GODRIC'S HOLLOW ● Dans l’ombre, un texte commence à circuler dans les différentes communautés magiques, lu lors de soirées mondaines, traduits dans une dizaine de langue, le pamphlet, extrémiste, fait assez parler de lui pour être reproduit par les journaux ou lu sur les ondes de nombreuses radios afin d’en commenter ou critiquer le contenu. L’illégalité de leur organisation ne semble nullement avoir empêché les Mangemorts de diffuser leurs idéaux. (lire le pamphlet)
décade : 26 ans. Il y a bien longtemps pourtant que la jeunesse et l'innocence ce sont envolées. La beauté n'est que surface. En dessous tout est brisé, les rêves se sont envolés.
labeur : Longtemps femme au foyer, Primrose a récemment été engagée en tant que chargée mode de Mary Travers-Flint, ce qui est aux yeux de la jeune femme, un immense privilège ainsi qu'une nouvelle porte vers sa liberté.
alter ego : Rose Benson
sang : Sang-Mêlé
myocarde : Mariée depuis six ans à Ramsay Macnair. De vingt ans son aîné, l'époux s'est révélé être aussi terrible que la Barbe-Bleue. Mariage sans amour, mariage de devoir, il en sera de même pour sa vie.
allegeance : Son mariage voudrait que sa loyauté aille à son mari, aux Macnair. Aux mangemorts dont son mari essaye despérement de faire partit. En vérité Primrose n'a d'amour que pour ses fleurs.
particularité physique : Derrière le joli visage de poupée sont dissimulés les marques de violence de son mari.
temporalité du rp : Juin 1955 personnages concernés : @Ethel Filch trigger warnings : Mention de violences conjugales et meurtre intervention autorisée du mj : [ ] oui [ X] non autre(s) : X
IN FOR THE KILL - 2021-2022
Honey, I rose up from the dead, I do it all the time I got a list of names, and yours is in red, underlined
décade : 26 ans. Il y a bien longtemps pourtant que la jeunesse et l'innocence ce sont envolées. La beauté n'est que surface. En dessous tout est brisé, les rêves se sont envolés.
labeur : Longtemps femme au foyer, Primrose a récemment été engagée en tant que chargée mode de Mary Travers-Flint, ce qui est aux yeux de la jeune femme, un immense privilège ainsi qu'une nouvelle porte vers sa liberté.
alter ego : Rose Benson
sang : Sang-Mêlé
myocarde : Mariée depuis six ans à Ramsay Macnair. De vingt ans son aîné, l'époux s'est révélé être aussi terrible que la Barbe-Bleue. Mariage sans amour, mariage de devoir, il en sera de même pour sa vie.
allegeance : Son mariage voudrait que sa loyauté aille à son mari, aux Macnair. Aux mangemorts dont son mari essaye despérement de faire partit. En vérité Primrose n'a d'amour que pour ses fleurs.
particularité physique : Derrière le joli visage de poupée sont dissimulés les marques de violence de son mari.
Un expression maussade passa sur le visage de Primrose tandis qu’elle observait la fine pluie qui tombait sur les carreaux. Quel mois de juin ! L’Ecosse ne semblait pas connaître les douces caresses des rayons du soleil, ni les chaudes températures de l’été ? La pluie était reine ici, à son plus grand déplaisir. Le soleil ne se faisait que rare et lui faisait regretter les chaudes journées de son enfance à courir dans le jardin et les baignades dans la rivière.
Sa mauvaise humeur ne dura cependant pas longtemps. Bien décidée à ne pas laisser la météo écossaise empiéter sur son état d’esprit, l’américaine se tourna de nouveau vers le miroir. Derrière elle se tenait une elfe acheva de la coiffer, passant avec délicatesse une brosse en soie dans ses longs cheveux blonds, avant de les nouer avec agilité en tresses de ses longs doigts noueux, tandis qu’elle accrochait à ses oreilles une paire de boucles en opales ayant appartenu à sa grand-mère. Une fois que l’elfe eu terminé de la coiffer, Prim la congédia et se retrouva seule, savourant cet instant. Ramsay n’était pas au manoir aujourd’hui. Il s’absentait de plus en plus souvent à son plus grand plaisir, lui permettant de profiter d’instants de liberté et de la compagnie de ses amies les plus chères, lui apportant un semblant de normalité dans cette prison dorée.
Aujourd’hui sa solitude ne durerait pas longtemps. Elle avait convié la jeune vendeuse de la boutique Filch à lui rendre visite, officiellement pour recevoir et régler une commande passée il y a quelques semaines, officieusement, Primrose espérait pouvoir échanger plus que quelques formalités par dessus un comptoir. Ethel Filch était un mystère pour elle et elle comptait bien le résoudre. Au cours des quelques échanges qu’elles avaient pu avoir, elle avait pu déceler une personnalité discrète, qui semblait s’affirmer quand il s’agissait de botanique mais qui se refermait aussi vite qu’une huître quand elle réalisait quand elle réalisait que ses bavardages s’étendaient au-delà des conseils de vendeuse. Et Prim ne souhaitait en aucun cas qu’ils ne s’arrêtent. Seulement le décors de la boutique de Bezoar’s Street ne prêtait pas à la moindre conversation longue. Dans le quartier malfamé de Godric’s Hollow les conversations de ce genre étaient mêmes assez rares, les échanges sous le manteau et les regards emplis de sous-entendus étaient légion, tout se déroulait dans la plus grande discrétion. Soit. Elle devait s’y attendre, après tout ne s’y rendait-elle pas avant tout pour se fournir en belladone et autres plantes mortelles, pour se débarrasser d’un mari violent ? Si elle voulait en apprendre plus sur sa fournisseuse, elle allait devoir la faire sortir de sa tanière et Prim avait du employer les grands moyens pour parvenir à ses fins. Car en plus de vouloir régler ses dettes et faire connaissance avec la jeune Filch, Primrose avait prévu une surprise, un payement pour les services rendus de manière plus ou moins involontaire.
Un autre elfe ne tarda pas à l’avertir de la venue de son invitée. Réprimant un sourire, l’infortunée Macnair alla la retrouver dans le hall du manoir rénové. Il y a plusieurs mois encore, la bâtisse aurait pu servir de décors pour un roman d’horreur tant elle tombait en ruines. Désormais elle resplendissait mais manquait de vie, attendait bals et réceptions qui ne viendraient jamais tant que Ramsay serait encore envie. Qui auraient envie de la compagnie d’un homme aussi rustre et antipathique que lui, tant bien même il était devenu riche en l’épousant. Le nom des Macnair avait était trop sali et dégradé au fil des siècles pour que les autres eu envie de leur rendre visite à moins qu’il ne s’agisse d’effectuer quelques malversations.
Debout au beau milieu du hall se tenait son invitée, toujours aussi frêle qu’un petit oiseau. Elle n’avait pas sa place ici au premier abord mais elle non plus n’aurai jamais du se trouver ici si la cupidité des mariages arrangés ne s’était pas mis en travers de sa vie.
Laissant cette fois-ci un large sourire fendre son visage, elle brida cependant un élan envers la Filch pour une démarche mesurée.
« Soyez la bienvenue, j’espère que vous n’avez pas eu de difficulté pour vous rendre ici, nous sommes malheureusement en terrain isolé. »
Continuant de sourire, elle ajouta.
« Suivez moi, je compte bien vous réglez mes commandes mais avant ça, j’ai quelque chose à vous montrer, je suis sûre que ça vous intéressera. »
Si elle avait était plus proche d’Ethel Filch, Primrose lui aurai pris le bras pour la conduire vers sa serre, mais comme ce n’était pas le cas – à son grand déplaisir – la jeune femme se contenta d’un petit mouvement de la main accompagné d’un signe de tête encourageant pour enjoindre son invitée à la suivre.
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Elle aurait pu dire la vérité, bien sûr. Elle aurait pu expliquer au vieux que sa présence était requise au Macnair Manor, et sans doute aurait-elle même pu lui demander un Portoloin pour s’y rendre plus facilement. Sauf que…
Sauf que, chez les Filch, on dit rarement la vérité. On ment par habitude, ou par éducation, déformation presque génétique qui coule dans le sang des enfants du vieux Richard - le mal nommé, puisque ses affaires plus ou moins illégales ne semblent jamais lui apporter assez d’argent que pour quitter Bezoar Street. Les aînés sont partis, mais elle est restée, petit oiseau trop fragile pour quitter le nid malsain - ou petit scorpion qui attend son heure en rêvant de mieux, amassant patiemment un petit trésor. On croit qu’elle prend soin de son paternel vieillissant, et elle n’a cure de détromper les bien-pensants. Ils verront ce qu’ils voudront voir, de toute manière : une jeune femme en mal de moyens ou d’ambition, jamais une menace, tout au plus une utile créature des ombres.
Alors elle a menti, muscle exercé comme par réflexe, petite note laissée sur le comptoir un matin de juin. Partie faire une course. Sans plus d’explications pour ne pas éveiller la suspicion de l’éternel sceptique, acariâtre ancêtre qui se méfie de tout et de tous - y compris de sa plus jeune fille.
Et puis, elle aime le parfum de secret qui enveloppe cette visite, invitation aux accents impérieux, sommation qu’elle accepte volontiers de se rendre en terre de légendes. L’Ecosse est encore un mystère, exploré seulement dans le cadre du château où elle a passé sa scolarité. Pourtant, elle sait que la contrée regorge de plantes indigènes aux propriétés fascinantes - sans parler de la plus belle fleur de toutes, rose étrangère gardée en son manoir par un mari jaloux. Au fil de leurs échanges murmurés, confidences de comptoir jamais plus longues que le temps d’une transaction, Ethel a dressé un portrait soigneux de l’Américaine à l’accent chantant. Elle a classé ses couleurs dans un registre connu d’elle seule, a étudié sa prestance discrète et sa curiosité mal masquée - peut-être en espérant qu’un peu de cette curiosité soit destinée à la vendeuse, plutôt qu’aux emplettes qu’on vient effectuer dans sa boutique. Parce qu’elle en a parfois assez de vendre le trépas en petits sachets de feuilles séchées ; parce qu’elle crève d’envie que l’on reconnaisse son don, cette affinité qu’elle partage avec les plantes, cette connaissance intime de leurs propriétés. Parce qu’elle aimerait, aussi, que cette dame en particulier puisse devenir plus qu’une cliente - plus qu’une amie ? Pas encore, pas déjà. Et puis, les femmes comme elle ne s’intéressent guère à Ethel de cette manière, la faute à leur éducation ou à sa propre discrétion, cette tendance apprise à se fondre dans la masse dès qu’elle le peut, à n’être qu’une ombre parmi les autres.
Drapée dans une cape à l’ourlet élimé, elle a transplané pour parvenir à l’heure dite devant les grilles du Macnair Manor. Elle a des airs de petit chaperon gris, drapée dans cette couleur comme un chat dans la nuit, panier à son bras dans lequel une poignée de graines partage l’espace avec quelques gâteaux - pécule de plusieurs jours investi dans les pâtisseries ruineuses de Madame Guillotine, espoir de paraître au moins polie, un peu plus qu’une vendeuse ambulante, un peu plus proche d’une invitée qui passerait pour prendre le thé. Pourtant elle sait, Ethel, que Mrs Macnair n’est pas de son monde. Elles vivent dans des univers aussi différents que le jour et la nuit, chacun étant utile à l’autre sans jamais pouvoir le rencontrer vraiment. Mais tant pis : elle peut vivre de crépuscules et d’aurores.
La bâtisse impressionne, perchée sur la lande comme un rempart de civilisation face à la barbarie du paysage, perle protégée des environs par de hauts murs qui n’invitent pas exactement à la promenade curieuse. Pourtant, il y a de quoi aimer ce pays en teintes de pluie : les fréquentes ondées parsèment le sol de précieux cadeaux, et Ethel n’aurait qu’à se pencher pour emplir son panier de plantes aux utilités variées. Pas le temps de batifoler cependant, on l’invite à entrer et à se débarrasser de sa cape déjà détrempée : un elfe de maison l’accueille, son nez effleurant le sol lorsqu’il s’incline. Elle recule comme échaudée, choquée par cette déférence qu’on ne lui a jamais montrée auparavant : est-ce donc ainsi que vit la dame Macnair, vénérée quotidiennement par ces créatures serviles ?
L’elfe disparaît, laissant la jeune Filch aux prises avec ses questions, regard perdu sur les moulures d’un plafond qu’elle peut à peine apercevoir tant il est loin au-dessus d’elle. Il règne ici une ambiance encore différente de la seule demeure du genre qu’elle ait eu l’occasion de visiter, celle de Cassiopeia Rowle. Il y fait plus clair, plus lumineux, et pourtant partout elle a la même impression d’un vide laissé par l’absence - mais l’absence de quoi ? Que peut-elle en savoir, la petite vendeuse de graines malsaines et d’artefacts douteux, élevée dans le chaos d’une demeure où s’entassent les acquisitions dont il est interdit de questionner la provenance ? Que sait-elle du luxe et de ses exigences d’espace, elle qui n’a connu que les locaux exigus de la maison familiale, puis ceux de l’appartement miteux qu’elle occupe à présent ? Nul besoin de mentionner même en passant la période de Merlin Square et du mariage vite abandonné, parenthèse dont elle avait cru pouvoir tirer une sorte de liberté, illusions brûlées comme les ailes d’un papillon à la lumière d’une lampe halogène.
Va-t-elle se brûler à nouveau ? Elle est en droit de se le demander, et pourtant tout semble si différent lorsqu’en haut des escaliers apparaît la silhouette diaphane de la maîtresse de maison. Elle fait montre d’une retenue digne de son rang, petits pas mesurés qu’Ethel décompte sans réaliser que le sourire qui orne les lèvres de la dame lui est destiné.
Bonjour, Mrs Macnair. Aucun problème, je vous remercie - un peu de pluie, mais rien à quoi nous autres Gallois ne sommes habitués répond-elle. Cela peut surprendre, lorsque l’on aperçoit ses yeux en amande et sa peau couleur de bronze, mais Ethel Filch est bel et bien Galloise, la partie coréenne de son héritage n’ayant jamais été explorée, vouée au silence jusqu’à disparaître, écho de cette malédiction qu’elle porte et qu’elle voudrait pouvoir éliminer.
Sans prononcer un mot de plus, elle se contente de suivre son hôtesse au fil des couloirs immaculés, admirant le goût avec lequel sont décorées les pièces aux portes entrouvertes qu’elles ne font qu’entrevoir. Il y a une destination à tout ceci, mais Ethel l’ignore et se laisse guider, contente de repérer ici ou là une fleur venue égayer l’austérité du marbre et de la pierre, cherchant en vain la meilleure manière de formuler un compliment envers cette dame qui lui a fait l’honneur de l’inviter chez elle.
C’est… c’est très joli, chez vous finit-elle par prononcer, gorge aussitôt nouée, sensation familière et pourtant elle sait qu’elle n’a pas menti. Non, elle n’a fait que dire ce qu’elle pensait mais ce n’est pas assez, le mot “joli” est vide de sens et elle voudrait trouver mieux, elle désire plus que jamais cette éloquence qui lui échappe. Les mots ne semblent lui obéir que lorsqu’elle écrit, poèmes coulant de sa plume comme autant de perles qu’elle ne pourrait jamais porter au vu de tous, richesse insoupçonnée qu’elle amasse comme un autre trésor, petit cahier aux lignes soigneuses caché sous le matelas trop fin de la chambre de bonne.
Désolée, je… C’est plus que joli reprend-elle hâtivement alors que sa guide se retourne. L’a-t-elle fâchée ? C’est… élégant. Cela vous ressemble beaucoup tente-t-elle, soudaine avalanche verbale qui glisse de ses lèvres sans qu’elle ne sache la contrôler.
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décade : 26 ans. Il y a bien longtemps pourtant que la jeunesse et l'innocence ce sont envolées. La beauté n'est que surface. En dessous tout est brisé, les rêves se sont envolés.
labeur : Longtemps femme au foyer, Primrose a récemment été engagée en tant que chargée mode de Mary Travers-Flint, ce qui est aux yeux de la jeune femme, un immense privilège ainsi qu'une nouvelle porte vers sa liberté.
alter ego : Rose Benson
sang : Sang-Mêlé
myocarde : Mariée depuis six ans à Ramsay Macnair. De vingt ans son aîné, l'époux s'est révélé être aussi terrible que la Barbe-Bleue. Mariage sans amour, mariage de devoir, il en sera de même pour sa vie.
allegeance : Son mariage voudrait que sa loyauté aille à son mari, aux Macnair. Aux mangemorts dont son mari essaye despérement de faire partit. En vérité Primrose n'a d'amour que pour ses fleurs.
particularité physique : Derrière le joli visage de poupée sont dissimulés les marques de violence de son mari.
Au premier coup d’oeil, son invitée détonnait dans le décor riche du manoir. Pourtant Prim pensait que la jeune Filch avait bien plus sa place au milieu de n’importe quelle des pièces de la demeure que le monstre qui lui servait de mari. Il avait le visage trop dur, déformé par la haine et la boisson, sa place aurait du être au fond d’une ruelle ou d’une cellule, malheureusement il avait le nom et désormais la fortune qui lui permettait d’échapper – pour le moment – à un châtiment de ce genre. Qu’il profite le vil, bientôt il sera six pieds sous terre et je serais libre. Peu en importe le prix.
Tandis qu’elle savait que son invitée serait parfaitement à sa place dans les jardins, la serre en particulier. Elle pouvait s’imaginer sans peine voir la Filch déambuler au beau milieu des plantes grasses, se tenir près du grand oranger et humer le parfum des roses. Elle saurait apprécier le moindre bourgeon et traiterait la terre avec respect, Prim l’avait décelé dès leurs premières bribes de conversation. Voilà pourquoi l’épouse Macnair désirait tant, en partie, inclure l’herboriste dans son cercle d’amies. Parce qu’elle comprenait son amour des plantes, elle ne voyait pas chez les fleurs qu’un simple ornement destiné à être offert. Elle voyait tout ce que la nature avait à offrir et respectait ses trésors. C’était aussi simple que ça.
Sa démarche est mesurée, elle est une dame après tout, la petite fille qui courait pieds nus dans l’herbe en criant, poursuivie par ses frères n’est plus, du moins bien enfouie en elle. Pourtant elle ne peut s’empêcher de sourire. L’exubérance américaine selon certains, peut-être, sans doute, Prim préfère penser qu’elle est juste solaire, sincère et non frustrée comme toutes ces dames qui la toisent lors des réceptions.
« Je vous en prie, appelez moi Primrose… Criquette va s’occuper de faire sécher votre cape et de vous débarrasser de vos effets si vous le permettez. Je suppose que vous avez connu pire que cette pluie non ? »
Entendre Madame Macnair dans la bouche de son invitée la dérange. Elle sait qu’elle ne fait que preuve de politesse, cependant Prim n’aime pas ce rappel de cette vie qu’elle déteste, le rappel de ce nom qu’elle abhorre. L’elfe qui avait débarrassé la Filch de sa cape revint à l’évocation de son prénom et tendit ses mains noueuses pour récupérer le panier.
« Criquette, veuillez prévenir les cuisines que je prendrais le thé avec Miss Filtch dans la serre, merci. »
La créature s’incline et disparaît. Elle connaît très bien ses habitudes, ses préférences en matière de nourriture, d’habillement et même de musique. Entre ces murs froids, les elfes sont sa seule compagnie et un soutient silencieux face à la cruauté de Ramsay, qu’elle remercie du mieux qu’elle peut.
Elle conduit alors son invitée vers son endroit préféré du manoir, loin de toutes les richesses et les dorures. Et si Primrose en est presque indifférente, presque parce que tout à été redécoré selon ses goûts, en plus luxueux, la vendeuse elle, pose ses jolis yeux en amande un peu partout, découvre, évolue dans un univers qui n’est pas le siens, mais qui lui sied si bien pourtant ne peut-elle s’empêcher de penser.
Le compliment lui arrache un autre sourire. Simple, qui sonne un peu maladroitement mais unique et sincère, loin des sourires hypocrites et compliments sournois qui tournent au sein de la haute sphère magique.
« Je vous remercie… oui on peut dire que c’est élégant. Le manoir était une ruine avant mon mariage, une chance que je sois arrivée ici pour m’en occuper non ? »
La phrase est amère. Elle ne veut rien laisser transparaître mais elle ne parvient pas totalement à cacher son ressentiment.
« Je serais ravie de vous faire visiter le manoir mais je pense que la salle de réception ne vous intéresserait pas vraiment, surtout pas après ceci. »
L’amertume envolée, un petit sourire malicieux se dessine sur les lèvres de l’américaine alors que leurs pas les amène devant une porte en bois ouvragée. Un mouvement de baguette et la porte s’ouvre pour dévoiler cette pièce qui fait sa fierté, que seule elle, les elfes et ses quelques amies peuvent pénétrer, sa serre, son havre de paix, ce lieu débordant de plantes, arbres et fleurs en tout genre, où elle est capable de passer des heures, le dos courbé et les mains pleines de terre.
Primrose laisse entrer son invitée, la laisse avancer pour découvrir la serre à son aise.
« Il m’a fallut plusieurs mois pour enfin concrétiser ce rêve… je peux désormais cultiver tout ce que je désire ou presque. »
Ici elle n’est plus l’épouse soumise, juste Primrose. Au milieu des fleur, elle jurerait parfois apercevoir le visage ridé de sa grand-mère, pour laquelle elle abandonnerait volontiers cette serre si ça lui permettait de la serrer une nouvelle fois dans ses bras.
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Les politesses semblent irriter brièvement la maîtresse de maison, et déjà Ethel se mord l’intérieur des joues. Elle aurait dû en faire plus - ou peut-être moins ? Mais voici que la blonde sourit, et c’est un rayon de soleil qui touche directement l’organe fragile du scorpion, ce cœur battant enfoui sous des dizaines de couches de protection. Elle n’est plus à Bezoar Street, et rien ne peut obstruer le rayonnement de ce sourire, pas même la crasse accumulée jusque dans les replis de ses vêtements gris. L’elfe s’empare silencieusement de sa capeline trempée, et Ethel marmonne un timide « Merci, Criquette » . Elle refuse toutefois de céder son panier à l’insistante créature - il contient ses cadeaux à l’hôtesse, et elle n’est pas près de s’en séparer. Chaque chose en son temps, serine-t-elle silencieusement. Elle espère avoir bien choisi les saveurs : c’est qu’il y en avait tant ! De la fleur de grenadier aux babas Pur Feu, en passant par les macarons “saveur surprise”, dont on lui a expliqué qu’il s’agit d’une nouvelle spécialité de la boutique… Elle a fini par se décider, optant après de longues tergiversations pour des cupcakes à la rose et à la pistache, saveurs classiques mais déjà exotiques pour celle qui a grandi dans une misère soigneusement entretenue.
En détaillant la délicatesse des dorures qui encadrent leur chemin à travers les couloirs déserts, toutefois, la brune est saisie d’un doute. Et si ses tentatives de sophistication se heurtaient au palais trop délicat de la douce Primrose ? Primrose : première des fleurs de printemps, réputée pour ses multiples vertus médicinales autant que pour la beauté de ses pétales. Un prénom parfait pour la sylphide qui joue les guides, décide la Filch, qui demande d’ailleurs « Vous pouvez m’appeler Ethel… si vous le souhaitez ? » Car, dans sa bouche, tout sonne et résonne comme une question, l’écho de ses propres interrogations s’inscrivant dans son ton sans qu’elle le veuille vraiment.
Primrose, au contraire, s’empare des compliments comme une actrice à succès se saisirait d’une gerbe de fleurs, avec l’aisance qu’offre l’habitude. Pourtant, le sourire qu’elle lui décoche cette fois semble un rien contrefait - si elle a parfois du mal à jongler avec les mots, Ethel sait mieux que beaucoup lire les visages. Et celui-ci, tout accoutumé aux masques de la bonne société qu’il soit, semble néanmoins prêt à craquer. Le vernis est bien fatiguée, croit-elle déceler. Elle lutte contre l’envie de tendre une main compatissante vers son hôtesse ; combat son désir immédiat de la rassurer et de chanter ses louanges, craignant de passer pour une hypocrite, alors même qu’elle ne saurait mentir.
Le pas mesuré de l’Américaine accélère soudain, et les moulures s’effacent des plinthes pour céder la place à une porte d’acajou soigneusement sculpté. Un mouvement de sa baguette, et la dame ouvre la porte d’un univers dont son invitée ne peut que rêver : une serre luxuriante s’offre à ses yeux. Elle a déjà vu pareilles installations, bien sûr : à Londres, où les Moldus enferment leurs plantes sous des carcans métalliques qui confèrent la vague impression d’une prison à ciel ouvert ; chez Cassiopeia Rowle, où la verdure déborde de partout et se targue d’une aura vaguement menaçante. Mais rien, non rien de ce qu’elle a pu observer auparavant n’égale cette pièce où la vie étale ses couleurs chatoyantes en rangées savamment désordonnées, palette d’artiste composée pour plaire à l'œil autant que pour accommoder les besoins des boutures. Là, une rangée de camélias japonais pousse à l’ombre des digitales ; ici, des feuilles ovoïdes abritent des baies orangées caractéristiques… « De la mandragore ? » interroge inconsciemment la petite herboriste, qui s’agenouille immédiatement pour vérifier son hypothèse. « Et proche de la maturité… » souffle-t-elle, caressant le feuillage qui vire au pourpre. « Des pétunias géants ?! » s’exclama-t-elle ensuite, oublieuse de la compagnie qu’elle souhaitait entretenir, oublieuse même de son petit panier qu’elle abandonne au sol pour mieux relever la tête et observer les pistils gigantesques de trois fleurs en forme de parapluie qui pendent depuis le plafond. « C’est… » Incroyable. Magnifique. Un rêve éveillé. Les mots dansent dans sa tête, au rythme hésitant de ses pas presque dansants qui l’emmènent toujours plus avant, sans que la serre semble toucher à ses confins. Elle ne sait où regarder, tant les couleurs l’appellent, la forçant à détourner encore et encore sa curiosité. « C’est… vous ? » achève-t-elle, malhabile à nouveau lorsque ses yeux croisent ceux de la blonde aristocrate. Elle a du mal à y croire, la petite herboriste. Et dire que Primrose Macnair l’écoute développer ses conseils botaniques depuis des semaines, sans jamais lui laisser entendre qu’elle dispose d’un tel paradis, créé de ses propres mains ! C’est elle qui devrait écouter, qui devrait supplier la demoiselle de lui apprendre à faire pousser pareilles merveilles dans le sol ingrat de son lopin de poussière !
Dans les yeux de la jeune femme, Ethel reconnaît la fierté du travail accompli, la sincérité du bonheur que la blonde trouve ici. Ce n’est plus seulement son sourire, mais son visage tout entier qui semble soudain rayonner, éblouissant le petit scorpion jusque dans les tréfonds de son obscurité intérieure.
« Si vous avez réussi à faire pousser ce petit paradis » glisse-t-elle, à moitié charmée encore par l’éden de verdure - et à moitié par sa gardienne et propriétaire - « vous n’aurez aucun mal avec… Attendez, c’est dans mon panier » s’interrompt-elle, soudain volubile. Les barrages cèdent rarement, mais lorsque c’est le cas, le flot qui en surgit est incontrôlable. « Je les ai mises juste en-dessous des… Oh. Oh non. Non - nononononon… »
Le panier s’ouvre sur une myriade de miettes, les précieux cupcakes choisis avec tant de soin par la boulangère complètement défigurés, leur glaçage morcelé et irrémédiablement défiguré par le transplanage qui l’a amenée en Ecosse.
« Je voulais… J’avais amené… » Son regard se brouille et sa gorge se serre, mais pas comme lorsque la malédiction l’opprime. Juste comme quand elle a investi l’équivalent d’une semaine et demie de salaire dans quatre pâtisseries pour une… Amie ? « Je suis désolée… J’aurais dû faire davantage attention, je suis tellement, tellement désolée… » répète-t-elle, les doigts couverts de sucre et de brindilles d’osier, toute pensée des graines absolument oblitérée.
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décade : 26 ans. Il y a bien longtemps pourtant que la jeunesse et l'innocence ce sont envolées. La beauté n'est que surface. En dessous tout est brisé, les rêves se sont envolés.
labeur : Longtemps femme au foyer, Primrose a récemment été engagée en tant que chargée mode de Mary Travers-Flint, ce qui est aux yeux de la jeune femme, un immense privilège ainsi qu'une nouvelle porte vers sa liberté.
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myocarde : Mariée depuis six ans à Ramsay Macnair. De vingt ans son aîné, l'époux s'est révélé être aussi terrible que la Barbe-Bleue. Mariage sans amour, mariage de devoir, il en sera de même pour sa vie.
allegeance : Son mariage voudrait que sa loyauté aille à son mari, aux Macnair. Aux mangemorts dont son mari essaye despérement de faire partit. En vérité Primrose n'a d'amour que pour ses fleurs.
particularité physique : Derrière le joli visage de poupée sont dissimulés les marques de violence de son mari.
Ethel… le nom lui va à ravir songe Primrose. Il a quelque chose de doux qui tranche avec l’univers dans lequel son invitée évolue quotidiennement. Prim aimerait pouvoir le prononcer à haute voix, elle a hâte de pouvoir le faire car elle sait à quel point il chantera bien dans sa serre.
Elles n’en n’ont plus pour longtemps d’ailleurs, avant d’atteindre cette pièce. Tandis qu’Ethel lui adresse quelques compliments sur le manoir qu’elle accepte avec la politesse due à une femme de son rang – des habitudes bien trop encrées en elle désormais pour les faire disparaître d’un coup – Prim ne peut s’empêcher de jeter un coup d’oeil curieux au panier que son invitée a refusé de céder à Criquette, sans doute que la jeune femme a apporté avec elle quelques unes de ses spécialités horticoles, l’attention la touche et sa curiosité piquée : les mains de la petite vendeuse créaient des merveilles.
Elle aimerait faire durer le suspens de ce qui se cache derrière la porte, mais Prim est bien trop impatiente. Elle n’est pas seulement enchantée de montrer le fruit de son travail à une passionnée, elle est aussi impatiente de pouvoir partager un moment de sororité, bien trop rares depuis son mariage. Les femmes bien nées partageaient ragots et venin dans un boudoir autour d’une tasse de thé, elles ne se régalaient pas de cookies tout en enfonçant leurs ongles dans la terre, elles ne se retrouvaient pas maculées de boue à la fin de la journée. C’était l’avantage d’Ethel, elle n’était pas une dame, elle n’avait pas à se plier à ses conventions, personne n’y trouverait à redire.
La porte s’ouvre sur sa plus grande fierté et laisse Ethel la découvrir. Son sourire s’agrandit et un rire s’échappe de sa gorge tandis qu’elle observe la vendeuse aller d’un endroit à un autre, effleurer, toucher, observer le moindre spécimen s’épanouissant autour d’elle, lui faisant penser à une enfant à laquelle on aurait laissé accès à l’atelier du Père Noël. C’est même la première fois qu’elle la voit dans cet état. Ethel Filch lui fait penser à une petite souris sous les combles, silencieuse et discrète pour sa propre survie. Elle se doute bien que la vie de son invité n’est pas aussi confortable que la sienne, elle ignore tous des détails de sa vie privée mais peut se l’imaginer, les romans de Dickens lui viennent à l’esprit, l’image d’Oliver Twist fusionne avec celle d’Ethel, peut-être Primrose exagère-t-elle mais la réputation de Bézoard Sreet n’est plus à faire, aussi lumineuse et accueillante que ne pouvait l’être le manoir Macnair à son arrivée.
« Oui. »
Répond simplement Primrose. Tout ça est le fruit de ses efforts, de sa patience et de sa peine également. Elle devrait faire preuve de modestie mais l’américaine en est incapable, elle ne voit pas pourquoi elle devrait jouer la carte de l’humilité quand elle y a mis toute son âme.
« Je suppose que je dois remercier la fortune familiale mais elle n’aurait servit à rien sans mes efforts. Je travaille sur cette serre depuis des années, je tenais à pouvoir cultiver n’importe qu’elle plante qui pousse sur cette Terre. »
Un lieu où s’évader, loin des cris et des coups de Ramsay, pour oublier sa jeunesse volée et un enfant jamais né.
Une barrière semble être tombée entre les deux jeunes femmes, leur amour des plantes et la flore environnante laisse tomber des masques. Elles sont presque égales à égales. Ethel s’empare de son panier et Prim doit prendre sur elle pour ne pas se précipiter et faire preuve de patience, mais très vite l’euphorie tombe et la panique s’installe pour la vendeuse qui secoue la tête, désespérée.
« Que se passe-t-il ? »
Demande-t-elle doucement, avant de découvrir ce qui cause la détresse de la Filch. Dans le panier, une multitude de miettes reposent et des gâteaux au glaçage coloré sont écrasés. Il faut quelques instants à Primrose pour reconnaître la signature des pâtisserie de chez Madame Guillotine, mets délicats, des délices dont le prix n’est abordable que pour les plus aisés comme elle. Qu’ils mangent de la brioche n’est ce pas ?
Prim s’en doute, Ethel a du beaucoup investir pour s’offrir – et lui offrir par la même occasion – quelques gâteaux de cette enseigne. Le geste la touche énormément. Ethel Filch n’est pas une amie, pas encore, elle l’espère, juste une commerçante chez qui elle se procure quelques spécimens de plantes pouvant leur attirer des ennuis, avec qui elle échange quelques conseils de botanique par dessus le comptoir crasseux de la boutique. Rien ne l’obligeait à une pareille dépense, elle aurait pu se contenter de mets plus accessibles à son salaires, de pâtisseries maison mais non. Est-ce parce qu’elle était invitée chez elle, chez une Macnair qu’Ethel s’est sentie obligée d’apporter quelque chose de coûteux ? Oh si elle savait, si elle avait vu l’état du manoir à son arrivée, un quignon de pain et un morceau de fromage auraient constitué un véritable festin.
Son invitée s’afflige, bredouille des excuses qu’elle n’a pas à formuler. Penchée au dessus de son panier, elle est semblable à la pauvre petite marchande d’allumettes, privée de tout espoir.
« Oh Ethel... »
C’est tout ce que parvient à prononcer Primrose, toute aussi peinée, attristée que la première fois que le prénom est prononcé, c’est sans aucune joie. Elle s’approche avec douceur et pose une main sur l’épaule de la vendeuse, lentement pour ne pas l’effrayer.
« Ce n’est rien. Je veux dire que je ne vous en veux pas, je suis même très touchée. Ces gâteaux venaient de chez Madame Guillotine ? – elle se penche sur le panier et attrape un des cupcakes déformés – je peux demander à Criquette si il est possible de les rattraper, ils sont encore mangeables j’en suis sûre. »
L’elfe doit avoir plus d’un tour dans son sac et les elfes chargés des cuisines ne manquent pas d’imagination.
« J’avais également prévu plusieurs spécialités américaines à vous faire découvrir, nous n’allons pas mourir de faim, ne vous en faites pas. Mais je tiens à faire honneur à votre geste. »
Elle lui offre un sourire lumineux, espérant en voir un s’épanouir sur son fin visage triste.
Nombre de mots : 1036
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Honey, I rose up from the dead, I do it all the time I got a list of names, and yours is in red, underlined
Ethel est impressionnée, et bien davantage encore. Elle ne comprend pas pourquoi la douce Primrose a visité sa boutique avec tant d’assiduité, pourquoi la blonde l’a laissée parler bien plus qu’à son accoutumée, alors qu’elle est parfaitement capable de se débrouiller seule, Ethel en a la preuve sous les yeux. Et cette explosion de couleurs la stupéfie autant qu’elle la ravit. Certaines plantes qu’elle identifie au premier regard ont d’évidentes propriétés médicinales ou magiques, mais d’autres semblent être cultivées pour le seul plaisir de leur beauté. Il s’agit là d’un luxe que la petite herboriste de Bezoar Street ne pouvait jusqu’alors qu’imaginer : par chez elle, l’espace coûte cher - et c’est sans parler de la terre. Elle a péniblement sarclé elle-même les quelques pouces de terrain que le vieux a bien voulu lui concéder, un sol stérile où ne poussaient que les cailloux jusqu’à ce qu’elle en décide autrement. Le moindre centimètre carré est précieux, alors elle réserve l’usage de ce lopin de terre à l’exploitation des boutures qui peuvent lui rapporter le plus de sous, Mornilles péniblement économisées en maigre addition au salaire de misère que son père consent à lui verser. Parce qu’elle veut faire davantage que s’alimenter, elle veut plus que survivre, elle veut vivre et peut-être - si elle en trouve le courage - vivre son rêve.
Elle le comprend instantanément, c’est ceci qu’elle désire. Une serre luxuriante, indiquant non seulement une passion réelle pour les plantes et les fleurs, mais aussi un amour sincère de leur beauté intrinsèque - indépendamment de leur utilité. Elle n’a jamais rien souhaité autant que de pouvoir rester ici, s’y installer indéfiniment et discuter avec l’experte Américaine des bienfaits insoupçonnés du parfum des camélias. Mais ce qui parachève et centralise la magie de cet endroit, c’est avant tout sa gestionnaire. Sans elle, point de jardin d’Eden. Elle a quelque chose d’angélique, la délicate blonde, Ethel n’y connaît rien en religion et pourtant elle s’imagine sans peine vouer un culte à cette dame qui, sous ses apparences de poupée de cire, n’a pas peur de se salir les mains. Car, elle l’affirme, c’est bel et bien le fruit de son labeur qu’Ethel contemple ainsi, bondissant d’un parterre à l’autre pour mieux se rengorger de toute cette verdure.
« Comme je vous comprends… J’en rêve aussi, parfois » murmure-t-elle, parlant davantage au pistil de pétunia géant qu’elle caresse du bout des doigts qu’à son hôtesse. Parfois, lorsqu’elle parvient à oublier qu’elle n’est que poussière, il lui arrive d’imaginer une boutique chamarrée et lumineuse, son prénom ornant la vitrine en lettres dorées. Juste un souhait d’enfant, bien entendu. Comment pourrait-elle jamais en approcher ? Elle est poussière, et restera poussière toute sa vie. Écrasée par les attentes d’un père qui n’a jamais réellement voulu d’elle, par l’indifférence d’un monde qui semble oublier son existence sitôt qu’elle a le dos tourné. Pas de fortune familiale, pour Ethel Filch - même son prénom est recyclé, et pas pour honorer une quelconque ancêtre. Juste parce qu’on n’a pas réussi à imaginer autre chose pour désigner le poupon lorsqu’elle est née.
Et elle ne mérite rien de plus, se morigène-t-elle en découvrant le carnage qu’elle a causé au creux de son petit panier. Qui, à part elle, est assez stupide pour oublier les contraintes inhérentes au transplanage ? Elle aurait dû savoir, elle aurait dû prévoir. Ce n’est pas tant l’idée d’avoir investi une petite fortune dans des sucreries ruinées que sa propre bêtise qui lui tire une larme, rapidement essuyée. Il ne faut pas que Primrose la voie pleurer, il ne manquerait plus que cela. Qu’elle passe pour une fragile petite créature pathétique, en plus d’une idiote confirmée.
Mais l’Américaine la surprend une fois de plus. Est-elle entièrement dépourvue de ces instincts cruels qui forment l’ossature des quelques femmes de sang pur qu’Ethel a fréquentées jusqu’alors ? À part Jezabel, aucune autre demoiselle d’un tel rang n’a jamais pris la peine de lui accorder davantage qu’un regard, mais la sylphide fait bien davantage. C’est son prénom qu’elle prononce, et avec dans la voix un tel degré de compassion qu’Ethel ne parvient pas à douter de son absolue sincérité. C’est une main qu’elle dépose sur son épaule, comme pour l’assurer de sa présence, de son soutien. Elle ne juge pas, elle ne se moque pas - et la scorpionne ne comprend guère pourquoi.
Peut-être est-ce cette passion qu’elles partagent, cet amour des fleurs et du savoir lié à leur culture, qui les rapproche en cet instant. Peut-être est-ce davantage, une solidarité inattendue entre la privilégiée qui cache sa souffrance derrière le vernis des conventions, et la petite vendeuse à la vie grise, qui désespère d’apercevoir un rayon de soleil à travers la vitre sale de la boutique familiale.
« Je… Oui » répond-elle pitoyablement. Elle ne veut pas paraître pingre, mais elle sait encore exactement ce que lui ont coûté les pâtisseries, ce qui ajoute à sa douleur. C’est idiot, sans doute, de se préoccuper ainsi d’une poignée de Gallions. Mais lorsqu’on a grandi dans une pauvreté presque crasse, quand les seuls investissements consentis ont été forcés par d’autres - pas de nouvelle baguette pour Ethel, celle de sa mère ferait très bien l’affaire ; pour les uniformes et les manuels, elle pouvait réutiliser ceux de sa soeur, n’est-ce pas ? Il fallait lui acheter des chaussures, mais même là-dessus le paternel avait tenté de tergiverser… Quand cette situation est tout ce que l’on a jamais connu, tout ce que l’on peut s’imaginer comme avenir crédible… Comment s’étonner alors d’une telle émotivité ?
« Vous croyez que ce serait possible ? » Il reste une perle salée au coin de son oeil, lorsqu’elle ose relever le regard pour croiser celui de la compatissante Primrose. Elle n’y connaît pas grand-chose en pâtisserie, elle n’a même pas de four dans son minuscule appartement, mais les Macnair ont évidemment du petit personnel qualifié… Elles ne vivent définitivement pas dans le même monde, et cela devrait la rendre amère, mais la main de l’Américaine reste posée sur son épaule et son regard dit tous les mots qu’elle ne prononce pas, alors comment Ethel pourrait-elle lui en vouloir ?
« C’est… Vous êtes trop aimable » répond la petite scorpionne, incapable de résister plus longtemps au solaire sourire de la blonde. Elle efface la dernière trace d’émotion de sa voix, pose ses doigts sur ceux de l’Américaine et les enserre brièvement. « Merci beaucoup… Primrose. »
Elle aime vraiment prononcer ce joli prénom, et puis même sa méfiance naturelle fond comme neige en été face à un tel sourire. Bientôt, elle lui sourit à son tour, plus timidement mais le pas est franchi.
« Dans ce cas… Il y avait autre chose » reprend-elle après un moment de latence, durant lequel elle réalise que sa main est toujours posée sur celle de la blonde - qu’elle est toujours agenouillée devant son panier. Embarrassée par cette proximité imprévue, elle se dépêche soudain de replonger ses doigts fins dans le panier, pour en sortir plusieurs petits sachets, soigneusement fermés. « Je tenais à vous apporter ceci. Des graines particulières, venues de Corée - comme ma mère » ajoute-t-elle dans une arrière-pensée qu’elle vocalise sans vraiment le réaliser. « Elles sont utilisées dans un rituel shamanique visant à invoquer la santé et la prospérité. Je ne sais pas à quoi elles ressemblent, car je ne les ai jamais vues fleurir… Mais je me suis dit qu’elles pouvaient vous intéresser, et en observant votre magnifique serre, je n’ai aucun doute que vous parviendrez à les entretenir ! »
À chaque petit sachet de tissu est attaché une étiquette, portant un nom calligraphié dans une langue qu’elle n’a jamais su déchiffrer. Heureusement pour elle, quelqu’un a pris la peine de traduire le tout en alphabet latin, aussi Ethel peut-elle poursuivre, précisant le contenu des divers paquets qu’elle tient à présent dans ses paumes. « J’ai fait quelques recherches, et d’après ce que j’ai trouvé, le Bbyeoalikkot est censé revitaliser les os ; le Salsalikkott peut rendre vie aux chairs nécrosées ; le Pisalikkot purifie le sang et le Sumsalikkot aide à mieux respirer. » Elle fait passer les sachets d’une main à l’autre en discourant, gardant toutefois le meilleur pour la fin. Elle veut prouver à Primrose qu’elle peut lui être utile, qu’elle n’est pas seulement une maladroite mais aussi une érudite, qu’elle peut être intéressante.
Un dernier sachet demeure donc dans sa paume droite, et elle attend la question, espérant avoir éveillé la curiosité de cette étrange dame, qui ne réagit à rien comme Ethel s’y attendrait.
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JEUX 2024
TEAM SOMBRAL
speak softly
So no one hears us but the sky The vows of love we make will live until we die
décade : 26 ans. Il y a bien longtemps pourtant que la jeunesse et l'innocence ce sont envolées. La beauté n'est que surface. En dessous tout est brisé, les rêves se sont envolés.
labeur : Longtemps femme au foyer, Primrose a récemment été engagée en tant que chargée mode de Mary Travers-Flint, ce qui est aux yeux de la jeune femme, un immense privilège ainsi qu'une nouvelle porte vers sa liberté.
alter ego : Rose Benson
sang : Sang-Mêlé
myocarde : Mariée depuis six ans à Ramsay Macnair. De vingt ans son aîné, l'époux s'est révélé être aussi terrible que la Barbe-Bleue. Mariage sans amour, mariage de devoir, il en sera de même pour sa vie.
allegeance : Son mariage voudrait que sa loyauté aille à son mari, aux Macnair. Aux mangemorts dont son mari essaye despérement de faire partit. En vérité Primrose n'a d'amour que pour ses fleurs.
particularité physique : Derrière le joli visage de poupée sont dissimulés les marques de violence de son mari.
« Vous pouvez y parvenir, vous aussi, j’en suis certaine. »
Prim est sincère. Elle ne doute pas ou presque. Elle ne connaît pas assez bien Ethel, pas encore, mais ce qu’elle sait, c’est qu’elle est une survivante comme elle. Leurs histoires et leur passé n’ont rien en commun et pourtant les voilà réunies. Pour un simple après-midi, un simple rendez-vous autour d’un thé et des pâtisseries, certes, mais elles sont là, proches, dans cette même pièce parce que toutes les deux, au-delà de leur passion commune, sont emprisonnées. Une cage dorée pour l’une, une boutique sombre pour l’autre. Et le même désir d’en sortir. Elles ne le sont jamais dites, mais il suffit d’observer pour comprendre. Quelle femme viendrait réclamer de la belladone dans une échoppe miteuse si elle était satisfaite de sa vie en apparence confortable ? Quelle femme serait heureuse d’être enfermée entre quatre murs grisâtres et d’étagère poussiéreuse ? Aucune.
Bien sûr, dans l’étrange duo qu’elles forment, Prim sait qu’elle est la mieux lotie. Ce fameux rêve américain, elle est bien placée pour savoir qu’il n’existe pas, à moins d’avoir assez d’argent ou de l’influence. Et de l’argent, elle en a, à ne savoir qu’en faire. De l’influence qu’elle en aura bientôt, elle a accepté de travailler pour la ministre. Bientôt tout le monde connaîtra son nom. Et elle pourra alors aider de quelque manière que ce soit son amie, elle l’espère le devenir, elle ignore pourquoi, mais cette pensée lui brise le cœur.
Il se fissure d’ailleurs en voyant la petite vendeuse pencher sur son panier et se lamenter sur les pâtisseries ruinées, tenter de masquer son embarras. Ne rien laisser paraître. Elle veut la prendre dans ses bras, mais elle craint de la froisser en faisant passer de la compassion pour de la pitié.
« Bien sûr, Criquette a plus d’un tour dans son sac. »
Elle se veut rassurante. Elle ne doute pas des compétences de l’elfe de maison, elle sait qu’elle parviendra à trouver une solution pour récupérer les gâteaux écrasés et tient à rassurer Ethel là-dessus : elle fera honneur à son cadeau.
« C’était aimable à vous d’apporter ses cupcakes alors que vous n’y étiez pas obligée. Je me serais sentie mal de ne pas y goûter. »
Malgré le contrôle qu’Ethel essaye de garder, Primrose remarque à quel point ses yeux brillent, à quel point elle essaye de retenir ses larmes. Elle veut pouvoir les essuyer doucement du bout des doigts à l’aide d’un mouchoir brodé comme le faisait sa grand-mère avec elle, dans un geste de tendresse, mais ce serait trop intime encore une fois. L’Américaine ressent une certaine frustration vite envolée par la sensation d’une peau chaude contre la sienne, elle sourit franchement en sentant les doigts fins de la vendeuse sur les siens. Enfin un contact doux, sincère, dépourvu de violence, de domination et d’alcool, féminin, sororal. Il est bref, trop pour l’épouse Macnair, mais elle s’en contente. Peut-être qu’un jour pourra-t-elle espérer un peu plus. Et quand Ethel son prénom pour la première fois, c’est le printemps dans son cœur, à la chaleur timide et douce.
« Autre chose ? Par Tituba, vous me gâtez trop, il ne fallait pas ! »
Elle tente la modestie, pourtant à la mention d’un potentiel autre présent, Prim se sent l’âme d’une enfant. Il y a bien longtemps qu’elle n’a pas reçu un véritable cadeau non plus. Elle fait preuve de contenance et, malgré la curiosité qui la démange, elle sent la main d’Ethel quitter la sienne avec regret.
Prim l’observe alors sortir du panier des poignets de petits sachets, contenant chacun des graines spéciales venues de Corée, pays natal de sa mère. Au son de sa voix, Primrose devient qu’elle n’est plus de ce monde, son cœur se serre de nouveau, elle espère qu’elle a pu la connaître assez longtemps pour garder un souvenir d’elle. Elle l’écoute lui expliquer l’utilité des graines, du rituel de santé et de prospérité qu’elles sont censées apporter, se perd avec délice dans les explications et les prononciations prononcées par cette voix aux accents un peu durs et tout d’abord timides, qui s’envolent au fur et à mesure qu’elle parle, parce que le sujet est trop important, la passion prend le dessus et Prim aime ça. Elle aime à écouter les gens parler de ce qui les habite, parce qu’à chaque fois elle voit dans leurs yeux cette étincelle, la même qui brille dans ses yeux quand elle parle de fleurs, la même qui brille en cet instant dans le regard d’Ethel et qui pourrait faire flamboyer le monde entier.
« Je… Je suis touchée, Ethel. Je dois vous avouer que je n’ai presque aucun spécimen de plantes venues d’Asie, à part quelques variétés de pavots et d’hibiscus. Avec vos conseils, ces graines s’épanouiront à merveille dans ma serre. »
Une excuse pour la retenir un peu plus longtemps, pour la voir revenir. Après avoir vu cette étincelle, Primrose refuse de voir Ethel lui échapper. Elle veut pouvoir passer des journées entières penchées au-dessus de la terre, la retourner, voir défiler les mois et les graines germer, essayer ce rituel, mais avant tout, pouvoir profiter des instants de repos pour en savoir plus sur Ethel. Savoir quelle est sa couleur préférée, des détails de sa vie, a-t-elle été à Poudlard ou autre part, que fait-elle de son temps libre, accepterait-elle de sortir dans les rues de la capitale un soir, rien qu’un, pour refaire le monde ?
Ethel parle, explique, dévoile les sachets, les passe dans ses mains comme des cartes de tarot et s’arrête sur le dernier. Suspens, silence de quelques secondes que la blonde ne peut faire durer.
« Et celui-là ? » Que ravive-t-il ? »
Elle n’en a aucune idée, l’esprit peut-être, elle ne sait pas. Elle veut savoir.
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Elle en dit trop, Ethel. Et ce qu’elle ne dit pas, ou pas encore, elle a l’impression que son corps le clame pour elle. Tous ces mots, qu’elle projette dans l’espace qui la sépare de la blonde Américaine comme pour le remplir, tous ces mots crient en réalité que leur étreinte fut trop brève. Elle en voudrait davantage, la petite scorpionne, elle qui fut privée de tout contact affectif par le départ prématuré d’une mère effacée. Elle en crève d’envie, et elle a l’impression que cela se lit sur ses traits, aussi les dissimule-t-elle en baissant les yeux, puis le menton.
Elle n’ose plus regarder que ses mains, assez chanceuses que pour caresser un instant celles de Primrose Macnair. Mais c’est sa langue qui la trahit désormais, qui raconte l’un de ses nombreux secrets à la jolie blonde. Elle parle de sa mère, à mots couverts, en effleurant à peine le sujet, mais elle en parle. Pourtant, c’est rare : elle n’aime guère aborder cet aspect-là de sa vie, ce pays étranger auquel elle doit une moitié d’héritage auquel elle ne comprend pas grand-chose… Pour masquer son trouble, elle glisse tout naturellement vers le sujet qu’elle maîtrise le mieux, les plantes et leurs usages.
Ethel ne cultive rien qui ne soit pas strictement utile - et de préférence hautement monétisable. C’est l’une des dures règles de Bezoar Street : nécessité fait loi. Seul ce qui est absolument nécessaire peut valoir l’effort et le soin. Tout le reste, l’accessoire et l’agréable - l’agréable, en particulier - est relégué aux oubliettes. C’est un monde gris, un monde d’ombres. Un monde dur et brut, où seuls survivent les plus forts - ou les plus discrets. Mais dans l’écrin de verdure de la serre Macnair, tout semble soudain possible : même voir fleurir une amitié entre deux femmes que tout oppose, ou presque. Elle n’aime pas ce nom, d’ailleurs, la serre Macnair : le patronyme ne convient pas à la plus belle des roses, et elle voudrait lui demander… Mais non. Elle n’en a ni le droit, ni l’audace.
Primrose appartient à un monde entièrement différent du sien, ou du moins est-ce ce qu’elle imagine. Les dorures l’ont éblouie, et la petite scorpionne en oublie les achats qu’elle a pourtant conseillés à la douce dame lors de leur première rencontre, des achats bien loin de toute légalité - et encore plus éloignés de l’idée d’une tisane qu’un sachet de mort-aux-rats. Même ses expressions sont différentes, songe la petite herboriste, qui ne peut s’empêcher de poser une question avant de répondre à celle de son hôtesse.
« Tituba ? Qui est Tituba ? » Le nom lui est totalement étranger, mais le ton sur lequel l’Américaine l’invoque est similaire à celui que les Britanniques emploient pour solliciter Merlin - et occasionnellement sa barbe, ou ses sous-vêtements.
Elle note cependant que la dame Macnair compte sur ses futurs conseils. Ce qui signifie que, malgré sa maladresse et ses cadeaux un peu trop transparents, Ethel est appréciée. Que ce soit pour le plaisir de sa compagnie, elle ne peut même pas le concevoir. À tout le plus admettra-t-elle que ses compétences peuvent être utiles et, comme on le sait désormais, nécessité a force de loi. Cela lui permet même d’envisager qu’on la laissera revenir dans cette oasis de couleurs et de senteurs exquises, et c’est là un présent bien supérieur à toutes les pâtisseries de la boutique Guillotine.
« Celui-là, c’est le plus rare. On l’appelle Honsalikkot, ou fleur qui ravive l’âme. Et ce que l’on prétend, c’est que cette plante permet de ramener les défunts à la vie… Un mythe, sans doute. Mais j’ai pensé que… peut-être… » Et elle ralentit soudain son débit, redevient timide, elle qui un moment plus tôt était éprise d’une curiosité tout à fait digne de son ancienne Maison. « Nous pourrions… expérimenter ensemble sur les effets exacts de cette plante ? Si cela vous tente, bien sûr, ne vous sentez aucunement obligée d’accepter » s’empresse-t-elle d’ajouter, la respiration saccadée par l’espoir. Ce traître, qui insidieusement fait son chemin sans se soucier des ombres de ses origines, de la lumière qui fait reluire les dorures, l’espoir fou qui lui fait croire que, peut-être, juste pour un moment, elles pourraient laisser de côté leurs différences et se concentrer sur ce qui les rassemble.
Après un instant, flottant encore sur l’euphorie soudaine de cette idée qui a en réalité bercé ses songes depuis qu’elle a trouvé ce présent pour la blonde, Ethel ajoute encore : « Je pourrais aussi vous montrer… certaines de mes créations personnelles ? Des croisements rares, uniques même. Une autre fois, bien sûr, mais… Cela vous intéresserait-il ? »
Une autre fois. Parce qu’elle espère, parce qu’elle désire de toutes ses forces, qu’il y ait d’autres fois. D’autres occasions, d’autres surprises, d’autres émerveillements. D’autres questions. Dites-moi, douce Primrose… Quel est votre véritable nom ? Celui que vos propres parents vous ont légué ?
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