IN FOR
THE KILL

RPG HP && the village


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PÉRIODE DE JEU:
Septembre 1955
GODRIC'S HOLLOW ● Dans l’ombre, un texte commence à circuler dans les différentes communautés magiques, lu lors de soirées mondaines, traduits dans une dizaine de langue, le pamphlet, extrémiste, fait assez parler de lui pour être reproduit par les journaux ou lu sur les ondes de nombreuses radios afin d’en commenter ou critiquer le contenu. L’illégalité de leur organisation ne semble nullement avoir empêché les Mangemorts de diffuser leurs idéaux. (lire le pamphlet)
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On ne badine pas avec l'amour - (Ronald)
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Enid Brontë
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Enid Brontë
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faciès & dot : Kirsten Dunst by kathee
doublon(s) : Paul p'tit loup, Yukiko p'tit flocon, Perseus p'tit crâneur
gallions : 924
décade : 34 ans
labeur : Institutrice en formation
sang : moldu
myocarde : en berne
allegeance : passeur, branche sorbier

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(#) On ne badine pas avec l'amour - (Ronald) ●
05.08.24 23:12
● ● ●
you have nothing to fear
À PROPOS
DE CE SUJET
if you have nothing to hide
● ● ●
temporalité du rp : aout, 1955
personnages concernés : @Ronald Abbott et Enid Brontë
trigger warnings : aucun pour l'instant
intervention autorisée du mj : [ ] oui [x] non
autre(s) : /

IN FOR THE KILL - 2021-2022
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(#) Re: On ne badine pas avec l'amour - (Ronald) ●
05.08.24 23:20
j’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé    
O

n ne badine pas avec
l’amour
ft @"Ronald Abbott”


Il est tôt, peut être plus tellement à présent. Le meilleur moment pour venir se perdre dans les étagères de la librairie familiale était sans conteste les matins de livraison. Dans ce remue-ménage, parmi les piles d’ouvrages qui s’amoncellent en attendant de trouver leur place, dans la fine poussière qui résiste toujours au plumeau passé, au coeur de cette lumière douce qui traverse la grande devanture vitrée, Enid est tel un poisson dans l’eau. Elle vadrouille, charrie d’un bord à l’autre, transporte avec précaution les nouveautés, celles qui prennent la place des ouvrages impopulaires, ça lui fait toujours un pincement au coeur, alors elle essaie de tasser, de pousser, pour ne pas en arriver à cette étape, celle de trier et retirer un peu de la culture qu’elle chérie tant.
Lorsque l’on entre dans la librairie Brontë, on est accueilli par un léger tintement mélodieux, la clochette est celle d’origine, elle ornait la maison familiale de ses ancêtres là bas, en Pologne. Ça sent les fleurs séchées, le vieux papier, le cuir aussi un peu et le bois vernis. Ça sent surtout l’évasion, la découverte et l’aventure.
Là devant, sur une petite table arrondie, on retrouve les coups de coeur des libraires, c’est une petite, une toute petite sélection parce qu’en vérité, il y en a tant des romans merveilleux, en anglais, en français, en polonais, en russe aussi. Grande littérature, roman de cape et d'épée, conte pour enfant, essai, biographie et poésie, la famille Brontë ne fait pas de discrimination, elle est écléctique cette librairie à l’image de celle érigée au coeur du foyer parental.
Qu’elle aime cet endroit, qu’elle aime s’y perdre et flâner, faire danser le bout de ses doigts contre les tranches reliées, dans les lettres dorées, la langue pincée entre ses lèvres délicates, les sourcils froncés, à la recherche d’une référence.
De part et d'autre, de grandes étagères en bois encastrées dans les murs, les plus hauts étages ne sont accessibles que par les échelles qui coulissent d’un bout à l’autre. Puis deux marches d’un parquet ciré, le comptoir à droite avec cette petite porte qui mène aux stocks. C’est petit comparé à d’autres librairies célèbres de Londres, mais c’est bien suffisant pour Godric’s Hollow. La librairie de quartier tenue avec passion.
Ce matin là, elle oeuvrait, seule, depuis plusieurs heures déjà, profitant de la température extérieure clémente pour laisser la porte de la boutique entrouverte, avant que le soleil d'août ne passe par-dessus les toits à la mi-journée et ne s’abatte sur la devanture.    
Le foulard fleuri noué dans les cheveux relevés en chignon bas, la petite blonde était en train de ranger quelques exemplaires de Phèdre quand elle avait mit la main sur un ancien numéro de la Revue des deux mondes tombé entre les étagères, elle l’avait ouverte au hasard, avait tourné quelques pages jusqu’à mettre le doigt sur une pièce de théâtre “On ne badine pas avec l’amour” d’Alfred Musset. Tout était calme, dans les rues, dans la librairie, elle n’avait pas hésité longtemps.

Happée, elle s’était assise sur les deux marches au milieu de la boutique, ne prenant pas la peine de gagner les fauteuils pourtant confortables posés dans un coin, sa robe évasée, légère, d’un vert émeraude ouverte en corolle autour d’elle, épaules nues balayées d’un frisson dans la fraicheur matinale, installée là, face à l’entrée.
Enid lit les mots, la nostalgie de l’enfance qui par nature touche son coeur. Et puis, cette tirade sur l’amour et ses méfaits, l’amour et sa nécessité.
La fille Brontë aime, mais plus depuis Keir… Enfin presque… Ça la fait rougir ces mots, ça la trouble au plus au point. Les vérités de Perdican surtout valsent dans son esprit, l’incitant à relire une fois, deux fois, trois fois, détailler les mots, encore et encore. Pour finir par les faire siens et reprendre à haute voix, absorbée par la page flétrie.  

“Adieu, Camille, retourne à ton couvent, et lorsqu’on te fera de ces récits hideux qui t’ont empoisonnée, réponds ce que je vais te dire : tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux ou lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n’est qu’un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux.”

Elle déclame la tirade en savourant chaque mot, elle porte la voix qui remplit l’espace, ronde de son émotion, douce de ses regrets. Enid ne prête plus attention à rien d’autre, rien, hormis l’ouvrage qu’elle tient contre sa poitrine, contre son coeur.
La langue de Molière s’émeut, entre ses lèvres roses, d’une compréhension qui va au-delà de l’esprit, d’une compréhension qui va droit au cœur.

“On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : j’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.”

“J’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé”. Lorsqu’elle serait devant la tombe, pourrait-elle se prévaloir de cette même vérité ? Non, clairement pas non. C’était là toute la richesse des ouvrages, à chaque lecture si l’esprit comprenait inlassablement les mêmes choses, le coeur, lui, vibrait d’une compréhension nouvelle, révélation mystique accordée aux seuls lecteurs attentifs.
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Ronald Abbott
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pseudo : roi de pique, marine.
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doublon(s) : jules la princesse, tuthur l’endive et edith la pimbêche.
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On ne badine pas avec l'amour - (Ronald) Bd2d288cc591d2713787d597660c9032b6ace047
pronoms : masculins.
décade : quarante-six ans.
labeur : autrefois auror puis garde du corps au service de la ministre de la magie, il a été envoyé à l’étranger suite aux évènements de la st godric comme punition, désormais de retour, il a démissionné pour trouver un emploi temporairement comme vendeur de pâtisserie chez madame guillotine.
alter ego : edgar usher, librement inspiré de l’œuvre et de l’auteur.
storytime : en cours ;;
dollyenidagathadolly/le gendre

sang : sang-pur, souhait de son père de maintenir la pureté sur le blason, lui-même a épousé jadis une sang-pure, mais ceci est un hasard, car l’homme est persuadé que le sang ne fait pas le sorcier, bien au contraire.
don : animagus déclaré, il est capable depuis plusieurs années de se transformer en lièvre.
myocarde : cœur malmené par la vie et par ses épreuves, veuf depuis le décès tragique de son épouse, il a eu une relation avec une certaine ministre de la magie avant d’y mettre un terme, depuis son retour, il se concentre sur autre chose et a décidé de cloisonner l’organe.
allegeance : engagé dans la lutte contre les mangemorts, il lutte auprès des passeurs depuis son retour et a rejoint la branche chêne pour mettre ses compétences au service d’autrui.
particularité physique : une barbe et des longs cheveux qu’il a laissé pousser durant son séjour en europe de l’est, des cicatrices ici et là, notamment une visible au bras gauche, souvenir d’un maléfice qui l’a frappé jadis, mais surtout, le dos partiellement brûlé, blessure datant de l’époque où il traquait le mage noir grindelwald.
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(#) Re: On ne badine pas avec l'amour - (Ronald) ●
07.08.24 21:36
il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux.
O

N NE BADINE PAS
AVEC L’AMOUR


Ronald n’a jamais été un grand lecteur. Pourtant, ce n’est pas faute de s’être forcé à essayer, sous l’impulsion de son épouse, à lire certains auteurs, mais il n’y arrivait pas, ça n’accrochait pas. Ainsi, il a longtemps pensé à tord que lire était une perte de temps. Ronald a toujours beaucoup de choses à faire et surtout, mieux à faire que lire. Cependant, quand Victoria a quitté ce monde, Ronald s’est retrouvé seul avec une petite fille qui réclamait autant des histoires le soir pour se coucher que les bras de sa mère. À défaut de pouvoir remplacer la femme formidable qu’était son épouse, il a commencé à lire des histoires à sa fille. Ronald n’a jamais été doué pour ça, mais avec le temps, il s’est amélioré. Il était une fois, car toutes les histoires doivent toujours commencer par il était une fois … Et dans un autre monde, un monde fantastique, il a inventé des histoires. Il a imaginé des lapins se cachant d’un orage sous des champignons géants avant de parler du dragon qui cherchait son œuf perdu, mais heureusement, un renard malicieux l’a aidé à retrouver son précieux qui a éclos, donnant naissance à une petite dragonne bien intrépide aux écailles dorées ! Et puis Dolores a fini par grandir, devenant plus vite que son père l’aurait souhaité, une jeune femme.
Aujourd’hui, il faut lâcher la corde, la laisser prendre son envol, petite dragonne et découvrir le monde qu’elle a déjà effleuré, seulement en surface. Ronald doit admettre qu’il a du mal, que dans sa tête, elle est toujours cette petite fille qui se colle contre lui le soir en l’écoutant raconter ses histoires et qui lui demande « Mais papa, les champignons ce sont des parapluies en fait ? » avant d’éclater de rire et quelques instants plus tard, de s’endormir tout contre lui. Et lui, l’idiot au cœur attendri, se dit que Victoria serait fière de voir ce petit bout de femme grandir un peu plus chaque jour.

Depuis cette époque, l’ancien auror a continué à lire, mais il a laissé les contes pour les enfants au profit d’auteurs plus sombres. Ronald affectionne tout particulièrement les auteurs horrifiques. Il ne sait pourquoi, mais ces œuvres l’intriguent autant qu’elles peuvent le fasciner. De la Chute de la Maison Usher aux Histoires Extraordinaires, ce cher Edgar Allan Poe occupe une place particulière chez le sorcier qui reconnaît en l’auteur tout le génie d’un style unique. C’est ce frisson, l’adrénaline unique qu’un auror peut ressentir en traquant qui lui manque et qu’il retrouve parfois dans ces lectures. Un mélange incroyable, unique. Bien sûr, on n’oublie pas Bram Stocker ou encore Mary Shelley dans ce style également.
Ainsi et petit à petit, le bougre s’est mis à la lecture, appréciant ces instants de quiétude, le coupant de la réalité pour un autre monde, le plongeant dans un univers unique. Il s’est mis à lire quand il pouvait, c’est à dire rarement. Son emploi lui laissant peu de temps, mais chaque instant, aussi rare soit-il, est très agréable. Et c’est finalement récemment, suite à son exil, qu’il est vraiment devenu un fervent amateur de lecture. Envoyé à l’étranger, sanction qu’il a encore en travers de la gorge et ceci, sans doute pour un long moment, le sorcier a été seul longtemps. Seul avec lui-même, seul avec ses craintes, seul avec ses souvenirs, seul à ruminer et à se sentir frustrer, coincé dans une situation dans laquelle il s’est lui-même mis, pris au piège dans sa propre toile. Et pour tuer le temps, parfois, des jours, Ronald s’est enfoncé à corps perdu dans la lecture. Car oui, il était en mission, le sorcier, mais l’avancement de celle-ci fut longue, latente et il fallait de la patience pour réussir l’infiltration, pousser lentement les pions jusqu’à atteindre le roi et la reine et réussir l’échec et mat. Pendant ce temps, Ronald s’est mis à la lecture.
Jamais, il n’a lu autant. Les auteurs se sont enchaînés, autant connus que méconnus, des classiques autant que des titres sans prétention. De la littérature française aux célèbres tragédies signées Shakespeare, le sorcier a traversé les pays, pris de nombreux trains en dévorant les livres les uns après les autres. Et le voici de retour chez lui, dans son pays, dans sa maison, dans un petit village pittoresques qu’est Godric’s Hollow, mais avec une bibliothèque bien pauvre. Et Ronald le ressent pour la première fois, ce manque de lecture. Cette envie de lire, de tourner vite les pages pour savoir la suite, tenu en haleine par une intrigue. Victoria lui avait dit un jour, que lorsque l’on commence, on ne peut s’arrêter. Encore une fois, le fantôme de son épouse avait raison se dit-il alors qu’il approche de la librairie Brontë.

Quand il passe le palier, il lève les yeux vers la petite cloche au dessus. Si la porte avait été fermée, elle aurait tinté, mais ce n’est pas le cas. Réduite au silence, elle n’annonce pas son arrivée. Le sorcier observe les lieux et ce qui le frappe en premier, ce sont les odeurs. Ici, aucun doute, ça sent le parchemin et l’encre, un mélange étrange, mais très agréable. Et il ose un pas en avant, pose ses yeux sur le petit guéridon sur laquelle on a pris soin de déposer des livres. Un rapide coup d’œil lui permet de vérifier qu’il connaît certains titres, certains auteurs et d’autres non. Par quoi commencer ? Qu’est ce qu’il a envie de lire ?
Mais Ronald Abbott sort de sa torpeur quand une voix s’élève. Elle provient d’un peu plus loin dans la petite librairie et c’est une femme. Une femme qui s’anime, telle une poupée mécanique sur laquelle on a tourné le verrou pour actionner la machine. Un peu puis deux et enfin trois, il la voit enfin depuis son poste d’observation près du comptoir. L’escalier et ce petit bout de femme à la chevelure blonde, champ de blé, est-ce Alice ? Où est le lapin blanc ? Ronald se souvient de cette histoire qu’il lisait à Dolores, jadis. Et silencieux, il écoute celle qu’il appelle dans sa tête, Alice. C’est joli Alice, elle le porte bien, il se dit tandis que lui-même, se laisse entraîner par la tirade. Les mots semblent faire écho, sens et la lectrice devient conteuse, passionnante, elle passionne son public dont Ronald est l’unique membre. Il se laisse emporté, happé par les paroles et les mots d’Alfed Musset qu’il reconnaît. On ne badine pas avec l’amour, mais il n’est pas certain, pour ne pas l’avoir lu, mais il connaît pour l’avoir effleuré déjà, dans les étagères de son épouse d’autrefois, elle lui parlait souvent de cette œuvre, sa regrettée Victoria.
Ainsi, ne faut-il pas aimer même si l’on souffre ? Même si l’on se trompe ? Aimer ne vaut-il pas tous les sacrifices, tous les défis ? N’est-ce pas là, la plus belle des victoires, qu’importe les maux et le dû. Aimer, n’est ce pas payer le prix ? Longtemps, Ronald s’est posé la question et même récemment, dans sa relation avec Mary, dans son choix de choisir sa famille, sa fille à tout autre chose. Cela aussi, c’est de l’amour et un amour qui lui a coûté cher. Les bras croisés, l’homme vêtu d’une simple chemise blanche avec son gilet gris par dessus met quelques instants à revenir à la réalité. Alice semble avoir terminé son monologue et quel monologue ! Il cligne des yeux, l’observe. Elle ne l’a pas encore vu. Doit-il se racler la gorge ou autre chose ? Il ne sait pas, il hésite et puis, il applaudit. Brièvement, bêtement. Les regards se croisent, enfin.

— Bravo. Vous étiez vraiment animée par ce que vous lisiez, c’était impressionnant. Vous viviez le texte… On ne badine pas avec l’amour, non ? Il marque une pause, sincèrement admiratif du talent de la librairie, il suppose qu’elle gère l’établissement, pour avoir lu avec autant de ferveur, prise par son propre texte, elle parvient à transmettre des émotions. — À cela, je répondrai ceci, mais je n’ai pas autant de talent que vous pour le faire vivre. Pause, il inspire et pose à son tour, sa citation Pour être heureux jusqu'à un certain point, il faut que nous ayons souffert jusqu'au même point. Ne jamais souffrir serait équivalent à n'avoir jamais été heureux. Edgard Allan Poe pour répondre à Alfred Musset car on ne badine pas avec l’amour lorsque l’on vit des histoires extraordinaires, n’est-ce pas ? Ainsi, ne faut-il pas souffrir pour estimer à sa juste valeur l’amour ? Pour pouvoir aimer véritablement, le vrai amour, il faut accepter de se confronter à la souffrance, car l’un ne semble pas aller sans l’autre, une paire, voici ce qu’il forme.
Silence bref, Ronald reprend alors, après un raclement de gorge sous sa barbe poivre et sel.
— Je venais acheter quelques livres, enfin… Au moins un. Ce qui en somme, est un bon début. Il désigne les nombreuses étagères autour de lui, ici et là. — Peut-être pourriez-vous me conseiller ? Vous êtes bien la gérante, hm ? Il ne va quand même pas l’appeler Alice ? Il devrait peut-être se présenter avant ? Ronald se dit que des semaines à crapahuter dans les pays de l’Est avec des braconniers l’ont rendu quelque peu sauvage. — Je m’appelle Ronald. C’est un bon début ça aussi lui dit sa petite voix intérieur. Sauf qu’il aurait dû utiliser son autre identité, elle est moldue après tout, enfin, il suppose, mais trop tard. Il a tendance à faire les choses de travers parfois, le bougre. — D’ordinaire, j’apprécie l’horreur en lecture, mais j’aimerai découvrir d’autres choses. Peut-être des auteurs français ? On lui répète souvent d’être plus ouvert d’esprit, de sortir des sentiers battus, de laisser parfois ses acquis pour se laisser surprendre. Cette fois-ci, il veut bien essayer avec comme guide, la libraire inconnue qui a capté toute son attention par sa tirade exaltée.  

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Enid Brontë
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(#) Re: On ne badine pas avec l'amour - (Ronald) ●
10.08.24 22:25
j’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé
O

n ne badine pas avec
l’amour
ft @"Ronald Abbott”


Enid s'était attardée un instant sur les deux dernières phrases de la tirade de Musset, sur ces mots la laissant bien pensive et dont elle s’était astreinte quelques secondes à méditer. Les mots font échos quelque part dans son petit coeur blessé, mais ça échappe un peu à sa compréhension, enfin, disons plutôt, qu’elle en comprend le sens mais que les conséquences sur sa personne tardent à lui venir. Parce qu’Enid aime, profondément, intensément, souvent trop pour sa propre sécurité émotionnelle. Elle aime ses frères, ses parents, ses amis et ses élèves. Elle aime les inconnus qu’elle rencontre, et ainsi ne le restent ils pas longtemps. Elle aime de tout un tas de manières toujours engageantes, sauf d’une certaine façon, de celle qui avait accompagné la fin de son adolescence et le début de sa vie d’adulte et qui s’était soldée par des promesses avortées sur le quai d’une garde…Car depuis Keir. Non, rien… Rien depuis Keir. 
Ainsi, Enid n’avait pas “souffert souvent”, elle avait juste souffert, elle ne s’était pas “trompée parfois”, elle s’était juste trompée. En revanche, pour avoir aimé… Ca… Elle avait aimé. En un peu plus de 15 ans maintenant les choses n’avaient pas beaucoup évolué du côté de son petit cœur, jusqu’à tout récemment en tout cas. 
Elle avait répété la phrase, une nouvelle fois, comme si cela avait pu lui donner un nouveau sens, la revue calée dans son bras, sa seconde main jouant dans une boucle de ses cheveux échappant à sa coiffure, comme si ce simple geste avait pu dénouer le fourbis dans son esprit. Finalement, elle s’était dit que ces pensées étaient bien tortueuses et que cela n’avait rien d’étonnant, car Musset en bon français perpétuait une tradition séculaire, “l’amour à la française” n’avait vraisemblablement pas de commune mesure avec celui du reste du monde, aussi sans doute fallait il à juste titre, pour l’éprouver, souffrir souvent et se tromper parfois. 
Surprise soudain par l’écho des applaudissements qui était venu rompre la quiétude retrouvée des lieux, elle s’était redressée précipitamment, manquant de peu de faire tomber son bien, sauf qu’elle avait l’habitude de côtoyer des jeunes enfants turbulents et par conséquent des réflexes à toute épreuve. 

“Toutes mes excuses, je ne m’attendais pas à de la visite…” Avait elle oublié que la librairie familiale n’était pas le prolongement de sa bibliothèque et que techniquement la présence d’un client potentiel n’avait rien d’une visite ? Sans doute… L’espace d’un instant en tout cas, alors qu’elle était toujours plongée entre sa réflexion sur l’amour et la présente étonnante de l’homme qui lui faisait face. Elle avait rougit légèrement au compliment, avait refermé l’ouvrage entre ses mains, puis l’avait niché contre sa poitrine. “Merci pour ce beau compliment. Oui c’est bien ça, ce sont bien les mots de Musset. Vous avez l’oreille.”
Elle lui avait souri franchement impressionnée et plus impressionnée encore lorsqu’il s’était risqué à citer Edgar Allan Poe avant d’en faire une démonstration d’une justesse affolante.

“Vous avez une incroyable mémoire et sans doute raison également.” Ses bras s’étaient resserrés autour de l’ouvrage et un bref soupir avait passé ses lèvres. La résignation n’avait pourtant été que de courte durée, puisqu’à peine le silence s’était instauré qu’elle avait repris, en accrochant ses iris aux siennes comme pour prendre à témoin de ses vérités, un semblable à même de juger de tout cela. “Mais en même temps, pourquoi ne pourrions nous pas juste aimer ? Je veux dire aimer, sans souffrance et sans douleur, juste aimer et être aimé ? A quoi cela sert il de souffrir ? Est que la souffrance permet de révéler ou de prendre conscience de la force de nos sentiments ? Si c’est le cas, je n’en avais personnellement pas besoin pour mesurer la pureté et la puissance de mon amour. Ou alors est ce un tribut que l’on doit payer en contrepartie d’aimer et d’être aimé ? Mais alors à qui et pourquoi ? Qui est assez cruel pour vouloir la tourmente de deux âmes éprises l’une de l’autre ? Qui a décidé que cela formait une paire indissociable, l’amour et la souffrance, que j’aille le voir et changer cette absurdité. ”
Enid s’était enflammée, légèrement, comme à son habitude, comme ses joues que la pâleur naturelle de sa peau avait tendance à tinter d’écarlate lorsque la passion ou l’alcool venait la cueillir. Elle n’avait pas voulu mettre en porte à faux son interlocuteur, c’était plutôt un plaidoyer envers cette force qui liait amour et souffrance, si quelqu’un d’autre était là pour les écouter et s’il avait un quelconque pouvoir sur ce fait, alors elle espérait qu’il avait au moins entendu ces vérités. 
Elle avait hésité à présenter ses excuses pour ce partage philosophico-émotionnel, mais cela n’aurait pas été sincère, elle ne pouvait pas s’excuser pour quelque chose qu’elle pensait au plus profond de son être. Seule la moue contrite et le petit sourire navré qui étaient apparu sur sa bouille venait adoucir la passion de ses réflexions.

“Pour les livres, vous êtes au bon endroit a priori.” avait elle répondu, en déposant la revue de ses bras sur une étagère non loin de là. “Comme vous pouvez le constater, vous devriez pouvoir trouver votre bonheur ici” son regard s’était perdu sur les étagères couvertes de références dans diverses langues, avant de s’attarder sur ses traits, un sourire avenant aux lèvres. “Et si ce n’est pas le cas, nous pourrons voir cela ensemble. Ne vous inquiétez pas, je suis là pour vous aider.”

Elle l’avait considéré un instant, se faisant la réflexion qu’il lui semblait ne l’avoir jamais vu à Godric’s Hollow, enfin, elle ne pouvait pas connaître tout le monde bien sûr, mais elle s’était dit également que si elle l’avait déjà croisé, alors, elle s’en serait souvenue. “Nous sommes dans la librairie de mes parents en réalité, je viens donner un coup de main de temps en temps… Le reste du temps mon public est plutôt très jeune et amateur de récréation plus que de Musset j’en ai bien peur…”

Elle lui avait tendu une poignée de main, aussi subitement que spontanément, sans trop y réfléchir. 

“Enchantée Ronald, je m’appelle Enid.”
Et après ce bref contact, alors qu’il avait exposé son souhait de changement “Je ne peux, en tant que libraire, que vous encourager à la découverte et à la nouveauté, si bien sûr vous le permettez. Alors, huumm voyons voir…”

Ses prunelles claires s’étaient perdues un instant vers l’étagère concernée qu’elle avait rallié en quelques pas. 

“Mais d’ailleurs je n’ai pas relevé, vous lisez en français… Vous le parlez aussi ?” Une lueur de malice presque enfantine avait animé ses traits et son sourire avait fait apparaître l’esquisse de ses pommettes typiquement polonaises, elles. Elle avait alors enchaîné mais cette fois dans un français teinté du même léger accent que lors de sa lecture. “Cela fait tellement longtemps que je n’ai pas pu réellement le pratiquer, à part lire un peu à haute voix, je ne trouve pas vraiment d'interlocuteurs dignes de ce nom ici. Je suis bête, j’aurais dû faire le lien bien plus tôt… C’est que vous m’avez prise au dépourvu, je ne m’attendais pas à cela, en tout cas, je ne m’attendais pas à vous.”

Même avec sa mère, elle ne le parlait plus qu’occasionnellement, d’ailleurs, la matriarche Brontë était souvent tout autant, voir plus occupée que sa fille, si bien que souvent, elles ne faisaient que se croiser. 

“Donc, pas d’horreur, mais éventuellement des auteurs français… Bien… Huum” Elle s’était mordue la lèvre tout en s’approchant de la tranche des ouvrages exposés. “Plutôt du théâtre ? Un roman d’aventure ? Une histoire d’amour ? De l’historique ? Du contemporain ? Dites moi tout, Ronald, qu’est ce qui vous ferait envie ?”

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faciès & dot : anson mount — littlewildling.
doublon(s) : jules la princesse, tuthur l’endive et edith la pimbêche.
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On ne badine pas avec l'amour - (Ronald) Bd2d288cc591d2713787d597660c9032b6ace047
pronoms : masculins.
décade : quarante-six ans.
labeur : autrefois auror puis garde du corps au service de la ministre de la magie, il a été envoyé à l’étranger suite aux évènements de la st godric comme punition, désormais de retour, il a démissionné pour trouver un emploi temporairement comme vendeur de pâtisserie chez madame guillotine.
alter ego : edgar usher, librement inspiré de l’œuvre et de l’auteur.
storytime : en cours ;;
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sang : sang-pur, souhait de son père de maintenir la pureté sur le blason, lui-même a épousé jadis une sang-pure, mais ceci est un hasard, car l’homme est persuadé que le sang ne fait pas le sorcier, bien au contraire.
don : animagus déclaré, il est capable depuis plusieurs années de se transformer en lièvre.
myocarde : cœur malmené par la vie et par ses épreuves, veuf depuis le décès tragique de son épouse, il a eu une relation avec une certaine ministre de la magie avant d’y mettre un terme, depuis son retour, il se concentre sur autre chose et a décidé de cloisonner l’organe.
allegeance : engagé dans la lutte contre les mangemorts, il lutte auprès des passeurs depuis son retour et a rejoint la branche chêne pour mettre ses compétences au service d’autrui.
particularité physique : une barbe et des longs cheveux qu’il a laissé pousser durant son séjour en europe de l’est, des cicatrices ici et là, notamment une visible au bras gauche, souvenir d’un maléfice qui l’a frappé jadis, mais surtout, le dos partiellement brûlé, blessure datant de l’époque où il traquait le mage noir grindelwald.
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(#) Re: On ne badine pas avec l'amour - (Ronald) ●
18.08.24 19:49
il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux.
O

N NE BADINE PAS
AVEC L’AMOUR


Les discours philosophiques, ça n’a jamais été quelque chose que Ronald apprécie. Lui, c’est un homme d’action, un homme de terrain. Il aime l’intensité du moment, la vivacité des faits et la férocité des actes. Tout petit déjà et écolier sur les bancs de l’école de sorcellerie, le garnement a été de ces élèves qui suivent leur instinct et réfléchissent parfois après. Défaut ou qualité, il a entendu les deux discours, mais a décidé de suivre sa voie et c’est sous l’égide de son mentor en la personne de Helen Umbridge qu’il a embrassé véritablement qu’il était. La philosophie, c’est pour les autres ! Pour les gens comme sa sœur Susan, qui affûtent les mots comme on affûte des lames, qui aiment réfléchir à des grandes questions, au sens profond de la vie. Ronald lui, préfère accueillir la vie comme elle vient, affronter les tempêtes jusqu’à ce qu’elles s’achèvent. Des tempêtes, il en a eu, des drames aussi, de même que des instants de doute. Pourtant, ces derniers mois, alors que le sorcier s’est retrouvé seul, loin des siens, loin de ses repères, loin de tout, les livres sont devenus un réconfort et la réflexion, un étonnant loisir. Lui qui a toujours laissé cela à d’autres, s’est initié et a pris goût. Il est d’ailleurs, le premier surpris par ce fait. Outre l’envie de réfléchir, de questionner par des questions car oui, Ronald trouve que la philosophie, c’est l’absence de réponse car une réponse entraîne toujours une nouvelle question. De quoi lui donner un sérieux mal de crâne ! Il a trouvé dans la lecture, le moyen de s’évader et de se couper du monde, de cette réalité qu’il n’aimait pas.
Loin de sa fille, loin de son petit frère, loin des siens, il a ruminé des jours entier sa rancune associée à une colère sourde et profond. Au début, Ronald s’est persuadé qu’il pourrait terminer cette mission rapidement, rentrer bien avant le début de l’été chez lui, mais l’homme s’est vite rendu compte qu’il avait tord. Profonde désillusion et amertume dans la bouche, l’injustice a tonné. Les livres ont été sa délivrance, le moyen de ne pas perdre pied, de tenir et de quitter cette réalité pour apaiser une âme torturée derrière une carrure d’homme fort, mais même les braves ont peur, surtout les braves.

Alors depuis son retour, Ronald ne souhaite pas perdre ce lien intangible, invisible, mais bien réel avec cet univers qui s’est ouvert à lui, celui de la lecture. Il veut le prolonger, le rendre davantage vivant et même le partager avec les gens qui comptent, avec la prunelle de ses yeux, sa chère enfant. Bien sûr, il ne va plus lui raconter les aventures fantastiques de la famille Lapin qui se cache sous les gros champignons quand le tonnerre gronde. Elle a grandi, trop vite à ses yeux, certes, mais bout de femme à en devenir, il change de registre et veut le moment venu, évoquer autre chose que le passé avec elle. Pourquoi pas, des auteurs français ? Dolores est par sa mère, à moitié française après tout. C’est une partie de son patrimoine et Ronald adorait ce côté là de feu, sa belle Victoria.
C’est cette envie qui le guide jusqu’à cette librairie et jusqu’à cette rencontre surprenante, mais qui n’est plus déplaisante. Ronald esquisse un sourire, presque admiratif par l’essence qui anime la jeune femme à sa lecture. Elle vit ce qu’elle lit et c’est une forme de beauté en quelque sorte, le pouvoir des mots est puissant. Il a fallu au sorcier plus de quarante ans pour le comprendre, mais il n’est jamais trop tard, non ?

— C’est pourtant bien une librairie, non ? Léger rire sous la barbe. Et qui dit librairie dit visiteurs ? Il s’amuse de la réponse de la jeune femme avant d’évoquer Musset dont il a reconnu la griffe aux mots prononcés. De cet auteur cependant, Ronald Abbott ne peut concéder en savoir plus. Il a lu cette œuvre, mais c’est tout. Il n’a pas été plus loin dans cette expérience, préférant à Musset d’autres auteurs. Malgré tout, les mots se sont inscrits dans sa mémoire. À ce sujet d’ailleurs, l’homme s’est rendu compte qu’il retenait ses lectures avec une étonnante précision. Lui, l’auror qui aime l’action, qui sifflait jadis ses sorts et ses contresorts rapidement retient désormais très facilement les mots d’autrui. Réalité frappante des nombreuses saisons qui se sont écoulées et du temps qui passe. Le jeune homme d’hier n’est pas l’homme d’aujourd’hui.
— C’est aussi parce que vous avez récité avec une justesse sans équivoque. Compliment retourné à la libraire, la mémoire de Ronald n’a d’égale que la tirade prononcée un peu plus tôt.
Et il marque une pause, un bref instant, Ron hésite. Il veut répondre à l’inconnue sans nom, comme Poe aurait pu répondre à Musset. Mais comment ? L’exercice n’est pas inné chez lui. Ronald était un chasseur de mages noirs, pas un conteur, ni même un avocat récitant, vivant sa plaidoirie, mais il veut essayer. Qu’a-t-il à perdre, hormis le ridicule ? Et on le sait tous, le ridicule ne tue pas, heureusement d’ailleurs. Inspiration, il commence et ose la réponse avant de se taire. Il n’a pas été trop mauvais, si ? Il ne sait pas, attend une réaction de celle qu’il suppose être la propriétaire des lieux.  Et le voici rassurée quand elle se met à sourire. Oui, Ron a sans doute des progrès à faire, mais il n’est pas mauvais, enfin, pas si mauvais que ça.
Mais le voilà qui arque un sourcil quand la femme répond à nouveau. Une tirade encore, mais qui lui appartient. Pas d’Alfred Musset dans l’équation cette fois. Enfin, qu’il pense, il n’est pas un spécialiste après tout et il peut se tromper. Des mots, beaucoup, de la philosophie et une réflexion, certainement. Quand elle termine, Ronald est interloqué, surpris et quelque peu hésitant. Que doit-il faire ? Sa fille lui dirait de faire quoi d’abord ? Il faut répondre, dire quelque chose. C’est saisissant après tout et idéaliste aussi, pense Ronald, de parler d’amour si on ne peut pas de souffrance. Sœur cachée de l’un, ne peut aller sans l’autre à son sens. Sauf que l’exercice n’est pas sa tasse de thé, il tousse un peu, se racle la gorge, mais ne parvient pas à décrocher son regard des iris enflammées de la librairie. Elle vit ce qu’elle dit, elle semble presque prendre feu et en cela, c’est fascinant. Cela se répercute sur son visage, sur ses pommettes. Aucun doute, Ron ne connaît rien de cette femme, mais elle est entière comme personne. Alors, ne lui doit-il pas une réponse ? Bien sûr que si.
— Le responsable de tout cela, vous l’avez nommé, mademoiselle. Est-ce madame ? Il ne lui semble pas avoir vu d’alliance à son doigt, mais il n’ose pas baisser le regard, il ne voudrait pas qu’elle pense à tord, qu’il a le regard un peu trop penché sur autre chose. Il reprend alors — C’est l’amour le coupable. L’amour car il peut être si beau, si fort, si puissant. Mais quand on aime à ce point, quand on aime vraiment, sans fioriture et avec démesure, car l’amour aime la démesure, jamais moins et bien… On souffre. On souffre pour tout et rien, on souffre car cela veut dire que cet amour est vrai. On peut souffrir pour bien des choses, bien des faits. Souffrir car on perd l’être aimé de quelque façon que ce soit, souffrir car on aime, mais cet amour n’est pas réciproque, ou pas à la même hauteur. Souffrir car on se dispute, car on ne se comprend plus et que les cœurs ne battent plus à l’unisson. Aimer à la folie, à trop aimer, on peut se perdre et on rencontre la souffrance. Je crois sincèrement qu’aimer est formidable, que cela nous pousse à donner le meilleur de nous, à nous rendre vivant, mais qu’indirectement, quand on aime, on accepte de prendre le risque de souffrir. Aimer, c’est donner à autrui le pouvoir de nous blesser, c’est se rendre vulnérable et déposer les armes. Pause dans sa tirade. Ronald cependant, garde le contact visuel avec la jeune femme. Ce n’est plus la réponse d’un auteur à l’autre, c’est la rencontre de deux inconnus qui confrontent deux visions d’un même mot. — À cela je dirai simplement ceci, que souffrir est le prix à payer quand l’amour est sincère, authentique, pur. L’un ne va pas sans l’autre. Ils sont aussi liés que deux âmes peuvent l’être.
Et il s’arrête là, baisse enfin les yeux pour faire quelques pas. Il n’est pas à l’aise avec l’exercice, mais quand Ron a commencé, il n’a pas su s’arrêter et il doit dire que cela n’a pas été déplaisant ? Est-ce que sa réponse est juste ? Est-ce qu’elle relève une certaine fatalité ? Aimer, c’est forcément souffrir ? Donc forcément être déçu ? Non. Souffrir est humain, ressentir de la douleur oui, mais aimer, c’est aussi affronter ensemble les épreuves de la vie et en sortir plus fort. L’amour est bien des choses et Ronald le connaît bien, celui-ci. À deux reprises, il a accroché son cœur et à deux reprises, il l’a un peu trop serré pour le presser comme un citron et lui faire mal. Mais on peut aussi aimer autrement, aimer ses enfants, aimer ses amis, aimer sa famille. L’amour revête bien des costumes, bien des visages, aucun doute, mais parfois, bas les masques pour voir le vrai visage, non ?

Perdu dans ses pensées, le sorcier semble en oublier la raison de sa venue. Non pas philosopher comme l’amateur peu sûr de lu qu’il est, mais choisir un livre, ou pourquoi pas plusieurs pour l’accompagner dans sa vie quotidienne ces prochains jours. Il en revient à la jeune femme qui lui propose son aide si besoin. — Je vous remercie. Il l’écoute, relève les informations. C’est donc une librairie familiale ? Ronald n’est pas étonné. L’endroit est petit, intimiste. Ce n’est pas comme les grandes librairies qui parfois, manquent de quelque chose, une âme. Ici, ça respire la vie et l’essence même d’une famille. Il sait ce que c’est, Ron et peut-être qu’il a choisi cette librairie pour cette raison, inconsciemment, il avait besoin de ça. — Oh, il relève la tête quand elle évoque son public — Vous êtes enseignante ? Lui, n’a jamais eu la fibre de l’enseignement, mais il a déjà eu des apprentis sous le coude quand il était auror. On lui a reproché parfois d’être trop paternaliste, mais comment faire quand on est déjà père d’une formidable petite fille ?
Et elle lui tend la main qu’il serre. Enid donc. Enchanté, moi c’est Ronald, ancien auror et vendeur de macarons ensorcellés, désormais.
— Tout le plaisir est pour moi.

Il ne pense pas qu’il va oublier ce prénom. Son esprit l’a déjà associé à Alfred Musset et à la philosophie. Il se dit que cette jeune enseignante est pleine de surprises et qu’il n’a pas l’habitude de rencontrer des gens comme ça. Il n’a plus l’habitude, rectification ! Après des mois à côtoyer des braconniers et des voyous en tout genre loin d’ici, la vivacité d’esprit d’une moldue lui arrache un sourire sous sa barbe. — Je le lis qu’il confirme quand elle évoque le français. — Mon épouse était française qu’il s’aventure à dire, lui qui reste secret, toujours tabou à ce sujet. — J’ai appris à ses côtés, mais quelques mots me donnent encore du mal. La langue française est tellement compliquée, je trouve ! Un petit rire à cela tandis que Enid, ah, c’est agréable de mettre un nom sur un visage songe-t-il, s’affaire autour des étagères. Et dans le regard de l’enseignante, une passion qui brille à nouveau. Il peut brièvement l’apercevoir, le sorcier bourru.
Pourtant, il faut à Ronald Abbott, quelques secondes pour qu’il constate qu’Enid lui parle en français. Il reconnaît les mots, l’accent. Ca le fige presque sur place, le fantôme de Victoria qui pourrait danser autour de lui, mais l’homme chasse cela rapidement. — C’est vous, qui me prenez au dépourvu… Il avoue avec un accent bien plus prononcé. — À quoi vous attendiez-vous, alors ? Qu’il se risque, curieux. Enid attire son regard par la vie qui semble l’animer et par cette tendre malice qui s’échappe de ses prunelles autant que de sa manière d’agir et de parler. Il s’imagine déjà ses élèves, ces petits chenapans doivent être subjugués par leur tutrice si elle donne les leçons avec autant d’ardeur et de passion qu’elle cite les auteurs se dit le sorcier. Un pas, puis deux en avant pour la rejoindre et l’observer faire avant de croiser encore son regard. Ce qu’il veut ? Ronald reste silencieux un instant. Elle doit lui dire tout ? Il n’aime pas se dévoiler, le sorcier, sur rien, ou presque. Autant sur sa vie dont il estime en avoir trop dit en parlant de sa femme au passé, que sur ses goûts, ce qu’il l’anime lui, justement. Mais il ne le prend pas mal. Au contraire, Ron a envie à son tour, de jouer la carte de la malice envers Enid.

— Et bien… Qu’il commence, d’une voix traînante. Il pourrait, mais non. Il pourrait dire à Enid qu’il aimerait découvrir l’univers de Dumas et qu’il affectionne les poèmes de Verlaine, mais qu’il trouve que Dickinson saisit bien mieux la mort qu’aucun autre poète, même chez les français. Seul Baudelaire d’ailleurs, lui est inconnu car des Fleurs du Mal, il ne connaît que le titre, n’a jamais pris le temps de découvrir le recueil. Il pourrait dire beaucoup de choses Ron, mais il n’en fait rien, croise les bras contre son torse. — Je vous dirai ceci, Enid. Nouvelle pause. Sourire un peu plus étiré que d’ordinaire destiné à l’enseignante.
— Surprenez-moi.
L’invitation au défi est lancée. Il se demande et il espère, que la jeune femme va le relever d’ailleurs. — Vous avez carte blanche que le sorcier précise en posant son regard sur les ouvrages exposés. Certains titres font échos, lui parlent, d’autres lui sont totalement inconnus et d’autres encore, ne l’attirent pas du tout. La première de couverture est un élément clef chez le sorcier pour qu’il se plonge dans une œuvre et c’est sans doute à tord car ce n’est pas l’habit qui fait le sorcier, c’est bien connu, mais Ronald suit son instinct avant tout le reste.

Et d’ailleurs à cet instant, son instinct lui dit qu’il risque d’être surpris. Parfait, c’est tout ce qu’il veut, le lascar.

Les paroles rédigées en italique sont prononcées en français avec un fort accent et une difficulté à prononcer les R.
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(#) Re: On ne badine pas avec l'amour - (Ronald) ●
04.09.24 0:39
j’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé
O

n ne badine pas avec
l’amour
ft @"Ronald Abbott”


— C’est pourtant bien une librairie, non ?

La douceur de cette question l’amène à sourire avec tendresse et à acquiescer d’un léger signe de sa petite tête blonde. Oui, il se trouve bien dans une librairie. Mais pour Enid, c’est un endroit tout particulier. Il ne le sait pas, il ne peut pas le deviner parce que rien ne l’indique et seulement quelques mémoires en ont conservé les images. C’est là, qu’elle a fait ses premiers pas, sur ces marches juste ici. C’est aussi ici qu’Enid a appris à lire avec Gaw, assise derrière le comptoir juste là. Cette librairie a été pendant longtemps sa bibliothèque personnelle, son refuge après l’école, sa cachette secrète -pas si secrète- quand elle se disputait avec ses ainés ou que leur mère la grondait. Cette librairie c’est un lieu particulier dans lequel elle a choisi de ne pas travailler - qui travaillerait dans son salon hein ? qui ferait ça ?- mais qui reste malgré tout attaché à son petit coeur tout mou.
Et à nouveau, parce que c’est dans cet endroit qu’elle vit des choses fortes, des choses douces, des choses imprévisibles, c’est là, qu’elle le rencontre lui. Illustre inconnu avec lequel elle devise d’Amour, citant Musset et Poe, échange d’idées, échange de sentiments. Les compliments échangés sur la mémoire de l’un, sur l’interprétation de l’autre. Il se passe toujours des choses quand elle vient ici. De belles et de tendres choses.
 
La vie a cela de fascinant qu'elle est aussi imprévisible que le vent dans la lande. On croit savoir, on croit deviner qu’elle sera la teneur de cette journée qui commence, on croit pouvoir déterminer comment tout cela se terminera et puis… Le vent se lève, il balaye ce qui jusque là était resté comme endormi ou paralisé, en tout cas, immobile.  Enid n’est pas d’accord avec son constat sur l’amour. Elle trouve ça injuste; l'amour qui blesse, qui piétine, qui creuse le coeur par son absence, remplit l’esprit d’idées sombres et laisse le corps désespérément vide. Ca la révolte intérieurement, sans doute pour tenter de lutter contre l’immobilisme qui l’avait alors saisi quand elle avait tout perdu de lui, quand il ne restait plus que ses rêves brisés et ses espoirs en miette, devenir institutrice, mère d’une belle et grande fratrie, la maison remplie de rires, de joie, d’amour.
L’amour a tout emporté sur son passage, tout de ce qu’elle était et aurait pu être. Elle est en colère, au fond, pas contre Keir, mais contre l’amour lui-même. C’est beaucoup plus difficile à surmonter et beaucoup plus long à cicatriser.
Enid n’est pas d’accord avec son constat, pas parce qu’il est faux, mais parce qu’il est particulièrement vrai et qu’il la révolte. L’amour a une face sombre, comme toute chose, et dans ce cas là, lorsque la souffrance émerge de son ombre, elle est aussi violente, prenante, implacable que son homologue l’aura été. L’amour est dans la démesure, il faut aimer, totalement et jusqu’au bout ou alors, cela ne sert à rien. Les mots qu’il choisit pour parler d’amour font échos, c’est évident, ça se voit dans la manière qu’elle a de poser sur lui ses prunelles sombres, se suivre la danse de ses lèvres, grimacer légèrement devant la terrible verité et finalement acquiescé dans un souffle fatalise.

“Et pourtant, malgré tout cela, renonce-t-on jamais à l’amour ?” La réponse est non. Ou en tout cas, elle devrait l’être. “Je crois que nous sommes des êtres insensés et dépourvus de tout sens commun.” La fin de sa phrase se pare d’une ironie un peu moqueuse, le coin de ses lèvres se courbe dans un rictus amer, lèvres qui se collent l’une à l’autre, lèvres qui s’écrasent comme pour retenir d’autres mots encore, des mots terribles, des mots amoureux, des mots teintés de la fameuse souffrance qui va de paire avec tout ça.  Oui, c’est un constat amer qui tente de se cacher derrière une moue faussement indignée.

“En tout cas, vous avez l’air de bien connaître votre sujet et… Je suis désolée que l’amour soit venue vous réclamer son dû pour vous permettre d’en parler avec tant de justesse.”
Sa mère disait souvent qu’à cœur sincère il n’est point de maladresse. Peut-être ces quelques mots l’étaient, mais il venait d’une âme compatissante, d’une âme qui, pour avoir souffert des mêmes affres, ne pouvait que comprendre à quel point le prix de l’amour pouvait être élevé.

Mais il n’est plus temps de discourir, plus temps de se perdre en tergiversation, plus le temps d’évoquer des sentiments perdus à jamais et le regret qui va avec, tout le regret. Les deux âmes présentes dans cette librairie sont là pour quelque chose, quelque chose de crucial, de fondamental, trouver le bon ouvrage pour le bon lecteur. La magie de la lecture tient souvent à pas grand chose. Mais quand elle opère, elle permet à son lecteur de découvrir tout un monde. Quelques mots alignés, dans des phrases agencées, donnant vie à tout. L’image la faisait rêver enfant, elle la fait toujours autant rêver adulte. Alors bien sûr Enid propose son aide, déjà parce qu’elle est en son domaine. Ensuite parce qu’elle a à coeur de participer à ce que la magie opère.

“Oui… Enfin. En tout cas, je travaille à le devenir, dès la rentrée prochaine.”

Ca lui met un petit vertige, vocation avortée au départ de Keir, germant de nouveau dans son esprit quelques mois plus tôt. Comme si, le renouveau était passé. Comme si, la rudesse de l’hiver s’en était allée. Refleurisse les projets, les envies, les idées… Et plus seulement pour échapper au temps qui passe.  

“Et pour tout vous dire…” Elle baisse le son de sa voix et se penche légèrement vers lui ajoutant sur le ton léger de la confidence. “Je suis moins effrayée par une ribambelle d’élèves turbulents que par certains des clients qui viennent ici parfois.”

C’est alors qu’ils se présentent donc. L’inconnu n’en est plus un. Ronald… La petite princesse des Brontë ponctue sa réponse d’un signe de la tête. Le plaisir aussi était pour elle. Oui, pour avoir ce genre de conversation, c’était définitivement le cas.
Poignée de main échangée, brève, sincère. Il parait que l’on peut tout savoir d’une personne à la manière dont elle a de vous serrer la main. Théorie paternelle dont Enid ne connaissait pas la science, mais qu’elle aurait apprécier pour savoir qui était Ronald, sous la pointe de timidité dans l’échange, la beauté des mots et cet air un peu bourru sans doute accentué par la barbe qu’il portait. Comprendre les gens, leur inventer des vies tandis qu’ils ne font que passer dans la sienne, c’était l’un des passe-temps d’Enid, accoudée au bar, une bière fraîche à la main. Qu'aurait-elle pu dire de lui, si elle l’avait croisé dans ces circonstances ? Difficile à dire. Son regard le détail brièvement pendant leur échange de salutations, s’attarde sur l’expression de son visage, l’empreinte de ses traits. Quelle vie pouvez vous avoir Monsieur ? Et quel lecteur êtes-vous ? La quête commence et l’émerveillement de le réaliser bilingue apparaît.  

Ronald confirme qu’il le lit autant qu’il le parle. S’aventure à évoquer sa femme, ses origines, de la difficulté de la langue française. Le temps employé ne laisse que peu de doute sur la situation actuelle. Enid comprend mieux… Elle a baissé les yeux un instant comme regardant dans le vague, comme portée par la nostalgie ou quelque chose qui s’y rapproche. Elle est d’une infinie douceur, en particulier avec lui, en particulier dans ces circonstances.
“Toutes mes condoléances pour votre perte. J’espère ne pas avoir été maladroite.” Elle s’était inclinée légèrement pour ponctuer ses mots avant de lui offrir une oeillade compatissante, franchement compatissante. “Et je suis désolée si j’ai pu vous heurter d’une quelconque manière avec mon déballage sentimental…” Ce n’était pas le but. Vraiment pas.

Puis la douceur passe, joue son rôle. “Le français est une gageure à apprendre, c’est bien vrai. Mais c’est un beau cadeau que vous faites à la mémoire de feu votre épouse que de continuer à le pratiquer. La faire vivre à travers les mots, c’est quelque chose de particulièrement tendre, je trouve.”

Un bel hommage, en tout cas. Passe un léger silence. Pas malaisant, pas pour Enid en tout cas. Un silence chargé de compassion.
Son enthousiasme à parler français l’avait fait glisser vers les mots de Molière et naturellement il m’avait suivi.
“Je ne m’attendais à pas grand chose à vrai dire. Mais… J’aime être surprise par la vie et ce qu’elle peut apporter par un beau matin de livraison.”
L'espièglerie dans son regard avait ponctué ses paroles tandis qu’elle se glissait vers le rayonnage. Le défi qu’il lui lançait était de taille, mais Enid aimait bien les défis. Elle s’était approchée d’une étagère, avait observé un instant son interlocuteur, plissant les yeux comme pour tenter de déceler quelque chose en lui, avait tapoté son doigt sur les lèvres closes, ponctuant son geste de “huuuum”, de grimaces concentrées. La tête penchée sur le côté, elle avait fini par extirper un ouvrage sur le rayonnage.

“Alors… Voyons voir… Je vous propose de tenter l’aventure du Comte de Monte Cristo d’Alexandre Dumas. Aventure, vengeance, et je trouve le style de Dumas plutôt abordable. Dans un registre très différent, nous avons La peste d’Albert Camus, un peu plus macabre, mais si vous avez l’habitude de l’horrifique cela pourrait vous convenir, plus philosophique également.” Attrape le second romain. Puis s’approche à nouveau de lui. “Je vous conseille de parcourir quelques une des premières pages pour vous faire un avis de la plume de l’auteur.”

Elle lui remet donc les ouvrages. “Si cela ne vous convient pas, nous pourrons chercher autre chose. Surtout n’hésitez pas. Je vais juste finir de ranger un peu le temps de vous laisser vous familiariser. Mais au besoin je serai là pour vous, Ronald.”

Elle avait sur ces mots regagné les quelques marches afin de terminer de déplacer une pile des livres arrivés ce matin. Laissant la librairie replongée dans un silence paisible.


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10.09.24 19:37
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N NE BADINE PAS
AVEC L’AMOUR


L’amour, grand coupable pointé du doigt par Ronald. Pourtant, de l’amour, il connaît certaines facettes, mais il n’osera pas prétendre tout savoir. Ce n’est pas quelqu’un de prétentieux. Grincheux, oui, mais hautain, certainement pas. L’amour est un sujet vaste, étendu et qui regorge de nombreux secrets que l’on ne découvre pas nécessairement durant sa vie, car oui, il faudrait bien plus qu’une vie pour essayer de percer tous les secrets de l’amour. Alors de l’amour, que connait-il, l’ancien auror ? Le coup de foudre, oui. Victoria l’a été. Le grand amour ? Oui, aussi, toujours avec son épouse. La douleur de la perte, un cœur brisé ? Bien sûr, car il a perdu la femme qu’il aimait. Mais il connaît aussi les souvenirs d’un amour passé, d’un béguin qui s’est transformé en quelque chose de plus fort, l’amour secret en compagnie de Mary, autrefois. Et puis à nouveau, la perte, mais dans une rupture. Le cœur ne se casse pas à nouveau, mais s’isole, camisole de force, la douleur est pourtant là. Différente, mais présente. Cependant, l’amour est vaste et ne concerne pas que le domaine intime. Ronald aime sa fille plus que tout. L’amour d’un parent à un enfant est une autre forme de l’amour. Les métamorphoses de l’amour, n’est-ce pas là le titre qu’un livre pourrait prendre ? Peut-être, existe-t-il déjà, se dit Ron dans ses pensées. Et puis, l’amour fraternel, l’amour filiale, d’un frère à un autre, envers une sœur aussi, c’est une autre transformation de l’amour. De l’amour, on ressent tout. Les émotions se percutent, s’entrechoquent dans un amas complexe qu’on ne saurait définir. L’amitié est une forme d’amour que l’on dit platonique. Mais l’amour possède aussi ses noirs côtés, sombres desseins comme quand celui-ci vire à l’obsession, devient malsain. On peut aimer de bien des manières, mais surtout, on peut mal aimer. Aimer avec violence, avec abus, avec cruauté. De l’amour à la haine, on dit qu’il n’y a qu’un pas. On prétend même que la haine est la sœur cachée de l’amour, la petite bâtarde que l’on ne souhaite pas voir, mais qui existe bel et bien. À ce jeu de ne voir que ce que l’on souhaite apercevoir, l’être humain est couronné roi, assurément.
Alors oui, Ronald se permet de donner sa réponse, vision des choses, de comment il perçoit l’amour, car on ne badine pas avec l’amour, mais l’amour, ne badine-t-il pas avec nous, le fourbe ? Et si pour une fois, on tentait d’inverser les rôles ? De renverser la vapeur ? Est-ce que l’amour pourrait toujours vaincre ? Une question peut en entraîner une autre et d’ordinaire, Ronald Abbott n’est pas un homme qui aime débattre. La philosophie, très peu pour lui. C’est un homme de terrain, d’action. Un sorcier qui dégaine sa baguette avec vivacité et enchaîne les sorts. Son instinct est son meilleur atout, mais parfois, à double tranchant. Les réflexions viennent après, la philosophie, en dernier. Il réfléchit plus tard, repense à ce qu’il fait et parfois, connaît des regrets à penser qu’il aurait sans doute mieux fait d’agir ainsi. Pourquoi alors, se prendre au jeu de cette chère librairie ? Parce qu’il y a quelque chose en lui qui le pousse à le faire, à répondre. Est-ce parce qu’il revient d’un long voyage ? Qu’il veut prendre enfin le temps de vivre un peu pour lui ? Ne pas être un nouveau Ronald, mais être le véritable Ronald et ne plus accepter ce rôle, costume invisible taillé pour lui, celui du héros. Désormais en disgrâce, il veut simplement vivre et profiter de chaque instant. Le temps est trop précieux, il file entre nos doigts alors à ce moment, il enchaîne, ne s’arrête pas, lui, d’habitude bourru sous sa barbe. Il entrechoque ses idées, les dépose en plusieurs phrases face à Enid. Enid qui s’enflamme aussi, qui brûle d’un feu vivace, bien loin du petit foyer paisible de l’homme. Deux contraires qui pourtant, se font face.
— Renoncer à l’amour me paraît impossible dit-il enfin tout en haussant les épaules. — Je veux dire, on aime dès la naissance. On apprend à aimer nos parents, nos proches. On aime à chaque étape de notre vie. On est constamment confronté à l’amour qui prend bien des formes. Alors sommes-nous insensés ? Ron serait tenté de répondre oui, mais il ne dit rien à ce sujet, se contente d’un sourire qui s’étire sur ses lèvres. La libraire est-elle déçue de constater que l’être humain, dans toute sa complexité aime se faire mal ? Là encore, nous parlons d’amour, du verbe aimer à bien des temps. L’amour est un compagnon, qu’on le veuille ou non, c’est du moins la leçon que le sorcier tire de cela. Il fixe un instant la jeune femme et dans sa fougue, sorte de révolte contre l’amour qui n’en fait qu’à sa tête, dicte ses lois se moquant des conséquences pour les hommes et les femmes, elle s’excuse. Réclamer son dû ? Ron reste un instant silencieux. Autrefois, son cœur se serrait sans doute serrer, pincement désagréablement d’un organe qui semble pourtant avoir cicatrisé, mais dont les sutures restent fragiles. Aujourd’hui, il est apaisé avec cela, avec l’amour, vieille canaille qui lui a fait tourner la tête. — Ne le soyez pas qu’il dit alors avec douceur. — Je n’ai aucun regret. J’ai aimé oui et j’ai eu la chance de l’avoir été. Il pourrait le conjuguer au présent pour bien des raisons, ne serait-ce que Dolores dont le visage souriant lui apparaît brièvement dans son esprit de vieux père à en devenir, si fier l’ours mal léché de sa fille. — Ce sont toutes ces expériences avec l’amour, ni bonnes, ni mauvaises, qui ont forgé l’homme que je suis. Je ne saurai m’en défaire et je n’y tiens pas, car l’amour m’a offert des choses qui sont à mes yeux, les plus précieuses qui peuvent exister comme mon enfant. Alors, qu’importe le dû que l’amour réclame, je paierai toujours le prix.

Parce que Dolores est le résultat de deux individus qui se sont rencontrés, que la vie en a décidé ainsi et que de l’amour est né cette petite fille aux yeux de biche si incroyable, si belle, si formidable. Elle est ce que l’amour à de plus beau à offrir alors oui, qu’importe le prix à payer pour aimer, Ronald n’a aucun regret d’amour aimé un peu, beaucoup, passionnément, à la folie. Enid peut-elle comprendre cela ? L’homme n’en est pas certain. A-t-elle des enfants ? Elle va bientôt avoir une classe de bambins sous sa coupe, mais ce n’est pas assurément pas la même chose. Dans l’esprit de l’ancien auror désormais vendeur de pâtisseries, les questions s’entrechoquent, mais elles restent sur le bout de sa langue. De cette femme au joli minois, il le reconnaît, il ne sait rien et il lui paraît mal venu de poser des questions de ce genre. Ils ne sont pas assez proches. Après tout, elle ne sait rien de lui. Quoique… Elle connaît son prénom, qu’il est père et veuf désormais. Cela fait déjà beaucoup. Elle a bien plus d’informations sur lui que l’inverse. Ronald serait presque tenté de rééquilibrer la balance, mais il ne tient pas à passer pour un homme trop curieux avec des questions déplacées. Il a le chic pour les maladresses en général, alors le temps lui a appris qu’il fallait mieux se taire que de parler de trop et de risquer le mauvais mot, la mauvaise question, justement.
De la discussion, le sorcier préfère se concentrer sur le sujet de la rentrée prochaine. Elle va enseigner donc. Intéressant. De son expérience à Hogwarts, Ronald garde de bons souvenirs, mais il se souvient aussi de professeurs peu entrain à enseigner. Le jeune élève de l’époque se tapait notamment ses meilleures siestes en arithmancie. Il fallait prendre une option après tout, mais Ronald n’était pas aussi doué pour les études que sa cadette Susan pouvait l’être. Il se dit que s’il avait eu un professeur aussi passionné par ce qu’il faisait comme Enid, peut-être aurait-il trouvé un quelconque intérêt à l’arithmancie en dehors des siestes qu’il faisait. — Si vous animez vos leçons avec autant de passion que vous parlez de l’amour, vous allez captiver vos jeunes élèves, j’en suis persuadé. Elle a déjà réussi avec lui, à attirer son attention, car Ronald était simplement venu pour des livres. Il ne pensait pas rester dans cette librairie plus d’une dizaine de minutes et force est de constater qu’il n’a pas spécialement de partir. Il y a chez Enid Brontë, quelque chose d’attractive, qui lui donne envie de rester, de s’asseoir et de siroter une tasse de thé en sa compagnie pour philosopher, parler des grands et des petits sujets de ce monde une journée entière, jusqu’à la tombée du jour. — Vraiment ? Il sort de ses pensées, arque un sourcil. — Est-ce que je vous fais peur ? C’est la barbe ? Un petit rire s’échappe de ses lèvres. Ron taquine gentiment, mais depuis qu’il vend des pâtisseries, c’est-à-dire, depuis peu de temps, il sait que certains clients peuvent être… Spéciaux, pour rester courtois. — À cela je dirai simplement ceci. Si certains ne sont pas satisfaits, qu’ils aillent voir ailleurs. Simple et efficace ! Là, on reconnaît le Ron de base, qui ne prend pas de gant, ne fait pas dans la dentelle. Enfin, cela dépend avec qui.

Le sujet revient sur les livres et le français vient dans la suite de la conversation. Si Ronald le lit, c’est grâce à feu, son épouse disparue. Certains verbes, des mots et notamment l’affreuse conjugaison du français lui donnent du mal, mais plus il lit, plus il s’améliore et il doit reconnaître que le français est d’une richesse incroyable. Enid, cependant, note la perte et s’en excuse. Un sourire, cette fois, quelque peu triste s’affiche sur le visage de l’homme. Toujours, quand il repense à sa belle Victoria. — Vous ne l’avez pas été qu’il la rassure avant d’ajouter — Vous avez cela en commun avec elle, la passion de ce qui vous anime. La passion, une forme déguisée de l’amour, non ? L’amour se drape de bien des voiles, de bien des masques et la passion est l’un des costumes favoris qu’il ose porter.
— Merci pour votre sollicitude, Enid. Un hochement de tête en guise de remerciement. Ronald ne tient pas à s’épancher sur le sujet de son épouse décédée plus que nécessaire. Il n’est pas encore prêt à en parler librement ainsi. Évoquer son souvenir est déjà un grand pas. Le deuil ? Il l’a fait depuis longtemps, mais il y a des choses que l’homme a besoin de garder pour lui. Des souvenirs qui n’appartiennent qu’à lui désormais, pas même à ses proches, pas même à Dolly, seulement à lui.

Léger silence, mais aucun malaise. Simplement la sincérité des propos et Ron apprécie que Enid enchaîne sur la lecture, sans se sentir maladroite d’avoir ainsi parlé. Elle n’a pas à l’être, car elle rend la journée de l’homme bien plus intéressante qu’elle ne l’est. Et il l’observe justement, s’affairer dans ces lieux, prendre l’espace. Elle va et vient avec une aisance incroyable, connaît sans doute chaque recoin de cette librairie, chaque libre. Elle n’a pas besoin de regarder les titres des recueils pour les saisir, elle sait où chaque tome se retrouve et le trésor des pages qu’ils peuvent abriter. Il y a, dans le ballet ininterrompue de la librairie qui prend les livres, parle des auteurs et les tend à Ronald, quelque chose d’ensorcelant. Le sorcier est spectateur de cela, comme devant une scène et il aimerait s’asseoir dans un coin, l’observer faire quelques minutes, peut-être des heures car Ron y trouve une certaine quiétude, sérénité de l’esprit. — Oh, Camus qu’il dit alors, sortant de ses pensées. — J’apprécie beaucoup cet auteur. J’ai récemment fini l’Étranger justement qu’il indique avant de regarder l’autre livre. Dumas, il connaît ses œuvres de nom, mais n’a jamais lu la moindre page du fameux et célèbre Comte de Monte Cristo. Et le voici qui redresse la tête vers Enid. Il acquiesce, bien et fait quelques pas pour poser les livres sur le bord du comptoir et commencer à les feuilleter.
Le silence est là, paisible et battant une cadence invisible à mesure que Ronald tourne les pages de l’Étranger. Accoudé contre le meuble, il enchaîne les mots, laisse défiler les premiers paragraphes avant de faire de même avec Dumas. De longues minutes s’écoulent ainsi et Ron ignore combien précisément et pour tout dire, il s’en moque. Il referme l’ouvrage et cherche Enid du regard. Il lui semble l’apercevoir derrière une étagère. — C’est parfait dit-il enfin, revenant à l’anglais pour plus d’aisance, séduit par les premières lectures.
— Vous avez l’œil pour dénicher le bon livre pour la bonne personne, j’ai l’impression qu’il ajoute en tâtant de sa main contre ses poches pour trouver son portefeuille et le sortir afin de régler la note. — Je vais prendre ces deux-là et je reviendrai. Nous verrons si vous avez vu juste et je suis déjà curieux de connaître vos prochaines recommandations. Vous me raconterez aussi comment s’est déroulé votre rentrée ? Ronald marque une pause en cherchant sa monnaie. Il se rend compte qu’à parler ainsi, il met fin à la conversation et qu’il va devoir quitter ces lieux. Il n’y tient pas spécialement. Il y a tant de choses à dire et puis, l’ancien auror est le seul client. Ce n’est pas comme s’il y avait foule et qu’il devait vite partir pour laisser son tour. Et il doit reconnaître que la libraire l’intrigue. Il déborde d’interrogations, elle a su captiver son attention, suffisamment pour lui donner envie de prolonger le moment, l’instant présent.
— J’ai une question. Il devrait ajouter la formule, si vous me le permettez, non ? Mais trop tard, il enchaîne. — Si vous ne deviez garder qu’un seul et unique livre entreposé ici, que tous les autres devaient disparaître pour d’obscures raisons, vous garderiez lequel et pourquoi ? À nouveau, un sourire se dessine sur les lèvres de l’homme, mais aucune pointe de tristesse, cette fois, plutôt de la malice et de la curiosité qui vient pétiller dans ses yeux d’un bleu limpide. On dit qu’on peut connaître véritablement quelqu’un en fonction de ses lectures, voici là une question détournée pour cerner un peu plus le personnage ensorcelant de la jolie librairie. — Qu’est ce qui ferait que ça serait ce livre et pas un autre ? Oui, la question est sans doute difficile car un seul et unique livre pour le reste de sa vie, suffisamment pour le lire tellement qu’on le connaît par cœur. Forcément, il doit s’agir d’un livre spécial, abordant un thème fort, qui nous parle au point de nous heurter au plus profond de nous-même. — Allez vous garder Alfred de Musset ou un autre auteur ? On ne badine pas avec l’amour, paraît-il, mais on peut badiner avec plein d’autres choses, vous n’êtes pas d’accord, Enid ?
Et pendu à ses lèvres, Ron attend la précieuse réponse. À savoir si la blonde osera se prêter au jeu ou non, elle peut toujours refuser, mais il sera quelque peu déçu, sans le dire, le vieux bougre.  

Les paroles rédigées en italique sont prononcées en français avec un fort accent et une difficulté à prononcer les R.
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