IN FOR
THE KILL

RPG HP && the village


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PÉRIODE DE JEU:
Juillet 1955
GODRIC'S HOLLOW ● Dans l’ombre, un texte commence à circuler dans les différentes communautés magiques, lu lors de soirées mondaines, traduits dans une dizaine de langue, le pamphlet, extrémiste, fait assez parler de lui pour être reproduit par les journaux ou lu sur les ondes de nombreuses radios afin d’en commenter ou critiquer le contenu. L’illégalité de leur organisation ne semble nullement avoir empêché les Mangemorts de diffuser leurs idéaux. (lire le pamphlet)
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"Le temps emporte tout"
neutral: no mans land ●
Natalya Yaxley
neutral: no mans land
Natalya Yaxley
feuille de personnage

Feuille de personnage
RELATIONS:
INVENTAIRE:
ACQUISITION:
WANDS
KNIVES
SOUL
hiboux : 458
pseudo : Mia
faciès & dot : Freya Allan - @triumphandloss
doublon(s) : {Hazel}
gallions : 1536
pronoms : Elle ψ Her
décade : La valseuse naquit le huit août de l'année mille neuf cent trente-deux, elle est âgée de vingt-trois ans.
labeur : Danseuse étoile pour le British Magical Conservatory.
alter ego : Olga Plaksine, jeune moldue originaire de Saint-Pétersbourg. Elle travaille comme hôtesse d'accueil pour le musée d'Histoire naturelle.
storytime : {tc défilé} {Zorah}
sang : Sang-Pur
don : La magie sans baguette ψ Stade basique
myocarde : Célibataire ψ L'aristocrate est oisive, elle batifole de-ci de-là avec des hommes bien plus âgés qu'elle-même. Le mariage n'est pas au goût du jour, entravé par les disputes continuelles de ses parents à ce sujet.
allegeance : Depuis qu'elle a été kidnappée par les chasseurs, au mois de mars dernier, Natalya est obnubilée par ses idées de vengeance. La poupée de chiffon est prête à être cueillie, enrôlée comme une gourde dans n'importe quel groupuscule extrémiste.
particularité physique : Estafilade disgracieuse au niveau de la joue droite.

badges
animation
a participé au trick or treat 3.0
golden snitch
le.a speedy gonzales du rp.
serial voteur.se
mordu.e des top-sites.
floodeur
200 messages postés.
écrivain.e
avoir posté 5 rps.
crésus
1000 gallions.
dedoublator
posséder 3 multi.
prix rp
participation aux tc.
ancienneté
6 mois sur le forum.
https://inforthekill.forumactif.com/t3259-natalya-l-oiseau-de-fe https://inforthekill.forumactif.com/t3263-natalya-petrouchka#432
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(#) "Le temps emporte tout" ●
11.04.24 15:54
● ● ●
you have nothing to fear
À PROPOS
DE CE SUJET
if you have nothing to hide
● ● ●
temporalité du rp : Le mois de mars de l'année dix-neuf cent cinquante-cinq
personnages concernés : @Keir McIntyre ψ Natalya Yaxley
trigger warnings : torture physique et psychologique, désespoir
intervention autorisée du mj : [ ] oui [X] non (cochez la case correspondant à votre choix)
autre(s) : -

IN FOR THE KILL - 2021-2022


JEUX 2024
"Le temps emporte tout" Vks8giC6_o
TEAM SOMBRAL

« Dis l'oiseau, ô dis, emmène-moi
Retournons au pays d'autrefois
Comme avant, dans mes rêves d'enfant
Pour cueillir en tremblant
Des étoiles, des étoiles. »
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Natalya Yaxley
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Natalya Yaxley
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pronoms : Elle ψ Her
décade : La valseuse naquit le huit août de l'année mille neuf cent trente-deux, elle est âgée de vingt-trois ans.
labeur : Danseuse étoile pour le British Magical Conservatory.
alter ego : Olga Plaksine, jeune moldue originaire de Saint-Pétersbourg. Elle travaille comme hôtesse d'accueil pour le musée d'Histoire naturelle.
storytime : {tc défilé} {Zorah}
sang : Sang-Pur
don : La magie sans baguette ψ Stade basique
myocarde : Célibataire ψ L'aristocrate est oisive, elle batifole de-ci de-là avec des hommes bien plus âgés qu'elle-même. Le mariage n'est pas au goût du jour, entravé par les disputes continuelles de ses parents à ce sujet.
allegeance : Depuis qu'elle a été kidnappée par les chasseurs, au mois de mars dernier, Natalya est obnubilée par ses idées de vengeance. La poupée de chiffon est prête à être cueillie, enrôlée comme une gourde dans n'importe quel groupuscule extrémiste.
particularité physique : Estafilade disgracieuse au niveau de la joue droite.

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(#) Re: "Le temps emporte tout" ●
11.04.24 15:54


Premier tableau : L'Adoration de la Terre

« Printemps. La Terre est couverte de fleurs. La Terre est couverte d'herbe. Une grande joie règne sur la Terre. Les hommes se livrent à la danse et interrogent l'avenir selon les rites. L'Aïeul de tous les sages prend part lui-même à la glorification du Printemps. On l'amène pour l'unir à la Terre abondante et superbe. Chacun piétine la Terre avec extase. »

La coqueluche est au sommet de son art, sa dernière représentation de ballet « Le Sacre du printemps » est encensée par les critiques du monde magique. Elle est la nouvelle tête d'affiche de l'opéra de Londres, la numéro un. Alors, elle marche la tête haute dans les allées londoniennes, la favorite, avec sa longue robe en voile de coton brodé et doré. Ses hauts talons en cuir de veau vernis claquent et résonnent sur le bitume humide de la capitale, son pas est légèrement pressé. La starlette a rendez-vous au British Magical Conservatory pour une remise de prix exceptionnelle, entourée de ses proches et de la petite bourgeoisie anglo-saxonne. Ce n'est pas tous les jours que l'on peut se targuer d'être la plus scintillante des étoiles de l'univers. À ce moment-là, la jouvencelle est si somptueuse, plus maigre et talentueuse qu'elle ne le sera jamais plus du haut de ses vingt-trois ans. Elle est légère comme une plume, la valseuse, et on a l'impression qu'elle vole lorsqu'elle s'élance dans les airs.

La pourrie gâtée a pris le melon depuis le succès de son dernier spectacle, il y a quelques semaines de cela. Alors, elle ne touche plus terre, la poupée ballerine, avec toute cette renommée et cette gloire si soudaines. Elle ne s'y est pas préparée et elle s'est sentie comme aspirée dans un tourbillon. C'est le rêve devenu réalité pour le petit rat de l'opéra, Natalya est encore sonnée par tous ces chamboulements dans sa vie. Seulement, ce soir, la starlette est bien obligée de se faire à cette idée. Elle est resplendissante dans sa robe de créateur. C'est le cadeau clinquant et hors de prix de la part ses parents pour cette grande occasion, eux qui sont si fiers de leur jolie poupée, avec les chaussures et le collier assortis. « Je suis très émue et honorée d'avoir été invitée... » Qu'elle se récite à elle-même sur le chemin du théâtre, à quelques centaines de mètres de l'arrivée. La cousue d'or est intimidée par la soirée qui s'annonce, elle a un peu la frousse malgré tout son bonheur. « … Sans oublier mes proches qui m'ont soutenu tout au long de ces années d'intense travail. » Qu'elle marmonne en triturant son sautoir en métal doré et rose, désormais envahie par le trac. C'est la première fois que la coquette s'exprime en public et elle se sent plus habile dans la réalisation de l'arabesque plutôt que dans celle des discours. Mais la jouvencelle se débrouillera forcément très bien, elle a hérité de l'aisance et de la prestance de son papa en société.


Deuxième tableau : Le Sacrifice

« Après le jour, après minuit. Sur les collines sont les pierres consacrées. Les adolescentes mènent les jeux mythiques et cherchent la grande voie. On glorifie, on acclame Celle qui fut désignée pour être livrée aux Dieux. On appelle les Aïeux, témoins vénérés. Et les sages aïeux des hommes contemplent le sacrifice. C'est ainsi qu'on sacrifie à Iarilo, le magnifique, le flamboyant. »

La jolie poupée est morte de trouille, accrochée sur la chaise par ses poignets endoloris,. Elle a cligné des yeux et elle s'est retrouvée ici comme par magie. Elle ne se souvient pas comment elle a atterri là, elle ne se souvient plus de rien du tout. C'est le trou noir dans sa jolie frimousse et ça fout les jetons de ne pas savoir. Où suis-je ? Elle ne bouge pas d'un pouce, la cousue d'or, elle sent bien qu'il se passe quelque chose de louche. Les battements de son cœur ralentissent, c'est à peine si elle respire encore. C'est son instinct qui la pousse à faire la morte, toute molle et toute silencieuse. Elle est aux aguets, la coqueluche, de l'indice qui lui en apprendra davantage sur ce qu'il se passe autour d'elle. Depuis combien de temps je suis ici ? Malgré tous ses efforts, l'aristocrate tressaille au moindre bruissement, si intimement convaincue qu'elle n'est pas toute seule dans la pièce. Elle pressent des choses, la valseuse, c'est son intuition qui lui parle et qu'elle écoute avec attention. Il est là, quelque part.

Natalya agonise avec lenteur et les marques violacées ornent désormais ses articulations. Ses yeux sont bandés et le silence est insoutenable pour la jouvencelle, elle sait qu'il y a quelqu'un, quelque chose qui l'observe et qui lui veut du mal. Elle est mordue dans sa propre chair et elle ne peut s'empêcher de se plonger dans les vieux souvenirs du passé. Aussi, elle se remémore les interminables parties de cache-cache avec son frère cadet, Edwin. À ce petit jeu, la mouflette était imbattable. C'est qu'elle pouvait rester un très long moment sous le lit, recroquevillée et parfaitement immobile pour ne pas être trouvée. Il suffisait de ne plus bouger, de se faire oublier et d'attendre que le temps passe. Si tu bouges, t'es morte.

La coquette se retrouve dans cette cruelle situation, la morve dégoulinante sur sa jolie trogne. Elle renifle bruyamment, c'est si inconvenant et humiliant comme position, bien au-delà de la douleur physique. Elle est exposée et elle est vulnérable. Son corps est parcouru de violents spasmes et elle se met à sangloter pitoyablement au milieu de la salle. « J'ai de l'argent. » Qu'elle craque la première d'une toute petite voix tremblotante. C'est déjà perdu pour la poupée ballerine. « Votre prix sera le mien. » Qu'elle en rajoute une couche puisqu'elle sait très bien que l'argent achète tout sur cette planète. « Je vous en supplie, dites-moi combien vous voulez... Je suis... Très riche. » Qu'elle insiste en s'agitant de plus en plus nerveusement sur sa chaise. L'aristocrate commence à perdre le contrôle d'elle-même, se laissant complètement envahir par l'angoisse. « Pitié... Répondez... Je sais que vous êtes là. » Qu'elle chuchote en secouant la tête. « Mais qu'est-ce que vous me voulez à la fin ? Vous êtes complètement fou ! » Qu'elle se met à pleurnicher comme un bébé. Elle tire sur ses poignets et ses chevilles de toutes ses forces, vainement. Des épaisses larmes s'échappent le long de ses joues rougies avant de pleuvoir sur le parquet de la pièce. Je vais mourir ici.

MADE BY @ICEANDFIRE / IN FOR THE KILL › 2021-2022


JEUX 2024
"Le temps emporte tout" Vks8giC6_o
TEAM SOMBRAL

« Dis l'oiseau, ô dis, emmène-moi
Retournons au pays d'autrefois
Comme avant, dans mes rêves d'enfant
Pour cueillir en tremblant
Des étoiles, des étoiles. »
witch hunter: never bow ●
Keir McIntyre
witch hunter: never bow
Keir McIntyre
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hiboux : 620
pseudo : dat/sarah (she/her)
faciès & dot : seb stan. / ava (lumos solem) / gifs (mars)
doublon(s) : emile, charles.
gallions : 2486
"Le temps emporte tout" K0xn
pronoms : he/him.
décade : (trente-six éternités) la carne fatiguée, omoplates affalées.
labeur : (armurier) lames rutilantes et pistolets assassins, l'on ne vante plus les talents de celui qui confectionne et entretient les armes de haute facture.
storytime : "Le temps emporte tout" 0oik

› body talks (vivian).
› ces petites victoires (hunters).
› hérétique monotonie (raleygh).

sang : (moldu) être pur dénué de magie, essence que l'on ne saurait souiller.
myocarde : (marié) à tout jamais lié à l'amie d'enfance, les jeunes époux qui s'apprivoisent entre désir et mensonges.
allegeance : (chasseur) boucher, ogre morfale en quête de vengeance. bras droit de la branche braconnière aux côtés de la Barbare. Persévérance sous la coupe des Vertues.
particularité physique : (scars) stigmates de la guerre fracassant le derme, couverts par l'étoffe.
gif feuille : "Le temps emporte tout" E7d6ba20c2b9aff4174ec6de54f1425a49ff9b66

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https://inforthekill.forumactif.com/t936-way-down-we-go https://inforthekill.forumactif.com/t1021-keir-down-till-the-dar
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(#) Re: "Le temps emporte tout" ●
16.04.24 18:11

FT. @"NATALYA YAXLEW"
Le temps emporte tout. C’est ce que répétait sans cesse la cadette des McIntyre quand elle promettait des jours meilleurs, comme une litanie murmurée avant que le sommeil n’emporte ses voyageurs. Le temps charrie dans son ressac les maux et les affres - les stigmates s’effacent sous le baume qu’il appose, ne laissant plus apparaître que quelques fines lignes blanches sur l’âme et la carne pour témoin immortel. Le temps pose son voile sur les cauchemars et les souvenirs douloureux, ils se ternissent pour ne plus devenir qu’une ombre floue et incolore. Avant d’être, à son tour, dévorée par le néant, Aileen berçait les songes agités de son aîné, caresse de ses doigts frais sur le front perlé, jusqu’à ce qu’enfin, il ne trouve le repos d’une obscurité sans étoiles. La guerre avait dégueulé un survivant, une carcasse fracassée - si l’enveloppe charnelle était restée la même, dans les entrailles, le vide, et sous la cabèche, les échos de l’horreur. Apparition spectrale dont les lamentations suintaient dans les corridors du manoir, comme un condamné trainant ses chaines dans son sillon. Vivant mais à moitié mort, à l’intérieur, une partie de l’être calcinée. On se relève finalement sur ses appuis fragiles, on se dit qu’ainsi va la vie - qu’avec une infinie patience, on relègue les souvenirs sanglants dans les tréfonds de l’encéphale, on fait taire les suppliques et les cris. On musèle cette part d’humanité qui refuse d’oublier. Et lorsqu’enfin on effleure de la pulpe des doigts une certaine forme de paix, le temps reprend son inlassable fuite, et après lui, le déluge.

Les grains semblaient s’être coincés dans le sablier - le fils prodigue avait retrouvé le chemin du bercail depuis plusieurs semaines déjà, reclus dans ses baraquements de force plus que de gré. La Barbare avait été claire : elle l’appellerait quand le besoin de sa présence à sa droite se ferait ressentir. Grincheux de prime abord d’être mis à l’écart par la gorgone, il avait toutefois été aisé de reprendre ses marques sous son propre toit, et aussitôt l’amertume s’était-elle envolée - les bras de la jeune épousée lui avaient manqué plus que de raison et l’intimité toute recouvrée avait vite fait de balayer la lassitude qui grignotait la trogne, peignant de nuances violacées l’orbite d’acier. Jouer les heureux époux avait cependant fait son temps et la tiédeur de leurs retrouvailles n’avait su tenir à distance le poids qui lui écrasait la poitrine. Bientôt les cauchemars refirent chemin dans l’inconscient - une décade s’était écoulée, et si Aileen n’était plus là pour le réconforter, la douce Vivian s’était aisément frayé un chemin jusqu’à son rivage, phalanges frôlant les tempes d’un incommensurable tendresse. Au petit matin, alors que les premières lueurs pastels de l’astre éclairait la voûte, elle ravalait ses interrogations quand au fond des orbes l’éclat de l’inquiétude ternissait ses lagunes tandis qu’elle l’observait, en silence, camoufler les balafres criblant la carcasse de longues entailles et de cercles disgracieux, là où la peau s’était déchirée. D’un calme sans faille, la jeune femme lui offrait à demi-mots une épaule sur laquelle venir épancher ses terribles aveux. Un jour, sans doute, se sentirait-il prêt à déverser le flot intarissable des angoisses qui le secouaient encore, trouverait-il le courage d’admettre que des morceaux de son être lui avaient été arrachés dans les tranchées, et que ce séjour en France, ces derniers mois, avait réveillé des démons qu’il pensait avoir enterrés. Une douleur insidieuse s’était glissée au plus profond des tripes, battait au diapason du palpitant, comme une lame qu’on enfonçait sans cesse dans ses chaires - elle n’avait finalement jamais disparue, s’était réduite au silence un moment pour mieux vrombir à nouveau. Le temps, cette saloperie, n’emportait pas tout, quoi qu’en dise Aileen - il faisait simplement semblant de maîtriser un brasier qui ne s’éteindrait jamais réellement.

L’ennui avait terminé d’assombrir ses humeurs - telle une bête en cage, le chasseur écumait, trainant lourdement l’ossature, guettant le moindre signe que pourrait lui lancer la matrone des braconniers, traquant ses oiseaux chanteurs. Mutique, elle se laissait désirer, attisant la flamme qui brûlait dans ses entrailles. L’ogre morfale crevait d’une faim d’action que nul ne semblait daigner lui accorder, aussi s’était-il décidé à venir se repaitre sans qu’on ne l’ait attendu. Gueule d’orage alors qu’il pénètre le quartier général, toise les quelques silhouettes vautrées dans cette pénombre qui leur sied - les murmures s’étouffent dans les gueules, gestes suspendus. « Toi là. » il grommelle entre l’émail, désigne d’un mouvement du menton le premier venu qui se traîne à ses bottes. « La Barbare ? » - « Absente. » du tac-au-tac. - « Putain… » les orbes roulent sous les paupières en même temps qu’il crache un soupir. Un mirage, une ombre dansante, la gorgone se voulait insaisissable, n’apparaissant qu’en de rares occasions, jamais là où on pouvait l’attendre. « Quelles sont les dernières nouvelles ? » Il réplique aussitôt, ne laisse pas l’occasion à son interlocuteur de s’esquiver. « Un groupe de braconniers a chopé une fille dans les rues de Londres la nuit dernière. On pensait la transférer chez les scientif… » - « Non. » assené sèchement. Ainsi allaient les captures - une fois traînées dans l’antre sombre, les victimes étaient arrachées aux griffes de leurs tortionnaires pour être envoyées dans les sous-sols du musée local, repaire des hommes et femmes de science s’adonnant à leurs expériences lugubres. Un bien beau gâchis selon lui, bien plus avide de l’odeur du sang et de cette peur poisseuse qui détrempe les vêtements. « Laissez moi rendre une petite visite à notre charmante invitée. » Sourire carnassier qui balafre la gueule de l’affamé tandis que déjà il s’éloigne, dégaine la dague toujours fourrée à la ceinture. « On n’peut pas l’assassiner, j’imagine ? » Il raille dans sa barbe, s’abreuve du silence qui s’en suit - il ferait bien comme il voudrait après tout, ils le savaient.

Geôle dévorée de ténèbres, il s’y glisse comme une ombre le chasseur, phalanges glissant sur les murs glacials. Elle est là, l’ingénue, sa frêle silhouette telle une poupée désarticulée, marionnette aux articulations brisées. Pieds et poings liés, mirette occultée, môme avachie dans ses fripes cousues d’or, peau d’albâtre qui déjà se teinte de nuances plus sombres là où les liens ont croqué la carne. C’est qu’elle a l’allure d’un ange abattu en plein vol, l’immobilité d’un tableau torturé. Dans le silence de sa grotte nauséabonde, seule la cavalcade de l’organe vital résonne, se mue  dans son souffle fébrile. Prédateur rôdant autour de sa proie, pas lourd sur les dalles, à glacer le sang, tandis qu’il tournoie lentement, imprime sur sa rétine les ondulations de son corps statufié. Il sait qu’elle l’entend le McIntyre, ne pipe pourtant mot, renifle les embruns de sa terreur alors que les premiers sanglots inondent ses joues et qu’enfin la poupée s’agite, secouée de spasmes. Suppliques tremblantes sur les lippes diaphanes arrachent une plénitude brûlante qui court sur l’échine. Un rire déchire la toile tandis que du bout des doigts il essuie les fluides de son nez, saisit son visage entre sa poigne, attire le minois vers le haut pour mieux l’admirer. « Alors, on a bien moins fière allure la morveuse. » il murmure tout contre sa joue, la relâche sans précaution alors qu’elle s’engouffre dans une spirale de marchandage. « De l’argent ? Parce que tu crois qu’ta pacotille pourra t’sortir de là ? » Il raille en la contournant de nouveau de sorte à la désorienter. « L’espoir est un appât, imaginé pour nous empêcher d’accepter la réalité… » dans un éclat de rire guttural, derrière elle. Elle renifle bruyamment, se noie dans ses propres larmes et il prend son pied McIntyre. Une main posée sur le montant de l’assise, la seconde armée de sa dague, laisse courir le fil tranchant le long d’un bras, effleure l’épaule chétive, grignote une clavicule, écarte la chevelure trempée d’une brise, jusqu’à ce que la pointe s’échoue dans le creux de la gorge. Une si légère pression, et la peau se fracasserait en une marée écarlate. « Et ta réalité, trésor, c’est qu’tu crèveras certainement ici… » La démone se trémousse, tire sur ses liens qui ne cèdent pas d’un pouce. « Chuuuut, chut chut, ça va aller, rien ne sert de te débattre chérie… »

1340 mots
DÉFI HEBDO 01 SEM 1 : 1/2 poster un rp de 1000 mots.
DÉFI 02 DU 16.04 : placer une citation de Downton Abbey.
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