temporalité du rp : juillet 55.
personnages concernés : juliet malfoy et qui veut (une ou plusieurs personnes).
trigger warnings : deuil, araignées.
intervention autorisée du mj : [x] oui [ ] non un peu de fun dans la vie !
autre(s) : rp libre ! prends qui veut, on peut même être à plusieurs, avec des petits lancés de dés pour le fun et voir ça ensemble ? comme vous voulez, n’hésitez pas à me contacter, pour la longueur on s’adapte sans souci.

IN FOR THE KILL - 2021-2022

Les jours passent et le travail du deuil fait lentement son œuvre. Une autre perte, une autre douleur, mais un point commun entre les deux, la douleur de ce vide, de cette absence. Juliet le ressent et même si elle avance, si elle se tourne vers l’avenir, elle ne parvient pas à oublier ce qu’elle a jadis perdu. Elle ne peut pas et ne veut pas oublier, mais dès qu’elle y pense, ça revient, comme une vague en pleine figure, jeune princesse à la mer, elle boit la tasse et coule, chavire vers les profondeurs de la mer, elle a beau essayé de remonter à la surface, ça l’entraîne lentement, mais sûrement vers le fond. L’abysse n’est pas noir, il est sans couleur, mais aussi sans fond. Alors Jules, elle s’interdit de sombrer, de succomber à ses pires peurs. Céder, c’est renoncer et elle ne peut pas le faire. Trop de gens sont encore là, trop de gens sont toujours vivants. On doit continuer pour eux. Pour Saoirse qui s’est immiscée dans son esprit, décuplant ses sens, ses sentiments pour ne jamais disparaître. Le couple est toujours là, l’histoire continue, qui l’aurait cru ? Aucun doute, le cœur commence à prendre feu dans un incendie partagé. Pour Dolores, cette amie fidèle, la belle découverte de la brune qui aujourd’hui, est comme une sœur, une autre moitié différente d’Ollie, la baronne sur son trône qui est l’oxygène qui gonfle les poumons de la sorcière. Et pour tous les autres, pour Cassie et Gabriel, le reflet de deux parents qui ne le sont pas de sang. Pour Lucy, ce chat de gouttière qui est l’équilibre parfait de la balance. Alors il faut continuer à avancer, survivre malgré les absents qui ne reviendront pas. Le piano chante, la sourdine n’est que passagère. On se relève de chaque chute.

L’instrument justement. Pianiste qui ne joue plus au Black Dog, portes définitivement closes, Jules a trouvé un emploi parmi les moldus, elle qui évite autant que possible les sorciers. Plusieurs fois par semaine, elle joue le soir, principalement le week-end. De sa plus belle robe, montée de quelques centimètres sur des escarpins, elle est le pianiste d’un restaurant chic, accorde ses morceaux selon les souhaits du gérant et des clients. Elle joue quelques heures. Jouer, ça lui permet de ne pas penser. Ne pas penser à ce mensonge qu’elle doit révéler à sa petite amie. Ne pas penser à son petit frère qui lui manque. Ne pas penser au carnage que son frère aîné fait sur les siens. Ne pas penser à la colère sourde et froide de sa mère qui la retrouvera sans doute un jour, reculer pour mieux sauter, la méthode de Madrigal, assurément. Ne pas penser à Pete. C’est encore trop récent pour ranger ça dans une petite case de son esprit. Dans une boîte que l’on ouvre avec une clef quand on veut. Non, c’est encore là, présent, dans la tête.
L’entends-tu Pete, ce piano, au loin ? Ce requiem ? Il chante pour toi.
Il chante parce que toi, tu ne plus chanter et c’est un crève cœur. On en crève, nous, les survivants. C’est injuste, mais Jules le sait. Elle aurait beau se le répéter, rien n’y changera. C’est ainsi, triste réalité d’une vie qui n’est en rien un paradis. Et des questions resteront sans réponse, fuck comme dirait une jolie rousse.

Il est midi quand Jules trouve le morceau de papier. Perdue dans ses pensées, chez Cassie, dans la chambre qui est sienne, à s’occuper de ce qu’elle va mettre pour ce soir, quand elle ira au restaurant, la princesse fait une découverte. Les affaires de Pete. Il n’y avait pas grand chose, quelques vêtements, des breloques ici et là. La bande s’est répartie pour ceux qui ont voulu, le tout. Jules a demandé à prendre quelques hauts de son ami et a pris un sac appartenant à Pete pour mettre le tout dedans. Et aujourd’hui, Jules perdue dans ses affaires retrouve le sac qu’elle avait laissé dans un coin. Elle prend les vêtements et voit au fond, un morceau de papier chiffonné. Elle le déplie soigneusement, la princesse et reconnaît sans mal l’écriture bancale de Pete.

« Cache des millésimes. »

Elle arque un sourcil, Juliet. Une planque pour quoi ? D’ordinaire, les millésimes sont des vins de qualité et elle doute sincèrement que Pete était amateur de vin, encore plus qu’il possédait quelques bouteilles. Cependant, ça intrigue la sorcière qui regarde le reste du papier. Rien. Elle saisit sa baguette sur sa coiffeuse. — Revelio.
Comme elle s’y attendait, sourire qui s’étire, une carte apparaît. Traits tracés à la main, quelques indications, mais Jules pense savoir où se trouve l’endroit. Curieuse de nature, la native de Beltane décide de suivre la piste de cette étrange carte au trésor. — Voyons où tu vas m’emmener, Pete. Conversation imaginaire, elle se prend au jeu, elle sait, Jules, que son ami disparu avait des tonnes de secrets. Qu’elle n’aura jamais toutes les réponses, c’est frustrant, mais peut-être qu’elle aura celle-ci.

Il faut à Juliet Malfoy une demi-heure environ pour rejoindre l’entrée de l’usine et de la mine. Elle a traversé la ville par les rues moldus avant de suivre un sentier vers un endroit qui semble à l’abandon, mais c’est un leurre, il y a de l’activité. La carte à la main, elle regarde à nouveau le dessin. Ça y ressemble. Pourquoi, par Merlin, Pete se serait rendu ici songe Jules avant de sortir discrètement sa baguette. Un rapide coup d’œil pour vérifier qu’il n’y a personne. Elle semble seule — Revelio à nouveau et un voile invisible l’entoure pour révéler sur un mur de l’usine, une inscription magique. À nouveau, l’écriture de son ami.

« Pour découvrir le trésor, merci de suivre les araignées. »

— Pardon ?
Elle parle seule Jules, souvent, c’est étrange, mais comme ça. Elle arque un sourcil. Les créatures magiques n’ont jamais porté un grand intérêt pour elle, pourtant, s’il y en a bien une qu’elle a en horreur, c’est l’acromentule alors lire cela lui arrache un frisson. Et puis, comment suivre les araignées ? La belle relève la tête pour lire à nouveau l’inscription magique. C’est alors qu’elle remarque la flèche qui lui indique de se rendre non pas dans l’usine, mais sur sa gauche, vers la forêt. — Formidable raille-t-elle. La fille Malfoy sait qu’elle peut encore demi-tour, mais la curiosité est trop grande et elle n’est pas aussi fragile qu’on peut le penser. Les cheveux rapidement remontées pour les attacher en un chignon grossier, elle ne regrette pas d’avoir opté pour un pantalon avec sa chemise blanche qu’elle rentre dedans. Certes, les mocassins ne sont pas adaptées à une virée en forêt, mais tant pis.
C’est ainsi que d’un pas déterminé, Jules s’enfonce dans la forêt alentours. Elle marche de longues minutes et faute d’avoir l’heure sur elle, ne sait pas combien de temps s’écoule. À plusieurs reprises, elle lance Revelio, sans succès. Peut-être que tout ceci est une farce se dit-elle ? Une mauvaise blague de Pete ? Non, elle n’arrive pas à admettre ça, Jules. La princesse veut se persuader qu’il y a un sens derrière tout ça, un secret à percer. C’est à ce moment là qu’elle voit laisse échapper un cri quand son visage se prend dans une véritable toile d’araignées. Elle recule, peste et jure. — Suivez les araignées ! Pourquoi ça ne pouvait pas être suivez les papillons ?! Lance la sorcière avant de sentir une présence autour d’elle. Est-ce son imagination ? Quelque chose qui lui joue un tour ? Jules serre fermement sa baguette dans sa main et se retourne, rien. Sourcils froncés, elle n’est pourtant pas tranquille. Dans sa poitrine, son palpitant s’accélère, bat plus rapide. Une crainte sans nom naît, un nœud dans l’estomac. Finalement, venir ici seule, sans prévenir personne, ce n’est peut-être pas une si bonne idée ? Elle inspire, se donne du courage. Tout va bien, tout va bien, oui.

— Qui est là ?

Elle réfléchit déjà à la riposte, au sortilège qu’elle peut lancer pour se défendre si cela devient nécessaire.

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défi du jour ;; inclure une citation de HP02 dans un rp.
défi hebdo ;; 2/2 faire un rp de plus de 1000 mots (1432 ici.)

MADE BY @ICEANDFIRE / IN FOR THE KILL › 2021-2022

Les jours, les semaines étaient passés, juin s’en était allé et avec lui bien des tracas auxquels elle avait dû faire face. L’orage s’était peu à peu dissipé pour laisser place à quelque chose de plus calme, de plus doux, sous les traits ce celui auquel elle ne cessait de penser. Elle connaissait ces premiers élans d’un coeur amoureux, cette légèreté qui lui donnait l’impression de danser à chaque pas. Elle était heureuse, plus qu’elle ne l’avait été depuis longtemps mais ce bonheur-là s’accompagnait aussi de culpabilité. Si être amoureuse lui faisait voir le monde avec une lueur nouvelle, cela n’effaçait pas pour autant toutes les horreurs qui s’y étaient déroulées, qui marquaient les esprits et les coeurs. Alors elle se sentait coupable d’être si heureuse quand un ami avait perdu la vie, quand d’autres souffraient tant. Elle aussi aurait dû être en deuil et elle l’était. Pete lui manquait, penser à ce qu’il lui était arrivé, à cette perte soudaine était atroce. Il était jeune, bien trop jeune pour que ça soit arrivé. Ca n’avait rien de naturel, ou de normal. Elle faisait comme elle pouvait pour faire coexister ce deuil et le bonheur intense qu’elle éprouvait depuis la fin du mois dernier. Rien de facile là-dedans, un jeu d’équilibriste particulièrement périlleux où la culpabilité l’emportait souvent. Culpabilité vis à vis de l’absent, du disparu qu’elle avait l’impression de trop vite oublier mais aussi de ceux qui restaient, qui pleuraient ce dernier. Il y avait Jules surtout, Jules auprès de qui elle avait le sentiment d’échouer en tant qu’amie et soutien. Elle découvrait plus que jamais que son temps n’était pas extensible, qu’entre le travail, les Passeurs, Adam, il n’en restait plus tant que ça au final, peut-être pas assez pour aider quelqu’un à supporter le chagrin. A moins d’avoir un Retourneur de Temps sous la main, mais elle risquait surtout de sombrer dans l’épuisement avec un tel objet. Elle le savait pourtant, que Jules avait ses propres obligations, Tasha, d’autres chez qui loger, mais ça ne l’aidait pas vraiment à se rassurer.

D’ailleurs en parlant de Jules, il lui sembla justement apercevoir la silhouette de la blonde, alors qu’elle profitait d’un rare jour de congé pour se promener tranquillement du côté moldu du village.  La princesse était seule, et pourtant loin de flâner, semblait affairée à quelque chose, ce qui ne put qu’attiser la curiosité de la petite brune. « Annie ! » Réflexe intégré désormais que d’utiliser ce patronyme factice plutôt que son nom de naissance. Dolly s’avança pour la rejoindre, mais fut soudain bloquée par un marchand ambulant qui brandit sous son nez un objet à l’usage non identifié. « C'EST UNE HUÎTRE EN PLASTIQUE, QUAND T'APPUIES DESSUS ÇA FAIT POUET-POUET. Ça t’intéresse ?  » Ne voulant pas paraitre impolie non plus, elle se sentit obligée de refuser gentiment. « Euh… non merci… Je suis un peu pressée… » Non sans effort, elle parvint à le contourner, malheureusement trop tard, Jules n’apparaissait plus dans son champ de vision. Elle marcha un peu plus loin et finit par la repérer, silhouette désormais lointaine qu’elle se mit à suivre sans trop savoir pourquoi. Peut-être parce que son attitude l’intriguait, et qu’elle s’inquiétait aussi.

Alors, elle marcha sur ses pas, de toute façon elle était un peu trop loin pour se manifester. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que la course de la Malfoy avait de quoi interroger. Sa petite filature la mena jusqu’à l’usine, puis plus loin dans la forêt. Qu’est-ce que Jules fabriquait ? Dolly fronça les sourcils mais continua tout en restant à bonne distance. Si elle se savait indiscrète, elle était bien trop curieuse pour accepter de renoncer maintenant. Il serait toujours temps de s’excuser par la suite, en espérant que son amie ne lui en tiendrait pas rigueur.

En vérité, l’itinéraire emprunté par la princesse aux cheveux d’or lui posait question. Où allait-elle donc comme ça ? Elle semblait plutôt sûre d’elle, et en même temps Dolly ne voyait pas bien où tout ça allait la mener. Mais peut-être aurait-elle dû se rapprocher, car voilà qu’elle l’avait perdue de nouveau. Non seulement elle l’avait perdue, mais en fait elle aussi était perdue, à force de suivre sans trop faire attention à la direction que Jules prenait. C’était vraiment malin, comment allait-elle faire pour rentrer toute seule maintenant ? Elle ne pouvait évidemment pas utiliser sa baguette, c’était trop risqué, même si elle avait l’impression qu’il n’y avait personne. Elle n’avait pas le choix, elle reprit sa marche, ne pouvant que supposer la direction qu’avait pris son amie, tout en se maudissant de son impulsivité. Non mais qu’est-ce qui lui avait pris de faire ça ? Après tout, si la blonde avait ses secrets, et bien ça ne la regardait pas. Enfin, il était trop tard maintenant. Elle marcha au hasard, non sans égratigner ses chevilles au passage sur des branches et des ronces.

Elle finit par retrouver sa route en apercevant, de loin, la silhouette de la princesse, au moment où son cri se fit entendre. Dolly accéléra le pas, cette fois dans l'intention de signaler sa présence alors qu'elle se rapprochait de son amie, mais heureusement rien ni personne ne semblait sur le point d'attaquer la jeune Malfoy. "Panique pas, c'est moi." la rassure-t-elle sans attendre en voyant qu'elle tient sa baguette à la main. "Qu'est-ce que tu fais ici toute seule ?" Parce qu'il y avait de quoi s'interroger. A sa connaissance, crapahuter dans les bois n'était pas l'activité favorite de la blonde et le chemin parcouru était surprenant... comme si on lui donnait une direction.

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Aurelius marche tout doucement sur le sentier. Seul le bruissement de ses vêtements par le vent trahit sa présence. Ses pas s'enfoncent dans la forêt moldue. Quelle idée ! Et dire qu'il compte s'enliser davantage en s'éloignant du chemin prévue à cet effet. Aurelius n'a pas la fougue du griffon, c'est pour cela qu'il est en terre faible, celui des moldus. Il aime se balader mais guère au risque de sa vie. Cela ne l'étonnerait pas que cela soit ce goût prononcé par la forêt et les créatures dangereuses qu'elle abrite qui a coûté la vie à son paternel. Disparition du mort ou du vivant occultée pour des choses plus importantes, plus importantes que la mort elle-même. L'avenir. La vie continue. Comme promis, Aurelius n'a jamais prononcé tout terme relatif à son géniteur devant sa famille. Le sujet est clos. Il n'y a plus rien à dire. Si ce n'est que c'est la fin. Et qu'Aurelius marque le début.

Oh oui, Aurelius. Parfait héritier Avery. Il en a la froideur, la distance et le comportement. Il en a les traits, les sourires tantôt mutins, tantôt hypocrites et les paroles mielleuses ou acerbes. Il aurait pu être le doux mais s'évertue à se confondre en amer. Lucifer aux paroles épineuses, rien d'étonnant pour la créature venimeuse. Méchanceté ignorée, puisqu'elle n'est au final qu'un simple constat aux yeux de celui qui la pense vrai. Principe silencieux qui est enfoui dans ses veines, il est supérieur. Son sang, son rang, son avenir. Tout est parfait chez lui. La beauté d'un ange devant un démon, Il a le droit de le montrer. Il a le droit. Le droit d'être un sombre connard s'il le désire. Puisqu'au fond, il se sait en présence d'êtres inférieurs, pourquoi faire l'effort d'être aimable ? Et quand il est confronté à des alter-ego, il les reconnait comme étant de la même catégorie, l'élite. Offerte est, pour eux, la politesse coulant de source, dans ses veines. Veines dont seule la nature sang à une importance capitale. Le carmin contient l'origine, sans aucun doute, du Malin qui le pousse à faire le mal. Mais au final, c'est se justifier. Aurelius n'a pas besoin de se justifier ou de s'excuser pour qui il est. Éminent sang-pur en devenir. Il se contentera de sang-pur pour l'instant. Autant il vante les mérites d'être sang-pur intérieurement, autant il sait se taire quand il faut en parler à voix haute. A quoi bon exprimer une chose dont tout le monde sait les fondements et aboutissements ? Les actions des sang-purs parlent pour eux-mêmes laissant derrière eux une traînée de magnificence de tous ce qu'ils ont accompli, réalisé. La Ministre de la Magie en est l'incarnation même, qui est-ce ? Et oui, une Sang-pur, tout le monde en est ébahi. Elle véhicule à tous ce qu'il faut savoir pour les doux ignorants cette place ne pourra jamais être la leur. Les sang-purs n'haussent pas la voix, non. Serpents qui sifflent aux chiens, Serpents qui ont les crocs sans les montrer parce que l'ambition se sait de tous mais ne peut avouer son existante à quiconque.

Aurelius s'égare, perdus dans ses pensées. Il en vient à être surpris par le cri d'une femme. Proche. Terriblement proche. Il lui semble être à côté. Quelqu'un serait-il en danger ? Il ne devrait pas rôder autour dans ce cas. Cela dit, ce n'était pas voulu que l'inconnue et lui entretiennent une telle proximité géographique. Il n'a pas entendu ses pas. Il ne faisait pas attention à ce qui l'entourait non plus. Quelle manque de prudence ! Moldu, certes, mais il ne devrait pas baisser sa garde si facilement sous prétexte d'être dans un monde où il ne s'y passe rien. Et non, cela va de soi que cela ne lui traverse même pas l'esprit d'aider la pauvre malheureuse. Lui ? Agir en bonté d'âme ? Auprès, sans doute, d'une moldue qui plus est ? N'importe quoi. Qu'elle serve de bouclier humain, qu'elle soit utile à quelque chose pour une fois. Elle aura contribué à sauver quelque chose de plus important : Aurelius lui-même. Puis il entend la voix de deux demoiselles. Il est intrigué par l'une d'elle. Il la reconnait. Cette façon de parler, de dire les choses. Cette voix insupportable. Il en est certain. Il l'a déjà entendue... Voulant savoir de qui elle provient, même si la réponse se forme déjà dans son esprit, il a besoin de confirmer que c'est bien elle. Et en effet. C'est elle, comment était-ce déjà ? Do-quelque chose. Dora ? Dobby ? A moins que cela ne soit Doriane ? Doris ? Enfin soit, Do-truc, sa Némésis. Il sait toutefois que son nom de famille est Abbot, qu'il s'en tienne à cela, à cet effort surhumain.

-Je me posais exactement la même question, figurez-vous.
Fit-il avec un sourire narquois. Il est évident qu'il est hors de question d'user de formules de politesse pour s'introduire auprès de ces... Créatures... Horripilantes -autant visuellement parlant qu'en terme figuratif-. Rha, il a vraiment essayé de lutter et de se contenir mais sa pensée ne peut trahir ce qu'il constate effectivement.

-Cette situation me rappelle Poudlard, ne trouvez-vous pas ?
Il fait évidemment référence du fait que lorsqu'il trouvait Do-truc en train de faire un acte répréhensible -déjà à l'époque, fut-elle une grande délinquante- cela ne l'aurait pas étonné qu'elle ait mal fini, mais où que son chemin l'aie mené, elle a atterri ici d'une manière ou d'une autre. Sans doute aurait-il été mieux qu'elle ait mal finie finalement.

Enfin, il tourne son regard auprès de Do-truc numéro deux dira-t-il.
-Ah, c'est vrai, vous êtes encore là, vous...
Il ne feint pas la surprise, il avait déjà oublié la présence de l'autre, l'autre Do. Malefoy au vu de sa chevelure blonde et du surnom "pestiféré" qui lui traverse l'esprit dès qu'il croise son regard.

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Est-ce vraiment une bonne idée ? Jules n’en est plus certaine. Après tout, elle est seule, dans une forêt qu’elle ne connaît pas. Normalement, elle est toujours du côté moldu, il ne devrait y avoir aucune créature magique, mais il peut y avoir autre chose. Des chasseurs par exemple ? Du même genre que ceux qui ont officiellement tué son père ? Et puis, elle est une sorcière avec de l’expérience. Même si elle a perdu le duel qui l’opposait contre son frère, elle reste aguerrie à cette discipline. Sa préférence va pour les sortilèges informulés et les enchantements qui en appellent au feu, ce qui, notons le, serait au goût d’une certaine rousse. Cependant, Jules est méfiante et sur ses gardes. Elle ne sait l’expliquer, mais quelque chose ici l’inquiète. Une aura, une ombre menaçante qui plane. C’est son sixième sens qui lui dicte de rester méfiante, prête à riposter, voir à prendre la fuite si la situation l’exige.
Peut-être, la jeune femme aurait-elle dû avertir quelqu’un de sa balade inopinée. À défaut de Lucy ou de Saoirse, ou même de Cassie, elle aurait pu prévenir Gabriel ou Dolores, sa nouvelle colocataire. Sauf que non. Juliet Malfoy a tout quitté sur un coup de tête pour suivre une étrange quête, carte au trésor laissée par son défunt ami de toujours, Pete. En son for intérieur, elle espère que le jeu en vaut la chandelle et qu’au bout de cette interminable marche dans les tréfonds des sous bois, se cache un coffre avec d’excellentes bouteilles qu’elle pourra siroter dès ce soir avec ses amis. Pour toi, Pete, en ton souvenir. Mais reste sur tes gardes, Jules lui souffle l’autre voix, jumelle prudente de celle qui lui murmure de ne surtout pas s’arrêter.

Et c’est ce qu’elle fait, la princesse. Elle marche de longues minutes, s’enfonce un peu plus dans la forêt qui, à mesure de sa course, semble s’épaissir. La cime des arbres est haute, on distingue à peine le soleil qui frappe. Ses rayons percent le feuillage vert et Jules quitte le sentier principal de quelques mètres pour suivre la carte. C’est à ce moment là qu’elle commence à les voir. Les oui, au pluriel. Des toiles d’araignées éparpillées ici et là, petites, fines, mais quand on arrête de marcher et qu’on concentre ses yeux dessus, on les distingue. Sauf que Jules a une mauvaise vue de près. Sujet tabou chez elle, car les sorciers, surtout les sang-purs n’ont pas, dans leur logique de supériorité, ce genre de problème, elle porte des lunettes pour lire. Elle les a laissé chez Dolores. Alors la toile, la belle blonde se rend compte de son existence trop tard, quand son visage s’emmêle dedans. Bingo, après tout, le message lui disait bien de suivre les araignées ?
Elle peste Jules, elle peste et sa voix résonne autant que la toile qui sonne comme un écho silencieux. Il faut quelques minutes à la fille Malfoy pour cesser de gesticuler dans tous les sens et retirer les fils de son visage. Elle souffle un peu et se demande alors si elle doit continuer. Peut-être que non, car elle n’est plus seule. Baguette, fidèle amie à la main, la jeune femme lève la voix et ose demander qui est là, tapis dans l’ombre d’une forêt dense. À bien y regarder, il n’y a pas que des chênes, bouleaux et autres arbres autour d’elle. Un parterre de fougères assez haute l’encercle et elle ne remarque pas immédiatement la silhouette qui en sort. La voix qui s’ensuit rassure Juliet qui baisse d’instinct sa baguette. C’est Dolores. Dolly pour ses proches car cette fille-là est devenue en quelques mois, plus qu’une amie, une petite sœur de cœur. Et sa présence rassure intérieurement Jules. Elle sent une tension redescendre immédiatement de sa nuque jusqu’en bas de son dos. Son palpitant ralentit, elle n’est plus seule.
— Je pourrai te poser la même question qu’elle répond, amusée en croisant les bras. — Dois-je comprendre que tu me suis, Dolores Abbott ? L’air faussement inquisiteur, Jules oublie un instant qu’elle-même n’a pas beaucoup réfléchi en venant ici, optant même pour des mocassins comme chaussures au lieu d’une paire de bottes.

— Approche, je vais te montrer quelque chose. Car à elle, la princesse peut dévoiler la carte de son amie. Dolly connaissait Pete et elle est plus que de confiance. À défaut d’avoir une famille de sang partageant ses valeurs, Jules à celle du cœur et Dolly y occupe une très bonne place. Elle lui montre le morceau de papier. — J’ai retrouvé ça dans mes affaires. C’était à Pete, je pense qu’il a caché…
Elle ne termine pas sa phrase qu’une autre voix se fait entendre dans les sous-bois. Jules se retourne et dévisage l’inconnu. Quoique non. Son visage lui dit vaguement quelque chose. Elle l’a déjà vu quelque part, ce gamin, mais elle ne sait pas où. Si Olivia était là, elle saurait. Son amie de toujours a une très bonne mémoire pour les visages. Sourcil arqué, la blonde range soigneusement la carte dans la poche de son pantalon et écoute le garçon. Car oui, ce n’est pas un homme, mais un garçon. Un gamin à peine sortit des jupons de sa mère et des bancs de l’école. À cette pensée, Jules se dit qu’à côté du géant Adam Bagshot, cet inconnu ferait pâle figure. Le garçon donc, évoque Hogwarts. Il a donc du sang de sorcier dans les veines celui-là. Inutile de ranger sa baguette se dit Jules et à en juger par le ton hautain qu’il prend, monsieur le petit poucet ne vient pas de n’importe quelle famille. Jules les connaît, ceux de son espèce. La même que la sienne ou celle de Dolores, c’est-à-dire la grande et élitiste famille des sang-purs. Elle se retient de soupirer et se tourne vers son amie pour lui demander : — C’est ton ex ? Question sérieuse, cependant, Jules a du mal à imaginer Dolores s’intéressant à un gars dans son genre. Même Ravel avait un petit je ne sais quoi en plus qui le rendait presque attirant pour un crétin de sorcier répétant les idées suprémacistes stupides de sa famille. Lui, il n’a strictement rien pour lui aux premiers coups d’œil. Et lui, justement, décide de s’adresser à elle. La sorcière s’abstient d’un rire moqueur. — Et on peut savoir qui tu es, toi ? Elle opte pour le tutoiement exprès. Oui, elle a quitté sa famille et cet univers, mais elle en connaît tous les us et coutumes. Le vouvoiement affligeant lui donne désormais la nausée, mais à l’inverse, elle sait que ces gens-là, ça leur donne aussi de l’urticaire si on ne joue pas en utilisant leurs propres règles. — Ah mais… Ça me revient. Oui. Elle plisse les yeux, Juliet. Il y a quelque chose chez ce petit garçon qui lui est familier ou presque. Dans sa tête soudain, un souvenir surgit. Le défilé des Malfoy en mille neuf cent cinquante deux et l’arrivée de la famille Avery, avec en tête d’affiche, la madone, Mona désormais redevenue Parkinson et son rejeton. Ce cancrelat qui se prenait déjà pour un petit prince, mais qui restait coller à sa maman. — Aurelius Avery dit alors Jules en essayant de cacher une grimace. Non pas que ce sorcier la dégoûte à ce point, mais elle se souvient qu’un bref moment, sa mère a évoqué l’idée qu’elle pourrait peut-être négociée une alliance pour la fiancer auprès de lui. À cette époque, Jules s’était indignée et son père l’avait défendu. Madrigal n’a alors jamais ouvert les négociations avec les Avery. — Il t’a donc suivi. Jules en revient à Dolly, décidant d’ignorer ce gamin volontairement. — J’espère que ce n’est pas un fanatique du même genre que les guêpes écarlates ou je ne sais quoi de ton ami l’attrapeur, parce que te suivre jusqu’ici… C’est étrange. Et elle lance un regard à Aurelius avant de réaliser qu’il a forcément compris qui elle était. Non pas que Jules soit une célébrité en soit, mais les sang-purs sont une petite famille et sa disparition a forcément fait le tour des grandes maisons, dont la sienne. L’image d’un petit Aurelius jacassant à qui veut l’entendre que Juliet Malfoy se trouve aux abords de Godric’s Hollow lui vient soudainement en tête. — On peut savoir ce que tu nous veux et pourquoi tu as suivi Dolores ? Et là, elle serait tenté de proposer à la brune d’abandonner l’invité surprise ici, mais elle se tait. Elle se tait Jules parce que dans les sous bois derrière Dolly et elle, un bruissement se fait entendre et devient de plus en plus fort, comme si quelque chose approchait rapidement.

Et dans l’esprit de Juliet, toujours cette petite voix qui lui dit qu’elle n’aurait peut-être pas dû, ni s’aventurer ici, ni baisser sa garde.  

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résultat tirage des dés. succès.

Spoiler:

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Suivre Jules comme ça, ce n’était peut-être pas bien malin et plutôt indiscret. Elle essayait en général de ne pas mettre son nez dans les affaires des autres, en particulier de ses proches. Mais là, tout de même, elle n’avait pu s’empêcher de vouloir en savoir plus en voyant la direction plutôt incongrue que prenait son amie, et puis elle s’en voulait quelque part en ayant parfois l’impression de ne pas être suffisamment présente. De toute façon, ce n’était pas forcément exprès qu’elle l’avait prise en filature: la blonde avait pris pas mal d’avance sur elle et elle aurait eu du mal à la rattraper facilement. Elle se promit tout de même que si ça semblait trop intime ou personnel, elle rebrousserait chemin. On ne pouvait pas savoir, peut-être allait-elle rejoindre quelqu’un ? Mais le plus étonnant était la manière dont la princesse se dirigeait. On aurait dit qu’elle suivait un itinéraire, tout en hésitant par moments, comme si elle se laissait guider par des instructions. Il y avait de quoi se poser des questions, tout en étant incapable de reculer. Ceci dit, Dolly ne fit pas la fière quand elle dut manifester sa présence pour éviter de trop effrayer son amie. Elle n’avait pas franchement envie de se fâcher avec la jeune femme, de la contrarier, mais cette dernière au contraire sembla amusé, ce qui fit sourire la petite brune. « Peut-être bien. Mais il faut dire que tu avais une attitude curieuse. » Elle avait bien envie de demander la raison de sa présence ici, de ce parcours inhabituel et se retint très fort pour ne pas se montrer encore plus indiscrète. Mais Juliet n’attendit aucune question, lui montrant directement le papier et elle se rapprocha, curieuse, pour découvrir la fameuse carte.

Son coeur manqua un battement en entendant le nom de Pete, de cet ami disparu que ni l’une ni l’autre ne reverrait jamais. D’un coup, elle comprenait bien mieux ce qui avait poussé la Malfoy à se lancer dans une telle entreprise, allant jusqu’à crapahuter en pleine forêt (et Dolly savait parfaitement que ce n’était pas l’activité favorite de son amie). Pete avait donc laissé quelque chose derrière lui. Peut-être un secret, un genre de trésor, ou tout autre chose ? L’aventure lui donnait en tout cas envie d’en savoir plus et d’accompagner la princesse dans cette entreprise.

La jeune Abbott eut à peine le temps de découvrir la carte qu’une voix s’éleva, la faisant sursauter. Une voix qu’elle reconnut sans aucune peine puisqu’elle suffisait presque à lui coller des boutons du temps de l’école. Aurelius Avery, un désagréable petit troll qui s’était échiné à lui mettre des bâtons dans les roues durant leur scolarité, à commencer par l’assommer en lui envoyant un Cognard à la tête lors du premier match de Quidditch qui les avait opposés. Elle avait cru en être débarrassée une fois diplômée, mais il était évident que c’était naïf, que lui aussi tôt ou tard finirait ses études. Leurs familles étaient toutes aussi prestigieuses l’une que l’autre, pour des raisons différentes. Pourtant, elle ne se sentait pas le moindre point commun avec cette engeance de Scroutt à Pétard. Elle croisa les bras, fronça les sourcils, son regard reflétant toute l’hostilité dont elle était capable et qu’elle n’avait jamais manqué de lui témoigner. « On est plus à Poudlard justement, alors qu’est-ce que tu fais là ? » Elle détestait son ton faussement mielleux et la manière ampoulée avec laquelle il formulait ses phrases, plus encore sa manie de la vouvoyer qu’elle trouvait franchement ridicule alors qu’ils avaient le même âge. Mais elle détestait encore plus l’hypothèse qui sortit de la bouche de Jules, vers qui elle se tourna, choquée, les yeux écarquillés. « Ca va pas la tête ! » Comment pouvait-elle penser une chose pareille ? Rien que l’idée lui donnait la nausée. D’ailleurs, elle plaignait la pauvre fille qui serait un jour contrainte de l’épouser, parce qu’elle avait du mal à imaginer que qui que ce soit accepte de le faire volontairement.

Mais son amie s’enquérait déjà de l’identité de l’intrus, avant de pouvoir apposer un nom sur son visage. C’est à ce moment que Dolly réalisa à quel point la situation pourrait s’avérer désastreuse, dangereuse même: Jules était supposée se trouver en France, pas ici à Godric’s Hollow. Sa famille ignorait où elle se trouvait. Si Aurelius la reconnaissait, il saurait que Madrigal Malfoy avait menti et il pourrait lui dévoiler que la princesse se trouvait chez les Abbott. Son père n’était pas rentré, serait incapable d’intervenir si la mère de Juliet décidait de pointer le bout de son nez. La petite brune ne doutait pas un instant qu’il soit capable de tout dévoiler, petit cafard qu’il était. A moins qu’il ait l’idée de les faire chanter. De sa part, elle s’attendait à tout. Avec un peu de chance, il ne reconnaitrait pas Juliet, même s’il y avait bien peu d’espoir car qui au sein de la société sorcière ne connaissait pas les Malfoy ?

« Ca m’étonnerait. » Qu’il soit un fanatique. Qu’il l’ait suivie l’aurait moins surprise en revanche, c’était bien son genre, seulement elle aurait pensé qu’en quittant Poudlard ce type de bêtise lui aurait passé. Mais elle ne voyait vraiment pas pourquoi il se serait trouvé ici autrement, elle l’imaginait assez mal faire une balade en forêt. Elle se tourna vers lui cette fois. Le simple fait de le regarder lui donnait envie d’exploser de colère tant tout en lui l’horripilait au plus haut point. Et c’était sans compter sa famille, tous plus sinistres les uns que les autres, Avery et Parkinson compris. Elle fit barrage avec Jules, désireuse d’avoir la réponse à cette question, elle aussi. « On t’a pas appris que c’est mal élevé de suivre quelqu’un comme ça ? » Bon, c’était un peu Ste Mangouste qui se moquait de la charité, c’est vrai, mais elle jugeait qu’en l’occurence ce n’était pas tout à fait la même chose. Elle se prit à espérer qu’il soit seul et pas accompagné d’un membre de son horrible famille.

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