temporalité du rp : avril, 1955
personnages concernés : Célias Rosier, Zorah Yaxley.
trigger warnings : mention de décès sur le bûcher, mention de veuvage, de deuil, mention d'alcool (rien n'est détaillé pour éviter tout mal aise).
intervention autorisée du mj : [ ] oui [X] non (cochez la case correspondant à votre choix)
autre(s) : ...

IN FOR THE KILL - 2021-2022

Matinée  éreintante ; le début d’après-midi n’est guère mieux. Tu l’expliques probablement par les attaques des différentes factions qui se battent sans pitié. Résultat, Ste-Mangouste se voit presque à court de siège et de silence, tes collègues en psychomagie ne savent presque plus où donner de la tête. Tu admires les deux sorciers standardistes qui dirigent les patients et les familles d’une main de main de maître. C’est presque tout le personnel qui a été réquisitionné pour ce jour sombre. Une mise à mort en place publique, beaucoup trop de sidérés. En tant que directeur de service psychomage, tu ne peux que t’adresser aux familles les moins calmes pour essayer de les apaiser. La situation est difficile pour tout le monde et il vous faut garder tout votre sang-froid pour que le chaos ne s’installe dans les couloirs blancs. Il est quatorze heures.

Une sorcière a été assassinée sur un bûcher.

La cohue s’amenuise peu à peu. Les choqués les plus légers sont invités à repartir immédiatement chez eux. Néanmoins, le tourbillon vert de vos robes continue à se déplacer en tornade car il faut maintenant s’occuper des personnes qui sont gravement traumatisées. Fort heureusement, le personnel de la morgue magique a pu emmener dans le sous-sol de l’hôpital le corps de la sorcière décédée sans que la populace les aient remarqué. Leur teint est pâle, mais ils tiennent bon. Dans toute cette mauvaise journée, c’est une bonne nouvelle à ne pas dénigrer, à ne pas ignorer. Il est quinze heures trente.

De bon gré, tu accepterais bien de continuer à rassurer et consoler la famille de la victime, mais il te faut également t’occuper de ton propre service, mais aussi et surtout, de tes propres patients. Leurs détresses ne peuvent être ignorées. Ta patiente pour cette heure est une sorcière de soixante-quinze ans. Elle n’a pas vu le bûcher s'enflammer, allumé par des chasseurs au centre de Godric's Hollow – Merlin, faites que cela ne soit jamais le cas pour cette brave dame –, mais elle a besoin de partager ses afflictions, d’admettre qu’elle est malheureuse et qu’elle ne sait plus comment faire pour que le sourire atteigne ses yeux.

Pourquoi d’ailleurs, son sourire n’atteint plus ses yeux ?
Cela fait si longtemps qu’elle a enterré la réponse au fond d’elle.

Ce n’est que récemment que vous avez trouvé la réponse.
Qu’elle a accepté de t’en parler.

Le décès de son fils.

Sorcière de sang-mêlé qui a vécu une large partie de sa vie entre le monde sorcier et le monde moldu. Elle a connu la Seconde Guerre mondiale. Son fils, cracmol, s’est engagé. Il n’est jamais revenu. La mère n’a jamais versé une larme, n’en a jamais parlé. Elle a enterré toute trace de chagrin au fond d’elle. Jusqu’à aujourd’hui. Jusqu’à ce que tu lui expliques qu’elle s’est interdite de faire le deuil de son fils. Dans son esprit de l’époque, il ne fallait pas sombrer. Il avait la famille à s’occuper et elle était seule. Aujourd’hui, il n’y a plus qu’elle-même et ses vieux démons tambourinent aux nombreuses portes qu’elle a barricadées. Les larmes perlent, mais peinent encore à couler. Ce n’est pas grave. La noble dame a tout le temps pour s’exprimer, tout le temps pour pleurer. Lorsque tu lui serres la main avant son départ, il est dix-sept heures trente.

Tu pousses un long soupir. Cette journée n’a été évidente pour personne. Tout est moins évident depuis que les chasseurs et les mangemorts se sont mutuellement déclarés la guerre. Dix-huit heures. Tu te redresses et attrape une bouteille de ton meilleur alcool que tu dissimules dans une poche intérieure de ta robe. Tu t’empares également de ton panier de fruit – panier jamais vide pour toi, tes patients et tes collègues – ainsi que d’une boîte de chocolat généreusement par la vieille sorcière avant de quitter ton bureau. Tu te diriges au troisième étage, prend la peine de toquer à une certaine porte, mais n’attend pas pour ouvrir et entrer dans la pièce.

— Je me permet de venir te déranger. Je me suis permis de penser que quelques remontants pourraient nous faire du bien, expliques-tu en montrant ta nourriture. As-tu des verres ?

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Une journée de plus écoulée dans la fuite de ce que la caboche peinait à contenir. Pensées parasites étouffées par la dureté salvatrice du labeur, la petite fleur se fanait pourtant sur place. Les racines n’étaient plus que rarement déployées dans l’antre vide du manoir familial, elle préférait s’épuiser à la tâche que de subir leur silence. Sa frêle carcasse ensevelie sous les montagnes de dossiers déposés à même le bureau, tout était bon pour ne pas laisser l’égarement s’immiscer dans la conscience. Elle ne pouvait décemment s’abandonner à la contemplation sinistre des tragédies venues disloquer le paisible écoulement de son existence. Il y avait eu l’attaque de sa précieuse princesse. Poupée brisée, coquille vide ternie par la cruauté de ces chasseurs devenus fléau de leur existence. Ils avaient osé s’en prendre à la chair de sa chair, joyaux précieux tant choyé bien que ses marques d’affection ne soient plus, depuis bien des laps, acceptés par Natalya. Complicité passée devenu âpre souvenir, son mariage connaissait à présent le même sort. Tensions nouvelles venues ternir l’entente naturelle entre les époux, tout semblait se disloquer sous ses pieds, l’impuissance en immobilisme de la carcasse.

L’âme s’était ainsi prise d’un enracinement à l’hôpital. Havre d’agitation. Il promettait moult distraction pour les âmes en proie aux maux contés par leur psyché. Pourtant, la petite fleur se gardait bien de franchir les étages la séparant du département de psychomagie. Les qu’en-dira-t-on sifflant déjà à ses écoutilles à la seule présence de ses talons claquant sur le linoléum des psychomages, elle s’enlisait dans le marasme de son esprit. Apnée mortifère quand chaque pensée était étouffée, noyée en vaine tentative de contrôle, la petite fleur suffoquait. Seul l’abandon dans la dureté du labeur s’offrait en bouffée d’air frais, besoin viscéral de passer à l’action quand les victimes des chasseurs se multipliaient sous l’égide de l’hôpital. Elle consacrait ainsi de nombreuses heures à l’étude de ces cas, pauvres âmes dont les récits n’avaient de cesse de lui rappeler les sévices subis par sa propre progéniture. Détresse des parents partagée, désarroi de ces proches à l’inquiétude palpable, elle s’y projetait plus que de raison, faisait de leur souffrance la sienne. Une pesanteur alourdissant inexorablement le myocarde à l’impuissance constatée. Ce fut les quelques coups portés contre le bois de sa porte qui l’extirpèrent de ses songes, le minois familier de l’héritier Rosier intimant tendresse sur les traits de la fleur de l’Est. « Célias ! Quelle bonne surprise ! Entre je t’en prie… » Politesse d’usage, le masque prenait en toutes circonstances sa douceur d’apparat. Laisser transparaître une quelconque contrariété, le moindre signe de faiblesse s’avérait impensable pour la fragile fleur. On ne l’avait point élevé de la sorte. La grande Madeleine s’en retournerait dans sa tombe si par malheur elle assistait à l’épanchement des états d’âme de sa précieuse petite fille. Non, ça n’était pas digne d’une Lady voyons. Sourire radieux imposé aux labres, l’éclat au fond de ses prunelles océan n’en demeurait pas moins terni par la fatigue. Une nuance que seuls Warlock et ses frères pouvaient se targuer de déceler. « Je devrais pouvoir nous trouver ça… » Annoncé en distraction alors que les lagunes s’élançaient en quête passive de contenants pour ce qu’elle supposait être de l’alcool. Il ne faudrait point abuser du breuvage. Quelques trempages de lèvres tout au plus. Ne pas froisser son hôte impromptu mais ne pas céder à la tentation d’un verre quand l’être scandait son éreintement. À l’accroche du service à thé trônant sur le petit guéridon, les fils de magie se tissèrent dans le tissu de l’invisible. Approche délicate des deux tasses en porcelaine, elles contaient les habitudes prises par la propriétaire des lieux. Ici, l’âme ne s’abandonnait guère à pareilles ‘faiblesses. « Ça n’est pas très conventionnel mais c’est tout ce dont je dispose dans mon bureau. » Les pêchés mignons méticuleusement dissimulés dans les tiroirs du bureau, systématiquement enrobés d’enchantements de dissimulations pour que même les plus curieux ne puissent tomber sur les douceurs sucrées, elle se voulait figure irréprochable. « La journée a été longue ? » Doux euphémisme quand tous deux connaissaient l’intensité du labeur réservé aux têtes de département de Sainte-Mangouste. Quand ils n’étaient pas pris dans la lourdeur des tâches administratives leur incombant, ils s’épuisaient en consultations diverses et variées, le besoin de se faire présence auprès des médicomages dont ils avaient la responsabilité.

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Cette pause n’est que de courte durée, tu le sais. Tu en as conscience. Pourtant, tu en as besoin et tu te doutes que c’est le cas pour ton amie ci-présente. Tout est devenu plus compliqué, plus difficile ces derniers temps et c’est comme si l’accalmie s’en était partie voguer vers un pays plus chaud. tu as presque envie de la rejoindre, mais tu n’es pas un homme qui abandonne à la première difficulté. Ton amie non plus. Et pourtant, tu ne manques pas les traits sous ses yeux, son pli soucieux derrière son sourire radieux. Tu pourrais l’interroger, l’encourager à se confier. tu ne le fais pas. Tu n’es psy que pour tes employés, que pour les personnes qui ont envie de parler. Pas pour tes amis. Pour la même raison que tu n’uses pas de legilimencie sur les tiens. La confiance – comme pour tout le reste, se mérite.

— Célias ! Quelle bonne surprise ! Entre, je t’en prie…

Votre masque se porte bien, ne se craquelle en aucune circonstance. Zorah pour des raisons qui lui sont propres. Toi, parce que tu as l’impression que tout s’écroule autour de toi. Petit à petit. Pierre par pierre. Et que tu ne peux rien y faire. C’est difficile de toujours devoir faire joli visage contre mauvaise fortune. Mais toi et ton amie continuer à maintenir cette fausse apparence tout en sachant que l’un sera toujours présent pour que l’autre ne s’effondre pas et ne se relève pas.

— Je devrais pouvoir nous trouver ça…

Tu acquiesces, sourire figé aux lèvres et pose sur le bureau ses trésors : panier de fruits, chocolat belge et bouteille d’alcool. Toi et elle n’avez pas dans l’intention de vous nourrir et boire à l’excès. Non. Il faut voir cela comme un remontant, comme du bois que l’on place dans la cheminée pour empêcher le feu de se dépérir.  L’amusement lorsque Zorah apporte des tasses de porcelaine est véritable. C’est vrai que tu dois l’un des rares médicomages et guérisseurs confondus à amener de l’alcool dans ton bureau alors que le règlement intérieur et votre contrat vous oblige à une sobriété constante.

— Ça n’est pas très conventionnel, mais c’est tout ce dont je dispose dans mon bureau.
— C’est amplement suffisant. Nous ne remplirons pas la tasse, de toute façon.

Vous n’aurez pas besoin de vider toute la bouteille pour y puiser votre courage. En revanche, tu commences déjà à piocher, dans ton panier de fruits, quelques fraises. Tu n’y mets que des fruits de saison. Et en ce mois d’avril, on y trouve poire, pomme, kiwi, orange, mandarine et fraise. L’embarras du choix selon toi. Tu expliques que les chocolats t’ont été offert par une cliente qui a tenu à te remercier de cette manière. Ce n’est pas tous les jours qu’une personne de soixante-quinze doit apprendre à faire le deuil de son enfant. Il est vrai que tu aurais pu les ramener à la maison et les proposer à ton épouse, mais il y a déjà bien assez la maison pour que tu les emportes avec toi.

— La journée a été longue ?
— Et elle n’est pas encore terminée…, soupires-tu.

Comme convenu, tu ne remplis qu’à peine la moitié des deux tasses de ton remontant avant d’y tremper doucement les lèvres. Tu songes que ce ne serait pas la première fois que tu passes la nuit à l’hôpital à travailler dossier sur dossier, à t’excuser le lendemain auprès de ton épouse qui ne l’est plus vraiment. Parfois, tu te sens seul. Parfois, tu te demandes où est-ce que tu t’es trompé. Est-ce que Jezabel a un amant ? Est-ce que tu devrais l’accepter au sein de votre maison ? Est-ce que tu devrais le rencontrer ? Comment annoncer votre séparation à ta famille ? Est-ce que c’est toi qui devrait partir ? Devrais-tu te prendre un amant ? Une amante ? Des vacances ? Non, ce n’est pas le moment. Tu soupires. Parfois, tu te dis que ce serait bien que tu puisses parler à ton tour à un psychomage, avoir quelqu’un à qui te confier.

— Est-ce que tu crois que l’hôpital accepte les chiens ?

La question est très soudaine, tu en conviens tout à fait. Mais tu expliques qu’il arrive que des patients soient plus enclins à parler, à se confier lorsqu’il y a quelque chose de réconfortant à leurs côtés. Un volatile ? Non. Tu n’es pas emballé. Un chat ? Il est vrai que le ronronnement apaise beaucoup, c’est à y réfléchir. Toi en chauve-souris ? Tu ricanes à ta propre proposition. Tu es, quelque part, bien curieux de découvrir la tête de tes patients en voyant une chauve-souris géante et rousse dans ton bureau. Le chien semble parfait selon toi. Un gros chien touffu. Peut-être même que tu pourrais essayer la thérapie par la balade. Tu demandes l’avis à ton amie de longue date.
Tu ne rajoutes pas que l’animal pourrait t’être aussi d’un grand réconfort lors des moments où tu n’as simplement pas la force. Par contre, tu avoues sans mal que tu as toujours rêvé de pouvoir adopter un animal, mais que ta famille s’y est toujours opposée depuis ton enfance. Peut-être est-ce le moment de faire ce que bon te semble.

Pourquoi pas un Bouvier Bernois ?

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L’une après l’autre, les tâches s’amoncelaient, se succédaient dans une symphonie sans accrocs. Celle de Sainte-Mangouste. Là où les accalmies n’étaient qu’un bref souffle de légèreté avant que l’agitation ne reprenne. Là où chaque instant de douceur était à cultiver avec délicatesse de peur de le voir s’envoler de façon impromptue. Fragile équilibre à maintenir. Brefs éclats d’une lueur dans la noirceur ambiante, Célias s’était imposé dans l’antre du bureau en porteur de ce flambeau. Si les décennies avaient vu l’amitié fleurir et s’engraisser grâce au labeur partagé, la lourdeur des tâches accomplies au sein de l’hôpital venaient raréfier les instants partagés. Quelques entrevues ici et là, des paroles échangées dans l’empressement qu’imposait leurs fonctions respectives, les rendez-vous où une interruption ne venait pas troubler leurs échanges étaient raretés. Pourtant, le Rosier avait toujours eu l’art de l’attention. Contrairement à sa cousine répudiée, Célias brillait de bienveillance.

Le contenu du panier de victuailles inspecté d’un oeil partiellement distrait tandis que les coupelles de porcelaine se déposaient devant eux, l’amusement ourlait ses andrinoples. Remplir leurs tasses aurait été bien peu digne venant d’individus de leur stature. Nonobstant d’être des médicomages, ils partageaient la pureté de l’ichor divin. Tenue et distinction étaient les maîtres mots de l’éducation qu’ils avaient reçu. Du moins le pensait-elle. Elle la fleur ayant grandi dans le carcan d’idéaux jugés par beaucoup d’arriérés quand pour d’autres cela représentait une norme à suivre et perpétuer. Une Lady ne doit jamais boire plus que de raison. aurait pu lui souffler Madeleine. « Nous ne pourrons faire guère pire que ces bureaucrates au Ministère… » Pique taquine destinée à tous ces hommes qu’elle connaissait, garnissant les rangs prestigieux de leur administration, son époux le premier. Le minois s’illuminait d’une lueur plus authentique, rictus à la malice sincère, pétillante. « Je n’ose imaginer le nombre de réunions ou entretiens qu’ils osent faire en s’enivrant d’une bouteille de Whisky pur feu. » Suivant la même inclinaison que son ami, les griffes s’invitaient en collecte du panier. Mandarine prélevée, sous un oeil attentif, la magie se chargeait d’écorcher la petite sphère orangée. Peau délicatement retirée dans une spirale hypnotique, les quartiers s’ouvraient avec grâce à même le bureau quand les écoutilles se faisaient attentive.

« Je comprends… Entre ces murs les journées sont sans fin. » Le soupir partagé, l’esprit s’abandonnait à ses propres rêveries, labres trempées dans la liqueur. À son passage, le feu envahissait l’avaloir, réveillait les entrailles d’une chaude étreinte si rarement expérimentée depuis bien trop longtemps. Quand avait-elle pour la dernière fois pris le temps de déguster un bon verre ? Quand s’était-elle accordé quelques instants d’un plaisir coupable de la sorte ? Les quelques mignardises enfouies dans son tiroir, hontes sucrées qu’elle dévorait en secret ne comptaient pas. Actes impulsifs, le regret s’invitait immédiatement en poison pour les pensées. Potions de beauté ingurgitées pour contrecarrer les effets délétères du sucre, elles étaient devenues partenaires usuelles de ses écarts.
Le flot d’idées rompu par la soudaine interrogation de Célias, les paupières papillonnaient de surprise avant de replonger dans ses prunelles. « Les chiens ? » Surprise authentique portée par le masque, les explications de son collègue et ami vinrent immédiatement apporter douceur et compassion aux traits. Inévitablement, les perles de pensées s’égaraient brièvement en direction de sa précieuse ballerine au talent brisé par la cruauté des chasseurs. La présence d’un animal saurait probablement la détendre et l’inviter aux confessions. « J’aime l’idée. Si l’on nous autorisait déjà à Poudlard à venir avec un petit animal de compagnie, pourquoi ne pas inviter la douceur entre ces murs si austères. » Une phase de tests indéniable à mettre en oeuvre pour s’assurer de l’efficacité du dispositif mais l’esprit était déjà conquis par une telle perspective. « Cela permettrait peut-être à nos patients victimes des traumas les plus terribles de trouver une forme d’apaisement. » Brève pause intimée, les mots peinant à s’extraire tant la récence des événements soulevait une angoisse sous-jacente. Il fallut que les lippes prélèvent une nouvelle gorgée de whisky pour intimer courage à l’enveloppe. « Tu en as eu beaucoup…? Des rescapés d’attaques de chasseurs ? » Terrible mot flottant tel la menace qu’il représentait. Une évocation qui lui écorchait l’avaloir, enserrait la gargue d’inconfort. Replongée par une simple pensée à peine un mois plus tôt quand sa précieuse princesse gisait dans l’un des lits de Sainte-Mangouste, entre la vie et la mort, la conscience fracturée par les sévices que ces monstres lui avaient fait subir. L’idée commençait toutefois à germer. Envie muette que Célias soit celui qui puisse écouter Natalya et son mal-être.

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