temporalité du rp : le mois de juin de l'année dix-neuf cent cinquante-cinq
personnages concernés : @MALAKAI FLETCHER ψ Natalya Yaxley
trigger warnings : drogues dures, troubles du comportement alimentaire, crise suicidaire
intervention autorisée du mj : [ ] oui [X] non (cochez la case correspondant à votre choix)
autre(s)

IN FOR THE KILL - 2021-2022

La pourrie-gâtée déforme la réalité et c'est plus joyeux comme ça. Maintenant, elle est dans un état d'apesanteur et ne veut plus jamais le quitter. Le monde est devenu tout beau, on y croit même dans les rues cracra de Bezoar Street. Elle plane et elle a vraiment peur que ça s'arrête. C'est pour bientôt et la valseuse passe encore la langue sur ses lèvres desséchées. Elle ne veut pas rebrousser chemin et elle a besoin d'une dose. Alors, la jouvencelle flâne dans ce sale coin et elle est vulnérable. Mais elle, elle ne voit plus rien. Puis elle s'en fiche parce qu'elle sait bien que le pire est derrière elle. Sa vie a été épargnée et elle le regrette à chaque instant. Il n'y a pas de fin à son calvaire. C'est affreux de vivre comme ça. Alors, la ballerine se drogue et elle est tombée si bas. Elle se donne en spectacle et ça fera la une d'ici quelques jours ou semaines. Mais c'est pas grave puisque ça lui manquait tant d'être sur le devant de la scène. Puis la vedette se trouve jolie parce qu'elle n'a jamais été aussi maigre. C'est ce qu'elle pense mais ça n'existe que dans sa tête. Une étoile n'est jamais assez mince. La poupée flotte dans sa robe noire dos nu en crochet et sequins. Elle est pas belle comme ça et ses pupilles sont dilatées.

Ça fourmille dans les petits doigts de la ballerine. Elle n'est plus si stone parce qu'elle se sent engourdie de partout. C'est la descente et ça lui fait atrocement mal. La coquette est dégoulinante de sueur et c'est tout son corps qui tremblote. On est quel jour ? Maintenant, elle est paumée et ne sait plus depuis combien de temps elle erre ici. Elle ne veut pas penser à toutes ces choses-là. Elle ne veut pas manger et elle ne veut pas dormir. Puis Natalya ne veut surtout plus danser. Alors, c'est pour ça qu'elle s'enfile toujours plus de petites pastilles. La valseuse ne veut plus jamais que ça s'arrête. Péniblement, elle retrouve ses esprits et se déteste pour ça aussi. C'est qu'il n'y a plus une seule minute à perdre. La pourrie-gâtée déambule devant le Golden Dragon Casino puis elle accoste ce jeune homme qu'elle croit reconnaître. « On s'est déjà croisés, toi et moi ? » Qu'elle l'interroge en s'approchant tout près de lui et de son visage. Alors, la coqueluche titube et le dévisage de ses gros yeux globuleux. Elle est désinhibée et tend son index pour lui toucher le front. Est-ce que t'es bien réel ? « Mais si, je me souviens de toi ! » Qu'elle s'exclame avec ce grand sourire. Le garçon avait fourni ses copines pour des soirées privées. Les danseuses étoiles aiment les pilules magiques parce qu'elles ne font pas grossir. La plus belle pour aller danser. « Alors, le magouilleur, t'as quoi pour moi ? » Qu'elle minaude à voix basse. La pourrie-gâtée est accro et elle se dandine devant lui. C'est sexuel et un peu vulgaire, la blondasse sait bien qu'elle est attirante. Et on ne dit jamais non à une si belle femme. Elle se mordille la lèvre inférieure et lui murmure à l'oreille : « J'ai de l'argent... Mais si c'est pas ce que tu veux, on peut toujours s'arranger... » Qu'elle lui propose sans aucune subtilité.

Ce garçon, c'est pas sa came. La favorite les préfère plus vieux et plus riches. Le dealer est un raté et elle n'a que du mépris pour lui. Mais la poupée de porcelaine n'est pas dans son état normal et fait n'importe quoi. Natalya est défoncée et ça ne lui donne que de sales idées. Puis ça ne ressemble pas à la plus sage de toutes les ballerines. Elle qui ne consommait jamais parce qu'elle préférait garder le contrôle. Désormais, elle en a plus rien à foutre et c'est si inquiétant. Ça l’excite de se mettre en danger et de flirter avec la mort. Tu veux ou tu veux pas ? « Allez, t'as terminé ta journée de travail. Je prends tout ce qu'il te reste. » Qu'elle affirme avec tant de sérieux. C'est tout son visage qui change et on voit bien qu'elle déguste à l'intérieur d'elle-même. « J'ai beaucoup d'argent. » Qu'elle lui répète d'une voix sèche. L'argent n'intéressait pas le monstre.

MADE BY @ICEANDFIRE / IN FOR THE KILL › 2021-2022

Ballet incessant des âmes égarées, le gosse se faisait spectateur. Oeil externe désabusé, la lassitude peignait les abîmes en teinte délavée par les décennies écoulées. Les éternels théâtres d’une misère de l’humain, d’une bourgeoisie en quête de frissons avant de se laisser dépérir dans son faste; de ceux qui, comme lui, n’avaient jamais connu que ça, avaient besoin de ça pour subsister un peu plus chaque jour. Existence du « un jour après l’autre ». Vie sans lendemain. L’éphémère vivotait, papillonnait ça et là en quête d’une pulsation de plus, d’une vibration de l’âme en électrochoc transcendant la morne léthargie de l’encéphale. Les abords du casino des Fletcher en point de chute privilégié, la débauche y avait toujours élu domicile. De quoi y satisfaire tous les vices. De quoi combler les addictions diverses et variées. Jeux d’argent, substances illicites et débauche. Cocktail détonant aux répercussions désastreuses, il laissait les êtres en proie à leurs pulsions sur le bas côté. Sélection cruelle aux perdants perpétuels habitués. Des perdus dont les ambres ne daignaient pas accrocher les contours. Pour qui les jointures ne se blanchissaient pas face à la menace. ‘Chacun sa merde.’

L’échine devenue soutien de la devanture, les phalanges s’affranchissaient de quelques fioles aux trésors liquides quand ça n’était pas les dragées magiques qui tombaient telles des perles entre les griffes des gourmands. Galions récoltés, alourdissant les poches à mesure que celles du cuir s’allégeaient. Trafic fructueux. Les ambres trainaient ça et là en contrôle silencieux de la clientèle poussant l’huis. Une reconnaissance de quelques façades burinées par le temps et la liqueur. Si les laps s’étaient écoulés depuis que l’enveloppe ne s’échouait plus au labeur à l’étage, c’était les mêmes âmes libidineuses qu’il y croisait quand les semelles se trainaient jusqu’au casino. Besoin viscéral, urticant de s’assurer qu’elle allait bien. Il se faisait ombre sur les murs, présence que l’on guète avec avidité par pure connaissance de ce que les poches recelaient.

Il aurait dû la voir arriver de loin. Figure fantomatique aux contours vaporeux presqu’inquiétants tant ils laissaient présager de l’état dans lequel l’âme s’était englué. La fuite impossible, le crâne reposa contre la fraîcheur du béton. Évitement de cette pulpe qui finit par le toucher, de cette proximité en envahissement de son espace vital. Pas sociable le gosse. Pas aimable. Un Fletcher. « Non… » Bouille comme une autre. Pourrie gâtée dégueulant son faste par ses simples étoffes aux fils d’or. Il réfutait tel un réflexe vital. ‘Toujours nier.’ Surtout quand l’âme n’avait rien d’une menace. Surtout quand les emmerdes sillonnaient dans son sillage. Ils les devinaient lui coller au derme, la suivre à la trace en traînée de poudre prête à lui exploser à la gueule au moindre faux pas. Exclamation de la gamine en remontée d’acide dans la gargue. Jus qui se refusait à être éructé, macéré pour mieux entretenir le fiel. Merde. Les prunelles prises d’agitation, quête d’une échappatoire se dérobant à chaque grain écoulé dans le sablier, le Fletcher fulminait.

« Bouge, putain ! » Le marbre s’effritait à son contact. Spectacle peu usuel. Exception faite pour les paumés, les égarés, ceux pour qui l’orviétan s’érigeait en obsession. Point de politesse fleurissant la mélopée au chant sporadique pour eux. Les phalanges s’agrippèrent alors à sa frêle charpente pour regagner distance. « J’ai rien pour ta gueule. » Grogné dans une moue dédaigneuse, les ambres s’échappant dans une inspection plus détaillée de la poupée de chiffon aux élans aguicheurs. Il aurait pu. Il en avait connu plus d’une à faire échouer dans son panard, à réchauffer les draps l’espace de quelques heures. Les substances en compagnes des deux âmes égarées mais elle… Pas elle. « T’as d’jà trop pris ! J’veux pas de tes parents sur le dos si tu clamses parce que t’as besoin de frissons dans ta vie trop bien rangée de gamine pourrie gâtée. » Pas ici. Pas comme ça. Pas sans contrôle. Le géniteur en ombre au dessus de sa charpente, couperet qui ne demandait qu’à s’abattre à la moindre erreur commise, à la plus légère déviation de trajectoire. Il lui ferait pas ce plaisir. Il avait déjà besoin de si peu. Les excuses toutes trouvées pour abaisser les poings sur le minois. « T’as la gueule des problèmes. Va plutôt claquer ton fric à la roulette avec les autres de ton espèce. » Tranché alors que l’enveloppe s’affranchissait entièrement de sa proximité, oeillade complice en direction d’une autre âme. Une moins abîmée, une plus mature qui sirotait son élixir de mort avec plus de tempérance que la gamine. Transaction de plus, pas un son à lui adresser quand l’attention demeurait focalisée sur la gamine.

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