temporalité du rp : Septembre 1955
personnages concernés : @Marlon Carrow & @Teodora Skeeter.
trigger warnings : Suprémacisme sorcier, mention d'alcool.
à venir : violences.
intervention autorisée du mj : [ ] oui [x] non

IN FOR THE KILL - 2021-2022

Se fondre dans le décor d'une zone populaire de Soho, parmi les badauds. Quoi de plus déprimant pour une sorcière qui ne porte pas la modestie dans son sang que de traîner dans ce genre d'endroits où ne vient personne de leur rang ? C'est pour une mission importante, une filature assassine pour ne pas changer, Teo le sait. Elle en a même bien conscience. Cheval rouge et étalon noir, galopant à nouveau pour voir l'ennemi des ténèbres choir. Mais ces lieux, cette ambiance... C'est tout ce qu'elle en retient, et s'en est presque une offense. La brasserie où elle est installée est bruyante, bondée, ça en vient presque à tout compliquer. Ses ongles manucurés pianotent, mécontente, sur le bois où trône le verre qu'elle ne boit. Elle ne peut s'empêcher de regarder autour et soupirer face aux quelques balourds de la table d'à côté. Ils parlent comme s'ils étaient seuls au monde, d'un accent prononcé mais surtout enivré. Irlandais, elle dirait.

Ah, pitié ! L'alcool d'ici, elle sous-entend moldu, est aussi imbuvable que les clients. Si ça continue, je vais avoir la migraine dans peu de temps.

Et par là, elle ne signifie pas seulement son côté capricieux précieux un rien dramatique. L'alcool n'est pas si mauvais, tout comme ce n'est pas tant intenable en termes de sonorité. La migraine, elle l'évoque au sens magique. Elle se penche légèrement en avant, porte à ses lèvres le whisky (qui n'a tout de même rien à envier au pur-feu sorcier) et y souffle ses paroles comme pour les étouffer. Que nul autre que la personne avec qui elle est attablée ne puisse les capturer. Tu le sens aussi, pas vrai ? L'effet du domantium sur leur faculté respective. Elle laisse s'échapper un faible rire. Vois-y le bon côté, même comme ça, je serai bien incapable de me concentrer sur tes pensées. Le brouhaha de ce bar... Finalement... Ne viendrait-il pas purement et simplement de sa tête ? De l'effet du domantium qui l'affecte ? Est-ce que Marlon, qui excelle en ses capacités d'occlumen, se sent lui aussi perturbé ? Différent ? D'ordinaire, son partenaire se charge de désarmer la cible avant son arrivée. Ou bien cette dernière n'est tout simplement pas armée dans un premier temps. Alors Teodora ne se fera sûrement jamais au bordel mental qu'entraîne ce foutu métal. Quelle idée ce chasseur de sorciers a, de se traîner au bar sans laisser un objet dangereux chez soi ? (Et elle dit ça, comme si la baguette flanquée dans la poche intérieure de son trench coat ne pourrait pas annihiler l'assemblée si elle le souhaitait.)

Accoudée, le visage reposant contre sa main droite, Teodora se masse discrètement la tempe tout en s'acharnant à rester perspicace. Malgré tout ça, elle reste journaliste. Doublée d'une espionne à la botte des mangemorts. Analyser le terrain, c'est donc son petit jeu d'enfant. Bien... Déjà, qui dit domantium dans le coin dit on est en bon chemin... J'avais pas mal au crâne comme ça y'a quoi ? 5 minutes ? Ce qui veut dire que celui qu'on cherche était à plus de 3 mètres de nous à ce moment là... Elle fronce les sourcils, les Irlandais parlent vraiment v r a i m e n t fort dans son esprit. Un verre d'eau ça lui ferait pas de mal, là, tout de suite, plutôt qu'un whisky. C'est bien ça, je ne me suis pas trompé ? 3 mètres... C'est ce qu'il leur faut pour nous perturber ? La question est presque rhétorique tant sa concentration se porte sur ses propres paroles plutôt que d'écouter ce qui l'entoure. Tout verbaliser, de vive voix, ça lui permet de tenir le fil dans l'immédiat. On cherche donc quelqu'un qui est récemment arrivé dans notre périmètre et... Subitement, c'est comme si on lui sortait la tête de l'eau. Qu'une pression venait de se volatiliser. Que des acouphènes avaient drastiquement diminués. Elle écarquille les yeux, croise le regard de son aîné avant de laisser ses iris fureter de droite à gauche. Le chasseur. Il a bougé. Suffisamment pour que le duo ne soit plus sujet au côté néfaste du maudit métal que l'homme doit porter. Et c'est là que... Euréka! Le barbu qui a commandé au bar. Parti s'installé, elle semble compter, 6 tables à ta gauche. Près de l'angle. Elle fronce le nez en voyant sa commande. Une immense pinte et une planche apéritive. Pour lui seul ? Hm. Semblerait qu'on en ait pour un temps. Et Teo se laisse enfin retomber contre le dossier de sa chaise, avec un râle salvateur tandis qu'elle boit une fine gorgée. Le calme, Dieu merci., pour ne pas dire "Par Merlin" en territoire ennemi. J'ai bien cru que ma tête allait exploser.

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Tu réprimes un soupir, les yeux levés vers le plafond de cette brasserie bondée, te demandant pourquoi il fallait que cela tombe sur toi aujourd’hui. Avec une pointe d'amertume, tu te dis que tu aurais préféré être chez toi, dans l’intimité de tes murs, aux côtés d’une sorcière, dont tu savourais la présence. Mais au lieu de cela, te voilà ici, à te mêler aux odeurs de sueur et d'alcool bon marché, entouré de ces moldus braillards, le tout pour traquer un chasseur de sorciers trop hardi.

« On n’est pas venu ici pour faire une dégustation de whisky. » Tu roules des yeux, faussement agacé, ton verre de vin à la main, l’ombre d’un sourire sarcastique effleurant tes lèvres. Teodora, avec son mépris subtil pour tout ce qui n’est pas sorcier, ses plaintes et son ton dramatique… Merlin, parfois, tu t’interroges sur la logique des missions que vous partagez. Là, au milieu de ce chaos bruyant et malodorant, tu te surprends à te demander si elle ne regrette pas d’avoir accepté cette mission en ta compagnie. « Tu ferais mieux de commander quelque chose à manger. J’ai aucune envie de t’accompagner aux toilettes pour te tenir les cheveux. » C’est toujours ainsi que tu la considérais, comme une gamine intenable sur laquelle tu devais veiller, malgré toi.

Le métal maudit, ce fichu domantium, engourdit ton esprit et te met dans un état de malaise constant. Tu sens la pression se resserrer sur ton crâne, comme si quelqu’un t’enfonçait les doigts dans les tempes. Tu es maître dans l’art de l’occlumencie, un mur de glace autour de tes pensées, mais ce métal… Ce fichu métal semble lentement fissurer ce mur, t’obligeant à redoubler d’efforts pour ne pas te laisser envahir. Pourtant, tu refuses de laisser paraître ta faiblesse, surtout devant elle. Alors tu laisses échapper un ricanement moqueur devant sa réplique. « Domantium ou pas, tu es bien incapable d’effleurer la moindre de mes pensées. »

Tu écoutes distraitement les réflexions qu’elle formule à voix haute. Pourquoi parlait-elle toujours autant ? Finalement ce n’était peut-être pas le domantium qui te donnait mal au crâne… « Trois mètres », dis-tu d’un ton las, en faisant semblant de boire pour ne pas éveiller les soupçons.

Ton regard glisse vers la silhouette de l’homme qu’elle vient d’identifier, six tables à ta gauche. La rage gronde en toi, tempérée seulement par le professionnalisme que tu t’es toujours imposé. « Un moldu qui s’enfile une pinte aussi vite… Visiblement il n’y a que toi qui fait la difficile. L’alcool ne semble pas si mauvais dans cet… établissement. » Tu hausses un sourcil, détaché, comme si tout ça n’avait finalement que peu d’importance. « Espérons qu’il sache au moins se défendre… J’éprouve une certaine aversion pour les exécutions trop faciles. »

Mais au fond, tu ressens un peu de satisfaction, une sourde anticipation. La traque, la sensation du danger imminent. Tu as besoin de cette montée d’adrénaline, et l’effet du domantium, s’il t’entrave, aiguise paradoxalement cette soif de confrontation. « Le calme, enfin. » remarques-tu, en laissant ton regard errer dans la brasserie bondée.

Puis, d’une voix plus basse, une pointe de sarcasme dans le ton : « On peut aussi lui apprendre à manger plus vite. » La compagnie de Teodora ne te déplaisait pas autant que tu n’aurais bien voulu le faire croire. Mais en sachant qui t’attendait au manoir ce soir, tu n’avais guère envie de faire traîner cette mission en longueur. Et pourtant, ton professionnalisme se rappelait à tes bons souvenirs. La prudence était de mise. Même les cavaliers les plus hardis ne pouvaient se permettre de prendre le moindre risque superflu.

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Teodora semble progressivement reprendre possession de tous ses moyens. Les oreilles encore bourdonnantes par les stratagèmes humains. Ça lui lance toujours un peu la tête, mais plus au point que cela ne l'entrave ou l'hébète. L'obsidienne finira par avoir raison de sa legilimencie, si ce n'est totalement de sa vie, et bien que la soirée ne fait que commencer, la sorcière n'a qu'une hâte : ne plus avoir affaire à lui. Le chasseur. Pas le sorcier qui l'accompagne de son habituelle aigreur. Lui, elle l'apprécie. Une relation digne de celle unissant un croup à un fléreur, mais c'est ce qui fait de ce duo toute sa splendeur. Même si, pour le coup, elle n'a pas écouté une once de ses propos lorsqu'elle avait l'impression d'avoir la tête sous l'eau. Apprécier ne veut pas dire respecter, faut croire. (En vérité, elle accorde bien souvent de l'importance à ses propos. Simplement que là, c'était lui en demander trop.)

Pour ne pas empirer les bribes de migraine qu'elle ne peut effacer, elle éloigne le whisky de son espace. Le verre frotte contre la table lorsqu'il est reculé et d'un geste de la main, aussi désinvolte que féminin, la blonde capte l'attention du garçon afin de lui demander de l'eau plutôt que cet embrume-cerveau. L'enchanteresse n'hésite pas à arborer son habituel sourire doucereux. Comme pour obtenir plus vite ou mieux ce qu'elle veut. Puis, reporte son attention sur son compagnon et laisse rouler ses yeux. Oh, je t'en prie chéri. elle s'amusera toujours des conventions autour des surnoms. chéri-e, trésor, mon ange, darling, sweetheart... Tant d'appellations qu'elle utilise à tout bout de champs. Autant par réel gage d'attention portée à autrui que par pur sarcasme ou ironie. Ne compare pas mon palais à celui d'un dobermann pareil. Ses sourcils froncent d'un dégoût palpable lorsqu'elle perçoit leur cible tartiner une sorte de pâtée peu esthétique sur une grossière tranche de pain. Et ce avant de l'enfourner dans sa bouche comme s'il n'avait pas mangé depuis trois jours. Ew. Gross. Mais bon, il est vrai. Je suis toujours critique lorsqu'il est question de leurs productions. A moins que je ne sois critique que sur le whisky ? Il faut dire que c'est une boisson, certes forte, qu'elle sait apprécier et savourer quand elle en a le temps. Dans l'immédiat, peut-être qu'elle aurait mieux fait de se contenter d'un vin blanc. Boire dans un verre à pied, ça fait toujours très pétasse en terrasse. Et Merlin sait à quel point Teodora vit pour ce type de caméras. Il n'est pas tant décevant. Juste fade comparé à d'autres.

Un soupir amusé, presque un rire soufflé, lui échappe en entendant Marlon se plaindre de missions pas assez trépidantes à son goût. On croirait entendre un Matagot voulant jouer avec sa proie, vieux matou. la blonde hausse les épaules. Tant que tu ne salis pas ma tenue, tu fais ce que tu veux. Son regard cristallin semble s'incruster, insister, dans le sien. C'est sérieux. J'ai dû envoyer la dernière au pressing. A croire que tu ne sais pas travailler proprement. J'ai connu plus professionnel de ta part... A croire que quelque chose te trotte dans la tête, ces derniers temps. Et un air mutin éclaire son visage qu'elle glisse entre ses mains dans une posture de je-suis-toute-ouïe. Ne sois pas si pressé. Brusquer les choses pourrait rendre la tâche plus difficile, ou nous blesser. Me blesser. elle exagère sa réaction. Théâtralement outrée. Ma personne est bien trop sacrée. D'un geste de la main, elle semble chasser l'invisible, une pensée, avant de tenir à nouveau son visage en coupe. Dooonc..., comme si elle en revenait à ses moutons. Puisqu'on a le temps de discuter... Un sourcil s'arque. Quelque chose qui pèse dans ton esprit en ce moment, mon bon Marlon ?

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Tu la regardes, les sourcils légèrement froncés, feignant une exaspération que tu maîtrises à la perfection. Teodora et son besoin de transformer la moindre de vos conversations en comédie théâtrale… Elle réussit presque à rendre cette mission encore plus agaçante que l’atmosphère suffocante de cette brasserie moldu. Tu t'enfonces dans ta chaise, le verre de vin toujours en main, observant d'un œil critique le barbu en train de se goinfrer, tout en prêtant un demi-regard désintéressé aux minauderies de ta partenaire. Si ses “chéris”et autres “sweetheart” ne t’étonnaient plus, tu te souviens encore de ta surprise la première fois qu’elle t’avait affublé d’un tel surnom.
« Navré pour ta dernière tenue. » Tu esquisses un sourire sarcastique. « Tu n’auras qu’à envoyer la facture à mon assistant. Pour tes beaux yeux, je me délesterai bien de quelques gallions. » Et surtout pour qu’elle te fiche la paix, mais tu as la décence de ne pas lui envoyer tes propres réflexions en pleine figure.

Sans crier gare, Teodora dévie la discussion dans une direction qui ne te plait guère. Tu sens sa question s'infiltrer dans ton esprit, presque insidieuse, lorsqu’elle aborde ce qui pourrait te « trotter dans la tête. »

Tu t’efforces de ne rien laisser paraître, mais tes pensées dévient inévitablement vers Freya. Une chance que Teodora soit une piètre légilimens. Une chance également que personne ne te croit capable d'éprouver le moindre sentiment qui ne soit ni du mépris, ni de la haine. L’écoeurement que tu éprouves à l’égard de l’endroit où vous êtes contraints de passer votre soirée t’aide à maintenir ton masque d’ironie avec une assurance glaciale.

« Disons simplement, que j’ai d’autres ambitions que de m’incruster dans des endroits pareils. Des priorités… plus dignes. » Tu hausses les épaules, comme si tout cela ne méritait guère plus de discussion. « Mais peut-être que si tu n’avais pas cet égo démesuré à gérer, nous aurions terminé cette mission plus vite et je n’aurais pas eu besoin de m’attarder dans ce... temple de la vulgarité. »

Tu te renfonces dans ton siège, étouffant un sourire moqueur, avant de rétorquer : « Bien trop sacrée ? Rappelle-moi à quelle page figure ta famille dans le Registre ? La mienne en constitue le cinquième chapitre. » Mesquinerie que d’évoquer ce vieux grimoire poussiéreux, si cher aux lignées de sang-pur. Et pourtant, tu estimes qu’elle l’avait bien cherché. Avant de réaliser que ce n’était probablement pas ta plus fine stratégie. Elle déchiffrerait peut-être dans ton attaque un besoin de te défendre face à ses questions intrusives. Et si tel était le cas, tu savais d’ors et déjà qu’elle ne lâcherait pas l’affaire aussi aisément que tu l’aurais souhaité. « Mais ne t’en fais pas, je veillerai sur toi, comme toujours. Puisque tu n'es visiblement pas capable de le faire. » Telle la bière dans le gosier de votre cible, le sarcasme s’écoule à flots dès l’instant où tu prends la parole.

Finalement, Teodora insiste, ses yeux malicieux fixés sur toi, une curiosité non dissimulée dans son regard. Tu laisses un silence calculé s’installer, avant de répondre avec un sourire en coin, faussement ennuyé : « Si tu veux tout savoir, ma chère, la seule chose qui pèse dans mon esprit actuellement, c’est l’ennui. » Puis, te penchant un peu vers elle, le ton plein d'une ironie mordante, tu ajoutes : « Et dire que j’aurais pu passer ma soirée à l’Emerald et ramener une quelconque distraction pour terminer la nuit à Mandrake Alley. »

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La flatterie est une arme qui ne cessera jamais de tirer à bout portant dans le coeur de Teodora Skeeter. Une mine enjôleuse, satisfaite de ce qu'elle entend, se dessine sur son faciès. D'un geste de la main s'agitant dans le vide, c'est comme si elle l'invitait à ne pas en dire autant. Ce fameux geste que l'on fait en total contradiction. Car, au fond, ce type de arrête! ne veut-il pas plutôt dire continue de gonfler mon égo ? Ah! Marlon, mon bon Marlon... Je vais vraiment finir par croire que tu m'adores. Le simple fait qu'il plaisante sur le fait de lui accorder du temps et / ou de l'argent est une trahison en soi. Monsieur déteste son monde mais, même si ça le tuerait de l'admettre, son quotidien serait bien plat sans la présence de certaines âmes et leurs bonnes ondes. J'accepte tes excuses. Mais c'est bien parce que tu n'as pas ruiné l'une de mes préférées, ce jour-là. Sinon, ce n'est pas une note de frais, mais une beuglante que son majordome lui aurait apporté.

Sans grande surprise, Marlon est aussi tenace qu'un langue-de-plomb. Dans un sens, ce serait bien peu amusant que de récolter tout ce qu'il y a à savoir simplement en jouant des cils et leurs battements. Oh, je t'en prie. Je ne suis pas de si mauvaise compagnie. Cet endroit, par contre... Je te l'accorde, oui.

Un sourcil se arque tandis qu'elle hoquète presque dans son verre face à l'attaque, facile, de son homologue. Les Sang Pur, eux alors... Savent-ils frapper ailleurs que dans la notion de l'ichor ? Dommage pour lui, la Skeeter est assez à l'aise avec le fait d'admettre qu'elle n'est pas des plus grands noms de la société magique. Du moins en le sens généalogique. En popularité, là... Il y a comme qui dirait un certain duo de rats médiatiques pour s'en charger. Le Carrow, par contre... Une atteinte à ce qui coule dans ses veines serait la plus cruelle à son encontre. Cinquième, c'est être éclipsé par les quatre premiers. Moi, j'ai l'obligeance d'être la référence même dans mon domaine. Numéro 1 de toute la Grande Bretagne sorcière. A quelle place te portes tu sur l'échiquier Carrow ? Et elle le regarde, de ses yeux moqueurs, mordants, un oeil-pour-oeil-dent-pour-dent qui fait toute la beauté de leur relation. Un air de dire, un partout, balle au centre. Ils sont quitte, sur le plan de l'importance des familles politiques.

Nouveau geste de la main. La protéger ? Elle ? Grande demoiselle en détresse ? (Ou simplement trop précieuse pour le sale boulot). Beau parleur qu'il est. Vraiment, je ne t'ai jamais vu si sentimental. Cavalier de l'apocalypse se fait preux chevalier ? Sympa comme retournement de carrière. Presque un gros titre qu'elle pourrait faire. M'enfin ! Fidèle à lui-même, le sorcier brise ses beaux mots pour la braquer d'un maux. Ennui est probablement la pire chose à dire pour sa compagnie. En roulant du regard, elle allait s'apprêter à geindre comme l'enfant pourrie gâtée qu'elle est en la présence de cette presque figure paternelle... Mais Marlon lui coupe l'herbe sous le pied en prononçant quelque chose qui pourrait sembler anodin, mais qui (malheureusement pour lui) vient de resserrer l'étau de sa fouinerie légendaire. Finalement, le sourire mutin s'étire comme un air triomphant. Une légère inclinaison de la tête semble verbaliser un ah! je le savais! Comme si Marlon venait de lui apporter sur un buffet ce qu'elle cherchait. Oh ? Une charmante compagnie de l'Emerald, c'est bien ça ? Elle joue avec une mèche de ses cheveux, prenant un faux air songeur, le regard dans le vide, avant de le verrouiller dans celui de son acolyte et prononcer : Comme Ms. Abbott, à tout hasard ?

Subitement, l'événement survenu quelques jours auparavant lui paraît limpide.

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Ton regard se durcit, perçant, alors que Teodora agite la main avec une nonchalance étudiée, savourant chaque mot qu'elle crache pour flatter son propre ego. La flatterie ne fait pas partie de ton vocabulaire, sauf peut-être quand elle sert un but précis. Mais voilà qu'elle prend un malin plaisir à insinuer que tu l’adores, comme si elle comptait parmi les rares à mériter ton respect.

« Il t’en faut peu pour te bercer d’illusions, Skeeter. » Tu lui adresses un sourire acerbe, presque imperceptible, satisfait de la piquer au vif tout en jouant l’indifférence. « Disons plutôt que je tolère ta présence… pour le moment. » Tu en fais trop, Marlon. Et Teodora saurait inévitablement percer à jour ton sarcasme.

Elle rit, un de ces rires qui respirent l'arrogance, se comparant à une référence inégalée dans son domaine, comme si l’opinion des sorciers de Grande-Bretagne tout entière n’était que flatterie bien méritée. Elle te défie, te questionne sur ta place dans l’échiquier, une pique sur l'importance des noms, des lignées.

« Déjà entendu parler de l’ordre alphabétique ? » Tu laisses échapper un léger ricanement, la prenant sciemment de haut. « Tu sembles oublier que certains d’entre nous n’ont pas besoin de l’attention de la plèbe pour exister. » Tu poses le verre sur la table avec un cliquetis sec, un geste qui traduit ton désintérêt pour ses frasques médiatiques. Tu n’avais toujours pas goûté à ce vin, dont tu redoutais les arômes. Hors de question de laisser une telle piquette effleurer ton palais si raffiné.

Alors qu’elle te qualifie de preux chevalier, tu secoues la tête, moqueur. « Ne te méprends pas, princesse. Protéger ta précieuse personne n’a rien d’un acte sentimental. C’est simplement un moyen d’en finir au plus vite avec nos missions. »

Mais voilà qu’elle glisse une question, presque innocente, sur ce qui pourrait te trotter dans la tête, enfonçant une aiguille dans ta carapace, sans relâcher le sourire triomphant qu’elle affiche maintenant. Ce même sourire qui pourrait bientôt venir hanter tes cauchemars. Elle se penche sur une piste, et tu sais qu’elle est bien trop perspicace pour en démordre. Tu ressens presque la pression dans sa voix lorsqu’elle mentionne Ms. Abbott, insinuant sans détours ce qu’elle pense avoir deviné.

Tu la fixes un instant, le regard impassible, et tu te forces à ne rien montrer, dissimulant soigneusement tout indice de ta réaction. Pourtant, tu sens la tension dans ta mâchoire, le désir de la remettre à sa place avec une froideur cinglante. Mais jouer son jeu serait reconnaître qu’elle a touché une corde sensible. Alors tu t’emplois à la gratifier d’un rire moqueur. « Ms. Abbott ? Allons, comment un mangemort pourrait-il séduire une juge aussi inflexible qu’elle ? » Tu en étais d’ailleurs le premier surpris. « Ne compte pas sur moi pour te révéler la liste de mes conquêtes. Je ne me soucie que trop rarement des prénoms. »

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Je suis une grande rêveuse, que veux tu ? Cela semble conclure leur jeu du chat et de la souris sarcastique. Les deux se jouent des comportements de l'autre, prétendant toujours les contraires lorsque les vérités sont indéniables : ni l'un.e ni l'autre ne souhaiterait un.e autre partenaire de missions. Ni l'un.e ni l'autre ne trouverait le moyen de se détester au complet. Etrange mélange entre habitude, convenance et "amitié".

Vos personnes n'auraient, pourtant, aucune valeur s'il n'y avait pas la plèbe dont vous aimez tant vous démarquer. C'est une information factuelle, plus qu'une attaque mutine. Au fond, ce n'est que la vérité, non ? Les élites ont besoin des roturiers pour briller. Les roturiers n'ont besoin d'aucun bourgeois pour exister. Les changements dans le quotidien n'affecteraient drastiquement qu'un sens, si l'autre catégorie sociale venait à disparaître. Et puis, en l'occurrence, ta remarque ne fonctionne pas... Les mauvais-sangs ne sont pas les seuls à se languir de chacune de mes publications.

Le princesse lui donnerait presque le feu aux joues. Teodora ne manque jamais une occasion d'être dans l'excès, et prétend s'éventer. Charmeur. Dont elle ne pense pas un mot mais dont elle s'amuse des effets. Marlon est impassible, mais la sorcière sait à quel point cette dynamique à le don de le gêner. Ou l'agacer... Dans les deux cas, ça la fait marrer.

Un autre détail qui pourrait potentiellement avoir le don de le gêner, c'est de viser juste sur des sujets qui touchent à sa sphère privée. La journaliste n'est pas en capacité de dire, pour l'instant, si elle voit juste ou non. Il faut dire que le Carrow est aussi lisible que le marbre froid qui pave les cimetières. (A moins que cela soit une image qui concorde à son côté austère.) Autant dire qu'il est difficile de lui tirer les vers du nez, quand bien même quelques sources plus ou moins fiables affirment qu'il y a de quoi écrire des dossiers. Oh, très cher, je ne te savais pas si modeste. Où est donc la confiance en soi ? Nul doute que tu plais à ces dames. A ne pas pouvoir s'empêcher l'espièglerie, elle précise : Du troisième âge. Je veux dire, tu es plutôt beau garçon pour tes... 60 ? 63 ans ? Elle feint, par la suite, de prendre en note quelque chose. Alors qu'elle est dépourvue de carnet autant que de plume à papote. ca, vois-tu... C'est un scoop en lui-même. De son crayon invisible, elle semble taper son point final. Marlon le bourreau des coeurs, coureurs de jupons des élites anonymes.

Et peut-être que le glas sonne la victoire de Marlon, ou du moins sa porte de sortie, car l'attention de Teo se penche subitement vers leur cible. Il y a du mouvement. D'un geste du menton, elle le lui fait savoir. Tiens, il faut croire que les cieux t'ont entendus. La mission pourrait bien se terminer plus tôt que prévue. Un clin d'œil mutin lui échappe. Je n'oublie ceci dit pas notre discussion, très intéressante.

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Un léger ricanement, presque imperceptible, s’échappe d’entre tes lippes. Teodora et ses grands discours sur les classes sociales, toujours prête à rappeler à quel point elle comprend les rouages du monde. Tu te tournes légèrement vers elle, ton regard froid et calculateur, comme un faucon jaugeant sa proie.

« Tes admirateurs, hein ? » Tu plisses les yeux, le sarcasme dégoulinant. « Peut-être devrais-tu te demander ce qui leur plaît vraiment dans tes publications. Est-ce le contenu ? Ou simplement le fait que tu leur offres un rare aperçu de ce qu’ils ne pourront jamais avoir ? »

Un dernier regard, appuyé, et tu conclus, presque avec nonchalance : « Après tout, même la vermine aime se rêver en dragon. »

Tu laisses échapper un énième soupir silencieux, une exhalation de fausse exaspération, lorsque Teodora poursuit dans ses jeux habituels. Ses remarques sont des aiguilles taillées sur mesure pour piquer ton flegme, mais tu ne lui offriras pas le plaisir de voir ton masque se fissurer. Elle te traite de charmeur, feint de te vieillir de ce qui te semble être un bon quart de siècle, et joue les journalistes en quête de scandales. Tu hausses un sourcil, toujours aussi imperturbable.
« Soixante-trois ans, vraiment ? » Tu réponds, ton calme presque glaçant. « Je suppose que le temps passé à enquêter sur des ragots te fait perdre le sens des réalités, Skeeter. Peut-être devrais-tu revoir tes sources avant de publier ce genre de… scoops. »

Tu accentues le dernier mot avec une pointe de mépris, mais l’attention de Teodora bascule rapidement vers votre cible. D’un simple geste du menton, elle te signale le mouvement. Tu ne dis rien, te contentant de te lever sans bruit, ajustant le col de ton manteau d’un geste précis. « Enfin un peu d’action », murmures-tu, suffisamment bas pour que seul Teodora puisse entendre. « J’espère que tu as encore assez d’énergie après tout ce bavardage, Skeeter. Je ne voudrais pas que tu geignes de fatigue en plein milieu de la mission. »

L’air glacial des ruelles de Londres t’accueille, chargé d’odeurs d’humidité et de déchets. Parfait pour dissimuler toute trace de votre présence. La filature commence, et vous vous glissez dans l’ombre comme deux prédateurs en chasse. Teodora, malgré ses airs de diva, sait se faire discrète. Un détail qui, tu dois l’admettre, fait d’elle une partenaire efficace, même si tu ne lui diras jamais à haute voix.  « Si tu te casses un talon en chemin, évite de crier, princesse. »

Vos pas sont parfaitement synchronisés, silencieux, alors que vous suivez la silhouette de votre chasseur, un homme à l’allure nerveuse, qui s’aventure plus profondément dans le labyrinthe des ruelles sales.

Tu observes ses moindres mouvements, notant chaque détail : sa démarche empreinte d’un soupçon d’alcool, sa carrure imposante digne d’une proie alléchante. Tu le détailles avec un savant mélange de dédain et d’intérêt.

Le chasseur de sorciers bifurque brusquement dans une impasse, et tu ralentis, levant une main pour indiquer à Teodora de s’arrêter. La nuit, froide et oppressante, semble retenir son souffle.

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Pense ce que tu veux, très cher. En même temps qu'elle commence à se lever, c'est presque en ponctuation de sa réponse qu'elle lui envoi un baiser enjôleur dans les airs. Suivant le mouvement initié par Marlon et jouant tout comme lui la carte de l'indifférence, de l'innocence. Ils ne sont rien de plus que des collègues, un père et sa fille, ou une blonde qui ne voit que le portefeuille de son amant vingt ans plus vieux. Qu'importe l'image qu'ils renvoient. Tant qu'elle se limite à deux personnes terminant leur soirée et s'apprêtant à rentrer, non pas par filature, mais par simple banalité. Cela coupe, en même temps, cette discussion de qui-sera-le-plus-irritant. (Même si, on en revient toujours, c'est pour eux le summum de leur gage d'amour) Teo campe, de toute manière, sur ses positions. Elle est honnête en disant que les Sang Pur ne seraient pas grandes choses sans les petites gens. Mais il est vrai qu'une part d'elle à ce on-ne-sait-quoi d'envie face à ce que les gens comme elle, contrairement aux gens comme Marlon, n'ont pas. Et sûrement que la blonde s'exaspère autant des élites sorcières que des moldus parce que les deux genres lui semblent crus. Peut-être qu'au fond, elle a un peu la haine d'être dans un entre-deux douteux. Après tout, n'est-ce pas à cause de l'entre-soi des purs du pays, que la belle n'a pas su avoir la personne qu'elle chéri ? C'est ça, son "aperçu de ce qu'ils ne pourront jamais avoir" personnel. Et c'est peut-être pour ça, qu'elle a la plume incisive et la photographie compromettante.

Je n'ai fait que juger à l'œil. Le regard brillant d'une malice qui démontre qu'elle n'en pense rien. Le vieillir n'est qu'un pique puéril pour le faire grommeler. Elle dirait bien que marmonner de la sorte et propre aux personnes âgées, mais elle se passe des pulsions de Marlon pour le trucider. Tu vas bientôt avoir ce que tu veux, tu seras peut-être moins grincheux.

La ceinture de son trench-coat se resserre et épouse la courbe de ses hanches dans un espoir désespéré de couper le souffle de l'air frais qui l'assaille. Les jours se refroidissent, et l'adrénaline n'est pas encore suffisamment présente dans son sang pour l'en immuniser. Teodora souffle légèrement sur ses mains gantées avant de les frictionner, comme si cela allait tout arranger, et esquisse un sourire face à la remarque de son aîné. Comme pour la robe, je te les facturerai.

Comme toujours, le duo est méthodique. Il est indéniable qu'ils forment l'une des paires, si ce n'est la paire, la plus efficace du mouvement. Jamais une dispute qui entache le bien d'une mission. Jamais une opportunité de mettre l'autre en danger. Marlon couvre scrupuleusement les arrières de Teodora et la blonde, bien qu'elle soit loin de l'égaler au combat, ne manque jamais de s'assurer que lui aussi reste en sécurité. C'est probablement pour ça, qu'ils ne ratent jamais leurs proies.

Ils suivent le chasseur, sans éveiller le moindre soupçon. Jusqu'à ce que dernier prenne un tournant et que le Carrow intime à la Skeeter de s'arrêter un instant. Prudence est mère de sûreté.

Un hm songeur échappe à Skeeter. Je ne te garanti rien, car il est toujours plus simple de lire les pensées lorsque j'ai un visuel... Mais s'il est toujours dans mon périmètre de 5 mètres, je peux tenter d'entendre s'il y a d'autres échos. Quitte à se jeter dans un cul-de-sac où se trouve un homme, enivré certes, mais armé d'un métal qui pourrait affaiblir leur magie comme si elle n'était que grotesque formalité, autant s'assurer qu'il n'est pas accompagné de quelques comparses.

D'ailleurs, comment tu veux procéder pour l'approcher ? Elle lui accorde un clin d'œil espiègle. Je sais très bien jouer la pauvre demoiselle se faisant lourdement suivre par un homme louche qui ne sait pas prendre "non" comme une réponse. Elle place l'idée sous le coup de la rigolade, pour donner le mauvais rôle à Marlon qui a la tête de l'emploi d'un homme menaçant aux détours de ruelles sombres. Mais en vérité, c'est un aveu de confiance aveugle qu'elle lui fait. Teodora Skeeter, aussi précieuse et imbue de sa personne ? Se jeter dans la gueule du loup en jouant l'appât alors que cela pourrait lui coûter bien plus qu'il n'en faudrait ? C'est bien parce qu'elle ne remet pas en doute la faculté qu'a Marlon d'agir vite et bien qu'elle s'y propose sans regret.

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