temporalité du rp : début juillet 1955
personnages concernés : @Diana Brown
trigger warnings : précisez lesquels s'il y en a.
intervention autorisée du mj : [ ] oui [X ] non (cochez la case correspondant à votre choix)
autre(s) : /

IN FOR THE KILL - 2021-2022

« Pas touche ! Ceux-ci sont pour Diana » Sourcils arqués en contrariété manifeste, jamais bien longtemps pourtant lorsqu’il s’agissait de la jeune Brown. « Oh ça va hein j’en ai mangé qu’un » Quel rabat-joie ! Le gosier gras de mignardises, tu baragouinais tes rouspétances en mâchonnant. Les fragrances de ses préparations te chatouillaient la truffe de gourmandise, les papilles délivrant leur écume salée. « T’en as fait au chocolat ? » Faiblesse sans doute enfantine, t’avais toujours affectionné cette saveur amère sur la langue. L’impression que tes muscles se déliaient à l’explosion de succulence. « Tu sais mettre des muffins dans le panier ? Je ne sais pas si ses filleuls sont encore dans le coin » Enid te chargeait d’une œillade partagée entre l’amusement et la méfiance. « Ce n’est pas une excuse pour te goinfrer j’espère ? » L’innocence et le malice se bousculaient sur la gueule, t’élaguant les commissures d’un sourire nébuleux. « Allons, pour qui me prends-tu ? » Gausserie sur le palais. Évidemment qu’en matière de ripailles, tu n’étais pas homme de confiance, surtout en matière de sucreries. Il paraît que ça adoucissait l’humeur. Diable tu devrais encore t’en repaître de quelques kilos !

« Allez ouste ! Et si j’entends que tu as tout mangé... » Une langue tirée en enfantillage, t’attrapais le panier avant de prendre congé des pénates douillettes de ta princesse. Gueule d’ange au caractère aussi mielleux que bien trempé, elle s’avérait farouche à bien des combats. L’humeur se voulait légère, les crocs grappillant un scone au passage. Hélios surplombait ta trogne sans prétention, délivrant sa tiédeur estivale en caresse de la carne. T’aimais l’été pour ses journées filandreuses, pour sa chaleur soporifique. La besogne dans la grande sylve y était bien plus agréable qu’en hiver. L’ours s’extirpait enfin de sa tanière. Certaines pensées parasites te picoraient encore l’âme de frissons urticants. T’essayais de faire faire ton chemin, d’écraser l’inconfort d’un deuil matrimonial pour avancer. Les chasseurs t’y encourageaient, t’enflammaient d’un élan sauvage, d’un objectif pour te sortir la tête de la noyade.

L’école s’affichait turbulente à l’heure de la fin, la marmaille s’expulsant en vacarme chantant dans la petite cour qui léchait l’entrée du bâtiment. L’après-midi goulûment grignotée comme ce scone, tu t’appuyais sur le petit muret séparant le préau de la rue collective. « Hey m’sieur, vous venez voir Madame Diana ? » La voix fluette d’une galopine t’arrachait de tes nuages, la joue droite se creusant d’un sourire. « oui ma p’tite » La mioche gloussait d’un rire suspicieux. « c’est votre amoureuse ? » Un rire te raclait la gorge à la spontanéité enfantine. ‘Ces gosses. « Pourquoi, t’es jalouse ? » gouaillais-tu en l’observant décamper, rouge cramoisie. Délassement dans le bourrichon, tu ricanais discrètement. T’aurais presque pu t’endormir sur place, à fricasser comme un vieux lard. Les gazouillements des marmots étaient berceuse à tes écoutilles, te lénifiant les limbes d’un voile d’accalmie.

MADE BY @ICEANDFIRE / IN FOR THE KILL › 2021-2022

La chaleur surplombait la salle de classe en cette fin d’après-midi. Les fenêtres pourtant grandes ouvertes, ne laissaient pas passer assez d’air, et pourtant dehors, l’air n’était pas si suffocant que ça, mais l’école était vieille, vétuste par endroit, les murs n’arrivaient pas à faire barrière contre la chaleur, ni le froid. Et si Diana parvenait à supporter cette chaleur, tout en maudissant son époque et ses règles de décence qui défendaient de se découvrir les bras ou de porter des tissus plus légers, ses élèves eux avaient bien du mal à rester en place, aussi avait-elle interrompu deux fois sa classe, la première fois pour les mener jusqu’à la cantine où les cuisinières leur avaient servis de grands verre d’eau et une autre fois pour les mener jusqu’aux toilettes où chacun et chacune avait pu se rafraîchir en s’aspergeant le visage d’eau ou en mouillant leurs mouchoirs, trempant leurs manches et cols par la même occasion mais la chaleur de la salle de classe avait eu tôt fait de les sécher rapidement.

Dans ce cadre là, faire la classe de manière minutieuse était tout bonnement impossible, d’autant plus qu’il ne restait encore que quelques jours avant que les vacances d’été n’arrivent enfin : l’institutrice ayant déjà terminé son programme, elle se contentait de revoir des leçons qui avaient été un plus compliquées à apprendre ou de demander à ses élèves de rédiger une rédaction, exercice qui semblait leur plaire puisqu’ils pouvaient laisser libre court à leur imagination : tous les soirs, Diana se retrouvait à lire des histoires d’aventures dans la jungle ou d’explorations marines, de créatures imaginaires et de princesses qui auraient crispées plus d’un de ses collègues : l’école ne devait pas encourager ce genre de sottises et devait privilégier le savoir et la discipline. Deux biens tristes concepts pour la jeune femme qui ne partageait pas ces idées d’un autre temps. Mais seule face à tous ces collègues plus âgés et expérimentés qu’elle, Diana ne pouvait que se taire et agir à sa manière, sans l’aide de personne.

La cloche retentit enfin, au plus grand soulagement de tous. Les élèves ne tardèrent pas à se précipiter au dehors de la salle de classe, vers la sortie, non sans avoir rangé leurs affaires et aidé à nettoyer la salle de classe au préalable, c’était une chose pour laquelle l’institutrice se montrait ici intransigeante. Elle ne tarda pas à gagner la sortie à son tour, après s’être, comme à son habitude, attardée pour vérifier diverses choses et dire au revoir aux collègues qui étaient encore sur place.

Le temps était magnifique dehors et l’air bien plus frais qu’à l’intérieur. Il n’était certes pas rare d’observer de beaux étés, plusieurs jours d’ensoleillement accompagnés de températures agréables qui permettaient de s’octroyer de jolies promenades et même baignades dans la rivière pour les plus courageux mais la plupart du temps, la météo était celle qui avait fait sa réputation, grise et humide, hiver comme été. Une légère brise vint caresser sa nuque dégagée par sa queue de cheval haute, tentative de gagner un peu de fraîcheur plus tôt dans la journée, emportant avec elle également les quelques tracas et soucis de la journée.

La sortie de l’école gagnée, Diana s’apprêtait à tracer son chemin habituel jusqu’à son domicile avec l’idée de faire une citronnade et peut-être quelques biscuits pour l’accompagner et déguster le tout dehors, à l’ombre du vieux pommier de son jardin et accompagné d’un livre, quand elle reconnu la silhouette de Gawain adossée au muret. Avec un panier dans les mains ? Ce tableau était pour le moins étrange et éveillait sa curiosité, qu’elle devait cependant contenir.

« Gawain ? Quel plaisir ! Tu attends quelqu’un ? »

Un large sourire s’étirait sur son visage, heureuse de se retrouver face à un visage familier, d’autant plus qu’elle ne l’avait pas vu depuis longtemps – la dernière remontant à des événements sombre qu’elle préférait oublier. La présence de monde autour d’eux l’empêchait de se précipiter vers lui pour le prendre dans ses bras : cette familiarité, certes connue par les proches de l’institutrice, n’était pas toujours au goût de tout le monde et la jeune femme avait assez enduré les cancans de l’hiver dernier au sujet d’une soit-disant amourette avec Mycroft Fitzpatrick pour en subir de nouvelles cet été et s’était donc approchée de Gawain avec une mesure qui lui était bien difficile à appliquer, on pouvait éprouver autre chose que de l’amitié envers le sexe opposé et une marque d’affection n’était pas synonyme de liaison !

« Comment vas-tu ? Tu devrais te mettre à l’ombre, tu vas attraper une insolation si tu restes plus longtemps ici ! »

La dernière phrase avait des accents de reproche mêlé à une pointe d’amusement. Gawain avait beau être plus âgé qu’elle, Diana ne pouvait s’empêcher de se comporter avec lui – ou un autre collègue londonien au caractère grincheux – comme une mère sur ses enfants, ou comme une institutrice avec ses élèves, ce qui expliquait leur comportement parfois... immature.

MADE BY @ICEANDFIRE / IN FOR THE KILL › 2021-2022

Le rire s’épuisait contre l’émail aux petits pas précipités de la mioche vers une petite camarade. Les petites bouches babillaient non sans te perdre du regard, semblaient glousser entre deux chuchotements sous leurs tresses dorées. Elles te rappelaient ta cadette avec leur trogne d’ange et canaille à la fois, t’élaguant la commissure d’une tendresse fugace. Combien de fois ne t’avait-elle pas demandé, ‘pour ne pas dire exigé, de lui tresser ses bouclettes d’or, car elle devait être la plus belle. Bien sûr qu’elle l’était, même sans ses tresses. Une vraie chipie devant laquelle tu t’inclinais toujours, toi apôtre de ses sourires mignons et ses yeux de merlan-frit. Le temps de ces croquignolettes joyeusetés te semblait maintenant épars.

Accoudé contre le muret en pierres de la cour, les écoutilles s’abreuvaient des gazouillis des mignards morveux accourant ci et là, s’occupant à la marelle ou au jeu de billes dans l’attente qu’un parent vienne les chercher. Gosse, tu préférais lancer l’offensive dans une guerre des boutons, lance-pierre et bâton en main à la conquête du nouveau monde. C’est que la cour de récréation avait tantôt des allures de lice, tantôt d’immenses vallons que les institutrices et professeurs incarnaient, non sans un sourire dépité. L’imagination d’un enfant débordait de délices à foison. Une feuille et un morceau de bois te suffisaient à faire de toi le plus puissant des guerriers, quand l’une de ces demoiselles ne te quémandait pas pour boire le thé. Ta mater t’avait toujours appris, non sans quelques claquements despotes de langue, qu’il ne fallait jamais éconduire ces demoiselles. Si tes petits compères de l’époque se gaussaient de toi, ce n’était pas pas bien longtemps devant la notoriété que les fillettes te gavaient. T’en avais eu des petites amoureuses !

Le soleil s’enlisait en caresse agréable sur la carne, semblait t’arracher les papillons noirs qui traînaient encore ci et là dans l’abîme. Là, t’étais juste bien. T’aurais pu piquer un roupillon sans constater l’égrenage du temps. La voix doucereuse de Diana t’empêchait finalement de piquer du nez, un sourire en guillotine des lippes. Risette contagieuse. Elle était une des rares personnes avec Enid à t’apaiser l’humeur par sa simple présence, sa douceur en picotement de l’âme, détricotant les nœuds pour laisser le simple plaisir de l’instant se savourer. Si t’avais parfois des airs rustres de familiarité, tu l’épargnais de tendresse expansive devant les paires d’yeux bien trop curieux traînassant ci et là. Tu lui réservais ça à l’ombre des fureteurs de commérages. T’entendais encore ta mère rouscailler au loin ‘Ne mets pas une femme dans l’embarras ! Vous les hommes vous en sortez toujours avec des pirouettes à notre détriment ! Force était de constater qu’elle n’avait pas tort, ‘pas toujours.

Sa remarque t’écorchait le gosier d’un rire franc, la douceur en flânerie dans les Turquoises. « Oui madame l’institutrice » ricochais-tu avec malice, le sourire demeurant. « J’espère que vous n’allez pas me mettre au coin si je désobéis ? » Les taquineries te grattaient avidement la langue, la légèreté t’engluant d’un confort singulier. « Enid a préparé des petites douceurs. J’ai pensé que ç’te ferait plaisir par cette chaleur ? Il en manque p’être un ou deux mais je compte sur ton silence » Culpabilité sans remords en danseuse insolente dans les lagunes, le sourire gras de malice. Il se pourrait que t’en aies chipé un ou deux sur le chemin. « T’as des trucs d’prévu ? »

MADE BY @ICEANDFIRE / IN FOR THE KILL › 2021-2022