I - Le secret magique n'est plus suite à l'attaque des Churchill revendiquée par les mangemorts. Quelle a été ta réaction ? Où était-il à cette période de l’année ? Ah certes, à Poudlard. Cette attaque, il n’en a eu vent qu’au petit matin, lorsque le hibou lui a porté son journal quotidien, comme tous les autres professeurs, mais aussi les élèves. Il a vu le choc sur les visages de ses comparses, de ses étudiants, quand lui n’a accueilli la nouvelle qu’avec une légère surprise, peut-être une once de lassitude. Il lui a semblé relire d’anciennes nouvelles, mais avec de nouveaux protagonistes seulement.

II - Quelle a été ta réaction suite à la déclaration de presse de la ministre de la magie ? Te sens-tu un peu plus en sécurité à Godric's Hollow ? Il n’a sans doute pas même pris la peine de lire cette dernière, trouvant peut-être plus intéressant de se rendre directement à la page des mots-fléchés mouvants. La politique l’ennuie affreusement, entre promesses vaines, mensonges, corruption… Il doute sincèrement qu’une femme avec une réputation aussi… explosive que la sienne soit différente de ses prédécesseurs.

1335 ● BIRTH - c’est au cœur d’un petit village de Provence aujourd’hui disparu qu’il vit le jour, quelques années après son frère Nicolas, et quelques années avant celle de leur petite sœur Yselda. Les Flamel ne sont pas les sorciers les plus riches de la province, tout au contraire, les créanciers sont bien souvent à leurs portes, malgré tout, ils forment une famille soudée et heureuse.
1345-1353 ● BEAUXBÂTONS - il entre dans la prestigieuse école de magie française, à l’instar de son frère avant lui. Il est élève curieux, assidu, dont les professeurs déplorent pourtant le caractère mesquin. Seul son frère semble pouvoir en tirer quelque chose de plus posé. Et tandis que Nicolas s’intéresse à l’alchimie, il préfère pousser l’étude de l’essence magique, qui permet entre autres, une approche nouvelle de l’alchimie. Il quitte l’académie de magie avec les honneurs et décide de rejoindre son frère et sa jeune épouse Pernelle à Paris.
1360 ● ISABEAU - le coup de foudre au détour d’une ruelle. Elle est loin d’être de son rang, qu’elle a bien plus élevé, mais il n’en demeure pas moins qu’il s’entête à lui faire la cour un an durant. Un an de cadeau alors qu’il n’a pas le moindre argent, un an de poèmes alors qu’il n’est pas poète pour un sou. Un an de promesses dont il ne tiendra pas même la moitié. Elle finit par accepter et s’enfuit avec lui, plutôt que d’affronter le refus de sa famille. Elle est belle et jeune, il est plus âgé qu’elle. Elle lui donne trois enfants, et la vie semble bien plus belle. Leur couple semble être aussi beau et solide que celui de Nicolas et Pernelle. Mais rien ne dure jamais vraiment.
1371 ● PHILOSOPHER STONE - impossible n’est pas Flamel. A force d’acharnement, Nicolas perce le secret de la création de la pierre philosophale, et cette dernière semble être le rubis le plus incandescent qu’il leur ait été donné de voir. Grande est la victoire sur l’utopique, mais tout aussi grande est la discrétion dont l’alchimiste et son frère doivent faire preuve. Il leur semble que le monde est désormais à portée de main, et que le temps ne sera plus un obstacle pour comprendre ce dernier et l’arpenter. Ils auront désormais le temps de percer d’autres secrets tout aussi coriaces que celui-là. La longévité pourtant, ne leur offre pas l’opportunité de demeurer jeunes, et c’est au cours de ses recherches qu’Orion perce à son tour les secrets de la Fontaine de Jouvence, et en rien l'eau n'y est pour quoi que ce soit.
1545 ● PREMIÈRES MORTS - ils étaient tous d’accord, serment qui n’a pas eu besoin d’être inviolable : les enfants ne bénéficieraient pas des bienfaits de la pierre. « Laissons-les vivre leur vie » s’étaient-ils promis… pourtant, rien n’est moins douloureux que de voir ses enfants partir avant soi, plus encore de mort naturelle. Ce sont les enfants du couple phare qui partent les premiers, bientôt suivis de ceux d’Isabeau et Orion. Isabeau qui hurle sa douleur, elle qui ne vieillit pas d’un pouce. Isabeau qui se montre de plus en plus capricieuse et vaniteuse. L’amour s’étiole plus rapidement qu’il ne le pensait. Où est passée la promesse de passer l’éternité ensembles ?
1789 ● LES VIEILLES RANCŒURS - a Bastille est tombée, symbole de la révolution. Avec elle, son amour pour Paris, les souvenirs qu’il y avait. Rien ne l’intéresse plus. Isabeau est partie depuis bien longtemps, adieux qui n’ont pas même été douloureux. Avec son départ, le secret sur l’existence de la Pierre Philosophale. Au moins les anciens ont-ils tranchés, l’objet appartient aux Flamel. Il leur faudra être prudents pour la protéger. Et pourtant, Nicolas et lui n’ont de cesse de gronder dessus, tels des cabots enragés. Il quitte la France, direction la Corse, havre de beauté et de paix, s’enivre de vin et de femmes, fait claquer les poings des hommes. Il y rencontre la douce Lezia. Lezia son nouvel amour, et pourtant, il ne refera pas la même erreur deux fois.
1827 ● RETOUR AUX SOURCES - Il est parti bien avant que Lezia ne s’interroge de trop. Il est rentré à Paris en tout premier lieu, pour la découvrir bien changée. Les retrouvailles avec Nicolas sont bien moins froides que l’on n’aurait pu le penser. Les frères ont bien des choses à se dire, des espoirs à partager, de nouvelles énigmes à lever. Pernelle, toujours pleine de sagesse, écoute en hochant parfois la tête. Il demeure quelques mois avec sa famille, retrouve son amour pour l’alchimie, quand la Corse lui a offert l’opportunité d’être éleveur de bouquetins à la toison d’or.
1828 ● TOUR DU MONDE EN 80 ANS - Il s’en retourne parcourir le monde, le Flamel, revient dans les endroits qui l’ont marqué pour les trouvés changés. Il ne regrette rien pourtant, s’amuse des petits changements, découvre la modernité, mais toujours, apprends de nouvelles choses. Il ne revient à Paris que pour partager ses nouveaux souvenirs avec son frère, et parfois, batailler avec lui sur des broutilles. Rendez-vous dans vingt ans.
1908 ● LES BELLES ANNÉES - C’est au cœur du Devon qu’il décide de s’établir définitivement. Le monde, il commence à le connaitre sur le bout des doigts. Son amour pour l’alchimie ne semble pas faiblir, et c’est presque avec une certaine surprise dans les prunelles qu’il accueille le directeur d’Hogwarts chez lui. Les alchimistes ne sont pas légions, et c’est un poste qu’on lui offre pourtant. L’idée est si amusante qu’il ne manque pas d’en faire part à son aîné, qui le pousse à accepter. Mais quelle expérience a-t-il du professorat ? Étrangement, l’expérience lui plait, suffisamment pour réitérer une année de plus. Puis encore une autre. Pourtant, il ne tient pas tant à s’attarder trop dans l’école pour jeunes sorciers. Une vieille habitude de ne jamais rester trop longtemps au même endroit, de ne pas pousser les gens à s’interroger sur sa jeunesse.
1932 ● LES VIEILLES HABITUDES - ont la dent dure, tout le monde connait l’adage. Il s’est remarié, avec une Bulstrode, Emily. Les premières années sont les plus heureuses, et de nouveaux enfants naissent de cette nouvelle union. Il semble pourtant avoir le chic pour épouser les femmes capricieuses et vénales. Emily connait parfaitement l’histoire des Flamel et ne se laisse nullement duper par l’histoire d’un potentiel arrière-arrière-petit-neveu de Nicolas. Son amour pour la jeunesse éternelle font flancher Orion, qui accepte de lui fournir de l’elixir de jouvence. Elle en veut pourtant toujours plus, encore et toujours. Ce n’est que grâce à l’intervention de Nicolas que le cadet amorce le divorce, en 1950.
1952 ● LE DÉBUT DE LA FIN - une personne serpent est découverte dans un cirque par une moldue, la dr. Bhavna Craine. Fondation des chasseurs de monstres. Durant ce temps, il reprend son poste à Hogwarts. Il s’est proposé cette fois, sans doute enseigner lui a-t-il un tant soit peu manqué. La nostalgie le reprends bien plus souvent qu’il ne voudrait le croire, et bien trop souvent autour d’un verre de whisky-pur-feu. Son ex-femme le déteste, ses enfants semblent le haïr. Ce n’est pas la meilleure décennie du siècle semble-t-il.
1953 ● LE MILIEU DE LA FIN - l'illustre monsieur Ollivander disparaît aux mains des chasseurs. Le monde magique quitte progressivement Londres. Création des passeurs, une organisation secrète pro-cohabitation moldue et sorcière par les enfants d'Ollivander et des moldus. Fondation des mangemorts en secret également. Il entend des échos, souvent soufflés par Nicolas. Il n’a aucun intérêt à se prêter à cette nouvelle guerre. Son égoïsme reprend le dessus. Enseigner lui est bien suffisant. Et pourtant, son aîné n’a pas l’intention de lâcher le morceau. Orion a des ressources, des contacts par ses nombreux voyages, et il n’est pas le dernier des sorciers. Il ronchonne, pour la forme, mais finalement, se laisse prendre au jeu, tant qu’on ne lui confie aucune responsabilité. Il trouve pourtant une nouvelle raison de vivre, un élément de passion dans sa morne et ennuyeuse existence. Le spectre trop vivant d’Emily ne semble plus vraiment l’atteindre ici.
1954 ● L'AUTRE MILIEU DE LA FIN - — époque actuelle. Le ministère ordonne aux sorcier·e·s de se faire passer pour un·e moldu·e tandis qu'un dénommé Tom Riddle rassemble ses premiers fidèles mangemorts. Fin août, le secret magique a explosé suite à l'assassinat de la fille Churchill, les moldus sont au courant de l'existence du monde sorcier. Il voit d’un mauvais œil toute cette agitation, se décide finalement à s’ancrer un peu plus dans les passeurs, notamment en prenant le parti de la branche sycomore. Il a toujours été doué pour se fondre dans la masse. Il ne sait pas si cette guerre prendra fin, mais il se doit au moins de protéger les gosses auxquels il enseigne son savoir.