temporalité du rp : Ce RP se déroule le lendemain de l'article paru dans la Gazette soit, le jeudi 2 décembre 1954. Tout le monde est convié individuellement dans le bureau de Mary Travers, au ministère.
personnages concernés : L'ensemble des Aurors et employés du ministère, mais en particulier @Isadora Ollivander| @Ronald Abbott| @Kalysta Greengrass| @Georgie Weasley| @Antonin Dolohov| @Caïn Rowle | @Remington Byron| @Silas Lestrange | @Dolores Abbott.
trigger warnings : manipulations éventuelles, veritaserum, menaces, bully, chantage, etc...
intervention autorisée du mj : [X] non
autres détails : rp découlant de l'intrigue en cours.

Fonctionnement et consignes

01. Ce sujet fait suite à cette convocation, que chacun a reçu la veille de ce Rp.
02. Plutôt que de lancer cinq ou six Rps à la fois et que ceux-ci recoupent plusieurs similitudes, j'ai préféré n'en lancer qu'un seul. Ainsi, vous aurez la possibilité d'interagir brièvement avec les personnes convoquées avant et après vous durant quelques secondes, avant d'entrer dans le bureau de Mary.
03. Les horaires de convocation font office d'ordre de passage. Ainsi, je recevrai d'abord Isadora. Lorsque Isadora aura terminé son entrevue, elle pourra quitter le rp et laisser la place à Ronald et ainsi de suite. Comme dans des vrais entretiens finalement. Si vous souhaitez vous faire un débrief collectif, vous pouvez ouvrir un second rp entre vous dans le bureau des aurors ou autre.
04. Quelques triggers sont à déclarer, comme indiqué ci-dessus : si vous avez quelques craintes ou refus pour votre perso, merci de me l'indiquer en amont.
05. Ce rp promet d'être assez long. Pour permettre à tout le monde de suivre correctement et sans se lasser ou être submergé, merci de privilégier les posts courts (400/500 mots). Vous pouvez également préparer un petit résumé à la fin de vos réponses (c'est toujours utile si on est pressé ou comme aide-mémoire).

Depuis l'apparition de ma conférence de presse dans le dernier numéro de la Gazette du sorcier, une certaine forme d'effervescence s'était faite ressentir au sein du Ministère. Ce qui en soit, était une assez bonne nouvelle puisque l'on avait longtemps déploré le manque de réactivité de notre institution. Des promesses avaient été faites, des projets avaient été énoncés et étant femme de parole, j'en assurais l'application dès à présent, passant des mots aux faits. Ainsi, j'avais envoyé une convocation à l'ensemble du bureau des Aurors et des départements annexes, leur intimant de bien vouloir se présenter dans mon bureau pour un entretien individuel de circonstance. Une première depuis que j'étais à la tête de ce gouvernement. Cela dit, je n'étais pas particulièrement heureuse d'avoir recours à ce genre de méthodes, voir ce défilé de sous-fifres envahir mon bureau et mon espace vital était loin d'être une source de motivation et si cela n'avait pas revêtu un caractère exceptionnel, sans doute me serais-je abstenue d'une telle initiative.
Toutefois, cela ne signifiait pas que j'en avais délaissé la préparation. Bien au contraire. Chaque chose avait été étudiée et rien ne serait laissé au hasard durant ces interrogatoires. Officiellement, ces rendez-vous devaient servir à démasquer les potentiels partisans de Tom Riddle, ceci afin de rassurer la population quant à l'infiltration du Ministère par les mages noirs (quelle plaisanterie). Mais de mon côté, c'était bel et bien un tout autre type d'information que je comptais recueillir aujourd'hui, et nul doute que mes résultats s'avèreront très utiles pour la suite. On pouvait même déjà affirmer qu'une place de choix auprès du chef des mangemorts me sera réservée. Juste retour des choses en échange de mes efforts.

Le capteur de dissimulation -loué chez Borgin & Burks pour l'occasion- avait pris place sur mon bureau, juste à côté de ma baguette. On était jamais trop prudent, surtout dans une configuration comme celle-ci. Pour parfaire le tableau, je versais le contenu de l'une des fioles au liquide incolore que j'avais réquisitionné auprès d'Aoife dans un verre de cristal, prêt à l'emploi. Le discret sourire en coin que j'arborais alors s'effaça progressivement alors que je m'apprêtais à user de mes facultés d'occlumencie. C'était la première fois que j'allais devoir maintenir cette barrière durant un si grand laps de temps et si j'avais une grande pratique, je n'étais pourtant pas certaine d'y parvenir. Ni en mesure de savoir dans quel état j'en ressortirai...après un long soupir, je pris quelques instants pour me préparer à cette matinée d'échanges à endurer. Mécaniquement, je lissais les plis de mon tailleur, toc discret qui m'assurait pourtant une tenue irréprochable et une allure sans aucun défaut. Alors, enfin, je pris une grande inspiration et me concentrais pour bloquer mon esprits aux intrusions.

Après un dernier regard vers l'horloge comtoise, je contournais mon office et m'apprêta à recevoir la jeune recrue du vice-ministre pour commencer les festivités. D'un mouvement assuré, j'ouvris la lourde porte de bois et scruta le couloir avec condescendance :❝ Ah, vous êtes déjà là Miss. Ollivander.❞ Je m'effaçais pour la laisser entrer.❝ Dans ce cas , allons-y.❞ fis-je en la suivant du regard sans autre mot superflu.

Résumé du post :
Ce rp est un peu plus long que les suivants car il permet de vous dresser tout le tableau d'introduction : Mary est arrivée bien en avance pour se préparer à cette longue journée d'interrogatoire.
Lorsque vous entrerez dans la pièce, vous pourrez apercevoir sur son bureau ; un capteur de dissimulation, un verre de ce qui ressemble à de l'eau ainsi qu'une petite fiole vide posée juste à côté, en évidence.
Mary fait entrer Isadora avec sobriété, sans rien faire pour la mettre à l'aise.

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Elle n’avait rien à se reprocher.

Elle était Passeuse. Elle transmettait des informations confidentielles à l’organisation extralégale qui tentait de maintenir la paix entre sorciers et Moldus. Elle avait une liaison. Avec un homme marié.

Elle n’avait rien à se reprocher.

Parce qu’être membre de l’organisation fondée par sa propre famille était une évidence. Parce qu’il fallait bien que quelqu’un aide les gens qui en avaient besoin. Parce qu’elle n’avait pas choisi d’aimer un homme déjà attaché.

Le débat interne faisait rage à l’intérieur d’Isadora Ollivander. L’inévitable conversation de la veille avec ses mères et son oncle Esteban n’avait pas vraiment aidé, sans doute parce que, pour la première fois de sa vie, elle ne leur avait pas tout dit. Comment aurait-elle pu ?

L’heure de la convocation luit encore sur le dos de sa main. Comme si elle risquait d’oublier, elle qui n’avait jamais manqué une seule réunion, un seul rendez-vous, depuis son arrivée au Ministère. C’était infantilisant, et sans doute était-ce là le but de la manœuvre : rappeler aux fonctionnaires qui était leur patronne, ainsi que le caractère inéluctable de ses décisions.

Isadora n’allait pas se laisser impressionner pour si peu. Certes, la journée de la veille avait sans nul doute été la pire de sa courte carrière, mais elle n’était pas de celles qui baissent les bras à la moindre difficulté. La tempête verbale qui l’avait accueillie dès son arrivée au bureau - Macmillan dans sa plus belle rage, c’était tout juste s’il n’écumait pas - avait été suivie d’un silence de mort lorsque chacun avait reçu sa convocation. Chacun, sans exception.

C’était son nom qui figurait tout en haut de la liste, rédigé dans la calligraphie élégante de la Ministre elle-même : 8h00 à 9h00, Miss. Isadora Ollivander. Évidemment, Macmillan n’avait pas apprécié. Pourtant, Isadora aurait donné beaucoup pour ne pas être la première, pour avoir quelques échos, même déformés, des questions posées et des réponses données.

Mais elle n’avait rien à se reprocher, continuait-elle de répéter, espérant sans doute se convaincre elle-même avant de convaincre la Ministre.

Bonjour Mad… eut-elle le courage d’entamer, lorsque la porte s’ouvrit sur une Mary Travers-Flint qui semblait avoir peu dormi. Mais ses politesses volaient clairement au-dessus de la tête de la Ministre, qui se retournait déjà pour la faire entrer.

Elle avait déjà vu le bureau de sa supérieure, bien sûr. En tant qu’assistante du Vice-Ministre, c’était souvent à elle qu’incombait la tâche de porter les messages confidentiels (de ceux que l’on ne confiait pas aux hiboux) entre les deux politiciens. Aussi repéra-t-elle immédiatement un objet qu’elle n’avait jamais vu auparavant, en tout cas pas en ce lieu. Un Capteur de Dissimulation. Elle connaissait l’objet, l’avait même déjà vu en action - on ne travaillait pas au Département des Mystères sans en faire la connaissance.

Ceci n’était donc pas une entrevue amicale. Si elle avait encore un doute à ce sujet, il venait de s’envoler. Elle inspira profondément, s’asseyant un quart de seconde avant d’y être invitée. Cet ”entretien” était censé durer une heure, et elle ne comptait pas rester debout pour subir ce qui ressemblait de plus en plus à un interrogatoire.

Comment puis-je vous être utile, Madame la Ministre ? commença-t-elle, polie comme à son habitude. Ce n’était pas parce que son interlocutrice avait décidé de la traiter comme un paillasson qu’elle entendait se comporter comme telle.

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résumé Isadora est à l’heure, et tente de ne pas se laisser déstabiliser par les diverses tactiques d’intimidation de la Ministre. Elle s’assied et agit le plus normalement possible.

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Elle était là, bien-sûr. Peut-être même était-elle arrivée en avance, habitude ordinaire de celles et ceux désireux de plaire ou de faire leurs preuves. Voire même les deux. Cela dit, je n'en attendais pas moins de la jeune Ollivander, elle qui s'était donnée tant de mal pour se hisser à un poste auquel on ne l'attendait pas. Assistante de Macmillan. Quelle place empoisonnée. Il fallait vraiment avoir une fierté très maigre -ou une ambition démesurée- pour accepter de travailler avec cet individu plus que détestable. Si j'avais un avis déjà bien tranché sur l'actuel vice-ministre, ma position concernant Ollivander était nettement moins définies. Pour le moment. Car il faut s'en douter, les choses auront évidemment changées à l'issue de cette entrevue. C'était donc autant une opération de renseignement qu'une manœuvre visant à me laisser une bonne impression. Une double peine pour celle qui ouvrait aujourd'hui les audiences.

Je m'écartais pour la laisser entrer, alors qu'elle bredouillait quelques salutations qui restèrent finalement inachevées. Tant pis, elle fera probablement mieux la prochaine fois. Nous n'étions pas là pour cela, de toute façon. Il y avait un temps pour toute chose, et les platitudes se servaient généralement plus tard dans la journée. Huit heures, la marque indélébile s'estompa progressivement et disparut dès lors qu'elle mis un pied dans le bureau. La première à prendre place, tel que je l'avais souhaité. D'ordinaire très protocolaire, j'avais pourtant placé la suppléante avant le titulaire, piquant sciemment la susceptibilité de Macmillan dont les éclats de voix furieux avaient traversé les murs du service. Les dames d'abord Macmillan, c'est déjà ce que je vous ai dit lors de ma nomination. Il faudra bien finir par l'intégrer, l'assistante ne pourra pas toujours payer les pots cassés de vos humeurs de coq de basse-cour, même si une partie de son salaire y était consacré. Du reste, il fallait bien que cela retombe sur quelqu'un, et j'aimais assez que ce soit une autre sorcière que moi. Ça lui forgera le caractère à cette jolie tête blonde.  

Restant impassible, je la vis lancer un rapide coup d'œil au capteur de dissimulation mais elle garda le silence sans faire de remarque. Bien, le carcan était posé. Alors d'un geste souple de la baguette, je pus lancer un 'assurdiato' informulé sur la porte, nous garantissant une discrétion pleine et entière. Je me plaçais face à elle et m'installais à mon tour, de l'autre côté du bureau. La baguette fut vite délaissée avec la ferme intention de ne plus y avoir recours. Entre l'appareil de dissimulation et la potion posés entre nous, j'estimais que les sources de tension étaient suffisantes. Bon but étant -rappelons-le -  d'examiner et inspecter mon personnel et non pas de l'amocher. Quoique pour certains, la nuance serait probablement plus ténue, au vu des antécédents que partageais avec eux. Ollivander prit la parole, ouvrant ainsi d'elle-même l'entretien. Je ne m'en offusquais pas, elle n'avait pas à attendre que je lui laisse le droit de parole : ce siècle était depuis longtemps révolu. Ce qui me consterna davantage en revanche, ce fut de m'apercevoir que la demoiselle ne semblait pas savoir exactement pourquoi elle était convoquée ce matin. Cela mettait effectivement en valeur plusieurs choses : d'une part, elle n'avait pas lu la conférence que j'avais accordé à la Gazette, où j'y expliquais pourtant en détail cette procédure d'examen ministériel. Et d'autre part, elle n'avait pas non plus ma note avec assez d'attention, car j'avais pris soin de mentionner mon projet (et accessoirement, de faire référence audit article de presse). Le ton était donné, et mon estime venait déjà de dégringoler d'un certain nombre de marches. A quoi bon se démener de la sorte quand même les plus proches adjoints ne prenaient pas la peine de s'y intéresser ? A y bien penser, je comprenais un peu mieux le fait que Macmillan puisse parfois élever le ton. Cette jeune femme ne se souciait pas assez de son environnement, de ses collègues, ses supérieurs et si pour le moment, elle vaquait à ses obligations assez efficacement, elle n'en demeurait pas moins une embauche de figuration. Sans initiative.

Dans ce constat, il résultait un peu de frustration et de déception aussi, mais je n'en montrais rien. L'occlumencie aidant, je parvins à enfouir et dissimuler tout cela pour prendre les rênes de ce tête-à-tête.❝ Si je vous ai sollicitée aujourd'hui de manière si soudaine, c'est bien entendu pour donner suite aux mesures que j'ai annoncé dans le communiqué paru dans la Gazette du sorcier hier matin.❞ Celui que tu n'as pas lu, de fait.❝ L'arrestation de Vadim Khabarov, coupable du meurtre de la jeune Churchill, a en effet mis en lumière certaines failles, certaines...infamies dans l'arborescence du Ministère qui se veut pourtant irréprochable.❞ Je croisais les mains, posant brièvement mon regard dans le sien.❝ Cette avarie doit cesser, et j'entends bien m'y employer dès à présent.❞ La présence des détecteurs de magie noire le prouvait bien,  et le caractère urgent des convocations aussi.❝ Je ne vais pas y aller par quatre chemins, Miss Ollivander. Le but de cet entretien est de m'assurer que mon ancien assistant soit bel et bien le seul agent à partager les idées extrémistes de Tom Riddle et à avoir rejoint ses rangs.❞ annonçais-je sans détour.

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Résumé du post :
Mary fait entrer Isadora  et la laisse s'installer alors que le mémo du rendez-vous s'efface de sa main. Elle a fait exprès de la convoquer en premier car elle savait que cela pouvait lui attirer les foudres du vice-ministre et voit cette entrevue comme une sorte de test supplémentaire car elle la trouve jeune et pas très légitime pour ce haut-poste.
Mary est d'ailleurs très déçue lorsqu'elle comprend que la petite n'a pas vraiment lu ses exploits dans la Gazette et son estime descend déjà en flèche au bout de 45 secondes de tête-à-tête.
Elle lui explique qu'elle va devoir vérifier qu'elle n'est pas une Mangemort, et qu'elle veut que Vadim reste le seul 'raté' que l'on associe au Ministère.

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La Ministre avait visiblement choisi la technique good cop, bad cop pour approcher cette entrevue. Sauf qu’il n’y avait pas de good cop en vue, soupira intérieurement Isadora. Soit. Elle affrontait les vitupérations quotidiennes de Macmillan depuis trop longtemps pour être impressionnée par cette mise en scène.

La marque inscrite sur sa main s’effaça dès qu’elle passa le seuil du bureau ministériel. C’était un joli truc, et cela avait sans doute impressionné plus d’un employé - c’était clairement le but de la manœuvre. Les jeux de pouvoir auxquels se livrait la Ministre étaient d’ordinaire plus subtils… Cela titillait Isadora, sans qu’elle parvienne à cerner exactement la source du malaise qui lui rongeait l’estomac.

La Ministre ne fit rien pour alléger ce malaise, la reprenant au contraire dès ses premiers mots. Avait-elle donc oublié ce qu’était la politesse ? Si Izzie avait posé la question, c’était simplement pour ouvrir la conversation, pas pour manifester son ignorance - elle travaillait pour le Vice-Ministre, elle n’était pas le Vice-Ministre. Le dédain de sa supérieure eut pour seul effet de faire rapidement disparaître l’anxiété naissante. Puisqu’on la traitait comme une imbécile, elle pouvait jouer ce rôle : un jour, Mary réaliserait qu’elle avait eu tort de la sous-estimer. Mais lorsque ce jour viendrait, elle ne serait plus en capacité de répliquer.

Excusez-moi, Madame la Ministre, c’est simplement que… Je ne comprends pas. Pourquoi moi ? pépia-t-elle, sa voix légèrement plus aiguë qu’à l’accoutumée. J’ai toujours suivi la ligne du Ministère poursuivit-elle, choisissant ses mots avec soin, Monsieur Macmillan peut en attester. Et je peux d’ailleurs vous garantir que lui non plus ne partage pas les idéaux de Riddle poursuivit-elle, espérant détourner la vindicte de leur patronne en vantant le seul mérite qu’avait Macmillan à ses yeux.

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résumé Isadora joue les innocentes : elle sait parfaitement pourquoi elle est convoquée, mais elle espère s'en tirer à bon compte en dirigeant l'attention de la Ministre vers son subalterne favori.

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Ainsi fut exposé le véritable motif de notre entretien, du moins avec les termes que j'avais annoncé dans la presse sorcière. Ce qui évidemment, ne signifiait pas que ce motif était authentique et sincère. Infime nuance que j'étais la seule à connaître et qu'il m'appartenait de moduler mais qui me servait de jolie vitrine. Du moins pour le moment, face à Mademoiselle Ollivander.
Attentive, cette dernière écoutait mes explications sans broncher, immobile. Je glissais un regard sur ses mains, serrées l'une contre l'autre, désormais défaite de la convocation qui y figurait jusqu'ici et je mesurais enfin l'anxiété qui semblait transparaître de sa silhouette modèle. Heureusement qu'il ne s'agissait que d'une simple entrevue individuelle, je n'osais imagier l'état de la frêle assistante si la situation eût été plus intense -un séminaire peut-être ?- et si j'avais eu un véritable travail à lui confier.

Toujours est-il que je ne pus m'empêcher de hausser les sourcils lorsqu'elle pris la parole, timbre légèrement plus perçant que dans mes souvenirs.❝ Mais enfin Isadora, il ne s'agit pas de vous. Ou du moins pas uniquement de vous, bien que vous soyez la première de la journée à vous asseoir ici. Vos collègues prendront votre suite durant ces prochains jours et cela concerne également MacMillan.❞ la rassurais-je.❝ Cette manœuvre exceptionnelle s'étend à l'ensemble des agents du Ministère et ne remet aucunement en cause le travail que vous fournissez ici.❞ Cela dit, il n'était pas exclu que durant cette heure en tête-à-tête, nous mentionnions ses missions et ce que l'on pouvait attendre d'elle, ou tout au moins MacMillan. Car pour ma part, je n'attendais rien d'elle, si ce n'était qu'elle maintienne le vice-ministre suffisamment occupée pour qu'il s'abstienne de traîner dans mon espace vital.

Je pris alors le temps de choisir mes mots avec le moins de rudesse possible, entamant la partie qui selon moi, était la plus délicate de la rencontre.❝ Je devine que cet entretien est loin d'être très agréable pour vous...mais je suis sûre que vous comprenez à quel point il est nécessaire.❞ Ce  n'est pas plus agréable pour moi que de me retrouver enfermée avec ces gens et pourtant, je ne me plaignais pas (à voix haute). Ils feront tous un petit effort, une heure ce n'est pas la mer à boire. Et d'ailleurs en parlant de boire...❝ Aussi...vous devez probablement vous demander ce que contient ce verre, juste devant vous.❞ Je désignais le petit objet en question d'un geste de la main, m'assurant qu'elle en prenne bien note. Je cillais, anticipant sa réaction.❝ C'est bien du véritaserum, mais n'ayez pas d'inquiétude, je ne vous forcerai pas à le boire contre votre gré.❞ assurais-je calmement en décelant l'étincelle suspicieuse dans son regard. Ce n'était pas l'envie qui manquait cependant, mais cela n'aurait pas été très correct et on me l'aurait reproché par la suite. Pourtant, cela m'aurait enlevé une belle épine du pied, j'en restais persuadée.❝ Je vais être amenée à vous poser certaines questions disons...confidentielles, pour lesquelles j'attendrai de vous des réponses simples et honnêtes. Rien de trop personnel, rassurez-vous : nous ne sommes ici que pour une seule raison. Le véritaserum permettrait de m'assurer de la justesse de ces réponses, de façon définitive et permanente, voire même d'écourter cet échange si je n'ai plus aucune incertitude vous concernant. Dans le cas contraire, il faudra vous attendre à réitérer cette entrevue autant que nécessaire, jusqu'à ce que l'ensemble des doutes éventuels soient dissipés...❞ At vitam aeternam, jusqu'à ce que tu craches le morceau. Jusqu'à ce que je me sois lassée de ce petit jeu. Jusqu'à ce que j'obtienne ce que je veux.

❝ Tout est une question de confiance, Isadora : avez-vous suffisamment confiance en moi ? Avez-vous suffisamment confiance en vous ? Le choix est vôtre.❞ fis-je en guise de conclusion, lui laissant le temps nécessaire pour la réflexion sans chercher à l'influencer. De nouveau, je croisais les mains, l'observant silencieusement.

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Résumé du post :
Mary est surprise de voir Isadora se justifier d'emblée et elle tente de la rassurer en lui répétant que ces mesures concernent tout le monde, et pas seulement elle et qu'elle n'a rien à lui reprocher professionnellement parlant.
Elle lui montre ensuite le véritaserum, en lui laissant le choix de le boire ou pas : va-t-elle décliner et ainsi, tacitement lui signifier qu'elle ne lui fait pas confiance ? ou va-t-elle le boire et être contrainte de dire tout ce que Mary veut savoir ?

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La stratégie choisie - à savoir passer pour une secrétaire un rien simplette, peu au fait de ce qui se jouait autour d’elle - semblait fonctionner. La Ministre avait adopté un ton rassurant - qui sonnait faux, même s’il fallait avoir l’ouïe affinée pour percevoir le dédain sous la couche épaisse de compassion - et s’empressait de lui affirmer qu’un tel entretien ne remettait pas en cause la qualité du travail qu’elle fournissait. Encore heureux songea la blonde. Si les performances du Ministère étaient évaluées à l’aune de l’humeur ministérielle, les sorciers n’étaient pas sortis des ronces…

Bien sûr, Madame, je comprends parfaitement pipa-t-elle, les sourcils papillonnant comme si elle était née la veille. Nous ne pouvons nous permettre que de tels événements se reproduisent - ce qui ne serait pas le cas si l’on cessait d’admettre des incompétents comme Macmillan à des postes aussi importants, se retint-elle d’ajouter sans trop d’effort. Cela faisait déjà plusieurs années qu’elle ruminait à ce sujet, il faudrait davantage qu’une pareille entrevue pour lui faire avouer tout le mal qu’elle pensait de son supérieur.

Elle n’avait pas encore remarqué la fiole, trop occupée à surveiller le Capteur de Dissimulation. Lorsque la Ministre l’informa de son contenu, elle sentit son cœur rater un battement, avant de sombrer quelque part entre son estomac et ses reins. Si elle prenait du Veritaserum, et que la Ministre lui posait une question trop directe, elle n’aurait d’autre choix que de répondre, elle le savait. Et même si cette dernière l’assurait que cela n’avait rien de personnel - ce dont elle ne pouvait s’empêcher de douter, un oeil toujours tourné vers ce fichu Capteur de Dissimulation qui ne se manifestait toujours pas - même si elle savait qu’elle devait s’emparer de la fiole et en déglutir l’amer contenu, une part d’elle se refusait à effectuer l’acte.

Avait-elle confiance en Mary Travers-Flint ? Pas plus qu’en n’importe quel autre politicien suffisamment doué pour parvenir au poste de Ministre de la Magie. Avait-elle confiance en elle-même ? Cette question était plus épineuse encore. Depuis l’avant-veille, depuis cet irrémédiable impair commis avec celui auquel elle ne voulait plus penser, avec celui auquel elle ne pouvait s’empêcher de penser… Elle n’était plus sûre de rien.

Je ne peux pas, Madame la Ministre finit-elle par répondre d’une voix minuscule, brisant enfin le silence qui s’était épaissi au point d’en acquérir une consistance que l’on aurait pu couper au couteau. C’est que… l’idée qui venait de lui traverser l’esprit était folle, tout simplement. Les mots qui venaient avaient le potentiel destructeur d’un ouragan pour sa carrière pourtant si bien entamée. Mais entre se déshonorer devant sa supérieure et trahir les siens, le choix n’était qu’illusoire. Je suis enceinte acheva-t-elle après une seconde d’hésitation - une infime seconde pour se convaincre, pour se persuader elle-même, que ce qui était arrivé deux nuits plus tôt était bien réel, et que les conséquences le seraient également. J’aimerais être en capacité de boire le sérum, Madame poursuivit-elle, regardant la dame droit dans les yeux, sentant la chaleur nouvelle qui émanait furieusement de ses joues habituellement pâles mais je ne peux pas. Pour le bébé…

Sa main droite s’envola pour se poser vers son ventre encore parfaitement plat, geste typique d’une mère en devenir. Sur le bureau, le Capteur de Dissimulation refusait obstinément de s’activer.

Vous pouvez me poser toutes les questions que vous voulez, Madame la Ministre acheva-t-elle, ses épaules soudain affaissées, comme si elle avait déjà perdu la bataille. Dans ses grands yeux bleus dansait une étincelle indéfinissable - de celles qui pouvaient allumer un incendie ravageur ou un feu réconfortant. Tant qu'il ne s'agit pas de connaître le nom du père souffla-t-elle enfin, baissant le regard pour mieux cacher les émotions contradictoires qui l'agitaient sans qu'elle en montre quoi que ce soit.

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résumé Izzie joue les ingénues et ça semble fonctionner, jsuqu'à ce que la Ministre l'accule en lui demandant de boire du Veritaserum. À court de solutions de repli, Izzie prétend être enceinte - et le Capteur de Dissimulation semble d'accord avec elle... Elle accepte néanmoins de répondre à toutes les questions que la Ministre lui posera.

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Les jalons étaient posés et le véritable entretien pouvait commencer. Bien-sûr, la jeune sorcière fut d'accord avec moi quant à la nécéssité de maintenir ces échanges, comprenant la situation lamentable dans laquelle Khabarov avait plongé le Ministère. Entre nous, il aurait été malvenu qu'elle puisse contester mes propos, quand bien même aurais-je sollicité son avis. Ce qui n'était de toute façon pas le cas ici. Ni jamais, à y bien penser. D'une manière générale, je me souciais de l'avis d'Ollivander comme de ma première baguette qui aujourd'hui, se trouvait au fin fond d'un tiroir oublié avec le reste des choses inutiles du quotidien. Ne vous méprenez pas, je n'irai pas jusqu'à insinuer qu'Ollivander était inutile, non. Du moins, de ce que j'en déduisais, d'un regard purement extérieur, sinon nous ne l'aurions déjà plus compté parmi nos employés au bout de quelques semaines. J'imagine qu'elle savait disons...remplir des papiers, envoyer du courrier ou ce genre de choses. Au moins savait-elle s'accaparer les foudres de Macmillan et en garder l'exclusivité, c'était déjà beaucoup et nettement suffisant à mes yeux.

La mention du véritaserum ne manqua pas de plonger l'assistante dans un mutisme persistant, laissant le silence s'épaissir inévitablement. Je lui accordais ces quelques instants bien volontiers, après tout ce n'était pas une décision facile à prendre et chacun devait mesurer le pour et le contre, en fonction de sa situation personnelle et de ce qu'il avait à révéler. Ou ne pas révéler. Allait-elle obtempérer ? Allait-elle se plier aux consignes et se révéler comme étant la parfaite assistante modèle ? Ou au contraire, allait-elle décliner la poposition, quitte à s'exposer à des récidives de procédure et à une réputation moindre ?

Je dus tendre l'oreille pour être en mesure de saisir sa réponse, le timbre de sa voix s'étant subitement réduit à une suite d'inflexions à peine audible. Je suis enceinte. Je clignais des yeux plusieurs fois, stupéfaite. Si je m'étais attendue à cela...la jeune Ollivander, enceinte ? Mais qu'est-ce que... ? De qui ? Et quel âge avait-elle d'ailleurs ? Elle semblait si jeune, si délicate. Et elle n'était même pas mariée, par dessus le marché ! Mais où va le monde ? Quelle irresponsabilité, quel manque de...de bon sens ! Et que font les parents dans tout cela, hm ? Comment pouvaient-ils permettre que leur fille se...oh mais, attendez voir...serait-il possible que la secrétaire ait eu une relation aventureuse ? Sans lendemain ? De cocuage ? Je posais sur elle un regard que je m'efforçais de ne pas rendre trop critique et offusqué alors que les derniers mots tournaient boucle dans mon esprit. Relation, secrétaire - après tout je n'étais pas sa mère, ce qu'elle faisait de ses charmes -relations, secrétaire. Mais tout de même, hors mariage ! Secrétaire, relation je...oh ! MacMillan. Nom d'un dragon ! Le goujat ! Je pris encore quelques secondes pour digérer l'information, observant les formes inexistantes qu'elle me montrait d'un geste, les joues aussi rouges qu'un souafle de quidditch laissé au soleil.❝ Vous êtes...enceinte ? Vous allez avoir un...seigneur je l'ignorais. Félicitations, Isadora.❞ fis-je, encore légèrement confuse par la nouvelle et surtout par tout le cheminement qui s'était fait ensuite. Macmillan, papa. Il était en âge d'être son père. Quelle honte !❝ Bien-sûr, le véritaserum n'est pas recommandé dans votre hmm...cas.❞ achevais-je en essayant toujours de masquer toutes les pensées scandalisées qui me venaient en tête et les expressions assorties qui pouvaient transparaître. En particulier lorsqu'elle souhaita ne pas dévoiler le nom du père. Ah ça, on pouvait le comprendre...à sa place, je ne me vanterai pas de m'être acoquinée avec le vice-ministre, ah ça non ! Et de porter son enfant, en plus de cela ! Et qu'en était-il de son arrêt de travail ? Il était temps qu'elle nous en parle tout de même ! Je n'avais déjà plus d'assistant, et que se passerait-il si le vice-ministre n'avait plus d'assistante non plus ? Que deviendrions-nous sans assistance ? Devrais-je travailler avec Macmillan directement ? Plutôt me stupéfixer oui ! Je cillais, stoppant net mes élucubrations alarmistes. Du calme Mary, une chose à la fois. Nous ne sommes pas là pour ça, et l'horloge continue de tourner, elle.

Peut-être aurais-je dû lui dire quelques banalités sur les enfants, accompagnés de mots bien lisses pour lui dire à quel point c'était merveilleux. Mais je ne pus m'y résoudre et cela aurait certainement activé le capteur de toute façon, tant le mensonge aurait été grand. Oh, j'ai eu des moments heureux avec Meredith, mais c'était il y a très longtemps maintenant, et bien d'autres choses avaient pris le dessus depuis. ❝ J'imagine que nous aurons l'occasion de discuter véritablement de cela toutes les deux lors une autre rencontre moins formelle que celle-ci, ne serait-ce que pour l'organisation de ces prochains mois. Ou pour répondre à certaines de vos questions. En tous les cas, c'est une excellente nouvelle, vous devez être ravie.❞ l'informais-je en reprenant la main sur l'entretien, enrobant le tout de gentillesses dont je ne pensais pas un seul mot. Comment voulez-vous que je m'en sorte moi ? Entre un assistant à Azkaban, une autre assistante enceinte du vice-ministre et un Preskovitch à contenir ? Et après on s'étonne que les gens manifestent et que cela me fasse trop à gérer.
J'éloignais le verre de véritaseum de la jeune maman aussi plate qu'une limande. Une promesse était une promesse.❝ Pour en revenir à ces convocations spécifiques qui sont à l'ordre du jour, nous nous contenterons donc du capteur que vous avez face à vous.❞ Celui qui jusqu'à présent, n'avais pas bougé d'un iota. Je pris l'une de mes plumes et fis glisser un parchemin devant moi, prête à consigner chaque détail qui me semblerait intéressant.❝ Si vous êtes prête, commençons. Isadora Ollivander, domiciliée au 32 Merlin Square à Godric's Hollow, célibataire et sans enfant -je rayais la mention sans enfants d'un geste assuré- " célibataire tout court, actuelle assistante du vice-ministre de la Magie. Confirmez-vous que ces détails sont exacts et que vous êtes bien la sorcière à laquelle ils se rapportent ?❞ demandais-je en l'observant à la dérobée, gardant le capteur dans mon champ de vision.❝ Faites-vous partie de cette cellule extrémiste appelé 'Mangemort' ou d'une toute autre communauté de sorciers non répertoriée par le Ministère ?❞ La plume en l'air, je patientais, tentant d'analyser ses expressions.

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Résumé du post :
Mary tombe des nues et nous fait un blocage quand elle apprend qu'Isadora est enceinte. Elle est scandalisée de voir que c'est une grossesse hors-mariage, et elle s'offusque d'à peu près tout ce qui lui vient à l'esprit. De fil en aiguille, elle se met à croire que Isadora a une relation  de bureau avec le vice-ministre (MacMillan) et que c'est lui le futur père du marmot. C'est un miracle qu'elle n'ait pas fait de malaise.
Mary renonce donc au véritaserum mais pas à l'entretien et compte sur le capteur de dissimulation pour faire le job. Elle commence officiellement l'interrogatoire.

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Ce n’était pas vrai. Cela ne pouvait pas être vrai. Elle allait le boire, son Veritaserum, elle allait s’enfiler l’intégralité de cette maudite fiole, et retenter l’expérience, elle ne pouvait pas être véritablement enceinte, ce n’était qu’une nuit. Une seule, minuscule, insignifiante, erronée. Une nuit. Non. Il en fallait davantage pour tomber enceinte, pour soudain porter la vie, il fallait l’avoir voulu, et elle ne voulait que lui, pas cette responsabilité énorme, pas la disgrâce sociale qui l’accompagnait, il était marié pour l’amour de Merlin, elle le savait pertinemment et c’est même pour cette raison qu’elle avait longtemps refusé d’admettre ses sentiments à l’encontre de cet homme pourtant si attirant, irrésistiblement attirant, flamme sur laquelle le papillon de son inconscience était allé se brûler les ailes.

Non. Elle refusait. Cela ne pouvait pas être vrai. Le Capteur de Dissimulation devait être détraqué. C’était cela. Bien sûr. Elle n’était pas enceinte, quelle notion ridicule. Elle, enceinte. Elle, maman en devenir. Non. Elle avait une carrière, un plan de vie soigneusement établi. Les yeux rivés sur les plus hautes sphères, devenir mère n’était pas prévu, ou du moins pas avant qu’elle ne soit assurée d’un mandat suffisamment haut perché dans la hiérarchie. Elle ne pouvait tout simplement pas se permettre d’avoir un bébé.

Et pourtant. Et pourtant, le maudit objet restait immobile. Comme s’il la mettait au défi. Comme pour souligner que, de toute manière, elle venait de signer ce qui équivalait à un arrêt de mort professionnelle. Jamais la Ministre ne la prendrait plus au sérieux. Envolées, les chances de faire un jour partie de son cabinet. Anéantis, les espoirs de pouvoir quitter l’ambiance délétère qui régnait dans les bureaux du Vice-Ministre. Et tout cela pour quoi ? Une nuit. Une seule, simple, enivrante, passionnée.

Les félicitations lui passaient par-dessus la tête, alors que s’effondraient les plans soigneusement tracés dans son esprit. Qu’avait-elle fait ? La Ministre continuait de parler, mais Isadora n’entendait plus. Sourde au monde extérieur, plongée dans le brouillard épais de ses propres pensées, elle avait perdu le fil censé la ramener vers la sortie de ce labyrinthe anxiogène. Devant son ventre terriblement plat, ses longs doigts commençaient une danse nouvelle, s’entrelaçant à en faire blanchir ses jointures.

Je suis prête finit-elle par répondre, luttant contre son mental en plein blizzard, tâchant de garder le cap. Elle était assise, dans cette chaise inconfortable, dans le bureau de la Ministre de la Magie. À qui elle venait d’affirmer qu’elle était enceinte. Mais cela n’était pas le sujet. Doigts tordus, griffes déformées, elle poursuivit. Tout est correct.

Célibataire tout court. Dans ces trois mots sonnait le déshonneur. Que penserait sa famille ? Par Morgane, peu importait le Ministère, que diraient ses mères ? Et si elles lui tournaient le dos ? Et si elles refusaient de lui reparler ? Et si… Les si ne mènent à rien de bon dans la vie - la voix de Mary. Réconfortante, légèrement enrouée, mais toujours douce. Elle devait affronter une tempête à la fois. D’abord cet entretien. La vie reprendrait ensuite ses droits. Elle aurait le temps de s’effondrer. Mais après.

Je n’ai jamais rien fait d’illégal de ma vie, et sûrement pas rejoindre les rangs d’une association officiellement désavouée par le Ministère ! s’exclama-t-elle, la façade soigneusement maintenue menaçant de s’effondrer.

Le Capteur de Dissimulation choisit cet instant précis pour vibrer légèrement. Évi-fuckin-demment. Ses mains étaient à la limite de la douleur intense, et Isadora se força à délier ses doigts rougis par la contorsion qu’elle leur avait imposée.

Excusez-moi, Madame la Ministre. C’est… très récent, voilà tout.

Le regard tourné vers son ventre indiquait sans peine ce dont elle voulait parler. Et puisqu’elle venait d’admettre qu’elle était célibataire, le vrombissement pouvait être interprété comme l’aveu d’avoir couché avec un homme marié. Voilà ce qu’elle avait fait. Voilà qui elle était. Qui elle serait, à jamais, aux yeux de la Ministre et du monde extérieur. Une traînée. Mais ce n’était ni le lieu, ni le moment, pour s’attarder sur le sujet.

Je peux vous assurer que je n’ai jamais désobéi aux règles édictées par le Ministère finit-elle par formuler, de manière plus apaisée. Et cette fois, le fichu Capteur resta immobile. Sans doute était-il cassé.

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résumé Isadora panique un peu beaucoup, mais elle répond du mieux qu’elle peut aux questions de la Ministre. Le Capteur de Dissimulation s’agite lorsqu’elle prétend n’avoir jamais rien fait d’illégal, mais elle rattrape la sauce.

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Il fallait bien l'avouer, ce n'était pas vraiment ce genre d'aveux que j'avais espéré récolter aujourd'hui, quand bien même les bruits de couloirs faisaient partie intégrante de la vie de Ministère. Cela étant, j'aimais toutefois en connaître les moindres détails, pour ainsi être en mesure d'exploiter les diverses failles des uns et des autres, si la situation venait à l'exiger. Et c'était souvent le cas, quoique l'on en dise. De la plus petite pression administrative, aux plaidoiries publiques, nombreuses étaient les occasions où les petits secrets soigneusement gardés au chaud pouvaient se révéler utiles. Et ce n'était pas tant une histoire de politique que de direction, car le Ministère restait avant tout un business. Un business qui aujourd'hui était gangréné et qu'il me fallait assainir de manière définitive et radicale.

Ce qui nous ramenait à l'interrogatoire d'Ollivander. Autrement dit, la véritable raison de sa convocation. Pour son anxiété et ses doutes de jeune maman, il faudra qu'elle s'adresse quelqu'un d'autre, j'en avais bien peur. Premièrement parce que je n'avais aucune envie de discuter de ces choses-là avec elle. Et deuxièmement, parce que je ne la connaissais clairement pas assez pour vouloir connaître le détail de ses nausées et ses changements hormonaux. Elle entretenait une liaison de bureau avec le Vice-Ministre, c'est tout ce que j'avais besoin de savoir. J'avais maintenant un nouveau moyen de pression sur Macmillan et cela allait me rendre la vie beaucoup plus facile durant ces prochains mois...
Tout est correct. acquiesça-t-elle frileusement, ses mains se tordant l'une contre l'autre, signe d'une nervosité plus que palpable. Pas de vibrations particulière venant démentir cette affirmation, préliminaires aux autres questions qui jalonneraient cette entrevue. Enfin, nous entrions dans le vif du sujet, celui que j'avais annoncé dans la Gazette lors de ma conférence et celui dont la communauté sorcière attendait les résultats - qu'ils soient fructueux ou non.  

Ses doigts se crispèrent davantage lors de l'interrogation suivante, ses ongles martyrisant la surface de l'épiderme et contre toute attente, le Capteur de dissimulation émit un faible bourdonnement. Devais-je considérer cela comme suspect ? La question était pourtant accessible et ne comportait pas de connotation trompeuse. Du moins, pour ce que j'en savais. Des termes clairs, qui ne nécessitaient pas une réponse recherchée. Un oui ou un non aurait suffit. Je fronçais les sourcils, partagée entre la suspicion et l'incompréhension de son intervention. Qui avait parlé d'illégalité ? Là où je parlais de registre et de liste, elle comprenait illicite et prohibé. Avait-elle quelque chose d'autre à se reprocher que de partager le lit de son supérieur ? Était-ce un signe qu'il me fallait creuser davantage ?
Elle prétexta un instant d'égarement, dû à la récente nouvelle de sa grossesse. Je sentais bien qu'elle menaçait de succomber à la panique ; aussi je lui offris un hochement de tête compréhensif, même si je n'en croyais pas un mot.
❝ Bien-sûr.❞ J'avais beau y mettre de la volonté, je ne parvenais pas à saisir quel était le parallèle qu'elle avait pu faire entre "Mangemort" et "maternité" : ça se saurait si Riddle prévoyait d'avoir un enfant, vu ce qu'il avait fait à la fillette Churchill dernièrement. Cette idée était tout bonnement ridicule et renforçait ce sentiment de scepticisme que je ressentais au fond de moi.

Et alors que je n'attendais rien de plus, elle prétendit soudain n'avoir jamais rien fait qui soit contraire aux règles du Ministère, hésitant d'un capteur parfaitement muet.❝ Tout le monde ne peut pas en dire autant parmi vos collègues, j'en ai bien peur...❞ commentais-je en soupirant, inscrivant cette nouvelle réponse dans le compte-rendu mot pour mot. Elle pouvait bien dire ce qu'elle voulait pour tenter de redorer son blason et se racheter à mes yeux, mais le mal était fait. Je ne la voyais plus que comme la maîtresse clandestine de mon adjoint. Oh mais, allez savoir...l'avait-elle choisi lui pour cette raison ? Était-ce par cupidité ? Par ambition ? Il faut dire qu'il n'avait pas grand-chose pour lui, le MacMillan .La plume s'arrêta et je reconsidérait ma prise de note avant de reprendre le point précédent. Je tapotais la réaction du capteur de la pointé encrée en réfléchissant : quelque chose me chiffonnais, même si je ne savais pas encore dans quel registre. Enfin, je regardais Ollivander, pensive.❝ Je suis navrée Miss Ollivander, mais j'aimerais revenir une nouvelle fois sur cette question d'appartenance. Vous comprenez, il est essentiel que je puisse recueillir des résultats précis et distincts car il en va de la sécurité de notre communauté toute entière. Or, la réaction des dispositifs magiques semblait indécise lors de votre dernière réponse, c'est pourquoi je me permets de vous la poser une seconde fois afin de lever cette confusion.❞ expliquais-je en lançant un bref regard sur l'appareil qui me semblait en parfait état de marche.❝ Faites-vous partie de cette cellule extrémiste appelé 'Mangemort' ou d'une toute autre organisation non-recensée par le Ministère ?❞ répétais-je en la fixant avec attention dans le but de faire surgir des tics involontaires ou des signes trahissant une arrière-pensée quelconque.
❝ Veuillez ne répondre que par oui ou par non.❞

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Résumé du post :
Mary décèle le malaise d'Isadora et la regarde perdre ses moyens sans rien faire pour l'aider. Elle trouve ses réactions étranges et démesurée, d'autant plus que le capteur de dissimulation semble incertain. Pour clarifier la situation, Mary décide de forcer Isadora à répondre à nouveau mais cette fois, sans entourloupes et avec une consigne précise.

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Le visage de la Ministre était un masque soigneusement composé. À l’inverse, Isadora se décomposait. Se désintégrait. Des mois et des mois de préparation, de l’entretien d’embauche aux premières tâches sans importance; aux réunions dont les enjeux étaient devenus de plus en plus élevés ; des mois de travail acharné, d’heures supplémentaires jamais comptées, parce qu’elle aimait ce métier et qu’elle en voulait davantage, toujours plus, parce qu’elle s’en sentait capable. Parce qu’elle s’en savait capable, plus que le Vice-Ministre en tout cas. Et elle s’était même permis de rêver, de croire qu’à force de nuits grises et de mémos solidement argumentés, ses capacités seraient remarquées. Pas par Macmillan : il ne remarquerait même pas la présence d’un Scroutt à Pétard dans son bureau, si on ne la lui pointait pas du doigt - et encore,, c’était prendre le risque qu’il vous accuse de l’avoir placé là pour le mettre en mauvaise posture. Mais peut-être, avait-elle cru, peut-être la Ministre elle-même parviendrait-elle à surmonter les différends qui l’opposaient à son subordonné assez longtemps pour remarquer la blonde présence à ses côtés - discrète sans être effacée, ambitieuse sans volonté de mettre ses supérieurs en danger. Peut-être Mary Travers-Flint saurait-elle circonvenir les préjugés dans lesquels elle laissait baigner son Ministère, et verrait-elle la valeur du travail accompli par une jeune femme au sang mêlé.

Mais voilà qu’une nuit avait suffi à tout envoyer valser. Et elle avait beau se promettre qu’on ne l’y reprendrait pas, que plus jamais elle ne se laisserait emporter ; Isadora devait bien reconnaître qu’elle avait commis une erreur. Il était trop tard pour faire marche arrière, trop tard pour effacer la lueur qu’elle voyait poindre dans le regard dur de la Ministre. Chaque seconde qui passait tendait un peu plus l’atmosphère, déjà irrespirable. Et Isadora, d’ordinaire en maîtrise de ses émotions, sentait que ces dernières lui échappaient un peu plus, grains de sable fuyant un sablier percé, eau montante que la cruche brisée de son corps ne parvenait plus à contenir.

Elle parvint à peine à déceler le manque de sincérité dans la voix de la Ministre, lorsque cette dernière feignit la compréhension. Pas question pour le Scrutoscope de s’agiter, bien sûr. Non, pas pour Madame la Ministre, Madame qui se permettait de juger ainsi depuis son siège confortable, Madame qui se permettait de convoquer ses employé.e.s pour leur faire passer un entretien qu’aucun responsable des ressources humaines digne de son diplôme n’aurait avalisé. À cette dernière pensée, une vague froide submergea les flots bouillonnants de la honte. La colère, enfin. Glaciale, nourrie de pensées de revanche. À voir sa supérieure penchée sur ses feuillets, inscrivant le moindre de ses mots d’une écriture nette, Isadora se demanda soudain de quel droit elle était ainsi jugée. La Ministre n’avait sûrement pas été élue pour une tâche aussi vénielle que celle de fliquer l’ensemble du petit personnel. Et à bien y réfléchir… La Ministre n’avait pas été élue du tout. Elle avait accédé à son poste en gravissant un à un les échelons de la structure, faisant ses armes dans les départements chargés de la juridiction sorcière, avant qu’un coup du sort ne la projette à son poste actuel.

La réponse suivante de Mrs Travers-Flint n’était pas de nature à apaiser les velléités vengeresses qui berçaient Isadora de leurs vents revigorants. Ainsi, Madame doutait de la probité du personnel, assumant à voix haute un biais dont tout un chacun dans les couloirs ministériels se doutait sans oser le formuler. Et si la jeune Ollivander avait elle aussi des doutes sur les qualités professionnelles de certains de ses collègues, elle ne se serait jamais permise de les énoncer aussi clairement. Un sourcil blond se leva face à l’insinuation vipérine.

Je vous arrête, Madame la Ministre. Avec tout le respect que je vous dois - phrase qui révélait bien souvent que le respect en question était justement inexistant ; dans le cas présent, l’admiration que la jeune assistante avait parfois ressenti à l’égard de la Ministre se muait rapidement en indignation, gommant peu à peu le respect qui avait pu exister à l’encontre de sa supérieure - je ne puis continuer à travailler pour une hiérarchie qui doute ainsi de mes propos, de ma probité - ou de celle de mes collègues. Je vous ai déjà fourni une réponse, et j’ose vous croire assez intelligente pour l’avoir comprise.

Elle ne frôlait plus l’insubordination. Non, cette limite avait été définitivement franchie quelque part entre le mot “respect” et le terme “intelligente”. Mais après tout… Fichue pour fichue, autant parler franchement, n’est-ce pas ? Du moins voyait-elle les choses de cette manière. Ses chances - déjà maigres - de devenir un jour l’assistante de la Ministre elle-même venaient d’être réduites à néant. Elle avait vu dans le regard d’acier les portes de cet avenir brillant se refermer. Quitte à dynamiter intégralement un pont déjà enflammé, la blonde se leva alors de son siège. Dernier coup de poker pour celle qui n’avait jamais joué aux cartes, elle se tourna vers la Ministre avant de prendre le chemin de la sortie.

Et si cela ne vous satisfait point, je ne puis que vous conseiller de demander ma démission au Vice-Ministre.

Elle le savait, pourtant : Macmillan n’attendait qu’une occasion pour la faire remplacer par l’une de ses innombrables relations.Mais elle tablait tout sur la seule chose qui importait plus encore aux yeux du Vice-Ministre que le népotisme : son refus borné d’accepter tout ordre direct que lui donnait Mary Travers-Flint. Fine manœuvre politicienne, ou dernière tentative de se raccrocher aux branches d’un arbre qu’elle avait elle-même scié ? Seul l’avenir - ou une Beuglante bien sentie de Macmillan - le lui dirait.

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résumé  Isadora tente une manœuvre de la dernière chance avant de sortir du bureau ministériel. Elle ne claque pas la porte, mais c’est tout juste. Son entretien - et peut-être sa carrière - est terminé.

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Contre toute attente, j'avais soulevé un point sensible. C'est ce qui ressortira finalement de cette prise de notes aussi partielle qu'abrégée, dont les conclusions ne seront guère à l'avantage de la subordonnée face à moi. L'intitulé de cet entretien avait pourtant été très clairement annoncé, et je ne voyais ici aucune raison de se braquer de la sorte, si ce n'était une culpabilité à dissimuler. Isadora Ollivander ne faisait pas partie des Mangemorts, je le savais mieux que quiconque, comptant moi-même parmi les partisans de Riddle. Si ce joli minois ingénu 's'était illustré à l'une de nos réunion, je m'en serais aperçu. A ce sujet, je ne m'étais pas attendue à apprendre quelque chose de nouveau. Mais ma question avait été tournée de telle façon à ce qu'elle englobe toutes les autres entités non approuvée -voire non connues- du Ministère, et la voir ainsi monter dans les tours était un indice précieux sur les potentielles activités annexes de la sorcière.

❝ Si j'étais vous Isadora, je me garderai bien d'employer ce ton-là avec moi car il se pourrait bien que votre vœu de quitter le Ministère soit exaucé plus tôt que prévu. Nous savons vous et moi qu'il n'est pas dans votre intérêt d'en faire une réalité immédiate, compte-tenu de votre état. Etre mère célibataire est une chose. Etre mère célibataire sans emploi et sans revenus en est une autre.❞ menaçais-je sans sourciller, laissant le cheminement se faire de lui-même. Si elle pensait que MacMillan allait la garder lorsqu'elle aura démissionné...ce qui intéressait le Vice-ministre et ce qui l'avait toujours intéressé c'était l'ambition, le succès, la reconnaissance. Privé de ce levier de potentiel qu'était Isadora, elle ne lui était plus d'aucune utilité.

❝ Vous m'avez fourni une réponse il est vrai, mais qui ne me satisfait pas dans la mesure où elle n'était pas suffisamment précise pour me permettre de l'exploiter convenablement. Vous étiez au courant de mes intentions Isadora -je ne m'en suis pas cachée , que ce soit dans la Gazette où lorsque vous avez franchi cette porte- et si vous n'êtes pas capable de vous y soumettre, peut-être est-ce là, la réponse tacite que j'attendais.❞ concluais-je en posant ma définitivement ma plume.

Nullement impressionnée par sa condescendance, je me levais à mon tour alors qu'elle s'apprêtait à passer la porte. Je la lui ouvrit, l'invitant à quitter mon bureau et à prendre congé devant les autres sorciers qui attendaient leur tour.❝ Inutile de vous dire que cet entretien est loin d'être concluant et que nous serons amenées à nous rencontrer à nouveau, que vous soyez toujours employée de ce Ministère ou non.❞ l'informais-je en guise d'aurevoir, me tenant résolument sur le seuil de mon office pour l'enjoindre à disparaître. Elle m'avait déjà suffisamment fait perdre de temps avec ses cabrioles émotionnelles et ses confidences à deux noises pour que je prenne la peine de la raccompagner. Après tout, puisqu'elle avait émit le souhait de prendre la porte, elle pouvait bien en trouver le chemin toute seule.

Je la suivis des yeux jusqu'à ce qu'elle ait tourné à l'angle du couloir. Puis, mon regard se posa sur la silhouette familière de mon Auror de corps et sur sa fille, employée depuis peu. C'était elle qui passerait en premier, comme indiqué dans ma convocation.❝ Nous sommes en avance mais puisque vous êtes là, vous pouvez entrer, Miss Abbott.❞ fis-je en désignant inutilement mon bureau d'un geste du bras. Les dames d'abord.

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Résumé du post :
Le soupçon d'empathie de Mary a fondu en une seconde lorsqu'elle entend Isadora la prendre de haut. Elle durcit le ton, lui rappelant ce qu'elle encoure avec de tels propos. Puisqu'Isadora est déjà debout, elle la sort proprement de son bureau en l'informant que cet entretient n'est pas le dernier et qu'elle fait maintenant partie des suspects. Puis elle invite Dolores à entrer à sa suite.

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Vingt-quatre ans, huit mois et un jour. C’était l’ancienneté qui figurait sur les bulletins de salaire qui me parvenaient de la part du bureau des aurors. Vingt-quatre ans. Un peu plus de deux décennies à servir les différents ministres, à tirer sur la laisse qui me reliait à mes supérieurs. J’ai toujours eu un problème avec l’autorité, incapable d’aboyer dès qu’on me le demandait. Pour ma défense, j’ai – et depuis que je suis enfant selon les dires de ma mère – cette fâcheuse habitude de vouloir comprendre les choses par moi-même et pour moi-même – et peut-être avais-je eu une enfance trop épanouie ou libertaire pour pouvoir devenir le cabot idéal que recherchait le Ministère. Pourtant, c’est entre les murs sobres et froids du ministère que j’avais trouvé ma voie. Vingt-quatre ans au service de la communité et de la collectivité, à exister au travers du solde versé par le service comptabilité et des poignées de mains faussement chaleureuses de mes supérieurs. Mais pendant toutes ces années, jamais je n’ai fait preuve de défection et ma loyauté a toujours été sans failles envers le Ministère. Alors, quand ce dernier me convoqua – de la plus abjecte des façons, mais je reconnu bien là l’œuvre de la Ministre Flint – un sentiment maladroit vint me saisir à la gorge. De l’incompréhension. Le ministère avait-il quelconque raison de douter de ma fiabilité alors que je lui ai dédié plus de la moitié de ma vie ?

Voilà plusieurs longues minutes que je patientais dans le couloir, à faire voyager mon attention d’un détail insignifiant à un autre. Au mur, un tableau attira mon regard et je compris bientôt que j’étais moi-même épié par la sorcière dont on avait tiré le portrait. Fière et sûre d’elle, alors que la légende sous la toile mentionnait une phrase toute faite sur la réussite et le succès. Lorsqu’elle me vit rouler des yeux, je l’entendis rouspéter prisonnière de sa toile, mais je n’en avais que faire. Mon attention fut rapidement saisie par la poignée qui s’actionna et la porte qui s’ouvrit. Je reconnu alors Isadora qui ne m’adressa par un regard alors que son expression était sévère. Elle laissait derrière elle le bureau de la ministre et mon sixième sens me fit deviner l’atmosphère électrique qui y régnait encore. « Madame la Ministre » , fis-je alors en passant une tête au travers de la porte du bureau. Ma main droite se posa sur la poignée de la porte pour la refermer derrière moi. En m’asseyant face à Mary, je plaçai une jambe par-dessus l’autre. J’étais à l’aise, dans la mesure où je n’avais rien à me reprocher dans ce qui semblait être un entretien de routine. « Je suis en avance oui, je n’étais plus sûr de l’heure exacte de la convocation » , dis-je en effectuant un geste vague de la main droite. C’était un mensonge et mon mouvement de la main ne servait qu’à exhiber le fait que le dos de ma main était vierge de toute inscription. Finite Incantatem, ce n’était pas au vieil auror qu’on apprenait à annuler un sortilège.

Observateur, je pu remarquer les différents artefacts qui tronaient sur le bureau de la ministre. Je reconnu sans mal un capteur de dissimulation, que je pointai alors d’un geste du menton. « J’ignorais que le ministère se servait encore de ce genre de bibelot, je les croyais si peu fiables qu’on les avait abandonnés dans un coin du ministère, sans doute pour oublier l’investissement que cela avait couté au bureau des aurors » .

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résumé En arrivant, Ronald exhibe sa main à Mary pour lui faire comprendre qu'il a lui-même retiré l'inscription que la lettre avait laissé, puis il se permet de critiquer l'usage d'un capteur de dissimulation.

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Ouvrir l’enveloppe ministérielle apportée par hibou avait sans doute été l’une des expériences les plus désagréables de son existence. De sa courte vie de jeune adulte, en tout cas. Elle n’avait jamais été trop sujette aux angoisses, alors sentir son estomac se contracter de cette façon et des sueurs froides lui parcourir l’échine était pour le moins inédit. Pour un peu, elle aurait presque pu se croire souffrante. Par Merlin, qu’allait-elle faire ? Meredith l’avait bien mise en garde: mieux valait pour elle éviter de se retrouver en présence de sa mère. Elle vivrait bien plus sereinement en restant le plus loin possible hors de ses radars. Suite à quoi Dolly l’avait immédiatement rassurée sur la question: elle, petite main du Magenmagot, intéresser la Ministre de la Magie en personne ? Il y avait bien peu de chances.

Elle aurait mieux fait de se taire, tiens, parce que maintenant la convocation lui brûlait les doigts. Son père, à qui elle se confia à peine fut-il rentré, s’empressa de la rassurer: lui aussi était convoqué, tout comme une très grande partie du personnel. Il ne s’agirait sans doute que de questions d’usages, un entretien tout ce qu’il y a de plus banal. En somme, elle n’avait absolument rien à craindre.

Plus facile à dire qu’à faire. Enfin, ça avait marché un moment, elle s’était sentie mieux, jusqu’à maintenant. Jamais elle ne s’était mise dans un état pareil, pas même au moment de passer ses ASPIC. Elle avait les jambes et les mains qui tremblaient et regrettait amèrement d’avoir pris un petit déjeuner parce que son estomac était si noué qu’elle en avait la nausée. Ah elle aurait l’air maligne si elle se mettait à vomir dans le bureau de la Ministre en personne, même pas un mois après son arrivée ! Non mieux valait éviter de s’embarrasser à ce point.  Son père était là, et puis il avait raison: tout allait bien se passer. De toute façon, comme il le lui avait dit, l’entretien serait vraisemblablement court. Elle venait à peine d’arriver, elle n’aurait rien de particulier à dire. D’ailleurs, on n’attendrait sans doute pas d’elle qu’elle dise quoique ce soit.

Mais ça, c’était avant de voir Miss Ollivander quitter le bureau. Et la Ministre lui emboiter le pas, avec un air revêche et contrarié. Autant dire que si Dolly ne s’était pas attendue à un sourire chaleureux, la mauvaise humeur visible de Mary Travers ne lui disait rien qui vaille. C’était son tour donc. Elle se leva, essayant de prendre contenance. « Bonjour Madame. » parvint-elle à articuler d’une voix plus assurée qu’elle l’espérait. Ou moins tremblante qu’elle l’avait craint, en tout cas. Elle se tourna une dernière fois vers son père qui lui adressa un regard encourageant. Puisqu’il le fallait, elle allait prendre sur elle et accepter l’épreuve, aussi pénible soit-elle. De toute façon, elle n’avait pas vraiment le choix. Il fallait juste qu’elle écoute sans interrompre, réponde aux questions et évite de « faire la maligne » comme pouvaient parfois le qualifier certains de ses professeurs. Le tout en espérant qu’elle ne serait pas virée à peine trois semaines après sa prise de poste.

Elle passa donc la porte, droite comme un i et essayant de ne pas laisser paraître sa terrible envie de disparaitre sous terre. Elle ne put malgré tout s’empêcher de jeter un oeil sur le bureau de la Ministre et ne manqua pas de repérer un capteur de dissimulation, mis en évidence.
Que devait-elle faire ? S’asseoir ? Non, mieux valait attendre que Mrs Travers l’invite à le faire. Elle regarda la mère de sa meilleure amie, tout en se demandant à quelle sauce elle allait être mangée.

Résumé du post :
C'est le tour de Dolores, qui n'est pas franchement rassurée. Elle entre dans le bureau suite à Isadora et attend de savoir ce que Mary lui réserve.

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Le petite se leva presque aussitôt en laissant son père patienter dans le couloir. Sans doute lui avait-il déjà expliqué les tenants et les aboutissants de cet entretien, et pourquoi il était nécessaire pour elle de s'y soumettre, malgré sa récente arrivée au Ministère. D'aucuns diraient que c'était justement aux novices de passer en premier et que si tare il y avait, elle s'était forcément logée chez l'un d'entre eux. Mais l'entrevue précédente démontrait bien le contraire : qui aurait un jour pu soupçonner Ollivander, qui évoluait en nos murs depuis tant d'années jusqu'à se hisser au poste d'assistante du vice-ministre ? Très peu d'entre nous, et pourtant... Ainsi, cela me confortait dans mon projet de voir l'ensemble de mes subordonnés l'un après l'autre.
J'étais entrée à la suite de Abbott en refermant silencieusement la porte sur nous.❝ Asseyez-vous Miss Abbott, je vous en prie.❞ demandais-je à la gamine bien élevée. Loin d'être sereine, celle-ci ne manqua pas d'observer l'attirail sur mon bureau qui -j'en convenais aisément- ne faisait rien pour arranger les choses. Cela dit, mon but n'était pas d'arranger les choses aujourd'hui, mais bien de trouver des réponses et j'étais navrée que cela soit source d'anxiété pour la jeune sorcière.❝ C'est un capteur de dissimulation. Une précaution nécessaire, qui sera évacuée lorsque l'ensemble de ces entretiens seront terminés. Vous n'aurez pas à vous en inquiéter, ils ne s'activent qu'en cas de propos inexacts, d'incohérences malhabiles ou de duplicité.❞ l'informais-je en ayant à cœur de la mettre dans un climat de confiance, sous-entendant que puisqu'elle n'avait évidemment pas l'intention de me raconter des boniments, elle n'avait pas à se soucier des accessoires ornant ponctuellement la pièce. N'est-ce pas, Abbott, que vous n'en avez pas l'intention ? Je m'assis face à elle, continuant mes explications en tant de faire le vide dans mon esprit pour une nouvelle séance d'occlumencie préventive.❝ Et concernant cette petite fiole devant vous, il s'agit de Veritaserum. Comme vous pouvez le voir, Miss Ollivander ne l'a pas employé. C'est pour moi une certaine forme de garantie quant à la véracité de votre discours ainsi que...l'assurance d'une entrevue moins longue, dirons-nous. Mais personne ne vous obligera à en boire si ce n'est pas votre souhait, soyez-en certaine.❞ assurais-je posément, la gratifiant d'un sourire compréhensif.  

Je pris quelques instants pour la dévisager, notant à quel point elle ressemblait à Ronald. Et à quel point se retrouver là pour répondre à un interrogatoire devait sembler impressionnant, surtout à dix-neuf ans.❝ Tout ces choses doivent vous paraître bien excessives, voire même légèrement intimidantes...mais elles le seraient pour n'importe qui et c'est une réaction normale que d'être impressionnée par tout cela, je peux le comprendre.❞ tentais-je de la rassurer, les mains croisées devant moi. L'utilisation de l'occlumencie avait toujours eu cette faculté de bloquer les pensées parasitaires ou amères et cela rendait assurément service à la sorcière devant moi car cela faisait ressortir les facettes les plus douces -ou disons les moins abruptes- de mon humeur, enfouissant l'agacement précédemment éprouvé dans un coin de mon esprit.❝ Comme vous l'avez très certainement appris dans la gazette du sorcier, certaines atrocités ont été commises la nuit dernière envers la communauté Moldue et il s'est avéré que celles-ci ont été perpétrées par un employé corrompu du Ministère. Ce qui est inacceptable.❞ fis-je en guise de préambule, tenant à lui expliquer ma démarche afin qu'elle sache au moins pourquoi elle se tenait devant moi aujourd'hui. Non pas que je fasse cela par plaisir.❝ C'est la raison de votre convocation aujourd'hui, ainsi que celle de tous vos collègues, évidemment. En tant que Ministre, il est de mon devoir de veiller à la sécurité de chacun, et c'est pourquoi, je dois savoir si ce criminel a agit seul ou non. Vous me comprenez, n'est-ce pas ? Bien.❞ expliquais-je sans réellement lui demander son avis. Qu'elle le comprenne ou non, les choses étaient ainsi et on ne demandait pas l'appréciation d'une assistante parjurante tout juste admise dans cet établissement. Je changeais de feuillet sur le calepin, nouveau parchemin vierge de toute note.❝ Pouvons-nous commencer, Miss Abbott ?❞

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Résumé du post :
Mary fait entrer Dolores et sent immédiatement la tension que la petite dégage. Alors, elle lui explique posément les choses en essayant de ne pas la brusquer, remettant en place sa barrière d'occlumencie pour ne pas être influencée par des pensées encore trop négatives à cause d'Isadora.

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Elle obéit la gamine et prit place sur le siège indiqué. Ses yeux s’étaient en effet posés sur le bureau de la Ministre et ce qui s’y trouvait ne présageait rien de bon. Les précisions de Mrs Travers, loin de la rassurer, ne firent qu’accroitre son anxiété. Et si elle se montrait justement incohérente ou inexacte, même sans le vouloir ? Dans l’état où elle se trouvait, difficile d’avoir un discours clair et concis. Alors ne pas s’inquiéter, et bien c’était vite dit. Elle avait aussi entendu parler de Veritaserum, mais n’osait examiner davantage la surface du meuble pour s’en assurer. Ne rien avoir à cacher de particulier ne signifiait pas qu’elle était à l’aise avec l’idée d’en avaler tout en se soumettant à un interrogatoire. Oh, elle n’eut aucunement besoin de vérifier, la Ministre le confirma sans peine. La petite brune se força à sourire en guise de réponse, mais il lui sembla plutôt faire la grimace. Parce que si elle n’en prenait pas, est-ce que ce ne serait pas considéré comme un aveu de culpabilité ? Il y avait des choses qu’elle ne voulait pas dire, des secrets sans doute de bien peu d’importance pour le commun des mortels mais précieux pour une jeune fille de dix-huit ans. Cette intimité là, c’était la sienne. Oh il était peu probable que tout cela intéresse Mary Travers, mais c’était un risque qu’elle n’était pas prête à prendre.

Maintenant qu’elle était assise, elle tentait surtout de se calmer un peu. La situation était désagréable, c’était certain. Mais son père l’attendait à l’extérieur. Il ne l’aurait jamais laissée entrer là s’il avait estimé qu’elle courait un quelconque danger. C’est donc que tout allait bien se passer, n’est-ce pas ? La pensée de Ronald l’aida à faire redescendre un peu la tension, et du même coup à remarquer un peu mieux le ton employée par sa patronne. Etait-elle en train d’essayer de la rassurer ? Peut-être, mais peut-être s’agissait-il aussi d’une stratégie. Meredith lui avait bien dit et répété qu’il lui fallait à tout prix se méfier de sa mère, ne jamais se retrouver sur ses radars. Bon, en l’occurence, il était trop tard. Pourtant, les paroles de Mrs Travers tranquillisèrent un peu la jeune fille, qui restait malgré tout sur ses gardes.

Dolly ne décrochait pas un mot, jugeant qu’il valait peut-être mieux ne pas parler avant d’avoir été questionnée. Elle n’était plus à l’école, en face d’un professeur auprès de qui elle n’avait aucune difficulté à s’exprimer. Tout ceci était bien plus sérieux, bien plus grave aussi. Et les explications données lui firent voir la Ministre sous un nouvel angle. Cette dernière semblait effectivement prendre l’affaire au sérieux. Peut-être qu’elle n’était pas aussi terrible que ce que Dolores avait pu entendre ? Peut-être que tout ce qu’elle voulait, c’était bien faire son travail et réellement débusquer et punir les responsables de tels actes ? La mention d’employés corrompus la fit écarquiller les yeux. Son père avait toujours tenu les institutions en haute estime. Etait-il alors possible qu’autre chose s’y cache ? Ces questions portaient en elles les derniers fragments d’une naïveté qui s’accrochait encore mais ne tarderait guère à disparaitre.

L’introduction avait été faite et visiblement, les choses sérieuses étaient sur le point de commencer. Et cette fois-ci, la jeune Abbott jugea qu’elle avait la possibilité de s’exprimer et se redressa sur son siège. « Oui, mais… Madame la Ministre, avec tout le respect que je vous dois, je ne vois pas vraiment ce que je pourrais dire. Je ne suis arrivée que depuis quelques semaines, je ne connais encore pratiquement personne… » Elle n’osa pas ajouter que la simple idée qu’elle, une fille de dix-huit ans tout juste sortie de l’école, ait pu participé à une chose pareille était ridicule, voire même stupide. Mais elle n’avait pas franchement envie de se mettre cette femme à dos ou de la fâcher dans pareille situation. « J’aimerais beaucoup pouvoir vous aider, vraiment.. » Et dans ce cas précis, ces mots étaient sincères. « …mais je ne pense pas pouvoir vous apporter quoi que ce soit. » Autrement dit, elles perdaient leur temps, toutes les deux. Elle prit une profonde inspiration. « Si c'est possible, je préférerais ne pas prendre de Veritaserum. » A ce bref instant de bravoure succéda la crainte d’être allée un peu trop loin.

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Résumé du post :
Dolores n'est absolument pas rassurée mais s'efforce de se tenir tranquille et d'écouter la Ministre. Elle finit tout de même par questionner sa présence ici, étant donné qu'elle vient à peine d'être embauchée au Ministère et émet le souhait de ne pas prendre de Veritaserum.

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