IN FOR
THE KILL

RPG HP && the village


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PÉRIODE DE JEU:
Juillet 1955
GODRIC'S HOLLOW ● Dans l’ombre, un texte commence à circuler dans les différentes communautés magiques, lu lors de soirées mondaines, traduits dans une dizaine de langue, le pamphlet, extrémiste, fait assez parler de lui pour être reproduit par les journaux ou lu sur les ondes de nombreuses radios afin d’en commenter ou critiquer le contenu. L’illégalité de leur organisation ne semble nullement avoir empêché les Mangemorts de diffuser leurs idéaux. (lire le pamphlet)
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adversity bends the heart (dolores)
neutral: no mans land ●
Helen Umbridge
neutral: no mans land
Helen Umbridge
feuille de personnage

Feuille de personnage
RELATIONS:
INVENTAIRE:
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hiboux : 147
pseudo : Foxie
faciès & dot : Cate Blanchett (awona)
doublon(s) : Mona ▸ Mycroft ▸ Isadora ▸ Ethel ▸ Saoirse ▸ Solène ▸ Agnes ▸ Adam ▸ Ralph
gallions : 562
adversity bends the heart (dolores) Tumblr_nuq5ykoGpn1rj52pwo3_400
pronoms : she-her (elle)
décade : 55 ans
labeur : présidente du Magenmagot, juge estimée et collègue respectée, troisième figure du monde magique - en toute modestie, évidemment.
alter ego : Lydia Webster, avocate pour la firme locale Wesson & Mackenzie
storytime : ORION (FLASHBACK)DOLLYGABRIEL
sang : née-moldue, ascendance en source de fierté mais aussi de douleur pour la sorcière que ses parents n'ont jamais réellement encouragée
don : bouclier dressé autour d'un esprit dont il faut protéger les secrets, expertise dans le domaine de l'occlumancie acquise au fil des anset d'une pratique assidue
myocarde : mariée à l'unique amour de sa vie, le psychomage Oliver Umbridge
allegeance : alliée tacite des Passeurs, mais loyale au Magenmagot avant tout
particularité physique : porte parfois des lunettes à monture écaille de tortue
gif feuille : adversity bends the heart (dolores) 96fe6521af29fd85355d81fe24b0ac6d

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(#) adversity bends the heart (dolores) ●
27.12.23 22:16
● ● ●
you have nothing to fear
À PROPOS
DE CE SUJET
if you have nothing to hide
● ● ●
temporalité du rp : juin 1955, un vendredi en fin de journée
personnages concernés : Dolores Abbott & Helen Umbridge
trigger warnings : aucun (à ce stade)
intervention autorisée du mj : [] oui [x] non
autre(s) : mentions du personnage de Ronald Abbott

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(#) Re: adversity bends the heart (dolores) ●
27.12.23 22:18
As fire bends the stubborn steel
A
DVERSITY
BENDS THE HEART
Elle avait failli à sa promesse.

Certes, Helen avait pour elle l’excuse d’une montagne de dossiers toujours plus haute - et dont l’accumulation n’était pas un mystère, au vu des circonstances dans lesquelles se trouvait plongé le pays, et par conséquent le Ministère. Les troubles constants, tant du côté moldu que sorcier, allaient de mal en pis : les disparitions ne s’arrêtaient pas, et maintenant un bûcher en place publique… Oui, le service de la Justice Magique était débordé ; oui, le Magenmagot se réunissait plus fréquemment qu’à l’accoutumée ; oui, tout cela la forçait à augmenter encore et encore son rythme de travail déjà exigeant.

Mais tout cela n’était qu’une excuse. Un prétexte bienvenu, qui dissimulait des sentiments bien moins avouables qu’une difficulté à gérer sa charge de travail. Helen se sentait coupable, et l’émotion était nouvelle pour celle qui avait présidé tant de jurys. Si elle avait dû monter un dossier contre elle-même, toutefois, elle n’aurait su par où commencer. Chefs d’accusation : non-assistance à Auror renvoyé ? Non, il ne s’agissait pas de cela, pas vraiment du moins. Déjà, parce que Ronald Abbott n’avait pas été renvoyé, simplement démis. Ensuite, parce qu’elle savait qu’il n’aurait pas voulu d’une quelconque assistance - ni de la part de son ancienne professeure, ni de qui que ce soit d’autre. Il n’empêchait que la situation avait laissé un goût extrêmement désagréable coller au palais de la magistrate. Lorsque l’Auror avait été forcé de quitter le Ministère pour une période non déterminée, il avait refusé de lui en expliquer les raisons, mais lui avait demandé une faveur - une seule, toute petite faveur. Qui n’en était pas vraiment une, à bien y réfléchir. Et pourtant, Helen Umbridge avait failli.

Dolores était une grande fille, n’avait-elle de cesse de se raisonner, alors qu’elle progressait dans le couloir menant aux bureaux des assistants parjurants. Dolores n’avait pas besoin qu’on la cajole, elle qui venait de fêter ses dix-neuf ans, elle n’avait sans doute en tête que l’avancement de sa carrière, ou d’autres préoccupations de son âge. À quoi pensaient donc les gens de moins de vingt ans ? Bon sang de bonsoir, Helen, tu n’es pas si décatie. À cinquante printemps allègrement passés, la sorcière se demandait toutefois si elle pouvait encore imaginer les soucis des jeunes, et ce d’autant plus qu’elle avait elle-même été de ces jeunes si sages et concentrés qu’ils en paraissaient perpétuellement plus âgés. C’était d’ailleurs cette similitude avec un discret médicomage qui l’avait amenée à s’intéresser davantage à lui, toutes ces années auparavant… Peut-être pouvait-elle aborder ainsi la conversation ?

Sauf que la simple idée de demander à la fille de Ronald si elle voyait quelqu’un en ce moment la projetait plus de trente ans en arrière. On n’avait eu de cesse alors de lui poser la même question, au point où elle avait inventé un petit sortilège faisant surgir un panneau de sa baguette, qui proclamait ASK AGAIN LATER… OR NEVER. Ruse qui avait rapidement découragé les amies les plus coriaces - et même sa soeur jumelle avait fini par cesser de la taquiner au sujet de son célibat prolongé. Hors de question donc de soumettre la pauvre Dolly au même châtiment.

C’était donc dans une démarche strictement professionnelle qu’elle approcha la brune. Dossier calé sous le bras, elle frappa à la paroi du cubicule qui séparait Miss Abbott de ses collègues, entonnant un Toc toc aussi neutre que possible.

Miss Abbott ? J’ai ici un dossier sur lequel j’aurais besoin de vos éclairages, pouvez-vous me suivre jusqu’à la salle de réunion la plus proche ?

Dix minutes de randonnée ministérielle plus tard, il devint évident que toutes les salles de réunion de l’étage étaient occupées par l’un ou l’autre groupe de collègues en grande conversation. Un rapide regard à sa montre moldue - fière trace d’un héritage qu’elle avait à cœur de rendre visible - avertit la blonde qu’il était largement passé six heures.

Bon… Ce sera pour demain, j’imagine soupira-t-elle avec résignation. Oliver allait l’étriper si elle rentrait encore après sept heures, et elle ne pouvait vraiment pas se permettre une scène de ménage ce soir - pas alors qu’elle avait encore tant de dossiers en attente. Se tournant à nouveau vers la jeune femme qui l’avait suivie sans trop poser de questions jusque là, elle s’adressa enfin à elle sur un ton -un poil - moins formel.

Prenez donc votre manteau, Dolores. Ce soir, vous mangez chez nous - et je vous promets que nous ne parlerons pas de travail. C’est bien la moindre des choses que je puis vous proposer, après vous avoir ainsi promenée pour rien servit-elle en guise d’excuse et de prétexte. Peut-être tenait-elle enfin l’occasion rêvée de tenir la promesse faite à Ronald un mois plus tôt : veiller sur sa fille unique.

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Dolores Abbott
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décade : le glas de ses dix-neuf ans vient de sonner, entre une adolescence perdue et l'âge adulte qui lui ouvre les bras
labeur : fraîchement diplômée, elle est assistante parjurante depuis quelques mois au Magenmagot
alter ego : Nicole Desplat
sang : sang pur, bien que ça n'ait pas la moindre importance à ses yeux
myocarde : le coeur accroché et offert à un doux géant
allegeance : elle est entrée il y a peu chez les passeurs, branche aubépine
particularité physique : une cicatrice sur la tempe droite, due à une malheureuse rencontre avec un cognard lors de son tout premier match de quidditch
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(#) Re: adversity bends the heart (dolores) ●
05.02.24 19:08
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Tout changeait. Trop vite, trop abruptement. Le départ de son père avait laissé un vide que la jeune fille ne parvenait à combler. Alors que tant d’autres jeunes gens de son âge auraient sans doute rêvé de prendre leur indépendance, Dolly aurait à peu près tout fait pour que Ronald revienne. Il ne lui avait rien dit, ou du moins pas grand chose, mais l’épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête de l’Auror, elle l’avait bien sentie elle aussi. Le pourquoi était resté un mystère, mais elle était certaine que tout avait changé le jour de la Saint Godric. Elle ne parvenait cependant à deviner dans quel lieu il se trouvait, ni ce qu’il y faisait, cherchant en vain des indices dans les quelques lettres qu’il lui avait déjà envoyées. Et comme si ça ne suffisait pas, elle avait subi une humiliation publique à la distillerie Weasley et probablement du même coup perdu définitivement quelqu’un auquel elle s’attachait.

Elle se sentait bien seule Dolores, et avait trop de fierté pour le dire, à un âge où on estimait encore que demander de l’aide serait faire aveu d’immaturité. Alors elle noyait le poisson, refusait désormais d’ouvrir son courrier à moins de reconnaitre sur l’enveloppe l’écriture paternelle, trop terrifiée à l’idée de lire qu’il ne rentrerait plus jamais à la maison. Elle se levait, travaillait, rentrait le soir et dînait seule (les moments les plus difficiles, alors que Ronald avait toujours insisté pour qu’ils mangent ensemble lorsqu’ils le pouvaient). Chaque jour se répétait, semblable au précédent en une routine dans laquelle elle s’absorbait peu à peu pour tromper la solitude et l’inquiétude.

Il n’était pas rare qu’elle reste tard au Ministère, plus pour éviter de rentrer que par souci de terminer ses tâches. Lorsqu’elle aperçut la haute silhouette d’Helen Umbridge qui frappait à la paroi de son cubicle, son corps se tendit instinctivement. Si cette femme l’intimidait un peu, ce n’était pas parce que Dolly la craignait, non; c’était au contraire, parce qu’elle l’admirait. Quand la jeune fille pensait à ce qu’elle espérait être plus tard, c’était bel et bien l’image de l’ancienne professeure de son père qui lui venait en tête. Helen Umbridge lui apparaissait brillante, forte, ambitieuse. Elle semblait avoir réussi sa vie professionnelle aussi bien que sa vie personnelle et elle était la principale raison pour laquelle, faute de vraiment savoir quoi faire de sa vie et son avenir, la jeune Abbott avait souhaité travailler au Magenmagot.

Seulement voilà, ces derniers temps elle avait la très nette impression de ne pas avoir été à la hauteur: elle était distraite plus facilement, sujette aux étourderies et aux erreurs. On ne lui avait pas encore fait de reproche direct, mais elle sentait parfois une pointe d’agacement chez certains collègues et craignait de s’attirer davantage de problèmes si elle continuait sur cette voie. Et si c’était déjà le cas ? Et si quelqu’un avait décidé d’avertir Mrs Umbridge, venue alors pour la sermonner ? L’idée même de la décevoir lui donnait envie de disparaitre sous terre. Heureusement les paroles de la présidentes du Magenmagot eurent tôt fait de la rassurer et elle se détendit un peu. « Oh, bien sûr. » répondit-elle rapidement avant de se lever précipitamment de sa chaise pour la suivre.

Tout en trottinant derrière la juge, Dolores ne put que se demander dans quelle mesure une personnalité d’un tel acabit pouvait avoir besoin de l’avis d’une petite assistante sur un dossier. Elle ne pouvait qu’espérer être à la hauteur de cette tâche et avoir quelque chose d’intelligent à dire sur le sujet, quel qu’il fut. La promenade dura un petit moment, le temps pour elles de se rendre compte que pas une salle de réunion n’était disponible. « Ca ne fait rien. » répondit-elle avec un sourire, sans trop savoir si la blonde l’avait entendue ou non. La réponse eut en revanche de quoi surprendre la jeune fille, qui ne s’était guère attendue à une invitation. L’idée pourtant lui plaisait, même si elle craignait que sa conversation ne soit peut-être pas à la hauteur de celles que Mrs Umbridge devait très certainement partager avec Ronald lorsqu’ils se retrouvaient (du moins ce qu’elle en imaginait). De toute façon, l’offre était tournée d’une telle manière que Dolores aurait trouvé difficile de refuser si elle l’avait voulu (ce qui n’était pas le cas). Son sourire s’élargit à l’idée de ne pas passer sa soirée seule dans son appartement, pour une fois et au contraire de pouvoir partager quelques moments avec une femme qu’elle admirait. « Avec plaisir… si ça ne dérange pas bien sûr. Je vais chercher mes affaires. »

Aussitôt dit, aussitôt fait, la petite brune ne traina pas longtemps pour retourner à son bureau et récupérer sa veste et son sac avant de rejoindre la présidente d’un pas rapide.

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(#) Re: adversity bends the heart (dolores) ●
13.03.24 17:05

As fire bends the stubborn steel
A
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Le regard paniqué de la petite brune lui rappela immédiatement celui de sa mère.  Victoria n’avait suivi ses cours que deux courtes années, et Helen avait toujours été plus proche de Ronald Abbott que de sa femme, mais le souvenir la frappa de plein fouet, comme s’il cherchait à compenser les années écoulées par une violence renouvelée.

« Allons, je ne vais pas vous manger simplement parce que vous avez rendu votre devoir en retard… D’autant plus qu’il est extrêmement complet : je n’avais demandé que vingt lignes, pas trois pages ! » Victoria avait baissé le regard, et l’enseignante avait dû clarifier ses propos. « Je vous enlève un point pour le retard, mais j’en ajoute un pour l’originalité du sujet que vous avez choisi » avait-elle glissé dans un sourire. « Il est si rare que l’on envisage les potions comme un moyen de défense magique ! Vous m’avez donné à réfléchir, et cela ne m’arrive pas à toutes les corrections de copies. Soyez donc fière de vous, Victoria. Voilà qui est mieux » avait-elle approuvé, lorsque la brune avait relevé le menton et osé soutenir son regard doux.

Comme sa mère, environ trente ans plus tôt - le temps est assassin, et emporte avec lui le rire des enfants, songea soudain la blonde - Dolores mit un instant à lui répondre. Helen n’osa pas se retourner alors que son regard clair guettait une salle vide, de peur qu’une nouvelle vision sortie tout droit de son passé ne vienne s’imposer à elle. Victoria avait été emportée par son amour des potions, l’une de ses innombrables expériences lui ayant coûté la vie il y avait presque onze ans de cela. Et voilà qu’à présent, son enfant avait perdu le seul parent qui lui restait, d’une manière certes moins définitive… Mais tout de même. Helen ne savait que trop bien ce que l’on pouvait ressentir lorsque plus personne ne vous ancrer. Lorsque le domicile était vide d’une présence tellement familière qu’elle en était devenue indissociable des lieux eux-mêmes. Elle se voyait toutefois mal aborder le sujet aussi frontalement avec la jeune Abbott, préférant user de stratégies dignes d’une politicienne. Ou d’une amie de la famille. Distance éminemment difficile à trouver, équilibre instable entre la proximité et le désir de laisser à chacun son intimité. La balance penchait un peu trop souvent du dernier côté, lorsque l’on parlait du couple Umbridge, qui semblait avoir adopté la devise Pour vivre heureux, vivons cachés.

Lorsqu’elle se décidait à faire le premier pas, néanmoins, la magistrate savait mettre les petits plats dans les grands. Tandis que Dolores s’emparait de ses affaires, Helen renvoya vers son bureau le dossier qu’elle tenait jusqu’alors sous son bras, d’un élégant geste de sa baguette magique. « Bien sûr que cela ne me dérange pas. D’ailleurs, tu ne me déranges jamais, s’il fallait encore que ce soit précisé : ma porte t’est toujours ouverte, que ce soit ici au Ministère, ou à Godric’s Hollow. » Que tu aies des soucis ou pas, retint-elle. Comme souvent avec ses rares amis, elle avait peur d’en faire trop. Pourtant, ses mots étaient sincères : si n’importe laquelle de ses connaissances avait frappé à sa porte, Helen aurait tout lâché pour les écouter, qu’elles viennent lui demander de l’aide ou simplement une oreille attentive pour épancher leurs peines de cœur.

Son touchait dorénavant à la familiarité, alors qu’elles quittaient l’étage réservé aux employés du Magenmagot pour se diriger vers l’atrium presque désert. Si l’endroit était une véritable fourmilière en journée, il se vidait à une vitesse alarmante entre cinq et six heures. Seuls deux âtres étaient maintenus en service permanent par un très vieil elfe. Prévenant, ce dernier leur tendit un pot de Poudre de Cheminette, dans lequel Helen piocha allègrement.

« Inutile de vous expliquer comment cela fonctionne, je présume ? »

La plaisanterie était d’ordinaire adressée à Ronald, mais elle dédia le même sourire en coin à la fille de ce dernier. Potentielle héritière de la fortune industrielle que représentait PoudChem, Dolores devait savoir mieux que quiconque comment s’employait la substance qui était leur principale source de revenus.

« Si vous pouviez privilégier une arrivée dans la cheminée du hall d’entrée… Nous l’avons fait installer tout exprès » expliqua-t-elle avant d’énoncer son adresse d’une voix claire et de disparaître dans un panache de fumée verte.

L’aménagement était inhabituel, pour qui avait grandi dans un domicile moldu. Il s’agissait du genre d’excentricités dont la confortable demeure du couple Umbridge était emplie, manifestant un héritage entremêlé de traditions sorcières et de sens pratique qui leur était propre. Et pratique, cette cheminée l’était sans nul doute. Son installation avait été soigneusement conçue pour permettre l’arrivée d’une sorcière de haute taille, ce qui autorisait Helen à ne pas se plier en quatre simplement pour rentrer chez elle ; le feu y était maintenu en permanence par un charme simple, que les époux éteignaient au moment de se coucher, et un tapis sombre dissimulait habilement les quelques cendres qui avaient la prétention de voleter hors de l’âtre.

« Laisse-moi te débarrasser » proposa la sorcière, une fois que son invitée l’eut suivie jusque dans le petit salon attenant. « Oliver, darling, devine qui se joint à nous ce… Ollie ? » Aucune voix ne lui répondit, et la blonde se dirigea vers la cuisine, d’où émanait un fumet alléchant. Une louche de bois tournait seule dans une casserole où mijotait un assemblage de légumes verts, et il lui fallut un instant pour apercevoir sur la table une note pliée en deux.

Excuses.
Appel urgent de l’hôpital.
Je reviens dès que possible.
Je t’aime.
O

« Il semblerait que mon époux ait eu un contretemps, Dolores, tu m’en vois désolée… Cela lui arrive de plus en plus souvent » transmit-elle, en revenant dans le salon où l’attendait la petite brune. Son regard se perdit dans les replis des épais rideaux qui encadraient le spectacle du soleil couchant. La lande était superbe à cette heure de la soirée, mais ses pensées étaient revenues à Londres, et plus précisément à l’hôpital Sainte Mangouste, qui réclamait la présence de son mari un peu trop souvent à son goût. « Enfin, ce sont les aléas du métier de psychomage, je suppose… Heureusement que tu as choisi une autre voie, n’est-ce pas ? » reprit-elle, ramenant ses pensées à l’instant et l’endroit où elle se trouvait, sans toutefois parvenir à dissimuler une note amère dans sa voix.

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10.04.24 18:13
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DVERSITY
BENDS THE HEART
Il y avait dans les paroles d’Helen un réconfort qui réchauffa le coeur de la jeune fille. Peu à peu, au fil des événements et sans même s’en rendre compte, elle en était venue à s’isoler, d’abord sur son lieu de travail où elle se sentait impuissante ne serait-ce que pour mettre les mots sur ses ressentis, puis en dehors, alors que les menaces se cumulaient, faisant même de sa propre maison un lieu où elle se sentait en insécurité. Helen, elle le savait, avait été un pilier dans la vie de ses parents et surtout de son père. Pourrait-elle l’être aussi dans la sienne ? Dolly avait été si désireuse de l’impressionner, de lui prouver qu’elle était capable de fournir des efforts, de mériter sa place et pas seulement porter son nom qu’elle n’avait même pas pensé que Mrs Umbridge était de ces personnes sur lesquelles elle pourrait s’appuyer en cas de besoin.

A part la remercier, elle ne sut que répondre, ou même si elle se déciderait un jour à accepter son offre, saisir cette main tendue. Parce que lorsqu’elle jetait un regard sur les soucis qui la minaient depuis quelques semaines, elle n’y voyait que de petites misères de gamine à peine sortie de l’école, même pas encore totalement adulte. Tout ceci paraissait alors ridicule, rien qui puisse sans doute intéresser la brillante Helen Umbridge, laquelle devait certainement avoir chaque jour affaire à des cas bien plus importants que le sien. Elle aurait détesté l’ennuyer avec des histoires qui n’en valaient pas la peine, plus encore sentir dans son regard qu’elle n’était qu’une enfant qui aurait bien eu besoin de grandir et d’apprendre à se débrouiller toute seule. Mais peut-être pourrait-elle tout de même accepter l’invitation lancée, pour prendre le thé de temps en temps par exemple, parler de son père peut-être. La petite brune imaginait bien qu’elle n’était pas la seule à qui l’Auror devait manquer.

Elle marcha aux côtés d’Helen d’un pas plus rapide et enthousiaste à la perspective de pouvoir passer un peu de temps avec la femme qui semblait avoir été une source d’inspiration pour son père, en plus d’être une amie. La jeune fille, sensible à la plaisanterie, laissa échapper un léger rire. « Non, ça devrait aller. » Elle piocha à son tour dans le pot rempli de Poudre, sur le point d’effectuer un geste qu’il lui était presque aussi familier que boire et manger, avant d’acquiescer aux recommandations. Ce moyen de transport, elle y avait été initiée à un très jeune âge et le maitrisait à merveille, si bien que nulle appréhension ne s’imprima dans son corps alors qu’elle s’avançait à son tour dans la cheminée avec assurance, énonçant la même adresse distinctement.

Découvrir l’intérieur des Umbridge avait de quoi exciter son intérêt et sa curiosité, alors qu’elle posait les yeux sur ce lieu occupé en dehors des heures de travail par cette femme qu’elle admirait tant. Elle pouvait y voir de nombreux points communs avec l’appartement que les Abbott occupaient, cette prédominance de magie visant au confort d’un foyer. La cheminée eut de quoi l’impressionner et elle s’en extirpa, non sans balayer les lieux du regard avant de porter de nouveau son attention sur Helen pour lui offrir sa veste. « J’aime beaucoup votre maison. » Une formule de politesse classique, mais qui n’en était pas moins sincère.

Elle avait brièvement oublié Dolly, que Mrs Umbridge ne vivait pas seule et elle pâlit légèrement, heureusement hors du champ de vision de la Juge. Elle n’avait que quelques secondes pour se composer un visage d’aimable politesse, cacher que l’époux était en fait un peu plus qu’une vague connaissance, mais un véritable collègue auprès duquel elle oeuvrait en toute clandestinité. Par chance, les cartes furent de son côté et la jeune fille dut contenir un soupir de soulagement, n’offrant qu’un sourire compatissant. « Oh, ne vous en faites pas, ce n’est pas grave du tout. Une autre fois sans doute. » Intérieurement, elle se sentait alourdie par le poids de la culpabilité. Parce qu’elle ne savait pas ce que faisait Olivander Umbridge en cet instant, ni la raison exacte pour laquelle il avait été sollicité, mais elle se doutait que ça n’avait rien à voir avec son travail. Parce que ces moments fréquents d’absence auxquels Helen faisait référence, Dolly y avait souvent été associée, elle aussi. Elle détestait mentir, plus encore à quelqu’un qu’elle estimait. La dissimulation, c’était peut-être le plus difficile depuis qu’elle avait rejoint les rangs des Passeurs, une charge qu’elle avait largement sous-estimée au départ.

Elle n’était pas idiote, elle sentit bien une forme de déception dans la voix de sa supérieure. Devrait-elle en parler à l’époux de cette dernière ? Non, l’idée même de se mêler de leur mariage était trop bizarre, tout ça ne la regardait pas.

« Oui, heureusement. » La réponse sonna bien moins enthousiaste que voulue, tandis qu’elle ne put s’empêcher de se demander si Helen avait eu vent de ses piètres performances au travail ces derniers temps. L’idée de la décevoir lui était difficilement supportable, d’autant plus lorsqu’elle pensait à ses parents, tous deux brillants chacun dans leur domaine, qui avaient eu la Juge à un moment ou un autre comme enseignante, avec le terrible constat qu’elle, leur propre fille, était tout sauf à la hauteur.

Aussi préféra-t-elle enchainer, sur un tout autre sujet. « Est-ce que vous voulez que je vous aide à préparer quelque chose ? Ça sent rudement bon en tout cas ! » commenta-t-elle alors que de délicieuses effluves provenant de la cuisine se glissaient jusqu’à ses narines. Elle était souvent si tendue au travail que l’appétit se faisait rare en journée, pour se réveiller de nouveau une fois qu’elle avait quitté les locaux du Ministère.

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Helen Umbridge
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Helen Umbridge
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labeur : présidente du Magenmagot, juge estimée et collègue respectée, troisième figure du monde magique - en toute modestie, évidemment.
alter ego : Lydia Webster, avocate pour la firme locale Wesson & Mackenzie
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sang : née-moldue, ascendance en source de fierté mais aussi de douleur pour la sorcière que ses parents n'ont jamais réellement encouragée
don : bouclier dressé autour d'un esprit dont il faut protéger les secrets, expertise dans le domaine de l'occlumancie acquise au fil des anset d'une pratique assidue
myocarde : mariée à l'unique amour de sa vie, le psychomage Oliver Umbridge
allegeance : alliée tacite des Passeurs, mais loyale au Magenmagot avant tout
particularité physique : porte parfois des lunettes à monture écaille de tortue
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(#) Re: adversity bends the heart (dolores) ●
05.05.24 17:03

As fire bends the stubborn steel
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DVERSITY
BENDS THE HEART
S’il y avait bien une constante dans la vie d’Helen Umbridge, c’était la présence d’Oliver. Souvent discrète, parfois distante, mais toujours affirmée, subtils rappels venant chatouiller les sens aiguisés de la sorcière à chaque recoin de leur habitation : à l’image de son mari, en somme. Ce même homme patient autant que charmant, qui avait su attendre que la femme de sa vie daigne comprendre que leur attraction était réciproque, se contentant d’une correspondance florissante pendant près d’une décennie avec celle qui était alors enseignante de Défense Contre les Forces du Mal à Poudlard. On ne faisait plus des histoires comme la leur, songea brièvement la blonde, reposant la note qu’Oliver lui avait laissée sur le comptoir de la cuisine. Plus personne ne prenait le temps de voir passer les années, tant le rythme du monde semblait s’accélérer sans que nul ne puisse rien y faire. Et chaque mois, chaque semaine - chaque jour, parfois - apportait son lot de nouvelles, oscillant sans prévenir entre l’heureux et le tragique. Installés depuis des années au sein de la nature enchanteresse des Falaises de Morgane, le couple Umbridge avait vu arriver les vagues successives d’exilés de la capitale sans trop d’aménité, peu volontaires à l’idée de voir leur tranquille village semi-sorcier devenir un centre d’activité magique qui finirait par égaler Londres si cela se poursuivait.

Cette inquiétude s’était doublée d’une sollicitude envers celles et ceux qui avaient perdu des proches - et la litanie s’allongeait sans trêve, la liste des disparitions s’étoffant de nouveaux patronymes à chaque consultation. Depuis quelques semaines, la juge suprême insistait pour que le chef de département de la Justice Magique - un sorcier au lignage aussi pur que sa capacité d’empathie était limitée - la laisse participer aux réunions hebdomadaires concernant les disparitions. En vain, toutefois : l’affaire avait été confiée à la Brigade de Police Magique, qui ne relevait pas de l’autorité d’Helen. Et si elle avait certains contacts parmi les rangs des Aurors, ces derniers avaient d’autres préoccupations, toutes aussi valides. Pourtant, la magistrate avait des idées qui auraient peut-être pu améliorer l’efficacité des recherches, en premier lieu une collaboration accrue avec les forces de police moldues… Mais de tels mots étaient tout sauf proscrits au sein d’un service où régnait un profond mépris des sans-magie. Vingt ans de carrière au Ministère, et toujours le même obstacle se dressait en travers de sa route : cela en aurait découragé d’autres. Helen n’était toutefois pas de celles qui renonçaient aisément. Lorsqu’elle a une idée en tête, elle ne l’a pas ailleurs - les mots de Lydia, simples mais justes, résonnaient à cette évocation.

Il fallait toutefois qu’elle cesse de penser politique, elle avait une invitée, se rappela-t-elle en revenant dans le salon où l’attendait la jeune Abbott. « Je te remercie » répondit-elle au compliment spontané, ajoutant « Les fleurs sont issues de la serre d’Oliver, il est capable de faire pousser tout et n’importe quoi là-dedans. » Et en effet, des bouquets discrets ornaient chaque pièce, taches de couleurs venant illuminer les murs de chaux claire et de pierre apparente : autant de témoignages de cet amour qu’ils se portaient, lui cultivant les bourgeons et elle les enchantant pour que leur parfum dure plus longtemps, aucun ne se lassant de ce petit jeu qui consistait à rendre l’autre heureux. Cela, et la fumée discrète de sa chibouque - alors même que le médicomage s’entêtait à lui rappeler qu’elle ne devrait pas fumer tant de cigarettes - qui au fil du temps était devenue le parfum favori de l’ancienne avocate. « J’aime à penser que, de cette manière, il est toujours un peu présent, même lorsque nos horaires s’entrecroisent. »

C’était dans de tels moments, n’ajouta-t-elle pas, trop pudique pour cela, que la douleur occasionnée par la stérilité de leur union s’allégeait un petit peu. Comment auraient-ils pu élever un enfant, alors même qu’ils dédiaient leurs vies à ces carrières dénuées d’ambition, soutenues comme elles l’étaient par leur passion du travail bien fait ? Non, cela aurait été irresponsable. Elle préférait ce rôle plus distant - auquel elle était pourtant loin d’exceller - d’amie de la famille : tel était peut-être le seul mensonge qu’Helen Umbridge s’autorisait. La vérité, malgré les années écoulées, faisait encore trop mal, pincement au cœur dont elle ne pouvait que se douter qu’il était partagé par l’homme de sa vie.

Et la blessure s’avivait parfois, surtout en la présence d’une jeune femme aussi brillante que Dolores. Parce qu’elle avait suivi de loin le parcours de l’enfant - qui n’en était plus une, même si la vingtaine n’avait pas encore sonné pour elle - Helen connaissait les capacités de cette dernière, sa vivacité d’esprit et son indomptable envie d’aider ceux et celles qui l’entouraient. Et si la blonde n’était pas assez stupide pour se dire qu’elle aurait voulu que Dolly soit sa propre fille - cette dernière avait la douceur de Victoria, et l’humilité de son père, et n’aurait pu rêver de parents plus aimants, ni d’un meilleur rang dans la société sorcière, bien que cette dernière considération ne tienne que peu de place dans l’estime que lui portait son aînée - il lui arrivait toutefois de se dire qu’elle aurait été fière d’être la mère d’une telle jeune femme.

Devait-elle partager ces considérations avec la petite brune ? Non, décida-t-elle, peu désireuse de charger l’enfant d’un tel bagage émotionnel - et, si elle était tout à fait franche avec elle-même, encore moins désireuse d’étaler ainsi ses propres vulnérabilités. Pourtant, la juriste à l’oreille exercée sentit bien que Dolores semblait assez peu enthousiaste à la mention de son début de carrière au sein du Ministère. Et, puisqu’elle tenait en horreur la papelardise si caractéristique des relations qu’elle se voyait forcée d’entretenir avec certains de ses collègues, elle refusa de prétendre qu’elle n’avait pas décelé cette note d’insatisfaction.

« Je crois que le repas est déjà prêt, Oliver n’est pas du genre à folâtrer en cuisine mais tu as raison, je crois qu’il a sorti le grand jeu pour ta venue ! Nous allons pouvoir passer à table sans l’attendre, si toutefois tu as aussi faim que moi ? » demanda-t-elle, guidant son invitée vers la salle à manger, sur la table de laquelle trois couverts étaient déjà disposés.

« Mais avant de goûter tout cela » reprit-elle, un large sourire démentant quelque peu le sérieux de ses yeux, « je voudrais que tu me parles un peu de… Bon, j’avais promis que nous ne discuterions pas du travail. Mais tout de même, j’aimerais savoir comment se passent tes journées, au Ministère ? Je te sens quelque peu… tracassée. Et tu sais » poursuivit la blonde, exsudant cette chaleur naturelle qu’elle osait peu laisser rayonner dans les couloirs sombres de l’institution, et qu’elle réservait avant tout à la sphère privée, « tu peux me parler de tout. Je ne répéterai rien, ni à Oliver ni à ton père - tu es suffisamment grande à présent pour que nous puissions avoir des conversations adultes, toi et moi. »

Tu peux me faire confiance, faillit-elle ajouter. Mais elle se retint, trop consciente du fait que la confiance se méritait plus qu’elle ne se demandait. Et qu’à ce stade, Helen n’avait encore rien fait qui mérite que la jeune femme lui accorde cette précieuse confidence…

« Je me souviens de ma première année de travail » glissa-t-elle d’un ton compatissant. « J’étais tellement perdue, entre les cours à préparer et les copies à corriger… Sans parler du fait que j’étais encore terrifiée par cet abruti de Peeves, alors même que j’étais censée enseigner à mes élèves comment se débarrasser d’un Epouvantard ! »

Ce récit suffirait-t-il à éroder les barrières de pruderie que les deux femmes avaient érigées ? Rien n’était moins sûr, mais Helen s’en serait voulu de ne pas avoir au moins essayé.

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