IN FOR
THE KILL

RPG HP && the village


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PÉRIODE DE JEU:
Juillet 1955
GODRIC'S HOLLOW ● Dans l’ombre, un texte commence à circuler dans les différentes communautés magiques, lu lors de soirées mondaines, traduits dans une dizaine de langue, le pamphlet, extrémiste, fait assez parler de lui pour être reproduit par les journaux ou lu sur les ondes de nombreuses radios afin d’en commenter ou critiquer le contenu. L’illégalité de leur organisation ne semble nullement avoir empêché les Mangemorts de diffuser leurs idéaux. (lire le pamphlet)
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what was i made for.
mob: bang, bang u're dead ●
Emile Rosier
mob: bang, bang u're dead
Emile Rosier
feuille de personnage

Feuille de personnage
RELATIONS:
INVENTAIRE:
ACQUISITION:
WANDS
KNIVES
SOUL
hiboux : 734
pseudo : datnavy (sarah).
faciès & dot : charlie hunnam. / ava (delirium), gifs (mars, r. rocket).
doublon(s) : keir, charles.
gallions : 1555
what was i made for. 0cf8e8da83afd6bcf38474c4ddfe44101e5dff39
pronoms : he/him.
décade : (trente-huit) années soupirées, hivers burinant le derme, entaillant la pierre, visage éreinté, carcasse devenue trop lourde à traîner.
labeur : (croupier) golden dragon casino, repère de ses déboires, antre malodorante de sa débauche, geôle dorée dans laquelle trafiquer ses méfaits ; aux yeux de tous il bat les cartes, sous la table il passe les faux gallions blanchis pour le compte de la pègre.
alter ego : tommy becker.
storytime :
what was i made for. Vs1v

› un air de déjà-vu (augusta).
› what was i made for (agnès).
› what about us (erhy).

sang : (sang-pur) carmin immaculé, essence qu'il ne faut guère souiller, blason entaché de déshonneur, couronne d'épines arrachée au déshérité.
don : (occlumen)
myocarde : (en berne)
allegeance : (pègre)
particularité physique : (scars) trente-six lignes blanches gravées sur le derme, pour autant de temps passé dans les geôles putrides d'Azkaban. (tattoo) code barre traçant le numéro de matricule encré sous la carne, à la naissance du cou, au dessus de l'épaule droite.
gif feuille : what was i made for. Famemista2

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parrainage
méfaits accomplis.
écrivain.e
avoir posté 15 rps.
dedoublator
posséder 3 multi.
ancienneté
6 mois sur le forum.
3 ans
3 ans sur IFTK !
crésus
1000 gallions.
floodeur
500 messages postés.
prix rp
adepte des pavés.
https://inforthekill.forumactif.com/t2838-emile-nos-ames-en-enfe https://inforthekill.forumactif.com/t2843-emile-apocalyptica#339 En ligne
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(#) what was i made for. ●
08.04.24 13:49
● ● ●
you have nothing to fear
À PROPOS
DE CE SUJET
if you have nothing to hide
● ● ●
temporalité du rp : juillet 1955
personnages concernés : @AGNES TRELAWNEY & @EMILE ROSIER
trigger warnings : aucun pour le moment.
intervention autorisée du mj : [ ] oui [X] non
autre(s) : /

IN FOR THE KILL - 2021-2022
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Emile Rosier
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décade : (trente-huit) années soupirées, hivers burinant le derme, entaillant la pierre, visage éreinté, carcasse devenue trop lourde à traîner.
labeur : (croupier) golden dragon casino, repère de ses déboires, antre malodorante de sa débauche, geôle dorée dans laquelle trafiquer ses méfaits ; aux yeux de tous il bat les cartes, sous la table il passe les faux gallions blanchis pour le compte de la pègre.
alter ego : tommy becker.
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› un air de déjà-vu (augusta).
› what was i made for (agnès).
› what about us (erhy).

sang : (sang-pur) carmin immaculé, essence qu'il ne faut guère souiller, blason entaché de déshonneur, couronne d'épines arrachée au déshérité.
don : (occlumen)
myocarde : (en berne)
allegeance : (pègre)
particularité physique : (scars) trente-six lignes blanches gravées sur le derme, pour autant de temps passé dans les geôles putrides d'Azkaban. (tattoo) code barre traçant le numéro de matricule encré sous la carne, à la naissance du cou, au dessus de l'épaule droite.
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(#) Re: what was i made for. ●
08.04.24 13:49
I used to float, now I just fall down. I used to know, but I'm not sure now. What was i made for ?
W

HAT WAS I
MADE FOR

Sous la voute écrasante d’une après-midi de juillet, le village semble s’être endormi, silence feutré dans les ruelles enchevêtrées - si d’ordinaire les hautes bâtisses étendent leurs ombres salvatrices par delà les toits, offrent aux plus téméraires quelques bribes de fraicheur sous le couvert des remparts de pierre et de brique, aujourd’hui, la pénombre est brûlante dans les allées labyrinthiques de Bezoar Street, muettes et désertes. L’été s’est annoncé depuis quelques semaines déjà, et avec lui les habitants du quartier étriqué et entassé étouffent sous la morsure de l’astre incandescent. Volets rabattus sur des fenêtres ouvertes, pas un froissement d’air venant offrir sa caresse sur les carnes moites ne s’engouffre pourtant à l’intérieur des minuscules appartements devenus étuves irrespirables. Alors on use de subterfuges, baguette agitée dans un moulinet lent du poignet, jetant des gerbes de glace ci et là, ou encore quelques brises éphémères dans l’espoir de rendre l’atmosphère plus confortable. « Papa, encore. » qu’il miaule le chérubin dans un gémissement suppliant, tapote deux fois la petite paume d’une de ses mains du bout des doigts de l’autre. Ce n’est pas la première fois que le jeune Frank signe ses paroles de gestuelles maîtrisées, apprentissage sans nul doute inculqué par la mère quand le bambin ne babillait encore qu’à peine. Gamin éveillé qui chaque jour se dévoile à la prunelle d’un pater ému de l’observer grandir si vite, depuis quelque mois qu’ils cohabitent sous le même toit - et avec cette pensée reflue toujours la vague d’une tristesse infinie qu’Augusta n’ait pas été là pour voir leur fils devenir un petit garçon tendre et plein de surprises.

Submergé par le flot de ses limbes qui vont et viennent au creux de l’encéphale, c’est la pogne pressante de l’enfant tirant sur la manche qui le force à resurgir dans le présent. Pouce replié dans la pulpe, la tranche de la main balaie la joue rose et rebondie. « Papa, recommence teuplé… » Avachi sur le flanc sur la couche désordonnée, l’ange blond assis en taille contre ses reins, les phalanges se perdent un instant dans ses boucles éparpillées sur la nuque, rendues humides par la moiteur de leur logis, avant de saisir une nouvelle fois la baguette. « Meteorribilis. » Du plafond se forme un amas grisâtre de formes duveteuses desquelles s’échappe une pluie fine et rafraîchissante - père et fils tendent alors leur minois vers le ciel pour récolter les gouttelettes sur les paupières closes, cueillent du bout de la langue les particules aqueuses avant que la tempête miniature ne s’enroule sur elle-même et ne disparaisse aussitôt dans un léger claquement. Frank rit aux éclats, et ce tintement résonne comme une douce mélodie aux oreilles du Rosier - existe-t-il seulement plus joli son que le rire de son enfant ? Non, à n’en point douter. Rien ne comptait plus à ses yeux, en cet instant, que le bonheur de sa  propre chaire. Du haut de ses cinq ans, le petit Frank Longbottom avait déjà eu affaire à son lot d’épreuves, et s’il n’en montrait rien, Emile craignait que les stigmates ne soient profondément ancrées en lui : l’emprisonnement de son père - bien qu’il eut été trop jeune pour se remémorer l’arrestation -, l’attaque de Merlin Square, la disparition inquiétante de sa mère étaient autant de difficultés émotionnelles qui resteraient gravées à même la carne de ce si petit être. Et le retour d’Augusta après une année de silence signait un nouveau bouleversement dans la fragile stabilité tout juste recouvrée - bouleversement pour qui, pour Frank ou pour lui ? Question muette bien vite éludée.

Soupir perché sur leurs lèvres se joignent en un murmure las, teinté d’ennui - avec une précaution infinie, Frank referme les pages de son oeuvre favorite maintes fois écumées au cours des dernières semaines. Pages cornées là où leur lecture s’achevait, de chapitre en chapitre, illustrations délavées par l’usure du temps, le livre magique avait été témoin des milles aventures que tous deux avaient vécues auprès du héros de the clap of the cape, jouant et rejouant le scénario dans ses moindres détails. L’enfant pourtant, bien que particulièrement attaché à ce conte rendu réel par quelques sortilèges, rêvait aux grands espaces, bien loin de cette pièce exiguë servant à la fois de chambre, de cuisine et de salle-à-manger - se glissant par dessus la carcasse du sorcier, déjà ses courtes enjambées le menaient à coller son nez fripon, sur la pointe des pieds, au bastingage de l’unique fenêtre. Un sourire fend la gueule du pater qui se redresse sur le lit de fortune. « Et si nous allions nous promener au parc, ça te plairait ? » Des milliers d’étoiles dans les orbes claires tandis que le chérubin fait volte-face et opine avec un entrain peu contenu. « Grand-mère vient avec nous ? » Philippa Longbottom se plaisait d’ordinaire à les rejoindre dans les étendues vertes pour partager quelques pas et savourer la présence de son petit-fils. « Pas cette fois trésor, juste toi et moi. » Le môme frétille, enfile déjà ses chaussures à toute vitesse, les pommettes colorées d’excitation. « Tu veux venir m’aider à mettre quelques petites choses à grignoter dans un sac ? Nous goûterons à l’ombre d’un arbre. » Cavalcades sur le parquet blanchi, quelques fruits emballés dans un linge propre et déjà l’enfant entraine-t-il son père par la main dans la cage d’escaliers - la porte claque derrière eux.

Alors qu’ils foulent les jardins de Helga Hufflepuff Park, les heures les plus chaudes s’étiolent enfin, la fin de journée approchant - peu à peu, l’astre décline vers l’Ouest, couchant ses ombres orangées à travers les majestueux feuillages des grands arbres, une brise légère et tiède chantant parmi les branches. Comme il s’y attendait, l’endroit est vide, et ils déambulent dans les allées silencieuses, à la recherche du coin parfait pour y installer leur pique-nique de fortune -  mais déjà Frank reprend-il sa course folle à travers l’éden parfaitement entretenu, s’intéresse à un oiseau chanteur perché trop haut avant de finalement entreprendre une curieuse danse avec un papillon voletant sous son museau. Disparaissant un instant à sa vigilance, tendant l’oreille à ses gesticulations au milieu des buissons, ce n’est que lorsque les rires cristallins s’évanouissent que le sorcier se redresse, sourcils froissés. « Frank ? » Qu’il appelle entre deux bosquets fleuris, apercevant la tête blonde accroupie près du sol. « Frank, ne t’éloigne pas trop s’il te plait, je m’inquiète quand je ne te vois plus. » Le dénommé offre son visage tout sourire, laissant apparaître un deuxième minois aux cheveux d’ange. « Tu t’es fait une amie ? Comment tu t’appelles chérie ? » Demandé doucement alors qu’il s’abaisse à hauteur des deux enfants - la môme lui offre seulement un grand regard empreint de douceur, longue rangée de cils bordant la prunelle. On dirait une poupée il pense en la contemplant triturer ses petits doigts. « Tu es toute seule ? Où sont Papa et Maman ? » Un silence tandis qu’elle lève un poing potelé pour désigner de l’index, à l’abri des regards, un vieux pommier aux fruits gorgés de soleil - aussi Frank se relève, tend une pogne en direction de la fillette, l’aide à se remettre sur ses jambes à son tour avec tendresse et l’entraîne, main dans la main, dans la direction indiquée, le Rosier sur les talons.

Sous les ramures du fruitier, une simple nappe étendue sur l’herbe dévoile la silhouette de l’endormie. Chevelure d’or et minois de lutin, les traits féériques ballaient le moindre doute quant à l’affiliation de la fillette qui s’écarte de son jeune protecteur pour accourir aux abords de la jeune femme. Un frisson de soulagement parcourt l’échine du sorcier quand, quelques instants plus tôt, l’air égaré de la friponne avait noué ses tripes. Raclement de gorge, tandis qu’il approche, maigre tentative d’attirer l’attention de l’ingénue qui semble offerte à la douceur d’un sommeil d’été bercé par le bruissement des feuilles. « Excusez-moi, bonjour ? » Il souffle, guère désireux de l’arracher violemment à sa torpeur. « Je crois que cette petite princesse est avec vous ? »
MADE BY @ICEANDFIRE / IN FOR THE KILL › 2021-2022
passeur: be kind & just ●
Agnes Trelawney
passeur: be kind & just
Agnes Trelawney
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hiboux : 192
pseudo : Foxie
faciès & dot : Imogen Poots (icemacklin)
doublon(s) : Mona ▸ Mycroft ▸ Isadora ▸ Ethel ▸ Helen ▸ Saoirse ▸ Solène ▸ Adam ▸ Ralph
gallions : 946
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pronoms : she-her (elle)
décade : 27 ans
labeur : douceurs sucrées tout juste sorties du four, petits gâteaux vendus à prix d'or pour le compte de celle que l'on surnomme Madame Guillotine
alter ego : Agnes Thompson, discrète professeure de dessin
storytime : ORIONKAIANTONINIGNATIUS (ALT U)LORNAEMILE
sang : ichor mêlé, fierté familiale depuis plusieurs générations, choix revendiqué de ne jamais figurer au rang des puissants
don : visions floues d'un futur terrifiant, hantises d'un passé traumatique, médiumnité héréditaire qu'elle ne maîtrise qu'à grand-peine
myocarde : premier et unique amour trop vite perdu, un accident de la route lui a pris son mari pour la laisser seule avec leur petite fille
allegeance : passeuse engagée au sein de la branche sorbier, hébergeuse et faussaire pour le compte des réfugiés de cette nouvelle guerre
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le.a speedy gonzales du rp.
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https://inforthekill.forumactif.com/t3005-agnes-will-you-hold-th https://inforthekill.forumactif.com/t3026-agnes-can-you-catch-a-
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(#) Re: what was i made for. ●
24.04.24 15:13
J’apercevais encore la beauté du monde - même au plus fort de ma détresse, l’ultime châtiment me fut épargné
W
HAT WAS I MADE FOR ?
Le Helga Hufflepuff Park n’échappe pas à la canicule généralisée qui balaie de son souffle torride les rues de Godric’s Hollow. Même à l’ombre du pommier qui les abrite, Sybil et sa mère ne sont pas réellement à l’abri des rayons du soleil. Pourtant, l’enfant proteste lorsqu’Agnes tente de lui imposer le port d’un chapeau de paille, sans parler de lui étaler de la crème solaire sur le bout du nez. Et c’est en vain que la jeune femme tente d’expliquer que c’est nécessaire, parce qu’il fait chaud et que le soleil n’est pas l’allié idéal de leurs peaux laiteuses. Du haut de ses deux ans et bientôt six mois, Sybil Trelawney tient bon, mais sa mère en a vu d’autres. Était-elle tout aussi implacable, au même âge que son bébé ? Elle n’en a pas le moindre souvenir, malgré les récits familiaux sur sa légendaire force de caractère - le jour où Agnes a décidé de devenir joueuse de Quidditch, le jour où elle a décidé de se venger d’un mauvais tour d’Edith : les anecdotes sont nombreuses et construisent une image bien éloignée de la jeune femme épuisée qu’aperçoivent les rares promeneurs ayant choisi de braver les températures.

Elle est fatiguée, Agnes. À vingt-sept ans, qu’elle ne fait pas vraiment, elle se sent bien plus âgée. Vieillie prématurément par les épreuves, sans doute. Même si elle n’aime pas se plaindre, même si elle n’a jamais fait partie de celles et ceux qui se complaisent dans la pitié des autres, elle ne peut s’empêcher de penser qu’elle a perdu à la loterie de la vie. Ce fut le père, d’abord, le doux Bertram Scrimgeour enlevé à sa famille par une foudroyante dragoncelle ; la soeur, ensuite, Edna portée disparue depuis plus d’un an désormais, sans qu’aucune de ses soeurs ne se résolve à prononcer un verdict plus définitif. Et puis Sebastian, coup de grâce porté alors qu’elle était déjà à terre, accident stupide qui la priva de son meilleur partenaire. Parce qu’on lui avait dit, jamais deux sans trois, elle aurait dû savoir ; parce qu’elle est voyante, comme la plupart des femmes de sa famille, elle aurait dû voir venir, elle aurait dû prévenir. Elle n’a rien vu - elle n’a pas su. Et lorsque les policiers sont arrivés pour achever de briser le futur qu’ils construisaient, Agnes s’est enfin effondrée.

Sans Sebastian, le monde est moins doux, moins beau. Même les rayons ardents de l’astre diurne ne suffisent plus à la réchauffer. Ses pâtisseries n’ont plus la même saveur, et elle a perdu tout intérêt pour les fleurs du jardin, que le couple avait planté à son arrivée dans le cottage au bord de la rivière. Elle a du mal à rester en place, s’agitant à longueur de journée pour ne rien faire et surtout, surtout, pour ne pas penser. Ne pas penser à son père, à sa sœur, et surtout à cet homme qu’elle a tant aimé, qu’elle aime toujours, d’une certaine manière. Elle ne devrait pas, sans doute - Edith lui dirait sûrement de passer à autre chose, mais Edith ne comprend pas, Edith n’a jamais rien compris. Elle ne peut s’en empêcher, pourtant, les pensées s’égarant trop vite le long des sentiers maintes fois fréquentés, les souvenirs resurgissant en fontaine mal embouchée, ça l’éclabousse à l’intérieur et déjà les larmes montent lorsqu’un fragment lui revient. Lui, dans leur cuisine désormais déserte, soufflant des bulles de savon en sa direction au lieu de faire la vaisselle, et le rire de Sybil qui se mêle aux leurs, qui forme la plus belle des harmonies…

Retour à l’instant présent, il lui reste Sybil et l’enfant réclame l’attention de sa mère, elle veut jouer et explorer les alentours, mais Agnes est si terriblement fatiguée… Elle finit par acquiescer, acceptant une partie de cache-cache, mais après, la gamine doit promettre, après elles feront la sieste à l’ombre du pommier. Et Sybil promet, elle dit les mots avec ses grands yeux bleu clair fixés sur sa mère, elle a l’air un peu trop sérieuse mais sans doute perçoit-elle déjà qu’une promesse, ça ne se brise pas impunément. Alors elle promet, et le jeu peut commencer, bien sûr c’est maman qui doit se cacher les yeux pendant que la gosse file à toute allure entre les buissons, choisissant finalement de se dissimuler derrière une statue herbeuse représentant un faune. La partie est un peu trop rapide à son goût, mais Sybil a promis après tout, et elle se plie donc à l’insistance maternelle en venant se coucher sur la nappe qu’elles ont étalée en dessous du grand pommier, dont les fleurs offrent à l’imperceptible brise un parfum délicat. Elle s’endort sans faire davantage d’histoires, rêvant peut-être aux tartes automnales de sa mère, qui sait y faire mieux que personne en termes de douceurs fruitées. Et, lovée tout contre elle, un bras passé autour de l’enfant, Agnes lutte un temps contre le sommeil, avant de perdre la bataille face à l’impitoyable Morphée.

Lande désertique
Vent sifflant, mèches de cheveux claquant, plaquées au visage en lacérations cruelles
Il fait chaud, beaucoup trop chaud

Saccades d’images déchirées, tracées d’un crayon à la mine brisée
Aucun son si ce n’est le silence et dedans, les hululements du vent

Est-elle vraiment présente ?
Est-ce quelqu’un d’autre qui voit ce qu’elle voit ?

Comme toujours dans les visions d’Agnes, impossible de démêler passé, présent et futur. Peut-être tout cela s’est-il déjà produit, peut-être n’est-ce pas encore advenu, peut-être cela n’adviendra-t-il jamais. Elle n’en sait rien, et si on lui demande, elle prétendra qu’elle s’en contrefiche allègrement. Que ses visions ne font pas d’elle qui elle est, qu’il ne s’agit là que d’un héritage familial un peu encombrant, un peu trop lourd à porter. Qu’elle est très contente de ne pas être aussi douée que ses sœurs, qu’elle aurait aimé même être complètement dénuée du don de voyance - comme Edith, cette égoïste qui ne réalise pas sa chance. Parce qu’Edith, elle n’est pas hantée par mille fantômes sans voix, qui hurlent en silence des messages qu’elle est infichue de comprendre. Peut-être ce qu’ils disent est-il important, peut-être est-ce crucial pour l’avenir du monde : quoi qu’il en soit, la petite blonde est tout bonnement incapable de le déchiffrer. Et si elle prétend que cela ne pèse en rien sur sa conscience, Agnes ment. Elle est devenue plutôt bonne à ce petit jeu, au fil des ans, et ils sont rares ceux qui ont vu à travers le voile de ses demi-vérités. Tous, ou presque, ont demandé - non, ils ont exigé - d’elle qu’elle s’exerce, croyant pouvoir développer ce don alors même qu’elle n’en a jamais voulu. Sebastian, lui, avait compris : il ne lui a jamais demandé d’en parler si elle ne le souhaitait pas, la poussant néanmoins doucement à enregistrer ses visions sous le médium qui lui correspond le mieux, dans un carnet aux pages jaunies et aux coins frayés par l’usage, à grands traits de fusain noir.

Les traits de fusain s’accélèrent, main nerveuse aux commandes d’un brouillon déchaîné
Lignes coupées, brisées, croisées, retracées
Jamais effacées
Silhouette d’enfant - comment sait-elle qu’il s’agit d’un enfant ?

Puis une autre
Plus grande, plus forte - terrible
Baguette levée, et sans un bruit le sort est lancé
Trait brisé au contact
Et l’enfant tombe
Et le vent siffle toujours

On la tire d’un sommeil agité - bien qu’en apparence paisible - et la blonde s’éveille dans un sursaut. Désorientée, assommée de chaleur et d’une fatigue qui n’a rien de physique, il lui faut un moment avant de se rappeler où elle est et ce qu’elle y faisait. Une sortie au Helga Hufflepuff Park, un jeu avec Sybil… Par Merlin, où est son enfant ? Pas le temps de paniquer, toutefois, déjà la fillette se rue dans ses bras et elle n’a pas le temps de se relever qu’elle accueille la chair de sa chair au creux d’une embrassade tendre. Un baiser posé sur les cheveux blonds de l’enfant, avant de relever un regard encore brouillé vers celui qui l’accompagne. Et là, les mots la fuient.

Sebastian ?

Il en a l’allure et la stature, surtout lorsqu’il se dresse ainsi entre Agnes et le soleil. Et la jeune femme, étourdie de chaleur et d’émotions, veut se relever mais elle n’y parvient pas, tant le sol semble tanguer sous ses pieds mal assurés. « Sebastian… C’est toi ? » murmure-t-elle, parce qu’elle a perdu la notion du temps et que cette scène pourrait s’être produite l’été dernier, mais non, car il y a un autre enfant dans l’image, un gamin plus âgé que son bébé à elle, qui se cache à moitié derrière la jambe de celui qui est sans conteste possible son paternel. « Pardon, je suis… J’ai cru… »

Il va la prendre pour  une douce hystérique, sûrement. Ah, les Trelawney. Incroyablement talentueuses, mais le don a un prix, et leur santé mentale en a pâti… Elle connaît trop bien les refrains que certains sorciers associent à son matronyme, les clichés que son attitude pourrait si facilement renforcer. Aussi tente-elle de se reprendre, un second essai et cette fois ça y est, elle se relève et fait face à l’inconnu qu’elle a un  temps pris pour un revenant.

« Veuillez m’excuser. Oui, c’est ma petite fille… » Et elle pose une main protectrice sur l’épaule de l’enfant, pour l’empêcher de s’éloigner à nouveau - comment a-t-elle pu ainsi échapper à sa surveillance ? Combien de temps a-t-elle ainsi somnolé, inconsciente des dangers dans lesquels Sybil aurait pu se fourrer ? « Merci de l’avoir ramenée à bon port, Monsieur… ? »

Manière aussi polie qu’elle le peut de lui demander qui il est, cet inconnu qu’elle a confondu pendant une fraction de seconde avec son défunt mari.

défi mensuel : 1745 mots

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