IN FOR
THE KILL

RPG HP && the village


( clique pour voir en grand )

PÉRIODE DE JEU:
SEPTEMBRE 1955
GODRIC'S HOLLOW ● Dans l’ombre, un texte commence à circuler dans les différentes communautés magiques, lu lors de soirées mondaines, traduits dans une dizaine de langue, le pamphlet, extrémiste, fait assez parler de lui pour être reproduit par les journaux ou lu sur les ondes de nombreuses radios afin d’en commenter ou critiquer le contenu. L’illégalité de leur organisation ne semble nullement avoir empêché les Mangemorts de diffuser leurs idéaux. (lire le pamphlet)
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ici gît l’abîme.
mob: bang, bang u're dead ●
Arthur Bagshot
mob: bang, bang u're dead
Arthur Bagshot
feuille de personnage

Feuille de personnage
RELATIONS:
INVENTAIRE:
ACQUISITION:
WANDS
KNIVES
SOUL
hiboux : 317
pseudo : roi de pique, marine.
faciès & dot : finn cole — monoclegraphic, kryptonite, dickinson.
doublon(s) : la princesse jules, edith la pimbêche et ron le papa ours.
gallions : 495
ici gît l’abîme.  Eb73e2ac69d9899f0a42ddc1ffa5feacde245ffc
pronoms : masculin.
décade : vingt-deux grains tombés au fond du sablier, cri poussé quelques fractions de secondes après le jumeau, apogée de son existence sous l’essence de sa jeunesse.
labeur : talent inné pour voler, acrobate des airs et esprit ambitieux, attrapeur vedette des frelons de wimbourne, le numéro sept sur le maillot, joueur professionnel qui rêve des sommets, notamment de rejoindre l’équipe nationale et de rafler tous les trophées.
alter ego : aaron ackerman.
storytime : en cours ;;
ethelablin/quidditch teamhazel iiiprimfenrir

sang : liqueur mêlée depuis trop longtemps pour prétendre à une quelconque stupide pureté, né d’une moldu et d’un sorcier, exemple parfait d’une cohabitation qui peut exister, mais autour du portrait de famille, le danger rôde toujours, à l’affût du moindre faux pas.
don : élu sourire le plus charmeur selon sorcière-hebdo, ça compte n’est-ce pas ?
myocarde : la presse prétend qu’il est un bourreau des cœurs, balivernes, depuis peu, il a entamé une relation avec la fille greyback dans le plus grand secret.
allegeance : son frère en drapeau tatoué sur sa peau, mais la pègre à ses trousses, petit trafiquant des riches.
particularité physique : petite taille, idéale pour fendre les airs et saisir le vif, se tient souvent courbé, effet secondaire de ses entraînements sur son balai, fine cicatrice sur l’avant bras droit, vestige du derby contre les flèches et d’une faute à son encontre où il fut percuté contre les gradins.
gif feuille : ici gît l’abîme.  A83fcaa1649b82384d7ba1dce803f933eaacc25f

badges
animation
a participé au trick or treat 3.0
crésus
500 gallions
floodeur
200 messages postés.
ancienneté
1 an sur le forum.
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(#) ici gît l’abîme. ●
08.09.24 20:06
● ● ●
you have nothing to fear
À PROPOS
DE CE SUJET
if you have nothing to hide
● ● ●
temporalité du rp : début du mois de septembre 1955.
personnages concernés : Fenrir Greyback, Arthur Bagshot, Bonnie, Laurel et Emrys (pnj et membres des frelons.)
trigger warnings : sang, violence, insultes, morsure, combat, blessure, mort, détresse psychologique, meurtre, grande scène de violence, PUBLIC AVERTI !!!!!!
intervention autorisée du mj : [ ] oui [x] non
autre(s) : promenons nous dans les bois (…)

IN FOR THE KILL - 2021-2022



    fantazelique.
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Arthur Bagshot
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pronoms : masculin.
décade : vingt-deux grains tombés au fond du sablier, cri poussé quelques fractions de secondes après le jumeau, apogée de son existence sous l’essence de sa jeunesse.
labeur : talent inné pour voler, acrobate des airs et esprit ambitieux, attrapeur vedette des frelons de wimbourne, le numéro sept sur le maillot, joueur professionnel qui rêve des sommets, notamment de rejoindre l’équipe nationale et de rafler tous les trophées.
alter ego : aaron ackerman.
storytime : en cours ;;
ethelablin/quidditch teamhazel iiiprimfenrir

sang : liqueur mêlée depuis trop longtemps pour prétendre à une quelconque stupide pureté, né d’une moldu et d’un sorcier, exemple parfait d’une cohabitation qui peut exister, mais autour du portrait de famille, le danger rôde toujours, à l’affût du moindre faux pas.
don : élu sourire le plus charmeur selon sorcière-hebdo, ça compte n’est-ce pas ?
myocarde : la presse prétend qu’il est un bourreau des cœurs, balivernes, depuis peu, il a entamé une relation avec la fille greyback dans le plus grand secret.
allegeance : son frère en drapeau tatoué sur sa peau, mais la pègre à ses trousses, petit trafiquant des riches.
particularité physique : petite taille, idéale pour fendre les airs et saisir le vif, se tient souvent courbé, effet secondaire de ses entraînements sur son balai, fine cicatrice sur l’avant bras droit, vestige du derby contre les flèches et d’une faute à son encontre où il fut percuté contre les gradins.
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(#) Re: ici gît l’abîme. ●
08.09.24 20:24
Face au grand méchant loup, nous sommes tous de pauvres agneaux.
I

CI GÎT
L’ABÎME



Le temps est encore agréable aujourd’hui, mais l’arrivée du mois de septembre a apporté le début d’une chute des températures et les premiers signes de l’automne qui ne tarderont pas à arriver, mais Arthur n’est pas triste que l’été s’achève, car cela veut dire que le quidditch et la saison vont reprendre. Cela est déjà le cas d’ailleurs. Au début d’août, les entraînements ont repris, avec les arrivées et les départs. En l’occurrence, le départ de Thomas pour l’arrivée d’une recrue de taille, pas n’importe qui. Le célèbre Albin Potter dont la carrière à elle seule suffit à battre l’ensemble de celle des six autres joueurs du club. L’adaptation est encore au point, mais après le quinze août déjà, les Frelons de Wimbourne, champions en titre, ont enchaîné plusieurs matchs amicaux pour se faire la main, pour essayer de nouvelles tactiques. Le coach a notamment remplacé les positions de Maverick en lui indiquant de jouer plus au centre à la place de Laurel, désormais axée sur l’aile gauche. Elle est gauchère il faut dire et plus rapide que l’as sur les flancs, elle peut aisément dérober le Souafle pour le renvoyer aux deux autres poursuiveurs. Les jours se sont ainsi enchaînés à une vitesse folle et Arthur n’a pas eu la chance de revoir Hazel depuis la fameuse journée des pancakes. Il aimerait le faire avant que la saison ne commence et surtout, ne soit trop intense. Mais Arthur Bagshot a plein de choses à faire et pas assez de temps dans une journée, voir une semaine pour les réaliser toutes. Il manque de temps. De temps pour sa petite amie, pour son frère, pour sa famille, pour ses amis. Il est d’ailleurs toujours sans nouvelle de Dolores et se demande si elle a bien reçu sa lettre. Si c’est le cas, la sorcière ne veut sans doute plus lui adresser la parole. Un soupir tandis qu’il décroche enfin de son livre, relève la tête et fixe le plafond. Merlin ouvre un œil, soigneusement allongé sur le fauteuil avant de les refermer. Arthur n’arrive pas à se concentrer sur sa lecture. Il pense à trop de choses à la fois, trop de choses se mélangent dans sa tête.
Hazel est un loup-garou et si Arthur l’accepte, il ne sait pas comment l’aider. Il ne peut pas lui faire que des pancakes, quand même. Le jeune attrapeur veut faire plus, veut vraiment être à la hauteur de cette fille. Cette nana qui se croit en bas de l’échelle, mais qui est tellement plus, bien plus que ça. Pour lui, elle est un univers à elle seule et tant pis si le reste de la société la voit comme une marginale, une dégénérée ou un monstre. Ils sont des idiots, tout simplement. Dolores ne lui parle toujours pas. Elle lui en veut forcément. Il faut dire qu’Arthur la comprend et à sa place, aurait sans doute réagit de la même façon. Elle a subi un printemps désastreux ponctué par les actes des Guêpes Écarlates, le fameux fan club assez… Spécial dirions-nous, des Frelons avant d’envoyer une beuglante à Arthur pour lui réclamer des comptes, des explications quant à son comportement. Car oui, Arthur Bagshot avait promis d’arranger la situation après le désastre de la distillerie. Il n’a rien fait, préférant écouter les conseils de son coach ce qu’il regrette désormais et comble de la discorde ! Arthur a été exécrable quand il a répondu à son amie. Alors oui, forcément, une lettre d’excuse envoyée sur le tard n’allait pas arranger les choses. Et puis, il y a la famille et son frère jumeau. Arthur s’est promis de passer plus de temps avec eux, de retourner chez ses parents, ce qu’il n’a pas fait depuis des mois. Il veut le faire avant l’automne et l’automne, c’est bientôt. Mais il y a Adam. Adam que le petit frère a chassé avec perte et fracas de chez lui quand le géant est venu complètement ivre lui parler. J’ai vraiment tout gâché se dit Arthur en fermant son livre. Ce livre justement, il ne parle pas de quidditch comme la plupart des lectures du joueur, mais de football. Un sport qu’apprécie beaucoup Adam et dont Arthur n’a jamais trouvé une quelconque intérêt. Pourquoi jouer au sol quand on est un sorcier et que l’on peut voler sur un balai ? Les sensations sont forcément moins intéressantes et puis, un seul but et pas trois ? Mais Arthur veut faire des efforts et veut aussi s’intéresser à son frère, à ce qu’il aime, alors, le cadet s’est dit que déjà, comprendre les règles du football serait un bon début non ? Mais avant d’espérer aller voir un match avec lui, pourquoi pas le derby United contre City, d’ailleurs ? Il devrait peut-être lui parler.
Perdu dans ses pensés, il n’entend pas les bruits de pas qui se pressent devant chez lui. C’est le chat qui les entend et qui relève la tête et miaule, sortant le sorcier de ses songes. On frappe alors à la porte. — Arthur, ouvre, c’est Laurel. Laurel ? Que fait son amie et coéquipière ici ? Elle vient rarement le soir et encore moins à Godric’s Hollow, préférant les grandes villes. L’intéressé se redresse, pose ses yeux sur l’horloge qui indique dix-neuf passé et va ouvrir. Face à lui, la sorcière qui ne porte pas des talons pour une fois, mais des chaussures de randonnées, ou quelque chose dans ce genre et derrière elle, la silhouette massive d’Emrys. Qu’est ce qu’il vient faire ici aussi ? Mais les explications viennent rapidement. Si Laurel est là, c’est pour aller récupérer Bonnie, leur jeune et talentueuse gardienne. Elle explique à l’attrapeur que la gamine d’à peine dix-huit ans s’est rendue à une soirée dans les bois, organisée par des membres du club des Vagabonds de Wigtown près de Godric’s Hollow. — Ce n’est pourtant pas son genre, on a un match dans même pas deux jours répond Arthur surpris. Oui, Bonnie est une gamine mal élevée, souvent vulgaire, elle crache comme les garçons, fait des doigts à tout va et injure qui elle veut, mais derrière cette image de môme des caniveaux se cache une fille droite qui met toujours le quidditch en avant. Bonnie a une conscience professionnelle et jamais elle n’irait s’enivrer dans une soirée à même pas quarante huit heures du tout premier match de la saison. Match qui sera attendu et scruté car les Frelons sont les tenants du titre ! — C’est compliqué… Lâche Bonnie. Emrys hausse un sourcil et ajoute — Elle m’a traîné ici, mais je n’en sais pas plus que toi. Silence de la part de la reine de la ruche qui passe sa main dont les ongles sont parfaitement manucurés, c’est d’ailleurs un des nombreux mystères qui entourent Laurel, comment fait-elle pour jouer avec des ongles mi-longs et toujours en parfaits états ? Elle relève la tête et répond — Elle a découvert l’identité d’un de ses parents biologiques la semaine dernière. Je n’en sais pas plus, mais elle est issue d’un adultère et ça lui a fait un choc, alors elle a vrillé. Complètement. D’accord se dit Arthur, il sait que la gardienne est une orpheline, qu’elle n’a jamais su qui elle était, mais ce sujet n’a jamais été abordé. Bonnie est une tombe quand on lui en parle et une chienne quand on ose essayer de lui tirer les vers du nez. Elle crache et mord, se montre très désagréable car ce ne sont pas vos oignons, mêlez vous de vos culs qu’elle dit avant de s’éloigner. La seule à qui elle en parle, c’est Laurel. Et si elle est inquiète, c’est mauvais signe. — D’accord, on va aller la chercher dit Arthur avant d’ajouter — Tu sais où elle se trouve, précisément ? La sorcière acquiesce. — Apparemment, ça se passe dans une vieille scierie abandonnée, à l’orée de la forêt des saules cogneurs. Et ceci annonce le premier gong du glas qui sonne.

Quatre petits frelons s’en allèrent dans la forêt,
L’un se perdit,
N’en resta plus que trois.


Le chemin depuis la maison d’Arthur n’est pas long, mais le trio préfère transplaner pour arriver plus rapidement près des abords de la forêt. Bagshot ne dit rien, suivant Laurel qui commence à s’engouffrer dans la pénombre. — Quelque chose ne va pas ? Emrys connaît assez son partenaire et ancien flirt, oui, leur relation est délicate, gênante, pour voir que quelque chose le tracasse. Arthur est un type assez expressif. Si Laurel n’était pas aussi inquiète pour Bonnie, elle l’aurait facilement percé à jour. — Je… Il ne peut pas lui dire qu’ils ne sont pas si loin que ça du campement des Greyback et que là-bas, les sorciers sont des loups-garous, qu’une fourrure parmi les autres se trouve être sa copine, cette fille qui fait chavirer son cœur. — Je suis inquiet pour Bonnie qu’il ment en suivant Laurel. — Ne t’en fais pas, on va la retrouver et la ramener. Emrys est gentil. Emrys est grand et toujours positif, même s’il bougonne souvent dans son coin. C’est un gentil géant et Emrys rappel beaucoup Adam à Arthur. On dit toujours qu’avec un géant à ses côtés, il ne peut rien vous arriver, est-ce que c’est vrai ? Allez savoir. Mais l’attrapeur aimerait le croire car il n’est pas tranquille à l’idée de venir ici, pourtant, il avance. Un regard vers le ciel. Les nuages cachent la pénombre naissante. Dans une heure, à peine plus, il fera bientôt nuit. Arthur ne sait même pas à quel stade se trouve la lune. Il s’était pourtant dit que depuis qu’il est avec Hazel, il allait suivre son évolution, passant de nouvelle lune, invisible à l’œil nu, croissante, pleine et décroissante, mais la frénésie de la reprise l’en a empêché. Encore une promesse non tenue, tu les accumules, nabot. — C’est par ici indique Laurel en sortant sa baguette magique de la poche du pantalon qu’elle porte. Une faible lueur s’en échappe. — Comment tu sais ? T’es déjà venue ici ? La question du batteur est pertinente, mais Laurel fait comme si elle n’avait pas entendu. Elle fait souvent ça quand elle ne veut pas répondre, car souvent justement, la réponse qu’elle a à donner ne plaît pas. Emrys siffle entre ses dents. Il déteste quand la sorcière fait ça. Arthur n’aime pas non plus et d’ordinaire, il insiste pour savoir, mais pas cette fois, trop préoccupé à se demander ce qui peut rôder dans cette forêt, à la nuit tombée.
La scierie est en vue après une quinzaine de minutes à crapahuter dans les bois. On entend du bruit, de l’agitation. Les Vagabonds sont là. Arthur reconnaît sans mal le capitaine, Reginald Cooper une bière à la main en compagnie d’autres joueurs. Si la ligue majeure d’Angleterre et d’Irlande est la plus suivie, la ligue mineure existe aussi et la seconde division compte plusieurs équipes. Certains joueurs sont présents à la fête clandestine et dévisagent les Frelons. Ils ne sont pas aimés. Arthur le sait. Emrys reste de marbre et Laurel s’en moque. Les Frelons les ont vaincu, ont remporté de nombreux matchs et quand ils jouent, ils jouent pour la victoire. Jouer pour participer, c’est un discours de perdant. Alors on les observe, on se demande ce qu’ils font là, mais Laurel ne se démonte pas et discute sans attendre avec Cooper pour obtenir des informations. — Bonnie ne semble pas ici dit alors l’attrapeur en cherchant une crinière rousse dans la petite foule rassemblée. — Je n’aime pas ça ajoute Emrys en croisant les bras contre son torse. Et puis, le ton monte. On entend Laurel qui commence à s’énerver et Cooper qui l’insulte. — Arthur, ça chauffe dit Emrys en approchant rapidement. Arthur ne se fait pas prier pour le suivre et s’il se met devant son amie, Emrys a déjà repoussé le Vagabond plus loin. Une bagarre peut éclater à tout moment. — Laurel, qu’est ce qui se passe ? Demande Arthur. — Bonnie a disparu et ce petit merdeux refuse de me dire où ! Et d’autres sorciers sortent leurs baguettes. Ça commence à sentir mauvais se dit Arthur, mais s’ils veulent se battre, les frelons vont se défendre. Baguette à la main pour Arthur, Emrys fait de même. — On veut juste savoir où est Bonnie lance Laurel pour finalement apaiser la situation. — Je te l’ai dit ! Elle a pris un pack de bières et elle a filé dans les bois ! Répond Cooper en crachant aux pieds d’Emrys qui, intelligent, préfère ne pas répondre pour envenimer la situation. C’est finalement l’un des Vagabonds, Morgan Stokes qui en dit plus et crache le morceau — Elle a filé par là, y a même pas trente minutes en indiquant un vieux chemin de terre qui s’enfonce encore plus dans la forêt. Si Cooper le fusille du regard, Laurel ne lâche pas un merci et déjà, passe devant Arthur en accélérant le pas. La situation reste ainsi tendue et Arthur suit son amie, Emrys sur ses talons. Second glas qui sonne, ding dong.

Trois petits frelons trinquèrent à la gloire,
L’un but jusqu’à plus soif et s’en étouffa,
N’en resta plus que deux.

À mesure que Arthur avance dans la forêt, le chemin de terre, sans doute emprunté dans le passé, quand la scierie fonctionnait encore, semble disparaître pour laisser place à des herbes hautes, des fougères. La nature est sauvage ici et Arthur se perd, incapable de savoir si le campement des Greyback est loin ou non. Emrys manque de trébucher sur la racine sortant d’un arbre et se reprend. Le trio avance et Laurel est silencieuse. Arthur connaît suffisamment son amie pour savoir qu’elle craint pour la gamine. — On va la retrouver qu’il dit pour la rassurer. — Oui… Et après, on fait la peau Vagabonds. Emrys, en match, balance tout ce que t’as sur Cooper, quitte à lui éclater les dents, je m’en moque. Elle est en colère, la belle, en colère car elle sait, tout comme les deux autres joueurs, qu’on a piégé Bonnie, profitant de sa tristesse pour l’attirer ici, à une fête afin qu’elle ne joue pas, qu’elle soit remplacée et que les frelons démarrent mal leur saison. C’est fourbe, c’est mesquin, c’est pathétique et ça enrage Laurel. Arthur lui, se contient, essai de se détacher de ça car il sait qu’en dehors du quidditch et des enjeux, il y a pire ici. Il y a les monstres, cachés dans les profondeurs de la forêt. Il ne doit pas y penser. Il cherche la lune du regard, mais la cime des arbres est trop haute pour apercevoir le ciel sans étoile. Lumos qu’il dit pour enfin, offrir de la lumière au groupe. — Là indique alors Emrys en ramassant au sol une cannette de bière terminée. Bonnie semble être devenue une version moderne du petit poucet, mais c’est forcément à elle et ça veut dire que la gardienne n’est pas loin. Laurel commence à appeler la jeune sorcière, un peu plus fort, espérant une réponse. Peut-être devraient-ils se séparer ? Emrys a la même idée, mais Arthur n’y tient pas. Ils doivent rester ensemble, non ? C’est mieux, car dans les bois se cache… — Laurel, Arthur, continuez par là, je vais essayer plus loin, on reste à bonne distance pour couvrir un plus grand espace. Si Laurel acquiesce, Arthur veut dire non, mais il n’ose pas. Il hoche la tête et s’éloigne vers la droite avec son amie. Ils continuent de marcher plusieurs minutes.
Et un bruit dans la forêt qui perce le silence. Une sorte de cri ? Non, un rire ? Non, un hurlement ? Un animal ? Laurel se retourne vers Arthur et le fixe.
— Tu as entendu ? Il acquiesce. À quelle distance du campement Greyback sont-ils ? Avec la nuit qui est tombée désormais depuis un petit moment, Arthur Bagshot ne reconnaît pas les lieux. — Emrys ! Qu’il dit alors, cherchant leur camarade et la lumière échappée depuis sa baguette, mais rien. — Emrys ! Plus fort, mais rien. D’accord, maintenant, ils en ont perdu un autre ! Arthur peste, jure entre ses dents une insulte. Il aurait dû le dire, que ce n’était pas une bonne idée, qu’il ne fallait pas se séparer. Le jeune homme se tourne vers son amie. Laurel a le teint livide, elle est mortifiée, inquiète. — On va les retrouver. Emrys a dû aller plus loin, ça va aller, d’accord ? On va les retrouver, lui et Bonnie. Et elle acquiesce lentement, remet une mèche de cheveux derrière son oreille. Oh, sa main tremble. C’est rare, mais ça prouve qu’elle a peur. Arthur a-t-il peur lui aussi ? Oui, mais pas encore tout à fait, pas encore beaucoup. Troisième et dernier glas, le son est plus fort, plus proche.

Deux petits frelons se mirent à courir,
Un loup, de l’un, lui fit la peau,
N’en resta plus qu’un.


— Oh je sais ! Dit Arthur en cherchant dans sa sacoche qu’il a pensé à prendre juste avant de partir. Il sort une fiole. Laurel arque un sourcil. — Une potion Œil de chat, idéal pour voir dans la nuit. C’est mieux que Lumos dit-il en buvant d’un trait le tout. Et ses pupilles se rétractent tel un félin. Il va guider Laurel dans les profondeurs et lui prend la main pour qu’elle ne le lâche pas. Ils avancent et c’est un sanglot étouffé qui casse le silence de nouveau installé dans la forêt. — Bonnie ! Dit alors Laurel, mais Arthur ne la voit pas. Elle ne doit pourtant pas être loin. — Bonnie ! Qu’il dit plus fort. Rapidement, ses yeux s’habituent à la pénombre et au loin, à gauche, il distingue une faible lumière. C’est sans doute Emrys ! Et Bonnie, où-est-elle, les bruits venaient de la droite. Il y a un gros arbre. Arthur distingue très bien le chêne et une silhouette aux pieds de celle-ci, recroquevillée. C’est la gardienne des frelons ! — Là-bas ! Laurel acquiesce et presse le pas à Arthur pour lui passer devant et rejoindre Bonnie. C’est bien elle qu’il constate quand enfin, ils l’ont retrouvé. Elle est sans doute ivre, car plusieurs cadavres de cannettes trônent autour d’elle, triste, épuisée, mais elle est là. Laurel la prend contre elle, retire sa veste pour la mettre sur l’épaule de la petite. — On va te ramener à la maison, chez Arthur, ça va aller, tout va bien se passer d’accord. Arthur s’accroupit pour la réconforter aussi. Il n’est pas plus vieux qu’elle, mais elle pourrait facilement être sa cousine Lucy, une gamine qui a encore un pied dans l’enfance et l’autre, dans le monde adulte, projetée trop rapidement. — Je vais prévenir Emrys dit alors Arthur, soulagé. Il ne faut pas traîner ici, pas plus longtemps et l’attrapeur se redresse, lève sa baguette en l’air pour sortir des étincelles en l’air que le batteur pourrait voir. Derrière lui, il entend sans comprendre Laurel qui réconforte la jeune gardienne, la serrant dans ses bras.
Mais, aucune réponse de Emrys et cinq minutes s’écoulent. Arthur recommence. Dix minutes, il relance encore ses éclairs. La potion ne va pas durer éternellement et ils doivent sortir d’ici tous ensemble, hors de question d’en laisser un de côté. Les frelons sont une famille, ils se serrent toujours les coudes. Et Arthur distingue enfin quelque chose. Une forme, quelque chose, qui court, s’élance vers eux à vive allure. Plus elle se rapproche, plus le garçon peut distinguer les traits du batteur, à bout de souffle, mais surtout, le regard terrifié, le regard apeuré. Qu’est ce que… ? Le palpitant dans la poitrine du nabot s’accélère un peu et puis, cesse de battre, le temps semble se surprendre quand enfin, Emrys est visible, sa baguette à la main, lumos toujours activé. — FUYEZ ! Quoi… ? Mais… Pourquoi ? Laurel relève le visage, intriguée. — VITE, BARREZ-VOUS ! Laurel se redresse alors à son tour, approche d’Arthur, lève sa baguette. Elle voit enfin Emrys qui accourt littéralement vers eux. — Emrys !? Mais enfin…
Arthur veut parler, mais n’y parvient pas. S’il ouvre la bouche, aucun son ne peut en sortir. Œil de chat oblige, il distingue l’ombre, la fourrure, le monstre. Elle est encore loin derrière Emrys, mais elle est là, la terreur de la nuit. Le roi des loups, comme on dit dans les contes pour les petits enfants, pour ne pas les terrifier, mais pour les apeurer, juste assez pour ne pas qu’ils osent s’aventurer seuls dans les bois, à la nuit tombée. Et au dessus du trio désormais quatuor, le nuage se lève, dévoilant une pluie d’étoiles et surtout, la lune à son apogée. Pleine et ronde, belle et terrible, meurtrière et bientôt sanglante. Au tarot, l’arcane de la lune n’est jamais bon signe, car la suivre est gage de malheur. Et le glas ne sonne plus, il est tombe, s’abat brutalement.

Un petit frelon se retrouva tout seul,
Triste d’avoir perdu ses compagnons,
Dans la folie il sombra.

N’en resta plus,
(. . .)
Aucun.


-01 potion œil de chat retiré de l’inventaire.

MADE BY @ICEANDFIRE / IN FOR THE KILL › 2021-2022



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faciès & dot : Herman Tommeraas (@joemaw-torpeur)
doublon(s) : Augustus Parkinson & Mila Rowle
gallions : 443
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pronoms : He/Him (il)
décade : Jeunesse dans le corps et dans l'esprit. Vingt-deux années déjà bien exploitées.
labeur : Homme de main de la Pègre Magique.
alter ego : Stephen Barton
sang : Être supérieur. Meta-humain digne. Race hybride et supérieure à toutes les autres.
don : La lune est une religion, la lycanthropie une conviction.
myocarde : Libre de croquer (littéralement) ce qui bouge.
allegeance : La Pègre Magique
particularité physique : Des cicatrices qui bardent le corps.
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(#) Re: ici gît l’abîme. ●
23.09.24 22:36
c'est une sorte de vie que personne ne voudra, c'est une sorte de vie... J'espère que tu me choisiras.
I

CI GÎT
L’ABÎME




« Nos maîtres sont morts.
Et nous sommes seuls. »


Messianique. A genoux comme le cistercien, débout comme le combattant, sur les pieds et dressé prêt à partir à l’assaut comme le soldat. Tout ça se mélange dans la tête, tout ça dégueule par les pores de la peau et par la cigarette que tu fumes.
L’heure ne passe pas, l’heure est une salope comme toutes les autres. Bien prompte à se déhancher, à caler sa cadence sur sa propre envie, à faire fleurir sur la bouche comme sur l’intimité de folles et irresponsables envies. Puis à les souffler comme de vilaines petites bougies. Parce que l’heure est une femme, une personnification du malheur sur terre, l’une des cavalières armées d’un ouest sauvage et perdu. Et cette cavalière entre en confrontation contre l’Apocalypse elle-même. De sa langueur, elle étire encore et encore ce désir si profond de voir se déchirer la peau, de voir s’étendre les crocs et le pelage à l’unisson. Comme des coups de semonce qui font miroiter le bonheur retrouvé, comme des coups de semonce qui n’avertissent plus mais punissent avec grandeur.
Cette heure ne passe pas non, les minutes s’égrènent en l’attendant, elle, avec la régularité toute énervante. Une patience à aucune épreuve, pas même à celle de la régularité, qui fait que tes pieds s’écrasent dans le sol crasseux, merdique du camp. Forêt des cogneurs comme le refuge ultime, comme le rempart d’une communauté exclue dressée entre le monde et toi. De tous les opprimés, de tous les reclus des châteaux, des manoirs, des fermes et des roulottes, il en est un encore plus refusé que les autres, l’un que même la folie refoule à son entrée parce qu’elle est assurée qu’il pourrait la battre : toi. Avec ta gueule d’ange encore traumatisée qui s’admire dans le miroir, les yeux noircis d’hématomes – dernier cadeau en date d’Hazel – et cette moue contrite qui aspire le tabac comme s’il s’agissait d’un fluide céleste. A pomper les dieux et les déesses, à récolter les fluides ichoreux des petits enfants et de leurs parents aussi, nulle jalousie ne s’instaure dans ta consommation immodérée et à déguster les larmes encore chaudes prélevées sur les joues d’Hazel lorsque les bravades de la jeune blonde dégénèrent en pugilat guerrier, tu sembles plus beau et plus jeune de jour en jour. Ce n’est qu’une impression, la tienne, que ce rajeunissement qui fait du bien. Pas que tu craignes les vieux jours, au contraire : tu appelles cette barbe inexistante à se développer, tu appelles ta silhouette à se tailler encore un peu et tu appelles surtout la sagesse du grand âge. Qu’on ne refuse plus rien à cette bouille avec dix ou quinze ans de plus. Ni la majesté d’un règne sans conteste sur cette race dégénérée dont tu prévois d’être le porte-étendard, le Cavalier sonnant la charge et s’en allant guerroyer pour que les frontières s’étendent et s’épanchent ni la sainte bénédiction de piocher dans le cheptel féminin de cette meute pour contenter les vives urgences de nuits délurées. Parce que le haricot magique réclame autant son dû que l’imbécile créature qui palpite au-dessous de cette baraque de chair. Loup puissant t’envoyant des contradictions, loup puissant sentant parfois pour toi que la situation est complexe, trop, pour le colibri qui s’est logé dans la boîte crânienne. Pas que tu sois particulièrement idiot, c’est bien l’inverse. Asher l’a répété maintes et maintes fois : tu as une intelligence différente, pas scolaire, pas faite pour les longues études et les plaintes sur les cent parchemins nécessaires au moindre devoir métaphysique de matières idiotes... Non mais cette intelligence brutale, cette intelligence de cerner l'humain et la bête avec la même force. Cette intelligence de ne pas te laisser pisser sur les bottes, cette intelligence de ne pas te laisser baiser comme un bleu par la vie et les coups de putes. Littéralement. Parce que les coups reçus par quelques filles de joie du village ont calmé le désir d’en faire le saint usage. Les donzelles ramenées par Hazel ne sont désormais plus qu’un lointain souvenir à ta virilité. Mieux vaut les chasser comme le prédateur qui sommeille au fond. L’Homme est un loup pour l’Homme ; Le Loup est un homme pour le Loup ; et l’Homme comme le lupin sont des prédateurs pour La Femme.
Passé l’exploration du visage dans le miroir où se dessinent des volutes de fumée, tu fixes encore une fois la pendule de guingois qui trône au-dessus de la minuscule table à manger de la roulotte. Les aiguilles, insensibles aux drames humains qui se joueront bientôt, pointent vers l’obscurité sans l’atteindre pour le moment. Prendre son mal en patience. Panser ses plaies et penser. Penser à Hazel, petite salope en culotte courte, qui s’est démenée pour avoir l’été le plus merdique de tous. Il y a eu tout d’abord la morsure de ce moldu qu’elle n’a même pas été capable de tuer comme l’idiote qu’elle est. Elle a pris sa raclée et en prendra encore deux ou trois pour la punir de cette imprudence et qu’elle fasse pénitence de ses actes. Quel fardeau à supporter sur les épaules, quel écrasant petit poids à assumer au quotidien. Qu’Oona se plaigne encore de devoir supporter les entiers kilos de chair sur sa poitrine ; elle ne connait rien du poids à porter et à soutenir Hazel autant. Cette gamine pourrait récurer le fond des caniveaux qu’elle trouverait encore le moyen de merder. Mais si l’acte de mordre un moldu n’était pas suffisant pour sa Majesté et sa cour royale d’emmerdes lactées, fallait-il encore qu’elle mente. Qu’elle mente et qu’elle se mette à fréquenter l’autre bord, le bord interdit. Le rivage dont on ne revient, pour une demoiselle, qu’avec une fébrile partie d’intimité en moins.
Imaginer Hazel perdre la fleur de sa jeunesse, imaginer Hazel couiner comme une truie à grimper aux rideaux, imaginer Hazel s’éclater comme toi tu t’éclates parfois est une idée insupportable. Qu’elle fréquente un garçon et c’est la terre qu’il faut annihiler. Qu’elle goûte au plaisir de la chair, de mêler sa salive à une autre et c’est un génocide purificateur qu’il faudra commettre. Sur l’ensemble de la population, sur le monde entier, sur l’univers et sa voie lactée. Hazel est ta sœur, Hazel est ton engin, Hazel est ton objet. Pas un objet de désir ; pas même une vague idée saugrenue incestueuse – tu ne vis pas dans un roman de fantasy – mais une chose à posséder. Mentalement, physiquement, l’emprise doit être totale. Comme une religion sur le fidèle ; comme une idéologie sur le fanatique.
Hazel est une ombre qui plane sur ta vie ; une lune qui souffle le jour pour te rendre l’espérance des nuits heureuses. L’imaginer au loin, dans les bras salvateurs, est une hérésie. Mener l’inquisition, faire sonner les tambours, résonner les cors de la guerre pour l’en empêcher. Quitte à se la mettre à dos, quitte à ce qu’elle ne comprenne pas. Mais ton silence est une règle d’or, ton silence est une douleur prolongée, les lèvres mordues, la langue en tornade dans la bouche pour ne pas mettre à jour tes trouvailles de détective. Inspecteur sans gadget, tout juste esprit criminel, faire languir la proie est la partie la plus amusante d’une chasse à courre. Il y a eu ces bruissements, il y a eu les visages d’Hazel, ses silences et ses non-dits. Puis il y a eu un élément physique, une preuve tangible que tout n’était qu’une vive imagination. Un maillot de Quidditch. Hazel est une buse, Hazel n’y pipe rien à rien, Hazel est une merdeuse, Hazel est comme toi : une bouseuse. Et ce maillot, précieusement gardé comme s’il s’agissait d’une sainte relique. Hazel n’a pas viré religieuse, encore moins à aduler les balais – il suffit de voir l’état du dépotoir dans lequel elle vit – alors ce maillot ne peut avoir qu’une signification : Hazel se tape quelqu’un. Qui voudrait foutre sa langue dans ce cratère de crasse ? Qui voudrait baiser une fille aussi plate et fine qu’une tranche de pain de mie ? Un dingue, un malade, un cinglé. Et dieu seul sait – même dans son inexistence – si tu détestes les cinglés. Après tout… Maman était une malade de première, mise au rebut parce que dans son cerveau les cymbales jouaient trop fortes, parce qu’elle était désaxée d’un monde qu’elle ne comprenait plus, qu’elle n’avait jamais compris.
Heureusement que les gènes se sont arrêtés avec elle. Toi, le saint d’esprit, toi la normalité à l’état brute et pure. C’est normal en tous cas que tu considères ta personne. Mais lui ? Celui qui touche Hazel ? Il devra être châtié sans sommation. Dans les plus brefs délais et dans les souffrances les plus ultimes. Lui faire sauter l’œil avec une cuillère ? Lui arracher une dent avec la main nue et la vigueur d’un loup en rut ? Lui couper les orteils à la scie sauteuse ? Ou bien attenter à son appareil génital avant de le déguster devant ses yeux ébaubis ? De pures pensées normales qui font bouillir le pantalon. Dans la caboche le sexe et la violence ne sont jamais éloignés, deux vertus très Sadienne que tu possèdes et que tu aimes à exprimer. Comme le peindre sur sa toile, faire pleuvoir les gouttes de sang est d’une beauté sans nom. Faire goutter autrement le fluide est un plaisir aussi immense. Alors lorsque les deux viennent à communier comme le chanoine avec son seigneur, comme le pur avec sa morale, comme le gueux avec son roi tout est si beau, tout est si parfait. Moment de grâce, moment de dire les grâces. Moment de s’enhardir un peu alors que la nuit approche. Elle est si parfaite, déjà présente dans le ciel, mais pas assez clairvoyante pour que s’amorce le tangage infernal.

« Notre génération n’est plus une génération
Ceux qui restent, le rebut et le coupon
d'une génération qui promettait hélas plus qu’aucune autre »


Le rite est presque complet. Tu as amorcé quelques pas déjà. La cigarette toujours sur le bec. Presque jusqu’au dernier moment pour conjurer les dieux de l’obscurité dans de païens rituels de fumée. Fias volontas tuacomme le dit la prière consacrée. Craquent les brindilles sous les pas, craquent les gravillons et la boue. Craque la forêt aussi dont les bestioles nocturnes entament la soirée par des caquètements et des bruissements. Quel plaisir immense dévore tes entrailles à cet instant. Une promesse sans savoir à cet instant que la nuit sera d’anthologie. Qu’elle sera prolifique au point d’épancher ta soif de sang pour un temps. Un temps seulement car à la nouvelle lune aucun doute qu’elle sera de nouveau là, cette envie de croquer, de manger, de dévorer. De détruire. De faire fourmiller la langue sur des entrailles fraiches.
Enfoncé suffisamment dans les bois tu entames à dévêtir ce corps. Bientôt nu des pieds jusqu’à la tête, les tétons en pointe face aux températures plus clémentes de septembre, le sexe renfermé dans sa calotte glacière, les pieds picotés par les aiguilles des pins. Le vent chatouille, le vent excite, le vent fait porter aux narines des odeurs de chair pas si lointaines. L’impudence. L’impudence de ces sorciers qui se croient hybrides ou amis de ceux-là, qui pensent encore que la coexistence d’une espèce aussi inférieure avec une race si supérieure peut se faire dans le calme et dans la paix. Mais la bave du crapaud atteint la blanche colombe. Et la bave est emplie de toxcines, prédicatrice de destruction.

« Tout au monde est désaxé, tout
Et nous
Enfants gâtes, emmenés pour le plaisir du soir
La douceur des lampes
Le crépuscule qui fond les contours
Nous rôtissent en pleine apocalypse »


Magistrale, magnifique, impériale. Elle est là, elle se dévoile, impudique, faisant rougir les messieurs et les dames. Elle se voile derrière les nuages. Mais trop tard. Les rayons ont dardé. Les rayons ont dardé si forts.
La carasse de déchire. Crampe, douleur, crampe, douleur, crampe, douleur. Le dos se déchire, le dos s’écrase, se ratatine et explose en une vigueur monstrueuse. L’avant suit, tout suit. La métamorphose à faire pâlir Ovide, à faire cramer Kafka, à faire se pendre Ionesco.
Immonde, fétide, la bête des marais s’est élevée une nouvelle fois. Son règne est là. Que les mortels se mettent à trembler, que les immortels quittent les havres gris, quittent le refuge du Valinor où ils se sont réfugiés à l’abri des hommes et de la fureur de la guerre.
Parce que la guerre est totale. Plus personne n’est aux commandes. Rien. Personne. Vils instincts. C’est l’odeur, c’est le goût, c’est la faim. C’est l’horreur qui pousse, c’est l’horreur qui frappe, c’est l’horreur qui met le pilote en automatique et qui fait graviter le monde entier. C’est l’envie d’entrailles, c’est l’envie de vivoter des corps frêles qui décide, c’est elle et toujours elle qui guide les pas timides puis qui s’affirment. C’est les pas, ceux-là, qui frappent maintenant le sol comme des marteaux, forge infernale lâchée sur l’Humanité. C’est le silence qui cueille un lièvre fougueux qui s’était aventuré dans ces terres désolées de tout espoir.
La bête est avalée sans concession d’une seule bouchée. L’encas idéal pour mettre l’appétit en forme, pour ouvrir le musée des horreurs, pour ouvrir sous les pieds l’enfer d’être né. La meute hulule au loin. La bête se retourne, attirée par l’envie, répudiée par le désir de la solitude. Car la bête aime être seule, elle aime infliger la souffrance, elle aime voir mourir, elle aime crever ses propres attrapades, elle n’aime pas partager. Parce que la bête est égoïste, parce que la bête est affamée et que la faim domine. Parce que la bête est silencieuse, parce que la bête est bruyante, parce qu’elle est tout ce qu’elle veut. Elle est immense, elle est la fille des dieux, des déesses et des astres. Elle intime la peur, elle intime la crainte et s’impose même si on ne veut pas d’elle.
La bête sonne l’halali d’une nuit de folie. Les matines sonnent avec puissance à ses oreilles. Les sons sont décuplés, les sens sont aiguisés comme les lames tranchantes avec lesquelles on rêve de la transpercer.
La bête sent. Elle renifle, elle renâcle. Humant la bonne pitance, humant qu’à ses environs, les bois sont piétinés, violés. Que celui qui pénètre dans sa tanière connaisse le trépas, de que celui qui foule cette terre oublie dédie sa mort à la vie imprudente qu’il menait alors. Qu’on agresse sa terre et la bête répliquera avec la force résistante. Dans l’ombre, la bête s’avance, emprunte des chemins qu’elle connait mieux que quiconque, des chemins qui sont les siens. Anciennes voies inusitées, les routes de cette forêt sont un royaume inconnu aux novices, impénétrable labyrinthe où Thésée y laissa sa peau. La bête voit. Elle admire, elle reluque. Un corps bien juteux se dresse là, à quelques pas. Un cadavre en sursis, un apéritif qu’elle dégusterait bien, la bête, avec une grande flaque de sang bien chaude.
Alors la bête s’excite, la bête souffle comme le buffle qu’elle est. Parce que la bête est un loup mais la bête est la nature toute entière, la bête est la faune, la flore, l’Humanité. La bête est immonde. Ses pas se font puissants, trop puissants. Alors la proie l’aperçoit et se met à courir. Elle court vite, elle hurle, elle hurle des paroles que la bête ne comprend pas. Parce que la bête est une bête et qu’en tant que bête, elle est bête. Mais ce qu’elle n’a pas en intelligence, la bête le compense avec ses immenses enjambées et sa force brute. Très vite, alors que la clairière s’est offerte à ses pas, la bête rattrape la fuyarde. Du coin de l’œil elle voit que d’autres petits corps attendent. Et un instant, une odeur la perturbe. Une odeur qu’elle reconnaît, une odeur qu’elle porte dans ses naseaux sans comprendre, sans se rappeler. Mais elle chasse cette perturbation éphémère, se promettant dans sa sagesse d’immondice de s’y pencher quelques secondes après.
La bête dérape. Elle se blesse le coussinet sans que cela ne l’arrête. Elle fait basculer celle qu’elle poursuit. Elle n’a pas le temps de faire dans le détail alors elle attrape la première chose qui tombe à côté d’elle. Un bras. Elle tire de toutes ses forces et n’en fait qu’une bouchée. Sous ses assauts, les dents broient les chairs et les os dans un mélange laiteux. Le goût est délicieux, la chair humaine possède un goût exquis. Le sang gicle du trou béant que le bras coupé dégueule. Pelage arrosé, la créature se délecte de la douche chaude qui s’offre. Elle se pourlèche les babines avant de reporter son attention sur les autres fuyards. Un corps juste devant titube comme si la folie s’était emparée d’elle. Le monstre regarde le spectacle et se met à courir, le corps dévoré éclate sous la pression des pattes et la première victime s’est retrouvée avec la tête éclatée comme une baudruche.
La gamine qui titube est la suivante. C’est un coup de museau qui fait chuter son corps à terre avant que les dents claquent et enfournent sa tête toute entière dans une gueule affamée. Broyée par le rouleau compresseur d'une force mécanique. Le sang gicle cette fois du cou privé de son extension la plus ultime. Deux restants. La bête est toujours perturbée par cette affreuse odeur qui perturbe sa chasse. Mais elle est décidée à s’en occuper après, pour se récompenser de sa belle chasse, de sa traque impeccable. Alors la bête s’attaque à la fille d’abord. Celle là est une grande gueule particulièrement énervante aux écoutilles dévissées de la créature. Les sons aigus ont toujours cette tendance à tendre la bête plus encore que possible. Résistante, la proie s’est refugiée derrière un arbre. Un coup de griffe de la créature la fait vaciller puis c’est une jambe qui s’enfonce dans la mâchoire. L’autre hurle à en perdre haleine, à perdre ses poumons, à perdre sa vie. La jambe amputée est engloutie. Mais la bête veut jouer alors elle donne de petits coups de patte dessus comme si c’était un jouet. On pourrait croire qu’elle se marre, là, à voir l’autre ramper comme si son état lui permettait d’aller quelque part. La bête se lasse du jeu parce qu’elle se lasse vite et que son estomac réclame un sacrifice, encore un. Alors la bête est minutieuse, elle commence par l’autre jambe.
Elle a l’impression que les cris ont redoublé alors que l’autre se vide de son sang sur le sol. La créature lèche les flots sur le sol, la créature se régale, la créature n’en perd pas une goutte. Ferreux, l’ichor est délicieux lorsqu’il se mêle à la boue de cette sainte forêt et le monstre est heureux, il frémit de tous ces poils dressés. Quelle merveille s’est dressée sur son chemin… Quelle merveille. La bête est en extase, son sexe s’est dressé, ses naseaux aussi. Tout est tendu chez la bête qui ne rêvait que de cela. Son pelage gris s’est transfiguré en écarlate. Alors que sa victime hurle toujours, son agonie ne lui permettant pas de mourir ni de vivre pleinement, la bête se détourne. L’odeur ne s’est pas tassée, non. Fugace pensée d’une silhouette blonde et d’un maillot. Flash. Mais la bête ne comprend rien, elle ne pense pas vraiment, c’est un instinct qui fait qu’elle se tourne vers le seul élément en pleine forme.
Et la bête entreprend de lui tourner autour pour bloquer sa fuite. Car dans son esprit maladif, la bête a une idée qui vient éclairer ses pensées. Une idée si perverse qu’elle pourrait émaner d’un humain… La bête veut jouer une partition différente… Alors elle tourne autour de cette odeur non identifiée qui fait grossir encore son excitation.

« Nous aimons tout ce qui finit
Et tout ce qui meurt
Voilà pourquoi, sans doute
Tous nos amis sont morts
Notre faute est d'y survivre »





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mob: bang, bang u're dead ●
Arthur Bagshot
mob: bang, bang u're dead
Arthur Bagshot
feuille de personnage

Feuille de personnage
RELATIONS:
INVENTAIRE:
ACQUISITION:
WANDS
KNIVES
SOUL
hiboux : 317
pseudo : roi de pique, marine.
faciès & dot : finn cole — monoclegraphic, kryptonite, dickinson.
doublon(s) : la princesse jules, edith la pimbêche et ron le papa ours.
gallions : 495
ici gît l’abîme.  Eb73e2ac69d9899f0a42ddc1ffa5feacde245ffc
pronoms : masculin.
décade : vingt-deux grains tombés au fond du sablier, cri poussé quelques fractions de secondes après le jumeau, apogée de son existence sous l’essence de sa jeunesse.
labeur : talent inné pour voler, acrobate des airs et esprit ambitieux, attrapeur vedette des frelons de wimbourne, le numéro sept sur le maillot, joueur professionnel qui rêve des sommets, notamment de rejoindre l’équipe nationale et de rafler tous les trophées.
alter ego : aaron ackerman.
storytime : en cours ;;
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sang : liqueur mêlée depuis trop longtemps pour prétendre à une quelconque stupide pureté, né d’une moldu et d’un sorcier, exemple parfait d’une cohabitation qui peut exister, mais autour du portrait de famille, le danger rôde toujours, à l’affût du moindre faux pas.
don : élu sourire le plus charmeur selon sorcière-hebdo, ça compte n’est-ce pas ?
myocarde : la presse prétend qu’il est un bourreau des cœurs, balivernes, depuis peu, il a entamé une relation avec la fille greyback dans le plus grand secret.
allegeance : son frère en drapeau tatoué sur sa peau, mais la pègre à ses trousses, petit trafiquant des riches.
particularité physique : petite taille, idéale pour fendre les airs et saisir le vif, se tient souvent courbé, effet secondaire de ses entraînements sur son balai, fine cicatrice sur l’avant bras droit, vestige du derby contre les flèches et d’une faute à son encontre où il fut percuté contre les gradins.
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(#) Re: ici gît l’abîme. ●
24.09.24 19:17
Face au grand méchant loup, nous sommes tous de pauvres agneaux.
I

CI GÎT
L’ABÎME


— Hé, Cooper, t’as entendu ? Le chef des vagabonds acquiesce et se redresse en finissant sa bière d’un trait, cul sec. — Je n’aime pas ça, on se tire. Venez.
Ils remballent, les perdants qui s’étaient posés à la vieille scierie et sans doute, ont-ils raison. Ils ne savent pas ce qu’ils ont entendu, ne le seront sans doute jamais. Ce n’était pas un bruit que l’on distingue facilement, car perturbé par le hululement des chouettes et le sifflement des vipères, mais dans les tréfonds de la forêt, c’était un cri d’alarme, un cri de détresse. Sauvez-nous ! Mais il est déjà trop tard.

Nous sommes morts.
Nous sommes tous morts.


La mort prend bien des formes, bien des visages. Ce soir, c’est celle d’un monstre. Une bête sans nom, une bête démoniaque, une bête maudite. Les pupilles d’Arthur s’écarquillent et il est incapable de parler, incapable de se mouvoir quand il l’aperçoit. L’horreur court, l’horreur est dressée sur ses pattes arrière et surtout, l’horreur est affamée. Elle a faim, elle chasse et Arthur comprend qu’il sont des gibiers. Est-ce donc ça, un loup-garou ? Une créature immonde aux formes décousues, difformités apparentes. Des griffes qui peuvent déchirer la chaire, des pattes anormalement trop longues, une gueule béante laissant apercevoir des crocs et de la bave qui dégouline des babines, un museau bien trop long et des yeux, des yeux… Des yeux qui promettent une mort atroce, en aucun cas clémente.
Arthur est incapable de réfléchir, son cerveau est mis sur pause, tout comme son corps. Son corps qui transpire de sueur froide. Une question lui vient alors à l’esprit, dans le temps qui semble s’être arrêté. Pourquoi la mort te fait peur, petite brebis égarée ? J’entends les os de ton cœur qui craquent, ou est-ce tes dents qui claquent ? Ni l’un ni l’autre. Ce sont les crocs qui brisent des os, les os d’Emrys, les os de son ami. Et ce n’est pas comme dans les histoires ou dans ces films en noir et blanc. Le monstre n’avance pas au ralentit, la scène se passe à une vitesse normale, pourtant, Arthur n’arrive pas à réagir, tant l’effroi lui glace le sang. Il voit, ne peut détourner son regard, mais est incapable de réagir quand Emrys se fait dévorer le bras, quand les crocs de la bête s’enfoncent dans sa peau, déchire la chaire et que le sang commence à gicler. Il faut l’aider, il faut aider Emrys dit cette petite voix dans sa tête, mais Arthur en est incapable. Il n’entend même pas Laurel quand elle se met à crier de stupeur ou d’horreur. Peut-être est-ce les deux en même temps. Cela lui semble être comme un écho lointain, un acouphène dans son oreille l’empêche d’être réellement là. Est-ce que Emrys s’est mis à crier lui aussi ? Peut-être bien. Sans doute un cri de douleur quand son bras est séparé du reste de son corps, mais le batteur n’a pas le temps de réellement souffrir ou tout du moins, de sentir la douleur s’installer dans tout son être que sa tête explose, éclate et que le sang imprègne la forêt. Elle retourne à la terre pour mieux la nourrir, pour mieux nourrir la bête qui s’en repaître.
Nous sommes sa pitance du soir. Et tu vas bientôt mourir comme ton ami. Emrys est mort n’est-ce pas ? Il ne bouge pas, il ne parle plus, il ne cri plus, il est forcément mort. Non, ce n’est pas possible, ce n’est pas possible !

Un frisson parcourt le corps d’Arthur qui entend son cerveau lui ordonner de prendre ses jambes à son cou, de courir, courir pour sa vie, courir pour sa putain de survie, mais son corps, ce bâtard, refuse d’obéir. Il bouge à peine un doigt. Il est comme figé, paralysé. Son cœur accélère, il tambourine fort, si fort qu’il entend cette cacophonie infernale se jouer dans sa tête, comme les cloches qui sonnent non pas midi, mais minuit, l’heure du crime. Et le bourreau sous forme bestiale reprend sa chasse, ne semble pas avoir de temps à perdre pour étancher sa soif. C’est Bonnie la prochaine, Bonnie qui titube, encore sous les effets de l’alcool. Sent-elle seulement les crocs qui se referment autour de sa gorge pour lui arracher la tête, décapitation horrifique, meurtre barbare. D’ordinaire, Arthur aurait vomi ses tripes, mais il en est incapable. Nouveau cri, Laurel est sans doute celle qui revient à la vie en premier des deux. Deux. Oui. Vous n’êtes plus que deux sur quatre et bientôt, vous serez encore un de moins.
Ils sont bêtes pourtant, car la chanson disait bien qu’il ne fallait pas se promener dans les bois quand le loup y était, sinon, il n’hésiterait pas à vous déchiqueter. Car oui, la bête ne mange pas, elle dévore et pour cela, déchire la peau, brise les os, fait voler le sang. Il y en a tellement de sang d’ailleurs. Comment une petite gamine de dix-huit ans à peine comme Bonnie peut avoir autant de sang dans le corps ? Du sang qui vole, qui souille le sol recourt d’épines de la forêt. Arthur sent quelque chose qui l’éclabousse. Il pleut ? Non, car c’est poisseux. Mais en fait si. Il pleut. C’est une pluie de sang. Un peu de Bonnie sur lui, sur son visage, sur sa joue et sur son front.

Nous sommes morts.
Nous sommes tous morts.


Ça se répète en boucle dans son esprit et Arthur voit tout, assiste à toute la scène car pupilles de chat encore actives, il voit bien mieux que Laurel, simplement éclairée par sa baguette et par la lune. Oh, la lune, si belle, si ronde, si sournoise aussi. Apprécie-t-elle l’horreur de la scène, son œuvre, elle qui a commandé à un de ses rejetons pour faire ce carnage ? l’envie de l’insulter de salope est si forte, mais Arthur revient enfin à la réalité. Laurel le pousse brusquement et il manque de tomber, de perdre l’équilibre. Il ne voit désormais plus la bête, mais le visage de son amie. Elle est livide, blafarde, déjà morte ? Pas encore. — COURS ! C’est tout ce qu’elle dit avant de faire de même. Et le cerveau reprend les commandes de la machine. L’attrapeur s’élance à son tour. Tout fonctionne à nouveau, toutes les images s’imprègnent dans son esprit, se gravent pour toujours, à tout jamais. Arthur court sans savoir où il va, mais il court. Une branche lui fouette le visage, égratigne sa joue, juste sous l’œil droit. Le sang perle, serpente, se mélange à celui de Bonnie. C’est affreux, c’est atroce. Des ronces s’accrochent à son pantalon, arrachent le tissu, piquent sa peau au travers, mais tout cela n’a aucune importance. Arthur doit courir. Laurel lui a dit et elle court, elle aussi. N’est-ce pas, qu’elle court ?
Non.
Nouveau cri, mais pas un cri de terreur, un requiem qui sort de la voix aigüe de Laurel. Arthur a tord de s’arrêter de courir, il devrait continuer, il le sait, mais c’est instinctif. Il se retourne, cherche son ami du regard et la voit enfin à quelques mètres de lui, sur la gauche. La bête sur elle tient l’assaut et rien ne saurait l’arrêter. Mais surtout, dans l’immonde gueule de l’infâme engeance de la lune, une jambe. Celle de Laurel. Amputée par la férocité des crocs, par la puissance de la mâchoire. Laurel hurle et dans son cri, mille mots pour mille maux qu’on ne peut décrire. Douleur, supplice, tuez-la vite, elle ne mérite pas autant de souffrance ! Arthur veut crier, hurler, mais il en est bien incapable. Quand il ouvre la bouche, ses lèvres tremblent, tout comme son être. Il baisse la tête brièvement sur son pantalon. La tâche formée autour de son entrejambe ne fait aucun doute, il s’est fait dessus, comme un gosse. Il est terrorisé, il est apeuré, il veut sa maman, il veut son papa, il veut sortir d’ici et se réveiller, que tout ceci soit un terrible cauchemar, mais que rien au final, ne soit vrai.
Sauf que tout ceci est vrai, tout ceci est la vérité. COURS. Ce n’est pas la voix de Laurel cette fois. Laurel agonise plus loin, elle rampe comme un insecte au sol, car elle n’a plus de jambe et c’est affreux. Elle n’est même pas morte, elle n’est plus entièrement vivante non plus. Elle attend simplement que la mort décide d’arrêter son petit jeu malsain pour venir la cueillir. Tu vas mourir si tu ne bouges pas ! COURS ! Encore et toujours, Arthur se reprend, se remet à courir.

Je vais mourir.
Je vais forcément mourir.

En boucle dans sa tête alors qu’il reprend sa course, mais de quelques mètres à peine, car la bête est enfin là, la bête lui fait face, la bête est un loup-garou.
« Tu m'garderais chez toi même si j'étais un sale monstre ? » La voix de sa petite amie dans son esprit, cette phrase, prononcée par la jolie blonde cet été. La réponse d’Arthur « Sauf que tu n’es pas un sale monstre. » Mais quel crétin ! Quel idiot ! Quel gosse inconscient et demeuré. Il se prend en pleine face toute l’ignominie du monde représentée par le loup-garou devant lui. Sa vérité était une belle farce face à celle qui lui barre la route. Les loups-garous sont des monstres. Car c’est bien un monstre qui se dresse devant Arthur Bagshot. Un monstre au pelage écarlate. Du sang partout, du sang sur le museau, celui d’Emrys, du sang sur ses griffes, celui de Bonnie, du sang sur son poitrail, celui de Laurel. Et surtout, du sang tout autour et dans sa gueule, celui de ses amis. Il est le dernier. Le putain de dernier et il recule d’un pas, puis de deux, mais la bête tourne, rôde autour de lui. Elle veut jouer. Il n’est qu’un jeu pour lui. — RECULE ! Il parle enfin, le pauvre gamin, il y parvient et réussi même à saisir sa baguette dans la poche arrière de son pantalon. Sa baguette car, ouais Arthur, t’es un sorcier, tu peux attaquer, défends-toi, porte tes coronaires que lui dit cette petite voix pernicieuse, toujours là, toujours au fond de lui.
Hazel est très jolie, Hazel est pourtant un monstre. Est-ce que c’est elle qui lui fait face ? Il ne voit rien d’Hazel dans ce monstre qui veut lui prendre sa vie. — Re…Cule… Moins fort, moins de vigueur, moins de ferveur. Il ne fait pas le poids, il ne peut pas gagner, autant abandonner tout de suite non ? « J’veux pas qu'tu t'fasses des idées sur moi. J'suis pas… j'suis pas juste Hazel. Y'a c'truc en moi qui peut t'foutre en l'air si tu restes d'trop près. » Elle avait raison. Y a pas juste Hazel, y a cette chose, abomination prénommée lycantrophe qui vit en elle et c’est terrifiant. Arthur a joué et il a perdu. Il a fréquenté la mauvaise fille, est tombée amoureuse de la mauvaise nana, pourtant, il peut s’en taper autant qu’il veut, des filles. Pourquoi celle-ci ? Pourquoi Hazel Greyback ? Et le nabot ne sait pas pourquoi, ne sait pas comment, mais ça lui donne la force d’avancer, la force de faire un pas en avant et sans réfléchir, d’agir. Instinct de survie, sans doute. Quand la proie refuse de mourir trop vite, décide de lutter jusqu’à la fin. Un autre déclic dans son cerveau et l’incantation est prononcée. — Incarcerem ! Les cordes jaillissent de sa baguette pour viser la bête, s’entortiller tels des serpents autour d’elle. De quoi la ralentir à défaut de la tuer.
COURS MAINTENANT MINABLE !

Encore et toujours, il court. Reprend sa course folle dans les limbes. Incapable de se diriger, incapable de voir où il va malgré sa vision nocturne, il ne s’arrête pas. Il devrait transplaner non ? Il pourrait ! Pourquoi n’y a-t-il pas pensé plutôt ? Mais dans son état de panique, Arthur sait que ce n’est pas conseillé, qu’il pourrait se rater, pire, être désartibulé ! Mais ce sort n’est-il pas plus enviable à finir en morceaux, dépecé vivant par un monstre ? Ce monstre est réel et il a décidé de jouer avec lui comme un chat peut jouer avec sa proie, petit oisillon innocent. « La meute, c’pas qu'une bande de potos qui s'tapent dans l'dos à la pleine lune. C’bien plus moche qu'ça. Mon frère, l'est pas comme moi. Lui, y voit ça comme un cadeau, cette putain d'saloperie. Et y veut que j'sois comme lui, que j'mette de côté tout c'qui est humain. » Sauf que… Hazel, est-ce qu’il y a quelque chose d’humain qui se cache là dessous ? Arthur ne pense pas. Ce n’est pas possible. Sinon, un humain n’aurait jamais fait ça ! Tout ce qu’il sait, le gamin, c’est qu’il doit sortir de là, s’échapper. La scierie est le chemin de la sortie, son issus de secours, mais il ne trouve pas le chemin. Tant pis, il tente le tout pour le tout.
Crac sonore, il transplane. Il essai en tout cas et c’est un échec. Pile ou face, je prends pile. Dommage mon petit gars, c’est face ! Dans ta face ! Arthur s’évapore un bref instant, mais au moment de penser à l’endroit où il doit arriver, l’image de la maison de ses parents, car là-bas, il se sait en sécurité, la pensée se brouille, disparaît et en boucle, la scène se rejoue. Emrys qui se fait arracher le bras, Bonnie sans sa tête et Laurel qui rampe. Des morceaux de corps, des cris, il se rate complètement et apparaît dans les airs, un peu moins de deux mètres de hauteur plus loin dans la forêt, il ne sait pas où, mais son corps tombe lourdement sur le feuillage. Souffle coupé, il tombe sur le dos et ça craque. Ce n’est pas sa baguette qu’il tient toujours dans sa main. Le sorcier la tient si forcément que le bout de ses doigts est blanc, le sang ne circule pas ici, mais déferle dans son corps, des rivières pourpres alimentée par une adrénaline constante. — AH PUTAIN DE MERDE ! Il jure et il lui faut quelques secondes pour retrouver son souffle et se retourner comme un poids mort sur le ventre. La forêt encore et toujours, la lune voilée par un nuage, mais sa vision lui permet toujours de voir. Sueur froide, regard à gauche, rien, regard à droite, rien. Arthur expire, respire si fort, si vite. Il se redresse, veut se lever, mais une douleur irradie dans sa jambe gauche. Son pied est dans un angle étrange, suffisamment pour lui indiquer que quelque chose ne va pas, que transplaner était une très mauvaise idée. — À l’aide… Il sanglote, il sent enfin les larmes qui coulent sur ses joues. Elles se mélangent au sang, au sien, à celui de Bonnie et viennent s’échouer à la commissure de ses lèvres. Le goût est à la fois salé et métallique, ça lui donne la nausée, mais il ne doit pas céder.

Nous sommes morts.
Nous sommes tous morts.


Mais t’es encore en vie, alors lève-toi ! Arthur se retient de dire à la petite voix de fermer sa bouche, sauf que cette peste a raison. Il se hisse sur ses bras et prend appui sur sa jambe valide pour se redresser. Un arbre à quelques centimètres, il sautille jusqu’à celui-ci et prend appui brièvement. La douleur se répand jusqu’à son genou maintenant. Il se sent sale, pouilleux, bouseux. Les épines et les feuilles lui collent dans le dos dans un mélange terreux et puant de sa propre sueur. Il est en nage autant que ses os sont froids.
« T’es barjo, tu l'sais, hein ? J’suis un peu destroyée, mais toi, t’es là, et j’sais pas même pourquoi, mais t’es là quand même. » Encore la voix d’Hazel dans sa tête. Il veut la faire taire, mais ça revient, saloperie de ritournelle. T’es barjo, Arthur le sait maintenant. Qu’est ce qu’il a été con de croire qu’il pouvait vivre une belle histoire avec cette fille ? Qu’être un loup-garou, ce n’était finalement pas grand chose et qu’il pouvait faire avec. Il y croyait, car Arthur est con, il est jeune, amoureux, naïf donc il est con. Il pensait maîtriser le sujet, sauf que des loups-garous, il n’a vu qu’en cours, troisième année, les bêtes nocturnes puis le sujet approfondi en sixième année. Quelques dessins sur le manuel scolaire, mais le gosse de l’époque n’écoutait même pas, trop occupé à penser à sa future carrière. Il n’a même pas fini l’année scolaire. Et que reste-t-il de sa carrière ? Trois frelons sur sept ont été massacrés, tout est en cendres. Pourtant, Arthur avance, titube malgré la douleur, boiteux dans les bois. Il ignore où il va, mais il avance. Son corps obéit là où son cerveau est à nouveau comme anesthésié. Le fils Bagshot sait qu’il ne peut pas s’arrêter. COURS ! Ce n’est plus possible, alors MARCHE OU CRÈVE ! Et il avance, un pas après l’autre, non sans étouffer ses grognements de douleur. Il doit rentrer chez lui. Arthur doit le faire, il peut le faire. Il sait que s’il arrive à la maison, sa mère le prendra fort dans ses bras. Son père s’occupera de sa jambe grâce à la magie et Adam… Adam sera là pour lui, quoiqu’il arrive. Arthur pourra poser sa tête contre son épaule et éclater en sanglots, pleurer ses amis dans les bras de son jumeau. Attendez-moi, j’arrive.
Tu rêves, gamin.

Nouvelle douleur, trop forte et puis, son pied valide bute sur quelque chose. Arthur perd l’équilibre, mange le sol de face, bouffe la terre. Il ferme brièvement les yeux, les ouvre, de la terre sur son visage, mais pas que. Sur ses doigts, quelque chose d’humide, quelque chose de poisseux, d’épais. Il se redresse autant qu’il peut et il le voit enfin.

Emrys.
Ou tout du moins, ce qu’il en reste. Un corps sans vie, les yeux grands ouverts. Son béguin d’autrefois qui le fixe, plus mort que vivant, complètement mort même. Et c’est sur le bras déchiré qu’il a chuté. Arthur tremble, comprend qu’il baigne dans le sang de son ami et qu’il est retourné au point de départ. Alors, il ne peut plus se contenir, il n’y arrive plus. Il hurle, il hurle à s’en briser les cordes vocales et recule loin du corps, loin du carnage, sur les fesses, les mains en arrière pour marcher à défaut des jambes, il recule jusqu’à se cogner dos à un tronc d’arbre. MAIS FERME LÀ ! Car le loup n’est pas loin et Arthur soudain, pose une main sur sa bouche pour se taire. La bête est là, tapis dans l’ombre et ses yeux bougent dans tous les sens, nerveusement, il observe, à gauche, à droite, peut-il seulement s’en sortir. Sa main libre serre un peu plus fort sa baguette, sa seule alliée, sa seule amie encore vivante. Pitié, aidez-moi.
Non, Laurel gémit plus loin. Arthur veut aller l’aider, veut faire quelque chose, mais il en est incapable. Il ne peut pas. Il sent à nouveau les larmes qui coulent sur ses joues.

« Alors, t'veux toujours rester là, avec moi, même si c’est un peu l'bordel ? Parce que moi, j'suis prête à tenter. » Je pensais que je l’étais, Hazel. Mais j’étais si loin du compte. Pourtant, Hazel, je t’aime. Je crois que oui… Je suis vraiment amoureux de toi. Sauf que je ne savais pas tout ça. Ca m’a explosé à la gueule, comme tu dirais, comme tu m’avais dit. Je veux retourner en arrière. Je veux encore te serrer dans mes bras, être ce gamin qui pensait savoir sans avoir vu la bête et t’embrasser, avoir le goût de tes lèvres sur les miennes, ce parfum de pancakes chaud flottant dans les airs. Hazel s’il te plaît, à l’aide.

Mais personne pour entendre, personne. Ni Hazel, ni ton père, ni ta mère, ni ton frère, ni tes amis.

Nous sommes morts.
Nous sommes tous morts.


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alter ego : Stephen Barton
sang : Être supérieur. Meta-humain digne. Race hybride et supérieure à toutes les autres.
don : La lune est une religion, la lycanthropie une conviction.
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(#) Re: ici gît l’abîme. ●
02.10.24 23:23
c'est une sorte de vie que personne ne voudra, c'est une sorte de vie... J'espère que tu me choisiras.
I

CI GÎT
L’ABÎME



« J'entends sortir de moi
J'entends partir de là
C'est une sorte de vie, que personne ne voudra
C'est une sorte de vie, j'espère que tu me choisiras
»

Le bipède est devenu quadrupède. Le bipède n’est plus là. Ni aux commandes ni même dans l’esprit. Sa présence est lointaine. Et ses problèmes de bipède ne concernent plus la bête. La bête s’est exclue de l’Humanité par sa présence, elle s’est bannie, elle s’est enfourchée sur les faux paysannes à sa poursuite, elle a fait fi du respect des règles et ne respecte que le sang qui coule. Parce que la bête est oppressée dans son pelage qu’elle trouve trop étouffant, parce que le cerveau de la bête ne fonctionne plus qu’avec l’instinct de la mort qu’elle aime distiller goutte après goutte. Il y a la violence du bipède qui n’hésite pas à saigner, à cogner, à tuer pour le plaisir mais qui n’est pas la violence bestiale du monstre qui creuse, lorsque la lune s’arrondit pour devenir femme pleine, un peu plus le tunnel vers l’horreur. Qu’elle brille dans le ciel est un hommage à ses enfants oubliés, à ceux qui du fond de caravanes délabrées n’ont qu’elle comme guide suprême de la chasse. L’halali est un moment redouté, un conte que l’on raconte au coin du feu pour que les enfants soient sages, qu’ils terminent une immonde assiette de brocolis pour éviter la famine en Afrique, qu’ils ne rechignent pas à suivre les ordres parentaux comme s’ils étaient évangiles. Comme si les parents étaient des dieux envoyant les commandements suprêmes. Moïse de pacotille guidant son peuple à travers une Egypte ravagée par les plaies vengeresses. Pharaon en sucre. La bête est bien loin des considérations politiques, religieuses, métaphysiques. Oh. La bête ne songe à rien d’autre qu’à faire justice à son estomac où les sucs digèrent déjà les premiers morceaux des impétueux se trouvant au mauvais endroit au mauvais moment. La bête n’est pas même capable de réfléchir à autre chose qu’à la puissance nécessaire de ses mâchoires pour dévorer un peu plus. Parce que deux choses guident son œuvre sinistre : l’envie de s’amuser et l’envie de manger. Elle ne s’amuse pas comme sa forme humaine avec de petits soldats animés, elle ne s’amuse pas à reluquer les parties de sa cousine, elle ne s’amuse même pas à traumatiser sa petite sœur juste pour le plaisir. Non. La bête s’amuse comme elle le peut : à poursuivre les proies, à sentir la peur transpirer jusqu’à elle. Plus l’odeur de la peur est forte, plus la bête est excitée. Vulgaire créature de la nuit pourtant capable de sentir chaque atome de l’âcreté de la transpiration humaine. Presque plus délicieuses que tout le reste, la sueur et la peur donnent à la viande humaine ce goût si particulier. D’après certaines thèses que la bête ne serait pas capable de lire – sous sa forme humaine comme sous sa véritable forme – la peur permet à la chaire de s’attendrir.
La bête s’amuse aussi à dépecer les corps de ses victimes. Elle aime séparer les morceaux pour les déguster du moins bon au meilleur. Elle avale rapidement les parties où la peau est épaisse et conserve pour son repas de fin de nuit les plus délicieux morceaux où les tendons ne polluent pas le tendre. La bête est un monstre ; le monstre est une bête. Et en tant que telle, la bête aime faire peur. Pas consciente, pas assez intelligente pour ça, elle aime pourtant imprimer les rétines avant de cogner. La bête est bête. La bête est stupide. Alors la bête fait comme toutes les choses stupides de la planète : elle répète, elle répète et répète encore ses poncifs, ses maroniers. C’est pour cela que la bête se sent à l’aise ici, elle est sur ses terres. Seigneur féodal surveillant – ou dévorant – les serfs qui osent dévaliser ses terres ou simplement y marcher d’un pas peu discret, la bestiole veille à ce que tout roule toujours. Sauvage et brutale comme un bourreau d’antan, elle n’hésite pas à faire valdinguer sa gueule et ses crocs qui remplacent avec efficacité la potence et le bûcher. Oh comme ils aimeraient la voir réduite en fumée, ces conservateurs dont elle ne comprend pas même l’existence quand elle est ainsi, mais ils n’y arrivent pas.
La bête n’est pas si bête parce qu’elle sait où se rendre, elle sent, elle analyse avec ses capacités sauvages les terrains où il ne faut pas glisser au risque de se frotter aux Hommes. Elle n’aime pas les Hommes, elle n’aime que le goût qu’ils ont. Elle n’a pas peur, elle n’est pas terrifiée puisqu’elle ne comprend pas. Mais elle n’aime pas ces bipèdes qui pensent qu’ils ont le permis de tout et de rien. Parce que les bipèdes sont des alliés lorsqu’il s’agit de servir de stock de nourriture et d’amusement mais dans la plupart des cas les bipèdes sont des ennemis mortels. Les pires saloperies de cette planète sur laquelle la bête n’est même pas consciente de vivre, elle qui ne peut jaillir qu’une fois le mois parvenu au meilleur de sa course et quand, Elle, la beauté délicieuse aux immenses cratères vient à se révéler à ses yeux.

« J'entends m'éblouir de moi
J'entends me fleurir de ça
Comme une nouvelle vie, que je ne quitterai pas
Comme une si belle vie, un rêve qui dansera »


La bête fixe le carnage qui s’étend autour d’elle. Les yeux fétides de la bête sont deux billes qui répliquent parfaitement l’astre turgescent au-dessus des corps enfiévrés et des corps déchiquetés. Les flammes brûlent dans le fond de l’iris et pourraient tout incendier d’un regard tant elles sont profondes et colossales. La bête est encore affamée mais il y a autre chose ; il y a cette odeur fixe et dérangeante qui perturbe ses narines. Ses narines difformes tant elles sont agrandies par les effluves qui viennent à poindre jusque dans les sinus où elles remontent en fleuve. Mais la bête se déconcentre parce qu’elle sent le sang au coin de ses babines qui coagule et qui le gratte. Alors la bête tente, avec sa grande langue, d’attenter aux dépôts sans il n’y arriver jamais alors la bête se frotte le nez contre le sol. La boue se mélange au sang et ça démange encore plus. Ça rend la bête folle de rage alors elle pousse des grognements qui ne ressemblent à rien. Elle pourrait hurler, elle pourrait crier mais elle se contente de petits râles infects pour montrer son mécontentement.
Le monstre des marais est retourné auprès du corps qu’il a décapité d’un violent coup de ses crocs tordus. Il lèche un peu le sang à la base du cou puis il se frotte le museau contre les vêtements poisseux de sa deuxième victime. Il renifle le cadavre qui commence déjà à refroidir sur le sol boueux de la forêt. Il est intéressé à l’idée de s’y remettre encore un peu à dévorer son corps meurtri mais il n’a pas le temps. Car le monstre n’a pas oublié qu’une odeur le dérange encore et qu’il a identifié cette odeur : elle est laissée en vives trainées par le seul corps encore entier. Alors après un dernier coup de langue sur sa victime, il se reporte à nouveau sur sa chasse. Parce qu’il s’est laissé déconcentré par la faim et l’envie de lécher dévorantes qui font clignoter les primaires instincts dans le cerveau. Le monstre est fou, fou comme tout à l’idée de manger encore un peu. Et ce n’est ni son pelage hérissé sur ton son corps ni même son entrejambe tendu à l’extrême qui pourraient témoigner du contraire. Il est un tueur et en tant que tel il va tuer encore, encore et encore. Il n’est bon qu’à ça, ce monstre tant décrié dans les songes des petits enfants qu’il aime tant mordre. Parce qu’il ne le sait pas mais son alter-ego humain, celui qui occupe le plus souvent cette enveloppe qu’ils se partagent lui et l’autre, mais lui aussi aime faire le mal. Il aime faire le mal aux femmes, il aime faire le mal aux hommes mais surtout qu’est-ce qu’il aime faire mal aux enfants. Parce qu’ils sont l’innocence, parce qu’ils sont ce que le monde n’a pas encore réussi à corrompre mais que lui, dans sa forme humaine, y arrive. Alors pourquoi se priverait-il ? Mais le monstre ne connait pas sa forme humaine, il n’est même pas conscient qu’une forme humaine existe ailleurs, dans un espace-temps, un espace linéaire qui n’est pas le sien.
Le monstre est conscient d’une chose et d’une chose seulement : il a faim. Il a faim et cette odeur qui persiste le dérange. Voilà les pensées du monstre, voilà la seule chose dont il est capable de comprendre l’existence. Parce qu’un être sauvage et dénué de toute civilité n’est qu’un tas de viande animé d’un tas de griefs qu’il ne comprend pas. Il exécute et c’est tout. Il est le bras armé d’un dieu, le bras armé d’un démon, le bras armé d’une force quelconque bien supérieure à lui. Il ne s’interroge jamais sur l’existence ni sur le sens de la vie. Il ne s’interroge sur rien à part sur la quantité désirée pour son prochain repas. Et il a été entendu par la lune. Elle a été d’une folle générosité à son égard en lui offrant quatre petits corps à dévaliser comme la banque la plus proche.
La troisième attaquée hurle à la mort. Ses hurlements strient dans les oreilles de la bête et la bête n’aime pas les hurlements. Mais la bête n’a plus le temps pour revenir en arrière et mettre fin à ses suppliques pénibles[i] aux oreilles de la créature. Parce la créature s’est amusée mais qu’elle veut désormais passer aux choses sérieuses. Elle s’est mise à tourner autour de sa proie mais sa proie est vive. Et la proie court. La proie pue. Elle dégage cette odeur infecte qui poursuit ses naseaux depuis tantôt, elle sent la transpiration et la peur – délicieuses fragrances – mais son odeur s’est acidulée. L’odeur est devenue piquante. La créature connait cette odeur aussi parce qu’elle ressemble fortement à celle que la bête produit lorsqu’elle s’arrête contre une racine ou contre l’un des troncs immenses des conifères centenaires de cette forêt qu’elle connait comme sa poche. La bête [i]urine parfois et déteste ce moment où, patte levée, elle est vulnérable. Le bipède sent mauvais et ça excite le monstre. Parce que le monstre se délecte de l’horreur et des fortes odeurs. Avec le sang qui monte à ses narines depuis son corps tout entier et de ses poils, la bête est excitée comme jamais.

 « Ici travailler, la terre et les pluies
Dans la boue et les airs de la nuit
Ici c'est une sorte de vie que personne ne voudrait
Oui ne voulait»


Elle fait une, deux, trois… Dix et plus encore d’enjambées pour coller au train de sa proie. La bête accule la proie. La proie qui ouvre sa gueule, son cloaque, sa monstruosité buccale. Le monstre ne comprend rien aux injonctions. La bête ne sait même pas ce qu’est une injonction à vrai dire. Elle comprend seulement que la proie tente quelque chose. Les oreilles de la bête sont recourbées vers l’arrière. Elle semble sourire mais se contente d’écouter. Les signaux sont des ondes ; les ondes des signaux. Le bipède a fait apparaitre un bâton dans sa main. La bête s’amuse parfois avec des bâtons dans la forêt quand elle s’amuse à courser des lièvres et des biches. Parfois lorsque sa faim est assouvie, elle s’arrête quelques instants et casse un ou deux bâtons entre ses dents. Bien sûr elle ne connait même pas le mot, juste cette sensation d’amusement et de nettoyage que ça procure de grignoter le bois parfois mort et parfois vivant à peine. La proie parle encore. Mais la proie est terrifiée, l’odeur qui parvient aux narines de la bête en témoigne.
Alors que la bête s’approche encore de quelques pas délicats pour marquer le sol meuble de son empreinte la plus ultime, un flash sort du bâton. Un flash qu’elle ne comprend pas. Ni les hurlements de la proie ni ce qui s’agite sur elle. La bête est prise au piège. Elle hurle pour de bon cette fois. A s’éclater les cordes vocales. Elle hurle si fort qu’elle pourrait faire trembler les murs invisibles et les sapins. Elle hurle si fort que l’eau pourrait surgir des torrents et inonder le sol de son antre. Elle hurle si fort que la roche millénaire pourrait se briser en deux, Excalibur de guingois, et voleter en pics acérés par-dessus les têtes.
Elle ne se contente pas de hurler la bête. Non. Elle se débat aussi. Elle se débat violemment et l’ensemble de son corps est tendu plus encore qu’avant. Les muscles de ses cuisses forcent, son thorax puissant tente de casser les liens et sa gueule croque ce qu’elle peut. La bête produit un tel effort qu’elle expulse quelques boulettes par le derrière. La bête gueule encore et encore. Elle est piégée et elle souffre. Elle déteste ça souffrir. Pour une créature née dans la souffrance et la mort, elle ne supporte que très peu la douleur. Elle est douillette qu’on dirait une petite fillette quand elle hurle à la mort comme ça. Mais la bête n’est pas si idiote… Alors elle s’enrage et se déplace comme elle peut. Elle se contorsionne comme elle peut alors qu’elle est saucissonnée comme une vulgaire paupiette. Sans le vouloir parce qu’elle n’y réfléchit même pas, la bête s’est coincée contre un morceau de bois mort, un tronc d’une belle taille, à force de s’agiter de toutes ses forces. La bête force sur ses appuis, la bête force si fort qu’un premier lien, celui coincé contre le bois se tend, se tord et cède. Alors la bête comprend qu’elle peut se servir du bois pour s’aider. Elle coince les liens l’un après l’autre dans la souche pour les arracher.  

Libéré, délivré. Le monstre est libre. Le monstre profite de quelques instants pour remettre en branle tous les muscles endoloris qui parcourent et zèbrent son corps entier. La bête a saigné, elle sent la brûlure des liens sur son pelage et au plus profond de sa peau. La bête déteste ça. Parce que la brûlure lui vrille l’esprit encore plus. La brûlure perturbe son odorat un petit temps aussi alors elle tourne en rond quelques minutes. Le temps de se recentrer. Petite proie aux odeurs épicées. Voilà l’objectif, voilà le but. La bête ne sait plus où donner de la tête parce que les odeurs se mélangent. Alors la bête décide de retourner à son point de départ. Parce que si la petite proie qui pue s’est éloignée, il reste toujours celle qui se tortille sur le sol comme un serpent. Alors la bête a décidé de manger le reste pour faire honneur à l’offrande suprême. lE bruit qui fait vriller les sens. Parce que la petite proie n’est pas très discrète et qu’elle fait du bruit. Ses pas irréguliers raclent le sol, son corps se frotte contre quelque chose et c’est surtout… LES HURLEMENTS. LES HURLEMENTS qui résonnent aux oreilles de la bête. Elle devient folle la bête, elle devient folle et monstrueuse. Elle trépigne. Mais l’instinct la guide. Alors la bête avance tout doucement vers l’endroit où elle a attaqué les petits charognards venus piétiner son territoire. La bête perçoit un souffle tout près. Un souffle qui s’atténue. Elle est discrète, la bête, à se tapir dans les hautes herbes encore vivantes. Ses coussinets épousent le sol pour réduire son avancement au silence. Sa progression est lente, très lente tant elle prend le soin de ne pas se faire reconnaître. Elle voit sa proie qui s’est masquée la gueule d’une patte. La bête connait les chemins, la bête connait les sentiers. Parce que c’est son domaine ici. Alors elle se détourne de sa petite proie, se glisse dans son dos pour lui faire face. Parce qu’elle déteste attaquer comme une lâche, elle préfère la vivacité et la résistance. L’odeur du début de soirée persiste et lui donne envie d’être violente.
Le monstre s’est glissé dans les fourrées, s’est camouflé derrière un arbre et sort son corps entier d’un coup. Elle fait face au petit humain juché pas loin d’un corps sans vie. De son repas. La bête semble sourire tant ses babines sont tendues. Elle pousse un hurlement pour terrifier sa proie. Elle pousse à nouveau ce hurlement si fort que les oiseaux nocturnes s’envolent des cimes sur lesquelles ils étaient abrités. Le loup-garou s’est dressé de nouveau face à son quatre-heures et il dévoile une rangée de dents à en faire pâlir tous les marquis de Sade.

« Dans l'échange, j'attends de vivre et puis de mourir
Que c'est dur ici, comme un sale enfer
De se tuer juste le corps
Et de voir grâce à toi, oui grâce à toi »






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