temporalité du rp : juillet, 1955
personnages concernés :   @Mona Parkinson & Cassiopeia Lestrange
trigger warnings : aucun pour l'instant
intervention autorisée du mj : [ ] oui [X] non
autre(s) : ///

IN FOR THE KILL - 2021-2022

Dans une quête de fraicheur, le marbre foulait librement la mousse sylvestre. Progression lente, le pas mesuré pour permettre aux océans de déployer leurs eaux sur les gerbes sauvages fleurissant ici et là, les griffes en récoltaient quelques tiges. Cueillette improvisée, distraction de l’esprit pour occulter le chaos engendré par les récents événements, l’âme aspirait au calme et à la légèreté procurés par le contact du sauvage. Sous le couvert forestier, les soucis semblaient se dissiper. Les perles de pensées ne roulaient guère en direction de l’agitation provoquée par son union avec Gabriel, par la menace que Silas et son propre cadet faisaient peser sur leur existences, par le vide qu’avait laissé le départ soudain de ses cousins. Elles préféraient ainsi se raccrocher à la présence lénifiante du canidé imposant dont les pérégrinations élaguaient les labres de douceur. Sa truffe sombre se régalant des parfums dont seule la saison estivale avait les secrets, il exsudait sérénité. Spectacle dont la louve tentait de s’inspirer pour intimer quiétude à l’âme, apaisement tant convoité quand les boyaux se tordaient d’anxiété à l’inévitable. La seule perspective d’avoir à revêtir ses apparats les plus irréprochables pour partir en quête de la présence de son amie lui écorchait la conscience d’une crainte latente. Sentiment inédit. Nouvelle menace insidieuse perçue, le vide laissé par Caïn fragilisait l’être.

Sans sa présence à la tête des Dark Horses, sans son soutien pour tenter de convaincre la pègre d’une alliance, sans la chape protectrice qu’il appliquait notamment face au Démon dont la virulence des attaques ne semblait connaître aucun répit, le doute germait. Y avait-elle seulement encore sa place à présent l’ichor vicié ? Dépourvue de son aide, l’âme s’écartelait en questionnements, l’urgence lui rongeant la chair face à ces décisions qu’elle peinait à prendre. Une chose après l’autre. Un bref grondement sinistre au tumulte ravageant les viscères anima la carcasse, l’attention du canidé gagnée en réponse instinctive au trouble qu’il décelait aisément chez elle, ses chants peinés emplissaient l’air de leur mélodie. Son contour gagné dans une précipitation mêlant engouement et prudence, sa toison immaculée récolta les flatteries des griffes. Bref instant hors du temps, bulle de douceur qu’ils s’offraient bien vite percée par l’arrivée impromptue de l’immonde créature offerte par son géniteur. « Maîtresse… » Déférence de mise, le petit être s’inclinait platement, ses orbes globuleuses n’osant accrocher la silhouette de sa propriétaire. Tout en elle suintait le mépris. Grondements perclus dans la gargue, sa désapprobation résonnait contre le squelette à l’incursion proscrite. « Je t’ai déjà dit de ne jamais venir ici… » Les mots sifflaient leurs avertissements, ceux-là même qui n’avaient besoin d’être clairement énoncés pour laisser planer les horreurs dont elle était capable. Sa frêle carcasse décharnée guettée avec mépris, la gargue avorta un peu plus son humeur. « Explique-toi ! » Ordre scandé auquel la créature répliqua avec empressement. « Les gâteaux que vous avez commandés sont arrivés Maîtresse. » Précipitation portée jusque dans la chair, ses phalanges osseuses trituraient nerveusement les guenilles la revêtant alors que le poids des orbes céruléens pesaient sur elle. « Tu es venu pour ‘ça’ ? » La perception d’un non-dit planant derrière l’excuse des mignardises tant attendues, d’un poids qui n’osait être clairement énoncé, l’elfe s’en soulagea dans un souffle. « Il est encore là, Maîtresse. » Soupir partagé, contrariété finissant de faire enfler la motivation, le squelette se prit de mouvement, intimant à sa suite la vile créature. « Je sais… Il rentre chez lui aujourd’hui. Définitivement. » La missive avait été envoyée quelques jours plus tôt. Rendez-vous de courtoisie pris. Partage de quelques bouchées sucrées autour d’un thé en tradition de l’île dont elle partageait en partie la culture, ses motivations s'affichaient multiples. Remettre la créature prêtée par sa propriétaire était l’une d’entre elles. « Disparaît maintenant. » Intimé à la petite chose peinant à suivre les enjambées sur le chaos sylvestre, elle ne perçut qu’un vague « Oui, Maîtresse. » avant que la détonation sonore de son arrachement ne retentisse dans l’immensité verte.

Étoffes soignées revêtues. Une toilette signée de la maison Malfoy épousant avec élégance les courbes, les lagunes accrochèrent une dernière fois leur reflet pour apporter touche finale à sa crinière savamment domptée pour l’occasion. Illusion de plus. Masque revêtu dans ce monde dont elle se sentait inexorablement éloignée à mesure que la bête imposait sa place dans les entrailles. Elle ne s’embrasait plus qu’à la liberté offerte par le labeur cultivé sous couvert d’anonymat. Bien loin des enjeux politiques, là où les instincts primaires se distillaient impunément dans la sève vermeille, exaltant la chair de délice. Voilà où était sa place à présent. Un nouveau soupir arraché aux labres avant que les souliers ne heurtent le parquet fraîchement ciré du manoir maudit, le spectacle reprenait. Pas un son, tout juste quelques secondes et Moffy accourait, ses griffes jaunies encerclant l’étui aux teintes pastels tel le plus précieux des joyaux. Sur ses talons, Tinky, à moins qu’il s’agisse de Winky, qu’importe le sobriquet adopté et l’identité de l’animal. L’écrin de sucreries délicates récupéré, l’attention se porta avec sévérité sur la propriété de son amie. « Tu viens avec moi. » Fuite de la silhouette à travers les larges rues pavées aux devantures fastueuses, les escarpins gravirent les quelques marches de la demeure bien connue avant d’annoncer sa présence. Sonnette magique pressée, sa mélodie scandée annonçant sa venue, les prunelles se prirent d’une vague oeillade à la créature en retrait regagnant son domicile. L’huis entrouverte par son double, l’héritière ne s’abaissa pas à l’effort de lui justifier sa présence. Après tout, n’était-il pas déjà au courant de sa visite ? Évidence informulée à la déférence imposée d’un simple regard, les souliers pénétrèrent les lieux, gagnant le petit salon où la maîtresse de maison semblait l’attendre. Douceur des traits en offrande au minois familier de la Parkinson, la gutturale se faisait miel. « Bonjour, Mona. Comment vas-tu ma chère ? »

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