temporalité du rp : juin 1955.
personnages concernés : @GEORGIE WEASLEY & @CHARLES MOODY
trigger warnings : mention de sacrifice, meurtre, bûcher.
intervention autorisée du mj : [x] oui [ ] non
autre(s) : /

IN FOR THE KILL - 2021-2022

Depuis les récents évènements, la canaille n’avait que peu pointé la frimousse au delà des murs immaculés de son antre froide et blanche. Monstre en cage rôdant entre les barreaux de sa propre prison, feule et grogne telle une bête enragée, colère enlisée profondément dans la carne. Tempête menace dans la caboche, nébuleuses obscurcies dans les orbites crevassées d’ombres violines, la tignasse hirsute des mauvais jours qui s’étirent sans qu’une lueur de vienne percer ses orages. Sur les lattes d’un parquet trop usé, les feuillets s’entassent négligemment, journaux froissés force d’être rageusement manipulés - chroniques aux gros titres pourléchés de flammes magiquement animées, petits papiers raflés au coin des rues moldues, clichés inanimés des débris carbonisés du dragon de bois et de paille. Et sans doute, au milieu des cendres, la chaire carbonisée de la fille Goyle, offerte à la putréfaction et l’oubli. Haut le coeur accroché à la gueule tandis que les opales rongées de terreur de la sorcière s’imposent à la mémoire du Moody, vertige à lui en remuer les tripes. Ils n’avaient rien pu faire, rien vu venir. Protecteurs démunis, l’attention détournée par une vulgaire chamaillerie et leur magie enrayée, ils s’étaient fait pantins branlants d’un spectacle horrifique tandis que les hurlements de l’immolée passait par dessus le chaos vrombissant du bûcher. La surprise laissant place à la panique, il avait fallu évacuer les âmes étourdies et fébriles par delà les hauts remparts magiques qui leur assurerait protection. Mais pour combien de temps encore ? La carcasse fulmine, envoie valser d’un coup de botte courroucé la liasse de papiers, enferme dans l’étau de ses paumes les tempes rendues douloureuses par ses ruminations. Il n’y a rien que tu aurais pu faire pour la sauver Charles qu’il s’entend répéter dans l’encéphale, folie pointant. Suffocation. Le palpitant s’affole sous l’armure, l’épiderme battant à la gorge. Une inspiration douloureuse, les membres tremblant aux abords d’une fenêtre laissée ouverte dans le vain espoir d’avaler goulument quelques bouffées d’air frais. Opales enfermées sous les paupières, il peine à se concentrer sur sa respiration saccadée, cherche la baguette à tâtons. Get out lui hurle la voix entre les écoutilles. Rotation du poignet, halo blanchâtre d’un patronus difforme avec quelques mots dégueulés pour seul avertissement « Prépare du thé, j’ai besoin de te voir. » et la lueur s’évanouit.

Craquement sonore précède l’apparition du sorcier sur le seuil du manoir. Ostentation déformant la trogne d’une grimace, immédiatement radoucit par la mélancolie qui pourtant émane de chaque pierre de la demeure ayant accueilli le bonheur tranchant et fugace du Weasley. Des éclats d’Andromède, comme autant de minuscules paillettes, semblaient s’être à jamais accrochés à ces lieux. Le poing cogne - un grincement annonce l’ouverture de la lourde porte, géant dans l’embrasure. « Georgie… Pardonne mes manières et cette abrupte intrusion. » La gueule grisâtre est relevée vers l’ami dérangé, le laissant juger de l’étendue des dégâts. « Je crois devenir dingue, depuis… tu sais… » il grommelle dans sa barbe négligée. « Me laisserais-tu entrer un moment ? Je crois que j’ai besoin, plus que jamais, d’un ami. » Supplique dans les orbes noires et glaciales. Il se sent perdre pied le Moody, une fois de plus. Sans attendre son reste, la fantôme se faufile entre les murs. Quelques familiarités qui s’imposent à son regard, souvenirs épars d’avoir déjà foulé ces lieux. Une confusion grandissante, malaise qu’il ne saurait étouffer. Cherche des yeux la présence rassurante de l’auror. « Tout ça, c’est de la folie. Comment cela a-t-il pu arriver ? Nous étions là, si près, comment avons-nous pu passer à côté de cet excès vengeur ? » Trémolo au fond de la voix, se laisse tomber sur une assise que le Weasley n’a pas même le temps de lui proposer, soupir pendu aux lèvres. Il ignorait ce qu’il était venu chercher auprès de l’ami - une oreille dans laquelle épancher ses doutes et sa colère, ou un bon coup de pied au cul.

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La bonace en caresse de l’esprit, tu laissais les eaux troubles s’épuiser derrière une porte des limbes. Le tohu-bohu de la Saint-Godric avait laisser sa poudre corruptrice gicler dans les caboches, suintant des consciences une sensible fébricité. Le théâtre funèbre de la martyr immolée par le feu te percutait encore les mémoires, mais moindre que l’apparition du patronus de ‘l’ami. Tout du moins ce qui y ressemblait le plus. Sa forme indistincte te laissait supposer son trouble. Soupir en muselière dans la gargue, un serpent d’épines s’y enroulant pour t’accabler d’asphyxie. ‘Le moment était venu. Hardiesse boiteuse. L’échine déliée dans la bergère, les griffes en froissement soucieux contre les labres, tu cogitais depuis son apparition. Non. Depuis déjà son retour au ministère. L’évidence te flagellait l’encéphale de supplices ravalés. Le panard en claquement sur le plancher témoignait d’une angoisse palpable. ‘tap tap tap’ Résignation en jointure des sourcils. Tu n’allais pouvoir éternellement repousser cette conversation. Pour un lion d’ordinaire si éhonté tu te sentais tout à coup bien poltron. Pour une fois, tu aurais volontiers laisser ta témérité rangée au placard. Soupir en salves au tintamarre courtois contre la porte. La pirouette n’était plus pensable.

Sourire en chatouillement des vermeilles. L’affection pour Moody se heurtait au malaise réprimé. Les commissures s’élaguaient d’alacrité en pudeur à son apparition, en accueil estimable de l’homme pour qui tu nourrissais piété. Le pauvre faisait bien pâle figure, la dégaine besogneuse et la gueule bilieuse. Par Merlin ! Tu redoutais la poêlée de ses confessions. Et s’il évoquait la jeune Greengrass ? Pourquoi en serait-il autrement ? Ce n’était pas d’un thé mais d’un whisky dont vous auriez besoin, ‘et pas qu’un verre. « Charles, tu sais bien que tu es toujours le bienvenue ici, jour comme nuit . Entre » Sincérité en macération sur le palais. Maintenant que Kalysta partageait certaines de tes nuits, tu n’étais pas sûr de vouloir le voir débarquer à toute heure de la journée.  L’épine dans le pied s’y enfonçait toujours plus profondément. L’inquiétude miroitait sur ta trogne aux pierres de lave voisines, dépourvues de fusion. Carcasse traînante en coquille vide. L’œil se gorgeait d’émoi, les crocs serrés alors que tu le talonnais calmement. La porte claquait derrière vous alors que tu l’invitais dans le petit salon. Alcôve intimiste où trônaient sagement un canapé Chesterfield et un couple de fauteuils style bergère. Inutile de cérémonies pour l’inviter à poser sa croupe. Les années d’accointance avaient épuisé les chichis de courtoisie. Charles semblait alourdi par le pesanteur, s’avachissant sur l’un d’eux sans tambour ni trompette. Par Merlin qu’il semblait harassé ! L’écho délivrait finalement ses maux, t’envahissant soudainement d’un soulagement volatile. Un ressentiment de maigre durée, tu ne le savais bien. Un jour ou l’autre, vous devrez déballer le sujet ‘délicat’ sur le tapis. Alors que l’ami s’épanchait, tu t’attelais à remplir généreusement deux verres du nectar ambré de la distillerie Yaxley. Une bistouille de qualité. « Ils ont malheureusement eu un coup d’avance sur nous. Ce qui est arrivé est tragique... » Un verre tendu avant de prendre place en vis-à-vis, le poitrail larguant un long soupir. « Je comprends ton sentiment, Charles. Toute cette haine est déplorable à voir » Pourquoi vouloir à ce point se porter préjudice ? La tristesse et la colère étaient les malheureux catalyseurs d’une ire viscérale. Toi-même y avait goûté à la mort d’Andromède. Des envies criminelles t’avaient picoré la cabèche. Le goût ferrugineux de leur faire du mal. L’abominable t’avait longtemps chatouillé les idées alors que tu nourrissais vindicte pour les chasseurs. Mortifère inclination qui s’était épuisée avec la prise de conscience. La tête sortie de l’eau, le discernement avait chassé ces papillons noirs. Ce n’était pas toi, ce genre de monstre vengeur.  « Nous devons maintenant faire en sorte que plus jamais cela ne se produise, et ce n’est pas en ruminant qu’on y arrivera » Sans doute voulais-tu le houspiller, indirectement, comme tu l’avais toujours fait. Tu n’était pas homme à t’atermoyer, prenant toujours les rênes pour chevaucher les emmerdes t’accrochant les chevilles. « Ce n’est pas un retour des plus légers pour toi, et j’en suis navré...mais Charles, on, ‘j’ai besoin de toi pour rester alerte » ‘Secoue-toi les puces. « On y arrivera, d’accord ? On ne les laissera pas semer leur chaos plus longtemps... les collègues sont déjà sur des pistes...» Les labres s’apposaient sur le contour froid du verre pour y laisser l’ivresse ambrée te gargariser le palais. « Allez, santé ! Cuve-moi donc ça » La gargue s’engraissait de gageure. Autant l’un que l’autre en aurez bien besoin.

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La carcasse s’arcboutait de la pesanteur de son fardeau tandis qu’il se coulait dans l’antre du géant, s’effaçant dans l’encadrement pour l’y laisser pénétrer. Comme à l’accoutumée, le rouquin s’auréolait d’allégresse, rivage accueillant le visiteur étourdi sans plus de cérémonie. Il avait toujours été le bienvenu ici bas, au même titre qu’il pouvait se targuer de laisser porte ouverte au Weasley qu’importe l’heure du jour ou de la nuit - confidence muette d’une amitié tendresse s’alimentant du temps qui passe et qui jamais ne la flétri. Et si les labres se pourfendent d’une moue engageante, la trogne quant à elle suinte l’inquiétude, brouillant ses traits, l’ombre d’un froissement soucieux en ressac de l’azur. Tumulte de ses tempêtes domptées avec discernement, la couenne s’armait d’une patience sans égale. Mots choisis avec justesse quand il s’agissait d’apaiser les maux brûlants, la poigne douce mais ferme secouant la carcasse fébrile du Moody alors qu’il s’appesantissait et dégueulait ses flots amers. À bien y réfléchir, lui avait-il seulement rendu la pareille ? Sans doute pas - pour sûr, Georgie était bien plus homme à offrir qu’à demander, laissant l’animal blessé s’abreuver de tant d’altruisme.

Gueule d’orage sous l’alcôve paisible, nuages grondant amassés au dessus de la caboche, nuée d’oiseaux de mauvaise augure qu’il se traîne dans le sillage, la croupe se vautre dans le moelleux de l’assise bergère, croquant le silence que l’hôte lui offre pour mâchouiller sa peine tandis qu’il s’évertue à remplir de nectar le cristal. Enfin, alors qu’il trouve son vis-à-vis dans le fauteuil voisin, exhale un soupir terrassé avant d’opiner. Politesse retourné au Weasley alors qu’ils lèvent leur verre, la gargue trouve bien vite chemin du liquide ambré -‘à mille lieux d’une tasse de thé, relents d’éther aux naseaux qu’il reconnait vaguement comme étant un cru de la distillerie Yaxley’. Longue rasade incendiant la trachée, grimace aux commissures - à la morsure de l’alcool ou à l’intraitable vérité assenée comme une gifle ? « Un coup d’avance ouais… c’est c’qui sera raconté dans la Gazette pour expliquer qu’une fille de bonne famille a été cramée vive, pour justifier l’incompétence de la Brigade Magique et du Bureau des Aurors ? » Il grommelle, l’oeillade noire. Irritante pirouette masquant un ramassis de conneries déblatéré pour ne faire que mieux passer la douloureuse. Les partisans de Grindelwald avaient eu un coup d’avance lorsque Helton avait expié son dernier souffle du fait de leurs baguettes - les Mangemorts, en assassinant une fillette innocente, avaient aussi eu un coup d’avance. Maintenant, des fanatiques les acculaient de l’autre bord, brandissaient fourches et torches au vu et au su de tous. Un coup d’avance. Ne trouveraient-ils jamais le repos ?

« Toute cette haine n’engendrera que plus de haine encore. Il serait idiot de penser qu’il n’y aura pas de représailles. » Mâchoire qui claque, il n’ose imaginer, balaie aussitôt les mirages qui s’imposent à l’esprit en noyant le brasier dans une nouvelle goulée avant de délaisser le verre à moitié vidé sur le guéridon. Les opales s’enferment de la pénombre des paupières, inspire entre l’émail serrée, les paumes en étau de ses tempes, coudes calés sur les genoux.Vertige, s’étrangle de colère. « Que faire alors Georgie, dis moi ? Les aurors sont tenus à l’écart, cantonnés à faire de la bureaucratie plutôt qu’du terrain. Le Ministère ne fait rien pour arranger les choses - Travers va-t-elle réagir ou la situation à Godric’s Hollow l’importe-elle si peu, trop loin de ses préoccupations londoniennes ? » Poupée de chiffon retrouve ses guibolles pour arpenter la pièce, fumant et grinçant, bête rendue folle de chagrin. Il crève d’injustice jusqu’au fond des entrailles, trahison d’une institution en laquelle jusqu’alors il avait foi, au diapason d’une colère en bourgeon. Hurlement d’impuissance aux écoutilles - fallait-il qu’il reste là à tous les regarder crever, statue de sel aux premières loges d’un théâtre macabre ?

Halètements aux portes des vermeilles tremblantes, les phalanges entourent le dossier du siège qu’il vient de quitter, plante les céruléennes gorgées d’émoi dans les orbes du géant. « Par Merlin, Geo, j’aimerais ne plus ruminer sur ce sort, mais nos pieds et poings me semblent liés… » il avoue tristement. « C’est juste. J’aspirais à un retour plus tranquille et voilà qu’à peine de retour à Londres nous devons nous terrer ici. À quoi bon ? » L’ossature disloquée, les épaules s’affaissent du poids de ses maux que les encouragements du Weasley ne parviennent plus à apaiser. « Quelles pistes ? Je veux en être, il le faut. » interrogation abrupte éveillant un étincelle faiblarde au fond des viscères. « J’ai écumé la grande place des quartiers moldus, ‘ne lève pas les yeux au ciel s’il te plait, je sais que si l’vieux croûton du Bureau des Aurors l’apprend je me ferais tirer les bretelles’ - pas une trace de magie, blanche ou noire, ’avant que tu ne me houspilles, t’inquiètes, je n’ai pas usé de ma baguette’. Y’a rien d’autre qu’un tas de cendres que personne n’ose débarrasser. » Scène figée aux relents mortifères valse sur la mémoire tuméfiée. « Pour la gosse Goyle, pauvre fille, y’a plus rien à faire. Et malheureusement, tout ce qui n’a pas attrait à la magie nous sera refusé d’accès. » Pensées proférées à voix haute alors qu’il oublie un moment la présence de son hôte. « Mais pour le reste ? La mort du Ministre Kama, auréolée de secrets et de non-dits ? Et l’attaque de la môme Churchill ? Pourquoi n’avons nous pas encore attrapé les responsables ? Ne crois-tu pas que l’on nous laisse volontairement dans l’ignorance ? » Théorie fumeuse, une lubie empreinte de folie pourrait-on dire - l’obsession se parait du voile de la paranoïa, obstruait la gargue. Des masques, partout des masques, occultant les réels desseins et aspirations de tout un chacun, celant la vérité derrière myriade de velléités scandées pour rassasier les ogres morfales avides de supercheries. Contre les oreilles, les intonations fluettes et cruelles de cette voix qui ne se tait jamais.

968 mots
DÉFI HEBDO 01 S2 : 1/2 écrire un rp de minimum 800 mots.

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