temporalité du rp : Juillet 1955
personnages concernés : LIBRE
trigger warnings : Aucun pour l'instant
intervention autorisée du mj : [ ] oui [ x] non

IN FOR THE KILL - 2021-2022

Je ne comprends pas ce qui se passe. Pandora a quitté l’Angleterre, sans même m’adresser un au revoir ou me laisser une note. Ce n’est pas seulement mon bras droit au sein du ministère que j’ai perdu, mais également ma meilleure amie et...une confidente. Oui, une confidente. Mon premier amour également, mais ça c’est une toute autre histoire qui remonte à ma tendre jeunesse, un secret bien gardé. Comment allais-je diriger mon département sans ma personne de confiance? Je ne pouvais pas attendre que Mary nomme elle-même une sous-directrice, ça serait peut-être dangereux. Dangereux pour moi vu mes accointances avec le jeune Jedusor et mes planifications personnelles pour la suite du chaos. Seulement…je dois avouer qu’il m’est difficile de me consacrer entièrement à la cause de Jedusor vue la tourmente personnelle qui m’empêche de me consacrer à autre chose que le tourbillonnement de mes pensées.


Outre le départ de Pandora, je n’ai pas encore digéré le fait que mon cadet est maintenant un monstre sanguinaire, un hybride de l’espèce la plus dégoûtante qui soit. Un loup-garou. Voilà des semaines que je travaille à restreindre leurs droits et privilèges, que je cherche un moyen de les marquer légalement afin qu’on puisse les identifier d’un seul coup d'œil et maintenant Gaby…


Depuis cette attaque au clair de lune, je n’ai pas cherché à revoir mon petit frère. En fait, pour la toute première fois de notre existence, je l’ai fuit, carrément. J’ai honte de le dire, mais je crains maintenant de lui faire face. J’ai peur de ne plus le reconnaître si je plonge mon regard dans le sien. J’ai peur de devenir sa proie, moi qui normalement est son prédateur. Pourquoi cette révélation s’était fracassée à notre réalité au moment où tout commençait à aller mieux entre nous? Merlin est bien cruel envers nous, les Lestrange. C’était comme si le destin refusait que Gabriel et moi soyons proches puisqu’à chaque avancé, un événement nous faisait reculer de dix mille mètres vers l’arrière.


Bien installé sur mon fauteuil préféré, dans mon bureau, je faisais face à la fenêtre immense qui donnait sur le jardin et la forêt. L’obscurité de l’été commençait à s’installer, mais la pénombre était encore assez claire pour que le paysage soit encore net. je sens un long frisson glacial secouer ma carcasse alors qu’un sombral plane au-dessus de la forêt. L’annonce d’une sombre nouvelle? Peut-être bien, mes vagues connaissances de divination sont très loin dans ma mémoire. D’un autre côté, suite au départ de Pandora et la dissolution de plus en plus inéluctable de ma relation avec Gabriel, quelle mauvaise nouvelle pouvait encore me tomber dessus? La destruction du ministère de la magie? La montée en puissance des moldus? La mort de Riddle?


“Voilà, la solitude commence à me faire croire à des boniments de vendeuse de poissons” Me dis-je d’une voix mi-amusée alors qu’un verre de whisky pur-feu est apparu à ma main.


Mophy avait de nouveau deviné mon envie avant que j’ai à le prononcer à voix haute. Mon médicomage ne serait certainement pas heureux de savoir que je continuais de consommer de l’alcool malgré mon Tako-Tsubo.


Nerveusement, j’agite le liquide ambré dans le verre tout en fixant la silhouette du sombral tournoyer et planer au-dessus de la forêt. Non, sérieusement, je crois qu’un nouveau mauvais moment se prépare, je peux sentir cette certitude dans chaque parcelle de mon être, reste qu’à savoir si le glas tomberait sur ma vie personnelle ou professionnelle.

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Lors de certaines soirées mondaines, j'ai été pique car piqué mais pas assez pour être sur le carreau. Seulement si l'As, l'étrange, était présent. Depuis peu, j'ai constaté que son trèfle ne porte plus quatre feuilles, et bien que j'irai jusqu'à penser que son manque de cœur en est à l'origine, je n'oublie pas. Je n'omets pas qu'il est intriguant et puissant. J'aurai tout à gagner à le côtoyer ou tout à perdre. Bien évidemment, il est très loin par rapport à Mary Travers. Il a beau être la carte à la valeur la plus élevée du jeu, La Ministre est la main qui la détient. Maitresse du jeu, de la partie, puisqu'elle l'est également du Royaume-Uni, elle représente l'autorité gouvernementale du monde magique britannique. Donc quand le ministre du département de la justice magique sera Le ministre, j'accepterai volontiers d'en rediscuter. Pour l'instant, Mary Travers ne saurait faire meilleur travail, elle qui le rend sublime. Seul Ministre qui peut avoir l'audace de dire qu'elle embellit le siège sur lequel elle s'assoit, celui du représentant de mon pays. Je suis devenu patriote en la voyant, elle, l'unique représentante de ma nation. Enfin il y a bien le ministre britannique des moldus qui siège également, siéger est bien grand mot quand cela concerne cet individu, bien que cela ne doit guère être plus prestigieux qu'un tabouret. Et puis sincèrement, qui s'en soucie ? Cet homme, dont j'ignore jusqu'à l'identité, est sans nul doute pathétique. Je ne sais même pas pourquoi j'en parle, quelle perte pour mon temps précieux. Je me sais plus judicieux que cela.

Nous nous sommes donnés rendez-vous dans son bureau. Il y a quelques temps, je lui ai envoyé une lettre dans laquelle j'expliquais, sous de longues formules de politesse, le ô combien j'aimerais m'entretenir avec lui, loin des regards indiscrets. La vérité est qu'il peut me permettre d'entrer dans le monde du travail et des adultes. Je saurai lui être utile, j'en suis certain et qui sait ? Je pourrais même obtenir un emploi à travers son biais. Mère m'a dit qu'il faudrait que je me trouve un stage, donc j'applique à la lettre sa demande, je parviens à mes fins de mes propres moyens. Je doute qu'elle prévoyait que je me dirige vers Silas Lestrange, mais après tout, il fallait préciser que je ne devrais pas me diriger vers les êtres dépréciés de sa personne. Quel dommage, c'est vraiment regrettable que je ne possède pas suffisamment de finesse pour pouvoir saisir la signification implicite de ses mots.

Prenant une grande inspiration, je toque à la porte -son elfe de maison est venu me montrer la voie-. J'entre. Je vois de suite cet homme, trônant au milieu de la pièce, un regard plongé dans un verre whisky pur feu, je suppose ? qui semble lui raconter bien des choses qui me dépassent, non que cela m'intéresse de connaître leur conversation. Je racle ma gorge.

-Bonsoir monsieur Lestrange. Je regrette de troubler ainsi votre quiétude. D'autant plus qu'elle doit être peu commune, étant donné votre fonction ministérielle... ?

Je me rapproche de lui, ayant gardé mes distances avant pour ne pas le surprendre bien que cela n'aurait pas pu être aussi facile. Si cela avait été le cas, j'aurais sans doute été déçu. Je me permets de continuer sur ma lancée, une fois qu'il a bien pris conscience de ma présence.

-Permettez-moi de me présenter à vous, je suis Aurelius Avery. Récemment, j'ai eu la discrétion de vous envoyer une lettre, afin que nous puissions nous rencontrer en personne. J'ai entrepris cette démarche dans l'optique de pouvoir aborder, en votre compagnie, un sujet qui pourrait se révéler profitable, autant vis-à-vis de vous, que de moi.

Je ne le cache pas, bien qu'exprimé avec subtilité, je désire une faveur de sa part mais j'avoue également que je suis prêt à donner de ma personne. Un pareil accord ne pourra qu'être bénéfique pour nous deux. Je me demande simplement si j'en ai dit suffisamment assez pour lui susciter un quelconque intérêt afin d'en savoir davantage et pas trop pour ne pas qu'il relève mes intentions tout de suite. Cela viendra bien vite, puisqu'au fond, n'est-ce pas le cœur de la conversation que je souhaite amener et pour laquelle je me suis déplacé ?  

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