GODRIC'S HOLLOW ● Dans l’ombre, un texte commence à circuler dans les différentes communautés magiques, lu lors de soirées mondaines, traduits dans une dizaine de langue, le pamphlet, extrémiste, fait assez parler de lui pour être reproduit par les journaux ou lu sur les ondes de nombreuses radios afin d’en commenter ou critiquer le contenu. L’illégalité de leur organisation ne semble nullement avoir empêché les Mangemorts de diffuser leurs idéaux. (lire le pamphlet)
labeur : Secrétaire pour l'ambassadeur soviétique du Royaume-Uni et traducteur pour une petite maison d'édition du côté moldu
alter ego : Antonin Smirnov, l'identité sous laquelle il est né, est arrivé en Angleterre, le nom de sa mère, une manière de ne pas l'effacer complètement.
sang : Sang-pur
don : Troisième oeil, rêves flous, visions du passé ou du futur, difficiles à cerner qui le tiennent éveillé des nuits entières
myocarde : Romantique au coeur brisé, cherchant une âme-soeur, un homme pareil aux romans gothiques qu'il affectionne tant. Cœur épris dont la relation naissante est déjà brisée par des fiançailles arrangées.
allegeance : Mangemort. Si il n'accorde pas autant d'importance à la question de la pureté du sang que d'autres, il estime que les moldus sont un danger pour le monde magique. A ne pas éradiquer mais à soumettre, à arrêter avant qu'il ne soit trop tard.
particularité physique : Une cicatrice dans le bas du dos, vestige, marque au fer rouge d'une enfance et d'un oncle trop brutal.
temporalité du rp : juin, 1955 personnages concernés : @Agnes Trelawney@Antonin Dolohov trigger warnings : Aucun pour le moment intervention autorisée du mj : [ ] oui [ X] non(cochez la case correspondant à votre choix) autre(s) : roulette russe rp etc…
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alter ego : Antonin Smirnov, l'identité sous laquelle il est né, est arrivé en Angleterre, le nom de sa mère, une manière de ne pas l'effacer complètement.
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don : Troisième oeil, rêves flous, visions du passé ou du futur, difficiles à cerner qui le tiennent éveillé des nuits entières
myocarde : Romantique au coeur brisé, cherchant une âme-soeur, un homme pareil aux romans gothiques qu'il affectionne tant. Cœur épris dont la relation naissante est déjà brisée par des fiançailles arrangées.
allegeance : Mangemort. Si il n'accorde pas autant d'importance à la question de la pureté du sang que d'autres, il estime que les moldus sont un danger pour le monde magique. A ne pas éradiquer mais à soumettre, à arrêter avant qu'il ne soit trop tard.
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(#) Re: Sweet dreams (are made of this) - [Agnes] ●
18.03.24 20:22
Some of them want to use you Some of them want to get used by you Some of them want to abuse you Some of them want to be abused
L’après-midi s’était écoulé bien trop vite à son goût. L’horloge n’allait pas tarder à indiquer dix-sept heures, heure du thé mais aussi de son entrevue avec Agnes Trelawney, ce dont il se serait bien passé. Il n’avait aucun grief envers la jeune femme, il ne lui avait jamais parlé ni même rencontrée, aujourd’hui serait une première, mais la raison de sa venue dans bureau relevait d’une tâche qu’il estimait pénible, résultant de vieilles divergences familiales dont il estimait ne pas être concerné, avec plus ou moins de mauvaise fois.
Car il était concerné. Tout ce qui touchait de près ou loin aux Dolohov le concernait, en particulier quand il était question du don de voyance familial, dont il avait hérité au passage et dont il se serait bien passé, mais auquel il se devait de faire honneur. Il n’avait jamais vraiment compris pourquoi, ce don ne lui avait jamais apporté rien de bon que des nuits de cauchemars et il semblait que c’était le cas pour son invité, d’après ses renseignements, le troisième œil des Trelawney semblait se montrer tout aussi capricieux chez elle que chez lui. En somme inexploitable pour les fins commerciales et politiques des Dolohov, alors pourquoi son oncle et sa tante s’acharnaient à vouloir les recruter dans leur maison de voyance ?
Dans son cas, ce n’était pas bien compliqué à comprendre : il faisait partie de la famille, que ça leur plaise ou non, malheureusement pour eux, il refusait de se plier aux pratiques qui avaient causé la déchéance de la famille il y a des décennies. Dans le cas de la jeune Trelawney, Antonin soupçonnait fortement un acte purement mesquin derrière la requête d’Anton et Ludmilla, une manière d’humilier et d’exploiter une potentielle grande voyante pour peu qu’ils ne parviennent à maîtriser son don.
C’était sans doute pourquoi il avait accepté leur requête, à savoir convaincre la jeune femme de rejoindre la maison de voyance. Il lui parlerait sans se montrer insistant et tous les deux reprendraient le cours de leur vie à la fin de l’entrevue. Tandis qu’avec un autre, Antonin savait que la Trelawney n’échapperait pas à l’humiliation et sans doute aux menaces, il était bien placé pour savoir que les Dolohov avaient une trop grande estime d’eux-mêmes pour ne pas remarquer ou plutôt assumer qu’ils ne seraient plus ces nobles officiant à la cour impériale.
Posant le courrier qu’il était en train de traiter, bénissant pour une fois le caractère désordonné de l’ambassadeur qui lui avait permis de se tenir occupé une bonne partie de la journée et de penser à autre chose, il entreprit alors de préparer un thé dans le samovar qui était le seul objet apportant une touche personnelle dans son bureau aux allures sinistres.
Quelques coups retentirent contre la porte et le visage de Madge, une de ses collègues apparut dans l’entrebâillement.
« Mr Dolohov ? Une certaine Mrs Trelawney vous demande, elle dit que vous aviez rendez-vous avec elle. - En effet, vous pouvez lui dire que je suis prêt à la recevoir, je vous remercie Madge. »
La porte se referma. Il effectua quelques mouvements de baguette et la pile de courrier forma un tas ordonné et un siège confortable apparut devant son bureau tandis que le thé infusait derrière lui. Il se dirigea ensuite vers la porte pour y accueillir son invité.
« Mrs Trelawney, je vous remercie d’être venue. Prenez place je vous prie. Désirez vous une tasse de thé ? Il sera prêt dans quelques instants. »
Il guida la jeune femme jusqu’au siège prévu pour elle, malgré le peu de pas à effectuer pour y arriver et le tira pour lui permettre de s’asseoir. Malgré la prévenance dont il faisait preuve, sa voix avait ses habituels accents froids qui trahissaient que cet entretient n’avait rien d’amical, bien au contraire.
Le silence les accompagna le temps de remplir les verres ornés de podstakanniks et de reprendre sa place habituelle.
« Je n’irai pas par quatre chemins Mrs Trelawney, vous savez pourquoi vous êtes ici. Et je pense déjà connaître votre réponse mais j’aimerais l’entendre de votre bouche. »
Instant culture:
Les podstakanniks sont des portes-verres en métal utilisés pour boire le thé en Russie
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L’invitation est soigneusement pliée en quatre, dans la poche d’une robe à la coupe étonnamment sombre pour qui connaît la lumineuse blonde. Elle l’a assortie d’une petite veste dans les mêmes tons, comme si elle s’enveloppait de nuit pour mieux se fondre dans le décor austère, mais c’est peine perdue. Elle se détache dans la foule des sorciers trop pressés, car elle s’est brutalement arrêtée, regard levé vers le plafond où des glyphes dorés dansent au rythme d’une chorégraphie qui lui échappe. L’atrium est immense, et il devient facile d’oublier que le lieu est intégralement enterré, que sept niveaux de bureaux divers et variés la séparent de l’air frais et des Moldus qui s’apprêtent à rentrer chez eux après une longue journée de travail. Autour d’elle aussi, ça se bouscule et ça s’interpelle, les collègues qui s’apprécient s’arrangeant pour coordonner leurs départs depuis les immenses cheminées.
Sur le revers de sa veste, le badge violet indique sa qualité de visiteuse, mais personne ne se précipite pour l’aider, aussi se dirige-t-elle vers un comptoir derrière lequel un préposé semble s’ennuyer fermement. « Excusez-moi… Je dois me rendre au cinquième étage, au département de… de la coopération magique internationale. » Elle vérifie un instant que c’est bien la destination indiquée par la lettre, celle que lui a confirmée la voix de l’opératrice dans la minuscule cabine de… fêlétone ? Non. Fildephone ? Non, toujours pas… Téléphone ! Voilà le mot que les Moldus utilisent pour cet étrange appareil aux cris stridents. « Pouvez-vous m’indiquer comment m’y rendre, s’il-vous-plaît ? »
L’employé lève vers elle des yeux vitreux, et tend une main qu’elle s’apprête à serrer - peut-être désire-t-il simplement être salué de manière moins formelle ? - avant de déclamer d’un ton monocorde : « Baguette. Votre baguette magique, je dois l’inspecter » clarifie-t-il lorsqu’Agnes lui décoche un regard interrogateur. Trente secondes plus tard, l’inconnu lui rend son catalyseur sans croiser son regard, précisant simplement : « Vous devriez en prendre meilleur soin. » Ce à quoi la jeune femme se retient de répliquer qu’il pourrait prendre meilleur soin de ses manières, avant d’offrir des conseils aux gens, préférant réitérer sa première question. « Excusez-moi, mais… Pour le cinquième étage ? »
« Les ascenseurs, au fond à droite. Attention aux oiseaux » lâche le préposé, comme à contrecœur. Étrange accueil, ne peut-elle s’empêcher de penser. Tous les fonctionnaires du Ministère de la Magie se comportent-ils ainsi ? Si tel est le cas, elle se dit qu’elle écourtera sa rencontre avec celui qui l’a conviée ici. Elle préfère passer le début de soirée avec sa petite fille que prendre le thé avec des sorciers qui ont le même niveau de courtoisie que des putois mal décatis. Mais il serait encore plus malpoli de ne pas honorer l’invitation, même si cette décision lui coûte. Le nom des Dolohov n’est pas de ceux que sa famille peut entendre résonner sans froncer les sourcils, et Agnes entend déjà les mots de sa mère, de sa sœur aînée, de la sororie toute entière. Une bande de mécréants, de vendus, d’hypocrites. Une dynastie qui a déshonoré le don. Une famille qui mérite ce qui lui est arrivé.
L’ouverture des portes grillagées la distrait de ces pensées, et elle comprend soudain le sens de l’avertissement que lui a offert le préposé à l’accueil. Un fracas d’ailes emplit ses oreilles, et elle s’abaisse par réflexe, laissant trois chouettes messagères quitter la cage d’ascenseur en lui frôlant le chignon. Attention aux oiseaux, en effet… De plus en plus étrange. Elle a l’impression d’être cette petite fille, dans le conte pour enfants que Sebastian aimait tant. Alicia ? Non, Alice. Mais elle ne veut pas penser à Sebastian, pas ici, pas maintenant. Si un Dolohov la convie, ce doit être pour une affaire liant leurs deux familles : c’est du moins la conclusion à laquelle est arrivée la petite voyante après une longue délibération. Elle n’a parlé à personne de cet entretien, confiant Sybil à son babysitter favori, et expliquant simplement à Malakai qu’elle a un rendez-vous administratif. Le jeune homme n’est pas curieux, et n’a pas insisté. Cela fait partie des qualités qu’elle apprécie chez lui, cette façon de préserver leurs intimités respectives. Pas comme ses fouineuses de soeurs aînées… Il y a une raison pour laquelle Edith et Agatha ne sont plus les bienvenues dans la demeure au bord de la rivière.
« Niveau Cinq, Département de Coopération Magique Internationale, intégrant l'Organisme International de Normalisation du Commerce Magique, le Bureau International du Droit Magique et la Confédération Internationale des Sorciers » annonce une voix désincarnée, qui tire la sorcière de ses pensées une nouvelle fois.
Elle s’engage dans un hall où une dizaine d’employés sont encore penchés sur leurs écriteaux, et s’arrête au premier poste occupé. Une dame au visage avenant lui sourit, et se lève pour aller frapper à la porte d’un bureau situé non loin.
« Monsieur Dolohov » salue-t-elle, surprise par la jeunesse flagrante de l’employé du Ministère. Il a l’air extrêmement sérieux de ces gens dont le métier n’est pas une passion mais une nécessité pour eux comme pour la société, convaincus de leur importance alors même qu’ils ne sont qu’un rouage dans une machine immense. Pourtant, il ne doit pas être beaucoup plus âgé qu’elle, estime la blonde, lui donnant trente-cinq ans tout au plus. « Je… Hum. Oui, je vous remercie. » Peu habituée à la formalité qui dégouline de cet homme comme une onde glacée, elle a l’impression soudaine d’être une petite fille convoquée chez un professeur particulièrement austère. Ce qui a pour effet simultané de la mettre mal à l’aise et de lui donner envie d’éclater de rire. En résulte un sourire crispé, loin de ceux qu’elle réserve à ses proches, un masque de sourire qui peine à atteindre ses yeux clairs.
Elle le laisse servir deux verres fumants d’un thé noir comme le charbon, tentant vainement de s’installer confortablement sur le fauteuil qu’on lui a désigné, et qui malgré son apparence solide, donne l’impression d’être assise sur un tas de feuilles de papier qu’un coup de vent suffirait à déséquilibrer. Dolohov reprend la parole, et elle doit contenir un rire nerveux lorsqu’il achève de lui parler comme on le ferait à une élève réprimandée. C’est plus fort qu’elle, la voie de l’impertinence l’appelle, et elle a quinze ans à nouveau lorsqu’elle répond d’une voix qui ne tremble plus du tout :
« Vous m’avez convoquée jusque dans votre bureau parce que je suis une Trelawney. Et que vous êtes un Dolohov. J’imagine qu’il y a là-dessous une volonté de m’humilier, seulement voilà, vous avez choisi la mauvaise Trelawney pour ça. Vos techniques fonctionnent peut-être sur d’autres, mais il se trouve que je me contrefiche de ce que vous pensez de moi. Excellent thé, par ailleurs » lâche-t-elle avec un calme apparent qui dément son coeur battant à tout rompre. Elle reprend une gorgée brûlante - elle n’a pas menti, ce thé est délicieux - et essaie de se caler contre le dossier de son fauteuil, luttant contre l’envie de fuir qui lui démange les jambes depuis qu’elle s’est assise. « Y avait-il autre chose ? » demande-t-elle, parce que quitte à être venue, la petite voyante se dit qu’elle peut toujours glaner l’une ou l’autre information. Et aussi parce que le thé est vraiment très bon : ce serait une honte de laisser son verre à moitié plein, juste parce que la conversation s’est achevée.
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10.04.24 13:36
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Il espère que cet entretient se déroulera au plus vite. Il n’a aucune envie de faire durer cette mascarade et il a encore du travail. C’est son excuse favorite. J’ai du travail, pour justifier tout désistement à une quelconque soirée, dîner, événement qui nécessiterait un peu trop de sociabilisation à son goût. Comme si travailler pour un diplomate n’était pas assez suffisant !
Néanmoins il tente de faire preuve du plus de courtoisie possible en présence de la jeune Trelawney. Si des inimitiés existent entre leurs deux familles, ce n’est pas une raison pour se montrer irrespectueux et il est sans doute le moins bien placé des Dolohov pour se montrer hautain envers qui que ce soit.
Une fois le thé servit, il se lance dans la besogne qui lui a été assignée, dévisageant froidement la jeune femme qui fait tâche dans son bureau. Elle a un air trop doux, un regard rêveur et un étrange petit sourire qui tranchent avec l’atmosphère de la pièce. Si il devait se fier à une première impression, la Trelawney lui donnait une impression de vulnérabilité, que des hommes de la trempe de son géniteur ou de son oncle suffirait à écraser comme un insecte. Des mots bien choisis, des menaces proférées à mi-voix et ils obtenaient tout ce qu’ils voulaient. Mais si elle se retrouve dans son bureau aujourd’hui, c’est que ces menaces n’ont jamais marché contre elle ou contre un autre membre de sa famille. Et il doit l’avouer, il est un peu curieux de découvrir pourquoi. Il ne tarde pas à avoir sa réponse.
La virulence le surprends, l’insolence qui pointe l’irrite – il n’apprécie pas de se faire incendier dans son propre bureau – mais il ne montre rien, se contente de boire une gorgée de thé tout en fixant la jeune femme assise devant lui.
« Je n’ai jamais eu l’intention de vous humilier Miss Trelawney. Je ne fais qu’accomplir un devoir familial qui ne me plaît guère, ne le prenez pas personnellement mais je préférerais cent fois vous voir ailleurs qu’ici. Cette rencontre m’est aussi pénible pour moi qu’elle ne l’est pour vous. »
Il marque une pause, laissant à invité le temps d’encaisser ses paroles.
« J’en déduis donc qu’il m’est inutile de vous servir les arguments habituels que les autres Dolohov ont pris pour habitude de vous donner pour vous convaincre de rejoindre la maison de voyance familiale. Mais je dois vous avertir que la prochaine fois vous n’aurez pas la chance de tomber sur moi. Mon géniteur n’a pas la même tolérance que moi vis à vis de ce qu’il considère comme de l’insolence et de l’irrespect envers son nom. »
Malgré un calme et une maîtrise de soi apparente, il ne peut laisser échapper une pointe d’ironie dans ce discours. Jusqu’alors neutres, teintée d’agacement et de froideur, les relations avec le patriarche Dolohov n’ont jamais été aussi tendues que ces dernières semaines. La faute à un mariage arrangé et des années de ressentiment.
« Pour reprendre vos termes, vous êtes tombée sur le mauvais Dolohov. Je n’ai aucune envie de vous humilier ou de vous voir rejoindre nos rangs au service de la voyance. Mais puisque mi mon géniteur, ni mon oncle ne me donnent le choix, je me dois d’insister et je n’ai aucune envie de subir d’autres remontrances de leur part ce soir : votre don ne pourrait que se développer avec notre aide et vous vous feriez une grande place dans la société. »
Il n’y croit pas lui même. Tout ce baratin l’horripile. Mais la Trelawney est là, le thé a été servit autant que ce ne soit pas fait pour rien.
« Pensez à votre fille. Vous gagnerez à une vie bien plus confortable pour vous deux en rejoignant notre maison. »
Il se déteste pour cette phrase et ce qu’elle risque de provoquer et il vient se mordiller la lèvre aussitôt, conscient de ce qu’il vient de faire. Il a touché une corde sensible, bien trop vite, alors qu’il avait promis qu’il ne l’humilierait pas. Trop tard cependant pour faire machine arrière et il songe avec amertume que son géniteur serait si fier de l’entendre parler ainsi.
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Tout est extrêmement bien rangé. Chaque chose semble avoir sa place, et ça lui file une furieuse envie de déplacer l’un ou l’autre objet, juste pour voir la réaction du Russe. Peut-être un hurlement strident, similaire aux hululements paniqués d’Edith lorsqu’elle dérangeait une pile de papiers soigneusement ordonnés. Non que la jeune maman soit insensible aux charmes d’un endroit bien organisé, seulement dans le cas de sa sœur, cela atteint des proportions… inquiétantes. Tout doit être parfait, impeccablement propre, sans quoi un grain de poussière pourrait avoir l’idée folle de venir se déposer quelque part, ternissant irrémédiablement l’image de perfection que l’aînée s’évertue à renvoyer. Une image qui donne de l’urticaire à la benjamine, rien que d’y penser. Il faut laisser de la place à la vie, à la créativité, il lui faut de l’air et même un peu de chaos, savamment dosé. Non qu’elle ait jamais maîtrisé le dosage en question, mais il s’agit là d’un sujet qu’elle n’a aucune intention d’aborder avec son interlocuteur. Ni avec qui que ce soit, d’ailleurs - à part peut-être Lorna. La rouquine est l’une des seules à comprendre que la vie ne vaut la peine d’être vécue qu’avec toutes ses incertitudes.
Agnes a le cœur dans la gorge, tant cet environnement souterrain où ne pénètre aucune lumière naturelle l’oppresse. Le côté maniaque du propriétaire de ce bureau ne fait qu’ajouter à la sensation d’étouffement que ressent la petite blonde, et ça explique sans doute pourquoi elle répond sur le ton presque rebelle de ses années adolescentes. Il y a quelque chose dans cette situation qui lui rappelle un peu trop un cadre scolaire, strict… Exactement ce qu’elle déteste. Enfin, à Poudlard il y avait Sebastian et Lorna, alors cela passait - loin de ses soeurs et des attentes de sa famille, entourée d’amis, elle avait pu s’épanouir. Mais ici, point de petit renard pour voler à son secours - même s’il lui vient soudain à l’esprit que son amie travaille quelque part dans le bâtiment ; et elle refuse de même penser à Sebastian. Cet endroit lui déplaisait autant qu’à elle, et il disait souvent que pour rien au monde il ne deviendrait journaliste politique… Ne pas penser à Sebastian. Pas ici, pas maintenant.
Pour masquer son trouble, elle reprend une gorgée de son thé encore fumant - et véritablement délicieux, par ailleurs. Il s’accompagnerait merveilleusement bien de petites pâtisseries, et si le Dolohov et elle étaient amis, nul doute qu’elle en ferait livrer pour lui. Elle est comme ça, Agnes, pleine de ces petites attentions qui adoucissent la vie. Mais ils sont bien loin de cette relation, déjà parce qu’elle n’aime pas son bureau trop bien rangé. Et puis aussi parce que leurs familles sont ennemies depuis trop de générations pour les compter, et que ce n’est pas le genre de rivalité qui s’efface à coup de biscuits.
Pourtant le Slave ne cède rien, répond du tac au tac que lui non plus n’est pas franchement enchanté de voir une Trelawney dans son espace de vie - car sans doute, juge-t-elle sans vraiment savoir, sans doute passe-t-il davantage de temps ici que dans son manoir glacial et plus que probablement hanté. Il a une tête à manoir, de cela au moins elle est certaine : ce menton arrogant, ce sourcil qui grimpe d’un cran face à sa répartie… Et ce regard à vous geler sur place, non décidément, il ne l’apprécie guère. Et cela tombe bien, c’est réciproque.
« Parfait. Nous avons donc procédé à l’échange d’insultes plus ou moins polies que les membres de votre famille appellent des salutations. Vous avez accompli votre devoir, vous êtes un fils merveilleux et votre père sera fier de vous. »
À quoi ressemble-t-il, le père Dolohov ? Elle l’ignore, et elle aimerait prétendre qu’elle s’en fiche. Pourtant, elle est un peu curieuse, la petite voyante, curieuse de ce patriarche dont elle ne s’est jamais souciée - Edith, elle saurait. Edith sait toujours tout, c’est l’une des choses les plus énervantes chez elle, cette manie de bûcher et de se préparer pour chaque rencontre qui lui donne en permanence l’air de savoir ce qu’elle fait. Agnes en est persuadée, Edith y va juste au talent - et elle en a, du talent. Le problème, c’est qu’elle l’utilise n’importe comment, et souvent pour blesser les gens. Mais elle n’est pas venue ici pour penser à Edith, pas plus qu’à Sebastian. Et il reste le mystère de savoir pourquoi c’est à elle que le Dolohov a souhaité s’adresser.
« Personne ne s’est jamais donné la peine de tenter de me convaincre de rejoindre une quelconque maison de voyance » - et si vous saviez pourquoi, vous n’auriez pas commis cette erreur non plus - se retient-elle d’ajouter. Parce qu’elle est là, cette vérité qui blesse un peu, celle qui parfois la nargue lorsqu’elle pense à ses sœurs. Agnes est la moins douée des voyantes de la famille - à part Edith, mais Edith a tant étudié l’histoire de la voyance que parfois elle semble en savoir davantage que leur mère elle-même. Alors, on s’intéresse peu souvent à ses visions, ou juste assez pour se moquer du fait qu’elle est profondément incapable de les interpréter. « Et puisque vous dites que votre géniteur n’apprécie guère l’impertinence, je doute qu’il soit d’avis de me recruter, moi. C’est l’une de mes sœurs que vous voulez… Mais, laissez-moi deviner, Agatha a déjà refusé ? »
Le premier argument du Russe la laisse de marbre. Non, plus que cela encore. Il renforce ses regrets, cette petite voix qui lui murmure qu’elle n’aurait jamais dû répondre à l’invitation. Alice n’est pas entrée au Pays des Merveilles, mais quelque part entre le quatrième et le cinquième cercle des Enfers - elle n’a jamais fini le bouquin de Dante, mais elle se souvient particulièrement bien de ce dernier endroit, le cercle réservé à la colère. C’est une ondée froide en elle, qui achève toute étincelle de joie et d’espoir. « Je n’ai que faire d’une place dans votre société. Votre famille a toujours rendu les choses très claires, nous ne faisons pas partie du même monde vous et moi. Et ce, même si vous n’êtes pas le bon Dolohov. »
À la phrase suivante, cependant, elle se fige complètement. « Que savez-vous de ma fille ? » siffle-t-elle, ou peut-être rugit-elle, elle ne sait pas vraiment. Tout ce qu’elle sait, c’est que nul n’a le droit d’invoquer ainsi Sybil, le petit soleil de sa vie. Personne n’a le droit de faire cela. C’est un tabou absolu, un Rubicon que le Slave vient de franchir avec le même respect que Napoléon pour la Berezina - du moins est-ce ainsi qu’elle réfléchirait, si elle avait la moindre notion de géographie russe.
Mais le pire, ce n’est pas la mention de Sybil.
Non, le pire c’est ce gouffre qu’elle sent s’ouvrir devant elle, cet abysse qui lui rappelle que son salaire ne suffira peut-être pas à payer les factures de cette demeure trop grande dans laquelle elle réside désormais seule avec sa petite fille. Le pire, c’est que l’argument du Dolohov - maudit soit-il, l’oiseau de malheur dont elle n’avait aucunement besoin - l’argument fait mouche immédiatement ou presque. Parce qu’elle aimerait gagner sa vie, Agnes, et la gagner assez pour mettre sa petite famille à l’abri du besoin pour quelques années au moins. Parce qu’elle sait que son don, aussi maigre qu’il soit, vaut son pesant de Gallions. Parce qu’elle sait qu’elle est égoïste de refuser ainsi de s’en servir, tout en jugeant la famille qui lui a toujours appris que le don n’était pas monnayable. Que leurs talents devaient servir à la communauté, pas à l’enrichissement de quelques particuliers.
« Prétendons que vous ne venez pas de dire cela » reprend-elle, les dents serrées. Le thé tourne à l’âcre dans sa gorge, lorsqu’elle poursuit, et elle se déteste de prononcer les mots, elle se déteste de prétendre qu’il ne s’agit que de curiosité, d’une envie de savoir pour mieux se moquer par après. « Prétendons que je pourrais être intéressée par votre maison, et par le fait de développer mon… talent. Dites-moi ce que votre père me dirait, dans un tel cas. De cette manière, nous serons quittes : vous m’aurez transmis le message, et je pourrai rentrer. » Chacun chez soi, et les Scroutts à Pétard seront bien gardés. Chacun chez soi, et je pourrai oublier que vous avez presque réussi à me tenter.
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29.07.24 0:36
Some of them want to use you Some of them want to get used by you Some of them want to abuse you Some of them want to be abused
Sa mâchoire se serre et ses doigts viennent faire de même autour de l’anse de sa tasse. Ce n’est pas tant l’insolence dont fait preuve la Trelawney qui le crispe ainsi mais plutôt ses dernières paroles. Si elle savait… il est loin du fils merveilleux, ne fera jamais la fierté de son père, pas tout de suite, dans quelques semaines, au pied de l’autel, peut-être, enfin verra-t-il une étincelle de fierté dans les yeux de son géniteur mais pour le moment il ne voit rien d’autre que de la froideur. Il n’est et ne sera jamais à la hauteur parce qu’il est trop différent, il n’a pas cette mentalité que les autres ont, il n’est pas assez ambitieux, pas assez Dolohov. Il est trop Smirnov, il le sait. Le portrait craché de sa mère et un caractère jugé trop faible et effacé pour être digne des anciens proches du tsar. Cet entretien est aussi une épreuve à laquelle il sait d’avance qu’il risque d’échouer parce que la jeune femme en face de lui est bien plus déterminée que lui. Il ne sera donc pas ce fils merveilleux faisant la fierté de son père.
« Je suis loin d’avoir accompli mon devoir… et nous n’avons pas terminé notre thé, je crains donc que cet entretien ne se déroule un peu plus longtemps, à notre grand déplaisir. »
Sa voix aussi est tendue. Elle est en train de gagner au petit jeu auquel ils se livrent malgré eux, parce que l’animosité entre leurs familles respectives est si forte qu’elle se répercute sur eux qui n’ont rien demandé et ne se connaissaient ni d’Eve ni d’Adam avant aujourd’hui.
« Je ne suis pas le premier vers qui on se tourne pour ce genre de requête non plus, on fait plutôt appel à mes services de traduction de temps normal, ce qui nous fait donc un point commun – les dernières roues du carrosse réunies dans une même pièce – Et malgré votre impertinence je suppose en effet que les nombreux refus de votre sœur ont suffisamment désespéré ma famille pour qu’elle se tourne vers nous en désespoir de cause. »
Il reconnaît bien là la soif d’ambition et de pouvoir de Sergueï et Anton, prêts à tout pour épingler un célèbre nom à leur carnet d’adresse, même si ce dernier ne leur inspire que du mépris ou ne semble pas posséder de talent exceptionnel, peu importe, si cela leur permet de continuer à étendre leurs pions sur l’échiquier politique.
« Ils sont pourtant prêts à vous accueillir. Sans doute pas à bras ouverts mais ils vous laisseraient entrer, au prix de grands sacrifices, pour eux comme pour vous. »
Ce n’est sans doute pas son meilleur argument mais au moins se montre-t-il, si ce n’est honnête, réaliste. La Trelawney serait admise, tolérée dans leurs cercles à certaines conditions, un moindre écart de sa part et elle serait remise à sa place. Il comprends pourquoi elle refuse avec tant de virulence : aucune personne saine d’esprit n’accepterait d’être traitée de la sorte, utilisée, exposée comme un objet de curiosité ou jetée dans la fosse aux lions sans aucun moyen de défense.
Mais à la mention de sa fille, ce n’est plus de la virulence dont fait preuve la jeune femme, c’est bien plus. De la fureur. Il vient de toucher cette corde sensible, il n’y a rien de plus féroce qu’une mère voulant protéger son enfant – même si il n’a jamais été son attention de lui faire du mal, elle a senti la menace sous-jacente dans sa voix.
« Juste son nom – Un bien joli nom, mais il se retient de le rajouter parce qu’il craint que la Trelawney ne saute par dessus le bureau qui les sépare pour lui fracasser sa tasse sur le crâne – Je suis navré d’avoir eu à en arriver là mais pensez à elle. Croyez moi, je suis bien placé pour savoir ce que c’est de devoir élever un enfant seul. C’est difficile. Vous avez l’impression de ne pas faire assez. Ce n’est pas ce que j’insinue, bien au contraire, mais un peu d’aide ne pourra que vous être bénéfique. Enfin je n’insisterai pas plus là-dessus, vous êtes la mieux placée pour savoir ce qui est bon pour elle. »
Sans doute a-t-elle raison de vouloir préserver sa fille, malgré les difficultés financières évidentes, de l’univers impitoyable des Dolohov. Son dedushka avait fait de même en lui offrant les meilleures années de sa vie, simples mais heureuses – et trop courtes, beaucoup trop courtes.
« Pour être honnête, je n’ai aucune idée de ce que mon géniteur dirait. Il vous menacerait, menacerait votre fille parce que c’est comme ça qu’il fonctionne. Il vous demanderait d’abandonner ce que vous chérissez le plus pour pouvoir entrer dans la maison, pour pouvoir prononcer le nom des Dolohov. Il ne vous donnerait pas le choix parce qu’il trouverait vos points faibles et jouerait dessus, userait de ses relations pour vous faire perdre votre travail. C’est ce qu’il s’est passé pour moi, pour que je porte son nom. Et voyez le résultat. »
Il marque une pause, observe avec la Trelawney avec un mélange de colère et froideur qui ne sont pas dirigées vers elle mais vers le patriarche.
« Vous pouvez rentrer mais mon géniteur et mon oncle reviendront à la charge, sans prendre de gants cette fois-ci. Je leur dirai que vous n’avez pas pris de décision et ils vous laisseront tranquille pendant un moment. »
Avec un peu de chance pour elle, entre son mariage qui approchait et les projets de Riddle, les Dolohov auraient l’esprit occupés pour plusieurs mois.
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┗ Dark Paradise ┛
Every time I close my eyes, it's like a dark paradise No one compares to you I'm scared that you won't be waiting on the other side
Elle n’aurait jamais dû venir ici. C’était une erreur, dont elle ne réalise la pleine portée qu’en cet instant précis. Edith, elle, aurait deviné dès le début. Agatha aurait flairé le mauvais plan. Edna - par Merlin, Edna… - la plus douée de la portée, aurait sans doute percé à jour les intentions des Dolohov avant même qu’ils n’aient tenté de la contacter. Mais Agnes n’a rien vu - Agnes ne voit jamais rien. Agnes fonce tête baissée. Agnes fait les mauvais choix. Agnes est une petite lionne trop téméraire, trop impulsive. Agnes fait trop de bruit, elle rêve trop fort et elle dérange le calme requis par ses aînées. Elle a des défauts, beaucoup - trop. Et ce qu’elle n’a jamais réalisé jusqu’alors, ce qu’elle comprend avec effroi, c’est que même ses qualités peuvent être retournées contre elle.
Même l’amour qu’elle porte à sa fille, au petit soleil de sa vie. Il n’a pas le droit - et pourtant, il le fait. Le vilain Dolohov salit tout de sa morgue de sang-pur, il étale sa supériorité assumée et son patronyme détesté, et les couleurs pastel de la vie d’Agnes ternissent à une vitesse qu’elle ne parvient pas à freiner. Il voit clair dans son jeu, dans les maigres tentatives de lui résister qu’elle érige comme autant de fétus de paille soufflés par un loup déterminé.
« Si vous êtes navré, moi je suis la Ministre de la Magie. » C’est lancé sur un ton de défi, un ton qui dit qu’elle pourrait à tout moment lui envoyer sa fichue tasse de thé à la figure. Ils n’ont rien en commun, rien du tout, peu importe les mots caressants avec lesquels il s’évertue à argumenter. Et Agnes voudrait répliquer qu’il ne sait rien, rien du tout, de ce qu’elle vit. De l’amour unique et fier qu’elle porte à sa petite fille. De cette famille nombreuse, désormais réduite à leurs deux silhouettes dans le soir mourant, lorsqu’elles regagnent le cottage après une journée de travail - de la farine dans les cheveux, sous les ongles, et des rêves en cendres dans la cheminée. Elle voudrait lui cracher la bile de toute cette ignorance, mais les mots du Slave touchent juste. Elle est trop honnête pour ne pas reconnaître dans ces syllabes calmes l’émotion d’une enfance pas si lointaine que cela.
Vous avez l’impression de ne pas faire assez. Comment sait-il ? Comment peut-il deviner la lutte quotidienne contre les pensées sombres, contre le songe récurrent dans lequel le père de Sybil les rejoint, et tout redevient comme avant ? Parce qu’il ne reviendra jamais, elle le sait. C’est juste trop dur à accepter entièrement, et puis les rêves… ça ne compte pas vraiment. Il n’empêche que chaque matin, le retour à la réalité est un peu plus compliqué. Il faut payer l’eau, le thé et les biscuits, et elle n’ose pas demander de loyer à celles et ceux qui occupent parfois les chambres d’amis - qui donc ferait payer des réfugiés ? Il faut préparer le repas, faire les lessives, la vaisselle, penser à ranger derrière l’enfant qui s’amuse mais qui la regarde parfois avec dans les yeux une larme dansante. Maman ne peut pas jouer, Bunny… Maman est fatiguée. Il faut payer, aussi, pour cette addiction de plus en plus prégnante, pour ces petites pilules magiques, pour le calme qu’elles lui apportent. Est-ce qu’elle sait, seulement, ce qui est bon pour Sybil ? Edith saurait. Edith sait tout. Mais Agnes, elle n’est pas du genre qui sait, elle est du genre qui fait. Elle est du genre qui ne compte pas ses heures, qui veut aider partout et tout le temps, qui veut tout donner, et tant pis si le soir venu c’est l’épuisement qui l’empêche de fermer l'œil.
« Quel genre de sacrifices ? » questionne-t-elle tout à trac. Tant qu’il ne demande pas Sybil… La voilà, la fière et rugissante lionne, considérant déjà ses options. Le traître Dolohov a pincé l’unique corde qui pouvait la faire vibrer, et si Agnes sait une chose, c’est que sa colère seule ne suffira pas à la protéger.
« Je ne suis personne » reprend-elle, après qu’il lui ait expliqué les extrémités auxquelles la Maison Dolohov est prête à recourir. « Je ne suis même pas de son sang, comme vous. Je me contrefiche de pouvoir prononcer son foutu nom, il peut se le carrer… » Elle s’interrompt juste avant de déverser un chapelet de grossièretés. « Je travaille en tant que pâtissière, pour l’amour de Cassandre ! Qu’est-ce que… Qu’est-ce que je pourrais bien lui apporter ? »
Car elle est là, la question. L’aveu qui pourrait tout arrêter : elle est totalement incapable d’interpréter ses visions. Elle s’en fiche, ou du moins est-ce ce qu’elle prétend, parce qu’elle n’en a jamais vu l’utilité. Futur, présent, passé ? Elle n’en a pas la moindre idée et elle ne veut pas le savoir. Parfois, elle voudrait tout simplement être née dans une autre famille, dans une fratrie plus aimante et moins hiérarchisée en fonction de ce foutu don. Un beau cadeau empoisonné, oui.
Elle pourrait expliquer au Dolohov que rejoindre sa Maison est hors de question, et même pas pour cause de conflit dynastique. Elle pourrait lui expliquer qu’elle n’y pige rien, à toutes ces visions. Qu’elle s’en fiche, qu’elle veut même bien les offrir à qui les veut. Mais elle n’en fait rien. Quelque part, dans un recoin sombre de sa psyché qu’elle n’a pas visité depuis des années, une vipère tapie s’est réveillée. Et si… susurre la tentation. Et si un tel marché lui permettait enfin de comprendre ? Si les Dolohov savaient des choses que les Trelawney ignorent ? Si elle devenait la voyante la plus capable de sa génération ?
Si elle pouvait mettre Sybil à l’abri du besoin et des menaces ?
« Que feriez-vous, si vous étiez à ma place ? » demande-t-elle, les paumes suintantes d’être aussi serrées contre la tasse de thé.
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