GODRIC'S HOLLOW ● Dans l’ombre, un texte commence à circuler dans les différentes communautés magiques, lu lors de soirées mondaines, traduits dans une dizaine de langue, le pamphlet, extrémiste, fait assez parler de lui pour être reproduit par les journaux ou lu sur les ondes de nombreuses radios afin d’en commenter ou critiquer le contenu. L’illégalité de leur organisation ne semble nullement avoir empêché les Mangemorts de diffuser leurs idéaux. (lire le pamphlet)
PRÉNOM, NOM ●agnes, pureté supposée, prénom simple, qui se passe de seconds. Elle porte fièrement son matronyme de trelawney, le menton levé en dépit des murmures. Pour satisfaire aux directives du Ministère, elle a pris le pseudo de thompson. TRIGGER WARNINGS ● addiction, deuil GE & DATE DE NAISSANCE ● âgée de 27 ans, elle est née le 7 février 1928 dans le petit village semi-sorcier de Godric’s Hollow. ORIGINES & BRANCHE FAMILIALE ● toute aussi britannique que les scones qu’elle sert, quatrième fille d'Henrietta Trelawney et Bertram Scrimgeour. Elle descend de la première branche des héritières directes de la grande Cassandra. STATUT CIVIL & ORIENTATION ● le mariage heureux qui l’unissait à son amour de jeunesse s’est achevée dans un tragique accident automobile qui la laisse veuve, mais aussi et surtout mère célibataire, le coeur trop occupé par les soins prodigués à sa fille que pour être pris par d’autres sentiments. PROFESSION DE COUVERTURE ●professeure de dessin, la couverture est étonnamment facile à tenir pour la jeune artiste. PROFESSION SORCIÈRE ●pâtissière pour le salon de thé Madame Guillotine, en attendant que les sorciers aussi reconnaissent son art. NATURE DU SANG ●mêlé, une fierté pour l’ensemble de la famille, pour elle aussi. Pourquoi avoir honte de ce qui vous enrichit ? LIEU DE VIE ● une maison proche de la rivière, achetée aux premiers jours du mariage, témoin de l’espoir défunt d’une famille nombreuse. GROUPE ●pacificae, persuadée de l’évidence d’une cohabitation pacifique. UNE FACTION ? ●passeuse, elle rend de nombreux services à celles et ceux qui tentent d’échapper aux extrémistes de tout bord. Héberger des réfugiés, falsifier des papiers d’identité, autant de tâches qui n’ont plus de secrets pour celle qui est désormais le bras droit de la branche sorbier. MIROIR DE RISÈD ● Sybil entourée de ses cadets, Sebastian à ses côtés : la famille nombreuse dont ils avaient rêvé, ensemble - avant l’accident. Une vie de sourires et d’espoirs, de fleurs fraîches et de tartes aux poires. ÉPOUVANTARD ● le corps sans vie de son bébé, qui rejoint celui de son époux, de sa sœur aînée, de son père adoré. Peu importe la cause, elle est seule, et n’a plus que ses yeux pour pleurer. AVATAR & CRÉDITS ●Imogen Poots par gal-laxy & fassylovergallery. CARACTÈRE OU RÉPUTATION ●comme toutes les femmes de sa famille, Agnes est fière, mais d’une fierté discrète. Agnes est de celles qui plient mais ne rompent pas, de celles sur qui l’on peut toujours compter, mais qui s’oublient parfois. De celles qui ne rugissent pas, mais grondent, signifiant par là qu’il vaut mieux ne pas trop les chercher. Agnes déteste rester immobile, elle a besoin d’avoir les mains occupées en permanence : alors elle dessine, elle chante - terriblement faux, mais avec un enthousiasme qui compense, elle danse… Agnes a toujours eu besoin de ce frisson, de ce “je-ne-sais-quoi” qu’elle cherche et trouve parfois dans des ennuis plus grands qu’elle. Elle est enthousiaste, souvent un peu trop. Elle n’admet jamais qu’elle a peur, ni qu’elle a mal : à quoi bon ? Elle fonce, à tort ou - plus rarement - à raison, pour défendre les plus faibles, pour sauver un animal blessé, pour capturer un moment d’éternité. Agnes se perd dans ses dessins, dans un rayon de soleil, dans la recette de la tarte aux poires, dans trois bouts de rien et un peu de ficelle dont elle fait un cerf-volant. Elle rayonne, distribue sa bonne humeur, offre son sourire aux passants qu’elle croise dans la rue. Ou plus exactement, Agnes rayonnait : depuis l’accident, l’astre semble s’être voilé d’épais nuages, et seule la présence de sa fille parvient à lui tirer un fantôme de son ancienne luminosité.
WHO ARE YOU REALLY?
I - Le secret magique n'est plus suite à l'attaque des Churchill revendiquée par les mangemorts. Quelle a été ta réaction ? Elle a eu peur, Agnes. Elle croyait que le secret magique protégeait sa famille, son bébé. Mais Agnes n'a jamais peur très longtemps, et elle s'est rapidement décidée à rejoindre les rangs des passeurs, comme pour expier les méfaits de ces autres sorciers qui ont brisé ce bouclier censé la sauvegarder.
II - Quelle a été ta réaction suite à la déclaration de presse de la ministre de la magie ? Te sens-tu un peu plus en sécurité à Godric's Hollow ? Douce Agnes, naïve Agnes. Elle est persuadée que le gouvernement actuel a le plus grand bien des sorciers en tête, que la Ministre saura les guider au travers de la tempête. Et pourtant, le flot des réfugiés ne fait qu’augmenter et les écueils du monde deviennent de plus en plus compliqués à naviguer…
1927 ●0 ANS - la famille Trelawney s’agrandit d’une quatrième petite fille. Le bébé semble minuscule mais dotée de poumons bien développés, et ses cris insupportent vite l’aînée - Maman, quand est-ce que ça va s’arrêter ? 1930 ●3 ANS - anniversaire marqué par un splendide vol plané - celui du cake, qui vient s’écraser sur la table pour le plus grand amusement de la petite Agnes. Sa sœur Edna, elle, tire une drôle de tête : elle vient d’avoir sa première vision, celle d’une autre explosion… - Refais badaboum le gâteau, papa, refais ! 1934 ●7 ANS - alors qu’elle court trop près du bord de la falaise, Agnes manque de tomber, mais lévite pendant un instant - juste assez pour que sa mère puisse la rattraper. En conséquence de quoi, elle se retrouve confinée pendant une semaine, ce qu’elle ne peut s’empêcher de trouver injuste : elle a simplement envie de retrouver cette sensation - Un jour, promis, j’apprendrai à voler. 1939 ●11 ANS - elle s’enthousiasme à l’idée de visiter enfin ce château que lui ont tant décrit ses sœurs, et prépare sa valise avec deux mois d’avance - Vous croyez qu’on peut déjà y aller ? Vous savez dans quelle Maison je serai ? 1941 ●13 ANS - premier cours de divination, première déception : elle a le don des Trelawney, mais il n’est pas fort développé, et même avec l’aide du manuel, elle peine à déchiffrer les signes que lui laissent les feuilles de thé - Toute façon, j’en voulais pas, du don. J’préfère le Quidditch. 1943 ●15 ANS - alors que Gryffondor fête la victoire, la Poursuiveuse star du match disparaît au beau milieu de la soirée. C’est que les bras de Sebastian Lovegood sont bien plus intéressants que les félicitations de ses condisciples - Toi aussi, c’est ton premier baiser ? 1946 ●18 ANS - les jours sont nettement plus longs qu'en été, quand il faut apprendre à travailler, surtout dans la minuscule papeterie locale - Miss Trelawney, vous avez bientôt fini de rêvasser ? 1948 ●20 ANS - c’est elle qui met le genou en terre pour demander à Sebastian de l’épouser, juste avant que ce dernier ne lui avoue avoir lui aussi acheté une bague - J’attendais le bon moment, mais comme toujours, tu l’as trouvé. 1951 ●23 ANS - enfin, ils ont assez économisé pour cette maison dont ils rêvaient. Enfin, on les laisse se marier, des étoiles plein les yeux, et déjà de nouveaux rêves un peu trop grands pour deux - Si c’est une fille, elle s’appellera Sybil. 1952 ●24 ANS - l’une des fondations de son monde s’effondre, lorsque son père décède d’une maladie foudroyante que les médicomages ont échoué à diagnostiquer à temps. Les tensions que l’on avait oubliées, que seule sa douceur légendaire savait apaiser, manquent de déchirer les quatre soeurs - Et pourquoi ce serait à toi de tout décider, juste sous prétexte que t’es l’aînée ? 1953 ●25 ANS - alors que le monde sorcier commence son exil, elle accouche d’une petite fille. Être récemment devenue jeune maman ne l’empêche pas de rejoindre les rangs des Passeurs, décision prise en concertation avec Sebastian - Tu croyais vraiment que j’allais te laisser y aller seule ? Dans tes rêves, Trelawney. 1954 ●26 ANS - Edna disparaît au mois de mai, peu de temps avant un assassinat spectaculaire qui réduit à néant le Secret Magique. Pour Agnes, ces deux éléments sont connectés, même si elle ne sait pas comment - Et si ces “mange-la-mort” avaient quelque chose à voir avec tout ça ? 1955 ●27 ANS - la petite Sybil fête ses deux ans sans gâteau ni cotillons - et sans son père, tué un mois plus tôt dans un violent accident de la route - Non, ma puce. Papa… Papa ne viendra pas.
BEHIND THE SCREEN ●PSEUDO & PRÉNOM: Foxie - Teresa SCÉNARIO OU PERSONNAGE INVENTÉ? inventé AGE: 26 bougies PAYS: Belgique SORT OU PERSONNAGE FAVORI: Hermione COMMENT AS-TU CONNU IFTK ? via d’autres rpgistes DES SUGGESTIONS ? m’offrir le prochain DC ? (s’auto-sort)AUTORISES-TU LE STAFF À PLACER TON PERSONNAGE DANS LES PERSONNAGES DISPARUS SI TU QUITTES LE FORUM ? à voir le moment venu.
IN FOR THE KILL
Dernière édition par Agnes Trelawney le 30.07.23 13:58, édité 3 fois
My hands fall still My breathing slows And how these foolish hearts were bruised nobody knows
Sur le manteau de la cheminée, une carte postale encadrée. Greetings from Fordwich - England’s Smallest Village précise une police toute en rondeurs, superposée à une illustration aux couleurs légèrement passées. Elle connaît encore par cœur le texte inscrit au dos du carton.
Bunny, Ces quelques lignes depuis Fordwich. Papa veut que je mène ma première enquête, mais il refuse de m’en donner le sujet. J’hésite à lui rendre un article sur les bienfaits de la marche à pied - ça lui apprendrait. Je pense à toi. Comment va le vieux Burbage ? Binns a-t-il enfin pris sa retraite ? Embrasse Howie pour moi - s’il se laisse faire. Je t’aime, Seb.
Elle pourrait tracer chaque lettre. Elle placerait les points sur les I dans son sommeil, tant elle a lu et relu le texte. Elle lui avait répondu le jour même, détaillant la réaction du vieux Howie - le chat de sa sœur dont elle avait hérité, et qui détestait qu’on lui montre la moindre affection ; les cours du professeur Burbage - passionnants, malgré leur complexité ; ceux de Binns - qui avait décidé qu’un détail aussi menu que sa propre mort ne l’empêcherait pas d’enseigner ; et bien sûr, elle y avait ajouté ses propres questions. Sur quoi porterait cette mystérieuse enquête ? Où voyagerait-il ensuite ? Viendrait-il pour Noël ?
Ses lèvres craquelées par le froid de février s’étirent en un mince sourire. Ces échanges épistolaires avaient illuminé sa septième année, quand elle était restée au château alors que Sebastian explorait villes et villages. Il voulait devenir journaliste, comme son père avant lui. Elle se revoit soudain, penchée par-dessus son épaule pour relire avec lui les premiers papiers envoyés à la Gazette du Sorcier. Sebastian n’avait jamais vraiment été attiré par les pages politiques, préférant les faits divers et autres sujets de société, pour lesquels il était prêt à tous les déplacements. Il sillonnait le pays sans relâche, s’efforçant toujours de rentrer à temps pour le repas du soir - et envoyant une carte postale dès qu’il ne le pouvait pas.
Elle en a une pleine boîte au grenier : le même surnom - Bunny, son petit lapin, il l’avait toujours surnommée ainsi ; les mêmes questions - comment vont tes parents ? Et le vieux Burbage ? - s’enquérant de l’état de santé de l’ancien professeur, devenu leur voisin ; la même demande - embrasse Sybil pour moi. La même signature - Je t’aime. Mais celle qui trône sur le manteau est la première. La seule qu’elle peut encore regarder sans se mettre à pleurer.
Ranks of silver birch Arranged in lines Kaleidoscopes to disarray in tearful eyes
Entre ses doigts, le crayon danse. Il virevolte, virtuose, voltige de haute volée, et… Concentre-toi. Ferme les yeux, laisse ta main tracer son propre chemin, sa propre voie, trouver sa voix, pourtant dans ses visions il n’y a jamais aucun son… Concentre-toi ! Peine perdue. Le moment lui échappe déjà, et sur la feuille ne restent qu’une série de traits maladroits. Un visage, peut-être ? La forme d’un menton, des cheveux en bataille, l’ombre d’un sourire sous un nez légèrement dévié.
Ben quoi, Bunny, tu ne me reconnais pas ?
Elle sursaute : pourtant la pièce est vide à l’exception d’elle-même, de la table sur laquelle sont posés feuilles et fusains. Ce sont les traits de Sebastian, évidemment. Elle n’a pas tracé les yeux - elle ne voit jamais leurs yeux, dans ces moments où le voile se lève et lui laisse apercevoir les potentialités du futur ou des morceaux choisis du passé. Souvent, elle ne sait pas distinguer les deux, ce qui a été de ce qui sera, les peut-être et les pourquoi.
Elle devrait ranger le croquis avec les autres, en faire un feuillet supplémentaire de ces carnets qu’elle noircit de ses espoirs et de ses peurs. Mais elle sait que cette vision-là reviendra. Les traits de son époux font partie de chacun de ses rêves - et de ses cauchemars, désormais.
Silent as a page Heavy as a sigh Honest as a king who travels in disguise… for love
A long time ago, in a far-off land, there lived a foolish king who decided that he alone should have the power of magic…
Les premiers mots du conte, elles les récitent ensemble. À deux ans, Sybil parle déjà - ou plutôt, elle imite les sons qui sortent de la bouche des adultes, et parfois cela y ressemble suffisamment pour qu’on se laisse prendre. Elle connaît déjà presque par cœur le conte de Babbitty Rabbitty, mais cela ne l’empêche pas de le réclamer chaque soir à sa mère.
Puis, Agnes seule poursuit le récit. Sa voix faiblit parfois mais ne tremble pas, et lorsque le conte s’achève, l’enfant dort déjà. Poing serré autour de l’oreille d’un lapin en peluche, Sybil a les traits apaisés de ceux que les cauchemars n’osent pas troubler. La jeune mère caresse les cheveux blonds épars sur l’oreiller, et murmure
Fais de beaux rêves, ma chérie.
Sans bruit, elle referme le livre d’histoires, et le dépose au sol. Sans bruit, elle sort de la chambre en allumant la veilleuse d’un coup de baguette magique - simple sortilège informulé, mouvement souple du poignet maîtrisé depuis la première année.
Elle te ressemble tellement, quand elle dort.
Encore cette voix, écho de ce qui fut et ne sera plus. Sans bruit, les larmes emplissent ses yeux couleur du printemps, et coulent sur ses joues pâles. Sans bruit, elle ferme la porte puis se dirige vers son propre lit. Personne ne lui contera une histoire, et elle s’endormira en espérant presque le retrouver lui, entendre à nouveau sa voix ou l’une de ces innombrables ritournelles qu’il fredonnait en cuisinant.
A mourning mass That sings like crows And where you sat there lies but just a single rose
L’aînée des Trelawney n’est pas la plus grande. Sur les photos de famille, elle est toujours au premier rang, les sourcils froncés. Stricte et sérieuse, Edith est une caricature de la première née, trop préoccupée par la réputation familiale et la santé de son père pour saisir la blague que tente Agatha. Debout à l’arrière, celle-ci s’efforce visiblement de provoquer une étincelle d’hilarité, et cela finit par fonctionner. L’image s’anime, les traits se font et se défont alors qu’Edna rit à la chute que raconte son aînée. Même Agnes, au centre de l’image, ne peut s’empêcher de rire au moment de lancer son bouquet.
Les quatre sœurs n’ont pas grand-chose d’autre en commun que leurs cheveux blonds et leurs traits mutins. Elles se ressemblent mais ne s’assemblent pas. Ne s’assemblent plus. Fut un temps, pas si lointain - l’image en témoigne, lancer de bouquet encore et toujours raté, fleurs envolées et jamais attrapées - où elles riaient ensemble, profitant de la célébration du bonheur de l’une pour manifester une unité pas entièrement factice.
Il a suffi d’un départ pour que les fissures s’élargissent, que les divergences éclatent sans plus pouvoir être réconciliées. Moins d’un an après la capture de cet instant par un photographe complice, les reproches volaient lors des repas de famille. Jusqu’à l’irréparable. Le commentaire de trop, soufflé par qui ? On ne sait plus, on ne veut plus savoir.
L’une a fui, claquant la porte pour ne plus revenir. Une autre s’est enfermée dans sa chambre, refusant d’en sortir à moins que des excuses ne soient proférées. La troisième s’est mise à pleurer, tandis que la dernière échouait à la consoler. Il a suffi d’un décès, premier acte d’une funeste tragédie qui en comptera trois - classique parmi les classiques. Et la matriarche échoue, encore aujourd’hui, à réconcilier les différences des trois filles qui lui restent - Edna a disparu, partie sans un mot à l’aube des festivités de Beltane.
Elle replace la photo dans son enveloppe. Un autre souvenir, un autre moment perdu. Peut-être ferait-elle mieux de tout jeter au feu, mais elle ne peut s’y résoudre. Un jour, elle réparera toutes ses erreurs. Un jour, elle les rendra toutes fières - même sa mère, même ses sœurs.
Curse a quiet house That was a home Is now but filled with noisy ghosts when you’re alone
La cuisine sent bon la poire et la cannelle, et ses paumes couvertes de farine laissent des traces infimes de leur passage sur le plan de travail. La recette est française, et le sort de traduction lui a quelque peu résisté : elle n’est pas tout à fait sûre de ses quantités, alors elle pèse et repère, vérifiant qu’elle n’a rien oublié.
Disposez les fruits en fleur - les fruits doivent-ils avoir été cueillis à l’état de fleur ? ou doivent-ils tracer la forme d’une fleur ? Elle finit par pencher pour la seconde hypothèse, et commence à placer les fruits scindés en deux. Puis elle se ravise : elle a une autre idée, qui rendrait bien mieux au moment de la présentation… De sa baguette, elle trace dans l’air un geste élégant, et de fines lamelles de poire retombent sur la pâte fraîchement concoctée. Elle parsème de cannelle un pétale sur deux de la rose ainsi constituée, avant de reculer d’un pas pour juger le résultat.
Enfournez pour une durée de 30 minutes, affirme la recette. Cela tombe bien, c’est pile le temps qu’il lui reste avant que Sybil ne termine sa sieste. Pendant ce temps, la jeune pâtissière s’affaire, range et nettoie sa cuisine, et prépare déjà le cartable que sa fille emportera le lendemain pour sa journée chez les Abbott - une journée pendant laquelle Agnes pourra recevoir leur dernier invité en date, septuagénaire récemment évacué de Londres au cours d’une importante opération d’exfiltration.
Et demain, la semaine reprendra son cours : le petit boulot à mi-temps dans la pâtisserie française du quartier de Mandrake Alley, les matins brumeux et les après-midis passés à sauter dans les flaques laissées par les averses - elle veut apprendre à Sybil que la vie, c’est avant tout danser sous la pluie, et non attendre que l’orage finisse par passer. Et les soirs… Mais les soirs, ces derniers temps, sont une affaire de solitude. Et elle n’a pas encore trouvé comment célébrer cela, alors même que l’absence de l’aimé lui crève le coeur un peu plus chaque nuit.
Things that we won’t stand Things for which we stood Holy as a branded book that we called good… enough
Le petit carnet de cuir foncé repose devant ses yeux. Toute la journée, elle a collé, cousu, copié et recopié jusqu’à être satisfaite du résultat. Le document est à présent capable de soutenir les regards attentifs des autorités moldues, elle en est persuadée.
Son regard à elle se perd à présent dans les eaux tranquilles du Dragonfly Canal, sur lequel sa fenêtre offre une vue imprenable. Elle a toujours apprécié la proximité de la rivière - l’une des raisons pour lesquelles Sebastian et elle avaient eu un véritable coup de cœur pour cette demeure, l’autre étant le nombre de chambres. Ils auraient assez d’enfants pour toutes les remplir, ils en étaient persuadés. Et peu importait qu’Edna leur ait prédit le contraire : comme toutes les Trelawney, Agnes savait pertinemment que les visions peuvent tromper.
Comme toujours, cependant, Edna avait eu raison. La maison ne résonnera que des cris et des rires de Sybil, elle le sait désormais. Pourtant, elle refuse de baisser les bras. Agnes n’admet pas la défaite, préférant se jeter à corps perdu dans d’autres combats. Elle a ainsi choisi d’embrasser plus encore la cause que son mari et elle ont choisi : celle d’un monde apaisé, dans lequel les moldus trouvent leur place - tout autant que les sorciers.
Et les chambres vides se sont remplies. Jamais pour longtemps, jamais définitivement, mais juste assez pour oublier un instant le poids de la solitude, pour imprimer sur ces murs de nouveaux souvenirs. Non qu’ils effacent les anciens : il suffit d’une carte postale, d’une vieille photo, d’une odeur de cannelle dans la cuisine, pour lui rappeler Sebastian et son rire contagieux, Sebastian et sa vieille veste de cuir, Sebastian et ses clés dans le petit pot de l’entrée…
Tel l’emblème familial, cette libellule qui jaillit de l’obscurité, Agnes tente à sa façon de garder un petit coin du monde illuminé. Après tout, ne dit-on pas que les libellules apportent le changement ?
Do you keep a jar full of all your sins Do you keep a name from a hazy spring And whisper it from far when you hear me sing
Sybil est couchée - enfin. La nuit a étendu son manteau épais sur Godric’s Hollow, depuis la côte et les falaises de craie jusqu’à Merlin Square et ses boutiques florissantes, en passant par le faubourg de Bezoard Street et par la rive moldue. Elle devrait se coucher, elle aussi. Une longue journée l’attend demain… Et pourtant, elle veille.
Elle se dit que c’est pour être sûre que l’enfant dort. Pour être absolument certaine que les sortilèges de protection qu’elle a érigés autour de leur demeure sont bien maintenus. Pour lire encore un peu, avant de rejoindre ses draps trop froids. Mais bientôt, les mots inscrits sur la page se brouillent, alors qu’un souvenir émerge. Toujours le même.
Deux silhouettes encapuchonnées, leurs manteaux couverts de cette neige trop fine qui caractérise le mois de février. Leurs mots - désolés. Accident. Condoléances - qui coulent tel un fleuve mais qu’elle ne comprend pas. Qu’elle refuse de comprendre. Sebastian reviendra, il revient toujours. Parfois, il met un peu plus de temps que prévu, c’est tout… Et déjà, le flot qui reprend, menace de l’emporter dans ses vagues sans pitié. Décédé sur le coup. Tragique. Condoléances - encore, toujours ce mot qui revient et ne veut rien dire parce qu’elle refuse d’admettre que Sebastian, son Sebastian, son rayon de soleil, son amant sans pareil, son chevalier à la motocyclette moldue ait pu mourir ainsi, dans un accident de la route. Elle se fiche de leurs condoléances, de leurs désolés, vraiment, qui ont la sincérité requise mais qu’elle ne peut pas, qu’elle ne veut pas entendre.
Et parce qu’elle ne veut toujours pas, parce qu’elle refuse de vivre dans un monde privé de lui et de sa voix toujours douce, dans un monde qui n’a plus de sens mais qui déborde chaque jour d’un peu plus de violence, parce qu’elle est fatiguée et qu’elle voudrait dormir, parce qu’elle en a assez que les visions reviennent la hanter, parce que tout cela et parce qu’elle ne se sent pas assez forte pour affronter cette réalité, sa main plonge vers le tiroir où l’attend ce petit pot.
Dans lequel il ne reste plus que trois pilules. Trois morceaux de rêve, un rêve toujours plus coloré, toujours plus saturé. Toujours plus nécessaire. Bientôt, elle ne pourra plus s’en passer. Non, murmure une voix. Tu es plus forte que cela. Demain est un autre jour, demain tu verras, tu y arriveras. Bunny, je crois en toi.
Demain est un autre jour ; mais ce soir, les démons gagnent. Plus que deux étoiles dans le petit pot, et bientôt il faudra en redemander, marchander à nouveau quelques fragments de ce rêve si doux contre des bouts de visions qu’elle peine encore à interpréter.
Can you catch a flame ?
IN FOR THE KILL
Dernière édition par Agnes Trelawney le 02.08.23 20:24, édité 9 fois
MANIFESTATION ET IMPACT contrairement à d’autres membres de sa famille, qui parviennent à discerner clairement des fragments d’avenir ou du passé, le don d’Agnes Trelawney est extrêmement flou. Ses visions, pour peu qu’elles méritent même ce nom, lui apparaissent de manière similaire à ses brouillons de dessin au fusain : de grandes esquisses toutes en nuances de gris, qu’elle tente de reproduire dans un petit carnet afin d’en garder une trace. Les circonstances peuvent varier : le plus souvent, il s’agit de rêves, mais il lui est déjà arrivé d’avoir ces visions lors d’un moment de calme.
APPRENTISSAGE OU ACQUISITION le don est inné et héréditaire : Agnes a d’abord appris à l’apprivoiser sous le tutelage attentif de sa mère et de ses soeurs aînées, avant subir comme tant d’autres élèves les cours de Divination offerts pendant sa scolarité. Sebastian l’a beaucoup aidée à apprivoiser sa particularité, l’encourageant notamment à s’exercer régulièrement ou encore à tenir un journal de ses visions.
STADES DE MAÎTRISE OU DE DÉVELOPPEMENT mais elle est mauvaise élève, bien plus prompte à s’enfuir pour jouer au Quidditch ou griffonner dans l’un de ses innombrables cahiers. Le troisième œil est donc peu développé chez Agnes, qui éprouve même des difficultés à interpréter les messages des feuilles de thé - sans parler des boules de cristal.
LIMITES ET CONTRAINTES de par sa faiblesse, le don d’Agnes est loin de représenter un handicap. Elle ne sait jamais trop si ses visions lui viennent du passé ou du futur, et peine à les interpréter. Depuis le décès de son époux, cependant, elle fait parfois des cauchemars qu’elle ne parvient pas à distinguer d’authentiques visions. Pour remédier à cela, elle a commencé à consommer diverses poudres censées l’apaiser. La prise de psychotropes a en réalité un effet inverse, lui permettant d’accéder plus facilement à un état de transe, mais rendant aussi ses visions beaucoup plus erratiques. Ces produits sont également hautement addictifs, et ont provoqué un début d’assuétude chez la jeune femme.
LOIS POSSIBLES EN VIGUEUR comme tous les autres médiums du pays, Agnes fut recensée auprès du Ministère dès la première manifestation de son pouvoir.
IN FOR THE KILL
Dernière édition par Agnes Trelawney le 29.07.23 18:34, édité 1 fois
● inventé, de famille, scénario ou sans visage ? inventé
● avatar :
Code:
<w>imogen poots</w>, @"agnes trelawney"
● emploi et rôle: quartier de l'emploi : / nom de l'enseigne/département/institution : /
Code:
<w>professeure de dessin :</w> @"agnes trelawney"
quartier de l'emploi : Mandrake Alley nom de l'enseigne/département/institution : Madame Guillotine
Code:
<w>pâtissière:</w> @"agnes trelawney"
organisation s'il y en a : Passeurs
Code:
sorbier, bras droit, @"agnes trelawney"
● parcours scolaire: école : Poudlard maison et année de fin de scolarité : Gryffondor, 1946 était-iel préfet·e et/ou préfet·e en chef ? non était-iel joueur·euse de quidditch ? Poursuiveuse (1941-1946) faisait-iel partie d'un ou plusieurs club(s) ? Gazette de Poudlard - illustratrice (1942-1946)
décade : 46 ans, mais tout le monde sait que la beauté n'a pas d'âge.
labeur : Actuelle Ministre de la Magie munie d'une ambition dévorante et comptant bien révolutionner les choses, je m'accommode d'un emploi moldu de conseillère-artistique au théâtre de Godric's Hollow. Avant ces promotions successives qui ont fait mon succès, j'étais avocate au Magenmagot (puis directrice de ce service), dont je ne conserve aujourd'hui que le titre honorifique et certains avantages dont je tire habilement profit.
alter ego : Astrid de Berkeley
storytime : ♔ RPs en cours : Mona - Meredith - Tc ministère - Silas.
sang : Sang-Pur, évidemment.
don : Une complète maîtrise de l'occlumancie (dernier stade).
myocarde : Divorcée de @Conall Travers et récemment séparée de @Ronald Abbott. Célibataire depuis lors.
allegeance : Pro-mangemort, sans en faire partie officiellement.
Pfiou quelle douceur avec ce nouveau personnage ! Une petite dame à la fois candide et innocente, qui n'a déjà pas eu la vie facile et qu'on a juste envie de protéger et d'enrouler dans un plaid avec la petite Sybil
En tout cas, je suis bien contente qu'Agnès soit satisfaite des actions du Ministère ! Mais cependant, ses prophéties et elle doivent toujours faire leurs preuves pour y mettre les pieds
Une nouvelle fois, bienvenue avec ce nouveau personnage ! On ne t'arrête plus
AWARDS 2023 - 2022 - CADEAUX:
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----------✣ BRING THE POWER ✣----------
when virtue and modesty enlighten her charms, the lustre of a beautiful woman is brighter than the stars of heaven, and the influence of her power it is in vain to resist..
décade : dix-neuf ans, entre une adolescence perdue et l'âge adulte qui lui ouvre les bras
labeur : diplômée depuis un peu plus d'un an, elle était jusqu'à il y a peu assistante parjurante au Magenmagot. désormais sans emploi, elle cherche sa voie
alter ego : Nicole Desplat
sang : sang pur, bien que ça n'ait pas la moindre importance à ses yeux
myocarde : le coeur accroché et offert à un doux géant
allegeance : passeuse depuis janvier 1955, branche aubépine
particularité physique : une cicatrice sur la tempe droite, due à une malheureuse rencontre avec un cognard lors de son tout premier match de quidditch
labeur : Secrétaire pour l'ambassadeur soviétique du Royaume-Uni et traducteur pour une petite maison d'édition du côté moldu
alter ego : Antonin Smirnov, l'identité sous laquelle il est né, est arrivé en Angleterre, le nom de sa mère, une manière de ne pas l'effacer complètement.
sang : Sang-pur
don : Troisième oeil, rêves flous, visions du passé ou du futur, difficiles à cerner qui le tiennent éveillé des nuits entières
myocarde : Romantique au coeur brisé, cherchant une âme-soeur, un homme pareil aux romans gothiques qu'il affectionne tant. Cœur épris dont la relation naissante est déjà brisée par des fiançailles arrangées.
allegeance : Mangemort. Si il n'accorde pas autant d'importance à la question de la pureté du sang que d'autres, il estime que les moldus sont un danger pour le monde magique. A ne pas éradiquer mais à soumettre, à arrêter avant qu'il ne soit trop tard.
particularité physique : Une cicatrice dans le bas du dos, vestige, marque au fer rouge d'une enfance et d'un oncle trop brutal.
Comment ça, le coeur de pierre de @Caïn Rowle ne fond pas pour la douceur d'Agnes faut qu'on fasse changer ça
Mille mercis @Mary Travers-Flint Pas sûre qu'Agnes veuille faire carrière au Ministère, mais elle accepte le plaid avec plaisir
@Georgie Weasley la réponse est JAMAIIIS (je crois) je compte sur toi pour de futurs liens, dans ce cas
@Dolores Abbott vu ce qu'on a convenu en MP, je suis encore plus hypée à l'idée de lancer en jeu la demoiselle Trelawney, ça va être si coooooool
@Antonin Dolohov tu peux parler, entre Tonin, Prim et Diana (et même Julian... si, parfois ) c'est toi la reine des feels je t'attendrai pour un ptit lien, en effet ça me semble une évidence !
Merci encore pour votre accueil toujours aussi chaleureux, ça fait vraiment super plaisir
faciès & dot : charlie hunnam. / ava (all souls), gifs (mars, r. rocket).
doublon(s) : keir, charles.
gallions : 1782
pronoms : he/him.
décade : (trente-huit) années soupirées, hivers burinant le derme, entaillant la pierre, visage éreinté, carcasse devenue trop lourde à traîner.
labeur : (croupier) golden dragon casino, repère de ses déboires, antre malodorante de sa débauche, geôle dorée dans laquelle trafiquer ses méfaits ; aux yeux de tous il bat les cartes, sous la table il passe les faux gallions blanchis pour le compte de la pègre.
alter ego : tommy becker.
storytime :
› un air de déjà-vu (augusta).
› what was i made for (agnès).
› what about us (erhy).
sang : (sang-pur) carmin immaculé, essence qu'il ne faut guère souiller, blason entaché de déshonneur, couronne d'épines arrachée au déshérité.
don : (occlumen)
myocarde : (en berne)
allegeance : (pègre)
particularité physique : (scars) trente-six lignes blanches gravées sur le derme, pour autant de temps passé dans les geôles putrides d'Azkaban. (tattoo) code barre traçant le numéro de matricule encré sous la carne, à la naissance du cou, au dessus de l'épaule droite.
mais, elle est si douce. cette histoire est absolument bouleversante, et avec ta plume toujours aussi belle j'ai cru chialer en lisant ses tranches de vie. j'ai très très hâte de la voir en jeu, elle nous promet de très jolies choses.
tu passes l'étape de la validation bravo petit monstre, l'équipe se joint à moi pour te souhaiter encore une bienvenue chaleureuse.
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