temporalité du rp : septembre, 1954
personnages concernés : @Meredith Travers @Mary Travers-Flint
trigger warnings : alcool, grossièreté, relation mère/fille compliquée
intervention autorisée du mj : [ ] oui [X] non
autre(s) : ///

IN FOR THE KILL - 2021-2022

Les cheveux décolorés de Meredith cascadaient dans son dos. Ses doigts pianotaient sur le bois du bar dans lequel elle se trouvait, comme si son corps réclamait encore un peu plus de musique alors que la jeune fille venait de finir de jouer. Elle avait enchaîné plusieurs morceaux de style différents, accompagnant certains clients voulant pousser la chansonnette. Elle avait fini par un morceau plus classique qu’elle maîtrisait à la perfection, et ses doigts avaient parcouru le clavier blanc et noir à tout vitesse mais ces derniers semblaient infatigables. Et quand elle n’usait pas le bois, ses ongles pourtant cours venait faire teinter le verre qu’elle sirotait.

Le lieu était rempli de moldu, Meredith, petite princesse sang pur, avait appris au cours des deux derniers mois à se fondre parfaitement dans la masse. Elle n’avait pas revêtu de robe de sorcière. Ses vêtements et son maquille se mariaient à la perfection au lieu. Merci Pete et Jack. Elle n’avait même pas pris sa baguette magique sur elle, si elle se retrouvait en difficulté, elle ne pouvait pas se défendre mais…dans le monde sorcier sont noms suffisaient à la protéger et dans le monde moldu, l’absence de baguette lui servait d’alibi parfait pour ne pas avoir de problème non ?

Un verre à la main, elle discutait de façon insouciante avec un barman qui la draguait ouvertement. Consciente de son charme, elle en jouait et finirait par l’éconduire, respectant trop la nature de ses origines pour aller dans l’intimité avec moldu. Au final, même si elle fréquentait Jack, il ne s’était jamais rien passé. Du flirt, de la drague mais jamais plus. Meredith avait ses principes à cause de son éducation trop strict et étouffante de sa mère.

En parlant de mère, la porte du petit bar dans lequel elle se trouvait s’ouvrit. Le barman se redressa rapidement pour observer son nouveau client. Il déchanta rapidement et lâcha un juron sur les aristocrates. Interloquée, la jeune sorcière se retourna légèrement. Elle faillit recracher le liquide qu’elle était en train de boire sous la surprise.
« Merde ! »

Sa mère. La honte et l’embarras. Que faisait-elle là ? Meredith avait bien une petite idée mais elle ne voulait pas l’admettre. Elle se doutait que la ministre de la magie venait chercher sa fille pour la ramener par la peau des fesses à la maison. Elle n’aurait jamais la paix. La jeune sorcière tout juste diplômer finit son verre d’une traître, fouilla dans sa poche pour sortir de l’argent moldu et paya sa consommation. Elle se dirigea vers sa mère, le visage sombre.
« C’est bon j’ai compris, je rentre. » siffla-t-elle

Le reste de la soirée s’annonçait joyeuse.

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Dans un 'pop' caractéristique, je transplanais au coin de la rue, quittant le Ministère et sa charge impressionnante de travail en cours avec un soulagement non-feint. Depuis l'incident en Cornouailles, les plaintes et les affaires à traiter ne désemplissaient pas, me forçant cette fois encore à abandonner mon bureau beaucoup plus tardivement que prévu. Une nécessité qui était, bien malgré moi, devenue une habitude. Tant est si bien que le soir était déjà tombé depuis plusieurs heures sur la Mandrake Alley, un constat qui m'arracha un discret soupir de lassitude alors que je remontais le trottoir, mes talons claquant à intervalles réguliers sur le pavé en pierres grises. D'un autre côté, il n'y avait plus grand-chose qui me retenait au manoir ou du moins, qui s'avérait être une raison suffisante pour m'inciter à rentrer plus tôt. A vrai dire, depuis ma récente séparation avec Conall, c'était même plutôt le contraire car j'étais maintenant confrontée à une solitude que je supportais péniblement. Un coup dur que je n'avais pas vu venir, et qui avait achevé notre relation pourtant entamée il y a de cela un peu plus de vingt ans. Il semblerait que son retour eût été l'épreuve de trop et que son bonheur n'était possible qu'entre d'autres bras et draps que les miens. Une idée avec laquelle il m'était difficile de composer, pour des raisons tellement évidentes que je ne les exposerai pas ici. Mais quoiqu'il en soit, je n'avais ces temps-ci plus que mon travail. Ce qui tout compte fait, me martelait assez l'esprit en journée pour m'éviter de craquer publiquement et d'alimenter les rumeurs et les ragots des revues telles que Sorcière-Hebdo voire même, la Gazette quand il n'y avait rien de mieux à se mettre sous la plume.

Oh bien-sûr, il restait Meredith...
Notre douce et jolie Meredith qui me faisait l'honneur et la grâce de demeurer au manoir entre deux nouvelles contrariétés. Des déceptions nombreuses et successives dont elle avait le secret et qui semblaient être une faculté presque innée chez elle. En effet la petite était douée : m'agacer et m'incommoder était un talent qu'elle cultivait bien volontiers depuis maintenant un certain nombre d'années et dans lequel elle excellait. Tout bien considéré, c'était à peu près l'un des seuls domaines où c'était le cas, malgré toute l'énergie et le temps que j'avais consacré à son éducation et tous les vains espoirs que j'avais placé en elle. Car en effet, ma fille prenait un plaisir évident à contester toutes les décisions que je prenais pour elle, ainsi que l'ensemble de mes idées et mes points de vues. Rien d'étonnant à ce qu'elle ne récolte que la médiocrité de ses échecs en retour. Elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même. Je lui avais tout offert sur un plateau d'argent, tout, et si elle s'était sentie un temps soit peu concernée par sa situation et par son avenir, elle occuperait déjà une place au Ministère. Comme moi lorsque j'avais son âge. Mais non voyons, pourquoi songer à une carrière et à gagner sa vie lorsqu'on pouvait se complaire dans la fainéantise et continuer à être désœuvré et au chômage ? Mademoiselle avait pourtant eu tous ses diplômes et était sortie de Poudlard avec des ASPICS satisfaisants...bien que j'avais contesté à peu près toutes les matières qu'elle avait choisi d'étudier mais passons, le résultat était le même. Meredith ne pouvait décemment pas continuer sur cette voie parsemée de consternation affligeante et je comptais bien resserrer la vis pour la remettre dans la bonne direction, comme je l'avais toujours fait. Que cela lui plaise ou non, elle n'avait de toute manière pas son mot à dire. Et pour tout avouer, je me moquais pas mal de son avis. Je sais ce qui est bon pour elle : je suis sa mère.

Regagnant enfin mon domicile, je parcourais le rez-de-chaussée et ne trouvais que Ciri, notre elfe de maison.❝ Je suis rentrée !❞ lançais-je en direction de l'étage supérieur, allant suspendre mon pardessus. Aucune réponse. Mais cela ne me surprenais guère, cela faisait bien longtemps que Meredith ne témoignait plus aucun enthousiasme à me voir à la maison. Et même à me voir tout court. Mais ceci était encore un autre problème, parmi les nombreux que nous avions à régler. Je pris connaissance du courrier apporté durant la journée et le tria soigneusement par ordre de priorité avant de retourner vers l'imposant escalier de bois.❝ Meredith pourrais-tu descendre un moment ? J'ai à te parler.❞ réclamais-je depuis le hall d'entrée. Là encore, je n'eus aucune réponse, tant et si bien que je poussais un profond soupir d'exaspération en levant les yeux vers le plafond. Bien...dans ce cas, je me déplacerai moi-même. Dans un sens ou dans l'autre, tu écouteras ce que j'ai à te dire jeune fille. Je m'exécutais, montant les marches d'un pas de sénateur, mes escarpins annonçant mon arrivée bien avant que je fus postée devant la porte de sa chambre. Je frappais trois petits coups pour me donner bonne conscience et devant le silence qui fit écho, j'ouvris la chambre de ma fille. Vide. Et depuis un moment, visiblement. Mon visage se ferma, comprenant bien assez vite la supercherie dont j'étais une nouvelle fois victime. La voilà qui une nouvelle fois, faisait le mur pour s'adonner à je ne sais quelles pratiques douteuses et indignes de sa condition. Grinçant des dents, je convoquais l'elfe de maison, qui m'informa qu'effectivement, la jeune Meredith avait prévu de sortir ce soir, emportant avec elle le strict minimum, parmi lesquels ses effets moldu. Je regrettais amèrement qu'elle ne s'en fusse pas encore débarrassé, alors que je le lui avais pourtant demandé. Sa baguette magique était là, posée en-travers de sa table de chevet et ce fut ce détail qui acheva de mettre le feu aux poudres.

Inspirant profondément, je tentais de garder mon calme, ce qui entre nous, n'était pas une mince affaire. Claquant finalement la porte derrière moi, je remis mon manteau, bien décidée à débusquer ma fille coûte que coûte pour la ramener de force au manoir, quand bien même il me faudrait écumer tous les bars de la ville pour y parvenir. Toutefois, j'avais une petite idée de où la délinquante pouvait se trouver, ayant commencé à apprendre quels étaient ses goûts en matière de taudis malfamés. Ainsi, je descendis la Mandrake alley à grandes enjambées, jetant mon dévolu sur le petit pub musical se trouvant non-loin de là. Avec dégoût, j'en poussais la porte d'entrée, clignant des yeux plusieurs fois afin de m'accoutumer aux lumières et à la fumée de ceux qui laissaient leurs mégots se consumer lentement. Reniflant avec dédain, je restais immobile, adoptant cette habituelle posture rigide que l’on me connaissait en scannant les tables une à une d'un œil déjà accusateur et froid. Il ne fallu guère plus de quelques secondes pour que mon regard ne croise celui de ma fille, tranquillement accoudée au bar, verre en main et sourire niais aux lèvres. Un sourire qui grilla presque instantanément d'ailleurs. Au moins, les choses étaient claires et le message était d'ores et déjà passé sans que j'eus à faire quoique ce soit d'autre. Elle prit toutefois le temps de finir sa boisson d'une traite, jouant allègrement avec mes nerfs et ma patience.
❝ Hm-hmm.❞ fis-je pour lui rappeler ma présence et la faire presser le pas. Elle paya et me rejoignit, visiblement dépitée. Au moins acceptait-elle de me suivre sans se donner davantage en spectacle, un bon point que j'appréciais car si j'avais fait le déplacement jusqu'ici, je ne comptais pas en plus étaler nos problèmes devant tous ces pitoyables moldus. Ces manants ne méritaient pas de les entendre et n'avaient qu'à retourner à leurs pauvres existences dépourvues d'intérêt.
Sans desserrer les lèvres, je me contentais d'enlever mon pardessus pour le poser sur les épaules de Meredith, cachant complètement cette tenue inappropriée que je jugeait comme étant beaucoup trop légère pour quelqu'un comme elle. Loin d'en avoir fini, je continuais en frottant le rouge qui ourlait ses lèvres, effaçant cette vulgarité d'un mouvement du pouce parfaitement mesuré, tout en faisant mine de rester parfaitement indifférente aux regards tournés vers nous et à la gêne que j'étais en train de lui infliger publiquement. A dix-huit ans, il y avait des limites à ne pas franchir et malheureusement pour elle qui les avait ignorées, il lui fallait maintenant accepter de revenir à la place qui était la sienne. C'est à dire celle d'une adolescente à peine majeure qu'il convenait de corriger et de réprimander pour qu'elle retienne la leçon. Boutonnant ma fille jusqu'en haut comme une enfant de cinq ans, je levais le menton, la regardant sévèrement durant quelques instants avant de désigner la rue au-dehors.❝ Après toi.❞ exigeais-je sans avoir besoin d'en dire davantage. Ce moment viendra bien assez tôt...

IN FOR THE KILL - 2021

Visiblement la ministre de la magie n’avait pas décidé de laisser sa fille rentrer dans la demeure familiale sans l’embarrasser davantage. C’était suffisamment humiliant pour la jeune sorcière que sa daronne se pointe dans un endroit qui lui servait de couverture aux yeux des moldus, mais la suite l’enfonça encore plus dans l’étiquette de petite fille d’aristocrate à maman. Chose qu’elle ne supportait pas depuis très longtemps. Elle s’était rebellée contre l’autorité maternelle depuis bien des années. Et aujourd’hui, elle n’aurait pas son père pour voler à son secours…et de toute manière, elle s’était débrouillée sans lui toute son adolescente à cause de sa mère. Sa mère lui avait fait plus de mal que n’importe qui dans ce monde et aujourd’hui, encore, l’étouffement continuait. Meredith suffoquait à chaque fois qu’elle se trouvait dans la même pièce qu’elle.  Alors elle se défendait comme elle pouvait. Sortant ses griffes de chaton pour avoir un peu d’air. Mais chaque nouvelle journée qui commençaient, le même combat se répétait. Finalement, fuir dans le monde moldu lui donnait quelques courts instants de répits. Mais pour aujourd’hui, c’était terminé.

Quand elle sentit la veste de sa mère recouvert ses frêles épaules, elle leva les yeux aux ciels. Elle n’était habillée comme les péripatéticiennes qu’on pouvait trouver parfois dans les coins de rue sombres qui cherchait à séduire afin de pouvoir boire et manger un minimum à leur faim. La chaleur qu’apportait le pardessus mêlé à la chaleur du pub donna un coup de chaud à la jeune fille. On était encore en septembre et la température encore un peu clémente. Mais la plus grande humiliation était à venir. Elle sentit le pouce de sa mère frotter ses lèvres pour enlever le maquillage que Meredith portait. Elle protesta tandis que ses joues s’empourpraient violemment. Entre regard éberlué de certains clients et les autres moqueurs, elle pouvait dire adieu à l’idée de rejouer dans cet endroit. Elle chercha à se dérober quand sa mère la boutonna telle une enfant capricieuse. Mais la poigne de fer de sa mère l’empêcha de fuir. Ce ne fut que lorsqu’elle eut terminée qu’elle l’autorisa à quitter l’endroit. Furibonde la jeune Travers se rua dans la rue les larmes aux yeux face à la honte que venait de lui faire vivre la ministre.

La rue était relativement déserte et même la brise fraiche de fin de journée n’apaisa pas la jeune fille. Elle n’avait plus huit ans et sa mère agissait comme telle. Elle n’arrivait plus à tolérer ça, elle désirait si ardemment sa liberté. Si sa mère lui faisait vivre un enfer, Meredith avait bien décidé de lui rendre la pareil. Quand elles furent assez éloignées du pub et qu’elle eut vérifié qu’il n’y avait personne autour d’elle, elle se retourna vers la ministre de la magie. Ses cheveux volants autour de son visage, ses joues toujours roses à cause de la honte et les yeux rouges de larmes de colère.
« Pourquoi vous faites ça ? Je n’ai plus huit ans !! Pourquoi vous cherchez à m’humilier encore et toujours ? »

Si ces mots n’étaient pas insultant, son ton reflétait la colère de l’injustice au fond de son cœur. Elle ne sourcillait pas face aux regards clairs de sa mère.
« Arrêtez de vouloir contrôler ma vie car c’est MA vie. MES choix ! Qu’ils vous plaisent ou non ! »

Elle avait fini par s’arrêter de marcher. Se plantant face à sa mère. La regardant droit dans les yeux.
« Et non ce n’est pas un caprice d’adolescente immature comme vous aimeriez le penser mère. »  

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Comme je l'avais prévu, elle se laissa faire...car comme je l'avais prévu, la rébellion de la petite ne supportait pas le regard des autres. Redescendre de son piédestal n'était jamais agréable, surtout lorsque cela devait avoir lieu en public. Aussi, je m'étais assurée que ce soit le cas, rendant cet instant impérissable, que ce soit dans la mémoire de ma fille ou dans celle de toutes les personnes présentent dans ce bar miteux ce soir. Ces regards braqués sur ma petite Meredith qui malgré elle, devenait la nouvelle attraction de la soirée. Après tout, n'était-ce pas ce qu'elle était venue chercher en premier lieu ? Je n'étais pas dupe, si elle avait choisir cet établissement, c'était pour une bonne raison. Et celle-ci ce trouvait au centre de la pièce, pauvre Steinway & Sons de seconde main qui avait déjà dû voir bien d'autres arpèges avant les siens. Aussi, elle demeurait bel et bien le clou du spectacle, même si ce n'était certainement pas dans cette mesure qu'elle se l'était imaginé.
Comme à peu près à chaque fois que je lui faisais une remarque ou agissais en conséquence, elle leva les yeux au ciel, en bonne adolescente de base qu'elle était. Quoiqu'elle en dise. Une réaction puérile, qu'elle espérait sans doute pouvoir faire passer pour de l'indifférence polie devant tous ces messieurs-dames, mais qui ne parvenait pourtant pas à cacher la gêne qui était d'ores et déjà palpable. Un malaise qui finit par se manifester, embrasant ses joues de honte alors que je continuais à la materner sans m'en cacher, avec des mouvements théâtraux qui se voulaient fluides et bien visibles. Au moins était-elle désormais plus présentable, si on faisait abstraction des quelques détails qu'il me resterait à régler ultérieurement. Comme sa nouvelle couleur de cheveux par exemple, mélange douteux d'auburn et de blond...sans doute le résultat d'un sortilège raté si vous voulez mon avis, car personne ne pouvais réellement avoir des goûts aussi lamentables en matière d'esthétique. A moins que Meredith n'ait orchestré cela dans l'unique but de nier toute ressemblance avec sa mère : sur ce point il fallait l'avouer, c'était une réussite. Et c'était effectivement bien-là toute la gloire qu'elle pouvait en retirer car elle n'avait désormais presque plus rien en commun avec moi et je savais pertinemment que c'était l'effet recherché. J'avais fini par l'accepter, avec le temps. Ou du moins, le concevoir. Car je caressais toujours l'espoir de la remettre un jour dans le droit chemin...c'est-à-dire, dans le mien évidemment.  

Elle chercha à se détourner en se rebiffant, mais c'était sans compter sur mon expérience en la matière. Ayant anticipé sa réaction, la jeune sorcière dût attendre que j'en eus fini avec elle d'abord. Ce n'est que lorsque je relâchais mon étreinte qu'elle se rua dehors, laissant libre cours à son ressentiment. Susceptible en plus de ça...décidément tout son père cette gamine. Avec un dernier regard circulaire accompagné d'un reniflement de dédain, je pris sa suite et sortis de l'établissement sans un mot. Non pas que je sois impolie, mais n'ayant pas reçu l'accueil et les salutations escomptées lorsque j'avais franchi la porte, j'estimais que ces miséreux n'étaient ainsi, pas dignes de bénéficier d'une quelconque marque d'attention de ma part. Lorsque la Ministre entre quelque part, le minimum était tout de même de la saluer décemment. Bien-sûr, ils n'avaient aucune idée de ma véritable fonction ces Moldus, mais hormis leur ignorance, ils ne pouvaient nier le standing qui accompagnait ma condition et qui pour le coup, se voyait comme le nez au milieu de la figure. Tout le monde ne peut pas porter des créations Guipure voyez-vous...mais fort heureusement, je ne suis pas tout le monde. Et ça, même le plus ignare des Moldus pouvait le voir.
L'air s'était rafraîchit et la brise de fin de soirée venait caresser ma silhouette désormais dépourvue de manteau, mais je ne m'en plaignais pas. Ce dernier était beaucoup plus utile sur les épaules de ma fille, ne lui en déplaise. Le nez en l'air, je la suivais silencieusement alors qu'elle remontait la rue à grandes enjambées, démarche passablement saccadée où je pouvais mesurer sa frustration. Je connaissais suffisamment Meredith pour savoir que les choses n'en resteraient pas là et que son mutisme n'était que le prémices d'une nouvelle tempête à venir. En dix-huit ans, j'avais été en mesure d'assimiler chaque rouage de ses réactions et les reproches n'allaient maintenant plus tarder. Aussi, je me contentais de croiser les bras sur ma poitrine, alors que l'adolescente ralentissait progressivement. Puis, elle se retourna...soit, nous y voilà.

Ses cheveux dansaient autour de son visage bien fait, alors qu'elle ouvrait le feu en lançant la première salve d'accusations. Puis une seconde. Et enfin, elle conclut sa tirade en ayant la prétention d'affirmer qu'elle savait ce que je pensais. Pauvre petite, si elle pouvait se douter... Nullement impressionnée par cette effronterie, je levais un sourcil :❝ Vraiment ?❞ répliquais-je, avec une pointe d'ironie.❝ Alors selon toi, vagabonder dans les bars Moldus en espérant récolter quelques pièces est une décision censée et raisonnable ? Sans parler du fait que ce maigre butin artistique ne sert visiblement qu'à des fins alcoolisées, d'après ce que j'ai pu voir ce soir. Et bien, que veux-tu que je te dise : bravo Meredith, en voilà de l'ambition ! Tu m'excuseras, mais c'est précisément ce que j'appelle un caprice d'adolescente immature, et ne compte pas sur moi pour cautionner tout cela. Tu n'as peut-être plus huit ans c'est vrai, mais en tout cas, tu es encore bien loin de l'attitude que l'on est en droit d'attendre de quelqu'un de majeur et de responsable. Aussi, les choses continueront à se passer ainsi tant que tu ne m'auras pas prouvé le contraire.❞ décrétais-je, un peu abrupte. Je soutenais son regard embuée de larmes de colère, tentant de ne pas y accorder trop d'attention. Le même regard que Conall.
Mais ce n'était pas fini, je ne pouvais tout simplement pas la laisser m'accabler ainsi sans riposter. Elle devait savoir quelles étaient les répercutions de ses extravagances comportementales, ce que moi je pouvais bien en penser, et à quel point je devais composer avec ça. C'était trop facile de me blâmer à la moindre remontrance.❝ Tu te sens humiliée, mais saches que tu n'es pas la seule dans ce cas. T'es-tu seulement demandée ce que je pouvais ressentir en te voyant ainsi écumer ces établissements, entourée d'ivrognes et de tous ces gens douteux ? Non bien-sûr, Mademoiselle Travers ne se pose pas ce genre de questions, n'est-ce pas ? De la même manière qu'elle ne se soucie guère de se promener sans baguette et sans protection par les temps qui courent. A quoi bon s'évertuer à garantir la sécurité des sorciers, y consacrer la majeure partie de son temps et y laisser toute son énergie, lorsque sa propre fille s'octroie le droit de mettre toutes ces mesures à mal ? Elle est au-dessus de tout cela Mademoiselle Travers, nullement concernée par les évènements !❞ m'indignais-je, haussant légèrement le ton en désignant le bâtiment que nous venions de quitter d'un geste du bras. Je laissais quelques secondes de battement, mises à profit pour garder le contrôle de cette tension qui commençait à monter en moi. Puis je replaçais mon bras le long de mon corps.❝ Je regrette, mais il faudra t'y faire. Tant que tu continueras tes petites escapades nocturnes, je continuerai à venir te chercher, quand bien-même je doive sillonner tout le pays pour y parvenir, que ça te plaise ou non. Je continuerai à te ramener à la maison que ce soit avec ou sans ton accord, que ça te plaise ou non. Car même si je connais ton point de vue à ce sujet, je reste ta mère...que ça te plaise ou non.❞ achevais-je avec un léger soupir, à contrecœur. Je recroisais les bras, adoptant de nouveau une posture fermée.❝ Je te suggère donc vivement de te trouver d'autres projets, jeune fille.❞ résumais-je avec une certaine forme de condescendance, lâchant enfin le regard de la rebelle avec un petit hochement de tête entendu.

IN FOR THE KILL - 2021

Vagabonder. La mère et la fille n’avaient pas la même vision du monde, n’avait pas la même définition des activités de la plus jeune. Sa mère pensait qu’elle n’avait aucun but, aucun objectif de vie. Mais pour Meredith, il en était tout autrement. Mais jamais sa génitrice pourrait le comprendre. Sa vision du monde était trop différente, trop fermé pour essayer de le percevoir à travers les yeux de sa fille. La jeune Travers n’avait pourtant pas dit son dernier mot. Elle refusait de baisser les bras, les yeux et de donner à sa mère le dernier mot, même si cela finirait probablement ainsi. Mais pas sans se battre, pas sans avoir répliquer et sortie ses griffes de chaton. Si la jeune fille avait du répondant, un tantinet rebelle, elle gardait une éducation irréprochable et ne manquerait pas de respect à sa mère même si parfois ce n’était pas l’envie qui lui en manquait. Elle savait rentrer dans le moule quand il le fallait, il y avait juste celui que Mary cherchait à lui imposer qu’elle refusait catégoriquement.
« Je ne vagabonde pas. Mais vous ne pourriez pas comprendre mes motivations, votre vision du monde est trop fermée pour cela. Et je ne termine pas alcooliser au point de perdre mes moyens, je ne suis pas dépravée comme vous pensez. Rassurez votre éducation oppressante est bien ancré dans ma tête. Et pourquoi devrais-je avoir de l’ambition. Je ne suis pas une Serpentard, et vous en avez bien suffisamment pour nous deux pour que je puisse m’en passer. Je ne veux pas finir au ministère que cela vous plaise ou non. J’aspire à autre chose. Cela ne veut pas dire que je suis une moins que rien. Oui je joue dans des bars moldus, mais je fais quelque chose de mes mains au lieu de me terrer dans la maison familiale attendant que tout me tombe dans la bouche ou par pure fainéantise.  Et ce n’est pas un caprice d’adolescente de chercher qui je suis, à quoi j’aspire. Je n’aspire pas à être comme vous, vous le savez. Je vous déçois, je le sais et je n’en ai rien à faire. Vous récoltez ce que vous avez semé, rien de plus. »

Elle s’était laissé emporter avant de baisser d’un ton plus calme. La Serdaigle reprenait le contrôle, ne bouillonnant plus. L’orage était passé mais elle ne se laisserait pas faire. Sa mère était responsable de la situation, depuis de longues années maintenant. Elle devait assumé les conséquences de son éducation et de l’avoir privé de son père durant toute son adolescence.
Un sourire amusé étira légèrement ses lèvres. Savoir que sa mère se sentait humilié par son comportement avait quelque chose de…satisfaisant. Mary haussa le ton, laissant transparaître son indignation. Mais cela n’inquiéta pas Meredith, pas une seule seconde.
« Oh vous vous sentez humiliée… Vous jugez ses gens sans même les connaître. Ils sont certes moldus, différents de nous mais ils ne sont pas tous ivrognes, ils ne sont pas tous douteux. Il y a des gens honnêtes dans cet établissement, des gens bons. Et ils pourraient des sorciers seulement ils ne le sont pas. Mais comme ils ne le sont pas vous les jugez négativement et vous vous créez vous-même l’embarras. Et vous m’avez peut être privé une façon d’exprimer ma musique dans un endroit où on se fiche de mon nom et de qui je suis. »

Elle s’arrêta quelques secondes pour reprendre son souffle.
« Il est vrai que si l’un d’entre eux voit ma baguette et découvre que je suis sorcière je serais plus en sécurité. Si je ne prends pas ma baguette c’est pour pas trahir mon sang. Et si vos mesures fonctionnaient réellement pour protéger les sorciers je n’aurais pas à faire ça et je pourrais garder ma baguette avec moi. Vos échecs me mettent en danger et je tente de faire en sorte de me protéger vu que vous ne le pouvez pas avec votre statut. »

Elle venait de piquer à un endroit où elle n’aurait peut-être pas du piquer. La situation ne s’améliorait pas pour les sorciers du point de vue de Meredith. Cela ne faisait qu’empirer mois après mois. Le ministère s’enlisait dans l’inefficacité et vu que sa mère en était à la tête…

Sur la fin, Mary marqua un point. Elles étaient aussi têtue l’une que l’autre. Et sa mère n’arrêterait pas de venir la chercher soir après soir si nécessaire. Meredith le savait et elle ne pouvait contredire ce point.
« Et vous avez une fille qui ne correspond pas à ce que vous voulez, vous devriez aussi faire avec. » bougonna-t-elle.

Et quand à changer ses plans… La Travers releva son menton, les yeux brillant de provocation.
« Je pourrais aller vivre chez père. Je suis majeure, j’ai le droit de choisir où je désire habiter et vous n’avez aucun droit de m’y empêcher. Après tout, j’ai six années à rattraper avec lui n’est-ce-pas ? »

MADE BY @ICEANDFIRE / IN FOR THE KILL › 2021-2022

Bien malgré moi, je sentais mes nerfs frémir sous ma peau, raidissement et tension visibles générés par cette conversation. Au fond, c’était une situation qui m’était coutumière, les disputes avec Meredith étaient un élément récurent du quotidien familial. Mais pour autant, cela n’en restait pas moins désagréable et au fil des années, j’en étais même venue à penser que les choses ne parviendraient probablement jamais à se résoudre entre nous. Ce soir encore, de nombreux points avaient été soulevés et c’est un à un qu’elle s’était appliquée à les défaire. La jeune sorcière voulait avoir l’ascendant, le dernier mot, mais c’était mal me connaître que d’imaginer que j’allais le lui laisser. Ainsi, elle avait haussé le ton été distribué ses blâmes à tour de bras, défendant ses points de vue ridicules avec une passion qui l’était tout autant. A cran, je rebondis vivement sur ses derniers dires, la prenant au mot :❝ Oh oui je vais récolter ce que j’ai semé, je ne suis pas inquiète. Déçue peut-être, mais certainement pas inquiète. Puisque tu parles de Poudlard, il est évident que tu n’as pas fait sept années d’étude de sorcellerie et passé brillamment tes diplômes pour aller pianoter dans les bars... moldus qui plus est. C’est une ineptie que tous tes camarades semblent avoir compris. Regarde, même Dolores a su faire un choix de carrière tout à fait honorable -elle- en entrant au bureau des aurors la semaine dernière. Peu importe la maison dans laquelle tu as été répartie, avoir de l’ambition est nécessaire Meredith. Tu n’es plus la jeune étudiante qui attendait de faire gagner des points à ton dortoir en espérant que les autres fassent de même pour vous faire remporter un prix. Tout cela est fini désormais, tu ne peux compter que sur toi-même et si tu n’as pas un temps soit peu d’amour-propre et un but réel dans la vie, alors tu continueras à gâcher tes talents de sorcière et à errer jusqu’à pas d’heure dans les rues de Godric’s Hollow. Appelle ça comme tu veux, mais c’est exactement ce dont il s’agit. Et j’exige autre chose pour toi.❞ répliquais-je, sourde à ses revendications et à ses ardeurs d’adolescente. Le même discours depuis plusieurs semaines, rendu monologue par l’absence de Conall. Il avait toujours été plus ouvert, plus tolérant envers notre fille et j’avais une petite idée du genre de conseil qu’il pouvait lui prodiguer lorsqu’elle allait le retrouver. Ce qui, à mon sens, ne l’aidait en rien. Quant à sa nouvelle compagne, j’ignorais totalement ce qu’elle pouvait bien en penser. Et de toute façon, elle n’avait pas son mot à dire : si elle m’avait privé de mon mari, elle n’avait aucun droit de regard sur ma fille et sur le reste de la famille.

Je reniflais avec dédain, alors qu’elle défendait les moldus et toute cette infamie présente au bar. La voilà qui tentait de me faire une leçon de civilité et de savoir-vivre, il ne manquait plus que ça. C’était la meilleure. Décidément, j’aurai tout entendu ce soir. A force de traîner avec n’importe qui, elle finissait par dire n’importe quoi et il faudrait que je resserre la vis sur ce point.❝ Je n’ai ni l’intention, ni le temps et ni l’envie de les connaître. Et peu m’importe qu’ils soient honnêtes, aimables, gentils, célèbres, ou que sais-je encore. Le fait est que nous en avons déjà parlé Meredith : moins nous fréquenterons les moldus et mieux cela vaudra pour tout le monde. Mais si tu tiens tellement à faire de nouvelles rencontres, je suis sûre de pouvoir faire quelque chose pour toi, la communauté magique Britannique compte actuellement près de quatre mille sorciers…tu n’as qu’un mot à dire et je me charge de t’en trouver un qui te dispensera de faire ces escapades musicales déplaisantes. ❞ Je ne relevais pas le manque de fierté quant au nom de Travers, et l’effort incommensurable qu’elle semblait endurer à le porter. De toute façon, elle sera bien obligée de s’en accommoder car elle ne pouvait pas le changer. Du moins, jusqu’à son futur mariage, une affaire que j’avais d’ores et déjà sur le feu, et bien en main. Ce qui était de son ressort par contre, c’était l’usage et la notoriété qu’elle avait pour tâche de perpétuer et visiblement, cela se révélait être un véritable fiasco. Je ne pouvais le permettre.

Meredith changea d’angle d’attaque à la vitesse de la lumière, visant cette fois non pas mon statut mère, mais ma fonction de Ministre, dans laquelle elle jugeait mon implication insuffisante et inefficace. Une insécurité dont elle me tint directement pour responsable, argumentant que je la mettais délibérément en danger et qu’indirectement, elle ne me faisait pas confiance pour sa sécurité. Un reproche qui ne manqua pas de m’atteindre cette fois, laissant l’un des premiers silences s’élever depuis le début de notre conversation. Je refermais la bouche, accusant le heurt durant quelques secondes, jaugeant ma fille avec un regard peiné qui laissa vite place à une déception nouvelle. Retrouvant contenance, j’eus un tic nerveux qui ne resta qu’un bref instant et que je parvins tant bien que mal à transformer en sourire de façade.❝ Bien. Puisque tu estimes ne pas être en sécurité lorsque tu sors dans Godric’s Hollow, tu viendras au Ministère avec moi demain.❞ J’enchaînais, ne lui laissant guère l’occasion de répliquer : ❝ Peut-être que cela te permettra de te sentir plus à ton aise avec ta condition de sorcière et t’évitera ainsi de dénigrer mon travail dans le but de satisfaire tes caprices existentiels et tes envies irrépressibles de liberté. ❞ Je hochais la tête avant de me remettre en marche. Ma décision était prise et ne souffrait aucune surenchère de sa part. ❝ Demain, tu feras également un arrêt à la Brigade de police magique et au bureau des Oubliators. Dans ces services, on y parle de moldus et de ce qui leur arrive quand on s’éternise trop avec eux, ça devrait te plaire.❞ fis-je en passant devant elle pour clore le débat. Assurément, la réplique cinglante qu’elle venait de me lancer à la figure allait me donner matière à réfléchir, car la sécurité de ma fille était l’une des choses à laquelle j’attachais le plus d’importance, et si on avait su m’imposer un auror de corps perpétuel, je m’arrangerai pour qu’il en soit de même pour elle et ce, dès demain. Elle apprendra peut-être à tenir sa langue et à ne pas blâmer sans savoir. On appelle ça, prendre ses responsabilités. Bien-sûr, j’étais blessée mais cela ne serait que passager, comme à chaque fois.

De nouveau, elle changea son fusil d’épaule, attaquant cette fois notre situation familiale et ma récente séparation avec son père. Je m’immobilisais, quelques pas devant elle. Meredith m’en avais toujours voulu de ce qui était arrivé, et de la longue séparation qui avait suivi. Je le savais, elle ne s’en était jamais cachée et ne manquait d’ailleurs jamais une occasion de me le rappeler. Comme ce soir. L’absence avait été difficile pour elle comme pour moi, bien que je ne lui avais jamais fait part de mes sentiments concernant tout ceci, estimant qu’elle avait déjà bien assez à supporter. Puis Conall était revenu à la maison, et j’avais espéré que les choses pourraient revenir peu à peu à la normale : avec Meredith tout d’abord et dans notre couple, mais force était de constater que je m’étais trompée sur toute la ligne…Certaines choses restent hors de notre contrôle semble-t-il, malgré toute l’énergie qu’on y consacre.

Effectivement, elle pouvait maintenant choisir d’habiter avec lui, ayant atteint l’âge requis pour le faire. Qu’elle émette ce souhait ne m’étonnait pas vraiment, mais je ne pouvais cacher le fait que cela m’attristait. C’était manifestement le but, elle avait l’art et la manière, Meredith. Lui tournant toujours le dos, je respirais profondément, en fermant les yeux. Puis enfin, je tournais la tête vers elle, notant son regard empli de défi et son menton dédaigneux qui dépassait du col de mon pardessus. ❝ Rentrons.❞ » déclarais-je pour couper court et éluder la question en faisant mine de ne pas l’avoir entendue. Je n’avais pas envie de parler de ça. Pas maintenant, pas ici. Pas comme ça.

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C’était un dialogue de sourds. Pour un argument qu’avançait Meredith, Mary le contrait et vice versa. Elles ne trouveraient pas un terrain d’entente, l’une devait abdiquer face à l’autre, mettre sa fierté de côté. La plus jeune ne voulait pas céder, pas encore. Elle était majeure désormais et ne voulait plus vivre sous le joug et la poigne de fer de sa mère. Mais elle doutait d’avoir la force de tenir jusqu’au bout et de briser totalement le peu qu’elle avait. Car même si leur relation était tendue, que Mere se montrait insolente, piquante et désagréable elle n’avait jamais insulté frontalement sa mère. De par son éducation peut-être pour par respect car au fond d’elle, elle éprouvait une étrange affection pour elle.

Mary utilisa Dolores contre sa fille faisant grincer des dents l’ancienne Serdaigle. Elle ne supportait pas quand sa mère faisait ça, les autres étaient toujours mieux mais l’inverse était faux.
« Laissez Dolores en dehors de ça, vous utilisez l’exemple des autres quand cela vous arrange mais si je le fais vous en avez que faire ! Vous exigez autre chose de moi mais vous exigez que des choses qui me rendront malheureuse. C’est donc ça votre aspiration ? Me rendre malheureuse parce que vous voulez contrôler MA vie, MON avenir ? Où se trouve mon épanouissement là-dedans ? » répliqua-t-elle douloureusement.

Jusqu’où sa mère était prête à la contrôler ? Jusqu’où était-elle prête à la sacrifier ? A voir son sourire disparaitre de son visage, déjà qu’elle ne le voyait pas souvent car Meredith le réservait à d’autre.

L’étau se resserra autour de la jeune fille, devoir passer la journée au Ministère serait une torture. Meredith ne voulait pas y mettre les pieds contre son gré.
« NON. » assena t-elle. « Je refuse d’y aller parce que vous l’exigez. »

Elle s’attendait pour le coup à que cela déplaise fortement à sa mère. Un non franc, catégorique. Elle ne le sortait pas souvent, mais elle était prête à parier qu’il n’allait pas passer en douceur. Mary devrait utiliser la force pour la traîner au Ministère, si Meredith ne s’était pas éclipsée en douce dans la nuit pour fuir.

Quand la jeune Travers évoqua son père, aucun argument ne vint contrer ses mots. Sa mère fit mine de ne pas avoir entendu ou alors d’éluder la question pour ne pas avoir à y répondre. Elle avait piqué au bon endroit, si bien que la ministre n’arrivait pas à y répondre. Mais la fuite qu’elle avait choisie ne plaisait pas non plus à la jeune fille.
« Pourquoi ? Vous avez quelque chose à vous reprochez à ce sujet ? » lança Meredith « Vous avez un contre argument à tous les mots qui sortent de ma bouche et là vous fuyez lâchement ? »

Creuser là où elle dérangeait, Meredith avait trouvé un filon et elle allait l’exploiter jusqu’à ce qu’il se tarisse.

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A bien des égards, on ne pouvait nier que Meredith était bien ma fille, et si nos conflits se dépeignaient aussi frontalement, c'est parce qu'elle avait pleinement hérité de mon entêtement et de cette volonté d'obtenir gain de cause en toute circonstance. Ainsi, je ne m'étais pas attendue à ce qu'elle renonce après si peu d'efforts et de mon côté, je n'allais évidemment pas lui faire le plaisir de lâcher prise -c'eût été contreproductif- même si cela devait consumer un peu plus nos rapports déjà très chaotiques. Je sus d'ailleurs que j'avais marqué un point en utilisant l'exemple de Dolores, sa meilleure amie. Si je donnais l'impression d'ignorer et de négliger les fréquentations et les activités de ma fille, il n'en était rien. Oui, j'étais très occupée. Oui, j'avais de moins en moins de temps à lui accorder. Mais pourtant oui, je me renseignais sur les agissements et les manies de son entourage. Je n'avais qu'une fille, il était tout bonnement hors de question qu'elle reste hors de contrôle.❝ Tu as tort. Cela m'arrangerait de ne plus avoir à le faire, mais je n'ai visiblement pas le choix. Je prends les autres en exemple lorsque cela est nécessaire...ce qui est malheureusement souvent le cas ces derniers temps. Et épargne-moi ces élans mélodramatiques, travailler n'a jamais tué personne. Et ne te méprends pas, la vie de saltimbanque n'est pas plus satisfaisante crois-moi : j'en vois tous les jours errer dans le théâtre de Godric's Hollow, à se plaindre du manque de reconnaissance, du salaire de misère et à proposer des prestations au rabais dans l'espoir de combler l'absence de talent par un sentiment d'utilité de moindre qualité. TA vie et TON avenir ne peuvent pas se résumer à cela. C'est une ineptie dans laquelle tu dois cesser de croire une bonne fois pour toute.❞  Pour une fois que mon emploi de couverture me servait à quelque chose, je n'allais pas me priver d'en dénigrer les moindres aspects afin de lui montrer que même du côté moldu -milieu dans lequel elle semblait tant se plaire- l'artiste se faisait mendiant. Je restais persuadée que l'épanouissement qu'elle recherchait avec autant d'ardeur, elle serait en mesure de le trouver dans notre monde.

Ce fut pourtant un non catégorique qui martela la conversation, lorsque je l'informais de notre programme. Une opposition franche et entière, de celles auxquelles je n'étais pas habituée, qu'elle soient soutenues par mes subordonnés, ou par ma propre fille. On ne dit pas non à Mary Travers, et elle le savait pertinemment.❝ Ce n'était pas une question. Nous partirons à huit heures demain.❞ tranchais-je d'un ton cassant, estimant que la question était réglée, peu importe l'avis de l'intéressée.

Lorsqu'elle avait mentionné Conall, j'avais presque immédiatement battu en retraite, son départ étant encore trop récent pour être en mesure de m'adonner à ce genre d'affrontement de manière rationnelle. Pour le bien de tous, il valait mieux laisser le temps faire son œuvre. Chose que la jeune sorcière ne semblait pas avoir compris, flairant le danger imminent mais s'y engouffrant tout de même la tête la première. Alors, il y eu ces quelques mots, maladroits, malvenus. Blessants en tout cas. Et qui suffirent à raviver la peine de ces dernières semaines. Je me retournais brutalement.❝ Ça suffit, Meredith ! Tu peux me faire des reproches sur ton père tant que tu voudras, mais je t'interdis de m'accuser d'être lâche ou de prendre la fuite !❞ m'écriais-je en haussant le ton. Les nerfs à fleur de peau lorsqu'il s'agissait de Conall, je sentis un frisson me parcourir l'échine.❝ Pour ces choses-là, tu n'incrimines pas la bonne personne, il me semble.❞ ajoutais-je en délaissant cette réserve que je m'étais obligée de maintenir en toute circonstance, car c'était ce qu'on attendait d'une dame. D'une sorcière respectable. D'une ministre. Un point resté sensible et qu'il ne suffisait que d'effleurer pour que l'armure vire au rouge sous le fer encore chaud de la rupture.❝ Tu veux quitter le manoir, toi aussi ? Tu veux partir et habiter avec ton père ? Avec 'elle' ? Très bien, vas, si c'est ce que tu veux m'entendre dire. Vas donc sympathiser et rattraper tout ce temps perdu : je n'ai encore jamais retenu quelqu'un contre son gré.❞ Ton père pourra te le confirmer. Sa nouvelle bonne femme aussi. J'aurais pu chercher à leur nuire, j'avais des raisons et surtout les moyens de le faire. Et pourtant, cela n'avait pas été le cas. Il y avait eu assez de choses altérées dans notre couple pour en ajouter maintenant, alors qu'il ne nous considérait plus comme tel. Mais étant donné que l'herbe semblait être plus verte ailleurs, il ne fallait pas s'en priver, n'est-ce pas ? C'était apparemment le leitmotiv de la famille Travers de quitter le navire.   

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Elle ne comprenait pas, elle refusait de comprendre. Meredith ne comprenait pas comment sa mère pouvait penser de la sorte, agir de la sorte. Cela était contreproductif à ses yeux et elle s’échignait pensant faire céder sa fille qui était malheureusement pour elle têtue comme une mule. Les deux Travers se ressemblaient bien plus que Meredith ne voulait bien l’admettre, chacune avait un fort caractère et savait rester camper sur leur position. Alors forcément cela créer des tempêtes et des éclairs chaque interaction. Elles se heurtaient à des murs avec violence et n’en sortait jamais grandi mais toujours blessées.
« Pourquoi continuez vous à le faire alors que vous savez très bien que ça ne fonctionnera pas ? Si pensez si fort que cette vie ne me conviendra pas, pourquoi vous ne me laissez simplement pas me planter par moi-même ? Apprendre de mes propres erreurs ? Je vous demande que de me laissez vivre, d’apprendre de mes propres expériences. Si je me plante et que vous avez raison qu’est ce que cela changera en dehors de me dire : « je t’avais prevénu Meredith » ! ? Je n’ai que dix huit ans, j’ai la vie devant moi ! Je n’ai pas envie de m’enfermer dans un bureau du ministère à l’âge que j’ai. Si cela correspond à Dolores, c’est très bien et je suis très heureuse pour elle, ce n’est pas ce à quoi j’aspire aujourd’hui, maintenant. Peut être dans dix ans j’aurais un autre point de vue. Mais aujourd’hui non ! »

Elle voulait vivre par elle-même, pas par son nom, pas par son sang. Elle voulait découvrir le monde, se faire de l’expérience par ses propres moyens et non dans une prison dorée protéger de tout qui ne la préparait pas à la cruauté du monde qui était en crise. Elle n’était plus une enfant à surprotéger. Personne n’avait été là quand son père lui avait été arraché alors qu’elle n’était qu’une jeune adolescente. C’était trop tard pour cela.
« C’est toujours non. » répéta Meredith

Elle refusait d’y aller. Sa mère devrait utiliser la magie pour l’y forcer. Elle refusait d’aller au ministère pour le bon vouloir de sa mère. Elle ne trouverait pas son bonheur là-bas. Elle le savait très bien.

Sa mère se retourna brutalement quand le sujet de Conall fut abordé. Les mots s’envolèrent avec colère, faisant gronder encore plus celle de Meredith.  Car sa mère n’était clairement pas définition de la loyauté à ses yeux.
« Ah oui ? Pourtant vous n’êtes pas une figure de loyauté. Le mariage n’indique pas que vous devez soutenir l’autre dans les bons comme dans les mauvais moments ? Pourtant je crois que vous n’avez pas pris la défense de père lors de son procès ! » cracha—t-elle avec dédain

Elles n’en n’avaient jamais réellement parler. Même depuis la libération de Conall. Meredith avait perdu un père et ne l’avait jamais retrouvé. Même si elle l’aimait toujours et qu’il y avait toujours cette complicité entre eux, elle sentait bien qu’il y avait quelque chose de brisé, de différent chez son père. Et elle n’arrivait à blâmer que sa mère pour cela.
« Au moins là-bas je n’aurais pas remontrance sur remontrance et je pourrais respirer ! » lâcha-t-elle méchamment « Non par contre obligé votre fille à faire des choses contre son gré ça oui ! »

Meredith dépassait les bornes, ne contrôlant plus sa colère. Son sang bouillonnait dans ses veines, ne contrôlant plus ses émotions. Ce n’était pas ce soir que mère et fille pourrait se réconcilier.

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❝ Pourquoi ? Parce que dans la famille Travers on ne ‘se plante’ pas, comme tu dis. Les femmes, en tout cas. Nous n’en avons pas le droit.❞ déclarais-je, partagée entre l’exaspération et la crise de nerfs.
❝ Et ne compte pas sur moi pour attendre une dizaine d’années que tu veuilles bien te décider à prendre ta vie en main !  Ce n’est pas à trente ans que l’on démarre une carrière ! Quoique tu en dises, Dolores l’aura bien compris, elle.❞ arguais-je, en marquant volontairement la différence avec sa meilleure amie. S’il fallait les comparer pour lui faire ouvrir les yeux, alors je le ferai encore et sans aucun scrupule. Meredith avait déjà vécu dans l’ombre d’Erheÿbe -ma filleule- durant toute son enfance pour les mêmes raisons, elle ne sera pas surprise de voir le même phénomène se répéter. ❝ D’ailleurs, si tu avais pris la peine de te renseigner ne serait-ce qu’un minimum, tu aurais appris que le Ministère n’était pas composé uniquement de bureaux et qu’il offrait en réalité une diversité de professions assez impressionnante. C’est de la mauvaise foi, Meredith et tu le sais aussi bien que moi.❞ dénonçais-je en continuant d’argumenter malgré tout, bien que le combat eût en vérité déjà pris fin depuis un moment. J’étais persuadée que la seule raison pour laquelle elle boycottait tout ceci c’était parce que justement cela me tenait à cœur et qu’elle aurait pu renoncer à ce qu’elle appréciait le plus, simplement pour me contrarier et me heurter davantage.

❝ C’est ce que nous verrons.❞ clôturais-je, très peu impressionnée par ce refus catégorique. Le dernier mot ne lui revenait pas, et elle aurait beau trainer des pieds que le résultat en restera inchangé. Demain Meredith ferait son entrée au Ministère, peu importe son avis et sa position par rapport à cela. Qu’elle ne puisse pas apprécier cette voie était une chose que je pouvais concevoir. Après tout, cela restait un milieu très élitiste qui relevait parfois de la véritable vocation, mais ce que je ne pouvais tolérer en revanche, c’est qu’elle ne daigne même pas essayer. Elle qui parlait de faire ses propres expérimentations, en voilà justement une. Plutôt que de se braquer ainsi, elle devrait plutôt me remercier de lui donner de telles opportunités si vous voulez mon avis, car il n’y avait que très peu de parents qui pouvaient se le permettre. Certains gamins tueraient pour avoir l’occasion ne serait-ce que d’effleurer ce monde du doigt. Mon monde. Et son monde aussi, si la demoiselle voulait bien s’en donner la peine. Ce que je lui proposais ce n’était pas simplement de l’approcher : je lui offrais ce monde. Avec toute ses forces, ses faiblesses aussi, mais avec l’expérience que j’en avais acquise au fil de ces années et avec l’assurance d’un guide à ses côtés. Je n’avais pourtant pas élevé une ingrate, Meredith était certes beaucoup de choses, mais certainement pas une enfant gâtée. Du moins…j’aimais à le croire étant donné le peu de temps que nous avions passé ensemble depuis son entrée à Poudlard.

Autant de temps qu’il lui aura fallu pour entretenir cette rancœur qui aujourd’hui encore, me percutait de plein fouet. Si les choses étaient déjà difficiles dans notre famille, Meredith s’appliquait à les rendre plus éprouvantes encore.❝ Je te demande pardon ?❞ articulais-je, effarée par sa réaction. Coup de poignard dans le dos que je ne pensais pas recevoir après toutes ces années. Un revers d’autant plus douloureux qu’il était accompagné d’une nuance acerbe dans la voix.❝ Est-ce que tu te rends compte de ce que tu dis ? Comment aurais-je pu prendre sa défense après ce qu’il venait de faire à cet homme ? Après ce qu’il venait de me faire, à moi ? Tu crois peut-être que mon séjour à Ste-Mangouste qui a suivi, aussi éprouvant fut-il, aurait dû suffire à tout pardonner ? A faire table rase de ce qu’il s’était passé et à effacer toutes les traces de ce drame, sous prétexte qu’il n’y aurait pas de séquelles ? Sais-tu seulement quel effet ça fait d’avoir une baguette pointée sur soi ? Je suis navrée, mais ce n’est pas comme ça que les choses fonctionnent Meredith ! Et ce n’est pas une question de loyauté, ou de sentiments !❞ m’écriais-je, en laissant libre court à mes émotions, déversant sur ma fille au moins autant de consternation que de décibels. Le souffle court, je sentais mon sang battre contre mon crâne et je me massais les tempes l’espace d’une seconde, les yeux fermés.
❝ Je ne m’attendais pas à ce que tu comprennes tout cela à l’époque, tu étais bien trop jeune : mais j’avais espéré qu’après toutes ces années, tu sois en mesure de faire la part des choses et d’user d’un tant soit peu de bon sens…mais ce n’est visiblement pas le cas.❞ déplorais-je en cessant progressivement de lever la voix. Nous n’avions jamais parlé de tout ceci, et je peinais à croire que c’était en pleine rue et au beau milieu de la nuit que cela se produisait aujourd’hui. Si tant est que nous puissions appeler cela une discussion. Un échange de récriminations, tout au plus.

C’était un conflit beaucoup plus dense qui m’envahissait et les émotions s’entrechoquaient dans un savant mélange de peine, de colère, de tristesse et de déception. De nostalgie aussi, et je parvenais même à distinguer ce qui qui s’apparentait à une certaine forme d’impuissance, logée quelque part dans la poitrine. Une tempête, qui menaçait de faire chavirer le navire, baromètre des états-d ’âme sur le point d’être submergé. Aussi je me détournais à nouveau pour ne pas perdre la face, fixant l’obscurité du ciel pour calmer les picotements sous les paupières. Je savais que Meredith me tenait entièrement responsable de ce qu’il s’était passé. Entre elle et moi, les choses s’étaient détériorées depuis ce jour-là. Mais il y avait une différence entre le savoir et le ressentir sans y être préparée et sans détour. Je n’avais jamais cessé de m’en vouloir pour ce que j’avais provoqué, plaider contre Conall avait été la chose la plus difficile que j’avais eu à faire de toute ma vie. J’avais aimé Conall, et je l’aimais probablement encore malgré son départ. Ensemble nous avions brisé les codes et les traditions que l’on avait tenté de nous imposer. Nous avions prouvé que les sentiments étaient plus forts que les arrangements familiaux. Et puis nous avions eu Meredith surtout. Si nous sommes maintenant séparés, c’était ce qui subsistait de toutes ces années de bonheur. J’avais brisé notre mariage, notre foyer, et cela m’avait considérablement coûté, plus encore que ce que j’avais imaginé. Mais malgré tous les sacrifices et les nombreux dégâts que cela avait engendré, malgré la solitude qui avait suivi, malgré le vide qui s’engouffrait de toute part et malgré la déchirure avec Meredith, cela restait l’alternative la plus souhaitable. Je préférais encore voir Conall avec quelqu’un d’autre et supporter les reproches de Meredith plutôt que de lui apporter des chrysanthèmes et de les voir tous les deux séparés de manière irrémédiable par une épaisse couche de marbre. L'un comme l'autre ignoraient tout de cela, et c’était d’autant plus lourd à porter que les choses devront rester ainsi.
❝ Et bien vas donc respirer là-bas, s’il t’est impossible de le faire en ma présence. Je ne voudrais pas être tenue responsable d’un autre drame familial.❞ soufflais-je avec raideur, enfouissant maladroitement le flot d’émotions dont j’étais victime pour ne pas avoir à les lui dévoiler.  

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