I - Le secret magique n'est plus suite à l'attaque des Churchill revendiquée par les mangemorts. Quelle a été ta réaction ?
C'était peut-être pas si mal. Ces snobinards de sang-pur devraient se faire bousculer par le heurt vivant de l'autre rive. Tu te fondais dans le décor, virevoltant entre les deux mondes sans prendre parti. La flétrissure léchait chaque rive. C'était sans préférence que t'avançais, t'acoquinant aussi bien avec les uns qu'avec les autres. Les pourritures, t'en connaissais aussi bien chez les uns que chez les autres.


II - Quelle a été ta réaction suite à la déclaration de presse de la ministre de la magie ? Te sens-tu un peu plus en sécurité à Godric's Hollow ? 
T'avais jamais eu le goût de la sécurité. Tu frémissais d'un même effroi depuis le berceau, perpétuellement sur le qui-vive. Alors, ces déclarations de la presse de faisaient rire jaune, te laissant toujours plus un goût amer en arrière de la gorge.

3 NOVEMBRE 1927 ● 0 ANS - Naissance de la mioche. Les gigots tendres et chauds d'une demi-mondaine en apparence, 'une sorcière bafouée en coulisses, t'avaient dégueulée dans la tendreté des onctuosités. La vie de ta mère arrachée, te voilà aux côtés d'un autre mignard, à te confondre d'affection pour celui que t'avais toujours pensé être ta moitié, Malakai.
1927-1937 ● ENFANCE- L'innocence épuisée dans le climat paillard du bordel, tu grandissais plus vite que le temps te l'autorisait. Ces femmes, 'ces catins, grandes sœurs pour certaines, mères pour d'autres, canailles pour quelques-unes, tes repères s'ébranlaient dans leurs conseils, leurs douceurs et malices. Spectatrice des sévices qu'elles subissaient, t'étais témoin de la violence des hommes, te nourrissant d'une crainte à leur encontre. Petite cachottière tu devenais, te glissant dans les coulisses des pouacres spectacles, te clapissant avec ton frère dans le simulacre des minon-minettes. Chevalier de l'ombre, Malakai s'échinait à te préserver de ces obscénités en défilé. T'avais pourtant l’œil qui trainait, toi petit souris avant l'heure. Alors, pour effacer les grivoiseries que tes petits yeux n'ayant d'innocent que l'apparence, tu te perdais dans les histoires extraordinaires de ta moitié, la petite tête rêvassant de dragons et autres créatures fantastiques. T'aimais les déposer sur du papier. Une façon à toi de garder les souvenances de rêves brisés. L'esquisse d'une artiste des cloaques tu devenais, gribouillant sur quelques parchemins les histoires contées par ton frère. Il t'arrivait parfois de dessiner les horreurs des lupanars, l'élan parfois morbide. Tu le sentais, ce parfum d'inquiétude chez Kai. Maman était bizarre. Sans doute voulait-il te préserver de sa déliquescence? Tu voulais savoir, il t'en privait. Ce n'était que plus tard que tu comprendrai. Vous vous ramassiez parfois les coups des clients poivrots, surtout 'lui', s'érigeant en rempart devant ta petite carcasse pour t'en protéger. 'La fois de trop, lui petite gueule ensanglantée éclatait le bourgeon d'une magie en toi. L'éveil d'une incompréhension, d'une sensation qui t'effrayait. Qu'est-ce qui t'arrivait?
1935 ● 8 ANS - TW: Viol sur enfant. Enfance flétrie, l'âme brisée. T'étais à priori trop petite pour comprendre et pourtant, tu sentais le malaise à sa présence. Il te regardait de son sourire dissolu, la gueule dégueulant sa puanteur alcoolisée, ses griffes voraces se perdant sur ta soie frémissant de couardise. T'étais paralysée, toi pouparde déchirée. C'était le cas de le dire. Il t'avait déchirée le corps et l'esprit, te brisant de la tête aux pieds d'une douleur imperméable dans tes vestiges. Le démon avait réveillé l'ange, le salvateur chevalier, la féroce moitié. Les maîtresses  du capharnaüm s'étaient déployées en cerbères autour de vos frêles carcasses. Le mal pourtant poussait sa gangrène en toi, poupée brisée.
12 août 1936 ● 8 ANS - T'étais là, le cœur en éclats du dernier soupir qu'elle vous offrait. Là, étalée telle une princesse endormie sur son lit de mort, t'observais la faucheuse l'emporter sur un dernier baiser. Maman était partie? T'avais du mal à l'assimiler. C'était pourtant le visage décomposé de ta moitié qui te heurtait à la triste réalité. Tu sentais le chagrin te percer la charogne en alêne, le petit corps en inépuisable crispation, les petites billes ambrées se chargeant d'émotion. Vos mères de cœur, ces femmes de mauvaise vie et pourtant à la féroce bienveillance, s'échinaient à vous adoucir la peine. T'étais là, à te réfugier dans leurs bras possessifs, étouffer tes gouttes salées sur leurs onctueuses désirées. T'en avais besoin, de ces aînées, toi petite poupée fragile en quête de sécurité.
7 mars 1937 ● 9 ANS - La goule était venue vous arracher de l'insalubrité rassurante du bordel, vous écorchant des bras tendres de vos chaperonnes, 'ces filles de joie'. Il crachait son fiel sans douceur, s'imposant en 'père', vous affublant d'un nouveau nom, Fletcher. T'avais rien demandé toi. C'était quoi ce père en carton? De sa gueule éructait une violence verbale qui t'ébranlait, de ses poings des balafres qui t'effrayaient. T'avais peur de lui, exacerbant en toi ce bourgeon de provocation qui n'attendait qu'à éclater. Il s'en donnait à cœur joie sur le frère, t'arrachant cris et injures à l'encontre de ce gredin qui n'avait de père que l'écarlate souche. Tu quittais une geôle pour une autre, creusant un manque pour le lupanar.
Si tu 'le' détestais, tu traînais pourtant dans les pattes des autres Fletcher. T'étais qu'une gosse en besoin de tendresse. T'avais pas la soie en exigence, juste de présence. Morveuse se clapissant derrière les rotules d'Asher et Fen, t'étais pas la plus courageuse. T'étais qu'une peureuse qui grognais. Tu crachais ton venin pour mieux t'éclipser. C'était à leur ombre que tu t'accrochais en berceuse consolatrice, celle de Cassiopeia s'érigeant en mère dragonne, crachant son feu belliqueux sur la gueule du géniteur. Dedalus s'interposait parfois en éclipse à la colère paternelle. Ton géniteur avait l'art de soulever l'émoi.
septembre 1939 ● 11 ANS - Découverte de cet univers en paillettes dans tes petits yeux. Tu te laissais facilement ravir par la beauté des lieux, l'âme se dispersant en constellations de fascination. C'était beau, c'était magique, - le 'monde imaginaire' dans lequel tu te sentais spontanément happée. L'éblouissement se fendait cependant de tristesse à votre séparation. Lui le lion, toi le serpent. C'était auprès des verts et argents que tu te laissais harponnée, non sans un regard amer pour les rouges et ors. Le père semblait ravi de vos répartitions, t'engraissant toujours plus d'une accablante hostilité que tu lui dédiais en exclusivité.
avril 1943 ● 16 ANS - Piètres résultats te gavant d'insatisfaction. Cette année n'aura été qu'une salve d'étourderies, te récoltant les remarques de certains professeurs. Quel idiot! Qu'est-ce qu'il lui avait pris de frapper Robin? Tu pestais contre ce frère. Lui le possessif avait cassé la binette de ton flirt. Depuis l'enfance, depuis cette 'fois-là', le beau diable s'échinait à vouloir te protéger des hommes. Un peu trop, assurément. Qu'allait-il donc penser? Que t'allais finir nonne jusqu'à la tombe? L'ire enflait en toi, le myocarde en miettes de cette douleur que son éloignement te soulevait. Ça piquait derrière tes girons, ça t'oppressait d'un manque évident.
septembre 1944 ● 16 ans ANS - TW : Grossesse, avortement. C'était la merde, la royale merde! Secret honteux cloîtré sur le palais, lèvres scellées, tu te laissais happée par la tempête émotionnelle. T'étais en cloque, bordel! T'avais pas le mode d'emploi pour ces choses-là, ta raison se disloquant dans la panique que la nouvelle te soulevait. Tu trébuchais sur les notes, l'esprit à l'ouest le temps de quelques correspondances. Appel à l'aide envoyé à Cassiopeia, la bouteille de secours ricochait en retour. Tu te sentais écartelée entre détresse et chagrin, complètement paumée sur les bonnes décisions à prendre. Pas le temps de réfléchir. Tu tranchais dans l'affolement que tu ravalais, laissant le vide se creuser en ton hypogastre à l'avortement imposé. Juliet et Cassiopeia en seules confidentes, le secret jalousement gardé, préservant le scandale pourtant déjà bien entamé par ta simple naissance.
1944-46● 16-17 ANS - Tu te perdais dans le dessin, comblant le manque que l'absence de ton frère te soulevait, que la colère de ses choix t'animait. Les coups de crayon enfantins se soulignaient de finesse. T'essayais de penser à autre chose, de chasser les images d'un père sauvage sur ta moitié. L'imaginaire te faisait autant souffrir que t'évader. Pendant que toi, t'étais confortablement logée dans la sécurité de Poudlard, lui se ramassait la crasse ambulante, les torgnoles impulsives du gredin paternel. Elle t'accablait, cette distance silencieuse, amoindrie pourtant par tes douceurs piquantes, Pete et Juliet. Diplôme pourtant obtenu de justesse. T'avais pas brillé mais t'avais ton papier.  
Septembre-décembre 1946 ● 17-18 ANS - Ras-le-bol de te faire cogner! T'avais peut-être la force d'un écureuil mais t'avais d'autres options. Dans le simulacre des non-dits, tu t'enhardissais dans l'apprentissage d'animagus. Bien vite, ta forme t'étais révélée. Jackpot! Une souris! Les nuits d'insomnie se creusaient sous tes pierres ambrées, bien vite fardées par quelques poudres de ces sœurs à l'inépuisable malice. Quelques heures d'égarement à Londres te permettaient de nourrir d'intimes ambitions. T'avais l'esprit concentré en boite de conserve entre tes études médicales et l'apprentissage de ton animagus. T'aimais pourtant les challenges, te gavant de potions pour rester focus sur tes secrètes velléités, car du père, ces deux détails lui restaient cachés. Rencontre avec Raphaël et Salvina. Deux personnages truculents en distraction de l'esprit. C'était pas si mal de voir d'autres binettes!
Novembre 1949 ● 21 ANS - Happy Birthday' Fini le bac à sable. Bienvenue dans la cour des grands! Le rêve se disloquait, le monde imaginaire t'étais arrachée sans tambour ni trompette. Le père revenait à la charge, ses douteuses ambitions débordant de l'encéphale. Au bordel t'étais née, au bordel tu finiras gâtée. A quoi bon avoir des chiards si tu pouvais pas en soutirer quelques juteux butins? La définition même de sa paternité. L'ogre se repaissait de ses sournoiseries, t'obligeant entre ces filles de joie pour le compte de la pègre. Faible petit serpent que t'étais, tu t'y engageais. La peur qu'il 'le' cogne toujours plus. T'y retrouvais finalement la familiarité d'antan, te rassurait à t'imprégner à nouveau des remparts moites de malaise et de luxure. T'écartais les cuisses non sans quelques sifflements, te gavant l'esprit des matières à étudier, perfectionnant ainsi ton savoir médical et ta forme animagus, 'tentant d'oublier les blessures grasses de l'humiliation ravalée.
1950 ● 23  ANS - On te secouait entre réalité et rêverie. Entre tes études se gorgeant toujours plus de satisfaction, tes retours amers au lupanar et tes envies utopistes dans les élans généreux de Cassiopeia, t'avais l'esprit en constante ébullition. C'était sans compter les évasion que ta princesse, Juliet, et ton nuage de lait, Pete, t'offraient sans compter. T'étais divisée, partagée, continuellement indécise. Poupée paumée aux envies pourtant foisonnantes.
1953 ● 26 ANS - l'illustre monsieur Ollivander disparaît aux mains des chasseurs. Le monde magique quitte progressivement Londres. Création des passeurs, une organisation secrète pro-cohabitation moldue et sorcière par les enfants d'Ollivander et des moldus. Fondation des mangemorts en secret également.
1954 ● 27 ANS - Le ministère ordonne aux sorcier·e·s de se faire passer pour un·e moldu·e tandis qu'un dénommé Tom Riddle rassemble ses premiers fidèles mangemorts. Fin août, le secret magique à explosé suite à l'assassinat de la fille Churchill, les moldus sont au courant de l'existence du monde sorcier. C'était ainsi que tu tu devenais Oliver Patel pour certains, te glissant dans les couloirs de la clinique où le tumulte vivant s'engraissait toujours plus chaque jour. Spectatrice de la vie s'offrant en éphémère entre tes mains, tu te gargarisais intimement d'une profonde tendresse à ces poupards mignotés. C'était beau la vie! - Surtout quand tu la goûtais ailleurs qu'entre quatre murs suintant l'écume salée du sexe.
1955 ● 28 ANS (en approche) - époque actuelle. T'écrasais les cruchons dans l'intimité de tes prétentions. Les aspiration s'assouvissaient alors que de gourgandine, tu devenais maquerelle. Fen et Asher en bienveillance silencieuse t'avaient alloué d'un coup de pouce, t'aidant 'à leur propre façon' à te sortir de cette misère. Celle pour qui tu vouais confiance et respect sans modération te voyait à présent en son bras droit. Que pouvait dire père à cela? T'en riais intimement, dégueulant toute ton outrecuidance dans les coulisses, le courage replié dans les tranchées du bordel. T'offrais en catimini quelques heures à l'hôpital, le fruit de tes études médicales enfin croqué. T'abandonnant pour ces femmes, tes soins se gonflaient de bienveillance entre deux conseils, la douceur ruisselant en toi en friandise.