temporalité du rp : Juin 1955
personnages concernés : Olivia
trigger warnings : Maltraitance envers les vêtements
intervention autorisée du mj : [x] oui [ ] non (cochez la case correspondant à votre choix)

IN FOR THE KILL - 2021-2022

Parfois, il y a des moments dans la vie d’un homme où il regrette certaines de ses paroles ou certains de ses actes. Ce n’est pas parce qu’il est foncièrement mauvais, mais simplement parce qu’il prend de mauvaises décisions, poussés par un instinct qui -parfois- se fait la malle. Je pense que je peux affirmer sans l’ombre d’un doute que je suis normalement le parfait exemple d’un libertin aux commandes de sa propre destinée, mais allez savoir pourquoi, ce soir, j’ai l’impression que tout me file entre les doigts, un peu comme si le karma ou la malchance s’étaient passé le mot pour ne faire souffrir. Est-ce l’approche de la lune qui exerce une influence sur la frénésie qui fourmille dans mon corps et mon impatience ou bien est-ce complètement autre chose? Autre chose de plus subtile, sinueux et sombre? Je ne sais pas trop, mais à ce rythme, j’ai l’impression que ma caravane allait tomber en ruine avant que la journée se termine. Ça avait commencé par une porte d’armoire qui m’était restée entre les mains lorsque je l’avais ouverte pour attraper un verre, s’en est suivit une chute lorsque ma chaise préférée avait rendu l’âme pour finalement finir par une bougie embrasant mes vêtements. L’entièreté de mes vêtements, même ceux que je portais au moment de l’incident. Les seules choses qui me restaient étaient quelques slips et une vieille chemise trois fois trop petite pour moi.


Même si nous étions en plein de mois de juin, le temps était froid lorsque le soleil déclinait. Un peu trop froid pour me balader presque à poil dans le campement. Surtout que j’avais l’étrange et lourd impression que mon père ne comprendrait pas mon soudain intérêt pour le quasi-nudisme. L’option de lui expliquer le récent incident avec mes vêtements étaient tout sauf tentant sachant qu’il risquait de se moquer de moi jusqu’à sa mort. Juste cette éventualité était assez terrifiante pour que je saute le repas du soir. Hors de question de devenir la risée du campement, pas moi! Le gamin, le fouteur de trouble, le playboy peut-être, mais pas la risée.


C’est lorsque l’édition de la gazette du sorcier du soir faisait son apparition dans toutes les chaumières étant abonné à ce torchon que j’entendis un grattement à la porte de ma caravane. « Foutez le camp! » Grognais-je en tentant de lancer un sort pour réparer tout ce que j’avais cassé ou abimé dans les dernières heures. Vu mes maigres talents en magie, je vous laisse imaginer le carnage qu’est ma roulotte. Les grattements à ma porte continuèrent et excédé, je me suis dirigé brusquement vers elle pour l’ouvrir à la volée. « NON, MAIS TU VAS ME FOUTRE PATIENCE SAC À M…Ollie? » Commençais-je à gronder avec agressivité, véritable quintessence du loup sur le point d’attaquer avant de me rendre compte que mon harceleur était en vérité ma très jolie cousine. « Mais…qu’est-ce que tu fais là? » Demandais-je en me poussant pour la laisser entrer dans ma tanière, oubliant que je n’étais vêtu qu’un boxer particulièrement moulant. Refermant la porte derrière elle, je tente de remettre un peu d’ordre dans mon foutoir tout en tentant de lui expliquer mes dernières péripéties. « Ne regarde pas le ménage, déjà que ce n’est pas mon fort, j’ai failli faire cramer la moitié de toute ma caravane en tentant d’allumer une bougie » Dis-je d’une voix empressée alors qu’une odeur de poil roussi et de textile carbonisée régnait dans mon domicile. « Je pourrais tenter de retirer l’odeur, mais je sais pas ce que j’ai, dès que j’utilise la magie, je fais tout flamber ce soir » Rajoutais-je d’une voix un peu plus contrite, un peu comme un gamin prit sur les faits d’un mauvais coup trop rapidement découvert.


J’sais que je suis une pierre lorsque vient le temps de faire de la magie et même si je me moque de ne pas être un excellent sorcier, ça reste tout de même très difficile pour moi d’admettre à voix haute que je ne suis pas parfait.

MADE BY @ICEANDFIRE / IN FOR THE KILL › 2021-2022

« Putain de merde » pestais-tu dans le simulacre d’un client fugace. Encore un connard qui vitupérait la friandise après l’avoir goulûment consumée. Tout ça pour être remboursé. Clébard des puisards ! Quelques prévenances s’égaraient avec Odette l’infortunée, princesse du demi-monde sous laquelle tu étendais une chaperonne élytre. Il n’avait pas été tendre le poisseux rustaud, sa pestilence traînant encore en fragrance putride sous vos sensibles truffes. « ça va ma chérie ? » Tendresse sur le palais, t’égarais tes griffes en caresses consolantes. L’humeur s’infectait de papillons noirs aux épanchements cyanosés imprimant la soie de ses bras, témoignages d’une brusquerie volatile. T’endossais silencieusement le cilice de la misère, les crocs s’écrasant d’une contrariété urticante. L’animosité pour les hommes en bourgeon n’attendait qu’à éclater, encore une fois. Qu’il était facile de foutre une torgnole à une donzelle. Bêtes et lâches, cruels et égoïstes, le désir intempestif de se vider les couilles. Ils t’exaspéraient autant qu’ils t’effrayaient, ‘autant qu’ils t’enflammaient. Bousculade émotionnelle. Ébranlement abyssal. Le besoin de changer d’air te perforait l’encéphale.

Tu t’arrachais des limbes paillardes dans l’ombre des évidences, te mussant sous l’artifice d’un rongeur pour te fonde dans les cloaques du théâtre vivant. Les petites billes noires lanternaient distraitement sur quelques déguenillés, t’arrachant de l’atmosphère frelatée du Casino pour te joindre à l’humanité. L’air s’engouffrait presque douloureusement en toi, te brûlant les poumons à la sensation presque euphorisante d’exister pour toi. Tes petites pattes t’amenaient distraitement loin de la plèbe, les pensées s’enlisant dans une fange de négligence alors que tu devinais finalement la roulotte d’un indécrottable loup que t’affectionnais intimement. Tu ne t’en étonnais plus. L’âme fragilisée semblait se nourrir de sa présence, s’engraisser d’une étrange ardeur qui te ravigotait. Petite carcasse délaissée au profit des courbes, le coton ébène en garde-fou sur ta pudeur. Certains te jugeaient aguichante, ‘pour ne pas dire racoleuse. Affection pour les robes, affection pour la provocation. Tu sifflais autant que tu défiais. Un leitmotiv contrariant tes principes. T’en avais rien à branler, t’évertuais à penser. Les griffes grattaient l’écorce de l’antre du loup, peu encline à répondre à ses exigences. « Toi t’as l’art d’accueillir les gens ! » rouspétais-tu, le sarcasme étirant pourtant tes labres en perfide risette. L’oeil glissait sur sa défroque plus que suggestive, traînant sans doute un peu trop sur la courbe fessière. « ça concerne également tes vêtements ? » Moquerie enlisée sur le palais, tu t’invitais dans l’humble ‘château’, t’installant sans cérémonies sur ce qui semblait rester d’une table. La truffe se retroussait aux effluves cramoisies, devinant le chienlit volatile. « Chou, si t’as besoin que je t’explique comment se servir d’une bougie, faut pas hésiter » La tendresse que tu lui nourrissais prenait bien des formes toutes aussi plus singulières les unes que les autres. Les perles de lave se remplissaient de malice et bienveillance, attendrie par sa gueule penaude. « C’est pas à cause de cette chipie d’Hécate ? C’est bientôt la pleine lune, non ? »  Les jambes s’entrelaçaient comme des lacets, adossée sur tes avants-bras, les griffes accrochées au rebord de la table, tu l’observais calmement. Sa présence salvatrice semblait avoir déjà chassé les bêtes noires qui te mangeottaient l’humeur. « Tu veux que j’aille piquer quelques vêtements ? À ton daron par exemple ? » Proposition indécente qui t’amusais pourtant, imaginant le regard sceptique d’Asher sur la tenue de son lardon. Quoiqu’il serait bien capable de s’en battre les steaks.

MADE BY @ICEANDFIRE / IN FOR THE KILL › 2021-2022

Je suis énervé oui. De mauvais poil. Je dirais même que je suis extrêmement déplaisant pour quiconque en cet instant, même pour moi-même. Mes nerfs sont à fleur de peau et la seule chose qui me permettrait de me défouler suffisamment afin que je recouvre mon calme est malheureusement interdit aux yeux de la loi…et de mon père. Je ne suis pas sûr que mon paternel accepte de me voir massacrer un sombre inconnu jusqu’à son dernier souffle simplement pour me faire regagner un peu de sérénité. J’ai l’impression étrange que tout m’exaspère, au point que même la brise me rend agressif. C’est là que l’impossibilité de me métamorphoser dès que je le désir me devient insupportable. C’est de mon loup dont j’ai besoin à l’instant. Le manque soudain de ma part animal me prend par les tripes et commence à me les tordre désagréablement. Les émotions humaines sont trop désagréables, beaucoup trop désagréables. Je préfère être un loup et ne rien ressentir plutôt que de vivre tout ça. En plus, ma magie a tendance à tempêter et à devenir encore plus incontrôlable lorsque je suis aussi nerveux…ce qui explique mes fringues cramées et le reste du foutoir de ma caravane.


Cependant, je n’avais pas planifié que ma jolie cousine sulfureuse choisirait ce moment précis pour venir me rendre une petite visite de courtoisie. Accueillis par ma voix mécontente et grondante, elle aurait pu directement me gifler ou m’envoyer balader, mais elle choisie de traiter ma mauvaise humeur par l’humour, son brin de sarcasme accompagnant ses paroles avec une aisance olympienne. Mes joues se tintèrent légèrement de rouge alors que d’une voix bougonne, je rétorquais : « Oui bon, je m’excuse. Je ne savais pas que c’était toi ». Sinon, sans doute l’aurais-je accueilli avec une phrase salace et une pose suggestive…ou pas. Peut-être pas, vu mon état. « Ouais, j’ai tout fait cramer. J’en peu plus. Je devrais la péter, cette putain de baguette magique » Grommelais-je en donnant un coup de pied dans une tasse en fer bosselée qui trainait au sol. Oui bon, je suis de mauvaise humeur, ça va! Je m’efface pour la laisser pénétrer mon antre et je referme difficilement la porte derrière elle. Au moins, le son de sa voix suffit à m’apaiser…un peu.


Mais elle se permet de se moquer de moi…dans mon état. De toute évidence, elle n’a pas pleinement conscience de mon état d’énervement ou bien s’en moque-t-elle. Elle ne serait pas la première de ma famille à passer de l’adoration au dédain à mon égard. « Je ne suis pas aussi imbécile que vous semblez le croire. Je SAIS utiliser une bougie, Ollie! » Fis-je remarquer froidement tout en tentant de me contrôler. Ne pas mordre ceux qui m’entoure…je devais me le répéter comme une sorte de mantras. Ollie avait toujours été sarcastique et moqueuse, je l’adorais pour cette raison normalement…mais ce n’était pas le jour. Vraiment pas. Il me semble que c’était palpable. Lorsqu’elle parla d’Hécate, j’ai juste laissé un long grognement animal et guttural sortir de ma gorge. « Hécate, Hécate…pourquoi toujours parler en parabole? C’est qui cette salope d’Hécate? Personne! » Grognais-je en me passant la main dans les cheveux. Normalement, la pleine lune ne m’affecte pas à ce point. Mon loup, je le vénère et je l’embrasse…pourquoi subirais-je de telles répercussions? Était-ce parce qu’Hazel m’a révélé il n’y a pas si longtemps qu’elle n’aime pas autant faire partie de la meute que moi que mes nerfs lâches ou bien est-ce l’écart qui se tisse entre les miens et moi qui m’affecte autant? « Mais oui, pour répondre à ta question, la pleine lune est dans une poignée de jour » Dis-je plus doucement. Après tout, ce n’était pas de la faute de ma cousine si je ne comprenais plus rien à ma vie, ces derniers jours.


« Pardon, tu n’as pas à subir ma mauvaise humeur » Soupirais-je en me rapprochant d’elle pour la serrer dans mes bras, sans me soucier de quasi-nudité. De toute façon, elle connaissait tout de moi, ce n’était pas ça qui allait franchement la dégouter. Lorsqu’elle proposa d’aller me piquer des vêtements à mon père, j’ai éclaté de rire. ENFIN. Je me sens déjà un peu plus moi, maintenant qu’un sourire trône sur mes lèvres. « Tu veux que je sois encore plus pathétique? Non seulement il n’a aucun goût vestimentaire, mais en plus, il fait trois fois ma taille! » Dis-je en la relâchant. Bon, j’ambitionne peut-être un peu, Asher Greyback n’est pas aussi imposant, mais je n’ai clairement pas sa carrure! En plus, j’ai souvent tendance à l’idéalisé, au point que, pour moi, il semble aussi grand et imposant qu’une montagne. « Distrais-moi, je deviens fou… » La suppliais-je en la regardant de mes grands yeux clairs. « Qu’est-ce que tu venais faire dans l’antre du loup, d’ailleurs? » Questionnais-je finalement, décidant que je m’étais assez plains égoïstement. En même temps, difficile de résister à la tentation de déverser tous mes doutes, mes craintes et ma peine à Olivia, mon adorable confidente depuis des années.

MADE BY @ICEANDFIRE / IN FOR THE KILL › 2021-2022

Qu’il était grognon le petit loup. Vermeilles écorchées d’un sourire à l’affection que tu lui nourrissais. Parfois gnaf, maladroit, rustre, il te soulevait pourtant de quelques tendresses. Le pourpre fardait ses joues à l’évidence de ses profusions, t’amusant intimement. Une tasse s’affichait en martyr de son humeur, te laissant indifférente en plâtre du joli minois. Mieux valait-il ne pas l’excéder plus que de raison, ‘pour le moment.

La croupe installée sur l’un des rares meubles semblant intact à ses fâcheries, les guiboles ballantes, tu l’observais non sans ce petit sourire qui émoussait tant ton frère. « Calme toi mon loup, je te taquine » Souffle en berceuse malicieuse, les joues se creusant d’un sillon rieur. Si facilement chatouilleux, trop prompt à l’avanie. Et toi l’incurable gouailleuse. Jamais odieuse, la langue toujours patelineuse. « Cette salope est cette pauvre diablesse qui te fait hurler sous la nuit mon chou. Tu n’y peux rien et c’est comme ça. » Fenrir n’était pourtant pas de ceux à répudier la bête, que du contraire. Quelque chose lui échauffait la bile.

Apôtre de ses humeurs, le voilà s’échouant sur ta rive. Le miel en velouté sur tes lèvres, tes bras l’accueillaient chaleureusement, l’égide déployée pour ce loup bourrelé par quelques trolls invisibles. « t’excuse pas, j’ai l’habitude » Boutade sur le palais à l’offensive mouchetant l’absent. L’habitude d’être brusquée ne te rendait pas fourbue pour la cause. Entre le petit dragon et les clilles du lupanar, tu dressais en garde-fou une coquette hardiesse. La langue claquait sans chatterie. Les griffes se dérobaient dans la broussaille de ses épis, s’égarant en caresses réconfortantes. L’éclat du gosier te surprenait, le rire te picotant les labres d’une infection agréable. « Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il n’a aucun goût. Lorsqu’il est d’humeur à se rendre ‘coquet’, il est tout cliquant ton daron. Bon question de taille, t’auras l’air d’un dadais dans ses vêtements » Sur ce point, force était de constater que tu le rejoignais. Asher était plus gaillard que son polisson. Le distraire ? Un art dans lequel tu excellais. Le malice enrobait tes bonbons sucrés alors que tu l’attrapais dans le carcan de tes griffes pour lui chatouiller les côtelettes. « t’es toujours aussi chatouilleux ? » Combien de fois ne t’étais pas régalé de l’asticoter, ce glabre grincheux. « Pour un loup t’es pas très poilu t’sais ? » Rouspétance factice sous le couvert d’une bouderie volatile. « J’étais contrariée aussi alors j’avais envie de te voir » La spontanéité déroulait les mots sans entraves. Le fils Greyback était de ceux dont la présence t’anesthésiait l’humeur, fléchissant tes bêtes noires à genoux sous ta dominance. « Allez mon louloup, qu’est-ce qui te contrarie tant ? T’es pas aussi bougon d’habitude ? Tu veux un nounours ? » Friandise colorée en réserve éternelle dans tes poches. Si t’étais pas amatrice de gnôle ou de fumette, tu te laissais facilement happée par les délices sucrés. Usage enfantin en rappel des souvenirs d’enfance. Les princesses du demi-monde vous gavaient de ces mignardises, espérant vous arracher les images graveleuses qui défilaient en théâtre pouacre. L’innocence dissipée depuis longtemps de vos grands yeux hagards.

MADE BY @ICEANDFIRE / IN FOR THE KILL › 2021-2022

Beaucoup de chose fourmille dans mes méninges à cet instant et malheureusement, c’est ma caravane, mes vêtements et maintenant Ollie qui en subissent les conséquences. Éternel gamin et toujours de bonne humeur, je ne savais pas comment gérer le flot d’émotions contradictoires qui bouillonnait dans mon être depuis le début de la journée. Je ne veux pas vivre ça, c’est insupportable! Pourquoi les événements se succédaient à une vitesse aussi effrayante? Comment est-ce qu’un humain pouvait survivre en ressentant autant de trucs en même temps? Mes pupilles dilatées à l’extrême, mes poils de bras hérissés et mon souffle erratique démontrait d’ailleurs mon état mental perturbé. Malheureusement pour Ollie, ma roulotte était clairement trop petite et en mauvais état pour canaliser ma colère, ma culpabilité, mes incertitudes et ma honte. En venant me visiter, ma cousine allait se prendre un putain de train à la gueule.


De toute évidence, la jolie jeune femme était loin de se douter à quel point je pouvais être de mauvaise humeur puisqu’elle s’amusait clairement à mes dépends. Non seulement elle s’amusait à mes dépends, mais en plus elle mettait la faute sur la lune, la seule putain de chose réconfortante de mon existence à cet instant! « Non, ce n’est pas la lune qui me fait ça. J’adore la lune, j’adore mon loup, je n’ai jamais été aussi bien dans mon existence depuis que j’ai été mordu! Quand est-ce que vous allez comprendre qu’on n’est pas tous dépressif après une putain de morsure! » Grognais-je avec une bonne dose d’agressivité dans la voix, mes poings serrés, revivant par son attaque à la lune la confession de ma petite sœur. Étais-je donc si anormal d’aimer mon loup? D’attendre la prochaine lune avec impatience? C’était donc pour ça qu’Hazel me fuyait maintenant comme si j’étais un inconnu et non pas son frère?


Me rendant compte que je suis désagréable face à ma belle convive improvisée, je m’excuse de lui faire subir ma mauvaise humeur. Elle mérite mieux, même si elle est sans doute habituée de mes sautes d’humeurs fréquents. Ça fait tout de même plusieurs années qu’elle me sert de confidence. Des trucs pour me faire chanter, elle en a des dizaines et des dizaines à mon sujet. Pourtant, elle est toujours là, toujours prête à supporter mes éclats de mauvaises humeurs malgré tout. Lorsqu’elle mentionna les vêtements de mon père, mon corps se tend imperceptiblement. Ou peut-être pas. Tout en moi se fige, même mon souffle. Ma cousine continue de parler, de glorifier ce père que je ne mérite certainement pas. « Mouais je sais. J’suis une crevette, comparé à lui. Toute façon, je ne me risquerai pas à approcher sa roulotte » Dis-je dans un grognement avant de commencer à me tortiller dans tous les sens lorsqu’elle commença à me chatouiller. « A…ARRÊTE…ARRÊTE… » Suppliais-je en riant comme un dément. Oui bon, je suis extrêmement chatouilleux. Genre vraiment. Mais à nouveau, ses paroles fait mourir tout éclat de rire. Pas très poilu pour un loup. Je m’écarte d’elle et j’attrape la première vieille couverture que j’aperçois pour me rouler à l’intérieur et ainsi cacher mon torse presque imberbe. « Bon, une autre affaire maintenant! Pas assez poilu pour un loup. Sérieusement, vous avez tous décidé de me reprocher mon existence ou quoi? J’EN AI MARRE, MERDE! JE SAIS BIEN QUE JE VAUS RIEN, PAS BESOIN DE CONSTAMMENT ME LE RAPPELER! » Criais-je en m’écrasant au sol, bouleversé.


Ouais bon, un peu trop d’événements dramatique en si peu de temps. C’est difficile à gérer pour un handicapé des émotions comme moi et de toute évidence, ma tête a décidé de péter ses fusibles. Elle m’offre des friandises comme si de rien était et pour l’une des premières fois de ma vie, je refuse. Non. Je n’en veux pas. Je n’ai pas faim. Ma confidente, de sa voix douce et chaude, me demanda ce qui se passait dans ma tête, me rappelant que je ne suis normalement pas aussi contrarié. J’hésite à parler, je me mords violemment la lèvre inférieure avant de me décider à parler. « Hazel ne me parle plus et me fuit depuis des semaines…Oncle Lugh est mort…j’suis un bon à rien qui a frappé son propre père…j’ai juste envie de me transformer et courir jusqu’à tout oublier Ollie…pourquoi ça me fait mal comme ça, hein? » Dis-je dans un pleur rauque avant de coucher ma tête contre ses jambes, à la recherche d’un peu de tendresse. L’isolement de ces derniers temps me rend fou. « J’ai frappé papa…je l’évite depuis…j’en reviens pas, je l’ai frappé… » Répétais-je en fermant les yeux. « Tu as déjà eut l’impression de décevoir tout le monde toi? » Demandais-je finalement en fixant le reste d’un vieux canapé détruit. Oui bon, peut-être que l'approche de la lune m'exacerbait mes émotions, finalement.

MADE BY @ICEANDFIRE / IN FOR THE KILL › 2021-2022

Une moue se meublait sur tes vermeilles, le velours chiffonné aux chichis de sa hargne. Sans doute avait-il raison. T’en savais fichtre rien ! T’étais pas parmi ces autres apôtres, à lorgner de près ou de loin la rondeur astrale. Pourtant, les quelques lendemains assistés auprès d’Hazel sous ta forme pygméenne t’avaient suggéré quelques supplices ravalés derrière le mordant de ses crocs.

« Ok c’est pas cette connasse d’Hécate. Quoi alors ? » Rouspétance sucrée. Le simulacre d’une patience que tu ne lui accordais qu’en exclusivité, à lui et la cadette. Bien rapidement disculpé pour la bile éructée, les bras s’offraient en étreinte fondante, la liqueur ruisselant de ses gestes pour décrisper ce loup renfrogné. « Crevette Crevette … t’exagères ...t’es plutôt bien bâti aussi...Une crevette de compétition alors ? » Les griffes s’égaraient en tripotages rapidement mués en chatouilles, la commissure s’élaguant de malice à la fourberie latente. « Regarde-moi donc ce tas de muscles ! J’suis sûre que ton pater commence à avoir le petit bedon plongeant » Le dard se faisait goguenard, taquinant à la fois le père et le fils sans pétoche. Et tu ricanais tandis qu’il se tordait. Le rire te contaminait les badigoinces, t’étirant les pommettes sur la blancheur de tes crocs taquins. L’euphorie pourtant s’épuisait vite à la susceptibilité du loup. Depuis quand ce sujet le grattouillait-il à ce point ? Sourcil arqué à l’oblique, truffe retroussée, tu l’observais s’enrouler de contrariété sous l’étoffe attrapée au hasard. « Calme-toi mon loup, j’pensais pas que ça te chiffonnait autant. J’aimerais bien moi être imberbe comme toi » grognais-tu d’envie, l’exigence sociétale t’invitant à la douceur d’une soie irréprochable ou plutôt, le devoir muet d’un labeur exigeant sculpture parfaite. T’avais pourtant plus l’impératif d’écarter les gigots, ton nouveau poste de maquerelle t’en préservant, ‘ad vitam aeternam, l’espérais-tu en silence. Tu le sentais bouleversé, en proie à un cilice anonyme. Le serpent d’une inquiétude ondulait sous la carne, t’arrachant quelques tintouins fugaces à son humeur montagneuse. Hoquet de surprise à son refus. Pas de friandises ? Diable ! C’est qu’il allait mal le louvart. Contrariété des sourcils en étreinte, la moue boudeuse. Il hésitait. Ça t’intriguait. Et la langue se déliait, le palais se délivrant telle une boite à Pandore, les confessions ruisselant douloureusement. Tu la sentais, cette bête noire en récréation de ses tourments. Les doigts s’égaraient en caresses sur ses mèches indisciplinées dans un besoin de l’apaiser. La mort de Lugh avait semé le trouble en houles cafardeuses sur la meute. Si t’appréciais Asher, c’était une autre histoire pour l’alpha déchu. Son trépas t’impactait dans une moindre mesure. Tu comprenais pourtant mieux la brume enveloppant ses mânes. Les mignardises se poursuivaient alors qu’un nœud à l’estomac s’invitait à son interrogation. ‘Avais-tu déjà eu l’impression de décevoir ? S’il savait. Sourire amer au serpent s’enroulant autour de la gargue. « Plus d’une fois...ça ne m’a pourtant pas empêché d’avancer, même si j’avais parfois l’impression de trébucher... » La chaleur de tes mains se répandait sur son crâne, un long soupir brisant le joug de tes crocs aux maintes reproches du jumeau. « On en fait tous des conneries, mon loup...J’ai déjà merdé quelques fois. Ça te ronge mais ça sert à rien. Ce qui est fait est fait. Ton daron, il a dû s’en récolter des brioches. Bon, c’moins cool quand ça vient du fils mais ça va pas le tuer. C’est pas comme si t’avais tapé Fen. Là j't’en aurais claqué deux autres sur la tronche » plaisantais-tu sans rire, les pierres de lave se dispersant dans le flou panoramique. « J’suis désolée pour Lugh. C’est moche ce qui est arrivé… » Bise échouée sur le front du cadet, le cœur palpitant de douceur pour l’attachant cousin. « Faudrait que tu parles avec Zel’ … Quelque chose la tracasse peut-être ? » T’avais pas vu la louvette depuis quelques laps maintenant. Était-elle en proie à quelques démons ? L’inquiétude se doublait, l’humeur grasse de tracasseries. Ces deux là’, des cousins autant que des cadets, tu t’y était vite accrochée, ‘toi petit souris en quête d’attaches. «  ça fait mal parce que t’es pas juste une botte de foins m’chou. C’est chiant d’être accablé ainsi mais ça témoigne de ton inquiétude. Au moins t’es pas juste un p’tit merdeux qui s’en bat les roubignoles … Commence déjà par aller les voir. Ça sert à rien de fuir...ça ne fait que retarder l’échéance, macérer une mauvaise bile...faut laisser tout ça s’échapper...»  Fuir. Ta lèvre inférieure s’ourlait de raillerie. T’en connaissais des rois de la débandade, ton frère en majesté sur le trône.

MADE BY @ICEANDFIRE / IN FOR THE KILL › 2021-2022

Hécate. De toute évidence, ma charmante et sublime cousine n’a pas encore comprit que je ne comprends rien à ses comparaison poétique pour parler de la lune. Pourquoi parler de l’astre lunaire en utilisant un mot incompréhensible alors que le mot lune suffit? Peut-être pense-t-elle parler à Hazel qui doit sans doute comprendre tous ses sous-entendus d’intello, mais moi je suis beaucoup plus simple et stupide que ça. Je grogne pourtant de mécontentement, comprenant le sens de sa question et je commence à me mordre la lèvre inférieure méchamment, chose que je fais lorsque ma raison froide combat mon cœur beaucoup plus chaleureux. La dichotomie de ma personnalité peut parfois être insupportable autant pour moi que pour mes proches, si je me fis au ton d’ollie. C’est qu’elle semble déjà avoir le bout de sa patience alors qu’elle vient à peine d’arriver. Je crois bien que je viens d’établir un record. « Il va vraiment falloir comprendre que la lune, c’est la chose la plus merveilleuse de mon existence…» Commençais-je à dire avant que l’image furtive d’Astrea traversa mon esprit au même moment. «..enfin…l’une des choses les plus merveilleuses de mon existence… » Me repris-je doucement en esquivant un sourire idiot pour l’instant d’une seconde.


Les bras de ma cousine se refermèrent sur ma personne et doucement, je me blotti contre sa poitrine opulente. hmm. J’ai beau être énervé et en pleine crise identitaire, j’ai tout de même la décence d’apprécier le coussin moelleux et parfumé qu’elle m’offre. Un léger ronronnement de contentement sortit d’entre mes lèvres lorsqu’elle commença à tripoter mes muscles. Il faut dire que je suis extrêmement chatouilleux. « J’accepte le terme de crevette de compétition » Hochais-je la tête, même si je savais que je devrais gagner un peu plus de masse musculaire pour être un peu plus imposant. Ressembler à Asher Greyback et mon oncle Lugh était un objectif de vie depuis que je suis tout petit, hors de question que j’en dévie. Ma fourbe de cousine profite de mon inattention pour commencer à me chatouiller et je dois avouer que cet éclat de camaraderie et de détente me fait du bien…jusqu’à ce qu’elle parle de mon absence de pilosité. Évidemment que je me raidis et que je me choque, c’est putain une honte de ne pas être fournis en matière de fourrure pour un loup! En plus, elle en rajoute en mentionnant être jalouse de mon..imberbitude. Est-ce que ça existe comme mot, imberbitude? « N’en rajoute pas, merde! » Grognais-je en caressant mon torse où un fin duvet sombre se dessinait sans être très apparent.


Lorsque j’étais gamin, il m’arrivait parfois de voler un lièvre mort pour le glisser sous ma chemise afin d’imiter le torse poilu de mon père, celui que j’espérais avoir une fois transformer en loup. De toute évidence, la fée de la pilosité m’avait oubliée lorsque j’avais été mordue.


Finalement, j'ai fini par céder à cette vieille habitude que j’avais toujours eu en la présence d’Olivia et j’ai exprimé mon mal être sous la forme d’une question. Avait-elle déjà eu l’impression de décevoir tout le monde? Parce que moi, c’est mon cas et ça m’insupporte totalement. l’introspection n’était clairement pas l’une de mes forces et lorsque j’étais obligé de m’y prêter, je finissais toujours dans un état épouvantable. Vu la perfection à mes yeux de la jolie Fletcher, je ne m’étais réellement pas attendu à une réponse aussi affirmative de sa part. Rassuré par ses affirmations, je me confie. La mort de Lugh, le silence et l’éloignement d’Hazel…le coup que j’ai porté à mon père. Une grimace se dessina sur mon visage lorsque la sulfureuse jeune femme tenta de dédramatiser la violence faite à mon paternel en mentionnant que ça aurait été plus problématique si ça avait été Fen que j’aurais frappé. « Dans l’état dans lequel j’étais, je pense que j’aurais pu la violenter aussi. Ollie, c’est comme si je ne l’avais pas reconnu. Je deviens fou, tu crois? » Demandais-je, taraudé par cette idée. Évidemment, je n’avais jamais été confronté au domantium auparavant, comment étais-je sensé savoir que c’était ça qui m’avait fait perdre les pédales? « Oh..ce n’est pas… » Commençais-je à dire lorsqu’elle s’excusa du décès de mon oncle tout en embrassant mon front. Sauf que bordel, j’suis pas capable de finir ma phrase. Parce que merde, c’est grave la mort de Lugh.


Alors je préfère me taire et fermer les yeux pour profiter de sa tendresse. Ne pas m’étendre sur le sujet pour éviter de craquer. Vaut mieux avaler ma tristesse que la laisser exploser. Me montrer digne, presque autant que mon père. Blottit contre la belle, presque en train de fusionner avec elle, je soupire tristement alors qu’elle me fait part de ses éclats de sagesse. Ah Ollie, si jeune et pourtant si sage et expérimenté. Je me tends lorsqu’elle me pousse à parler aux miens. Je sais qu’elle a raison et que c’est ce que je devrais faire, mais putain, je suis terriblement mauvais pour parler de chose aussi sérieuse. Je suis merdique lorsqu’il faut que je me montre plus fragile. « Je suis pas capable de leur parler. Pour papa, j’ai peur de l’exaspérer au point qu’il décide qu’un enfant parfait lui suffit et qu’il m'exclue du clan. J’peux pas survivre sans ma famille Ollie. Je veux pas survivre sans eux » Avouais-je d’une voix beaucoup plus douce qu’à mon habitude, sans oser la regarder. Ouais, c’est la merde de se sentir incompétent dans son rôle de fils prodifgue quand on a une soeur que tout le monde adore, qui est intelligent et la perfection même. Avant, j’y avait jamais réellement porté attention à cette différence entre nous, mais maintenant qu’elle s’était éloignée, j’avais commencé à comprendre. « Hazel en a sans doute marre de se coltiner un idiot pas capable de faire autre chose que baiser. Regarde, ma roulotte en est le parfait exemple, non? » Fis-je remarquer en désignant tout ce que j’avais fait cramé par accident. C'est-à-dire la quasi-totalité de mes affaires. « Je me dis que si je retrouve les mecs qui ont fait la peau à oncle Lugh, j’pourrais enfin prouver ma valeur…et montrer que je suis pas une cause totalement perdue. C’est con hein? » Dis-je en levant mon regard vers elle.


Dans le fond, c’était l’accumulation, le silence et les non-dit qui m’avait plongé dans cet introspection forcé et comme je n’avais jamais eu l’occasion de douter de moi auparavant, je ne savais pas comment m’en sortir sans aide. Aide que j’étais trop fier pour demander…jusqu’à cette conversation avec la douce Fletcher.

MADE BY @ICEANDFIRE / IN FOR THE KILL › 2021-2022

Qu’est-ce qu’il pouvait parfois t’agacer. L’affection pour lui cognait parfois, ‘souvent, contre l’irritation qu’il savait si facilement te soulever. « T’es bien l’seul à parler de la lune comme ça... » soufflais-tu, pensive. Force était de constater que ton loup se joignait à l’unisson d’Hécate, à contrario de sa cadette qui semblait parfois la rouspéter. ‘L’une ? Serait-ce le sous-entendu d’une curiosité en toile de fond ? Il t’intriguait, toi petit souris avide de potinage. Si t’aimais pas t’en vanter, tu traînais toujours l’oreille dans le cloaque des on-dits. Une clabauderie par-ci, un scandale par-là. « Et quelle est donc, ‘ou qui, cette autre merveille ? » La langue se faisait mielleuse, les ronronnements foisonnant sur le palais. Si quelque chose, ‘ou quelqu’un, l’asticotait d’un quelconque zèle, il t’était irrésistible de l’ignorer.

Et tandis qu’il s’enlisait dans l’étreinte, tu t’adonnais à quelques tendres égards, les griffes s’égarant en caresses affectives. À la fois adorable et si...susceptible. Un véritable ascenseur émotionnel. Il t’était impératif de savoir jongler entre deux eaux avec ce loup imprévisible. Douceurs de courte durée. Le loup emporté par la houle endiablée de l’amour-propre. Doux et éreintant fléau, il t’aspirait si facilement dans sa spirale infernale. « c’bon, t’prends pas la tête. T’es beau comme t’es » soupirais-tu, à la fois exaspérée et attendrie. Pauvre louveteau à l’assurance disloquée. Fallait le ravigoter un tantinet. Un sourcil pourtant se fronçait à l’affirmative d’une atteinte éventuellement portée à ton mentor. Si tu côtoyais quotidiennement la violence, tu ne la supportais pas sur tes sœurs. Aussi hardies que vous étiez, vous pouviez être si vulnérables. Fossé irrécusable entre les hommes et les femmes, la force gagnant le rivage du soit-disant sexe fort. Ça t’insupportait. «  T’étais pas dans ton état normal...quelque chose a dû te mettre la tête à l’envers » songeais-tu à voix haut, l’air inquiète sur ce dérapage qu’il a pu éviter. « C’est trop bizarre...c’est arrivé quand ? » Parce-que même si le loup n’agissait pas toujours en réflexion de cause, il n’aurait pas été jusque là. Tu te refusais à y croire, ‘à le penser. Quelque chose avait du le chambouler, ‘ou quelqu’un. Ça te rappelait les murmures confesseurs d’un client sur le domantium. Sa nature lycanthrope chambardée, il avait presque perdu toute parcelle de lucidité. Presque fou, il était devenu. Ça te turlupinait les méninges cette histoire, les sourcils s’acoquinant d’une épineuse réflexion.

Crispations perçues sous la pulpe, tu le sentais se tendre. Le ricochet reconnu dans le préambule des confessions. Et les mots déferlaient enfin du gosier, récoltés par tes esgourdes attentives. C’était donc ça qui le tracassait ? La douceur en relief sur le minois, tu écartais quelques-unes de ses mèches de son front. Désir de lui arracher ses vilains maux qui le taraudaient si facilement. « T’as vraiment une assurance en carton mon loup... » soufflais-tu, la bouche remplie de miel. « C’est loin d’être con, mais est-ce vraiment nécessaire ?  Toi et Hazel grandissez avec vos craintes et incertitudes...et les récents évènements ont sans doute sensibiliser votre état d’esprit...Je pense qu’une bonne conversation vaut bien mieux que des non-dits...si ça se trouve, t’es complètement à côté de la plaque. Ton père est parfois maladroit mais c’pas un mauvais bougre. T’es pas une cause perdue, loin de là. » Les pulpes s’égaraient dans sa toison désordonnée, l’affection en offrande silencieuse. Tu pouvais presque sentir son émoi t’électriser la pulpe. « J’ai souvent été en proie à ce genre de doute, à me sentir complètement à côté de la plaque … c’est pas pour ça que je suis devenue une cause perdue. Enfin...je crois... » Le simulacre d’un sarcasme résigné s’échouait sur le velours de tes labres aux souvenances des blâmes du frère. Combien de fois ne t’avait-il pas donné l’impression d’être minable ? Tu le savais pourtant, au fond de toi, l’inquiétude qu’il te nourrissait. La façon dont elle se manifestait prenait malencontreusement des contours bien sombres.

MADE BY @ICEANDFIRE / IN FOR THE KILL › 2021-2022

Encore une fois, on me reproche mon amour à la lune. Pourquoi est-ce aussi difficile à comprendre que pour moi, la lycanthropie n’est pas une malédiction? C’est l’humanité qui est un poison, pas mon loup. Olivia est ma confidente depuis longtemps, n’avait-elle pas encore compris que sans la lune, je ne serais sans doute plus de ce monde depuis un moment, déjà? Un soupir léger sortit d’entre mes lèvres alors que je lui jetai un regard désabusé. “Attends, tu n’as pas encore compris que moi je serais mort sans son étreinte réconfortante? Que j’ai besoin d’elle pour exister complètement? Je ne dois pas être le seul à ressentir ça, c’est impossible!” Lui dis-je avec une passion nonchalante. Étais-je vraiment aussi bizarre? Ma morsure ne m’avait rien arrachée, mais m’avait tout donné, pourquoi la lune me répugnerait-elle? Grâce à elle, je pouvais être celui que j’étais destiné à devenir. Si la lune avait été humaine, je l’aurais fait mienne il y a de ça bien longtemps. Astrea me rappelait cette passion et cette affection que j’avais pour l’astre lunaire. D’ailleurs, c’est parce que je parlais avec tant de flamme que j’ai laissé ma langue fourcher, révélant mon affection pour ma meilleure amie…sans en prononcer son nom, par chance. Sauf que ma cousine est beaucoup trop vive d’esprit pour ne pas sauter sur cette occasion pour m’interroger. Mon visage devient rouge alors que je tente de regarder ailleurs, embarrassé. “Voyons…tu sais bien que ça ne peut pas être une qui…j’suis Fenrir, j’ai pas d’amour, que des histoires sans lendemain” Dis-je en tentant d’être confiant.


À la moindre hésitation de ma part, elle me harcèlerait et je sais que je finirais par lui révéler les sentiments que je nourrissais pour la jolie Astrea. Elle seule avait ce pouvoir sur moi et elle le savait.


Bien blotti dans ses bras, le parfum de la louve emplissant mes narines, je tente de calmer autant ma colère que mon angoisse grandissante. Je ne suis pas bien. Je suis même assez malheureux vu toutes les merdes qui s'enchaînent dans ma vie, en ce moment. Je suis clairement à fleur de peau, elle a bien deviné. Le fait qu’elle me compare à mon père ajoute un poids au creux de mon ventre. Je ne serai jamais comme mon père. Je l’ai compris, y’a un moment déjà et ça, ça me fait putainement mal. “Je sais que je suis beau…enfin…peut-être un peu. Mais…c’est la honte de ne pas avoir de poil pour un loup. Mon père doit se demander si j’suis vraiment son fils” Dis-je contre son cou, verbalisant ainsi à ma façon ma peur du rejet de mon paternel. Vieille peur. Peur terrifiante.


C’est suite à cette première confession que je lui parle de mon coup de folie; du fait que j’ai envoyé mon poing à la gueule de mon père. Je tente de me concentrer sur ses questions, de raviver ce souvenir que j’ai essayé d'abrutir par l’alcool. “C’était au machin de la rhubarbe. Hazel s’est emporté contre une inconnue, j’ai pris sa défense, on a perdu le contrôle sur les événements et…j’ai commencé à me sentir bizarre. Comme si c’était la pleine lune et que j’étais attaqué. Je ne me rappelle plus bien…mais papa est arrivé et a tenté de nous éloigner de la foule et je l’ai violemment frappé” Dis-je en finissant mon histoire dans un murmure coupable et douloureux.


Jamais je n’avais pensé un jour attaquer mon père, moi qui ne souhaite qu’être sa plus grande fierté. Je ne suis pas doué pour faire briller son regard d’orgueil, mais je n’avais jamais poussé ma stupidité jusqu’à ce niveau. “J’ai confiance en moi, mais c’est normal d’être écrasé par tout ce qui se passe! J’suis qu’un loup, pas un surhomme! Même moi, je doute parfois” Grognais-je lorsqu’elle me gratifia de loup en carton. C’est un peu insultant, d’ailleurs. Je la laisse continuer de me parler, de tenter de me réconforter et de me rassurer alors que ses doigts s’agitent dans mes cheveux. J’adore lorsqu’elle joue comme ça avec mes mèches trop souvent emmêlées et rebelles. “T’es pas une cause perdue, loin de là Ollie. T’es comme l’une des personnes les plus fabuleuse du monde. T’a un père con comme une table et un frère qui mériterait de se faire noyer dans une cuve de merde, mais toi, t’es vraiment superbe et douce…et trop gentille avec les cons comme moi” Dis-je avant de lui embrasser la joue tendrement, montrant ainsi une certaine douceur que je ne laissais pas vraiment voir normalement. Ma cousine n’avait pas eu une vie calme et paisible, mais elle était toujours là, droite et fière, prête à rendre service à ceux qu’elle aimait. “On change de sujet, ok? Je déteste être aussi sérieux, j’ai l’impression de ne pas être moi quand ça arrive” Dis-je finalement, tentant de chasser -non, de tuer- mes émotions. Un loup ne devait pas se laisser submerger comme je le faisais.

MADE BY @ICEANDFIRE / IN FOR THE KILL › 2021-2022

Les Greyback te semblaient tous présenter un rapport différent avec la lune, ainsi que ta maman de coeur, @"Cassiopeia Rowle". Si certains l’abhorraient, la rejetaient, ce n’était pas le cas de tous les louvarts. Ton cousin s’en régalait, se délectait du lien qu’il partageait avec Hécate. « J’ai l’impression que tu es le seul qui la bénis si fort mon loup. J’ai parfois du mal à saisir le lien que toi et les autres entretenez avec votre lycanthropie » Les éclanches en soubresaut résigné, tu lorgnais le loup d’une même tendresse. Après tout, n’étiez-vous pas tous différents ?

Sourcil arqué en incisive rouspéteuse à sa remarque. « C’est quoi ces conneries de réputation en carton ? » Le malice te picotait la commissure, les lippes s’engraissant de curiosité. Tu la devinais, cette gêne pourpre fardant ses badigoinces. Le loup hurlait-il à l’amour sous le ciel étoilé ? Ça te picotait l’humeur de gourmandise. Depuis les années, tu le connaissais bien le cousin tempétueux. Contrairement à d’autres, il était vrai, dégueulant sa vérité en maladresse sur le palais. Et pourtant, t’aimais ça chez lui, cette flagrance manifeste. « Elle s’appelle comment ? » Fouineuse, fureteuse, souris traînassant dans les cloaques pour grappiller la moindre exclusivité, t’avais l’appétence des non-dits en grattoir dans la caboche. « ça restera entre nous... » chuchotement perfide, le miel engraissant copieusement l’avaloir. T’étais curieuse, avide d’en savoir plus. Fenrir aurait-il enfin jeté son dévolu sur une demoiselle ? La perspective t’alléchait la conscience d’enthousiasme.

Ses craintes t’écorchaient la gargue d’un soupir. « Allons Fenrir, ce ne sont que des poils... » Pire qu’une gonzesse. Finalement, vous n’étiez pas bien différents l’un de l’autre. Si les femmes parjuraient la moindre flétrissure sur leur apparence, il semblerait que ces craintes ne soient pas exemptes de l’esprit des hommes. « arrête de t’en faire pour si peu... Ton père est ce qu’il est mais il t’aime, à sa façon... » Observation avérée alors que t’observais les deux nigauds s’épancher dans des tendresses douteuses. Assurément, les Greyback présentaient leur familiarité d’une façon plus que singulière, non pour te déplaire. T’avais pas la délicatesse dans les manières.

Les mots se déroulaient en confessions, tes écoutilles béantes au mal-être de ton loup. Ses débordements à la Saint-Godric te becquetaient l’encéphale d’évidence. Depuis les dernières intrigues concernant les chasseurs, tu restais vigilante sur les clabauderies concernant le domantium et autres broutilles. Tes doigts en caresses sur sa tignasse te laissaient songeuse, les synapses s’agitant en spéculations silencieuses. « Il y a peut-être une explication à ça … avec tous ces chasseurs traînant dans le coin, t’as peut-être été victime de la présence de domantium ? Tu le dis toi-même avoir réagi étrangement, et j’ai entendu pas mal de racontars là-dessus... » L’étreinte se refermait doucement sur lui, le désir de lui arracher ses maux en froissement de tes gestes. Il semblait se ronger, se bourreler l’abîme de cognards invisibles.

« J’suis d’accord avec toi Fen’. Il nous arrive tous de douter un jour ou l’autre... » L’évidence te bourrelait l’humeur alors que tu t’embourbais chaque jour dans la fange d’incertitudes. Les griffes poursuivaient leurs égards sur ses mèches, distraite de les entortiller entre tes doigts. Ses insultes envers les tiens t’écorchaient les labres de délassement. Lui aussi savait se révéler salvateur, ses mots te cognant l’abîme de réconfort. La joue se creusait d’un sourire à sa tendresse, lui offrant en ricochet la même douceur sur la joue. Les bras en serpent l’étreignaient affectueusement, sa présence en pansement sur tes maux. « t’es vraiment un loup adorable. Et t’es pas plus con qu’un autre »

Un rire te grattait la gargue. Toi non plus tu n’affriolais pas de ces morosités de l’esprit. « ça marche mon loup ! Bon, et si on commençait pas te trouver des vêtements ? »

MADE BY @ICEANDFIRE / IN FOR THE KILL › 2021-2022