temporalité du rp : septembre de l’année 1955.
personnages concernés : @Freya Abbott ; @Dolores Abbott ; Ronald Abbott.
trigger warnings : aucun pour le moment.
intervention autorisée du mj : [ ] oui [x] non
autre(s) : midi passé, bientôt treize heures, temps gris, mais sec en cette journée de septembre.

IN FOR THE KILL - 2021-2022

Le Cottage. Ronald n’y a pas mis les pieds depuis longtemps, des mois, pour ne pas dire des années. Il n’aime pas spécialement s’y rendre. Il n’aime pas ce qui est pompeux, qui brille trop à ses yeux. Plus le temps passe, plus l’homme cherche la quiétude dans la simplicité et plus le vaste lui paraît extravagant. Alors, plus il grogne, réaction en chaîne d’un homme devenu bougon et qui a compris que l’essentiel se trouvait ailleurs. Autre part qu’au Cottage. Le Cottage d’ailleurs, parlons-en. C’est le nom du bâtiment, mais il n’a rien à voir avec un cottage anglais comme on l’entend. À bien y regarder, c’est plutôt un manoir claquant. Absolument pas discret, posé au milieu de la campagne anglaise avec ses spires et ses nombreuses fenêtres. Combien de pièces déjà ? Trop pour les compter, mais Ronald reste malgré tout attaché à cet endroit. Pas au bâtiment en lui-même, mais à tous les souvenirs qui y sont associés. Et ils sont plus nombreux qu’il veut l’admettre. Mais Ronald n’est pas Ronald s’il ne râle pas, c’est une habitude chez l’ancien auror car il entend déjà les remarques acides de sa mère sur sa nouvelle reconversion. Tu es devenue un vendeur de choux ? Par les jupons de Rowena, dis-moi que tu plaisantes ! Sans oublier sa sœur, chère Susan qui va encore lui parler de Poudchem, essayant de récupérer ses parts pour doubler leur petit frère Thomas à la course à la majorité et la présidence de l’entreprise familiale. Ronald, je t’assure que ces parts seront plus utiles chez moi que chez toi ! Et puis, tu vends des petits choux maintenant, tu n’en as rien à faire, si ?
Non. Ronald s’en moque comme de ses vieilles chaussettes de Noël, mais force est de constater qu’il tient à les conserver, pour garder une neutralité et ne pas décider, ne pas avoir à choisir entre Susan ou Thomas. Et puis, il y a le tableau. Le tableau du Cottage, à savoir, le tableau de feu leur arrière-arrière-arrière (etc…) grand-mère, cette chère Frénégonde Abbott née De Pouille. Cette vieille peau est une sorcière célèbre du Moyen-Âge et elle a épousé un Abbott pour ensuite déménager, quittant la France pour l’Angleterre. Fantasque, désobligeante et langue de vipère, elle a immortalisé son portrait à l’époque sur une grande toile qui trône dans la bibliothèque et qu’on ne peut décoller, sans doute suite à un sortilège de glue perpétuel. Frénégonde déteste tout ce qui peut entacher la réputation de la famille. Sa voix criarde et sa tenue immonde ont toujours intimidé Ronald qui petit, détestait croiser son chemin. Elle lui rappelait sans cesse de se tenir droit, de moins jouer dehors et de penser à l’or, car l’or est le nerf de la guerre petit gredin ! En grandissant, Ronald déteste toujours autant ce tableau et il entend déjà Frénégonde lui hurlait dessus pour plein de raisons. Sa démission du ministère de la magie, sa barbe et ses cheveux trop longs, l’éducation de sa fille, bref, Frénégonde est sa némésis, son croque-mitaine.

— Et si on faisait demi-tour ? Il tourne la tête vers sa fille une fois qu’ils ont transplané devant les grilles du Cottage. Le manoir est visible de loin. On y accède en marchant sur un petit sentier rocailleux. — On pourrait aller manger dans un restaurant, on pourrait même inviter Adam si tu veux et Juliet. Tout, mais pas ici, ailleurs songe Ronald qui a quand même fait un effort. Oh non, il ne s’est pas rasé et n’a pas coupé ses cheveux, même si l’homme les a attaché à l’arrière. Non. Il a opté pour un costume gris, classique, mais chic. Après tout, ils sont ici pour la commémoration annuelle de feu Hector Abbott, le père de Ronald et le grand-père de Dolores. Tous les ans, la même cérémonie, tous les ans, le même rituel et tous les ans, Frénégonde, mais tous les ans heureusement, de bons petits amuses-bouches et du brandy. Au moins ça, à quoi se rattacher songe Ronald tandis que la grille s’ouvre sur la silhouette bossue du vieux elfe, le doyen des domestiques du Cottage. — Knut est heureux de retrouver Monsieur et Mademoiselle. Ronald hausse un sourcil. Knut est sans doute le seul ami de Dame Frénégonde et il avait le chic de rapporter au tableau toutes les bêtises du garçon. — Qui est déjà là, Knut ? Demande alors Ronald en entrant dans le domaine avec sa fille. — Tout le monde, Monsieur.
Ron grimace. Tout le monde. Quelle plaie. Ils sont les derniers. Encore. Comme tous les ans ou presque. Même sa cousine Freya serait déjà là ? Knut se trompe peut-être, il faut dire qu’il est borgne. — Tu avais raison, ma fille, j’ai été trop long à choisir quelle cravate mettre. Un nouveau soupir avant d’approcher du manoir Qui devient plus imposant à mesure que le père et la fille approchent. — Je peux déjà les entendre d’ici… Sa mère, Susan, Thomas, l’horrible Frénégonde et tous les autres. Encore un soupir avant d’approcher des portes que Knut ouvre. Immédiatement, la silhouette ridée, mais élégante de sa mère, Alicia, une canne à la main. — Par Merlin, Ronald, c’est à cette heure que tu arrives !? — Bonjour maman, moi aussi je suis heureux de te revoir. Est-ce que tu vas me frapper avec ta canne ou est-ce seulement pour t’aider à marcher ? La vieille femme plisse les yeux comme pour le foudroyer sur place. — Ne me tente pas ! Et puis, c’est quoi, cette barbe ? On dirait… Une créature des profondeurs.

Ronald croise le regard de sa fille. Ils peuvent encore partir, non ? Car tout ceci n’est que le prélude.

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