temporalité du rp : Juin 1955
personnages concernés : Gabriel Lestrange
trigger warnings : Violence, sang, attaque
intervention autorisée du mj : [X] oui [ ] non
autre(s) : roulette russe rp etc…

IN FOR THE KILL - 2021-2022

Je n’aime pas particulièrement me balader en pleine forêt depuis cette tentative infructueuse de fuite que j’Avais fais avec Pandora lorsque j’étais gamin. Le fait de m’être brisé le bras et d’avoir ensuite subie les foudres de mon paternel avait tué en moi tout amour pour le plein air et pourtant, ce soir, je me retrouve entouré d’arbre, dans un lieu très loin de mon confortable domaine. Face à moi, trois gobelins à l’aspect miteux et sombres me toisaient tout en discutant entre eux, dans leur étrange dialecte. Ces idiots étaient en train de se demander s’ils ne valaient pas mieux de me tuer pour me dépouiller de mon or ou bien accepter le contrat que je venais de leur proposer. Il est vrai que les sorciers ne parlaient pas couramment la langue des gobelins, mais malheureusement pour eux, ce n’était pas mon cas. Polyglotte et savant à mes heures, j’avais appris plusieurs dialectes caractéristiques aux créatures magiques afin d’éviter quelques incidents du genre.


« Je veux que tout soit bien clair; vous toucherez à la récompense seulement si vous me ramener ce dont j’ai besoin. Si je n’ai pas tout ce que je veux, vous ne toucherez aucune noise. Me suis-je bien fait comprendre? » Demandais-je d’une voix glaciale en Gobelbabil, les faisant sursauter.


De toute évidence, ils ne s’attendaient pas à m’entendre parler la même langue qu’eux.


« Et avant que vous ayez l’idée stupide de vouloir me faire disparaitre, sachez que je n’aurais aucun scrupule à vous décapité. Jamais vos familles ne retrouveront vos corps putrides et comme je représente la justice magique, personne ne viendra me questionner sur vos disparitions » Susurrais-je sans leur laisser le temps de répondre à mon ultimatum.


Des milliers d’étoiles semblaient sur le point d’apparaitre dans le ciel qui s’obscurcissait de plus en plus. Une bourrasque d’air frais vint se percuter à ma carcasse, comme pour m’avertir qu’il ne serait pas bon de rester sur les lieux plus longtemps. Que se passe-t-il? Pourquoi ai-je ce genre de pensé? Ce n’est pourtant pas mon genre de prêter attention à ce genre de suspicion. Quelques hiboux hululèrent sombrement alors que les gobelins terminaient de discuter entre eux et c’est sur une poignée de main aux aspects prometteurs qu’’ils me promirent des résultats dans les plus brefs délais. Hochant la tête en signe de satisfaction, je les ais regardé partir tout en resserrant mon veston acier sur ma carcasse. Transplaner pour aller rejoindre ma jeune femme peu vêtue -avec un peu de chance- près d’un feu de foyer était vraiment tentant à cet instant précis et c’est ce que je m’apprêtais à faire avant qu’une ombre au loin n’attire mon regard.


« Gaby? » Murmurais-je, étonné de reconnaitre sa silhouette si familière dans un endroit aussi sombre et éloigné de tout.


J’ai choisi cette forêt comme lieu de rencontre justement parce que j’étais sûr que personne ne viendrait m’y déranger…alors que venais faire mon cadet à cet endroit si éloigné de tout? Ne prenant même pas la peine de réfléchir au fait que je pouvais éventuellement le déranger, je me suis empressé de le poursuivre du pas le plus rapide que ma condition physique me le permettait. Au-dessus de ma tête, des nuages disparaissaient lentement, laissant filtrer les rayons d’une lune levante. Une lune brillante, magnifique et pleine.


« GABY! » L’appelais-je en augmentant le pas alors que sa silhouette disparaissait parmi les arbres et les buissons.


Augmentant la cadence de mes pas afin de rejoindre mon frère le plus rapidement possible, j’ai finalement atteint une petite clairière magnifique où la stature prostrée de Gabriel semblait m’Attendre…même si je savais qu’il ne m’attendait pas réellement. Jamais Gabriel ne m’avait attendu.


« Hey, ça va? » Demandais-je d’une voix douce en m’approchant doucement de lui, inquiet de le voir ainsi recroquevillé au sol.


Le peu que je pouvais voir de son visage semblait tellement souffrir que l’idée qu’il se soit fait attaquer ici me faisait perdre l’esprit. Me courbant au-dessus de lui afin de repérer une éventuelle blessure, j’ai commencé à palper son cou, son torse et ses cuisses à la recherche de sang…et rien. Pourtant, il souffrait, c’était indéniable.


« Gaby…hey Gaby, je suis là…Où as-tu mal? » Demandais-je d’une voix que j’espérais calme et apaisante et ce, malgré mon inquiétude de le voir aussi agité.


Que se passait-il, par Merlin?

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Carcasse fébrile. Les limbes s’agitaient en houles endiablées, la fièvre ruisselant en cascade sous chacun de tes pores, hérissant tes poils au garde-à-vous. Elle trépignait, la coquine désinvolte, exhibant fièrement sa rondeur gourmande sous le ciel étoilé. L’éclat doré te chatouillait d’une susceptibilité devenue familière. T’étais habitué à laisser la folie sauvage t’engloutir dans l’intime chienlit qu’elle te soulevait et pourtant, cette solitude d’ordinaire si coutumière te rendait nerveux. Pourquoi ? Il grognait en toile de fond, raclait de ses griffes acérées la porte de ta conscience. Bien sûr que tu le savais. ‘Elle te manquait déjà. Nouveau chemin à tâtonner ensemble, l’un comme l’autre dans l’apprentissage de s’apprivoiser. Le loup aspirait à sa présence. Lui comme toi à l’unisson dans ce désir de complicité avec cette moitié tant recherchée.

Le labeur l’exigeait pourtant dans ses concoctions pour le bien des loups. La curiosité en toile de fond te grattait la cabèche aux résultats que tu espérais probants. Inquiétude malgré tout en vestige dans l’abîme, l’humeur se troublant de son absence. La bête grognait, râlait. Tu la sentais, cette nervosité ondulant en serpent sous la carne. T’étais plus irritable que d’accoutumée. Les pas traînaient déjà jusqu’au coeur de la grande sylve, t’égarant sans attention entre ses bras possessifs. Les feuillages t’écorchaient sans douleur l’albâtre quand tu sentais gronder le loup aux prémices inconfortables d’une douleur en bourgeon. Haletant, l’œil capturait la courbe insolente d’Hécate, ses lueurs dorées t’éclaboussant les lagunes d’une sensibilité urticante. Elle semblait t’inonder de sa fougue. Telle une oie gavée, tu te traînais sous la pesanteur d’un poids invisible, le myocarde tambourinant douloureusement contre ton poitrail.

‘Gaby

Hein ? Voilà qu’il te semblait l’entendre dans le lointain, ce frère contre qui tu t’étais toujours insurgé. Depuis quand l’entendais-tu en écho ? Hécate se gaussait bien de toi, cette vile chipie. La pudeur rangée au tiroir, elle dévoilait toute sa splendeur dans l’intimité d’une petite clairière, t’engageant vers elle, invitant le loup à se livrer sous sa coupole. ‘A genoux, mon garçon. Aussi t’exécutais sous la géhenne déchirante. L’apôtre sauvage ployait, chaque tissu de ton corps s’étirant sous la cruauté de petites mains voilées.


‘Hey ça va ?
-Putain. C’était pas qu’un écho !  « Qu’est-c’tu fous là ? » grognais-tu au simulacre qu’il imposait en cloche sur ta carcasse. ‘Où était-elle ? « dégage » Le loup cherchait la ronde maîtresse, l’homme s’inquiétant pour l’importun, ‘l’inconscient. Bousculade émotionnelle quand les griffes se plantaient déjà sur son bras, l’invitant sans douceur à décamper. « j’t’ai dit de te casser putain t’es sou.. » ‘Trop tard. Le grondement s’épuisait en agonie sauvage sur le palais, la gutturale s’exacerbant à la lisière du gosier. ‘Où était-elle ? La voilà, danseuse immobile, ‘si belle, ‘si fascinante. La raison disloquée laissait le loup t’écarteler l’esprit, t’écorcher les chairs dans une salve de prières douloureuses, les crocs s’affichant menaçants devant l’aîné Lestrange. D’ordinaire intimidant, le prédateur devenait gibier. La clairvoyance n’était qu’un écho dans le lointain, la carcasse se déployant pour surplomber l’imprudent. Quelque chose cognait. Quelque chose percutait en rythme contre les tympans. Le coeur en turbulence chuintait à la bestialité. La souffrance en friandise te mordait d’ivresse. T’avais mal. T’étais bien. T’avais froid. Tu brûlais. Tu te sentais libre, les dernières entraves brisées.

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Je n’ai jamais été très curieux dans la vie. Mon père s’est amusé à détruire ce genre de trait de caractère de ma personnalité lors de mon enfance. De plus, la vie m’avait appris que toutes informations viendraient à ma personne en temps et en heure, que la patience était souvent beaucoup plus lucrative que l’indiscrétion. Pourtant, je dois avouer que j’ai complètement oublié tous ses avertissements et surtout tout sens commun lorsque mon regard d’acier croisa une silhouette sombre qui ne m’était pas du tout inconnu. Que venait faire Gabriel dans cette forêt perdue? Parce que oui, je savais que cette forme au loin était mon frère cadet…je le sentais au fond de moi. Angoissé qu’il ait encore l’idée de disparaitre de ma vie, mais également curieux de savoir où il pouvait bien aller d’un pas aussi empressé, je me suis dépêché à la suivre parmi les arbres et la végétation sauvage, au détriment de mes vêtements de qualité et de tout bon sens. Jamais Gabriel n’avait voulu partager ses secrets avec moi, pourquoi est-ce que je m’entêtais à forcer le destin? Ah oui…parce que ça m’insupporte qu’il me cache tout et n’importe quoi.


Pourtant, ma soudaine curiosité ne m’avait pas préparé à le voir recroquevillé au sol, comme s’il souffrait atrocement. Alors oui, j’ai foncé vers lui sans me soucier qu’un quelconque danger me menace. Sans voir s’il ne souffrait pas à la suite d’une blessure causée par un ennemi. Non. Seule sa souffrance m’importait. Sa sécurité était plus importante que mon intégrité physique.


Lorsque je l’appelle, il ne me répond pas. Il continue à se tordre de douleur et se met à genoux. Mon visage livide le contemple et ma main se posa sur son épaule alors que mon cadet semble être plongé dans son propre univers. Mais que se passe-t-il par Merlin? A-t-il été mordu par une créature qui crée des hallucinations? Lorsqu’il parvint enfin à me répondre, c’est pour m’envoyer balader. « Je te demande pardon? » Grognais-je avec colère lorsqu’il me demanda ce que je faisais dans cette forêt. « Je pourrais te poser la même question! Cette forêt à une réputation assez sombre, tu n’as rien à faire ici » Rétorquais-je froidement, avec verve.


Ainsi donc, malgré les plus récents événements, Gabriel était retombé dans sa haine à mon encontre. J’avais espéré une transition vers une relation plus…courtoise, mais il semblerait que c’était trop lui demander. Pourquoi était-il si agressif alors que je m’inquiétais pour lui? Mon bras est agrippé par les mains de mon frère avec une force et une violence inouïe. Un grognement de douleur et de fureur sortit de mes lèvres et je tente de se dégager de sa poigne, mais rien à faire, ses ongles sont bien incrustés dans ma chair, au point de m’en faire saigner. « Lâche-moi Gabriel Lestrange. Lâche-moi immédiatement! » Ordonnais-je d’une voix tranchante et glaciale alors qu’il m’ordonne lui-même de partir. Comment suis-je sensé partir s’il me retient de la sorte? Je tiens à mon bras et vu à quel point ses griffes déchire mon épiderme, même transplaner pourrait me blesser violemment.


Les éclats de la pleine lune traversèrent les nuages et vint nous illuminer, dévoilant pour le bon l’aspect du visage de mon cadet. « Gaby? » Croassais-je d’une voix tendue et légèrement effrayée en apercevant la dilatation de ses pupilles, la sueur couvrant sa peau laiteuse, et son visage tordu par la souffrance. C’est lorsque sa dentition absolument parfaite commença à changer et ses mâchoires se transformer que j’ai écarquillé les yeux. « Non…non, c’est impossible…pas toi…PAS TOI! » Hurlais-je dans une hystérie angoissée en voyant le corps de mon cadet lentement se transformer en quelque chose d’horrible…de monstrueux…d’atrocement contre-nature. Tombant au sol alors que l’homme se métamorphosait en bête bavante et sans âme, je tente de reculer le plus rapidement possible, m’éloigner du lycanthrope qui avait bouffé la présence de Gabriel.


« Gabriel…Gaby…c’est moi…tu me reconnais? » Demandais-je d’une voix étranglée en regardant l’énorme monstre me dévisager de son regard inhumain. Si l’homme n’avait jamais trouvé le courage de me tuer malgré sa haine viscérale à son encontre, je pouvais aisément deviner que la bête n’hésiterait pas, elle. Les loups-garous étaient des êtres abjectes et répugnants, mais redoutablement dangereux…et moi, je…j’étais terrifié…au point de ne rien trouver de mieux à faire que de reculer pour tenter de fuir…mais c’était impossible de fuir ce genre de monstre…maintenant qu’il m’avait flairé, il n’aurait de cesse de me poursuivre. Mes mains palpèrent le sol et c’est avec un instinct de survie qui m’était jusqu’alors inconnu que j’ai soulevé une immense branche et que j’en ai donné un coup sur la tête de la bête en disant : « Recule espèce de monstre contre-nature…RECULE! ».


Pourquoi…pourquoi de tous les fléaux et les souffrances que la vie avait fait pleuvoir sur moi, il avait fallu que mon frère devienne un être sanguinaire, impure et inhumaine? POURQUOI?

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Ses mots ricochaient sur le miroir de ton incompréhension, engloutis dans l’abîme. Tu l’entendais dans le lointain proche sans le comprendre. L’attention sacrifiée pour Hécate le rendait secondaire dans ton panorama. Le serpent urticant d’une anxiété te gagnait, ta carne gondolant en frissons à ‘sa’ présence. Le loup et les miettes de raison traînant sous la caboche se heurtaient dans l’inconfort. Tu n’aspirais qu’à te délivrer de ta simple carcasse humanoïde. Laisser la bête s’épancher sous l’œil  attentif et malicieux de l’astre doré. Les molaires broyées au frein que tu t’imposais, ‘le temps pour lui de s’enfuir. Pauvre fou qui restait sur ton sillage dangereux. « Fuis » soufflais-tu, haletant, une dernière lucarne clairvoyante pour lui avant qu’un voile ne t’embrouille la vue. ‘Tu ne le voyais plus.

La fièvre ruisselait en cascade sous la chair, le cœur cognant douloureusement contre le poitrail. À petits feux tu perdais pied, le sol semblant s’effondrer pour t’arracher de la réalité. C’était vertigineux. La nausée dissipée, écrasée par une horrible sensation d’écartèlement. La géhenne t’asphyxiait, les grondements perclus à la lisière du gosier. Le loup grattait à la porte, grognait pour sa liberté. Un bruit assourdissant percutait tes tympans, épuisant chaque son en battement nourrissant le loup. Ton myocarde s’emballait, prêt à éclater aux tissus se déchirant sous le réveil de l’autre. L’impatience t’électrisait. Le glas d’un corps disloqué se répandait dans les supplices muselés. L’impression qu’on t’arrachait la mâchoire, qu’un saule cogneur t’étrillait le corps. ‘Si mal. Le dernier soupir humain se délivrait sur un grondement sourd. ‘Il était là, gargarisé, affamé.

Le loup se déployait quelques têtes au-dessus de l’infortuné, les griffes accrochant la glèbe, le pelage noir en couverture sur les membres, le temps de prendre consistance avec la favorite des nuits. Les râles abondaient du gosier, les crocs dévoilés sur une gueule entrouverte. ‘Petite proie offerte en ligne de mire. Bien trop facile. Amuse-bouche en engagement des hostilités. Il suintait la couardise, engraissant ton appétit. La truffe reniflait ses effluves salées, sa peur en friandise. Grognement largué à la branche jetée en offensive. Cours petite bête.

Et tu t’approchais, ‘à pas de loup. Les pattes foulaient l’herbe trempée, les petites billes noires se focalisant sur la créature affolée. Ne pas la brusquer. Qu’elle avait l’air appétissante, toute apeurée et tremblante. Nul autre prédateur ne semblait sillonner l’horizon. Le satisfaction s’enlisait en cornage derrière les crocs, en murmure annonciateur de carnage.

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J’ai régulièrement songé et imaginé la façon dont j’allais mourir et ce, depuis ma plus tendre enfance. Pour moi, il était évident que ma vie ne s’éteindrait pas de vieillesse, mais bien dans la souffrance et la douleur. Sans doute de façon prématurée. Peut-être était-ce pour cette raison que chaque perversion que peut offrir ce monde chaotique trouve son chemin jusqu’à moi; avec la certitude de mourir atrocement, le goût de vivre intensément s’en fait ressentir de façon urgente. La mort en elle-même ne m’a jamais vraiment terrifié. Un être mélancolique et mielleux parlerait sans doute de sa crainte de laisser ses proches tristes et désemparés face à sa disparition, mais pas moi. Soyons honnête, je ne crois pas qu’ils seraient nombreux, ceux à pleurer ma perte. J’ai mis tant de coeur à tenir tout le monde éloigné de moi que maintenant que ma vie s’achève, je constate à quel point j’ai toujours été seul. Remarque t-on ma disparition? S’en inquiéterait-on? Sans doute pas, j’en avais eu la preuve avec le Tako-tsubo et le grand…détachement de tous autour de cette quasi-mort.


Il ne reste sans doute que quelques secondes à ma vie et je réalise à cet instant qu’il est ironique que ça soit Gabriel qui deviennent l’auteur de mon futur trépas. Cet enfant que j’avais aimé au-delà de la raison et des tabous serait finalement celui qui réalise le fantasme de beaucoup de sorciers. C’est idiot, mais j’ai toujours plus ou moins su que ça serait lui qui m’arracherait mon dernier souffle de vie. Vu tout ce que je lui ai fait subir, il est normal qu’il en soit ainsi.


Par contre, jamais je n’aurais pensé que ça serait par l’entremise d’une bête si monstrueuse et inhumaine qu’il en finirait avec moi.


Mon vieux coeur déjà bien abîmé battait démesurément à tout rompre alors qu’un gigantesque lycanthrope se tenait à l’endroit où s’était tenu Gabriel quelques secondes auparavant. Un museau bestiale, un regard fou d’animal en quête de chair fraîche…Depuis quand mon frère tant aimé avait souillé son âme pure par cet être ignoblement dégoûtant? Un loup-garou…non, pas lui. J’étais tellement abasourdi et terrifié que j’en avais mal au ventre. Mon doux Gabriel…comment était-ce possible? Vautré au sol, surplombé par ce monstre tout droit sorti du pire de mes cauchemars, je recule du mieux que je peux sans être capable de me lever. Cette bête est beaucoup plus grande, rapide, agile, violente et meurtrière que moi. Mon mal-être et mon incompréhension face à la transformation de Gabriel fait lentement place à la colère, la terreur et l’instinct de survie. Je n’avais pas beaucoup de temps pour trouver un moyen de survivre; je ne pourrais jamais affronter un loup par la force de ma magie, le transplanage n’était pas non plus une option et la fuite à pied serait tout simplement ridicule. Cette bête m’arracherait la gorge d’un seul coup de croc en moins de trente secondes.


Ainsi proche d'une fin malheureuse et souffrante, il est étrange de voir à quel point les secondes qui s’égrainent semblent infinies alors que le temps poursuit son cours normal. “Réfléchis Silas…tu ne vas pas laisser une saleté de monstre te tuer” M’insurgeais-je mentalement alors que je constatais que la bestiole s’apprêtait à attaquer. Je pouvais voir sa bave couler sur ses crocs et caresser sa fourrure alors qu’il ne me lâchait pas du regard. Dévorer par un hybride…tu parles d’une fin épouvantablement honteuse et déshonorante.


Ma terreur est telle que je ne suis pas capable de réfléchir adéquatement. Mon intelligence me fait défaut, lors de ce genre de confrontation, de toute évidence. Reculant encore doucement, c’est lorsque mon dos percute un arbre que je comprends que je suis cuit. Je suis pris au piège. De toute façon, la bête cauchemardesque semble sur le point de bondir. Si je voulais survivre, je devais attaquer en premier. C’est face à cette constatation morbide que je me suis souvenu d’un élément secondaire de ma personne, mais qui pourrait peut-être m’aider quelques instants. Un humain ne ferait jamais le poids face à une telle bête…mais un loup?


Jamais je ne me suis transformé aussi rapidement en ma forme d’animagus. La transformation fut si brutale qu’elle m’en fit mal, mais pas le temps d’y songer. Je n’étais plus humain, j’étais sous ma forme de loup -ironique, non? L’énorme loup noir que j’étais se tenait maintenant devant le lycanthrope, babines retroussées et grognements menaçants nargant mon ennemi. Je ne suis pas sot au point de croire que je suis plus fort qu’un maudit par la lune, mais maintenant, je me sens apte à me défendre. Mes muscles tendus et bandés, mes grognements de plus en plus menaçant et mes pattes bien ancré au sol, je fixe mon regard acier dans celui beaucoup plus bestiale et jaune de celui qui avait été mon frère.


Un feulement sortit de ma carcasse robuste en guise d’avertissement et une seconde plus tard, je bondissais contre l’immense bête sanguinaire, griffes acérés et crocs tranchants prêt à répliquer à ses menaces de morts animales.


Était-ce la la fin des frères Lestrange?

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Par Merlin. Il allait te trucider. L’angoisse en rat crevard te grattant l’encéphale s’épuisait à mesure que le loup prenait place. Foutu, t’étais foutu. Les craintes s’asséchaient dans la soif qu’Hécate t’avortait sous la viande. Langue râpeuse garnie de crocs affamés, t’avais la conscience étouffée, les sens avivés, ne laissant plus que l’instinct parler. Il était là. ‘Oh le grand-frère. Souffle chaud haletant, grognements en toile de fond. Le loup se pourléchait les babines, intrigué de faire ‘enfin’ face au bourreau martelant si souvent l’abîme de son hôte. ‘Il n’est pas si effrayant. L’envie de récréation. Les pensées de ton humain s’entremêlaient si souvent qu’il te soulevait souvent la migraine. Pauvre petit être. Espèce obscure t’engraissant de curiosité. ‘Et si je jouais un peu avec ? Si la famine te chatouillait les crocs, le délassement s’érigeait en souveraine pour tourmenter la créature affolée. Suintait de sa carcasse les fragrances salées de sa transe, de sa terreur. ‘Mhhh qu’il sentait bon. L’écume salée perlait sur l’albâtre en parfum exquis. Ça t’attisait les papilles, te faisait saliver en rage latente. ‘Regarde comme il est apeuré. Pourquoi t’en effrayer ? Murmure à l’hôte capricieux.

Les griffes s’enfonçaient dans la glèbe, grignotant lentement la maigre distance vous séparant. Le voilà percutant un arbre, te gargarisant intimement. Râle contenté en grognement. ‘Tu ne fuiras pas bien loin. Pensée lutine, pensée sadique. Presque un soupçon de déception à la traque écourtée. ‘Ce n’est pas le plus fin chasseur.

C’est alors que…
Tu grondais à la nouvelle menace. ‘Quelle surprise. Malice et provocation dans les quenottes, les petites billes noires se soûlaient de férocité. Peut-être aurais-tu finalement l’occasion de t’amuser, un peu ? ‘Intéressant. Si d’apparence humanoïde, il ne délivrait rien d’alarmant, c’était sous sa forme sauvage qu’il t’animait de quelques cruelles agitations. C’est qu’il était audacieux, à s’enhardir le premier sur l’offensive. L’assaut lancé, un coup de griffes contre son museau en désir d’allonger les réjouissances, les crocs meurtrissant sa nuque pour l’envoyer paître à quelques mètres. Amusant. Grisant. T’avais l’ardeur en fermentation, la vigilance à l’horizon. Ça grognait dans l’avaloir, la salive perlant des crocs en représailles. Distance grignotée, tu bondissais dessus, la rage en écho du gosier. ‘Approche, petit loup. ‘Pas si petit. T’étais sur la prudence et l’excitation, ‘l’impatience d’en faire ton casse-croûte, mais patience. La viande méritait de mûrir sous l’émoi. ‘Je te défends de le tuer. Rouspétances de Gabriel. ‘Laisse-moi donc un peu m’amuser. Ça grognait en toile de fond, en union des vôtres. C’est qu’il savait se faire entendre, ton petit humain.

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