IN FOR
THE KILL

RPG HP && the village


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PÉRIODE DE JEU:
Juillet 1955
GODRIC'S HOLLOW ● Dans l’ombre, un texte commence à circuler dans les différentes communautés magiques, lu lors de soirées mondaines, traduits dans une dizaine de langue, le pamphlet, extrémiste, fait assez parler de lui pour être reproduit par les journaux ou lu sur les ondes de nombreuses radios afin d’en commenter ou critiquer le contenu. L’illégalité de leur organisation ne semble nullement avoir empêché les Mangemorts de diffuser leurs idéaux. (lire le pamphlet)
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The tears that weren't shed (Saoirse)
passeur: be kind & just ●
Dolores Abbott
passeur: be kind & just
Dolores Abbott
feuille de personnage

Feuille de personnage
RELATIONS:
INVENTAIRE:
ACQUISITION:
WANDS
KNIVES
SOUL
hiboux : 752
pseudo : pollypocket
faciès & dot : Ella Purnell + Gypsophile
doublon(s) : Paulina + Saturnine
gallions : 1511
The tears that weren't shed (Saoirse) Tumblr_inline_pfrvfzs6Ut1ricaxd_540
pronoms : elle
décade : le glas de ses dix-neuf ans vient de sonner, entre une adolescence perdue et l'âge adulte qui lui ouvre les bras
labeur : fraîchement diplômée, elle est assistante parjurante depuis quelques mois au Magenmagot
alter ego : Nicole Desplat
sang : sang pur, bien que ça n'ait pas la moindre importance à ses yeux
myocarde : le coeur accroché et offert à un doux géant
allegeance : elle est entrée il y a peu chez les passeurs, branche aubépine
particularité physique : une cicatrice sur la tempe droite, due à une malheureuse rencontre avec un cognard lors de son tout premier match de quidditch
gif feuille : The tears that weren't shed (Saoirse) Tumblr_inline_pfqgma66371ricaxd_540

badges
team boursouf.
olympiades 2023.
dedoublator
posséder 1 multi.
animation
a participé au trick or treat 3.0
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500 messages postés.
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1000 gallions.
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jeux d'iftk 2024.
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(#) The tears that weren't shed (Saoirse) ●
23.02.24 19:57
● ● ●
you have nothing to fear
À PROPOS
DE CE SUJET
if you have nothing to hide
● ● ●
temporalité du rp : Juin 1955
personnages concernés :  @Saoirse Finnigan @Dolores Abbott
trigger warnings : décès, deuil
intervention autorisée du mj : [x] oui [ ] non
autre(s) : /

IN FOR THE KILL - 2021-2022


JEUX 2024
The tears that weren't shed (Saoirse) XPBmkqFF_o
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Dolores Abbott
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décade : le glas de ses dix-neuf ans vient de sonner, entre une adolescence perdue et l'âge adulte qui lui ouvre les bras
labeur : fraîchement diplômée, elle est assistante parjurante depuis quelques mois au Magenmagot
alter ego : Nicole Desplat
sang : sang pur, bien que ça n'ait pas la moindre importance à ses yeux
myocarde : le coeur accroché et offert à un doux géant
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particularité physique : une cicatrice sur la tempe droite, due à une malheureuse rencontre avec un cognard lors de son tout premier match de quidditch
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(#) Re: The tears that weren't shed (Saoirse) ●
23.02.24 20:04

How can I go on or find a way to be strong?
Will I ever again enjoy life's sweet song?
T
HE TEARS THAT
WEREN'T SHED
Le temps n’était pas vraiment au beau fixe pour la gamine. Les jours se suivaient, se ressemblaient un peu trop et malgré ce qu’elle avait cru ou même ce que Ronald avait affirmé, elle ne s’habituait pas à l’absence. Etait-ce ça aussi qu’il ressentait à l’époque où elle passait plus de la moitié de l’année loin de lui à Poudlard ? Si c’était le cas, elle n’osait imaginer à quel point il avait dû se sentir seule, surtout dans leur ancienne maison, bien trop grande pour deux personnes et encore moins une seule. A côté, les dimensions bien plus réduites de leur appartement étaient rassurantes, mais rien ne suffisait pour autant à combler le vide qu’il avait laissé. Elle essayait comme elle pouvait de se garder occupée, d’élaborer une routine et surtout de tout maintenir en ordre, comme s’il avait été prévu qu’il rentrerait d’une minute à l’autre. Parce que c’était possible non ? Elle ne savait plus. Ses lettres étaient irrégulières, vagues, exactement comme quand elle était petite et qu’il partait en mission. Mais à l’époque, elle avait encore sa mère pour la rassurer. Dix-neuf ans, une supposée adulte et pourtant elle aurait donné n’importe quoi pour que quelqu’un vienne la réconforter et prendre les choses en main à sa place. Mais comme ce n’était pas possible, il fallait bien qu’elle s’occupe. Ça avait commencé par des achats inutiles, puis elle avait entrepris d’apprendre à cuisiner à la façon des moldus histoire de se nourrir correctement et de passer le temps, ce qui était loin d’être facile. Une fois sur deux, elle abandonnait et retournait à sa baguette pour se faciliter la tâche. Mais même avec la magie, ses compétences aux fourneaux étaient limitées. Un elfe de maison lui aurait sans doute été utile, mais bizarrement la simple idée d’une présence servile ici ne faisait qu’accentuer la cruauté de l’absence.

Ce coup-ci, elle abandonna une fois de plus sa tentative de tarte aux pommes, et jeta rageusement le rouleau à pâtisserie dans l’évier. Ces jours-ci, sa patience s’usait vite et elle était sujette à des mouvements d’humeur bien trop fréquents pour être normaux. En cause son travail, et il ne s’agissait pas d’un collègue aimant la tourmenter cette fois-ci, plutôt de celle qu’elle accusait de tous les maux. Mary Travers qui avait renvoyé son père, lui brisant même le coeur au passage. C’était à cause de cette femme qu’il se trouvait loin d’ici, qu’il allait peut-être perdre la vie (elle chassa immédiatement cette pensée). Meredith avait eu raison depuis le début: cette femme était un vrai poison et plus le temps passait, moins Dolores supportait de savoir qu’elle travaillait pour elle. Elle l’évitait et c’était plutôt heureux car elle-même ignorait ce qu’elle aurait été capable de dire à la Ministre de la Magie en personne.

Trop agitée pour se concentrer, elle retourna dans le salon et s’affala sur le canapé, jetant à peine un regard au tas de courrier qui s’accumulait dans un coin. Suite à la débâcle à la distillerie Weasley, elle avait reçu plusieurs rappels à l’ordre plus ou moins compatissants de la part des employés chargés de maintenir l’image publique de Poudchem. On s’inquiétait soudain de ce comportement, si peu habituel chez elle. Et puis elle avait peu à peu arrêté d’ouvrir toute enveloppe qui ne portait pas l’écriture de son père. Au cas où elle contiendrait quelque chose qu’elle ne voulait surtout pas savoir.
A côté des lettres, elle avait placé le téléphone moldu qu’elle avait acheté, une lubie qu’elle avait eue. Téléphone qui ne fonctionnait absolument pas, car ce que Dolly n’avait malheureusement pas réalisé, c’est que l’appareil seul, même branché, ne suffisait pas pour pouvoir s’en servir. Avant, elle aurait demandé à Adam ce qui pouvait clocher. Lui, il aurait su. Mais maintenant, elle ne se voyait pas vraiment aller le voir comme ça, surtout pour une broutille pareille.

Penser à Adam, voilà qui n’allait pas l’aider à se détendre et à se calmer, au contraire. Mais il y avait bien un truc qu’elle pouvait faire et qui était susceptible de lui changer les idées. Elle finit par se lever, se changea rapidement pour enfiler une tenue qui lui permettrait de se fondre dans la masse du côté moldu et sortit de chez elle. Malgré la nuit qui tombait, la gamine connaissait le chemin par coeur ou presque et traversa le village d’un pas assuré jusqu’au Drunken Sailor Pub. Voilà quelques bonnes semaines qu’elle n’y avait pas mis les pieds, et qu’elle n’avait pas vu Tasha. En fait, la compagnie de la rousse, c’était exactement ce dont elle avait besoin, avec son franc-parler, son caractère de cochon son humour parfois douteux. Et puis, avec elle, Dolly n’était plus vraiment Dolly, elle était Nicole, moldue elle aussi (Nini pour Tasha, qui malheureusement avait refusé de renoncer à ce surnom ridicule). Evidemment, elle se sentait coupable de lui mentir sur son identité, sur son travail, mais c’était sans doute pour le mieux non ? On ne pouvait jamais trop prévoir la réaction des moldus sur ce genre de chose, et avec les activités annexes auxquelles elle participait elle devait faire d’autant plus attention.

Pour l’heure, elle était seulement heureuse d’apercevoir le visage familier de l’Irlandaise et fondit directement sur le bar avant d’aller se percher sur l’un des tabouret. « Tashaaaa t’aurais un truc fort pour moi s’il te plait ? » La requête prit des allures de gémissement alors qu’elle s’affalait à moitié sur le comptoir.

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JEUX 2024
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witch hunter: never bow ●
Saoirse Finnigan
witch hunter: never bow
Saoirse Finnigan
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ACQUISITION:
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SOUL
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pseudo : Foxie
faciès & dot : Luca Hollestelle (ralhiel)
doublon(s) : Mona ▸ Mycroft ▸ Isadora ▸ Ethel ▸ Helen ▸ Solène ▸ Agnes ▸ Adam ▸ Ralph
gallions : 757
The tears that weren't shed (Saoirse) Giphy
pronoms : she-her (elle)
décade : 25 ans
labeur : impertinente tenancière (Drunken Sailor's Pub)
storytime : DOLORESNATALYAKEIRMALIGAN IIIMISSION CHASSEURS
sang : moldue, sang aussi bourbeux que la bière de son pays natal, étincelles qui coulent dans les veines.
myocarde : lesbienne assumée et revendiquée, coeur qui bat pour les beaux yeux d'une blonde en particulier.
allegeance : les copains d'abord, la bande avant tout ; mais de bande il n'y a plus, alors elle se jette dans une nouvelle cause à corps perdu. Les Chasseurs sont sa nouvelle famille, dynamique dysfonctionnelle et conflits compris.
particularité physique : cicatrice de brûlure couvrant l'intégralité de sa cuisse droite. Taches de rousseur qui constellent le visage, les épaules et les bras.
gif feuille : scène du quotidien (Maligan) by kathee

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le.a speedy gonzales du rp.
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mordu.e des top-sites.
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participation aux missions.
https://inforthekill.forumactif.com/t3504-saoirse-some-fires-can https://inforthekill.forumactif.com/t2828-saoirse-if-there-s-a-f
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(#) Re: The tears that weren't shed (Saoirse) ●
25.03.24 16:41
I can't leave my bed but I can't sleep, I got no clean clothes and I can't eat, And I smoke too much 'til I can't breathe
T
HE TEARS THAT WEREN’T SHED
Heureusement qu’il n’y a pas de miroir dans ma chambre. Parce que plus je vois mon reflet se préciser dans la vitrine, plus je comprends pourquoi les autres résidents du Black Dog me regardaient avec autant d’insistance ce matin. Ce n’est pas tant le pli de l’oreiller qui me barre la joue d’une vilaine moquerie de cicatrice ; ce sont surtout les cernes qui soulignent mes yeux mieux qu’un trait de crayon - que de toute manière je n’utilise pas, même pour les concerts. Des yeux qui semblent flotter dans un autre monde, tant la face qui leur sert d’écrin est lunaire. Les constellations de mes taches de rousseur ne suffisent pas à masquer un teint tellement blafard qu’il en devient cadavérique : l’ensemble du portrait fait peur à voir, et je me reconnais à peine lorsque d’un geste du poignet, j’achève de laver la grande vitre sur laquelle se détachent en lettres de bronze les mots Drunken Sailor Pub.

De l’autre côté de la fenêtre, un gamin s’arrête pour observer cet inhabituel manège. Je lui montrerais bien mon plus beau doigt d’honneur, c’est ce que je ferais en temps normal. Mais plus rien n’est normal. Plus rien ne sera jamais normal.

J’ai déjà essuyé de sales gueules de bois, mais pas question d’alcool cette fois. Enfin, un peu tout de même - faut pas déconner. Mais ce n’est pas le lendemain de veille qui presse de tout son poids contre mon front épuisé ; c’est une autre sorte de fatigue, un choc sourd qui n’a de cesse de se réverbérer contre les parois de mon être tout entier. L’absence crée un trou béant et je m’y cogne à chaque pas, je tombe un peu plus loin à chaque souvenir qui me revient. Lutter contre l’inéluctable chute monopolise toutes mes forces, alors affronter les regards… Je préfère ne pas trop y penser, me réfugier dans un univers fantasmé où les autres n’existent plus ; un univers dans lequel tu es encore bien vivant, un univers dans lequel tu peux débarquer ici à tout moment. Tu es en retard tout simplement. Alors je relève le menton, une ombre de mon incendie luit dans mes pupilles pour un bref instant, l’espoir que tout ceci ne soit qu’un très mauvais cauchemar…

« Eh, la rouquine, tu nous sers ? »

« J’arrive » je réponds, monocorde. Même pas la force d’imaginer une répartie mordante : si je continue sur cette lancée, les clients les plus fréquents vont finir par s’inquiéter eux aussi. Ah non, hein. Pas la force d’encaisser leurs questions à la con - les comment tu vas, Finnigan, les tu peux nous parler, tu sais. Je veux pas leur parler. Je veux causer à personne, juste à toi. Parce que je le sais, tu vas arriver, saisir l’attention de l’audience par l’une de tes pirouettes et scandaliser les deux pépées du fond de la salle, les mêmes qui pouffent à chaque fois que tu les regardes - j’ai jamais compris ce qu’elles te trouvent, t’es trop maigrichon et même tes fringues mal coupées ne suffisent pas à cacher ça. Enfin, le problème principal pour moi, c’est que t’es pas une nana - mais c’est un autre sujet.

« Il est passé où le patron ? T’es pas seule, d’habitude… » tente l’un des habitués, dans ce qui s’approche dangereusement d’une tentative de conversation. « Il a pris des congés, le patron. Si y a des récriminations, j’ai pas son adresse postale, alors vous pouvez vous les carrer là où je pense. »

Ah voilà, ça c’est plus comme moi. Faut croire que ça calme les velléités de discussion : le gars baisse des yeux penauds sur sa pinte de bière brune, et les deux nénettes du fond reprennent leur échange en me lançant des regards en coin. Celui que vous cherchez, il est pas en vacances, par contre j’ai envie de leur lancer. Il est parti, et il reviendra plus. Mais pourquoi je leur cracherais ça à la figure, alors que je refuse encore d’y croire ? La mort, c’est définitif comme saloperie. Mais Pete n’est pas mort, Pete ne peut pas mourir, il est immortel ce gamin mal nourri aux airs d’ange vêtu de noir. Hein, que tu peux pas mourir ? Dis-leur, dis-moi, que t’es pas vraiment parti pour ne pas revenir. Que c’est juste un jeu, une blague qui dure depuis trop longtemps mais que tu vas bientôt arrêter de faire le con, que tu vas revenir et nous regarder de haut en te marrant parce qu’on y a cru, et qu’on est la pire bande de blaireaux que t’as jamais vue…

Pour m’occuper l’esprit, je poursuis le grand nettoyage entamé dès mon arrivée. J’ai pas menti : le patron semble avoir pris des vacances inexpliquées. Les lumières sont allumées à mon arrivée, comme d’habitude, mais personne n’a plus vu Anthony Black depuis le weekend dernier. Les portes du bar ne sont plus verrouillées, mais personne ne semble l’avoir encore réalisé, alors je maintiens les apparences. Ça a le mérite de me donner quelque chose à faire : entre ça et rester au Black Dog, à baisser les yeux dès que je croise le regard de Jake, de Harry ou de Lucy… Mon choix est vite fait. Ton absence est plus forte là-bas - elle est audible dans chaque silence entre nos phrases trop vite marmonnées, elle nous observe depuis les encoignures et nous nargue chaque fois qu’on change de direction pour s’éviter, parce qu’on ne sait plus comment exister sans toi pour faire de nous plus qu’une composition d’individualités dissonantes. Tu savais nous parler ; tu savais faire de nous la bande, tu nous sortais des mélodies sur lesquelles on se calait instinctivement, mais tu n’es plus là et je crois que depuis ton départ, plus personne n’a touché un instrument.

Ton départ. Parce que tu vas revenir, t’as intérêt.

La porte du pub s’ouvre, et je ne peux pas m’empêcher de lever la tête avec un peu trop d’espoir, une question informulée qui éclate telle une bulle de savon, tel un espoir brisé, sur mes lèvres lorsque je reconnais la chevelure brune et les yeux immenses de Nicole. Nini la Londonienne, qu’on a recroisée dans ce coin paumé. T’as eu l’air de trouver ça normal, alors j’ai jamais posé de questions. J’en poserai pas davantage aujourd’hui - t’es plus là, et j’ai pas la force de continuer ce petit jeu sans toi.

« Fort comment ? » je demande tout de même, parce que come on Tasha, parce que c’est Nini et que j’ai pas envie qu’elle me dévisage de ses yeux de biche effarouchée. Parce qu’il faut donner le change en attendant que tu reviennes - tu vas revenir, tu m’entends ? Cette mauvaise plaisanterie a assez duré.

« Assez fort pour oublier ton prénom, ou juste assez pour l’oublier, lui ? » je demande, sans référence précise - plaisanterie devenue une habitude entre nous, un code : Nini a un grand amour secret, ce qui explique qu’elle ne cédera jamais à mes avances. Le fait que ce soit l’inverse, que ce soit moi qui aie juré mon coeur en premier - et à la plus belle blonde d’Angleterre par-dessus le marché - ne nous empêche aucunement de continuer à jouer. Parce que parfois, prétendre qu’on est d’autres personnes, c’est la seule chose qui empêche de sombrer dans le trou béant de l’absence et de cette chose affreuse qu’on appelle deuil. Et le premier qui me parle de déni, je lui mets mon poing dans la gueule.

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sang : sang pur, bien que ça n'ait pas la moindre importance à ses yeux
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(#) Re: The tears that weren't shed (Saoirse) ●
12.04.24 19:09

How can I go on or find a way to be strong?
Will I ever again enjoy life's sweet song?
T
HE TEARS THAT
WEREN'T SHED
Le Drunken Sailor Pub, c’était un peu un havre de paix en ce mois de juin plutôt tumultueux. Bon, l’endroit ne payait pas de mine, et une Abbott n’était certainement pas supposée y trainer, mais c’était justement pour cette raison qu’elle l’appréciait, en plus de la présence de Tasha évidemment. Là au moins, personne ne savait qui elle était vraiment, personne n’avait lu ce stupide article dans la Gazette et personne n’allait l’abreuver de menaces, ridicules ou effrayantes, ou pire, lui demander des nouvelles de ses fiançailles avec Arthur Bagshot. Le simple fait de le savoir était… reposant. S’écrouler sur ce tabouret et discuter avec la jolie rousse entre deux verres pendant au moins les deux prochaines heures lui semblait un programme absolument parfait. Elle espérait même voir Pete passer la porte du bar. Voilà au moins quelques semaines qu’elle ne l’avait pas vu. Il la ferait rire, saurait lui changer les idées en quelques minutes à peine. Pete le gardien de tous ses secrets, auprès du reste de la bande (à l’exception de Jules évidemment). L’ennui était qu’elle n’avait pas prévu qu’elle en viendrait à se greffer autant à leur petit groupe, pièce ajoutée, membre honoraire de la petite famille qu’ils s’étaient constitués. Elle avait sa vie de son côté, ne partageait pas les mêmes liens, mais elle était là, quelque part dans le paysage. Et parce qu’elle ne l’avait pas vu venir, ni Dolly ni Pete ne s’étaient spécialement concertés pour réfléchir à une histoire cohérente la concernant. Alors elle craignait que le secret ne tienne pas à grand chose, qu’un jour il finisse par s’étioler complètement. Mais est-ce que ce serait si grave ? Ils la connaissaient maintenant, et elle les connaissait aussi. Elle voulait croire que tout se passerait bien, qu’ils l’accepteraient.

Mais elle était aussi prudente, plus encore depuis qu’elle avait été recrutée chez les Passeurs. Alors, pour Tasha, elle était restée Nicole ou plutôt Nini (elle n’adhérait toujours pas au surnom mais avait fini par baisser les armes sur la question). Tasha, aussi différente d’elle que le jour de la nuit mais avec qui pourtant elle avait entretenu un rapport de séduction, lequel avait fini par se transformer en une manière de communiquer entre elles, sans arrières pensées. De toute façon, Tasha avait quelqu’un de ce qu’elle avait compris. Et Dolly… dans les faits, n’avait personne, même si son coeur et sa tête n’avaient pas encore envie de le comprendre. Il allait bien falloir pourtant… Et d’ailleurs, l’Irlandaise lui offrait le parfait remède.

Accoudée sur le bar, le menton appuyé sur ses paumes, la petite brune arborait une moue boudeuse, quelque peu vexée d’être si transparente. Ca se voyait donc tant que ça, qu’elle se trimbalait un coeur brisé ? « La deuxième option. » finit-elle par marmonner. Oublier son nom, enfin celui qu’elle s’était donné ici était loin d’être une bonne idée, alors oublier un peu Adam, ça ferait bien l’affaire. Quoiqu’elle était pas sûre que l’alcool suffise, un bon sortilège serait plus efficace. Evidemment, elle ne pouvait pas dire ça à Tasha. « Tu m’accompagnes ? » demanda-t-elle, pas franchement enthousiaste à l’idée de boire toute seule. Elle n’était pas sûre à quel point la marge de manoeuvre de la rousse s’étendait là-dessus. « A moins que ton patron risque de te tomber dessus. »

Ce verre, cet endroit, c’était très exactement ce dont elle avait besoin. Avec l’Irlandaise, il y avait comme un accord tacite: on ne s’épanchait pas en grands sentiments ou en confessions larmoyantes, à moins d’avoir une bonne dose d’alcool dans le sang. Ca valait mieux, parce que de toute façon elle ne pouvait rien lui dire de ce qu’il s’était passé, sous peine de se trahir. Et puis quand bien même, elle n’avait aucune envie de ressasser une fois de plus toute cette histoire, elle y pensait déjà bien assez comme ça. Parce qu’elle y avait cru, pour de vrai et que maintenant elle pouvait qu’imaginer quelle opinion il devait avoir après toute cette histoire.

Alors non, vraiment, elle ne voulait pas en parler. Juste oublier, un peu, ou au moins anesthésier la peine le temps de quelques heures. Et parler avec Tasha, de tout et de rien, des habitués, jouer leur petit jeu, avoir peut-être la surprise que Pete passe à l’improviste, comme elle savait qu’il avait souvent l’habitude de le faire.

Elle leva les yeux vers la rousse qui s’activait avec une aisance toute particulière. Dolly ne put s’empêcher de se faire la réflexion que l’Irlandaise aurait sans doute été très performante dans le domaine des potions. Enfin ça non plus, elle n’aurait jamais la possibilité de le lui dire. Son regard s’accrocha à sa silhouette et ce fut à ce moment qu’elle nota l’évidence qui aurait dû lui sauter aux yeux dès sont entrée dans l’établissement. Il y avait quelque chose de différent. C’était subtile, mais c’était bel et bien là: ses épaules légèrement plus affaissées. Ses traits marqués, ses yeux cernés et la pâleur de son teint, même comparé à d’habitude. Elle n’y avait pas pris garde alors qu’elle l’avait face à elle, parce que c’était Tasha, que Tasha et une petite vie tranquille où on se couche à vingt heures le soir, c’étaient deux monde différents, jamais destinés à se croiser.

Alors en soi, il n’y aurait rien de propre à surprendre quiconque la connaissait. Elles ne se connaissaient pas depuis si longtemps, mais Dolly l’avait déjà vue dans des états de fatigue assez impressionnants, de ceux qui auraient dû abattre la barmaid mais qu’elle semblait surmonter sans aucune difficulté avec une force quasi titanesque. Pourtant, cette fois-là, ça la frappait. Ca l’alertait même pas, alors qu’elle avait la très nette intuition, sans pouvoir mettre le doigt dessus, que quelque chose n’allait vraiment pas.

La petite brune se sentait coincée. Elle hésitait, soudainement un peu mal à l’aise. C’est lorsque la rousse déposa un verre plein devant elle, qu’elle se décida à rompre l’accord tacite qui voulait qu’on ne s’épanche pas sur ses sentiments, pas en ayant l’esprit clair. « Tasha… t’as vraiment une tête affreuse… est-ce que ça va ? » Elle ne prenait pas de gants, avec elle, elle n’en avait jamais pris. Les ronds de jambe et les politesses, c’était pas le truc de l’Irlandaise. A elle, Dolly pouvait dire les choses, même un peu abruptement. Et si Tasha s’énervait, protestait, râlait, et bien ce ne serait pas grave, elle en avait vu d’autres.

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sang : moldue, sang aussi bourbeux que la bière de son pays natal, étincelles qui coulent dans les veines.
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allegeance : les copains d'abord, la bande avant tout ; mais de bande il n'y a plus, alors elle se jette dans une nouvelle cause à corps perdu. Les Chasseurs sont sa nouvelle famille, dynamique dysfonctionnelle et conflits compris.
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(#) Re: The tears that weren't shed (Saoirse) ●
02.05.24 0:42
I can't leave my bed but I can't sleep, I got no clean clothes and I can't eat, And I smoke too much 'til I can't breathe
T
HE TEARS THAT WEREN’T SHED
J’ai toujours dit que j’étais une solitaire. Un esprit libre, une aventurière. J’ai toujours dit que j’avais rien signé, et que je partirais comme je suis arrivée. Que je préviendrais pas, qu’un jour le lit serait défait et que je le ferais plus jamais - non que je sois du genre à tirer les draps au cordeau, de toute manière. Et il m’est arrivé d’imaginer la scène, quelques fois. Des variantes sur un même thème, vous qui restez et moi qui m’en vais. Un cadeau pour Lucy, un pour Harry, deux pour toi, rien pour Jake - évidemment. Et pour Jules…

J’ai pas eu le temps de te raconter, pour Jules.
J’aurais voulu, pourtant.
J’avais juste besoin d’un peu plus de temps.


Pas envie - plus envie - de penser à tout ça. Parce que c’est pas moi qui suis partie, je me retrouve à être de celles qui restent. Et putain qu’est-ce que je déteste ça. Je déteste me lever chaque matin dans un monde où tu n’es pas, alors tant pis pour le deuil et tant pis pour cette chose triste que d’autres aiment appeler réalité. Je n’ai jamais cessé de te parler, comme si en fait d’absence, t’étais plus présent que jamais.

Toujours là pour écouter tes conneries, Tasha que tu répondrais.
J’ai que ça à foutre, de toute façon.


En ta compagnie, on avait toujours tout le temps devant nous. Désormais, les minutes font mal, et on s’abrutit tous comme on peut pour oublier que le temps passe sans toi. Harry pleure, j’en ai marre de voir ses yeux rougis par les larmes - marre de pas avoir les mots ni les gestes pour le consoler. Lucy disparaît, elle court enterrer ses secrets en forêt, de nous tous, c’est peut-être la plus sauvage après tout. Elle était là, quand… Non. J’ai d’autres histoires à te raconter. Jake qui s’est remis au sport, tu devrais le voir, avec son gabarit de crevette mal musclée, ça tient du ridicule mais personne n’oserait le lui faire remarquer. Il a une lueur dangereuse dans les yeux, ces derniers temps. Et Jules…

Putain, Pete, qu’est-ce que t’es nul d’être parti comme ça.
Je te déteste de plus être là pour m’interrompre quand je te raconte un truc, t’avais le chic pour couper court aux moments trop sérieux parce que…


Eh regarde, Tash’,
C'EST UNE HUÎTRE EN PLASTIQUE, QUAND T'APPUIES DESSUS ÇA FAIT POUET-POUET !

Espèce de crétin des îles.
Reviens.


Mais ce n’est pas ta silhouette dégingandée qui pousse la porte du bar. Pas ta chevelure désordonnée - même si la sienne pourrait aussi bénéficier d’un coup de peigne, mais eh, qui suis-je pour juger, moi l’Irlandaise à la crinière enflammée.

Et même si elle n’est pas toi -

Même si personne d’autre n’est toi, t’es unique.
T’étais.
Saloperie de conjugaison au passé.


- même si elle n’est pas toi, j’apprécie assez sa compagnie pour ne pas l’envoyer chier tout de suite. Nini est drôle, Nini ne pose pas de questions, ou seulement pour jouer à prétendre qu’on a des sentiments inavoués l’une pour l’autre. Sauf que là, il semblerait que la réalité s’immisce dans notre petit jeu, et il va bien falloir qu’on finisse par parler de ce grand dadais avec lequel je l’ai déjà vue traîner. Enfin non, pas traîner. Nini a ce truc dans l’attitude, ce chic que je perçois parfois chez Jules aussi, cette démarche parfaitement assurée qui vous indique qu’elle connaît sa place dans l’univers. Qu’elle se joue des règles, mais qu’au fond, elle les respecte. Qu’il y a un ordre dans le chaos, et que même le désordre obéit à certaines règles, respecte certaines limites. Un jour, je m’intéresserai suffisamment à ce genre de détails pour comprendre de quoi il retourne. Pour l’instant, je me contente d’élaborer des théories fantaisistes à moitié formulées : Jules et Nini sont des descendantes de nobles françaises, exilées du Continent - et tant pis si la Révolution s’est finie il y a plus de 150 ans. Nini et Jules sont des mannequins pour une maison de haute couture, en cavale suite à un braquage qui a mal tourné. Jules et Nini… Mais je me lasse vite de ce petit jeu, je préfère celui de notre conversation, à laquelle je reviens comme si de rien.

« Je te prépare ça. Un Spécial Coeur Brisé, coming right up ! »

Je m’apprête à lui demander s’il lui faut de l’aide pour rappeler au crétin qui lui a cassé les sentiments que traiter une demoiselle comme ça, ça ne se fait pas. Je serais pas contre l’idée d’aller briser quelques nez, en ce moment -

Et c’est ainsi que la flamboyante Irlandaise finit au commissariat.

Ta gueule, Petey.
Je suis assez fine pour pas me laisser attraper. Et je cours plus vite que n’importe quel poulet en uniforme.
Et puis, c’est de ta faute, si je suis de cette humeur.


« Avec plaisir - tu paies ? »
Tu perds pas le nord, hein ?
Foutus Irlandais et votre argent…

Ose te plaindre, seulement. T’as jamais payé une seule conso.

« Le patron est parti en vacances, je crois. » Je ne m’appesantis pas sur le côté étrange de cette situation, dont je compte bien tirer enfin pleinement profit. « Du coup, je te suis, deux Coeurs Brisés… » Je n’achève pas ma phrase. Parce que c’est trop vrai.

C’est ça, fais-nous chouiner.
T’as pas le cœur cassé, Tash’.
Ça finira par passer.
Qu’est-ce que t’en sais ?

Fabriquer deux cocktails. Le regard sur les verres, sur mes mains, sur le comptoir où je les dépose sans trop de délicatesses. Le Coeur Brisé, recette de la maison, c’est deux parts de gin, une de vermouth et deux - ou une, si je suis d’humeur traître - part de jus de framboises. Pour la déco, une rondelle d’orange sanguine, et en avant Ferdinand comme disent les vioques. Et me revoilà face à Nini, et à ses grands yeux de biche noyée, et à sa question qui me tombe dessus comme une tonne de briques.

Et puis, on critique mes manières.

« Eh ben, merci pas merci, Nini. On va dire que j’ai vu des jours meilleurs, depuis… »

Oh merde.
Elle sait pas.
Personne lui a dit.

Personne lui a dit quoi, Tash’ ?
Les mots que tu gardes en toi ?
Les faits que tu refuses d’affronter ?

« Merde. Nini, je… »

Allez, crache-la, ta putain de Valda.

« Y a pas de bonne manière de t’annoncer ça, j’imagine. »

N’empêche que j’essaie. Je fais de mon mieux, version main étendue au-dessus du comptoir pour étreindre la sienne. Version “vaudrait mieux que tu t’assoies pour que je te dise”, limite “attends, je sors un mouchoir”. Sauf que j’ai pas de mouchoir.

« Pete… est parti. »

Parti, hein ?
Tu peux faire mieux que ça.
Sauf que non, justement. Je peux pas.


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