que t’avais pas obligé le crapoussin à ramener sa croupe aux petites heures.

Pas le temps de lambiner, la morveuse t’attendait. Tu lui avais promis de la besogne à foison. Elle allait suer sa race. Homme de promesses, la charpente arrachée des pénates pour rejoindre la demi-portion dans les entrailles de la grande sylve. Un quignon de pain en bouche, le besoin d’engraisser la caillette pour dissiper l’émétique fringale. T’aurais préféré un cochon bien gras. Faute de moyen, tu te contentais de la modestie de l’oseille.

Clac clac dans les flaques. Journée de merdasse dans la brouillasse fugace. Ne restait plus qu’une odeur moite en traînée entêtante. T’aimais la mouillure en fragrance. L’impression d’un renouveau, d’une fraîcheur cotonneuse, d’un silence fragile.

« Bah alors, tu lambines ? » t’égosillais-tu à l’encontre de la môme. ‘Tout doux. Elle avait pas à subir ta maussaderie. T’avais clairement la tête dans le fion, un char d’assaut te matraquant le bourrichon sans douceur. Les céphalées déferlaient en abondance, te gavaient l’encéphale en malaise. « Allez, on va s’attaquer à ce vieux tilleul avant qu’il ne rende l’âme... » T’observais la glaiseuse. Elle aussi avait l’air de s’être pris une casserole en pleine poire. « t’as pris une dure hier ? » Pour ne pas dire ‘t’as une sale gueule. T'avais fini par l'apprécier, avec la rudesse de sa petite gueule. Elle mâchait pas ses mots. T'aimais ça. Pas de confettis, pas de fourberies. Labeur en offrande, elle savait chauffer ses petits muscles. Réconciliation avec le travail partagé, avec les mots échangés sur la gauloiserie du palais.



 

MADE BY @ICEANDFIRE / IN FOR THE KILL › 2021-2022

La mioche était fébrile parce qu'elle ne sentait plus rien à l'intérieur d'elle-même. C'était bizarre puisqu'elle était toujours là et qu'elle ne cessait jamais de lui gâcher l'existence. Elle était sa moitié à elle et, maintenant, c'est comme si elle avait disparu. T'es enfin crevée, saleté ? La môme n'aimait pas ça et elle s'imaginait désormais le pire. Mais le pire du pire, c'était de ne pas savoir pour la pucelle. Elle y pigeait que dalle et elle était effrayée par tout ce qui lui passait par la tête. C'était aussi chaotique pour la crapule parce qu'elle rêvait de la voir disparaître. La môme voulait retrouver son humanité mais ça n'arriverait pas. Ça n'existait pas dans son monde mais elle espérait quand même. Un jour, quelqu'un trouverait peut-être un remède. T'avises pas d'me rouler, ordure. La bouseuse avait une chienne de vie et elle ne croyait pas que c'était une bonne chose. Il n'y avait pas de bonnes choses pour Hazel Greyback. Il n'y avait que de la souffrance et encore plus de souffrance. Alors, la sauvageonne avait la trouille parce qu'elle pressentait que tout ça allait mal finir. La louve n'était plus là et elle lui échappait. Ce soir, c'était la pleine lune redoutable et elles étaient désunies. Elles allaient se bastonner et l'on savait que c'était perdu d'avance pour l'une d'entre elles. Mais c'était de bonne guerre pour la louvette, elle qui étant tant rejetée le reste du temps. La taulière était si vilaine avec elle parce qu'elle la faisait toujours taire salement. Elle la détestait et ne la laissait point coexister. Tu vas m'faire payer, c'est ça ? La barbare serra les dents car il était l'heure d'aller bûcher dans la forêt.

C'était plein de bouillasse de partout et la morveuse dégoulinait de flotte. Elle était en mauvais état et totalement frigorifiée. La môme tremblotait et elle détestait passer pour une sale mauviette. « C'toi qui lambine, Gawain. » Qu'elle rétorqua en faisant la grimace. Depuis leur toute première rencontre, ils avaient appris à mieux se connaître et ça roulait entre eux. Maintenant, la mioche le tutoyait et elle l'appelait également par son prénom. « T'es sérieux, j'te guette depuis plus d'vingt minutes dans c'te caillante. » Qu'elle enchaîna en reniflant bruyamment. La gamine était de mauvais poil et l'homme aussi. Ça leur arrivait parfois parce qu'ils étaient sacrément bougons. « J'en connais un autre qui va rend' l'âme... » Qu'elle le nargua à voix basse. Son patron avait vraiment une sale gueule. La cul-terreuse dévisagea l'immense tilleul et leva un sourcil dubitatif. « Je vois... On s'fait ce monstre à deux. » Qu'elle affirma en soufflant dans ses petites mains. Alors, la gamine enfila ses gants et elle commença à s'équiper pour l'élagage. Le travail était colossal mais elle était prête à se défoncer. Ça lui allait de ne plus penser à rien et elle imaginait que c'était pareil du côté de l'homme. Chacun ses emmerdes. « C'est pour c'soir les festivités... » Qu'elle lâcha d'une voix grave. C'était même pas drôle et la sauvageonne se força à rire.

 

MADE BY @ICEANDFIRE / IN FOR THE KILL › 2021-2022

T’avais les tripes en nœud, la nausée en surface du palais. ‘Tain t’allais arrêter la beurette. C’était plus de ton âge ! Crocs en grincement muet, t’avais la fébricité sur la viande, frissons en salves. Tutoiement partagé. Tu l’y avais invitée, ‘pour ne pas dire obligée. T’aimais pas les tintouins de courtoisie à la mords moi le nœud. La crapoussine tirait une sale gueule, dégueulait son éreintement. Elle aussi s’était ramassée une pistache ? L’idée te picorait l’encéphale de gouaillerie. Au vu de sa carcasse de croquignolet, elle ne devait pas encaisser des tonneaux de tord-boyaux. « Qu’est-ce-tu crois. Faut l’temps à mes articulations de s’échauffer » Vingt-minutes ? C’est quoi cette ponctualité somnifère ? Un œil traînant sur ta montre t’indiquait le retard de bouseux que tu déroulais sans scrupules. Glapissement silencieux à ton étourderie. « tssss tiens attrape ça. J’ai pas envie qu’tu chopes la crève » grognais-tu, la veste larguée sur la môme. C’était pas le moment de se choper un vibrion. La pleine saison vous condamnait à l’épuisante besogne. « la ferme. T’as vu ta gueule ? » Grincheux, tu l’étais assurément. La migraine te bourrelait la caboche en salves, macérant ton humeur de grommellements. Prochaine fois, tu t’enfileras une cuvée d’eau.

« Ouep...on va l’avaler tout crû ! J’espère que t’as une faim d’loup ? » larguais-tu presque moqueur, ‘presque trop confiant. La commissure élaguée d’un rictus persifleur, le harnais en accroche, le baudrier et la ceinture de sécurité en vieux amis. « Attrape-moi ça. J’ai pas envie d’faire marcher l’assurance aujourd’hui » Si t’avais les règles dans les ripatons, t’avais la prudence te grattant voracement la conscience, encore plus concernant une tierce personne. La scie à élaguer tendue à la mignarde, tu te réservais l’élagueur pour les branches plus épaisses. « Occupe toi déjà des branches les plus hautes pour commencer »

Les minutes, les heures s’égrenaient au ruissellement de votre sueur. La pénombre roulait doucement à l’horizon en tapis funèbre. La mouillure fraîche ambiante n’aidait en rien à dégaine de cabot mouillé. T’avais le frisson dans l’échine, telle une langue froide te râpant la carne. Le gel en serpent jusque dans les jointures, t’avais la banquise en chatouille piquante. Le vénérable aïeul faisait bien pâle figure à vos considérations. Tu le savais peu rancunier. Dégarni à coups de scie, le tilleul se dénudait en coquette gourgandine.  « Tu t’en sors Bush ? » raillais-tu en imaginant les membres séchés de ressort de la mioche. Elle aurait bien droit à un bon casse-poitrine. L’incisive indigo accrochait dans la furtivité impromptue la caducité sur laquelle la fripouille était posée. « ‘tain bouge de cette branche Bush » La gargue se déployait en alerte, l’élagueur largué au sol pour t’approcher de l’éventuel point de chute. Trop tard. Craquement criard sous les panards d’Aya, te cognant les entrailles d’une anxiété en harassement. Et voilà que la branche cédait déjà sous ses pieds. ‘Merde !

 

MADE BY @ICEANDFIRE / IN FOR THE KILL › 2021-2022

La môme est très malade dans les airs. Elle est patraque et ça fourmille dans ses petits doigts. La brutasse s'est lancée dans une sale besogne et elle le regrette. C'était pas une bonne idée de venir ici aujourd'hui, en ce jour de pleine lune. Hazel est fébrile et à bout de force avant même de s'y mettre. « Tu m'as bien r'gardé ? » Qu'elle joue à la plus maligne lorsqu'il lui donne l'ordre de s'équiper comme il faut. La gamine n'en fait qu'à sa tête et la ceinture est trop large, pas suffisamment resserrée autour de sa taille. Elle ne l'écoute pas alors qu'elle n'est pas vraiment dans son assiette. Mais tout là-haut, dans les branches du vieux tilleul, elle est dans les vapes. L'élagueuse n'est pas concentrée et elle se sent parfois partir. C'est dangereux mais il y a la grosse voix de Gawain qui gronde d'en bas. Alors, la blondasse revient à elle mais ça ne dure jamais très longtemps. « Y m'manque plus que cette zone à décrotter et c'est torché. » Qu'elle s'époumone en se déplaçant vers la gauche. Le bûcheron s'inquiète pour elle et ça la fait marrer. Elle est plus solide qu'il ne peut l'imaginer. Une faim de loup. C'est ce qu'il a dit, le blondinet, et ça lui arrache un fin sourire. Si seulement tu savais, Gawain Brontë. La mioche veut abandonner là mais elle est trop con pour s'écouter vraiment, elle et ses fichues limites. C'est qu'elle veut se rappeler qu'elle est bonne à quelque chose avant la tombée de la nuit. Ce soir, ce sera sa première transformation sans Asher et ça la terrifie. Papa-garou est parti loin et elle n'a presque plus rien dans sa chienne de vie. Mais il y a ce job d'arboriste-élagueur chez les moldus et ça lui plaît vraiment. Aussi, c'est précieux parce qu'elle ne doit sa réussite qu'à elle-même. Pour une fois, c'est elle seule sans personne. Alors, elle s'accroche de toutes ses forces pour finir le travail. La brutasse n'en peut plus mais elle n'abandonne pas la tâche. C'est bientôt fini et ça lui tient à cœur de bien faire. Après ce côté-là, elle déguerpira au plus vite et rejoindra les siens. La morveuse n'est pas toute seule pour ce soir, il y a Fenrir et les autres louveteaux de la meute. Elle ne veut surtout pas être seule.

BOUM. La louvette est plus forte qu'elle-même et c'est pas aussi grave que ça en a l'air. Hazel a chuté de plus de huit mètres mais elle est encore en vie. C'est un miracle ou elle n'est pas celle qu'elle prétend vraiment être. Quelques os brisés de-ci de-là, c'est tout mais elle ne peut plus bouger. Elle est paralysée et ça tombe au plus mal. Le soleil se couche et elle est déjà de retour. « Elle est là. » Qu'elle murmure à l'attention de l'homme, encore sonnée. Lui, il a fait tout ce qu'il a pu. Il s'est précipité mais il a raté la gosse de pas grand chose. Elle s'est fracassée juste devant lui et c'est tant mieux. Ça l'aurait tué s'il avait rattrapé la môme au vol. « Tu... Va-t'en. » Qu'elle articule avec tant de peine. La mioche suffoque parce qu'elle est toujours sous le choc. Elle veut le protéger parce qu'elle l'adore depuis leur toute première rencontre. « Cours et... T'arrête pas. » Qu'elle l'implore en le repoussant de sa petite main. C'est tout mou et ça ressemble plus à une caresse sur son torse. C'est celui-là que t'aimes bien, garce ? Mais il te baisera jamais, c'est pas pour toi, ça. Mate-moi le bestiau. Elle entend la louve et elle est morte de peur. Elle arrive et elle va tout ravager sur son passage. Alors, blondasse perd les pédales, elle a chaud et a mal partout. Elles ne peuvent pas être ici ensemble mais la morveuse se bat contre elle. Elle est fiévreuse et dégouline comme un porc. C'est atroce quand on lui résiste. « Pas lui. »  Qu'elle parle toute seule et à voix haute. Maintenant, la gamine se bouche les oreilles mais elle l'entend toujours à l'intérieur de sa caboche. Tu agis comme une midinette et les hommes comme lui n'aiment pas ça. T'es pas bandante, Hazel. Il te regarde même pas. Elle la provoque et la sauvageonne devient folle de rage. « Ferme-la, putain. T'es crasseuse, y'a rien ent' nous. » Qu'elle cause dans le vide. C'est à n'y rien comprendre pour le bûcheron, penché juste au-dessus d'elle. « On est juste potes, godiche. » Qu'elle enchaîne avec colère. Alors, la louvette se venge et lui inflige de sales secousses. Ça tire dans ses petits muscles et elle pousse des gémissements. Hazel, la pucelle. Hazel, la pucelle. Hazel, la pucelle, tralala... La sauvageonne s'agite puis elle se met  à hurler de toutes ses forces, de rage et de douleur. « LA FERME. PUTAIN, FERME-LA. » Qu'elle crie maintenant à tue-tête. Hazel perd le contrôle et son hôte se délecte de ça. Je crois qu'il me plaît à moi aussi. Tu me le laisses, ton gros balourd ? Les grands yeux jaunes apparaissent et dévisagent l'homme. C'est appétissant pour la louvette et elle le dévore du regard. « Trouve-toi une aut' victime. Pas lui... » Qu'elle la supplie une dernière fois. C'est plus toi qui décides, Hazel la pucelle. Elle enfonce le clou et provoque des nouvelles convulsions, plus violentes que les précédentes. C'est abominable et la gamine se tord de douleur. Elle s'agrippe à la terre avec ses ongles parce qu'elle ne sait plus quoi faire pour encaisser. Il n'y a pas de place pour nous deux, pas ce soir. Si tu résistes, on va mourir ensemble. Hazel a un goût de sang dans la bouche et c'est pas qu'une impression. Elle crache et c'est rouge vif sur son menton et dans son cou. « Plutôt clamser, alors... » Qu'elle s'étrangle avec le liquide carmin. Pauvre fille, tu ne sais même plus ce que tu dis. Mais si, elle sait très bien et le pense sincèrement. Mais la blondasse n'a pas assez de force pour les tuer toutes les deux. « C'est toi... C'est toi, mon Enfer. Y'a rien d'pire que toi dans ma vie et même après. » Qu'elle parle la bouche pleine. Tu te débarrasseras pas de moi, petit poussin. Pas dans cette vie puis nulle part ailleurs. La môme chiale et veut que tout ça s'arrête. Elle préfère mourir maintenant. Je t'aime bien, Hazel la pucelle. C'est dommage, on pourrait bien s'amuser toutes les deux. La gamine veut pas jouer avec elle. Et elle veut surtout pas jouer à dévorer le blondinet. Profite du spectacle. La morveuse ne lui répond plus parce qu'elle perd la bataille.

 

MADE BY @ICEANDFIRE / IN FOR THE KILL › 2021-2022

Elle s’obstinait la polissonne. T’avais l’anxiété en rat-crevard derrière une porte de l’abîme. Le souffre retenu, la carcasse s’enlisait aux rhizomes du vieillard assoupi, les incisives en témoins d’une chute en perspective. Souvenances d’une chute libre. Multiples fractures. T’avais la fierté à ras des pâquerettes. Crocs en grincement à son entêtement. « Bush. J’t’ai dit d’bouger. T’es sourde » Parce-que t’avais la sueur en perle sur le front, le muscle derrière les côtelettes en bourrèlement douloureux. « AYA! » L’écho te raclait en brûlure la gargue alors que, pris de court, t’espérais la rattraper. Tu l’avais ratée. ‘Comment t’avais pu ? Craquements en mélopée anxiogène. Couardise en bourgeon. Anxiété palpable. Le temps semblait se suspendre alors que tu te revoyais vivre la même chute. Icare en renaissance, ‘en perdition. Transe en frissons sous la viande. « aya ... » soufflais-tu en t’approchant de la petite carcasse, le coeur cognant douloureusement contre le sternum. Elle semblait vivant. ‘Ouf ? Mais dans quel état ? Mâchoire crispée, tu observais l’étendue des dégâts. « T’inquiètes petite, j’suis là » Ta voix s’évertuait à se vouloir rassurante. Toi-même t’étais peu convaincu. Accroupi à côté de la môme, les sourcils froncés à l’inspection de la frêle demoiselle. Déglutition pénible, alvéoles en souffrance dans l’instant torturant.

« Quoi ? Qu’est-c’tu racontes ? » Les mots se déroulaient dans l’incompréhension. T’y comprenais rien. Sans doute avait-elle les méninges en compote à sa chute vertigineuse ? Une sacrée commotion, dans le meilleur des cas. T’espérais qu’elle ne s’en tienne qu’à ça, et quelques fractures ci et là. Crainte en bourgeon dans l’abîme. Elle baragouinait la p’tite, t’embourbant toujours plus dans la fange de désarroi. « C’rien Aya, ça va aller. On va t’amener à l’hosto... » Et pourtant, nul doigt n’osait bouger. Crainte de lui soulever souffrance en la bougeant. L’expérience sur le champ de bataille t’avait laisser en mémoire quelques inactions gratifiantes. Mieux valait pas y toucher, parfois, auquel cas tu apposais ton coup fatal par le geste de trop. « J’comprends rien, Aya... » A qui parlait-elle ? A une garce imaginaire ? Garce au vu du fiel éructé de son jeune palais. Victime ? Elle parle de qui là ? De toi ? T’avais une sale sensation en gangrène sous la couenne. Frissons te la lapidant, t’avais le marasme en gerbe dans l’abîme. Intuition alarmante. Alerte lancée par les limbes, t’étais heurté entre deux rives. « Aya...calme toi ...j’suis là..t’es avec ton vieux bûcheron grincheux... » Tentatives de lui apaiser l’humeur, ses perles salées récoltées du bout de l’index. Tracasseries dans le regard. T’aimais pas la voir ainsi. T’avais peur. Peur de la voir décliner de l’autre côté. Culpabilité en éruption dans la caboche, formant un nœud gordien derrière la pomme d’Adam. « Aya, tu m’entends ? Aya ? »  Silence oppressant en retour. Quand l’œil captait la rondeur malicieuse d’Hécate. Déjà ? Quelle heure était-il ? Si la nuit te paraissait d’ordinaire confortable, c’était un rideau de fer qu’elle avait déployé sur vos têtes. L’impression d’être essoufflé, l’impression d’être en danger. Merde, la pleine lune. Mémoire boiteuse. T’avais d’ordinaire la prudence en alerte pour ces ‘choses’. Créatures de la nuit en apôtres sous l’œil d’Hécate, tu t’avisais généralement sous tes pénates, loin des rugissements glaçants.  Ton court séjour parmi les passeurs t’avait nourri de savoirs, de ‘leur existence’. Les hybrides ne manquaient pas parmi les sorciers, certains en flâneries voraces dans la grande sylve aux petites heures de la nuit. « faut pas qu’on reste là Bush ! »  Les perspectives de choix s’effritaient à mesure que tu pesais l’ampleur du danger. La lisière de la grande sauvage vous léchait les panards, vous attiraient doucement en ses entrailles. Griffes en accroches délicates de sa carcasse, les unes s’enroulant derrière sa nuque quand les jumelles s’évertuaient le plus prudemment à lui attraper sa paire de guibolles. Frêle crapoussin qui te donnait toujours plus de fil à retordre. T’espérais ne pas lui porter ne préjudice, accroupi sur sa rive droite. Quelque chose n’allait pas. Épine sous le talon, bouillabaisse dans les limbes. Sale sensation suffocante traînant en bacillose dans la poitrine. « Aya… ? » L’écho trébuchait sur le corps inerte alors que tu sentais l’écueil à tes portes. « J’espère que t’es pas morte...c’pas le moment merde. T’vas pas me laisser encore toute la sale besogne » Asticotage sur la langue dans l’expectative de l’entendre grogner ses habituelles vulgarités. Silence en ricochet. Ouate pesante. Jamais tu n’avais espéré aussi fort l’entendre brailler.

(Défi hebdo (1) : 800 mots => 802 mots)


 

MADE BY @ICEANDFIRE / IN FOR THE KILL › 2021-2022